Les forêts sont intégrées au cycle de l'eau: elles agissent comme des pompes qui «recyclent» l'eau et la transportent à travers les paysages et les continents. Grâce à ce processus d'évapotranspiration, les forêts reconstituent la réserve de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Jusqu'à 70 pour cent de l'humidité atmosphérique générée au-dessus des terres provient des plantes, ce qui a des effets importants sur la disponibilité en eau dees paysages. L'humidité atmosphérique générée par les forêts ne détermine pas uniquement la disponibilité en eau dees bassins locaux car elle est également transportée dans d'autres régions ou même d'autres continents par les vents dominants.

Ce phénomène de courants d'air qui transportent la vapeur d'eau générée par les forêts dans différentes régions est connu sous le nom de «rivières volantes». La région de l'Amazonie est un bon exemple de ces rivières volantes. En effet, la vapeur d'eau générée par la forêt pluviale est transportée vers le sud, jusqu'au nord de l'Argentine, aussi les rivières volantes d'Amazonie sont responsables de la plupart des pluies qui tombent dans le Centre-ouest, le Sud-est et le Sud du Brésil. Des recherches ont estimé que la quantité quotidienne d'eau libérée par la forêt pluviale dans l'atmosphère est d'environ 20 milliards de tonnes d'eau par jour - une quantité comparable au débit du fleuve Amazone. Les rivières volantes sont également présentent dans le bassin du Congo, où le climat est principalement influencé par l'humidité de l'Atlantique et les forêts du bassin du Congo, qui enregistrent 1 à 2 mètres de vapeur d'eau par an.

Comme les forêts contribuent à la disponibilité de l'eau non seulement en aval, mais aussi vent arrière à travers ces «rivières volantes», le rôle des forêts dans l'approvisionnement en eau prend une nouvelle dimension - et, de ce fait, la gestion des forêts pour assurer l'approvisionnement en eau devrait aussi prendre une nouvelle dimension. Les périodes de sécheresse que le Sud du Brésil a connu dans les dernières années ont, de fait, été reliées aux activités de déforestation et de conversion de l'Amazonie qui réduisent les précipitations portées par les «rivières volantes». Il est donc important d'informer sur les impacts des forêts pluviales toujours aussi lointaines et sur la nécessité d'une gestion intégrée des ressources.