FAO au Bénin

Les Champs Ecoles Paysans, lieu d’apprentissage des alternatives aux pesticides chimiques dans le bassin cotonnier au nord du Bénin

Réussir à produire de la tomate et des oignons sur des terres arides et sans pesticides chimiques est un défi que les producteurs des champs écoles paysans de malanville ont promis relever
29/11/2016

‘’La 3ème session de la formation des facilitateurs pour la mise en place des Champs Ecoles Paysans dans les 3 villages identifiés s’est déroulée dans de bonnes conditions de participation active de tous ; facilitateurs et producteurs’’. Ainsi s’est exprimée la veille de la fin de la formation, madame Sagbohan Jacqueline, coordonnatrice du projet FAO GCP/BEN/056/GEF dénommé Projet d’Elimination des Pesticides Obsolètes et Renforcement de la Gestion du Cycle de vie des Pesticides au Bénin. En effet, cette session qui est la 3ème d’une série de 5 sessions de formation a eu lieu du 22 novembre au 02 décembre 2016 à Malanville avec l’animation des champs écoles paysans (CEP) implantés dans les villages de Macadéli et Tomboutou, commune de Malanville et à Birni-lafia, Commune de Karimama. Elle rentre dans le cadre de la mise en œuvre des activités prévues dans le plan de travail 2016 de la composante 4 intitulée "Promotion d’alternatives aux POP et autres pesticides chimiques dangereux" dudit projet. Elle vise la formation des facilitateurs sur les cultures maraîchères à travers la conduite du Champ Ecole Facilitateur par l’installation des cultures de tomate et d’oignon où se développent les méthodes de bonne pratique culturale en comparaison avec les pratiques paysannes. Ces facilitateurs dont le champ d’expérimentation est installé à Monkassa, commune de Malanville ont pour mission d’aller apprendre aux producteurs agricoles les bonnes pratiques de production par rapport aux pratiques paysannes et constituant des dispositifs d’utilisation des pratiques naturelles ou biologiques afin de réduire l’utilisation de pesticides chimiques.

Très satisfait au bout de la formation, Djéro Alidou, président CEP Madécali Faada a admis que « les plants de tomates et d'oignon des CEP sont plus vigoureux et se développent mieux que dans nos propres champs ». Cette vigueur et cette résistance des plants sont favorisées par le respect des itinéraires techniques de cultures que les facilitateurs ont enseignées aux producteurs. En effet, les plants de tomate et d'oignon issus des bonnes pratiques agricoles des CEP sont plus vigoureux et se développent mieux dans la même période d'expérimentation que ceux des pratiques paysannes.  Enfin, reconnaissent les producteurs, les plants de tomate et d'oignon des CEP sont rarement ou pas du tout attaqués par les insectes et les maladies.  

C’est l’assiduité et le sérieux dans la participation des producteurs qui ont intéressés le Consultant international, Stefano Mondovi, venu du siège de la FAO à Rome pour la supervision des activités de formation des facilitateurs et producteurs associés, membres des champs écoles. Il a ensuite remercié producteurs et facilitateurs avant de conseiller aux producteurs de ne pas hésiter à faire appel à leur facilitateur de zone pour la moindre inquiétude notée au niveau de l’animation des Champs écoles paysans.

 Eliminer les pesticides chimiques obsolètes, un projet novateur!

Ce projet de la FAO intervient dans un contexte de changements climatiques, face aux nombreux dégâts causés par les organismes nuisibles au bon développement des cultures, les paysans font usage de beaucoup de pesticides. Du fait de la mauvaise qualité et l’usage en quantité des pesticides constituent, cependant, un danger à la fois pour la santé humaine et pour l’environnement. Les mauvaises conditions d’entreposage des stocks de pesticides notamment obsolètes dont la quantité est estimée aujourd’hui à plus de 1500 tonnes constituent une source de toxicité pour la santé humaine et de pollution environnementale. Défaillances du cadre juridique et institutionnel, proximité des stocks de pesticides avec les zones urbaines et la réutilisation des emballages vides de pesticides,  faible capacité de contrôle de la qualité et d'inspection, absence d'un système de gestion des emballages vides de pesticides sont, entre autres facteurs qui favorisent la contamination des eaux, des sols et le contact avec les organismes vivants en général et l’organisme humain en particulier.

C’est donc pour une meilleure gestion des pesticides que la FAO a initié le projet GCP/BEN/056/GFF intitulé "Elimination des Pesticides Obsolètes et Renforcement de la Gestion du Cycle de vie des Pesticides au Bénin" suite à une requête du Gouvernement béninois. Financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial, ce projet vise à œuvrer à la sécurisation et l’élimination des Polluants Organiques Persistants et des pesticides obsolètes et à la promotion des méthodes alternatives aux pesticides chimiques dangereux.

Au total, ce sont 17 Champs Ecoles Paysans concernant les cultures maraîchères et le coton qui seront installés et suivis dans onze (11) villages des départements du Borgou et de l’Alibori (Piami, Suya, Madécali, Toumboutou, Ina, Mareborou, Gbessasi Bouka, Ouara, Sékéré, Bensekou et Birni-Lafia). Les champs écoles paysans cultures maraîchères sont au nombre de dix (10) dont sept (07) sont implantés au niveau de trois (03) villages sélectionnés.  Concernant le coton dont la culture sera en association avec le maïs et le soja, le nombre de Champs écoles prévu est de sept (07).