Rythmes lunaires et marées gravimétriques dans les traditions forestières et la recherche.

0905-A1

Ernst Zürcher[1]


Introduction

Un aspect fondamental de la vie et des processus vitaux réside dans leur caractère rythmique. Au-delà des cycles journaliers et des saisons, le forestier, l'agronome ou l'ethnologue se trouvent souvent confrontés à un cycle intermédiaire dont on tient compte sur la plupart des continents pour les travaux liés à la nature: les phases ou autres rythmes lunaires. De telles traditions se sont maintenues dans la mesure ou l'enseignement d'un savoir ancestral, souvent convergent indépendamment du lieu, a pu se poursuivre plus ou moins librement à côté d'un mode de pensée se considérant comme plus "moderne".

Face à ces anciennes connaissances ou pratiques, un regain d'intérêt a vu récemment le jour dans la communauté scientifique. Le chercheur peut se demander en effet quel noyau de vérité, de faits objectifs elles recèlent, et quelle part de superstition s'y est éventuellement ajoutée.

Traditions forestières

Il est possible de constater, par une vue d'ensemble des traditions ou pratiques encore actuelles, que de façon presque générale on attribue à la date d'abattage des arbres et de la récolte de produits de la forêt (en fonction de la saison et des cycles lunaires) une importance pour les propriétés que le bois ou le produit doit avoir dans son utilisation particulière (Zürcher 2000, 2001). Que ce soit dans l'Amazonie brésilienne ou dans l'Amazonie péruvienne par exemple, l'on obtient des feuilles de palmier (servant à la construction des toits) beaucoup plus durables en les coupant selon certaines phases lunaires (Gaille 1999, Miranda 2002).

Une représentation regroupant divers types de règles peut illustrer dans quelle large mesure l'homme, issu dans ce cas de la culture alémanique-celtique, considérait comme important de respecter des dates ou situations précises pour obtenir un bois à propriétés particulières ou quelque autre résultat durable.

Figure 1: Maison traditionelle en bois de l'Emmental Bernois et ses environs, avec indication des domaines dans lesquels on tenait ou tient encore compte des phases lunaires (adapté d'après Wilhelm Liechti 1980)

Dans la multiplicité des règles traditionnelles, des phases lunaires particulières (rythme synodique - période de 29.53 jours) trouvent leur mention sous diverses formes, ainsi que le mouvement de la lune par rapport à l'horizon (rythme tropique - période de 27.32 jours) ou son emplacement dans certaines constellations du Zodiaque (rythme sidéral - période presque identique de 27.32 jours) (voir Hauser 1983). Que ce soit pour obtenir un bois incombustible dans la construction de cheminées (1), un entreposage et séchage idéal donnant des billes et sciages non attaqués par les champignons ou insectes (2), des bardeaux ou tavillons résistants aux intempéries et aux champignons (3), une récolte favorisant ou au contraire empêchant le rejet de souche (4) ou encore un bois de construction dur, solide et résistant aux agents de dégradation (5), l'on estime que la lune peut jouer un rôle essentiel. Par ailleurs, on en tenait et tient encore compte, pour la pose des clôtures dont les pieux doivent rester fermement plantés (6), pour la fabrication de barriques ou fûts restant étanches (7), pour les travaux d'entretien de routes et correction de torrents, dont les structures doivent rester stables et ne pas raviner (8), pour la confection de bassins en bois étanches et résistants à la pourriture (9), pour le flottage du bois les jours où les billes sont mieux portées par l'eau (10), pour l'obtention d'un bois de feu bien inflammable et à haute valeur calorifique ou encore pour le captage de sources maintenant un bon débit (12). De telles règles restent d'autre part vivaces chez certains facteurs d'instruments de musique, où l'utilisation de bois de résonance particuliers représente le maximum de valeur ajoutée dans le domaine de l'artisanat du bois.

Recherches scientifiques et nouveaux résultats

La recherche scientifique a abordé cette question du rôle des cycles lunaires, pour ce qui est du monde végétal, dans trois grands domaines: d'une part celui de la germination, de la croissance et des taux ou qualités des récoltes, d'autre part au niveau de la physiologie des plantes, ou encore dans le domaine du séchage et des propriétés du bois en fonction de la date d'abattage. La réalité de phénomènes liés à des phases lunaires a été passée en revue dans une monographie détaillée concernant des travaux de recherche dans l'ensemble du monde organique (Endres et Schad 1997).

Mentionnons pour le premier domaine les travaux de Kolisko (1929, 1934) - sur la base des données de Steiner (1924), de Brown et Chow (1973), de Milton (1974), de Spiess (1994), de Kollerstrom et Staudenmaier (2001) ou encore de l'auteur pour la germination et la croissance initiale d'essences forestières tropicales (Zürcher 1992).

Dans le second domaine, celui de la physiologie, Vesala et al. (2000) ont récemment exploré la périodicité de la fluctuation des diamètres de fûts d'arbres en relation avec l'influence gravitationnelle de la lune, en appliquant une analyse de Fourier aux données fournies par des Pins sylvestres (Pinus sylvestris L.) croissant en milieu externe. Ce travail était lié à une étude antérieure, dont les auteurs présentaient une variation tidale/liée aux marées terrestres (à composante lunaire synodique circadienne/période principale de 24 h 49 min) des diamètres de la tige de deux jeunes Epicéas (Picea abies Karst.) croissant en conteneurs et en atmosphère contrôlée, sous obscurité constante, où les courbes gravimétriques suivaient étroitement les variations de diamètre (Zürcher et al. 1998). Contrairement à ces derniers, Vesala et al. (2000) ne purent confirmer une composante tidale au niveau des variations de diamètres d'arbres croissant sous la photo-thermo-périodicité naturelle, soulignant d'autre part l'extrême faiblesse des forces pouvant être prises en considération, tant au niveau physique que biologique.

Face à cette apparente divergence, deux résultats de recherche récents et un élément de réflexion peuvent tout d'abord être proposés ici, dans le sens d'une contribution à une meilleure compréhension des processus impliqués.

Concernant l'importance des conditions de croissance et la possibilité pour la plante d'adapter ses rythmes physiologiques à son environnement ou de retrouver un rythme plus fondamental, la publication de Millet et Moallem (2001) sur les rythmes de croissance et le flux de sève chez le Mandarinier (Citrus deliciosa Tenore) apporte un élément intéressant. Par une méthode d'analyse des données analogue à celle de Vesala et al. (2000), il fut possible d'observer que le flux de sève passe d'une période de 24 h en conditions régulières LD (14h de lumière/10 h d'obscurité) à une période de 25 h lorsque la plante est maintenue en conditions LL (lumière continue/temptérature constante). Ceci révèle à notre avis le même rythme lunaire synodique de base que pour Picea, apparaissant sous lumière constante aussi bien qu'en obscurité permanente. Par une autre approche, le suivi en continu du potentiel électrique de l'aubier de l'Epicéa (Picea abies Karst.) (en milieu naturel) et de l'Arolle/Pin cembro (Pinus cembra L.) (en pot, mais en atmosphère non contrôlée) permet de mettre en évidence par analyse de Fourier une corrélation du potentiel électrique PAC avec les marées gravimétriques calculées pour la dernière semaine des phases lunaires décroissantes de novembre et décembre, respectivement autour de la nouvelle lune de décembre (Holzknecht 2002). Par contre, aucune corrélation de ce type n'est à observer durant la période de végétation, ce que l'auteur attribue au fait que le rythme diurne et l'activité physiologique masquent alors toute influence lunaire. Fait intéressant: durant la brève période de repos physiologique estivale connue chez l'Epicéa, qui eut lieu du 14 au 17 août 2000, la corrélation avec les marées gravimétriques avait réapparu.

Pour ce qui est du troisième domaine, celui de l'influence de la date d'abattage sur les propriétés du bois, nous pouvons reprendre des données du travail de Zürcher et Mandallaz (2001), où la significativité statistique du phénomène avait été établie, avec confirmation indépendante chez Holzknecht (2002). Nous proposons de relier ici ces données aux marées gravimétriques prévalant aux dates d'abattage expérimentales. Le travail en question se base sur l'analyse d'un total de 9600 échantillons standard (Nord, Sud, Est, Ouest/Aubier, Bois parfait/8 répétitions) appartenant à 30 Epicéas adultes (Picea abies Karst.) croissant en station uniforme et abattus en 6 dates comparatives en trois groupes de deux (Rösch 1999). Pour tenir compte simultanément des trois rythmes mentionnés, trois dates en lune croissante (c), montante (m), dans la constellation Pisces (P) sont successivement comparées à trois dates en lune décroissante (d), descendante (d) et dans la constellation Leo (L). De cette façon, il est possible de tester des situations diamétralement opposées sous trois points de vue, si l'on s'en réfère aux traditions d'abattage connues.

Le tableau suivant décrit la structure de l'essai, avec les dates choisies, la variation de l'amplitude gravimétrique le jour de l'abattage (en %) (fig.2) et les résistances à la compression du matériel après séchage et conditionnement (en N/mm2)(fig.3).

Période

1

2

3

Abattage

1 o

2 ·

3 o

4 ·

5 o

6 ·

Date

02.11.1998

12.11

28.11

10.12

28.12.

06.01.99

Situation

c+m+P

d+d+L

c+m+P

d+d+L

c+m+P

d+d+L

Variat. grav.

17

-11

10

-21

20

-18

Rés.Compr. Aubier

40.15
(4.07)

44.44
(6.21)

43.69
(4.16)

49.44
(4.28)

41.97
(3.11)

47.81
(6.40)

Rés.Compr. Bois parfait

33.11
(4.43)

35.09
(4.08)

39.87
(5.72)

45.29
(4.16)

36.94
(3.48)

41.82
(4.76)

L'analyse détaillée de ce matériel, du point de vue de son comportement au séchage, de son retrait tangentiel, radial et longitudinal, de sa densité évoluant au cours des étapes de séchage en enceintes expérimentales de laboratoire jusqu'à l'état anhydre, avait permis de mettre en évidence un comportement variant systématiquement en fonction de la date d'abattage. Pour les données de l'aubier, une similitude avait été constatée dans les travaux de Triebel (1998), puis de Seeling (2000). Les valeurs de la résistance à la compression, du fait qu'elles sont directement proportionnelles à la densité, correspondent à la quintessence de l'essai. Les tendances systématiques apparaissant à la Figure 3, autant pour l'aubier que pour le bois parfait, confirment l'ancienne règle française "Bois tendre en cours, bois dur en décours", ou encore "Le Poinct de la Lune est remarquable, pour en croissant tailler le bois de chauffage, et en décours, celui des Bastimens" (cités in Zürcher 2000).

Figure 2: Emplacement des dates d'abattage selon les marées gravimétriques. Une date se trouve soit en situation d'augmentation d'amplitude gravimétrique (dates 1, 3, 5), soit de diminution d'amplitude gravimétrique (dates 2-in extremis, 4, 6).

Figure 3: Résistance à la compression du bois de l'Epicéa (Picea abies Karst.) - aubier et bois parfait - en fonction de trois périodes d'abattages comparatifs. Points blancs: abattages en lune c+m+P; points noirs: abattages en lune d+d+L [Zürcher et Mandallaz 2001]

En liaison avec les travaux mentionnés sur les marées gravimétriques et leur impact ou synchronicité avec certains processus physiologiques, il est intéressant d'établir ici le lien entre ces valeurs de résistance à la compression et la tendance générale des marées le jour de l'abattage, c'est-à-dire leur augmentation ou diminution progressive par rapport au cycle précédent. Ceci d'autant plus que Holzknecht (2002) vient récemment d'établir que le potentiel électrique de l'arbre peut évoluer de façon synchrone non seulement avec le cycle circadien des marées gravimétriques, mais aussi parallèlement à leur variation d'amplitude au courant du mois lunaire. La Figure 4 illustre le fait que c'est en phases d'augmentation des marées gravimétriques que les bois à résistance à la compression relativement plus faible sont obtenus, et au contraire en phases de diminution que se forment (suite à un séchage, retrait et densité spécifiques) des résistances à la compression stastistiquement supérieures. La différence des moyennes générales est de l'ordre de 12.6 % pour l'aubier, et de 11.2 % pour le duramen.

Figure 4: Résistance à la compression du bois séché et conditionné (reliée par période d'abattage) en fonction de la variation de l'amplitude gravimétrique le jour de l'abattage. Trait discontinu: échantillons comparatifs, bois parfait; trait plein: échantillons comparatifs, aubier. Points blancs: valeurs moyennes en lune c+m+P; points noirs: valeurs moyennes en lune d+d+L. Paires de points de gauche à droite: périodes 1, 3, 2 (pour le bois parfait comme pour l'aubier). Le tracé systématiquement oblique des traits illustre l'importance d'abattre en lune d+d+L, c'est-à-dire en phase de diminution des marées gravimétriques pour l'obtention d'un bois à résistance à la compression supérieure.

Perspectives

Ces données, en partie extrêmement récentes, permettent d'identifier un élément commun à des phénomènes qui semblaient jusqu'alors contradictoires. Le fait de ne pas trouver de cycles "gravimétriques" (compris ici seulement du point de vue de la synchronicité, et non des forces) durant la plus grande partie de la période de végétation explique peut-être le fait que les traditions forestières d'abattage insistent en général sur l'importance de la saison (l'hiver sous nos latitudes), en complément de l'importance des rythmes lunaires.

Cette contribution est présentée ici dans le sens d'une nouvelle hypothèse de travail, à affiner progressivement par des abattages expérimentaux, associés à des mesures physiologiques sur des arbres sur pied. Elle illustre d'autre part le potentiel d'enrichissement scientifique que peuvent constituer certains savoirs anciens.

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[1] Swiss School of Engineering for the Wood Industry, SWOOD, P.O. Box 6071, CH-2500 Biel-Bienne 6, Switzerland. Tel: 0041 (0)32 344 03 67; Email: [email protected]