Étude sur l’agriculture familiale à petite échelle au Proche-Orient et Afrique du Nord. Pays focus: Maroc
La Petite Agriculture Familiale (PAF) est fortement fragilisée par la conjonction de plusieurs facteurs; d’abords le foncier avec la complexité des statuts, les problèmes des héritages, indivision et morcellement. Ensuite les marchés ; en dehors de la production laitière et des produits de terroirs (récemment impulsés par le Plan Maroc Vert), la PAF est très faiblement connectée aux filières. Et enfin le financement et les incitations de l’Etat ; seul 10% des exploitations agricoles du pays disposent des garanties conventionnelles qui leurs permettent de contracter des prêts bancaires. Si la PAF déploie des stratégies et des formes de bricolage technique et institutionnel pour accéder aux ressources productives (ex. eaux souterraines), la compétition avec les grandes entreprises agricoles risque de la mettre en dehors du circuit de production. Il en découle que l’installation des grandes entreprises agricoles autours des territoires fragiles (oasis, plaine en surexploitation des eaux) devrait être soumise à une rigueur extrême en ce qui concerne les impacts environnementaux et socio-économiques. L’histoire du rural marocain et les politiques publiques le concernant depuis la période du protectorat, ont abouti à une diversité notable et un dualisme tradition/modernité qui occulte toute une diversité de modes de production. Les efforts de l’Etat pour résorber les grandes inégalités économiques entre les deux pôles de l’agriculture se déclinent en grandes stratégies et programme de développement : le PMV, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain, le programme de lutte contre les disparités sociales en milieu rural.