Impression
Mytilus edulis (Linnaeus, 1758) [Mytilidae]
Mollusque
FAO Names:
En Blue mussel
Fr Moule commune
Es Mejillón común

FAO. 2009. Mytilus edulis. In Cultured aquatic species fact sheets. Text by Goulletquer, P. Edited and compiled by Valerio Crespi and Michael New. CD-ROM (multilingual).
IDENTIFICATION
Caractéristiques biologiques
Coquille solide, équivalve. Inéquilatérale, crochets sur la fin de la partie antérieure et contour approximativement triangulaire. Charnière dépourvue de dents mais présence de 3 à 12 petites crénelures sous les umbone. Marges lisses. Large ligne palléale et cicatrice musculaire très petite, partie postérieure large. Ligament extérieur très dissimulé sur plus de la moitié de l’espace entre les crochets et la pointe la plus élevée de la coquille. Sculpture externe formée de fines lignes concentriques. Couleur violacée, bleue, parfois brune, avec à l’occasion de petites marques proéminentes et radiales allant du brun sombre au violet. Périostracum le plus souvent noir, brun foncé ou olive, intérieur blanc nacré avec un large bord violacé ou bleu sombre.
PROFIL
Contexte historique
Mytilus edulis a été pêchée pendant des siècles. Les coquilles bleues des moules sont rencontrées dans des cuisines ‘kitchen middens’ qui datent de 6000 B.C. Jusqu’au 19ième siècle, les moules bleues ont été récoltées à partir des gisements coquilliers naturels dans la plupart des pays européens pour la consommation humaine, comme proies pour les poissons et enfin pour servir d’engrais. L’étape initiale de l’aquaculture des moules a été basée sur le stockage des produits de la pêche. Les cultures intertidales sur des piquets en bois, appelées « bouchots » datent d’aussi loin que le 13ième siècle en France. Cette technique s’est répandue largement le long de la Côte Atlantique Française après le 19ième siècle, alors que les pays de l’Europe du Nord ont développé des cultures sub-tidales à plat. La location des terrains pour la culture des moules s’est développé au début du 19ième siècle comme résultat de surexploitation des gisements naturels.
En 1970, les cultures traditionnelles se sont améliorées grâce au développement de technologies nouvelles comme le recours aux cultures en suspension (corde, filières). Vu que les gisements naturels des moules sont toujours en exploitation pour l’approvisionnement en juvéniles dans plusieurs pays, la fiabilité a été obtenue par le développement de techniques de collecte de naissain (cordes, coquilles). Les introductions de Mytilus edulis, ainsi que son transfert, ont facilité la culture des moules bleues dans des pays autres que les pays d’origine (p. e. Chine). Le développement des techniques d’écloserie par l’utilisation des moules polyploïdes est la tendance la plus récente en culture.
Principaux pays producteurs
Principaux pays producteurs de Mytilus edulis (FAO Statistiques des pêches, 2006)
Habitat et biologie
Les moules bleues sont largement distribuées dans les Eaux Européennes, en allant de la Mer Blanche, Russie jusqu’à la Côte Atlantique Sud de France. Mytilus edulis présente un modèle de grande distribution, principalement due à sa capacité de supporter de larges fluctuations de salinités, dessiccation, température et oxygène. Cette capacité a fait que cette espèce occupe une grande variété de micro habitats, en étendant sa rangée de zonation des régions intertidales les plus élevées aux régions sub-tidales et sa gamme de salinité des estuaires aux eaux de mer entièrement océaniques. Hautement tolérantes à un large éventail de conditions environnementales, la moule bleue est euryhaline et se trouve aussi bien dans les eaux marines que saumâtres (Baltique) de salinité aussi basse que 4‰, bien qu’elle ne se développe pas dans des salinités de moins de 15‰ et son taux de croissance est réduit en dessous de 18‰.Les moules bleues sont aussi eurythermes et supportent même des conditions glaciales pendant plusieurs mois. L’espèce est bien acclimatée pour une gamme de température variant entre 5 et 20 °C, avec une limite de tolérance durable supérieure à 29 °C pour les adultes. Son régime climatique oscille entre le climat doux, les locations subtropicales et les habitats glaciaux. Comme c’est une espèce eurytherme, les moules bleues peuvent supporter des conditions glaciales pendant plusieurs mois (Canada). M. edulis se produit typiquement dans des habitats intertidaux, malgré le fait que cette distribution semble être plus contrôlée par des facteurs biologiques (prédation, compétitions pour la nourriture) beaucoup plus que par sa capacité de survivre dans des habitats sub-tidaux, comme il a été démontré par la culture des moules en pleine mer en utilisant les filières. Quand il n’y a pas de prédateurs, les agrégations sub-tidales de M. edulis peuvent atteindre une épaisseur de 1,2 m et les individus atteignent de grandes tailles pendant des périodes très courtes. Quoique les moules bleues peuvent vivre jusqu’à 18-24 années, la majorité de la culture des moules est produite dans moins de 2 années. En mer, M. edulis se fixe dans des parcelles d’espace ouvert, construisant rapidement une population dense appelée « lit de moules ». Malgré son caractère saisonnier le cycle de reproduction de M. edulis peut exhiber des variations temporelles et spatiales considérables. Les gonades sont normalement matures en début du printemps dans les eaux européennes, les moules montrent généralement une baisse significative de leurs indices de conditionnement après la ponte. La gamétogenèse rapide mène à des gonades entièrement matures même en été. Même s’il est induit par la disponibilité en nourriture et la température, le cycle de reproduction chez M. edulis peut varier avec la latitude, aussi bien en terme de fixation que de durée. La fécondité élevée et la phase de larves vivantes libres mobiles sont deux caractéristiques qui ont contribué au développement des cultures des moules; en effet, l’abondance naturelle des larves M. edulis a toujours représenté la clé d’un tel développement.
PRODUCTION
Cycle de production
Cycle de production de Mytilus edulis
Systèmes de production
Approvisionnement en juvéniles   

La majorité des cultures de moules dépend de l’utilisation de naissain naturel généralement disponible grâce à l’apport naturel abondant. Cependant, la technologie d’écloserie peut aussi en fournir.

Naissain naturel

Les moules sont caractérisées par une fécondité élevée et une phase de larves vivantes libres mobiles, qui ont facilité leur grande distribution. La disponibilité des juvéniles influence fortement le choix des techniques de culture utilisées. Quand les juvéniles naturels sont utilisés, plusieurs collecteurs de naissain sont employés comme des cordes en polyéthylène et cordes en fibres de palmier ou de noix de coco.

Production d'écloserie 

Une des issues clés de la culture des moules est l’approvisionnement en juvéniles. Les juvéniles produits en écloseries ont été utilisés durant les années 70 en Chine comme un supplément au naissain collecté naturellement, mais maintenant il y a un apport fiable et abondant dans cette région du monde, suffisant pour assurer la durabilité de la production. Les écloseries de coquillage permettent à l’industrie de produire des juvéniles d’une manière continue et à un coût acceptable, et d’utiliser les polyploïdes, les hybrides, et les souches sélectionnées. Quoique l’utilisation de naissain produit en écloseries ne soit pas encore anodine. Cette technologie peut aussi corriger la fixation irrégulière de naissain qui avait affectés les populations naturelles au cours des dernières 10 années dans les eaux européennes.

La production en écloseries est basée sur le conditionnement des moules en utilisant des algues comme nourriture et en ayant une température contrôlée. Le cycle de maturation naturelle est actuellement reproduit en écloserie. Les moules matures sont nettoyées et suspendues en groupes dans les bacs de larves. La ponte de M. edulis est induite par un choc thermique ou par lacération. Une fois la ponte est terminée, les larves auront besoin de 24 heures pour atteindre le stade de charnière droite. Les larves sont nourries à volonté ad libitum et sont maintenues jusqu’à ce qu’elles soient prêtes pour la fixation sur des cordes (13-15 jours). Déployées dans des bacs de fixation, les moules d’une taille de 1 mm, sont transférées à la nourricerie, où elles vont rester jusqu’à ce qu’elles atteignent 6-10 mm; ensuite le naissain est déplacé aux structures de grossissements en pleine mer.

Techniques de grossissement 

Le taux rapide de croissance des moules assure que le produit de taille commerciale peut être obtenu après une courte période (<2-3 ans). Le fait qu’elles utilisent les filaments de byssus pour s’attacher à n’importe quel substrat dur facilite la culture et représente un critère qui distingue les moules des autres mollusques cultivés. Différentes techniques, décrites ci-dessous, sont utilisées pour le grossissement, incluant le tidal (à plat ou bouchot) et le sub-tidal (à plat, sous radeau et filières).

Culture à plat

La culture extensive à plat est basée sur le principe de transfert de juvéniles de moules (naissain) à partir des zones où elles se sont fixées en abondance aux zones de cultures où elles sont étalées à des densités plus faibles, et ce, pour obtenir des taux de croissance et d’engraissement élevés, et pour contrôler la prédation. Les juvéniles sont draguées du fond du substrat marin et sont ensuite étalées dans des sites de cultures (zones tidales ou sub-tidales), où la capacité de charge « carrying capacity » est optimale. Les sites de culture sont normalement préparés par stabilisation du fond avant la mise en place de naissain. Malgré l’existence d’une certaine variabilité, la récolte à partir de naissain étalé (avec les débris dragués) peut atteindre, environ 1 tonne de moules de taille commerciale. Une biomasse de stockage de 25-30 tonnes/ha (moules moitié cultivées) étalée en printemps aura besoin de 14-24 mois pour qu'elle soit mature (rendement 50-70 tonnes poids frais/ha). Les mytiliculteurs doivent enlever les prédateurs et les macroalgues durant le cycle de l’élevage pour faciliter la croissance. Un processus de re-arrosage peut être réalisé avant commercialisation pour éliminer les moules faibles et endommagées.

Culture sur bouchot

La technique de culture sur bouchot, qui peut combiner la collecte de naissain et son grossissement, n’a pas beaucoup changé depuis ses débuts (13ième siècle) en France. Les piquets en bois sont enfoncés dans le substrat intertidal sous forme de rangées (bouchots). Chaque piquet mesure 4-7 m de longueur, 15-25 cm de diamètre, et dépasse 2-3 m en dessus du substrat. Plusieurs types de bois sont actuellement utilisés, incluant le pin, le chêne, et plus récemment le bois dur brésilien en carré. Les structures d’élevage sont de 50-60 m de long, avec 120-130 piquets en une seule ou double ligne, pour la fixation de naissain et 80-90 piquets pour le grossissement. Les Bouchots doivent être espacés de 25 m. La fixation de naissain se fait intensivement au printemps directement sur les piquets en bois ou sur les cordes horizontales en fibres de noix de coco suspendues sur les piquets avant fixation. Les juvéniles sont donc transférés en été des filets tubulaires qui sont attachés autour des piquets de grossissement. Les filets tubulaires sont cloués sur les deux cotés. Les juvéniles de moules se propagent, éventuellement, pour couvrir le piquet en entier. Chaque piquet produit environ 60 kg de poids frais de moules.

Culture sous radeau

Pour l’expansion de la production des moules, les producteurs de moules au Maine (États-Unis d'Amérique) sont entrain de développer la culture en suspension en utilisant des systèmes sous radeau de triple ponton de 12. Chaque radeau produit 45 tonnes de moules dans un cycle d’élevage de 18 mois.

Culture sur filières (culture sur corde)

Cette pratique de culture des moules est la plus récemment développée. Bien que plusieurs types existent, les filières subflottantes ont été développées en France pour résister aux tempêtes et aux influences des vagues, et sont particulièrement adaptées aux zones montrant les grands cycles de marée. Cette technique permet une culture hautement mécanisée et des productivités de 18-20 tonnes/ha/an. Un système multi-filière utilisant de 7 à 9 headlines a été aussi développé en Norvège et en Suède. Temporairement, l’installation des filières de moules constitue une partie des pratiques d’élevage conçues pour mettre la récolte en dessous de la surface de glace durant les mois d’hiver (Canada). Le contrôle de la flottabilité est nécessaire pour ce système. Les flotteurs sont connectés ensemble avec des lignes horizontales capables de tenir un grand nombre de cordes verticales sur lesquelles les moules sont cultivées. Le juvénile est soit attrapé par le collecteur en cordes suspendues aux lignes flottantes, soit rassemblé à partir des zones de fixation naturelles intertidales. Le désatroquage, le détroquage et la re-fixation de juvéniles sur les cordes d’élevage ou le catinage sont pratiqués jusqu’à que les moules atteignent la taille commerciale.

Techniques de récolte 

Une fois les moules atteignent la taille commerciale (environ 40 mm, en 12 à 15 mois), différentes techniques de récolte sont utilisées, dépendant de la zone et des pratiques d’élevages. Les moules cultivées sur des piquets en bois sont récoltées à la main ou, plus communément, en utilisant des systèmes hydrauliques qui enlèvent toutes les moules en même temps. Un cylindre est baissé jusqu’au fond, fermé, tiré en haut et les moules sont déversées dans une remorque ou récipients embarqués. Des fourchettes hydrauliques sont aussi utilisées pour décharger. Les dragues sont actuellement utilisées pour les cultures à plat, un exemple est le système, utilisé aux Pays Bas, à quatre dragues en acier (1,9 m largeur) constitué de 8 tonneaux hydrauliques ou pneumatiques aux Pays Bas. Sur les fonds durs, la drague en acier est fournie avec des lames en acier de 2x2 cm.

Manipulation et traitement 

Dans les zones non polluées, les moules draguées sont nettoyées et triées par taille directement sur les ponts des bateaux avec un appareil automatique. M. edulis peut aussi être temporairement stockée dans des estrans remplis d’eau où elles restent pendant 2 semaines, durant lesquelles elles excrètent de la vase, du gravillon, et du sable et se rétablissent du stress du dragage. Ensuite elles sont transférées aux usines de traitement, où des appareils automatiques sont actuellement utilisés pour le nettoyage, désatroquage, débyssussage, et le triage. Les moules de taille commerciale sont emballées dans des sac de 15-25 kg et sont généralement vendues sur le marché du frais. Cependant, les moules bleues sont commercialisées sous plusieurs formes: congelées – paquets surgelées – paquets sous vide ou cuisinées et traitées.

Dans les Pays Bas, des équipements automatiques sont utilisés pour le nettoyage, désatroquage, le triage, et débyssussage des moules qui sont, alors, soit commercialisées directement (70 pour cent marché du frais) soit cuisinées sous pression continue, ou préparées sous forme de quiches individuelles congelées. En Danemark, il est considéré que la production des moules cultivées en filières est réussie si elles sont vendues fraîches, à cause du coût élevé de la main d’œuvre. Ces produits sont capables d’entrer en compétition avec les moules des gisements naturels qui sont destinées à l’industrie des conserves (bouillies et mise en bocaux ou boites). Les moules fraîches peuvent être exportées dans des sacs en plastiques ou des sacs en jute, soit pour le marché du frais ou l’industrie de traitement des moules avant leur vente.

Des recettes valorisées de moules sont aussi produites: telles que les moules bouillies pour être surgelées seules ou garnies; des plats en boites non périssables tels que des moules en beurre, ou fumées ou préparées avec de l’huile dans des boites. D’autres recettes de moules périssables sont aussi produites comme des moules en vinaigre qui sont vendues dans des pots, boites et seaux. Presque la totalité des produits français sont vendus directement sur le marché du frais. En Chine, une partie de la production est commercialisée fraîche mais la majorité est passée à la vapeur et séchée. Quelque moules sont aussi cuisinées pour produire des sauces d’huître, ou sont directement utilisées comme nourriture pour les cultures de crevettes et les escargot Rapana.

Coûts de production 

Les coûts de production sont très variables, l’efficacité-coût dépend directement de la productivité du site, de la densité d’élevage et des techniques et méthodes d’élevage. L’utilisation des équipements automatiques ou dragues qui réduisent le coût de la main d’œuvre a tendance à optimiser la rentabilité. Le niveau de l’approvisionnement, ainsi que la compétition avec la production naturelle provenant de la pêche, affecte les prix du marché et par la suite le rendement global. De plus, l’approvisionnement en naissain et le taux de la prédation par les canards, mouettes et crabes présentent des facteurs significatifs dans la détermination du coût et du rendement de la production globale.
Maladies et mesures de contrôle
MALADIE AGENT TYPE SYNDROME MESURES
Infection parasitaire Marteilia maurini Protozoaire Potentiellement létal; infiltration hémocytaire de la glande digestive (tissus conjonctifs et épithéliaux); destruction extensive de la glande digestive par de fortes infections Aucune mesure curative; prévention et sélection de site; contrôle du transfert de moules
Maladie virale Virus comme Picornaviridae Virus Fortes mortalités
Vibrioses Vibrions Bactérie N’est pas spécifié
Rickettsioses Organisme comme Rickettsia; et Chlamydia Bactérie Microcolonies dans les cellules épithéliales des branchies et de la glande digestive Aucune mesure curative et sélection de site
Différentes infections parasitaires Steinhausia mytilovum Micro-sporidie Infecte le cytoplasme de l’ovaire d’une moule mature; incite à une forte infiltration hémocytaire Aucune mesure curative; prévention et sélection de site; contrôle du transfert de moules
Cliona Eponge Pénètre le périostracum en formant des trous dans la surface externe et un réseau de tunnel à travers la coquille Aucune
Prosorhynchus sp. Bucephalid trématode Le manteau montre une coloration anormale (mélange de jaune-blanc) chez les individus fortement affectés; castration; faiblesse; blessures gaping Aucune
Polydora ciliata Polychète annélide trous & blessures; mortalités; réduction de l’indice de conditionnement; perte de la qualité exigée par le marché Aucune
Petit crabe parasite « Pea crab parasites » Pinnotheres pisum Crustacé Réduit la valeur sur le marché Aucune mesure curative; diminuer les densités de stockage
Maladies du « ver » rouge Mytilicola intestinalis; Mytilicola orientalis Copépodes Normalement hôte mais peut retarder la croissance


Concernant la réglementation de la culture des coquillages, les mesures préventives ont pour objectif de limiter les importations des seuls pays où il n y a pas d’éruption de maladie, selon la liste spécifiée par OIE (voir le Code International de la Santé des Animaux Aquatiques (pathogènes à déclaration obligatoire). Même s’il ne s’agit pas de pathogène à déclaration obligatoire, le protiste parasite Marteilia maurini est porté par la moule bleue qui constitue un hôte, contrairement à M. refringens, parasite à déclaration obligatoire, et qui est le parasite épizootique de l’huître. Ceci indique que les mouvements des moules ne sont pas affectés par les législations sur les maladies à déclaration obligatoire. Bien que des mortalités élevées causées par des parasites ou de maladies infectieuses n’aient pas encore été rencontrées chez M. edulis, plusieurs parasites peuvent être potentiellement nuisibles. Le transfert des moules avec des parasites doit être mené avec précaution. La surveillance des populations de M. edulis et des parasites est très importante pour prévenir et limiter les risques associés.

Fournisseurs d’expertise en pathologie

L’assistance peut être obtenue à partir des organismes suivants:
  • European Shellfish Zoosanitary Reference Laboratory, IFREMER La Tremblade, BP 133, 17390 La Tremblade, France.
  • Instituto de Investigaciones Marinas Consejo Sup. de Invest. Cie., Eduardo Capelo 6, 36208 Vigo, Spain.
  • University of Prince Edward Island, Faculty of Veterinary Medicine, Charlottetown, PE C1A 4P3, Canada.
  • Department of Fisheries, Marine Fisheries Research Centre, Abbotstown, Castel Dublin 15, Republic of Ireland.
  • CIDC Lelystad, Institute for Animal Disease Control, PO Box 2004, 8203 AA Lelystad, The Netherlands.
STATISTIQUES
Statistiques de production


Production globale d’aquaculture de Mytilus edulis
(FAO Statistiques des pêches)


Marché et commercialisation
L’Europe a été traditionnellement un marché de valeur, avec, en 2000, des prix allant de 1 700 USD/tonne en G.B. à 1 200-1 550 USD en France et 450-850 USD aux Pays Bas. Cette valeur a été affectée par les techniques de culture et les coûts concomitants de la main d’œuvre, qui ont varié de 400 à 1 600 USD/tonne pour le dragage et les cordes respectivement. Les prix pour les moules cultivées sont aussi affectés par les débarquements irréguliers provenant de la pêche des gisements naturels.
Le marché international des moules a augmenté d’une manière consistance au cours des derniers 20 années en terme du volume total aussi bien en export qu’en pourcentage des fournisseurs domestiques (p. e. en Europe 14 pour cent à 35 pour cent en 1985 et 2000 respectivement). Le marché de l’import-export de M. edulis fraîche est géré par la qualité saisonnière de la viande et/ou l’approvisionnement faible. La France importe la moitié de sa consommation annuelle, principalement de M. edulis,à partir des pays du Nord (septembre à avril) et de M. galloprovincialis des pays du Sud (entre mai et août). Ceci est dû à la demande des produits frais qui est en augmentation ainsi qu’à la réduction saisonnière de la qualité de la viande de M. edulis suite à la ponte. Ceci stimule le commerce de l’import/export depuis simplement que l’augmentation en production ne trouve pas de solution à ce problème.

L’export touche principalement les produits traités, et valorisés, offrant ainsi une autre issue pour le développement de la culture de M. edulis. Dans les Pays Bas, une partie de moules issues des cultures extensives est traitée, cuisinée, mise en boite de conserve et surgelée, offrant ainsi une grande variété de recettes. C’est le cas de l’industrie Irlandaise dont les moules provenant des élevages sur de cordes ne sont pas transportées fraîches ainsi que celles qui proviennent des cultures à plat. Plus de 80 pour cent de la production Irlandaise issue des élevages sur cordes a été traitée en 2001; ensuite en 2002, les processeurs importent les moules fraîches de l’Espagne, Grèce et autres pays parce qu’ils ont épuisé les provisions Irlandaises. En 2001, le volume des produits de moules irlandaises traitées a varié entre 74 pour cent de produits sous vide congelés, 13,5 pour cent de produits sous vide réfrigérés, 7,5 pour cent des quiches individuelles congelées (IQF) dans la coquille et 5 pour cent d'autres (viandes).

Les prix d'importation sont généralement, plus bas compares aux prix de l’export reflétant le rôle du traitement dans ce marché et facilitant la commercialisation internationale quand les populations locales ne peuvent pas répondre à la demande.
SITUATION ET TENDANCES
En Europe la plupart des grands pays producteurs à grande échelle, tels que la France et les Pays Bas, sont devenus stables en terme de production, la source principale d’augmentation du rendement avec les nouvelles technologies sera dans les pays voisins (GB, Norvège, et Irlande). Le Canada et l’Irlande ont augmenté sur le marché leurs rendements de culture entre 1993 et 2002. Les pronostiques pour l’industrie des moules prévoient que cette dernière se focalisera beaucoup plus sur les produits traités (plats préparés) que sur la vente des produits de coquillage frais, mais une compétition élevée pour le produit brut pourra être un facteur limitant dans le futur proche.
PROBLÈMES ET CONTRAINTES MAJEURS
En plus de la prédation des oiseaux et la détérioration de la qualité de l’eau causée par la pollution, qui vont probablement imposer d’autres contraintes sur l’expansion des opérations de cultures de moules, deux autres problèmes peuvent limiter son développement futur: le manque en juvéniles et la présence des biotoxines qui entraînent une fermeture de long terme de l’industrie.

Manque en juvéniles

Le manque en juvéniles a affecté l’industrie des moules dans plusieurs pays européens au cours des dix dernières années.
Trois cas peuvent expliquer la situation présente:
  1. En Irlande, le secteur de dragage a connu une augmentation radicale dans la production sans aucun programme ou plan de repeuplement en naissain pour appuyer et accompagner ce développement; ceci a entraîné un manque en juvéniles avec une surexploitation des gisements naturels. La demande en naissain en 2003 a été estimée à 180 000 tonnes, mais l’approvisionnement était d’environ 30 000 tonnes. L’approvisionnement en juvéniles peut être amélioré par une meilleure compréhension de la fixation de naissain et des pratiques de prospection et gestion plus améliorées.
  2. Dans les Pays Bas, des recrutements annuels irréguliers obligent à l’importation des juvéniles de l’Allemagne, la Belgique, la France, et de la GB. La quantité de naissain ramassée par les conchyliculteurs à partir des gisements naturels a été déterminée par des prospections. Une grande partie de ces gisements naturels ont été récemment fermés, pour créer une réserve de nourriture pour les canards et autres attrapeurs d’huîtres, ceci a entraîné la diminution du quota en juvéniles pour chaque conchyliculteur.
  3. Le changement climatique global peut aussi affecter le recrutement et l’apport en naissain. L’été de 2003 s’est caractérisé par des vagues de chaleur anormale dans les eaux françaises, entraînant une mortalité massive de naissain quand les températures de l’eau de mer ont dépassés >26 °C. Un changement significatif de la population de moules pourrait se produire si ce changement climatique prend un caractère plus régulier.
Biotoxines

L’étendue de l’impact des différentes biotoxines en Europe et en Amérique du Nord est bien documentée par les réseaux de surveillance et les contrôles de qualité qui ont été développés pour protéger le public des toxines diaerheique "diarrhetic shellfish poison(DSP)" et des toxines paralisantes "paralytic shellfish poisoning (PSP)".

La présence des toxines PSP et DSP a été rapportée dans le continent européen ainsi que dans le Golfe de Maine.

Cependant, celle de l’ASP (acide domoique) a été moins fréquemment rapportée, mais dans l’est de Canada et en Amérique du Nord, il a causé des maladies et il y a même eu des mortalités en Espagne, Irlande, et en Ecosse. Vu son impact, cette biotoxine est la plus destructive économiquement parlant, conduisant à la fermeture des industries à long terme, et à l‘interdictions de vente. De plus, l’AZP (toxine azaspiracide) produit par une espèce de (Protoperidinium sp.) a été rapporté en Irlande comme un élément causant des problèmes de santé aux humains.

Malgré le fait que la culture des moules bleues a montré un grand potentiel dans plusieurs pays, l’incapacité de contrôler les algues toxiques reste un facteur limitant majeur. L'épuration est probablement une option potentielle pour l’industrie des coquillages, permettant de gérer l’impact des toxines des coquillages.

Pratiques pour une aquaculture responsable
Malgré son impact limité, et normalement réversible vu qu’aucune nourriture artificielle n’est donnée et aucun traitement médical n’est administré, la culture des moules doit être pratiquée d’une façon durable en suivant une approche ecosystèmique. Les procédures de sélection du site approprié et les plans de gestion intégrée des zones côtières sont utiles pour limiter les effets secondaires. Différents impacts environnementaux ont été rapportés incluant:
  • Effets de dragage de naissain sur le fond et les populations benthiques.
  • Dépôt de la matière organique sous les structures d’élevage – ces dépôts peuvent causer une augmentation de plusieurs centimètres de sédiment par an, aboutissant à des changements dans la composition des sédiments et dans les structures des populations benthiques.
  • Les problèmes de capacité de charge du milieu « carrying capacity » et la compétition pour la nourriture quand une surcharge se produit.
  • Des modèles d'envahissement quand elles sont introduites dans un nouvel écosystème.

Les questions globales, incluant une approche de précaution quant à l’utilisation des souches génétiquement modifiées, ont été extensivement reportées et peuvent être orientées par l’application du Code de Conduite pour une Pêche Responsable de la FAO (Article 9: Développement de l’Aquaculture), le Code de Pratiques ICES relatif à l’Introduction et Transfert d’Organismes Aquatiques, et les recommandations pour une aquaculture durable de la Convention de la Diversité Biologique.
RÉFÉRENCES
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