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FRANCE

Introduction

Avec des ventes alimentaires biologiques d’une valeur estimée à 850 millions de dollars américains, la France se plaçait au quatrième rang européen en 2000, derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie. Bien que la France ait été un pays pionnier de l’agriculture biologique dans les années 80 (voir section 1 ci-dessous), les ventes alimentaires biologiques ont augmenté relativement lentement jusqu’au milieu des années 90. Pour cette raison, une grande part de la production biologique nationale était exportée vers d’autres pays européens, en particulier l’Allemagne. Cependant, le marché biologique s’est développé rapidement depuis la fin des années 90. De nombreux analystes pensent que le fort taux de croissance actuel se maintiendra les cinq prochaines années.

1. L’agriculture biologique en France

Dans les années 80 la France était un pays pionnier de l’agriculture biologique, représentant 45 pour cent de la surface biologique totale de la Communauté européenne (CE). Cependant, dans les années 90, l’agriculture biologique ne s’est pas développée aussi rapidement que dans d’autres pays européens. En conséquence, la France se plaçait en 1999 au cinquième rang après l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne, avec seulement 9 pour cent de la surface biologique de la CE (Eurostat, 1999). Les terres exploitées en mode biologique représentaient 371 000 hectares en 2000, soit 1,3 pour cent de la surface agricole totale, ce qui est au-dessous de la moyenne de la CE. Entre 1999 et 2000, la surface biologique a augmenté de 17 pour cent, en raison surtout d’un accroissement des céréales et des fourrages. Selon l’Observatoire National de l’Agriculture Biologique (ONAB, 2001), il y avait 9 283 exploitations biologiques en 2000, représentant environ 1,4 pour cent des exploitations totales.

En 2000, les fruits et légumes biologiques étaient cultivés sur 27 945 hectares (y compris les vignes et les terres en conversion à l’agriculture biologique), représentant 7,5 pour cent du total des terres cultivées biologiques. Il n’existe pas de données officielles sur les volumes produits, mais la production française de fruits et légumes biologiques est estimée par l’auteur à quelque 70 000 tonnes pour 1999. L’ONAB effectue actuellement une étude plus détaillée afin d’évaluer les volumes pour chaque produit.

1.1 La production de légumes biologiques

Plus de 2 000 exploitations cultivent des légumes biologiques. Les principales régions de production sont la Bretagne et, dans une moindre mesure, la vallée du Rhône et le sud-ouest. Les principaux produits en termes de superficie sont les pommes de terre, les choux, les lentilles, les courges, la laitue et les artichauts (voir tableau 1).

Tableau 1: Superficie de légumes et légumineuses biologiques en 1999 (en hectares)

Superficie de légumes

Biologique

En conversion

Biologique + en conversion

Variation de la superficie De 1998 à 1999

Légumineuses et pommes de terre





Lentilles

477

14

491

-5

Pois chiches

161

15

176

36

Pommes de terre

681

108

789

36

Légumes frais





Ail

41

10

51

-27

Artichauts

96

74

170

1

Asperges

40

44

84

34

Betteraves rouges

24

1

25

-17

Carottes

79

2

81

12

Légumes frais (suite)





Céleri

13

0

14

36

Choux

418

267

685

10

Concombres

3

0

4

-35

Citrouilles

255

21

276

52

Echalotes

34

8

41

39

Endives

85

13

99

28

Epinards

27

0

27

-1

Haricots

78

27

105

25

Melons

47

25

72

26

Navets

18

3

21

-9

Oignons

93

2

95

21

Pois

63

5

68

241

Poireaux

66

11

77

59

Radis

5

7

12

14

Laitue

123

37

160

6

Tomates

51

1

52

-30

Autres légumes

97

7

104

71

Non spécifiés

1 979

406

2 386

25

TOTAL

5 054

1 109

6 165

21

Source: ONAB.
1.2 La production de fruits biologiques

Plus de 1 800 exploitations cultivent des fruits biologiques. Les principales régions de production sont la vallée du Rhône, la côte méditerranéenne et le sud-ouest. La Normandie est importante pour sa production de pommes à cidre. Les principaux produits en superficie sont les châtaignes, les pommes, les prunes, les abricots, les kiwis, les amandes et les cerises. Le tableau 2 donne la composition de la superficie par produit.

Tableau 2: Superficie de fruits et noix biologiques en 1999 (en hectares)

Superficie de fruits

Biologique

En conversion

Biologique + en conversion

Variation 99/98

Fruits à noyau





Abricots

215

121

405

18

Cerises

135

80

225

4

Pêches

103

35

157

13

Nectarines

10

4

19

-5

Prunes

429

214

567

0

Olives





Fruits à pépins





Pommes à cidre

169

99

281

-4

Pommes

416

157

591

5

Poires

106

56

180

16

Fruits à coque





Amandes

118

113

218

26

Châtaignes

603

390

1 119

52

Noix

318

300

712

41

Noisettes

37

9

65

17

Agrumes





Clémentines

98

5

97

-6

Oranges

4

1

4

-0

Pamplemousses et pomelos

53

0

44

-17

Baies





Cassis

27

69

93

12

Framboises

24

18

45

28

Myrtilles

41

15

61

29

Figues

21

33

60

-3

Fraises

51

15

57

-6

Kiwis

122

91

223

37

Autres

78

68

166

47

Non spécifiés

558

1 075

1 756

64

TOTAL

3 735

2 967

7 145

28

Source: ONAB, 2000.
Le taux de croissance des surfaces cultivées en fruits et légumes biologiques a augmenté ces dernières années (tableau 3). Cependant, la croissance n’est pas aussi forte que pour certains autres groupes de produits biologiques comme les céréales, et, selon l’année, est inférieure ou égale à la moyenne nationale pour tous les produits biologiques. En particulier, le taux de croissance de la production des fruits biologiques est relativement bas. Ceci est principalement dû aux contraintes techniques. Aucune rotation n’est possible dans les vergers; de ce fait, la menace des nuisibles est plus grande que pour les cultures biologiques annuelles. Le manque de pesticides biologiques adaptés aggrave ce problème.

Néanmoins, le niveau de difficulté varie selon les produits. La production biologique est plus facile avec les kiwis, les fruits à coque et les prunes mirabelles qu’avec les fruits à pépins, comme les pommes et les poires, ou les fruits à noyau comme les pêches (Du sol à la table, 2000). La tendance actuelle est l’augmentation de la surface cultivée de kiwis, abricots, pêches, baies et fruits à coque.

Tableau 3: Variations récentes de la production de fruits et légumes biologiques



97

99

2000

99/2000

Légumes


Certifiés biologiques

4 000 ha

5 054 ha

6 257 ha

+ 19%

y compris en conversion

4 400 ha

6 165 ha

7 371 ha


Fruits (vignes exclues)


Certifiés biologiques

3 200 ha

3 735 ha

5 089 ha

+ 16%

y compris en conversion

4 500 ha

7 145 ha

8 210 ha


Source: ONAB, 2000.
1.3 Le soutien à l’agriculture biologique

En 1997, le gouvernement français a lancé un plan d’action de 60 millions de Francs français pour le développement de l’agriculture biologique (Plan pluriannuel de développement de l’agriculture biologique). Le Plan a pour objectif ambitieux d’atteindre un nombre de 25 000 exploitations biologiques et une superficie biologique cultivée d’1 million d’hectares (3 pour cent de la surface agricole) en 2005. En 1999 le Ministère de l’Agriculture a doublé, et dans certains cas triplé, le soutien financier accordé aux agriculteurs adoptant les méthodes de production biologique. La recherche sur les aspects de production, commercialisation et consommation des fruits et légumes biologiques est également développée en collaboration par le Ministère de l’Agriculture, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), l'Office National Interprofessionnel des Fruits, des Légumes et de l’Horticulture (ONIFLHOR) et l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA). Des recherches plus techniques sont effectuées par l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB) et le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL).

2. Le marché français des fruits et légumes biologiques

2.1 Estimation de la taille du marché

Les ventes totales d’aliments biologiques en France étaient estimées à environ 6 milliards de Francs en 1999 (INRA, 2000), ce qui représentait environ 10 pour cent des ventes totales d’aliments biologiques dans la CE. Des estimations préliminaires indiquent que les ventes biologiques totales en 2000 pourraient dépasser les 7 milliards de Francs. La dépense moyenne par individu en aliments biologiques en France est au-dessous de la moyenne pour la CE (Sylvander, 1999). L’alimentation biologique représente moins de 1 pour cent des dépenses alimentaires des ménages. De 1990 à 1997, les ventes ont augmenté en moyenne de 12 pour cent par an (Sylvander, 1999), alors que dans beaucoup d’autres pays de la CE le taux de croissance était estimé à 25 pour cent pour la période 1991-96 (Michelsen et al., 1999 et Lampkin, 1999).

Les fruits et légumes représentaient 25 pour cent des ventes au détail en 1998 - le second secteur du marché biologique après les céréales (figure 1). Les ventes au détail totales de produits biologiques se situant juste au-dessus de 4 milliards de Francs en 1998[3], les ventes au détail de fruits et légumes biologiques étaient donc estimées à environ 1 milliard de Francs. Au vu de la croissance rapide des ventes d’aliments biologiques, les ventes au détail de fruits et légumes biologiques sont estimées en 1999 entre 1,1 et 1,2 milliards de Francs.

Il n’existe pas de données officielles sur les quantités de fruits et légumes biologiques produites, exportées et importées, bien que l’ONAB prévoie une étude sur le sujet. Il est de ce fait difficile de fournir une estimation du volume total de fruits et légumes biologiques vendus sur le marché français. Cependant, sur la base d'estimations de diverses sources professionnelles, le volume de la production nationale est estimé à 70 000 tonnes.

Part du Marché Alimentaire Biologique Français en 1980 (% des Ventes Biologiques Totales)

Source: Bio convergence, 1999
Environ la moitié est commercialisée directement par les agriculteurs, alors que l’autre moitié est commercialisée par des expéditeurs ou opérateurs de première mise en marché (OPM, opérateurs qui achètent à des producteurs français ou des fournisseurs étrangers et revendent à des grossistes ou des détaillants). Il y avait environ 70 OPM en 2000 (L’Echo, 2000). La plupart d’entre eux sont dans la filière biologique depuis longtemps. Quelques uns sont des négociants majeurs de fruits et légumes conventionnels qui se sont diversifiés vers les fruits et légumes biologiques. La somme des volumes vendus par les OPM est estimée à quelque 60 000 tonnes (calcul basé sur les volumes déclarés par chaque OPM ; voir Rivry, 2000; Du sol à la table 2000).

Une part substantielle (estimée entre 30 et 35 pour cent) des fruits et légumes biologiques produits en France est exportée vers le Royaume-Uni, la Scandinavie, l’Allemagne et la Suisse, où les prix sont réputés plus rémunérateurs que sur le marché national. Cette orientation commerciale existe depuis les origines de l’agriculture biologique en France. Cependant, la part de la production exportée a baissé récemment, la consommation nationale ayant augmenté. Actuellement, les exportations françaises peuvent être estimées à environ 22 000 tonnes sur la base des exportations déclarées par les OPM.

Les importations de fruits et légumes biologiques sont estimées à quelque 25 000 tonnes, sur la base de l’enquête effectuée auprès des importateurs français les plus importants (voir section 3 ci-dessous). Le volume vendu sur le marché français est égal à la production nationale, plus les importations, moins les exportations, ce qui donne une estimation de 73 000 tonnes. La figure 2 résume les flux de fruits et légumes biologiques sur le marché français.

Fig. 2: Production et commercialisation des fruits et légumes biologiques en France (1999) (Estimations de l’auteur sur la base d’enquêtes auprès des professionnels)

2.2 Les réseaux de commercialisation et de distribution

Le nombre de magasins spécialisés dans l’alimentation naturelle était estimé à 1 500 en 2000. Un tiers de ces magasins appartiennent à des chaînes de vente au détail. Biocoop, La Vie Claire et Rayons Verts ont une couverture nationale, alors que des chaînes comme Satoriz, Naturalia, Croq’nature, Dame Nature, La Vie Saine et Eau Vive ont une couverture régionale. Jusqu’au début des années 90, les aliments biologiques étaient essentiellement vendus dans des magasins spécialisés. Depuis, cependant, les supermarchés ont pris part de plus en plus à la commercialisation de ces produits et sont devenus le débouché principal de la vente au détail (figure 3). Des grands distributeurs comme Monoprix, Carrefour, Auchan et, plus récemment, Leclerc, vendent désormais des aliments biologiques. On estime qu’à la fin 2000 la grande distribution représentait presque la moitié des ventes totales d’aliments biologiques (Sylvander, 1999). Les magasins d’alimentation naturelle ont répliqué en augmentant la taille moyenne de leurs points de vente, créant des «supermarchés biologiques». Avec une estimation de 170 supermarchés biologiques (plus de 200 mètres carrés) en 2000, la France est le leader européen. BioCoop possédait 190 magasins en 2000, dont 100 dépassaient les 200 mètres carrés.

Fig.3: Circuits de distribution des produits biologiques en France (en 1998)

(Source: GIRA-Point de vente, Dec 1999)
Bien que les supermarchés conventionnels dominent les ventes globales d’aliments biologiques, la situation est assez différente dans le cas spécifique des fruits et légumes biologiques. Ces derniers sont principalement produits par de petits agriculteurs qui vendent leur production soit directement aux consommateurs soit par le biais de coopératives ou d’autres formes d’organisation.

Comme expliqué plus haut, environ la moitié de la production nationale (35 000 tonnes) est directement vendue par les agriculteurs biologiques. Ces ventes directes (sur l ‘exploitation ou sur les marchés locaux) étaient estimées à environ 400 millions de Francs en 1999. D’un autre côté, le chiffre d’affaires combiné (incluant les exportations) des expéditeurs (ceux qui achètent aux producteurs et revendent aux grossistes ou aux détaillants) était estimé entre 400 et 500 millions de Francs (Biomag, 2000; Du sol à la table, 2000).

Au niveau de la vente au détail, les ventes des magasins spécialisés (magasins biologiques ou diététiques) représentent 32 pour cent des ventes totales. Biocoop possède maintenant 150 points de vente en France. Les ventes des chaînes de supermarchés représentent entre 150 et 200 millions de Francs, totalisant ainsi presque 20 pour cent des ventes totales (figure 4). La participation de la grande distribution est donc restée limitée jusqu’à présent (voir section 2.5 plus loin).

Un système d’abonnement à des colis hebdomadaires fonctionne en France depuis 1998. Les foyers souscrivant au système (appelé Le Campanier) reçoivent un panier hebdomadaire de légumes et/ou fruits biologiques. Le système couvre Paris et ses environs et distribue quelque 1 100 colis par semaine. Le chiffre d’affaires pour 2000 est estimé entre 3 et 4 millions de Francs. La société mère se trouve aux Pays-Bas (voir le chapitre sur les Pays-Bas pour une explication du concept).

Fig. 4: Principaux réseaux de distribution des fruits et légumes biologiques en 1999 (estimation de l'auteur)

2.3 La consommation

La consommation d’aliments biologiques a régulièrement augmenté ces dernières années. Les principaux acheteurs tendent à appartenir aux catégories de population de plus de 65 ans, dans des foyers de la classe moyenne de 1 ou 2 personnes et résidant dans les grandes villes. Une étude (Benevise et al., 2000) montre que 73 pour cent des foyers interrogés connaissent l’existence d’aliments biologiques. Parmi eux, seulement 9 pour cent consomment régulièrement ces produits, alors que 31 pour cent le font parfois et 58 pour cent jamais. Une enquête ultérieure du magazine de consommateurs Que Choisir (2001) montre que 77 pour cent des sondés connaissent le terme d’agriculture biologique et que 66 pour cent d’entre eux la considèrent comme une marque de qualité.

Les ventes de fruits et légumes biologiques augmentent, bien que le taux de croissance soit inférieur à celui d’autres catégories de produits biologiques. Les secteurs à plus forte croissance se trouvent parmi les aliments transformés. Les aliments à base de lait, de viande et de soja, par exemple, connaissent une forte croissance de leur chiffre d’affaires.

La part de marché des fruits et légumes biologiques est comparable à la part de marché moyenne de tous les aliments biologiques en France et a été estimée à 1 pour cent en 2000 (L’Echo, 2000). Cependant, il existe des différences selon les produits. Il semble que les légumes ont une part de marché plus grande que les fruits. Par exemple, la laitue a semble-t-il une part de 1,9 pour cent, ce qui pourrait s’expliquer par le fait que les résidus de pesticide ne peuvent pas être éliminés chez soi par épluchage, contrairement à d’autres légumes.

2.4 Les prix

Le prix moyen de vente au détail des produits biologiques en France pour la période étudiée est de 25 à 35 pour cent supérieur à celui des produits conventionnels. Alors que les prix de vente au détail diffèrent d’un magasin à un autre, les magasins spécialisés dans l’alimentation biologique ont tendance à vendre leurs articles plus chers que les supermarchés. En effet, un rapport a mentionné des différences de prix entre les supermarchés et les magasins spécialisés atteignant dans certains cas 50 pour cent pour les aliments biologiques en général (Piason, 1999).

Il semble que les variations de prix par rapport aux produits conventionnels sont encore plus grandes dans le cas des fruits et légumes biologiques, qui sont des produits très périssables. Il n’est pas rare de trouver une différence de prix de 100 pour cent entre un fruit biologique et son équivalent conventionnel. En raison de la faiblesse de l'offre, la prime de prix moyenne des fruits et légumes biologiques peut varier considérablement d’une semaine à l’autre et selon les régions. Les fortes variations de prix peuvent s’expliquer en partie par le manque d’efficacité du fonctionnement du marché, en particulier à cause de la mauvaise transmission des informations.

Le Service des Nouvelles des Marchés (SNM) fournit des informations sur les prix dans le sud de la France. Sont également disponibles des analyses hebdomadaires du marché donnant les prix de la semaine précédente (http://www.snm.agriculture.gouv.fr). Une inscription payante est requise pour un accès complet aux services SNM.

2.5 Les perspectives de marché

Le taux de croissance du marché biologique en France - environ 12 pour cent par an pendant la majeure partie des années 90 - a augmenté à quelque 20 pour cent par an pour les trois dernières années. Les problèmes récents de sécurité des aliments, comme l’ESB, la contamination par la dioxine et l’incertitude qui entoure la sécurité des aliments génétiquement modifiés, ont accru la demande de produits biologiques. Selon une récente enquête du Moniteur Biologique (2001), le marché des légumes biologiques devrait s’accroître de plus de 30 pour cent par an.

Selon les calculs de l’auteur basés sur une étude du secteur, le chiffre d’affaires combiné des fruits et légumes biologiques au niveau des OPM a augmenté de 20 pour cent entre 1999 et 2000. Bio Convergence a pronostiqué que le marché des fruits et légumes biologiques doublerait entre 1996 et 2002, dépassant 1,2 milliards de Francs en 2002 (figure 5).

Fig.5: Prévision de Croissance du Marché de l'Alimerntation Biologique 1996-2002 (millions de dollars, prix de vente en gros)

(Source: Bio Convergence - sur la base d'entrevues avec les professionnels)
L’avenir du marché des fruits et légumes biologiques en France dépendra, dans une large mesure, de l’attitude des chaînes de supermarchés. Bien que beaucoup de ces produits soient actuellement vendus sur des marchés locaux de plein air, la croissance future des ventes devrait provenir principalement des chaînes de supermarchés. En effet, elles semblent être le seul type d’opérateurs à avoir le pouvoir de financement, d’organisation et de publicité nécessaire au développement d’un nouveau marché.

Jusqu’à présent, les chaînes de supermarchés ont adopté différentes positions à l’égard de la vente de produits biologiques. Bien que la plupart reconnaissent que cela est très positif pour leur image (vendre des produits biologiques est supposé véhiculer les idées de qualité de vie, de sécurité des aliments et de respect de l’environnement), peu ont développé à ce jour une large gamme de produits biologiques. Cette tendance est encore plus marquée pour les fruits et légumes biologiques, qui représentent en moyenne seulement 0,5 pour cent des ventes alimentaires biologiques dans les supermarchés, bien au-dessous des produits animaux (voir tableau 4). Il semble que la pénurie de l’offre, les livraisons irrégulières, la petite taille des fournisseurs et la nature périssable des produits biologiques aient eu un effet dissuasif pour beaucoup. De plus, les fruits et légumes biologiques sont en général vendus sous emballage dans les supermarchés afin d’éviter la confusion avec les fruits et légumes conventionnels. Cela augmente encore leur coût et pose des problèmes à beaucoup de producteurs biologiques qui ne sont pas équipés d'installations de conditionnement.

Cette attitude frileuse de la grande distribution a été une contrainte importante au développement des fruits et légumes biologiques en France, contrairement à ce qui s’est produit dans d’autres pays européens (Danemark, Suisse, Suède et Royaume-Uni), où les chaînes de supermarchés sont les fers de lance de la croissance rapide des ventes de produits biologiques.

Une exception notable est Monoprix, qui s’efforce d’occuper le segment supérieur du marché et a développé une gamme de produits biologiques depuis plus de dix ans. L’arrivée récente de Carrefour, premier détaillant européen, sur le marché biologique devrait également dynamiser les ventes.

Tableau 4: Part de certains groupes de produits biologiques dans les ventes biologiques totales par supermarché

Groupe de produits

Pourcentage des ventes biologiques

Œufs

7

Lait

3

Viande

1,5

Fruits et légumes frais

0,5

Source: Linéaire, 1999.
Jusqu’à récemment, le fait que la demande d’aliments biologiques soit supérieure à l’offre n'a pas incité les opérateurs à investir dans des campagnes de promotion. Cependant, les deux dernières années ont vu une augmentation des activités promotionnelles. Un exemple est «le printemps bio», une semaine de promotion annuelle organisée par la filière biologique, des producteurs aux distributeurs, avec le soutien du Ministère de l’Agriculture.

Le secteur français des fruits et légumes biologiques devrait se consolider avec la poursuite de la croissance du marché. Des fusions entre fournisseurs et une intégration verticale sont pronostiquées. Cela devrait entraîner des économies d’échelle et renforcer les liens entre les chaînes de supermarchés et les fournisseurs. En conséquence, la chaîne de commercialisation devrait se raccourcir, permettant une distribution plus efficace et des prix de vente au détail plus bas.

2.6 Les contraintes

Plusieurs contraintes significatives doivent être évoquées si l'on veut que les ventes de fruits et légumes biologiques atteignent une part substantielle du marché. D’abord, les prix élevés de ces produits restent un facteur dissuasif capital pour les consommateurs. La plupart des consommateurs acceptent de payer une différence maximale de 30 à 35 pour cent au-dessus du prix des fruits et légumes conventionnels (Hortirève, 1997). Comme nous l’avons vu dans la section précédente, la différence de prix est souvent supérieure à ce maximum.

Une seconde contrainte importante est le manque d’information sur les produits et l’agriculture biologique en général. Bien que récemment plus d’informations sur le sujet soient disponibles (par le biais de la presse généraliste et les médias), le pourcentage des consommateurs français qui ne savent pas précisément ce que recouvre le concept d’agriculture biologique a augmenté (Sylvander, 1998).

Troisièmement, certains consommateurs croient qu’il n’y a pas de différences entre les produits biologiques et conventionnels, ou du moins que la différence minime qui pourrait exister entre les deux types de produits ne justifie pas de payer un prix plus élevé.

Une quatrième contrainte importante est l’existence de doutes sur l’authenticité des produits biologiques. Un nombre important de consommateurs français semblent penser que le système de contrôle et de certification n’est pas complètement fiable et que des produits conventionnels pourraient être vendus sous un label biologique. La défiance est plus grande vis-à-vis des fruits et légumes importés que ceux produits sur le sol national, ce qui peut éventuellement poser un problème aux pays fournisseurs.

Enfin, l’absence d’offre de fruits et légumes biologiques dans les magasins qui dominent le marché n’encourage pas à la consommation. Le secteur horticole biologique français est fragmenté, et les quantités livrées par les opérateurs du marché sont petites. La conséquence est qu’il a été difficile pour les chaînes de supermarchés de forger des relations solides avec les fournisseurs, décourageant ainsi une participation significative de la grande distribution au commerce des fruits et légumes biologiques.

3. Les importations

3.1 Les réglementations et politiques

Les fruits et légumes biologiques entrant en France sont soumis aux mêmes exigences élémentaires de qualité, de labels, de caractéristiques sanitaires et phytosanitaires que les fruits et légumes conventionnels. De plus, l’importateur doit être en mesure de démontrer que les produits ont été produits et traités en conformité avec les normes admises par la CE.

La production, le label, la certification et l’importation biologiques en France sont régies par le Règlement de la CE No. 2092/91. Les produits biologiques produits en France doivent être certifiés par un organisme de certification habilité par le Ministère de l’Agriculture. Au moment de la rédaction de ce rapport, il y avait cinq organismes habilités en France (Ecocert, Qualité France, Ascert International, Qualité Nord Pas de Calais et Usale), mais cela pourrait changer avec le temps. Les producteurs et exportateurs intéressés devraient consulter le Ministère français de l’Agriculture pour obtenir une liste actualisée des organismes de certification habilités. Les produits certifiés peuvent porter le logo «Agriculture Biologique» (AB) du Ministère de l’Agriculture. Le logo montre que les importateurs et les distributeurs sont enregistrés auprès d’un organisme de certification biologique d’un état membre de la CE. Ceci est destiné à donner aux consommateurs français la garantie ferme que le produit est vraiment biologique.

Les produits biologiques des pays de la CE doivent être certifiés par un organisme de certification officiellement habilité par l’autorité compétente dans son pays d’origine. Pour les produits biologiques provenant de pays hors CE et non listés dans l’article 11 (voir chapitre 1, réglementation dans la CE) un certificat d’importation est nécessaire. Les importateurs désireux d’importer des fruits et légumes biologiques en provenance de ces pays doivent fournir au Ministère ou à l’un des organismes de certification susmentionnés la preuve détaillée de l’équivalence des règles de production et de l’efficacité du contrôle dans le pays d’origine. L’organisme de certification français étudie le dossier de demande et rend son avis au Ministère pour décision.

3.2 Les importateurs français de fruits et légumes biologiques

Il y a environ 15 importateurs de fruits et légumes biologiques en France, dont certains n’importent que de petites quantités (quelques centaines de tonnes par an) sur une base irrégulière. La plupart, cependant, achètent également des produits nationaux. De nombreux importateurs sont situés dans le Sud-est (Perpignan, Cavaillon), une région de production horticole, ou sur le marché de gros de Rungis à côté de Paris, où de nombreux importateurs de produits frais sont basés (annexe I). Les deux principaux importateurs sont Bioprim et Pronatura dans le Sud-est.

De nombreux importateurs ont également d’autres fonctions, comme celles de grossiste ou de distributeur. Beaucoup réexportent vers d’autres pays de la CE (par exemple BioDynamis, BioPrim, ProNatura). Certains importateurs sont des producteurs biologiques (ou des coopératives) qui ont décidé de développer l’importation afin de mieux répondre aux besoins de leurs clients avec des livraisons régulières toute l’année (par exemple AgroBioDrom, FRDP). Certains producteurs ont créé des associations ou des sociétés mixtes transfrontalières, comme dans le cas de Uni-vert (producteurs français et espagnols) et Imago (producteurs espagnols et marocains). Inversement, certains importateurs ont repris des exploitations biologiques afin d’assurer des livraisons régulières. Par exemple, ProNatura a racheté des exploitations biologiques en Bretagne et au Maroc, alors qu’Exodom a décidé d’investir dans la production au Cameroun.

3.3 Les volumes d’importation actuels

Selon l’USDA, les importations totales d’aliments biologiques en France en 1998 étaient évaluées à 300 millions de Francs et atteignaient une moyenne de 30 000 tonnes (Zygmont, 2000). Les importations totales représentent en valeur environ 10 pour cent du marché alimentaire biologique. Quelque 40 pour cent des importations en volume proviennent de ce qu’on appelle les «pays tiers» (c’est-à-dire des pays non membres de la CE).

La balance commerciale de la France est déficitaire pour la plupart des produits végétaux biologiques, y compris les fruits et légumes. Il n’existe pas de chiffres officiels pour les importations totales de fruits et légumes biologiques, car les bureaux des douanes ne distinguent pas les produits biologiques et conventionnels [4]. Selon des estimations professionnelles, les importations représentent environ un tiers des fruits et légumes biologiques vendus en France. Une enquête récente estime que cette part pourrait même atteindre 50 pour cent en 2001 (World Organic News, 2001). Le Ministère de l’Agriculture (Direction de la Production et des Echanges Internationaux) a effectué des calculs sur la base des demandes de certificats d’importation présentées par des importateurs de pays tiers. Cependant, ces chiffres ne sont pas très précis, car ils ne correspondent qu’à des prévisions d’importation, et non à des importations effectives.

En outre, les données ne sont pas suffisantes pour évaluer le volume total des importations, puisqu’elles ne tiennent pas compte des fournisseurs de la CE et des six pays tiers de la liste de l’article 11, dont certains sont des fournisseurs importants de fruits et légumes biologiques. Une grande part des importations provient de la CE. Même les fruits exotiques, principalement produits hors de la CE, peuvent être importés par les Pays-Bas ou la Belgique et réexportés vers la France. Il est donc indispensable de procéder à des enquêtes directes auprès des importateurs français afin d’avoir une idée plus précise des importations françaises de fruits et légumes biologiques.

Estimation des importations totales sur la base d’une enquête auprès des importateurs français

La FAO a effectué par le biais de questionnaires une enquête auprès des 15 importateurs français de fruits et légumes biologiques. L’enquête avait deux objectifs principaux: évaluer les importations actuelles de fruits et légumes biologiques, et déterminer les perspectives de croissance du marché dans les trois prochaines années. Bien que le taux de réponse au questionnaire ait été relativement faible, des entretiens téléphoniques et des entrevues ont permis d’obtenir les informations recherchées de la part de tous les importateurs sauf deux. Les importateurs ont été interrogés sur les origines et les volumes de chaque catégorie de produit. Les chiffres détaillés par produit sont présentés dans les tableaux 5 et 6.

La nature de quelque 1 000 tonnes de produits n’était pas spécifiée (à savoir qu’aucune différentiation n’était faite entre les fruits et les légumes). Lorsque ce volume est ajouté aux totaux des tableaux 5 et 6, on obtient le chiffre de 23 000 tonnes. En considérant les petites quantités non mentionnées par les importateurs ainsi que les quelques importateurs qui n’ont pas répondu à l’enquête, un total de 24 000 à 25 000 tonnes peut être admis comme une estimation raisonnable des importations brutes françaises de fruits et légumes biologiques en 1999. Ces importations représenteraient environ un tiers des fruits et légumes biologiques vendus en France. Cependant, l’existence de réexportations importantes signifie que la part réelle des produits importés est inférieure.

Ce chiffre de 25 000 tonnes est très faible comparé aux importations brutes totales de fruits et légumes, qui étaient de plus de 3,6 millions de tonnes la même année.

Les importations se partagent presque équitablement entre les fruits et les légumes. Les agrumes représentent plus de la moitié des importations de fruits biologiques. Les fruits exotiques (ananas, bananes, mangues, avocats, fruits de la passion, papayes et litchis) représentent 15 pour cent des importations. Les plus grosses importations de fruits de régions tempérées sont les pommes et les nectarines. Les plus grosses importations de légumes sont les tomates, les brocolis, les carottes, les courgettes et les poivrons. Un tableau plus détaillé sur les pays d’origine est présenté en annexe II.

Tableau 5: Importations françaises de fruits biologiques selon l’origine en 1999 (tonnes)

Origine


CE

Pays tiers

Total



Pays de l’art. 11 (*)

Autres pays tiers

Total des pays tiers

Pommes

1 790

10

15

25

1 814

Pommes, poires

100




100

Abricots

155




155

Avocats

132

200

48

248

380

Bananes

343

10

561

571

914

Agrumes (indiff.)

400




400

Oranges

2 966

327

581

908

3 873

Citrons

1 314

1

90

91

1 405

Tangerines

733

1

40

41

774

Pomelos

125

422

25

447

570

Noix de coco



3

3

3

Dattes



18

18

18

Raisins

272




272

Goyaves



2

2

2

Kiwis

115


30

30

145

Mangues

42

1

113

114

156

Melons

7


3

3

10

Nectarines

7




7

Papayes



6

6

6

Fruits de la passion



1

1

1

Pêches, nectarines

431




431

Poires

242

33

12

45

287

Ananas



386

386

386

Fraises

63

4


4

67

Pastèques

18




18

Autres fruits


9


9

9

Total fruits (arrondi)

9 300

1 000

1 900

2 900

12 200

Source: Enquête de la FAO auprès des importateurs (2000) (*):Australie, Argentine, Hongrie, Israël et la Suisse.
Tableau 6: Importations françaises de légumes biologiques selon l’origine en 1999 (tonnes)

Origine


CE

Pays tiers

Total



Pays de l’art. 11 (*)

Autres pays tiers

Total des pays tiers

Artichauts

48




48

Brocolis

1 550




1 550

Choux

93




81

Carottes

1 393

317


317

1 710

Céleri

32




32

Tomates cerises


60


60

60

Courgettes

312


363

363

675

Concombres


4

12

16

16

Endives

17




17

Fenouil

131




131

Gingembre frais



5

5

5

Ail

41

2


2

43

Haricots verts



11

11

11

Laitue

60




60

Oignons

138

324


324

467

Poivrons

363

50


50

413

Pommes de terre

120

205

58

263

383

Courges

3

50

60

110

113

Patates douces

21

1


1

22

Tomates

343

122

2 242

2 364

2 707

Autres légumes

756

0

400

400

1 156

Total des légumes (arrondi)

5 400

1 150

3 150

4 300

9 700

Source: Enquête de la FAO auprès des importateurs (2000) (*):Australie, Argentine, Hongrie, Israël et la Suisse.
3.4 Tendances

De 1993 à 1998, les importations françaises d’aliments biologiques ont augmenté de 20 pour cent par an. L’enquête a montré que la croissance des importations de fruits et légumes biologiques en 2000 était de quelque 30 pour cent. Ce chiffre confirme qu’après une longue période de croissance lente le marché français a commencé son essor et que la croissance est désormais plus proche de la tendance observée dans les pays d’Europe du nord.

Les importateurs ont également été interrogés sur les produits qui avaient la plus forte croissance de ventes et pour lesquels la demande était susceptible de continuer à croître dans les deux ou trois prochaines années. Parmi les fruits exotiques, les bananes et les mangues connaissent une croissance assez rapide. La même chose vaut pour les oranges. Cependant, les importateurs ont averti qu’il existe déjà une offre abondante d’agrumes biologiques et que le marché est sur le point de se trouver en situation excédentaire.

Dans le cas des bananes, alors que la demande continue d’être forte, il semble qu’elle augmente moins rapidement que l’offre. La production de bananes biologiques a augmenté rapidement en République dominicaine, en Colombie, en Equateur, au Mexique et dans d’autres pays tropicaux. Par conséquent, les prix des bananes biologiques ont baissé de manière significative depuis la fin 1999. Parmi les fruits de régions tempérées, les importations de pommes ont augmenté rapidement en 2000. Quant aux légumes, le produit à plus forte croissance était la carotte.

3.5 Les fournisseurs

Selon des importateurs, environ deux tiers des importations françaises de fruits et légumes biologiques proviennent de pays de la CE (voir tableau 7). L’Espagne représente la moitié de la quantité totale avec presque 8 000 tonnes. Les livraisons espagnoles se partagent équitablement entre les fruits (principalement des agrumes et certains fruits à noyau) et les légumes (courgettes, poivrons, tomates).

L’Italie est le second fournisseur de la France et fournit principalement des fruits (agrumes et pommes). L’Italie et l’Espagne réunies représentent 87 pour cent des importations françaises en provenance de la CE. Le troisième fournisseur de la France dans la CE sont les Pays-Bas (principalement des légumes), mais les importations sont bien moindres que celles d’Espagne et d’Italie.

Tableau 7: Origine des fruits et légumes biologiques importés en France en 1999 (tonnes)

Origine



Fruits

Légumes

F & L (indiff.)

Total général

Communauté européenne (CE)

CE (indiff.)

1 400

200


1 600



Italie

3 000

800


3 800



Italie, Portugal, Espagne (indiff.)


200


200



Italie, Espagne (indiff.)

1 000

200


1 200



Pays-Bas

100

200


300



Espagne

3 700

3 700


7 400



Espagne, Italie, Grèce (indiff.)

100

100


200

Total CE



9 300

5 400


14 700

Pays tiers

Article 11

Argentine

320

340


660



Australie

50



50



Israël

640

800

30

1 470


Total Art. 11

1 010

1 140

30

2 180


Autres pays tiers

Cameroun

470

10


480



Rép. Dominicaine

430



430



Egypte


20


20



Guinée

40



40



Côte d’Ivoire

100



100



Maroc

710

3120 (*)


3 830



Nouvelle-Zélande

30



30



Afrique du sud

70

10


80



Tunisie

10

20


30



Etats-Unis

40



40



Autres

30



30


Total autres

1 930

3 180


5 110

Total des pays tiers


2 940

4 320

30

7 290

Autres pays non spécifiés




1 000

1 000

Total général (arrondi)


12 200

9 700

1 000

23 000

Source: Enquête de la FAO auprès des importateurs (2000)

(*): l’autorité marocaine de contrôle des exportations a déclaré environ 2 000 tonnes pour 1999/2000.

Selon les résultats de l’enquête, les pays non membres de la CE représentent un tiers des importations françaises. Les principaux pays fournisseurs par continent sont:

Les pays de l’article 11 représentaient moins de 10 pour cent des importations en 1999. Le principal fournisseur de ce groupe était Israël, avec un total estimé à 1 500 tonnes (pomelos, avocats, carottes, pommes de terre, tomates). L’Argentine, le seul pays en développement sur cette liste, se plaçait en seconde position et fournissait quelque 700 tonnes d’agrumes (oranges) et de légumes (oignons) en 1999.

Les pays tiers qui ne sont pas sur la liste de l’article 11 représentaient environ 25 pour cent des importations françaises de fruits et légumes biologiques en 1999. Le principal fournisseur dans ce groupe est le Maroc, qui représente plus de la moitié des exportations du groupe. Il fournit des légumes (principalement des tomates, ainsi que des courgettes, des poivrons, des concombres et des haricots verts) et des agrumes (d’octobre à avril). Loin derrière le Maroc se trouvent le Cameroun (ananas, mangues, papayes) et la République dominicaine (bananes). Les livraisons en provenance de la République dominicaine sont sous-estimées, car des bananes sont d’abord importées aux Pays-Bas ou en Allemagne avant d’être réexportées vers la France. Cela concerne les importations en provenance de nombreux pays tiers. Les arrivages réels de bananes biologiques peuvent être estimés à plus de 1 000 tonnes.

Les autres fournisseurs exportent des volumes bien moindres. Parmi eux se trouvent la Tunisie (légumes), l’Afrique du sud (agrumes en été), les Etats-Unis (pommes), la Guinée (fruits exotiques), Madagascar (fruits exotiques), le Mexique (oranges), la Nouvelle-Zélande (kiwis et pommes en été) et l’Egypte.

3.6 Les réexportations

Il existe un commerce non négligeable de réexportation de fruits et légumes biologiques entre les pays européens. La France est depuis longtemps un fournisseur de l’Allemagne, de la Suisse et des pays scandinaves. Elle a exporté une part importante de sa production et aussi certains produits importés de pays avec lesquels elle a des liens commerciaux traditionnels (Maroc, Tunisie et pays d’Afrique de l’ouest). Par exemple, Exodom importe en provenance du Cameroun et fournit la Belgique. Imago importe en provenance du Maroc et réexporte vers la Belgique, la Suisse et l’Allemagne. Perpignan, dans le sud-est de la France, est un centre important pour le commerce international de fruits et légumes, y compris les produits biologiques.

Il n’a pas été possible d’évaluer précisément la part de réexportations pour chaque produit, mais le volume est élevé. Certains importateurs ont déclaré réexporter plus de 60 pour cent du volume commercialisé (jusqu'à 80 pour cent pour l’un d’eux).

Les produits les plus réexportés sont les agrumes et les légumes d’Espagne, d’Italie et du Maroc, et les fruits exotiques d’Afrique sub-saharienne (Cameroun, Guinée et Madagascar). Le marché d'exportation français a évolué différemment ces quatre dernières années. La demande s’est ralentie en Allemagne mais a fortement augmenté au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves.

3.7 Les contraintes à la croissance des importations

Les importateurs indiquent que pour de nombreux produits la demande est supérieure à l’offre nationale. La demande en fruits et légumes biologiques s’est accrue rapidement en France. Un taux de croissance annuel avoisinant 20 pour cent est escompté dans les quelques années à venir. Etant donné le temps requis pour une conversion à la production biologique (de deux à trois ans), il semble qu’une part significative de la demande croissante sera satisfaite par les importations. Toutefois, un certain nombre de contraintes se posent aux importations en provenance des pays tiers.

En premier lieu, les pays en développement désireux d’exporter des agrumes et des fruits et légumes des régions tempérées pendant la saison de production européenne risquent de se heurter à la forte concurrence d’autres pays de la CE, en particulier l’Espagne et l’Italie. Les pays de la CE bénéficient d’un accès libre au marché français ainsi que d’une réglementation au niveau européen sur l’agriculture biologique, ce qui signifie d’un point de vue juridique que leurs produits biologiques n’ont pas à être certifiés deux fois (cependant, en pratique, les détaillants exigent souvent un label de certification de leur propre pays). La production a augmenté rapidement dans ces pays, stimulée par le soutien à la fois des gouvernements nationaux et de la CE (y compris un soutien financier pendant la conversion), et il semble qu'ils auront bientôt, pour de nombreux produits, une production suffisante pour répondre à la demande.

En second lieu, de nombreux consommateurs français disent préférer les aliments cultivés dans leur pays à ceux qui sont importés. Les opérateurs commerciaux du secteur biologique respectent donc cette préférence et donnent la priorité aux produits nationaux. Les deux principaux importateurs biologiques français importent des produits du monde entier. Cependant, la plupart de leurs fournisseurs se trouvent dans des pays voisins, même pour une denrée comme la banane, qui est réexportée à partir de pays européens (en particulier les Pays-Bas). Lorsqu’il n’y a pas de produits français disponibles, les importateurs tentent d’acheter dans les pays voisins, principalement en Espagne et en Italie. En outre, un magazine français (LSA 1999) s’est fait l’écho de doutes concernant l’intégrité des produits biologiques importés. La Confédération française des coopératives agricoles a considéré que, sans des contrôles de certification appropriés, le terme «biologique» pourrait être utilisé de manière erronée dans les pays en développement.

En troisième lieu, les opérateurs français souhaitant importer des produits biologiques de pays tiers qui ne sont pas sur la liste de l’article 11 doivent obtenir un certificat spécial de la part des autorités françaises pour chaque opération. Bien que la procédure ait été simplifiée, elle peut encore s’avérer longue (jusqu’à 2 mois), ce qui est excessif pour des produits qui sont saisonniers et périssables.

En quatrième lieu, les exportateurs doivent être en mesure d’effectuer des livraisons régulières de produits de grande qualité. La plupart des opérateurs commerciaux et détaillants considèrent aujourd’hui que les produits biologiques doivent avoir une qualité équivalente à celle des produits conventionnels. Pour les pays en développement qui ne se sont tournés que récemment vers l’agriculture biologique et auxquels manque la connaissance technique, exporter des produits biologiques périssables et satisfaire aux exigences de grande qualité des importateurs est un défi considérable. La régularité des livraisons constitue également une exigence cruciale des chaînes de supermarchés.

Enfin, il est très probable qu’à long terme certains produits des régions tempérées qui sont actuellement importés seront cultivés sur place, ce qui signifie que les importations de ces denrées devront faire face à la concurrence accrue de la production locale. Le Ministère français de l’Agriculture a fait de l’augmentation de la production biologique nationale une priorité, dans le cadre d'un effort pour réduire la dépendance de la France à l’égard des importations.

4. Conclusion: opportunités commerciales pour les pays en développement

Le total des ventes au détail de fruits et légumes biologiques en France était estimé entre 1,1 et 1,2 milliards de Francs en 1999. Le marché a augmenté de manière constante et il est prévu qu’il se développe à raison de 20 pour cent par an dans les deux prochaines années, pour dépasser 1,5 milliards de Francs en 2002. Malgré cette croissance rapide, les ventes de fruits et légumes biologiques ne représentaient encore que 1 pour cent du total des ventes au détail de fruits et légumes frais en 1999. Le manque d’implication de la grande distribution a constitué une entrave notable à l’expansion de ce marché, contrairement à ce qui s’est produit dans les pays d’Europe du nord, où les chaînes de supermarchés sont le moteur de la rapide augmentation des ventes de produits biologiques. Néanmoins, cela pourrait changer avec la récente arrivée sur le marché du biologique de Carrefour, premier distributeur européen. L’implication croissante de producteurs et d’opérateurs commerciaux conventionnels dans l’agriculture biologique est aussi un facteur d’accroissement de l’offre.

La plupart des opérateurs commerciaux signalent que la demande tend à être légèrement supérieure à l’offre nationale, mais que l’écart peut aisément être comblé par l’importation, si bien qu’il n’y a pas véritablement de pénurie sur le marché français. Les importations de fruits et légumes biologiques sont encore peu élevées, bien qu’elles augmentent. Elles étaient estimées à environ 25 000 tonnes en 1999, représentant ainsi seulement 0,7 pour cent des importations brutes françaises de fruits et légumes. Les principaux fournisseurs sont des pays européens (surtout l’Espagne et l’Italie) et, dans une moindre mesure, des pays tiers méditerranéens (le Maroc, Israël). Les importations en provenance d’autres régions sont actuellement peu importantes.

Parmi les pays en développement, le Maroc est le seul qui exporte des volumes significatifs de fruits et légumes biologiques vers la France. Ses principales exportations sont des agrumes et des légumes (tomates, courgettes, poivrons). Le Maroc concurrence l’Espagne pour les produits et la période d’approvisionnement. La République dominicaine exporte des bananes biologiques vers la France, directement et indirectement par le biais d’importateurs basés dans d’autres pays de la CE. Les autres pays en développement fournissent de plus petites quantités (de quelques douzaines de tonnes à quelques centaines de tonnes par an, selon le pays) de fruits exotiques (mangues, papayes, ananas, principalement d’Afrique sub-saharienne), de légumes de contre-saison (tomates, courgettes, poivrons) et d’agrumes de contre-saison (d’Argentine et d’Afrique du sud). Une quantité substantielle des produits importés est réexportée vers l’Europe du nord.

Etant donné le temps requis pour une conversion à l’agriculture biologique (de deux à trois ans), une part significative de la demande nationale croissante en fruits et légumes biologiques devra être satisfaite par les importations. Par conséquent, aujourd’hui et à court et moyen terme, le marché français offre des opportunité aux pays en développement qui peuvent fournir des produits biologiques de bonne qualité. A plus long terme, les produits ayant les meilleures perspectives sont ceux qui ne peuvent pas être fournis en grandes quantités par les autres pays de la CE. Le marché des fruits exotiques a un fort potentiel, la demande étant actuellement bien supérieure à l’offre. Plusieurs importateurs ont signalé une pénurie de fruits exotiques biologiques de bonne qualité, comme les ananas, les mangues, les avocats, les goyaves et les litchis. Les fournisseurs doivent garder à l’esprit qu’il leur faudra répondre à des normes de qualité aussi sévères que celles s’appliquant aux produits conventionnels. La demande en bananes biologiques est également importante, mais les exportateurs potentiels doivent prêter attention à la croissance rapide de la production en Amérique latine et aux Caraïbes.

Les agrumes biologiques offrent aussi des débouchés intéressants, mais principalement pour les agrumes de contre-saison. Il n’y a aucune pénurie pendant la saison de production européenne en raison de la forte présence de l’Espagne et de l’Italie sur le marché français. Certains importateurs craignent un excédent d’agrumes biologiques dans les prochaines années. Les légumes et fruits des régions tempérées biologiques semblent avoir un fort potentiel commercial à condition d’être produits et exportés en contre-saison, c’est-à-dire au moment de l’année où la production européenne est faible. Ils offrent donc des perspectives prometteuses en premier lieu aux pays de l’hémisphère sud.

Malgré les réelles opportunités d’exportation, les exportateurs potentiels doivent être conscients qu’il existe plusieurs contraintes non négligeables. Les opérateurs commerciaux du biologique ont tendance à préférer acheter sur le marché national ou dans des pays de la CE. Cette préférence peut en partie s’expliquer par les priorités des consommateurs et par les doutes quant à l’authenticité du label biologique pour des aliments produits dans des pays où le système de certification et de contrôle biologiques est peu connu. De plus, les opérateurs commerciaux désireux d’importer des produits biologiques de pays tiers doivent obtenir un certificat spécial de la part des autorités françaises pour chaque opération. Bien que la procédure ait été simplifiée, elle peut encore s’avérer longue (jusqu’à 2 mois), ce qui est excessif pour des produits qui sont extrêmement saisonniers et périssables. Certains commentateurs considèrent ce procédé comme une barrière non-tarifaire aux échanges. Cependant, ces contraintes devraient diminuer, à mesure que les pays mettent en place des systèmes de certification biologique reconnus comme équivalents aux systèmes européens.

Enfin, le prix plus élevé des produits biologiques reste une contrainte de taille, comme dans les autres pays européens. Il existe une grande incertitude quant à l’avenir du différentiel de prix par rapport aux produits conventionnels. Au cours des deux dernières années, les prix des fruits et légumes biologiques sont restés stables en valeur constante, ce qui traduit un léger effritement lorsque l’inflation est prise en compte. La plupart des opérateurs commerciaux s’attendent à une baisse des prix, dans une certaine mesure, à mesure que l’offre augmente pour satisfaire la demande et que la chaîne de distribution biologique devienne plus efficace par le biais des fusions et de l’intégration verticale. Certaines sources de la filière du commerce biologique s’inquiètent de l’arrivée sur ce marché de gros producteurs conventionnels. Elles préviennent que l’offre augmentera brusquement lorsque ces producteurs auront achevé leur conversion vers l’agriculture biologique. Cette abondance pourrait perturber un marché qui reste encore de très petite taille, provoquant ainsi une chute des prix. D’autres opérateurs commerciaux ne partagent pas cette inquiétude et considèrent que la demande va poursuivre sa forte croissance, restant ainsi de pair avec l’offre.

De plus grandes quantités de produits biologiques devraient entraîner des économies d’échelle tant au niveau de la production que de la distribution. La production biologique tendant à nécessiter plus de main d’œuvre que les méthodes de production conventionnelles, les exportateurs des pays en développement offrant des produits certifiés biologiques tout en ayant des coûts de main d’œuvre relativement bas pourraient avoir un avantage comparatif à plus long terme. La baisse des prix devrait également être provoquée par le perfectionnement des techniques de production biologique, qui devrait réduire les coûts de production. Néanmoins, il est difficile de dire quand cela se produira puisque cela dépend également du taux de croissance de la demande. Quoi qu’il en soit, il est probable que la «prime-bio» sera finalement inférieure à son niveau actuel. La prudence est donc de mise. Toutefois, cette évolution attendue des prix ne signifiera pas nécessairement une réduction des bénéfices des producteurs biologiques, l’augmentation des volumes de ventes pouvant largement compenser la réduction des prix à l’unité. Les profits dépendront en définitive des variations relatives des prix et des quantités.

Il est conseillé aux exportateurs des pays en développement désirant exporter des fruits et légumes biologiques vers la France de contacter les importateurs qui sont spécialisés dans ces produits (voir la liste en annexe). Les importateurs spécialisés connaissent à la fois la procédure administrative et les exigences techniques pour l’importation de fruits et légumes biologiques. Vendre directement par le biais de grossistes spécialisés ou de supermarchés peut être difficile, ces réseaux étant difficilement pénétrables et n’étant souvent pas au fait des contraintes qui se posent aux exportateurs dans les pays en développement.

Références

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45, Le Haillan, France

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Zygmont, J. (2000)

“US organic fruit: export opportunities and competition in the international market”, USDA Foreign Agricultural Service, Washington DC, USA

Annexe I

Adresses d’organisations de la filière biologique[5]

AFAQ-ASCERT-INTERNATIONAL
Certification
116, avenue Aristide Briand
92225 BAGNEUX
Tel: +33 1 46 15 70 68
Fax: +33 1 46 15 70 69.

BIOCONVERGENCE
16, rue Claude Bernard
75321 PARIS Cedex 05
Tel: +33 1 44 08 72 99
Fax: +33 1 44 08 17 00
[email protected]

BIOCOOP
Conseil
17 rue Théophile Gautier
65000 TARBES
Tel: +33 1 44 07 72 99
Fax: + 33 1 44 08 17 00

CREDOC - Centre de
recherche pour et
l’observation des conditions de vie
142 rue du Chevaleret
75013 PARIS
Tel: +33 1 40 77 85 61
Fax: + 1 40 77 85 09

DEMETER France
Association
B.P. 286
67606 SLESTAT Cedex
Tel: +33 3 88 82 88 78
Fax: +33 3 88 82 88 78

ECOCERT
Certification
B.P. 47
32600 L'ISLE JOURDAN
Tel: +33 5 62 07 34 24
Fax: +33 5 62 07 11 67
[email protected]
http://www.ecocert.fr

Fédération Française de la Diététique
organise le salon DIETEXPO à Paris
14 terrasse Bellini
92807 PUTEAUX
Tel: +33 1 47 75 03 09
Fax: +33 1 47 55 03 09

Ministère de l’Agriculture et
de la Pêche
30 rue Las Cases
775340 PARIS Cedex 07
Tel: +33 1 49 55 57 03
Fax: +33 1 49 55 56 01
Web: www.agriculture.gouv.fr

Direction Générale de
l’alimentation
Bureau des labels et des
certifications de produits
175, rue du Chevaleret
75646 PARIS Cedex 13
Tel: +33 1 49 55 80 03

Direction des Politiques
Economique et Internationale
Bureau des signes de qualité et de
l’agriculture biologique
3, rue Barbet de Jouy
75349 PARIS SP 07
Tel: +33 1 49 55 59 02
Fax: +33 1 49 55 57 85
Contact: Frédéric UHL

Service des Nouvelles des
marchés/Centre de Perpignan
Avenue de Milan
66000 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 56 50 60
Fax: +33 4 68 56 64 50
[email protected]
www.snm.agriculture.gouv.fr

Mouvement de Culture Bio-Dynamique
(DEMETER)
5, Place de la Gare
68000 COLMAR
Tel: +33 3 89 24 36 41

Observatoire National de
l’Agriculture Biologique (ONAB)
APCA
Sous- Direction des Politiques
Agricoles et Rurales (SDPAR)
9, avenue George V
75008 PARIS
Tel: +33 1 53 57 11 58
Fax: +33 1 53 57 10 05
Contact: Guillaume
QUEGUINER

ONIFLHOR
164, rue de Javel
75739 Paris Cedex 15
Contact: Serge Jacquet
Tél:01 44 25 36 44
Fax: 01 45 54 31 69
email: [email protected]

QUALITE FRANCE
Certification
18, rue Volney
75002 PARIS
Tel: +33 1 42 61 58 23

QUALITE Nord - Pas De Calais
Certification
241-1, avenue de la République
59110 LA MADELEINE
Tel: +33 3 28 38 94 81
Fax: +33 3 28 38 90 87

USALE
Certification
Place du Champs de Mars
26270 LORIOL SUR DRÔME
Tel: +33 4 75 61 13 00
Fax: +33 4 75 85 62 12.

ETRAB - Syndicat Europeen
des transformateurs et
distributeurs de l’agriculture biologiques
40 av. des Terroirs de France,
75 611 PARIS cedex 12.
Tel.: +33 1 44 74 53 56
Fax: +33 1 44 74 52 76
http://www.setrabio.com/setrab/d efault.htm

Synadis - Syndicat National des
Distributeurs spécialisés de
produits Biologiques et Diététiques
62, rue Fonneuve
33500 LIBOURNE
Tel: +33 5 57 25 38 14
Fax: +33 5 57 51 47 17

Importateurs/Distributeurs/Grossistes

Agrexco France Sarl
16 rue du Séminaire, 3ème étage
PO Box 312
94153 RUNGIS Cedex
Tel: +33 1 41 80 82 82
Fax: +33 1 46 86 99 59
(Importer, organic products from Israel)

AgroBioDrom
Quartier Saint Martin
26270 Loriol
Tel: 33 4 75 63 86 00
Fax: 33 4 75 63 86 01
[email protected]

Alterbio France Sarl
5 rue Levasseur
ZI Saint Charles
66000 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 68 38 38
Fax: +33 4 68 68 38 29
accueil: [email protected]
Service commercial:
[email protected]
Service communication:
[email protected]
http://www.alterbio.com

Arcada
Domaine du Blazy
47130 PORT SAINTE MARIE
Tel: +33 5 53 87 20 24
Fax: +33 5 53 87 26 18
[email protected]
Contact: Mr Roland Charade

BioCash Distribution
281 avenue du Marché de la Gare
MIN Espace n.13
34047 Montpellier
Tel: 33 4 67 58 68 58
Fax: 33 4 67 58 59 70

Bioprim
530 Av de Milan
ZI du Grand SaintCharles
66000 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 54 79 79
Fax: +33 4 68 54 57 68
[email protected]

Bonneterre
(Group Distriborg)
1 place des Planteurs
94538 RUNGIS Cedex
Tel: +33 1 49 78 25 00
Fax: +33 1 46 87 91 68
[email protected]
Contact: Eugenie Nurit

Dynamis France
54 avenue de la vilette
94637 RUNGIS Cedex
Tel: +33 1 45 60 43 44
Fax: +33 1 46 87 44 05
[email protected]
Contact: Mr Markus Zeiher
(Import, Export)

Exodom
28 bd Jules Carteret
Lyon 6907
PO Box 7025
69348 LYON Cedex 07
Tel: +33 4 37 28 73 50
Fax: +33 4 37 28 73 54
[email protected]
http://exodom.com
Contact: Mr Jean-Pierre Imele
(Import, Export)

FRDP
Clos de Capely, les Valayans
84210 Pernes les Fontaines
Tel: 33 4 90 12 10 00
Fax: 33 4 90 12 10 09
Contact: Mr Montluçon
(Import, distribution)

IMAGO TUTTI VERDI
Marché Saint Charles
PO Box 5129
66031 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 68 40 40
Fax: +33 4 48 68 40 48
[email protected]
Contact: Mr Garcia

Pomona S.A.
Branche Outre-Mer
223, rue Saint Honoré
75001 Paris
Tél:+33 1 55 35 35 35
Fax: + 33 1 55 35 35 36

Pronatura
MIN 68
PO Box 70
84953 CAVAILLON Cedex
Tel: +33 4 90 78 73 04
Fax: +33 4 90 78 73 14
[email protected]
http://www.pronatura.com
Contact: Patrice Brechette

Richard de Nyons
40, avenue des terroirs de France
75012 Paris
Tel: 33 1 44 74 54 97
Fax: 33 1 44 74 51 53
[email protected]

UNI-VERT
Route de Bellegarde
30129 MANDUEL
Tel: +33 4 66 20 75 25
Fax: +33 4 66 20 75 26
[email protected]
Contact: Mme Sophie or Mr Hans

ViaBio
21, rue des Iscles
BP 15 13834 Chateaurenard
Cedex
Tel: 33 4 90 94 12 00
Fax: 33 4 90 94 02 68
E-mail: [email protected]

Hypermarchés/supermarchés vendant des produits biologiques

Auchan
200 rue de la Recherche
59656 VILLENEUVE-D’ASCQ
Cedex
Tel: +33 3 20 67 55 78
Fax: +33 3 28 37 61 39
E-mail: [email protected]

Carrefour
PO Box 75
Zae de Saint Guénault
1 rue Jean Mermoz
91002 EVRY Cedex
Tel: +33 1 60 91 37 37
Fax: +33 1 60 79 44 98

Centre Leclerc
149 rue Saint Honoré
75001 PARIS
Tel: +33 1 46 62 52 00
Fax: +33 1 46 62 96 00

Cora/Loceda Hyperselection
PO Box 81
Domaine de Beauboug
77183 CROISSY-SUR-BEAUBOURG
Tel: +33 1 64 62 65 00
Fax: +33 1 64 80 40 51

Monoprix SA
3 rue Paul Cézanne
75008 PARIS
Tel: +33 1 40 75 15 15
Fax: +33 1 40 75 15 16

Magasins spécialisés dans les produits biologiques

Aux Rayons Verts
41 rue Léon Blum
ZA La Neuvillette
51100 REIMS
Tel: +33 3 26 87 22 90
Fax: +33 3 26 04 88 79

Biocash Distribution
281 avenue du Marché Gare
MIN Espace No 13
34047 MONTPELLIER Cedex 1
Tel: +33 4 67 58 68 58
Fax: +33 4 67 58 59 70

Biocoop
22 cours Gambetta
65000 TARBES
Tel: +33 5 62 34 10 37
Fax: +33 5 62 44 15 96
http://www.globenet.org/adome/0 bioccop.html

La Vie Claire
(Group Distriborg)
35 avenue duler mai
91127 PALAISEAU Cedex
Tel: +33 1 64 53 83 00
Fax: +33 1 64 53 83 01


[3] Un rapport de l’USDA (Zygmont, 2000) indique que les ventes d’aliments biologiques devraient atteindre 1,25 milliards de dollars (plus de 8 milliards de Francs) en 2000, mais ce chiffre semble surestimé.
[4] La Commission européenne a récemment approuvé un règlement imposant aux états membres de répertorier les quantités de produits biologiques entrant dans les pays. Cependant, ce système ne devrait pas être mis en œuvre avant 2002 au plus tôt.
[5] Liste non exhaustive

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