La production de tabac en Turquie représente 4 pour cent de la production mondiale qui sélève à 7 millions de tonnes, faisant de ce pays le cinquième principal producteur mondial après la Chine, lInde, les États-Unis et le Brésil. Le marché mondial de la cigarette se fonde en général sur les cigarettes à base de mélanges qui comprennent une certaine quantité de tabac de type oriental. Environ 65 pour cent du tabac dOrient est produit en Turquie, 25 pour cent en Grèce et 10 pour cent en Bulgarie et dans lex-Yougoslavie. La production de tabac de Virginie et de burley représente un peu plus de 3 pour cent (8 000 tonnes) de la production totale de la Turquie.
En 1999, la production réalisée sur une superficie de 283 000 ha sest élevée à 260 000 tonnes, soit une augmentation de 73 pour cent par rapport à 1970, grâce à des rendements deux fois plus hauts produits par une superficie qui avait diminué de 14 pour cent. Entre 1970 et 1980 la production sest accrue pour fléchir en même temps que la superficie, à la suite de lapplication de contingents pour cette dernière qui ont été supprimés au cours des années suivantes (tableau 6.1; figure 6.1).
Tableau 6.1 - Production, superficie et rendements, 1970-1999
Année |
Superficie |
Production |
Rendements |
1970 |
328 498 |
149 861 |
487 |
1975 |
241 508 |
199 935 |
924 |
1980 |
222 997 |
228 349 |
969 |
1985 |
176 848 |
170 491 |
946 |
1990 |
320 236 |
296 008 |
910 |
1995 |
209 919 |
204 440 |
923 |
1999 |
283 444 |
259 478 |
923 |
Note: Les rendements sont des moyennes de deux ans pour 1970 et 1999, et de trois ans pour le reste.
Source: Données pour 1970-89 fournies par le SIS et pour 1990-99 par la TEKEL.
Les rendements en tabac, qui ont atteint environ 500 kg/ha au début des années 1970, ont dépassé 800 kg/ha au milieu des années 1970 et, par la suite, se sont établis entre 800 et 1 000 kg/ha, soit une moyenne de plus de 900 kg/ha (figure 6.2).
Part du tabac dans les terres cultivées
Les céréales occupent 59 pour cent de lensemble des terres cultivées en Turquie, suivies des jachères (21 pour cent), des légumineuses (7 pour cent), des cultures industrielles (7 pour cent), des graines oléagineuses (6 pour cent) et des racines et tubercules (1 pour cent). Parmi les cultures industrielles, le coton sadjuge la part la plus importante, soit 45 pour cent, suivi de la betterave à sucre (29 pour cent) et du tabac (20 pour cent). La superficie plantée en tabac couvre donc environ 1,5 pour cent de la superficie totale cultivée, et ce pourcentage est resté plutôt constant pendant de nombreuses années (figure 6.3).
En Turquie, la majorité du tabac produit est du type oriental; la production sest élevée à 251 038 tonnes en 1999, avec 570 450 producteurs travaillant sur une superficie de 280 143 ha. Après la récolte, le tabac est traditionnellement séché en plein air (séchage au soleil). Plus récemment, on a utilisé de plus en plus souvent des tunnels en plastique pour le séchage. Le tabac de Virginie et le burley, cultures irriguées, sont séchés dans des fours spéciaux (séchage à lair chaud) et dans des hangars de séchage (tabacs bruns séchés à lair naturel). Le tabac non oriental est produit par moins de 1 pour cent des 575 000 producteurs de tabac, représente un peu plus de 3 pour cent de la production totale de tabac, et occupe un peu moins de 1 pour cent de la superficie totale consacrée au tabac.
Figure 6.1 - Superficie (milliers dha) et production (milliers de tonnes)
Figure 6.2 - Rendements (kg/ha)
Figure 6.3 - Parts des cultures industrielles et du tabac dans la superficie totale cultivée
Étant lune des activités de production agricole à plus fort coefficient de main-doeuvre, la production de tabac est une importante source demplois. La famille satisfait la plupart des besoins de main-doeuvre. Les planteurs en Turquie étant au nombre 600 000 planteurs et en estimant à 2,5 personnes la participation par famille, la production de tabac emploie quelque 1,5 million dindividus. Dautres sont employés dans des activités liées au tabac, comme le transport, lemmagasinage, le commerce et la fabrication de cigarettes.
Entre 1990 et 1999, tant la taille des exploitations que la production par agriculteur se sont réduites, cette dernière en raison partiellement de la baisse des rendements. La réduction de presque 50 pour cent de la taille de lexploitation et des rendements a eu lieu principalement dans lest et le sud-est du pays. La seule région qui ait enregistré une augmentation à cet égard a été la Thrace.
Une enquête a été menée auprès de 33 producteurs de tabac appartenant à six villages du district dAkhisar, dans la province de Manisa, le district et la province représentant la principale sous-région productrice de tabac du pays. À la province de Manisa sont imputables 23 cent de la production de tabac et de sa valeur en Turquie.
De 67 à 86 pour cent du revenu annuel moyen du ménage dans les six villages échantillons proviennent du tabac.
Cinq cultures occupaient quelque 92 ha de terres cultivées: tabac, coton, blé, olives et raisin. Le tabac représentait 44 pour cent de la superficie, suivi du coton (26 pour cent), des olives, (15 pour cent) et du blé (12 pour cent). Les olives étaient produites en plus du tabac par un tiers des producteurs, 24 pour cent des agriculteurs cultivaient le coton en même temps que le tabac, alors que le même pourcentage dagriculteurs plantaient du tabac et du blé (tableau 6.2).
Tableau 6.2 - Modèles de production dans le district dAkhisar
|
Superficie |
Production |
Agriculteurs |
|||
Ha |
% |
tonnes |
% |
Nombre |
% |
|
Tabac |
40 |
43,7 |
41 |
20,6 |
33 |
100,0 |
Coton |
24 |
26,1 |
72 |
36,2 |
8 |
24,2 |
Blé |
11 |
11,7 |
51 |
25,6 |
8 |
24,2 |
Olives |
14 |
15,3 |
23 |
11,6 |
11 |
33,3 |
Raisin |
3 |
3,3 |
12 |
6,0 |
1 |
.0 |
Total |
92 |
100,0 |
199 |
100,0 |
33 |
100,0 |
Source: Données de lenquête.
Le tabac représentait 80 pour cent des revenus nets dégagés des ressources propres alors quaux quatre autres cultures, même si elles occupaient plus de la moitié de la superficie plantée, nétaient imputables que 20 pour cent du revenu total net. Parmi les cultures annuelles, le tabac procurait le revenu le plus important par hectare, et nétait comparable quà la culture pérenne de raisin. La main-doeuvre employée étant essentiellement familiale, son coût navait aucun effet sur les coûts variables.
Daprès les agriculteurs, les produits autres que le tabac lui étaient déjà associés: le blé et les olives avaient les coûts de production les plus faibles dans les zones non irriguées, alors que le coton, le raisin et les légumes étaient cultivées dans des zones irriguées. Les olives produisaient le revenu le plus élevé par hectare, suivi du coton. Les seules cultures de remplacement compétitives paraissent être actuellement le blé, le coton ou les olives, dans la mesure où les agriculteurs peuvent disposer de crédit et dun soutien technique.
Introduction
La Turquie est le principal négociant de tabac sur les marchés mondiaux, exportant près de 150 000 tonnes (55 pour cent de sa production) et important environ 50 000 tonnes (la moitié de sa consommation) de tabac transformé et non transformé. Elle est le quatrième principal exportateur de tabac, sa part des exportations mondiales totales sélevant à 6-8 pour cent, et le douzième principal importateur, sadjugeant 2 pour cent des importations mondiales.
En 1999, les exportations totales de tabac sélevaient à 561 millions de $EU, alors que les importations totalisaient 293 millions de dollars, produisant un excédent commercial de 268 millions de $EU. Pour cette année-là, le tabac a représenté 23 pour cent de la valeur totale des exportations agricoles et 2 pour cent des exportations totales, alors que les importations représentaient 18 et 0,7 pour cent des importations agricoles et totales, respectivement.
Tendances du commerce du tabac
Le tableau 6.3 présente les tendances des exportations et importations de tabac pour la période 1970-1999. Entre 1970 et 1999, la quantité exportée a presque doublé. Les importations de tabac nont commencé à démarrer quen 1984, et la quantité importée en 1999 représentait presque dix fois celle de 1985. Cependant, la quantité totale exportée a fait lobjet dune fluctuation considérable pendant cette période, alors que la quantité importée augmentait. Le volume exporté a été le plus faible en 1978 et a atteint son point culminant en 1996-98. Les volumes importés se sont accrus tous les ans à lexception de 1989, 1990, 1993 et 1998. Le volume commercial net a accusé un fléchissement en 1984, avec lapparition des importations, mais a maintenu un modèle régulier depuis lors (figure 6.4).
Tableau 6.3 - Exportations et importations de tabac
Année |
Exportations |
Importations. |
||||
NT |
T |
Total |
NT |
T |
Total |
|
1970 |
|
|
74.0 |
0 |
0 |
0 |
1975 |
|
|
65.6 |
0 |
0 |
0 |
1980 |
83.7 |
0 |
83.7 |
0 |
0 |
0 |
1985 |
102.7 |
0.1 |
102.8 |
0 |
6.0 |
6.0 |
1990 |
94.8 |
47.2 |
142.0 |
3.3 |
14.0 |
17.3 |
1995 |
82.6 |
59.5 |
142.1 |
21.6 |
4.7 |
26.3 |
1998 |
155.3 |
7.5 |
162.8 |
42.2 |
14.9 |
57.1 |
1999 |
129.1 |
11.5 |
140.5 |
48.8 |
16.3 |
65.3 |
Note: NT = Non transformé; T = Transformé.
Source: SIS Trade Statistics, various issues.
Les valeurs des exportations et des importations ont été relativement plus stables (figure 6.5). La valeur des exportations a touché son maximum en 1997, reculant par la suite mais sans jamais tomber au-dessous du niveau de 1970. La valeur des importations a culminé en 1981 et 1997. La valeur commerciale nette a baissé entre 1984 et 1992 sétablissant à presque zéro. Depuis lors elle a recommencé à avoisiner les niveaux des années 1980
Figure 6.4 - Quantités de tabac exportées et importées (tonnes)
Figure 6.5 - Exportations et importations de tabac par valeur (milliers de $EU)
Composition du commerce du tabac
Ce nest que vers la première moitié des années 1980 que la Turquie a commencé à exporter de petites quantités de tabac transformé. Ces exportations sont restées inférieures à 20 pour cent de la valeur totale des exportations, à lexception de 1995, lorsquelles ont atteint un maximum de plus de 35 pour cent (figure 6.6). La composition des importations est donnée à la figure 6.7.
Figure 6.6 - Composition de la valeur des exportations
Figure 6.7 - Composition de la valeur des importations
Origine des importations et destination des exportations
Au début des années 1990, les États-Unis avaient à leur actif la majorité des exportations turques (plus de 55 pour cent), suivis des pays de lUE (environ 25 pour cent). Au fil du temps, la part des États-Unis est tombée à environ 30 pour cent et celle des pays de lUE a crû pour atteindre près de 40 pour cent. Les principaux importateurs de tabac turc sont maintenant les États-Unis, le Canada, la France, la Suisse, le Zimbabwe, le Malawi, lAfrique du Sud et lAllemagne. En 1990, la Turquie importait presque tout son tabac des États-Unis (tableau 6.4). La Turquie est un importateur net de tabac des États-Unis, de Suisse, de France, du Canada, du Zimbabwe, du Malawi et dAfrique du Sud et un exportateur net à destination dautres pays.
Tableau 6.4 - Principaux partenaires de la Turquie pour le commerce du tabac (1997)
Pays |
Exportations |
Importations |
États-Unis dAmérique |
260,4 |
269,2 |
Allemagne |
67,0 |
6,5 |
Belgique |
54,6 |
0,1 |
Liban |
30,6 |
0 |
Pays-Bas |
24,0 |
0,3 |
Russie |
24,0 |
0,3 |
Japon |
16,6 |
0 |
Émirats arabes unis |
13,3 |
0 |
République de Corée |
11,8 |
0 |
Suisse |
11,6 |
21,2 |
France |
10,7 |
16,8 |
Canada |
0.8 |
24,9 |
Zimbabwe |
0 |
14,6 |
Malawi |
0 |
10,3 |
Afrique du Sud |
0 |
8,3 |
Total |
682,7 |
383,0 |
Source: SIS Foreign Trade Statistics, 1997.
Les grands stocks de tabac sont très répandus en Turquie. Les stocks de fin dannée en 1999 étaient estimés à plus de 500 000 tonnes, soit 12 pour cent de plus que lannée précédente et 32 pour cent de plus quen 1990.
Cependant, en raison de leur mauvaise qualité, ils ne peuvent être utilisés pour la production de cigarettes. Le gouvernement a tenté de réduire les stocks de tabac dOrient, grâce au contrôle de la production, à la stimulation des exportations par la réduction des prix, et à leur élimination par le feu. Près de 125 000 tonnes de tabac dune valeur nominale de 177 millions de $EU ont été détruites ces 10 dernières années.
Daprès lévaluation de lutilisation des disponibilités de tabac en équivalents de tabac séché non manufacturé, au cours de la dernière décennie la consommation de tabac en Turquie a baissé de plus de 20 pour cent.
Jusquen 1994, un programme de soutien des prix semblable à celui en vigueur pour les autres cultures opérait pour le tabac. Les prix se différenciaient en fonction de la catégorie (Catégorie A, Catégorie B et «Kapa» pour la qualité inférieure) et de la région. Des prix garantis plus faibles étaient parfois offerts avant la récolte si les agriculteurs le demandaient. La Direction générale des entreprises de tabac, produits dérivés, sel et alcool (TEKEL) était légalement obligée dacheter tout le tabac non vendu aux acheteurs privés et de stocker les volumes invendus. Ce stock est allé en saccroissant et, en novembre 1993, il avait atteint environ 500 000 tonnes, consistant essentiellement en tabac de faible qualité produit dans le pays.
Un nouveau système de soutien du tabac a été établi à partir de la campagne agricole de 1994, liant les paiements compensatoires à la réduction de la superficie plantée en tabac. Les producteurs ont reçu ces paiements pour atténuer leurs pertes. Les achats de «soutien» de la TEKEL ont baissé considérablement, passant de 231 000 tonnes en 1993 à 44 000 tonnes en 1995, marquant lapplication de contingents de production. Après la suppression des contingents, la production et les achats de «soutien» ont commencé à augmenter pour atteindre 137 000 tonnes en 1999.
Depuis 1983, la superficie plantée en tabac a été réglementée. À partir de la campagne agricole de 1994, de nouvelles mesures quantitatives liées aux paiements compensatoires ont été introduites pour contrôler la production, et ont visé les zones où des cultures de remplacement rentables existaient. Le contingent national de production est fixé par un Office interministériel du tabac.
Certains des intrants, notamment les engrais, les pesticides et leau dirrigation, ainsi que lapplication de nouvelles technologies, sont subventionnés par lÉtat afin de promouvoir leur utilisation en vue daccroître les rendements. Sur un besoin de 50 000 tonnes/an, le Ministère de lagriculture et des affaires rurales (MARA) et la TEKEL produisent et fournissent 10 000 tonnes, le reste étant tiré par les agriculteurs de leur propre production. Il nexiste pas de subvention en soi pour les semences et les plants, et la subvention aux engrais a été progressivement réduite en termes réels.
Depuis 1984, les sociétés engagées dans la production de produits à base de tabac ont été autorisées à importer du tabac brut, soumis initialement à des droits de douane de 50 pour cent. En septembre 1989, les droits ont été réduits à 40 pour cent et abolis en mai 1991. Cependant, un droit de 2000 $EU/tonne a été imposé. En 1993, ce chiffre a été accru par limposition dun droit de douane de 25 pour cent qui était encore en vigueur en 2000. Les produits à base de tabac transformés provenant de lUE et de lAELE ne sont frappés daucun droit dimportation, mais ceux venant dautres pays doivent payer un droit compris entre 18,2 et 81,9 pour cent, en fonction du produit.
La TEKEL détient 70 pour cent du marché intérieur des cigarettes turques et elle est le principal exportateur turc de tabac. Elle contrôle, entre autres, la fabrication, limportation et le vente de tabac tout en effectuant des recherches pour en améliorer la qualité, la productivité et lefficacité. Les deux produits les plus importants produits et vendus sur le marché intérieur sont les cigarettes à filtre et le raki turc (une boisson alcoolisée aromatique).
Daprès Schmitz et al. (1999), la politique relative au tabac a exercé un impact favorable sur laugmentation de la valeur: elle a amélioré le bien-être social et favorisé les producteurs de tabac de faible qualité (cultivé sur des terrains de montagne et difficile à vendre), le gouvernement payant la différence entre le prix annoncé et le prix du marché grâce à des paiements compensatoires. Les prix à la consommation sont inférieurs en raison du subventionnement de la transformation du tabac par la TEKEL. Cependant, les producteurs ne dégagent normalement que des bénéfices négligeables.
En raison de la grande part du marché revenant à la TEKEL et de ses liens avec le gouvernement, elle agit comme agent fixateur des prix de lindustrie. Les producteurs peuvent, en dernier ressort, vendre leur tabac à la TEKEL.
Alors que les entreprises privées ont toujours opéré aux côtés des entreprises publiques dans la transformation du tabac, la production et la vente des cigarettes étaient régies par un monopole dÉtat jusquen 1991, lorsque deux fabriques privées de cigarettes ont été établies comme coentreprises avec RJ Reynolds et Phillip Morris. La production a commencé en 1993.
En 1971, 27 pour cent des entreprises de fabrication en Turquie travaillaient dans le secteur de lalimentation, des boissons et de la transformation du tabac. Sur lensemble des entreprises de fabrication, 11 pour cent appartenaient au secteur public dont 4,5 soccupaient de la transformation du tabac et de la production de cigarettes. Plus de la moitié des entreprises de transformation du tabac étaient privées, alors que toutes celles produisant des cigarettes relevaient du secteur public.
En 1997, le nombre dentreprises de transformation du tabac avait baissé, mais la part de celles du secteur public sétait accrue de 62 pour cent. Le nombre total de fabriques de cigarettes est resté inchangé, mais létablissement de deux fabriques privées a réduit la part publique à 78 pour cent (tableau 6.5).
Tableau 6.5 - Établissements de fabrication de tabac et dautres produits
Année |
Établissements de fabrication |
Fabrication daliments, boissons et tabac |
Fabrication de tabac |
Fabrication de cigarettes |
||||
Total |
Part des établissements publics |
Total |
Part des établissements publics |
Total |
Part des établissements publics |
Total |
Part des établissements publics |
|
Nbre |
% |
Nbre |
% |
Nbre |
% |
Nbre |
% |
|
1971 |
4 931 |
6,7 |
1 329 |
11,3 |
60 |
48,3 |
Nd |
100,0 |
1975 |
6 068 |
6,5 |
1 482 |
11,9 |
55 |
52,7 |
Nd |
100,0 |
1980 |
8 710 |
4,7 |
1 851 |
11,9 |
47 |
59,6 |
9 |
100,0 |
1985 |
19 647 |
3,7 |
2 277 |
9,0 |
50 |
54,0 |
8 |
100,0 |
1990 |
8 871 |
4,6 |
1 894 |
11,4 |
50 |
50,0 |
8 |
100,0 |
1995 |
10 230 |
3,5 |
1 792 |
9,9 |
38 |
63,2 |
9 |
77,8 |
1997 |
11 373 |
2,8 |
1 863 |
8,8 |
37 |
62,2 |
9 |
77,8 |
1999 |
nd |
nd |
nd |
nd |
nd |
Nd |
9 |
77,8 |
Notes: (1) nd = non disponible. (2) Un établissement est défini comme une structure employant 10+ personnes. Le terme sapplique aux entreprises privées aussi bien que publiques.
Source: Registres du SIS et de la TEKEL
En 1997, près de 2 pour cent de tous les individus travaillant dans des établissements manufacturiers employant 10 ouvriers ou davantage étaient engagés dans la fabrication du tabac.
Le nombre demployés dans ce secteur sest accru entre 1971 et 1980, atteignant un maximum de près de 53 000 en 1980, chiffre qui est tombé à 22 600 en 1997. Ces fluctuations étaient dues aux politiques de lemploi du secteur public. La part dans lemploi revenant au secteur public dans la fabrication de tabac sest accrue, passant de 80 pour cent en 1971 à 95 pour cent 1980, pour tomber à 71 pour cent en 1997 (tableau 6.6).
Tableau 6.6 - Emploi dans la fabrication de tabac
Année |
Établissements de fabrication |
Fabrication daliments, boissons et tabac |
Fabrication de tabac |
Fabrication de cigarettes |
||||
Total des employés |
Part des employés du secteur public |
Total des employés |
Part des employés du secteur public |
Total des employés |
Part des employés du secteur public |
Total des employés |
Part des employés du secteur public |
|
Nbre |
% |
Nbre |
% |
Nbre |
% |
Nbre |
% |
|
1971 |
519 233 |
38,2 |
125 371 |
55,1 |
32 296 |
80,4 |
Nd |
100,0 |
1975 |
678 580 |
35,3 |
150 263 |
55,6 |
38 480 |
87,3 |
Nd |
100,0 |
1980 |
786 995 |
36,5 |
188 160 |
60,1 |
52 807 |
95,0 |
Nd |
100,0 |
1985 |
928 128 |
29,8 |
193 432 |
49,2 |
43 289 |
89,7 |
Nd |
100,0 |
1990 |
1 023 669 |
24,4 |
188 373 |
42,7 |
32 143 |
84,1 |
10 574 |
100,0 |
1995 |
970 718 |
17,5 |
168 827 |
35,6 |
24 131 |
79,0 |
Nd |
Nd |
1997 |
1 140 648 |
12,9 |
177 380 |
30,7 |
22 605 |
70,9 |
nd |
Nd |
Notes: (1) nd = non disponible. (2) Le nombre demployés concerne les établissements du secteur privé employant 10+ personnes, toutes employées dans des sociétés publiques.
Source: Registres du SIS et de la TEKEL
Traitements et salaires dans la fabrication du tabac
En 1997, les traitements payés par lindustrie de la transformation du tabac représentaient 2,5 pour cent de tous ceux payés par le secteur manufacturier. Les paiements effectués par lindustrie du tabac se sont accrus sensiblement, passant de 34 millions de $EU dans les années 1970 à 214 millions de $EU en 1980, pour tomber ensuite à 167 millions de $EU en 1997.
Les paiements par habitant versés par lindustrie du tabac aux employés en 1997 étaient supérieurs denviron 25 pour cent à ceux des autres industries manufacturières et atteignaient le double (après déduction des impôts) du revenu par habitant qui prévaut en Turquie (environ 3 000 $EU en 1997).
Le tableau 6.7 montre que la valeur ajoutée dans la fabrication de tabac en 1997 sélevait à 555 millions de $EU, dont 40 pour cent provenaient des sept fabriques de cigarettes de la TEKEL. Ce chiffre représentait 1,3 pour cent de la valeur ajoutée totale générée dans le secteur manufacturier, soit une baisse sensible par rapport aux 14 pour cent de 1971. Néanmoins, le tabac garde une place importante dans le secteur manufacturier.
Tableau 6.7 - Valeur ajoutée dans la fabrication de tabac
Année |
Fabrication |
ABT |
Tabac |
Cigarettes |
Taux de change |
Fabrication |
ABT |
Tabac |
Cigarettes |
Milliards de LT |
$/LT |
Millions de $EU |
|||||||
1971 |
38 |
12 |
5,41 |
nd |
15 |
2 513 |
773 |
361 |
Nd |
1975 |
87 |
24 |
7,1 |
Nd |
14 |
6 236 |
1 736 |
507 |
Nd |
1980 |
719 |
151 |
35,6 |
Nd |
76 |
9 462 |
1 988 |
468 |
Nd |
1985 |
5 454 |
1 182 |
458 |
Nd |
518 |
10 529 |
2 281 |
884 |
Nd |
1990 |
75 301 |
12 412 |
3 048 |
2 261 |
2 608 |
28 873 |
4 759 |
1 169 |
867 |
1995 |
1 755 020 |
279 623 |
43 383 |
13 588 |
45 705 |
38 399 |
6 118 |
949 |
297 |
1997 |
6 265 368 |
764 836 |
83 937 |
33 413 |
151 239 |
41 427 |
5 057 |
555 |
221 |
1998 |
nd |
nd |
nd |
87 482 |
259 860 |
nd |
Nd |
nd |
337 |
Note: (1) ABT = Secteur manufacturier des aliments, boissons et tabacs. (2) La valeur ajoutée dans la production de cigarettes ne sapplique quau secteur public. (3) nd = non disponible
Source: SIS Statistical Yearbooks et SIS Records, diverses années.
La Turquie nexportait ni nimportait des cigarettes jusquen 1981 quand les premières cigarettes ont été exportées, les premières importations suivant en 1984. Elle est devenue un importateur net de cigarettes, avec un déficit commercial de 56 millions de dollars EU en 1985, les importations atteignant un maximum de 289 millions de dollars en 1990. Elles ont accusé un recul à partir de 1991, tombant à un niveau négligeable en 1999. En revanche, les exportations de cigarettes ont commencé à augmenter à partir de 1990, touchant un maximum de 100 millions de dollars en 1997. De ce fait, en 1995, le déficit commercial a inversé sa tendance pour devenir un excédent commercial, le pays devenant un exportateur net de cigarettes en 1999. Les recettes en devises provenant du commerce de cigarettes se sont élevées à 68 millions de dollars en 1999 (tableau 6.8; figure 6.8).
Tableau 6.8 - Exportations et importations de cigarettes
Année |
Importations |
Exportations |
Exportations nettes |
||
Quantité Milliers de tonnes |
Valeur Milliers de $EU |
Quantité Milliers de tonnes |
Valeur Milliers de dollars EU |
Valeur Milliers de dollars EU |
|
1980 |
0.0 |
0 |
0,0 |
0 |
0 |
1985 |
6,0 |
55 742 |
0,03 |
176 |
-55 566 |
1990 |
15,8 |
312 810 |
5,7 |
23 600 |
-289 210 |
1995 |
0,13 |
2 414 |
8,5 |
37 474 |
35 060 |
1999 |
0,001 |
11 |
9,6 |
68 039 |
68 028 |
Note: Les quantités exportées en 1990 et 1992 ont été corrigées à cause de la possibilité derreurs unitaires dans les statistiques. Elles sont converties en poids en supposant 20g/paquet.
Source: SIS Trade Statistics.
Figure 6.8: Le commerce des cigarettes en Turquie
Presque tout le tabac produit est vendu non transformé soit à des négociants privés soit à la TEKEL. Les achats du secteur privé sont généralement destinés à lexportation, en fonction dordres venant de létranger. Les achats de la TEKEL servent à la production intérieure de cigarettes et à lexportation de tabac en feuilles. Cest pourquoi les prix reçus par les agriculteurs sont une moyenne pondérée des prix payés par la TEKEL et le secteur privé. Au cours de la décennie écoulée, la part revenant à la TEKEL dans lachat de tabac non transformé a fluctué entre 48 et 83 pour cent.
Chaque année, les prix de soutien sont annoncés pour le tabac dun certain niveau (80 pour cent de rendement). Cependant, les prix effectivement payés aux agriculteurs sont inférieurs aux prix annoncés puisque, en moyenne, la qualité nest pas conforme aux normes. Comme le secteur privé achète du tabac de meilleure qualité, son prix dachat moyen est supérieur à celui de la TEKEL. La figure 6.9 présente les tendances des prix de soutien moyens pour le tabac au cours des deux dernières décennies, ainsi que pour le blé et le coton qui sont cultivés dans les mêmes régions et sont les principales cultures pouvant remplacer le tabac. Les tendances sont exprimées en prix en dollars EU des cultures (indice 1970 = 100).
Figure 6.9: Prix de soutien du tabac par rapport au blé et au coton
Au cours des trois dernières décennies le prix moyen du tabac non transformé a plus que triplé, de même que les prix du blé et du coton. À lexception de quelques années, les prix des trois produits ont tendu à évoluer dans la même direction. Ils ont reflété la tendance des prix totaux reçus par les agriculteurs au cours de cette période. Tous les prix se sont accrus au début des années 1970, ont baissé à la fin des années 1970 et au début des années 1980 et se sont redressés dans lensemble depuis lors.
La valeur de la production de tabac non transformé en 1999 (récolte de 1998) sest élevée à 100 milliards de dollars EU, soit plus de neuf fois la valeur de 1970, une augmentation attribuable seulement partiellement à laccroissement de la production (tableau 6.9).
Tableau 6.9 - Valeur de la production de tabac
Année |
Production |
Valeur |
1970 |
150 |
119 |
1975 |
200 |
547 |
1980 |
228 |
415 |
1985 |
170 |
254 |
1990 |
296 |
1 234 |
1995 |
204 |
846 |
1998 |
259 |
1 104 |
Note: Les valeurs se rapportent à la campagne agricole (à savoir, (t-1)*Prix(t))
Source: SIS Statistical Indicators, divers numéros.
Si lon compare les prix intérieurs aux prix internationaux à laide du coefficient de protection nominale, on obtient une estimation de lampleur de la distorsion des prix du marché déterminée par les politiques agricoles. Au cours des années 1970, les tendances des prix intérieurs et internationaux pour le tabac non transformé étaient très similaires du point de vue de la direction et de limportance. Cependant, au cours de la première moitié des années 1980, les prix intérieurs ont diminué alors que les prix internationaux haussaient légèrement, et les producteurs de tabac étaient taxés plutôt que soutenus. En revanche, dans les années 1990, les prix intérieurs ont commencé à se redresser plus rapidement que les prix internationaux, indiquant un renforcement de la protection des producteurs.
En Turquie, trois types de cigarettes de base sont commercialisées: le mélange oriental, le mélange américain et le mélange anglais. La TEKEL produit les trois types, alors que les deux sociétés privées ne produisent que le mélange américain.
Un enquête nationale menée en 1988 a signalé que la prédominance de lusage du tabac parmi les adultes (15 ans et au-dessus) était de 43 pour cent, celle parmi les hommes étant beaucoup plus élevée que parmi les femmes, et lâge moyen auquel les jeunes commencent à fumer allant en diminuant.
A lheure actuelle, 5 milliards de paquets (équivalent de 100 000 tonnes) de cigarettes sont consommés en Turquie annuellement. Au cours des 30 dernières années, la population adulte a presque doublé, la consommation saccroissant denviron 250 pour cent. Le taux de consommation par habitant actuel est de 2,55 kg/an, soit plus dun tiers de paquet par jour par personne (figure 6.10). Il est estimé que de 70 000 à 100 000 personnes succombent à des maladies liées au tabac tous les ans.
Figure 6.10 - Consommation annuelle de cigarettes en Turquie
Les ménages dépensent environ le tiers de leur revenu en aliments. Les dépenses relatives aux cigarettes représentaient 2,4 pour cent des dépenses totales en 1987 et 1994, cette part étant plus élevée en zone rurale que dans les centres urbains en raison du niveau inférieur des revenus ruraux (tableau 6.10).
Les dépenses relatives aux cigarettes sont presque égales aux dépenses totales destinées aux soins de santé et plus du double de celles pour le thé et le café, près de 7 fois celles pour le poisson et plus de la moitié de celles pour le lait et les produits laitiers.
Le pourcentage des dépenses des consommateurs allant aux cigarettes est plus élevé pour les personnes à haut revenu.
Tableau 6.10 - Changements dans les dépenses du ménage pour différents articles, 1987 et 1994
|
Turquie |
Centres urbains |
Zones rurales |
|||
|
1987 |
1994 |
1987 |
1994 |
1987 |
1994 |
|
Index, 1987 = 100 |
|||||
Dépenses totales |
100 |
105 |
100 |
107 |
100 |
102 |
Vivres |
100 |
117 |
100 |
121 |
100 |
112 |
Pain et céréales |
100 |
129 |
100 |
145 |
100 |
115 |
Cigarettes |
100 |
107 |
100 |
119 |
100 |
89 |
Santé |
100 |
107 |
100 |
119 |
100 |
87 |
|
Part du total (%) |
|||||
Vivres |
32,02 |
35,62 |
27,22 |
30,70 |
40,97 |
45,28 |
Pain et céréales |
5,89 |
7,24 |
4,50 |
6,07 |
8,47 |
9,54 |
Cigarettes |
2,42 |
2,45 |
2,15 |
2,39 |
2,93 |
2,57 |
Santé |
2,57 |
2,60 |
2,38 |
2,65 |
2,91 |
2,50 |
Source: SIS, 1987 et 1994 Household Consumption Expenditures Surveys.
Les cigarettes fabriquées en Turquie et celles importées sont frappées de taxes. Le tabac produit à lintérieur est soumis à une taxe de plus de 200 pour cent, et le tabac est une importante source de recettes fiscales indirectes. Les taxes tirées du tabac sélevaient à 2 milliards 300 millions de dollars EU en 1998, soit plus du huitième des recettes fiscales indirectes totales.
Le 26 novembre 1995, le Gouvernement de Turquie a approuvé la Loi N° 4207 réglementant lusage du tabac, sa vente et la publicité relative aux produits à base de tabac. La loi interdit de fumer dans les institutions fournissant des services de santé, éducatifs ou culturels, les établissements sportifs fermés, et dans les systèmes de transport public. Les entreprises publiques ayant cinq employés ou davantage doivent réserver des lieux destinés aux non-fumeurs.
En outre, la loi;
1. interdit la vente des produits à base de tabac à des individus de moins de 18 ans;
2. exige que les mots «avertissement légal: nuisible à la santé» soient imprimés sur tous les emballages de produits à base de tabac préparés en Turquie ou importés;
3. demande aux établissements où il est défendu de fumer dafficher des avertissements ainsi que des notifications sur les conséquences entraînées par la violation de linterdiction;
4. exigent que la radio et la télévision dÉtat et privées consacrent au moins 90 minutes à des messages mettant en garde le public contre les effets nocifs du tabac.
En outre, la loi interdit la publicité et la promotion du tabac et des produits à base de tabac en citant leur nom, marque ou nom commercial.
Bien que linterdiction frappant la publicité sapplique également à lentreprise publique productrice de tabac, la TEKEL, qui contrôle 70 pour cent du marché, et aux sociétés privées, les producteurs privés estiment quils sont injustement pénalisés car, nétant entrés que récemment dans le marché, la publicité leur est indispensable.
Protection des non-fumeurs
Des décrets ministériels interdisent de fumer dans les écoles et les hôpitaux, mais leur application laisse à désirer. Depuis 1988, il est défendu de fumer sur les vols intérieurs. Il est également interdit de fumer dans 70 pour cent environ de la capacité disponible de certains trains et autobus interurbains.
Education sanitaire
La première grande campagne visant à décourager lusage du tabac a été lancée en 1988 par le Ministère de la santé. LAssociation médicale turque a donné un appui résolu à des activités de dissuasion. Une série de spots publicitaires ont été produits et diffusés par le biais de différentes chaînes télévisuelles nationales et privées. La Turquie célèbre chaque année la Journée mondiale sans tabac qui prévoit la distribution de matériel imprimé et la participation des médias.
La production annuelle de tabac en Turquie représente environ 4 pour cent de la production mondiale, mais 65 pour cent de la production mondiale de tabac dOrient. Le tabac est produit sur 1,5 pour cent de lensemble des terres cultivées. Étant une activité à fort coefficient de main-doeuvre, la production de tabac fournit des emplois à quelque 1,5 million de personnes, outre du travail dans les industries auxiliaires, comme lemmagasinage, le transport et la fabrication de cigarettes.
La valeur ajoutée dans la transformation du tabac représente 1,3 pour cent de la valeur ajoutée totale du secteur manufacturier, et le tabac est une importante source de recettes fiscales indirectes.
Le tabac occupe une place de premier plan dans le commerce extérieur. La Turquie exporte 150 000 tonnes et importe 50 000 tonnes de tabac transformé et non transformé. Le pays est le quatrième principal exportateur du monde, une part de 6 à 8 pour cent des exportations mondiales totales lui revenant.
Dans les conditions actuelles du marché, la production de tabac dans des zones de plantation établies paraît économique. Les cultures de remplacement ou les autres activités sont moins rentables, notamment dans les zones produisant du tabac de qualité inférieure.
Schmitz, A., Çakmak, Schmitz et Gray. 1999. Policy, State Trading and Cooperatives in Turkish Agriculture. AERI Project Report, No. 1999-1.