Le Tchad est un vaste pays d’une superficie de 1.284.000 km², superficie qui le place au cinquième rang en Afrique.
La population résidente était de 6,3 millions d’habitants en 1993 (recensement général), ce qui représente une densité légèrement inférieure à 5 habitants au km² ; densité qui masque une répartition très inégale de la population entre les différentes régions. Moins de 5% de cette population vit dans la moitié Nord du pays et près de la moitié dans la zone soudano-guinéenne qui occupe la frange méridionale du territoire. Avec un taux d’accroissement annuel de 2,5%, la population tchadienne est à 80% rurale.
Le milieu naturel se caractérise par trois grandes zones bioclimatiques :
La zone saharienne, d’une superficie de 600.350 km², subit un climat aride de type désertique. Les pluies y sont rares et irrégulières. L’insuffisance et l’irrégularité des précipitations ne permettent pas à une végétation spontanée de se développer. Celle qui existe, se rencontre dans des stations particulières bénéficiant des conditions édaphiques favorables : lits d’oueds, plaines d’épandage, zones d’affleurement de la nappe ;
La zone sahélienne qui s’étant sur 550.000 km² avec une pluviométrie variant entre 200 mm au Nord et 800 mm au Sud. La végétation y est caractéristique du domaine sahélien constituée d’une mosaïque de peuplements purs et mélangés marqués par une prédominance des espèces caractéristiques des climats arides et sub-arides et par quelques espèces rélictuelles du domaine soudanien ;
La zone soudanienne, couvre une superficie de 130.000 km² et a une pluviométrie comprise entre 800 mm et 1.200 mm. La végétation va du nord au sud des savanes arbustives clairsemées aux îlots de forêts denses sèches en passant par des savanes arborées, boisées, des forêts claires et des galeries forestières.
Faute d’inventaire, le potentiel ligneux n’est pas connu sinon très peu et les superficies varient du simple ou double selon les auteurs.
Les chiffres qui se rapprochent font état d’une superficie de 23.450.000 ha (CTFT/CIRAD pour 1988), de 23.000.000 ha (CC : TRAIN pour 1993) et de 23.450.000 ha (FAO pour 1996).
Le volume brut sur écorce, toutes espèces confondues serait de 304.000.000 m3 et le volume exploitable de 5.600.000 m3 (à prendre avec prudence).
Comme dans les autres pays de la région sahélienne, le secteur d’énergie est dominé par les combustibles ligneux. La consommation d’énergie finale est mal connue à raison notamment de l’absence d’informations fiables sur les consommations énergétiques des populations rurales, et la fraude importante de produits pétroliers.
Toutefois, on estime que les combustibles ligneux (bois de feu et charbon de bois) représentent 90% contre moins de 10% pour les produits pétroliers et moins de 1% pour l’électricité.
L’usage énergétique le plus important pour les ménages est celui pour la cuisine, satisfait presque en totalité par le bois énergie dont notamment le bois de feu. L’utilisation du charbon de bois reste encore assez limitée et se rencontre uniquement en milieu urbain, mais elle progresse assez rapidement (de l’ordre de 8% par an). Ceci est dû d’une part à l’augmentation de la population urbaine et d’autre part à la préférence des ménages pour ce combustible, qui se substitue progressivement au bois de feu.
La consommation moyenne varie entre 2.151.356 m3 et 2.703.125 m3 pour le bois de feu et entre 70.700 tonnes et 92.591 tonnes pour le charbon de bois, situant la consommation en bois énergie entre 0,4 et 1,5 kg/pers/jour.
Une comparaison entre les estimations du potentiel ligneux et des consommations laisse apparaître que les ressources sont encore globalement suffisantes pour satisfaire les besoins de la population. Cependant, à cause de la concentration de la demande de bois dans certaines zones, ainsi que des agressions diverses qui fragilisent le couvert forestier (feu de brousse, érosions, surpâturage, pression agricole), l’équilibre entre offre et demande de bois risque d’être rompu dans des zones critiques, comme celle de N’Djaména.
La filière d’approvisionnement en bois de feu et charbon de bois sont multiples et variées, réalisées par un grand nombre d’opérateurs indépendants qui participent aux activités d'exploitation, fabrication de charbon de bois, transport, entreposage et commerce de gros que de détail. Selon une étude entreprise en 1992, la zone d’approvisionnement de N’Djaména s’étend dans un rayon de 100 à 150 km autour de cette ville ; la distance moyenne de transport étant d’environ 80 km. Le réseau de distribution compte entre 1.000 et 2.000 points de vente à travers la ville ; et l’ensemble de ces activités occupe plusieurs dizaines de millier de personnes.
Les relations qui s’établissent et les prix pratiqués entre les différents opérateurs qui participent sont régis essentiellement par le rapport entre offre et demande. Le contrôle de l’administration forestière sur ces activités est assez restreint.
La stratégie du Gouvernement en matière d’énergie domestique, bien que n’ayant pas été formulée de manière explicite, s’est traduite par des actions visant à préserver les équilibres naturels et en même temps à satisfaire dans les meilleures conditions, les besoins en énergie des ménages, notamment :
Le Plan Directeur de lutte contre la désertification en 1989 avec l’appui de l’UNSO,
Le remaniement du code forestier (à noter que le nouveau code forestier élaboré en 1989 et même approuvé par le Gouvernement n’a jamais été officialisé) et
La promulgation de la loi n°36/PR/94, relative à l’organisation de la commercialisation et du transport de bois dans les grandes agglomérations et la fiscalité qui leur est applicable (décret d’application n°107/MTE/DG/97).
En effet, les analyses et travaux effectués depuis 1990 à l’occasion du programme ESMAP ont conduit à la proposition de compléter la stratégie du Gouvernement par une stratégie pour l’énergie domestique urbaine. Celle-ci devrait notamment développer trois actions :
Elaborer un schéma directeur d’approvisionnement en combustibles ligneux de N’Djaména et autres villes importantes ;
Assister le Gouvernement pour la mise en place d’une réglementation adaptée et de structures appropriées (notamment les marchés villageois de combustible ligneux) et
Elaborer une politique de gestion de la demande d’énergie domestique par des dispositions fiscales en matière de prix des différentes formes d’énergie par la promotion des foyers améliorés, des appareils de cuisson à pétrole, par la mise en place d’un système d’information et d’évaluation permanent nécessaire pour la conception et le suivi des programmes et projets d’énergie domestique.