La FAO et l’ANGMV lancent un projet sur la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte au Sénégal
Promouvoir une gestion durable des terres pour améliorer la productivité des systèmes agro-sylvo-pastoraux et la résilience des populations
La désertification et la dégradation des terres entraînent la faiblesse de la productivité des sols et amplifient les risques climatiques, comme la sècheresse et les inondations. Dans les pays de la zone sahélo-saharienne, le déficit pluviométrique persistant a sérieusement affecté les grands équilibres écologiques et a provoqué une dégradation des ressources naturelles. Leurs conséquences directes ont été une baisse des productions agricoles et des revenus des producteurs, une insécurité alimentaire et nutritionnelle, une hausse du chômage, des migrations forcées, etc.
Dans ce contexte de dégradation du milieu naturel rural, de sècheresse et de pauvreté grandissante, le sommet des Leaders et des Chefs d’Etat de la Communauté saharo-sahélienne (CEN-SAD), tenu à Ouagadougou au Burkina Faso, du 1er au 2 juin 2005, a mis sur pied le Programme « Grande Muraille Verte » (GMV) pour mettre en place une barrière verte de protection contre l’avancée du Sahara. Le programme fait la promotion d’activités de re-végétalisation en encourageant des actions de développement intégré des zones rurales traversées et de lutte contre la pauvreté dans le cadre d’un développement durable.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) accompagne le processus de mise en œuvre de la GMV pour aider les pays de la zone sahélo-saharienne à renforcer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, à améliorer les moyens d’existence de leurs populations et à créer des méthodes d’adaptation au changement climatique à travers une gestion communautaire durable des terres et de la biodiversité.
Au Sénégal, la FAO appuie l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte (ANGMV) dans le cadre de la composante nationale du projet GCP/INT/157/EC « Action contre la désertification en appui à l’initiative de la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte et à la Coopération sud-sud dans les pays Afrique Caraïbes Pacifique ». Le projet, financé par l’Union européenne dans le cadre du 10ème Fonds européen de développement (FED), a été lancé officiellement ce vendredi, 27 janvier 2017, à Louga (Nord-Ouest).
« Le projet ACD se propose d’accompagner les communautés dans l’identification et le développement d’activités génératrices de revenus basées sur une utilisation durable des biens forestiers et des services écosystémiques », a déclaré l’Associé au Programme, Ousseynou Diop, au nom du Représentant de la FAO, lors de la cérémonie de lancement du projet présidée par l’Adjoint au Gouverneur de Louga, chargé du Développement, Ndeye Aissatou Tabara Oumar Touré Ba.
Pour combattre la dégradation des milieux et des ressources, « il est urgent de promouvoir, pour tous les écosystèmes majeurs des zones arides, la mise en place de situations de préservation de telles ressources », a ajouté M. Diop.
Améliorer les paysages productifs pour faire face à la désertification et à la dégradation des terres
Le projet est mis en œuvre sur une période de trois ans (2016-2019) pour un budget de 1 885 160 euros. Il contribuera à l’effort de re-végétalisation et de repeuplement du milieu par la mise en place d’une réserve naturelle communautaire à Koyli-Alpha dans la commune de Mboula (département de Linguère) pour développer l’écotourisme dans la zone. Il est aussi prévu la restauration de 2 400 hectares de terres dégradées dans les communes de Mboula, de Téssékéré (Département de Linguère) et de Syer (Département de Louga).
Le projet devra permettre de développer des emplois verts au profit des jeunes et des femmes avec la mise en place d’une micro-entreprise pour la valorisation des produits forestiers non ligneux. Il aura des retombées directes et indirectes sur les populations agro-pastorales, soit près de 23 970 habitants.
La composante nationale « Action Contre la Désertification » est mise en œuvre en vue de renforcer les acquis déjà obtenus dans la première phase du déploiement de la Grande muraille verte au Sénégal : jardins polyvalents, jardins scolaires, reboisement des parcelles et mise en place de banques fourragères.
« Cet important projet entre dans le cadre de la diversification des activités de la Grande Muraille Verte. Il ne s’agit pas seulement de planter des arbres mais de valoriser les potentialités des zones désertiques et particulièrement des populations pastorales », a souligné le Directeur Général de l’ANGMV, Colonel Pape Waly Gueye.
« Nous investissons dans la diversité animale pour faire revenir la faune dans son milieu et c’est une action communautaire car les populations interviennent du début à la fin », a-t-il expliqué.
Pour une approche multisectorielle
Le Conseil départemental de Louga, la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des sols, la Direction des Parcs Nationaux, le Centre de Suivi écologique, les Directions de l’Elevage, de l’Agriculture, de l’Hydraulique, les Réserves de Bandia et de Noflaye, les Services déconcentrés des Parcs nationaux (Réserves de Guembeul et Ranérou) étaient tous représentés à la Cérémonie de lancement. Les Maires ainsi que les populations des trois Communes où intervient le projet étaient aussi présents.
Le projet « Action Contre la Désertification » est mis en œuvre à travers une approche multisectorielle pour permettre l’implication de toutes les parties prenantes et faciliter l’exécution des activités. Ce choix permet, entre autres résultats attendus, d’identifier des personnes ressources capables de contribuer aux efforts de conservation entrepris dans la mise en place de la réserve naturelle communautaire.
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