Par suite de la croissance rapide et soutenue de la population de nombreuses parties du monde en développement - particulièrement en Afrique, au Proche-Orient et dans certaines zones d'Amérique latine -, associée à une baisse de la productivité agricole par habitant, le monde va tout droit vers une crise alimentaire. La progression démographique, l'urbanisation, la répartition inéquitable des terres, la réduction de la taille des exploitations et la paupérisation persistante des agriculteurs du tiers monde ont contribué à l'écroulement de la production traditionnelle dans les zones critiques. II y a déjà près de 1 milliard de mal-nourris et 400 millions de personnes chroniquement sous-alimentées.
Parallèlement à la croissance de la population humaine, les ressources ont été dégradées sur une grande échelle. A une époque où il nous faudrait produire davantage de nourriture, la détérioration des terres et le mauvais usage des produits chimiques entraînent une forte baisse de la production agricole.
Derrière cette crise, il y a le coefficient de multiplication de la population, qui détermine l'impact global sur les terres et la quantité de nourriture disponible. La croissance démographique se concentre dans les pays en développement, avec plus de 90 pour cent des naissances enregistrées dans le monde. Au cours des 10 prochaines années, la population du monde industrialisé n'augmentera que de 56 millions, alors que celle des pays en développement augmentera de plus de 900 millions. Quels que soient le type de technologie, le niveau de consommation ou de gaspillage et le degré de pauvreté ou d'inégalité, plus la population est nombreuse, plus son incidence est grande sur l'environnement et, par conséquent, sur la production alimentaire.
L'article préconise un programme d'action en 10 points associant des activités en matière de population et des programmes de planification familiale avec une gestion convenable des terres et des eaux, en mettant au premier plan le rôle capital des femmes en tant qu'administratrices des ressources dans une grande partie du monde en développement. Pour répondre aux besoins futurs, il est essentiel de mettre au point des politiques intégrées en matière de population, de ressources et d'environnement, afin de permettre à nouveau la pratique de l'agriculture sur des bases durables.