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Diagnostic de la PPR

Les techniques de diagnostic de la PPR et la conduite à tenir pour la collecte des échantillons se trouvent dans le Manuel des normes de l'OIE pour les tests de diagnostic et les vaccins (troisième édition, 1996). Le diagnostic provisoire de PPR peut être établi à partir d'informations épidémiologiques et cliniques: maladie caractérisée par du larmoiement, du jetage, de la diarrhée, associés à des problèmes respiratoires et des mortalités chez les ovins et/ou les caprins, mais sans aucun effet sur les bovins qui sont en contact avec eux. À l'examen post-mortem, les observations des lésions caractéristiques de la maladie permettent de renforcer le diagnostic provisoire. Ce dernier n'est confirmé que par les examens de laboratoire.

CONFIRMATION DE LABORATOIRE

Afin de différencier la PPR d'autres maladies aiguës présentant des signes cliniques plus ou moins comparables, telle la peste bovine, il est nécessaire d'effectuer des tests de laboratoire. Ces tests ont pour but de détecter la présence du virus (l'antigène du virus ou le matériel génétique) ou des anticorps spécifiques.

Détection des antigènes du virus par le test d'immunodiffusion en gélose. Ce test est relativement simple à effectuer. Il est rapide, peu coûteux et extrêmement utile comme test préliminaire, mais il ne permet pas de faire une distinction entre les virus de la PPR et de la peste bovine, et il faut alors effectuer d'autres tests. L'histopathologie est très utile car elle est réalisée sur du matériel fixé au formol et peut permettre la différenciation entre la PPR et la peste bovine si elle est associée aux techniques immuno-histochimiques (par exemple l'immunopéroxidase) utilisant des anticorps monoclonaux spécifiques. Les antigènes viraux peuvent aussi être détectés par la technique d'immunocapture ELISA (ICE) qui est rapide, sensible et qui permet de faire la distinction entre la PPR et la peste bovine. Des kits sont disponibles dans le commerce pour les tests IDG et ICE.

Détection du matériel génétique du virus. Cette détection est possible avec la technique de réaction d'amplification en chaîne après copie de l'ARN viral en ADN (dite ADNc) par la réverse transcriptase (technique de RT-PCR). Cette technique demande des équipements spécialisés et un certain savoir-faire. Malgré son coût élevé, elle est fréquemment utilisée dans les centres de référence, associée à la technique ELISA en raison de sa rapidité, de sa précision, de sa grande sensibilité et de la possibilité qu'elle offre de faire la distinction entre la PPR et la peste bovine. En associant les résultats de ce test à ceux de la réaction de séquençage de l'ADN, on obtient des informations sur la diversité génétique du virus qui sont très utiles dans les études épidémiologiques.

La détection du virus est réalisée par l'isolement du virus de la PPR sur les cellules en culture in vitro. Cette méhode est très utile car elle permet d'obtenir le virus qui pourra être soumis à d'autres tests d'identification. Si les conditions le permettent, l'isolement de virus est la technique de diagnostic qu'il faut choisir, car elle permet de constituer une banque de souches qui pourra se révéler utile par la suite.

La détection des anticorps requiert deux prélèvements sanguins du même animal à deux à trois semaines d'intervalle. Cela n'est pas toujours facile à réaliser dans les conditions de terrain. Exceptionnellement, dans un pays dont on est sûr du statut, la PPR n'y ayant pas encore été diagnostiquée, il est possible d'effectuer le test sur un sérum prélevé à la fin de la maladie (une semaine au moins après l'apparition des signes cliniques). Les enquêtes sérologiques pour la recherche d'anticorps spécifiques sont très utiles pour évaluer l'absence, ou la présence, de l'infection et son étendue pour une population donnée. La technique ELISA de compétition a maintenant supplanté le test de neutralisation du virus.

ÉCHANTILLONS NÉCESSAIRES POUR LE DIAGNOSTIC DE LABORATOIRE

Les échantillons requis sont les suivants:

Larmes
Frotter la muqueuse conjonctivale avec un coton pour prélever les larmes. Mettre le bout de coton tige dans un tube contenant environ 150µl de tampon phosphate stérile (PBS pH 7,2 à 7,6) lorsque ce dernier est disponible.

Débris au niveau de la gencive
Ce matériel peut être prélevé en utilisant une spatule ou un doigt, recouvert de caoutchouc, et en curetant la muqueuse gingivale ou celle des lèvres. Le produit de prélèvement doit être mis dans un tube contenant environ 150µl de PBS, lorsque ce dernier est disponible.

Organes
Il est recommandé de prélever, lors de l'examen post-mortem, les morceaux d'organes suivants

Pour chaque type d'organe, il est conseillé d'effectuer deux prélèvements, dont l'un sera mis dans une glacière sans pour autant être congelé, et l'autre dans une solution à 10 pour cent de formaldéhyde. Si la conservation au froid n'est pas possible, comme cela est bien souvent le cas, il est alors nécessaire de faire au moins parvenir au laboratoire le prélèvement conservé dans du formol.

Sang prélevé sur anticoagulant
(héparine ou EDTA) pour la récolte des cellules blanches en vue de l'isolement du virus

Sang pris sur tube sec pour la récolte du sérum et la détection des anticorps.

Les laboratoires nationaux fourniront normalement les directives nécessaires à l'envoi des prélèvements. Il est conseillé d'envoyer un maximum d'échantillons, surtout lorsqu'il s'agit d'un cas présumé de premier foyer de PPR.


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