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11. Les applications pratiques de la génétique forestière en Suède

W. PLYM FORSHELL

W. PLYM FORSHELL. est Chef de division au Conseil royal des forêts, Stockholm (Suède).

Résumé

Au début du siècle, les forestiers suédois ont commencé des expériences remarquables sur les graines de pin sylvestre et, environ 30 ans plus tard, le résultat de leurs recherches s'est matérialisé dans des directives pour le transfert en latitude et en altitude du matériel de reboisement. Cette recherche sur les provenances a pris une importance croissante puisqu'elle s'occupe des races indigènes et aussi du transport de graines provenant du continent européen. L'épicéa originaire d'Europe centrale, transporté en Suède et employé dans des limites de latitude raisonnables a présenté une croissance remarquable. La résistance à la gelée - point capital - est une conséquence de la sélection naturelle et fait partie de la nature génétique de la population.

Vers 1930, les recherches et les discussions sur le problème de l'influence de l'hérédité et du milieu sur le phénotype des arbres et des peuplements forestiers ont conduit à envisager l'amélioration des arbres par la méthode génétique.

Le résultat pourrait être obtenu par une récolte plus sélective des graines dans des peuplements naturels suivie d'une amélioration génétique basée sur la sélection des individus vraiment supérieurs, appelés arbres plus.

L'inventaire des peuplements utilisables comme sources de graines a commencé à être réalisé, au début des années quarante, par les deux organismes privés d'amélioration des arbres forestiers et par le Conseil national de la forêt privée. Des arbres plus ont été sélectionnés pour les vergers à graines. Des instructions pour la récolte de graines ont été publiées par le Conseil national des conseils régionaux forestiers, qui sont les principaux marchands de graines. La version de ces instructions publiée en 1950 est toujours valable.

Le Comité de coordination de génétique et d'amélioration forestières a été créé en 1949. Il est devenu l'organisme central où sont discutés les programmes. On l'a autorisé à établir les règles et les méthodes de sélection des arbres plus, à projeter et réaliser des vergers à graines, et à préparer les directives et les plans de tests de descendance.

Le Comité a reçu des subventions publiques se montant à 3,5 millions de couronnes suédoises (environ 700000 dollars).

Des vergers à graines sont maintenant mis en place suivant un plan national, qui prévoit une surface totale de 853 hectares (2107 acres) dont plus de 500 hectares (1235 acres) ont été réalisés, le reste devant l'être avant 5 ans. Les vergers seront en pleine production dans 25 ans environ, et la récolte annuelle est estimée à environ 15 tonnes de graines de conifères, ce qui représente 60 pour cent des besoins.

Les récoltes de graines ordinaires dans les peuplements naturels présentent encore une grande importance. La quantité nécessaire chaque année est de 20 à 25 tonnes, et sera ramenée à quelque 10 tonnes à mesure que la production des vergers à graines augmentera.

En raison de la périodicité des bonnes années à graines, la récolte de graines prend souvent le caractère d'une campagne ou d'une «ruée vers les cônes». Les contrôles d'origine ne sont pas encore très satisfaisants quand on se réfère aux connaissances actuelles en matière de génétique des populations. En outre, il faut que toute amélioration génétique des arbres forestiers faite par le secteur privé soit sous contrôle officiel.

C'est pour ces raisons que le Conseil national de la forêt privée, sur les instructions du gouvernement suédois, a présenté en 1962 un rapport sur le contrôle de la qualité des graines et plants forestiers. Une nouvelle proposition de Loi sur les graines a été présentée et le Comité de coordination doit être transformé en un Comité des graines forestières nommé par le gouvernement pour conseiller le Conseil national de la foret privée sur tons les su jets qui ont trait aux graines forestières, aux vergers à graines, aux tests de descendance, etc.

Chapitre 11

Il y a déjà quelque 200 ans que la régénération artificielle est en usage en Suède, mais l'idée d'utiliser des provenances sélectionnées n'a pris corps que depuis environ 80 ans. On s'est sérieusement inquiété en Suède au début de ce siècle des cas assez fréquents de peuplements de pins sylvestres (Pinus sylvestris) dégénérés, exploitables uniquement comme bois de chauffage et auxquels on attribuait comme vague origine l'Europe continentale. Les semences étaient importées par des grainetiers privés et se trouvaient parfois mélangées avec des assortiments indigènes de toutes sortes vendus à bas prix.

Pour remédier à cet état de choses, il fallait procéder à des recherches. Dès 1882, le Conseil des forêts avait officiellement mis en garde les inspections du Service forestier de l'Etat contre les semences étrangères. Néanmoins, les forestiers suédois continuaient d'employer des quantités considérables de semences importées. C'est ainsi par exemple que de 1890 à 1909 quelque 25 tonnes de semences étrangères furent importées.

En 1902, était fondé l'Institut de recherches forestières et, dès l'année suivante, on préparait le premier projet d'expérimentation sur les provenances.

En 1905, entrait en vigueur la première loi générale sur la conservation des forêts en Suède et étaient formés des conseils régionaux des forêts. La Loi prescrivait le reboisement obligatoire après les coupes et les conseils avaient notamment pour mission «de promouvoir l'exploitation forestière privée en fournissant des semences et des plants». En 1923, ce libellé simple de la Loi a été amendé comme suit: «prendre des dispositions pour assurer un approvisionnement satisfaisant en semences et en plants forestiers de qualité contrôlée et appropriée aux lieux de plantation». Toutefois, ces directives indubitablement sans défaut étaient légèrement en avance sur leur temps, car nous étions encore trop peu renseignés sur les problèmes de provenance qui se posaient en Suède pour pouvoir parler de contrôle des graines forestières.

Les recherches de Wibeck, Schotte et Eneroth aboutirent à des directives plus précises, dans les années vingt, concernant le transport d'arbres de reboisement en latitude et en altitude. Les recherches dans cette direction furent reprises vers 1935 par Olof Langlet qui, en 1945, rendit public un plan pratique de transport d'arbres de reboisement particulièrement adaptés à la Suède septentrionale et à ses altitudes diverses. Ce plan représentant une avance sur les résultats antérieurs, tout en restant en partie basé sur eux. En 1957, Langlet a remanié son plan.

Entre-temps, on commençait à s'intéresser aux problèmes de l'hérédité et aux possibilités de l'amélioration des arbres forestiers. Le fameux généticien Nilsson-Ehle, qui s'occupait aussi de sylviculture, dit un jour que les généticiens forestiers devaient s'estimer fort heureux de disposer de toute la gamme de variations qu'offraient les populations forestières naturelles.

L'Association d'amélioration des arbres forestiers fut fondée en 1936 et, quelques années plus tard, la Société d'amélioration forestière appliquée entra en activité. Ces deux organisations, dirigées respectivement sur le plan scientifique par le Professeur Nils Sylvén et M. Bertil Lindquist, ont travaillé beaucoup à vulgariser les nouveaux principes; mais elles ont aussi lancé ou effectué d'importantes recherches qui nous ont permis d'enrichir considérablement le patrimoine incomplet de nos connaissances sur les peuplements forestiers suédois. Ces deux experts, assistés avec une grande compétence par des collaborateurs de haute formation scientifique, ont jeté les fondations sur lesquelles il devenait possible de travailler dans le domaine pratique.

Malgré quelques divergences d'opinions, l'expression vigoureuse de points de vue divers et les renseignements fournis par les essais ont attiré l'attention et suscité l'intérêt.

En 1941, fut créé le Conseil national de la forêt privée, qui devait constituer la nouvelle administration compétente et jouer le rôle d'organe principal de coordination des conseils régionaux de conservation des forêts. Ces conseils avaient déjà un comité central qui maintenait les contacts nécessaires avec les pouvoirs publics. Dans les dernières années de la période 1930-39, le comité central avait entrepris un inventaire des peuplements de pins sylvestres de haute qualité dans 5 régions du pays. Les peuplements avaient été choisis conformément à des instructions spéciales et, par la suite, ils avaient fait l'objet d'essais minutieux effectués par des experts. Le premier résultat de cette recherche fut la constitution d'une première série de bons peuplements classés d'après leur aptitude pour la récolte des graines. Le nouveau Conseil national de la forêt privée a travaillé dès le début en collaboration étroite avec le Service forestier de l'Etat, l'Institut de recherches forestières, l'Association d'amélioration des arbres forestiers, la Société d'amélioration forestière appliquée et certains chercheurs. Les années quarante ont été caractérisées par un effort pour introduire de nouvelles orientations en ce qui concerne la récolte des semences dans les peuplements naturels. Cette nouvelle formule exigeait l'application de solides principes de génétique des populations.

En Suède, les Conseils régionaux de conservation des forêts sont les principaux producteurs de semences et de plants forestiers. Cela revêt une grande importance, car c'est un moyen d'administration très efficace. Non seulement le Conseil national de la forêt privée peut discuter ces questions lors de stages, de réunions et d'excursions, mais encore il peut publier des directives destinées à ces organisations locales dans tout le pays. Le Service forestier de l'Etat et les sociétés forestières ont suivi évidemment la même voie. En règle générale, ces sociétés sont membres des deux associations d'amélioration mentionnées plus haut.

En 1943, le Conseil national a publié des Directives pour l'homologation des peuplements et des arbres d'élite1 convenant pour la récolte des semences. Il était dès lors évident que le travail d'amélioration des semences des futures forêts devait suivre deux lignes directrices principales: tout d'abord, la limitation des opérations ordinaires de prélèvement des semences effectuées d'habitude dans les coupes de bois, sur les peuplements on les arbres présentant un bon phénotype. En second lieu, l'amélioration sur grande échelle dans des vergers à graines, combinée avec des tests de descendance. Les vergers à graines constituaient le but à atteindre à plus longue échéance.

1 Arbre «d'élite» s'employait alors pour arbre «plus».

Ces directives ont été bientôt modifiées et simplifiées sur la proposition de Lindquist. Celui-ci recommandait que la classification des peuplements ne comprenne que trois classes: les peuplements plus, normaux et inférieurs. La délimitation des zones inférieures, à ne pas exploiter pour la récolte des semences, était évidemment la mesure la plus importante à appliquer.

La Société d'amélioration forestière appliquée a commencé par classer les forêts suivant leur valeur semencière et par procéder à une recherche poussée des arbres plus, en vue d'obtenir les souches mères des futurs vergers à graines. Les premiers grands vergers à graines furent créés vers 1945. L'idée de la production de semences dans des vergers à graines spéciaux, qui avait été lancée longtemps avant cette époque, a pris un intérêt nouveau lorsque le Dr Syrach Larsen eut lancé au Danemark la pratique de la greffe employée à cet effet. En Suède, le pionnier dans ce domaine a été Holger Jensen, habile horticulteur auquel le titre de docteur honoris causa fut décerné par la suite.

L'Association d'amélioration forestière a procédé à des études poussées de la question de la polyploïdie, dans le dessein de produire à des fins d'exploitation des triploïdes d'essences feuillues. Les méthodes d'hybridation ont également été inscrites au programme. L'exemple classique de ce procédé est le tremble suédois X nord-américain (Populus tremula X tremuloides) produit en serre. Pour obtenir ce croisement, des rameaux de tremble suédois portant des fleurs femelles ont été pollinisés en serre chaude au début du printemps par du pollen de tremble américain transporté par avion, et l'on a obtenu ainsi en fin d'été, en pleine terre, des plants d'environ 1 mètre de haut. Aujourd'hui, pour prendre un autre exemple, les tests comparatifs de descendances effectués après pollinisation libre d'arbres plus situés dans des peuplements forestiers sont parmi les expériences les plus utiles effectuées jusqu'ici, car ils nous donnent une idée de l'importance d'une récolte de semences sélective et de la sûreté des méthodes suédoises de sélection.

En 1948, a été créé le Département de génétique de l'Institut suédois de recherches forestières. Ce département s'occupe essentiellement de recherche pure dans le domaine de la génétique forestière.

Sur les instructions du Gouvernement, une enquête a été effectuée en 1947 qui a conduit à l'élaboration d'un projet de loi sur le contrôle du commerce des semences et des plants forestiers. Après un changement de cabinet, le nouveau ministre de l'agriculture a déclaré, en novembre 1948, qu'il n'avait pas l'intention de présenter un projet de loi gouvernemental sur ce point. I1 a justifié cette réponse par le fait que les Conseils régionaux de conservation des forêts étaient les principaux producteurs de semences et de plants d'arbres, et que leur activité dans ce domaine pouvait par conséquent être surveillée par le Conseil national de la forêt privée.

Dans ces conditions, le Conseil a décidé de reviser ses directives concernant la récolte des semences et d'autres questions, avec l'aide d'un comité composé de représentants des chercheurs forestiers, de l'administration et des sylviculteurs. La nouvelle version de ces directives, publiée en 1950, ne touchait pas à l'amélioration des arbres, mais concernait simplement la récolte des semences et le commerce des semences et plants forestiers.

Il peut être intéressant de citer un court passage de l'introduction à ces directives, dans sa traduction française:

«Les semences d'arbres doivent être prélevées sur des arbres et des peuplements appartenant à un type satisfaisant du point de vue production et utilité. Par conséquent, il importe de connaître l'origine du matériel et ses autres qualités importantes pour le reboisement. Une nomenclature uniforme revêt une importance spéciale pour le commerce des semences et des plants forestiers.

Il est tout à fait raisonnable d'exiger que les consommateurs de semences et de plants forestiers aient toujours la possibilité d'obtenir des renseignements suffisamment exacts concernant l'origine de ces semences ou plants. Il serait très avantageux que tous les producteurs de semences et de plants forestiers utilisent le même système de classification concernant les peuplements, les arbres et les semences, ainsi que les autres renseignements importants pour l'identification et l'utilisation des semences et plants.»

Les directives traitent, en particulier, des sujets suivants:

Classification des peuplements pour la collecte des semences
Homologation et classification des arbres spécialement sélectionnés
Classification des semences forestières
Possibilité de transfert des semences et plants d'arbres hors de leur lieu d'origine
Récolte des semences forestières
Commerce des semences et plants forestiers.

Les nouvelles directives étaient plus étroitement inspirées des principes de la génétique que celles qui les avaient précédées. Elles contenaient une classification à longue portée des semences, recommandaient l'application du système de Langlet pour le transfert des semences et plants de reboisement et prescrivaient les indications à porter sur les sachets ou paquets de semences ou de cônes au lieu de récolte. Sur le plan commercial, seules quelques exigences minimums, que tout consommateur est en droit d'exiger, étaient prescrites en ce qui concerne l'origine et la qualité.

Depuis la création, sous la direction du Professeur Åke Gustafsson, du Département de génétique à l'Institut de recherches forestières déjà mentionné, la Suède possède une organisation d'Etat et deux organisations privées d'amélioration et de génétique forestières.

On peut dire, sans vouloir trop critiquer, que, dans les années quarante, l'application a, dans une certaine mesure, pris le pas sur la recherche. L'enthousiasme a provoqué alors un peu de désordre et une tendance à s'écarter du strict droit chemin de la science. Il fallait établir une certaine coopération afin de planifier concurremment la recherche et l'expérimentation, la théorie et la pratique, de manière à assurer l'échange de données et à éviter les répétitions inutiles. A cette fin, le Comité de Coordination de génétique et d'amélioration forestières a été créé en 1949.

Ce comité se compose de 12 membres. Trois d'entre eux sont nommés par le Collège royal de sylviculture et l'Institut de recherches forestières, trois autres par les deux associations privées d'amélioration forestière (Association pour l'amélioration des arbres forestiers et Société d'amélioration forestière appliquée); chacun des organismes suivants désigne un des autres membres du comité: le Conseil des terres et forêts de la Couronne, le Conseil national de la forêt privée, la Fédération des Conseils régionaux de conservation des forêts, l'Association des propriétaires forestiers de Suède et la Fédération des sociétés de propriétaires forestiers de Suède. Le Directeur scientifique du Comité en est également membre.

Les extraits ci-après des statuts du Comité donnent une idée de ses activités.

«Le but du Comité est le suivant:

a) Promouvoir la collaboration entre les organisations et entreprises forestières, et travailler à une division adéquate du travail entre les organismes d'amélioration et de génétique forestières;

b) Agir en tant qu'organisme central pour la discussion des programmes d'amélioration et de génétique forestières, et s'occuper des parties des programmes de recherche concernant la régénération des forêts et la production forestière qui touchent à l'amélioration génétique;

c) Procéder au contrôle des phénotypes et à l'homologation des arbres plus;

d) Agir en tant qu'organisme central des vergers à graines; à cet égard, les attributions du Comité sont les suivantes:

approuver les plans, l'emplacement et la composition des vergers à graines, procéder à l'exécution ou à la coordination des recherches sur la gestion des vergers à graines et encourager la production des semences;

e) Contrôler et coordonner les essais de clones et de descendances des arbres plus; à cet égard, les attributions du Comité sont les suivantes:

prescrire les lignes générales des essais de clones des arbres plus et homologuer les arbres qui ont subi ces essais;

prescrire les lignes générales des tests de descendance, répartir le travail, approuver les plans de tests de descendance et établir les dossiers d'expériences;

prescrire les lignes générales de vérification et de contrôle des expériences;

suivre les tests de clones et de descendance et veiller à ce que l'analyse statistique des renseignements recueillis suive un schéma uniforme et conforme aux règles prescrites; coopérer à l'exécution des travaux techniques et scientifiques liés aux tests de clones et de descendance;

f) Approuver et homologuer les arbres plus en se basant sur les descendances.»

FIGURE 24. - Plantation expérimentale de Pinus sylvestris greffés à Ekebo dans le sud de la Suède.

Il ne devrait pas être indispensable d'entrer dans le détail des travaux du Comité de coordination étant donné que ce détail ressort très clairement des règles établies. Cependant, il sera peut-être intéressant de donner un compte rendu de la contribution apportée par le Comité à l'application pratique des principes de la génétique dans l'approvisionnement en semences ordinaires et dans l'amélioration à grande échelle des forêts suédoises.

Tout d'abord, on a jugé nécessaire d'uniformiser les modalités de contrôle du phénotype des arbres plus. C'est pourquoi il a été élaboré des directives plus complètes et plus détaillées que précédemment (voir annexe A). Le contrôle proprement dit était effectué par M. Enar Andersson, Directeur scientifique du Comité de coordination. Les opérations de contrôle se poursuivent selon les besoins pour de nouveaux porte-graines.

Très vite, le Comité a compris la nécessité d'arrêter des règles pour la création des vergers à graines. Afin d'examiner à la fois les modalités scientifiques et pratiques à mettre en œuvre, le Comité a jugé indispensable d'établir ses propres vergers à graines expérimentaux (figure 24). A cet effet, il a demandé une subvention officielle. En 1951, le Riksdag a approuvé un don d'un demi-million de couronnes suédoises (environ 100000 dollars) et a prescrit que les recherches seraient supervisées par le Conseil national de la forêt privée en collaboration étroite avec le Comité.

Il fallait résoudre toute une série de questions scientifiques et matérielles. Aucune organisation ne pouvait être mieux à même que le Comité de coordination de discuter de la création et de la gestion des vergers à graines puisque ses membres représentaient non seulement les milieux scientifiques, mais aussi les forestiers praticiens et l'administration.

Les idées fondamentales ont été présentées par Åke Gustafsson dans ses communications intitulées «Genetics and breeding in forestry» (1946) et «Forest tree breeding - a review and a program» (1952). En 1950, Enar Andersson, Helge Johnsson et Eric Stefansson présentèrent un plan général en vue de la création de vergers à graines dans l'ensemble du pays. L'année suivante, l'équipe Andersson, Gustafsson et Johnsson a publié des directives générales pour les tests de descendance en matière forestière.

En principe, le Comité a adopté, pour les besoins du programme national, le verger à graines de clones d'arbres plus, mais il a inclus dans son programme de recherche propre d'autres types de vergers. En général, les vergers de clones sont combinés avec des parcs à clones (figure 25) pour les observations de génotypes, les tests de descendance, les expériences de taille, la production de greffons et autres fins.

TABLEAU 10. - Superficie des vergers a graines Suédois (en hectares)


Pin sylvestre

Epicéa commun

Mélèze

Autres conifères

Chêne

Hêtre

Total

Conseils régionaux des forêts

238

170

26

6

18

9

467

Service forestier de l'Etat

36

41

7

1

4

2

91

Sociétés privées

217

64

13

1

 

 

295

TOTAL

491

275

46

8

22

11

853

Le Comité de coordination a veillé à prendre les mesures nécessaires pour favoriser la récolte ordinaire de semences. En fait, la classification des peuplements et des régions où se trouvaient des populations présentant un bon phénotype a été intensifiée en collaboration très étroite avec les deux organismes privés d'amélioration déjà mentionnés. Ces organisations ont non seulement procédé à des travaux de cet ordre pour leur propre compte, mais elles l'ont fait aussi à la demande du Comité. Un inventaire complet a été dressé pratiquement dans presque tout le pays. Cet inventaire fournit une assez bonne notion, encore qu'incomplète, des emplacements de nos meilleures sources naturelles de graines forestières. A tout le moins, les peuplements inférieurs et leurs habitats sont-ils délimités. La Société d'amélioration forestière appliquée, actuellement dirigée par M. Tore Arnborg, a dressé de nombreuses cartes de la Suède septentrionale en particulier, où se trouvent souvent représentées les grandes compagnies d'exploitation forestière.

Après 1945, des travaux très étendus de reboisement ont été entrepris dans le nord de la Suède, car la plupart des forêts vierges y avaient été exploitées. Toutefois, il était très difficile d'obtenir des semences acclimatées aux hautes altitudes en raison des très longs intervalles entre les années de production des semences utilisables. C'est pourquoi il a fallu entreprendre en Norrland la création de vergers à graines, la première phase étant les vergers à graines de clones et la seconde, après des tests de descendance, des vergers à graines d'arbres d'élite. Les semences produites au cours de la première étape peuvent être commodément récoltées chaque année dans les vergers à graines, qui sont bien situés du point de vue climatique. En moyenne, la qualité génétique des semences sera probablement meilleure que celle des graines naturelles et, ce qui ne compte pas moins, leur qualité physiologique sera supérieure.

Pour ces raisons, le Comité de coordination a développé son activité de manière à approvisionner aussi le Service forestier de l'Etat et les Conseils régionaux de conservation des forêts, tandis que les organisations privées s'occupaient principalement de mettre au point les vergers à graines des sociétés forestières et autres entreprises privées.

Le plan national de vergers à graines a été achevé dans le détail et le Comité a pu en commencer l'exécution matérielle. Chaque verger à graines a reçu un numéro d'identification; l'ordre des numéros était déterminé conformément à l'urgence de la production de semences. Le Comité a reçu d'autres subventions dont le total s'élève à ce jour à 3 millions et demi de couronnes suédoises (environ 700000 dollars).

FIGURE 26. - Pinus sylvestris greffés de 18 ans à Sundmo, dans le nord de la Suède.

On trouvera au tableau 10 la répartition des vergers à graines par catégorie de propriétaires et par essence selon le plan national. Les vergers à graines créés jusqu'ici s'étendent sur 500 hectares environ. Les plus anciens produisent déjà d'abondantes récoltes de graines.

L'amélioration forestière privée a été organisée en 1959 quand les deux organismes existants se sont amalgamés dans l'Association suédoise d'amélioration des arbres dont le directeur est M. Tore Arnborg et le directeur de recherches M. Helge Johnsson.

Il a été créé à cette occasion un fonds de 10 millions de couronnes suédoises (environ 2 millions de dollars): le revenu produit par 8 millions de couronnes (environ 1600000 dollars) est destiné à couvrir les dépenses de fonctionnement tandis que les 2 millions de couronnes restants ont été affectés au financement des tests de descendance dans les vergers à graines. Toutefois, cette somme ne suffit pas. On aura probablement besoin de 5 ou 6 millions de couronnes (1 à 1,2 million de dollars). Chaque plan de tests de descendance doit être approuvé par le Comité de coordination. Quant aux essais eux-mêmes, ils seront effectués par l'Association sauf un petit nombre d'entre eux qui ont été confiés au Département de génétique de l'Ecole supérieure des forêts.

En cas de floraison mâle insuffisante dans les jeunes vergers à graines ou dans les parcs à clones où ont lieu des croisements pour l'épreuve de la descendance, il peut être nécessaire de recueillir directement le pollen sur les parents. Or, cette opération est parfois irréalisable dans le cas des vergers à graines établis pour les grandes altitudes, où la floraison commence beaucoup plus tard que dans le verger lui-même. Cependant, comme il est possible de conserver le pollen pendant un ou deux ans sans qu'il perde de sa vitalité, on peut le recueillir en temps voulu sur le porte-graines et le conserver jusqu'à l'année suivante. L'Association d'amélioration des arbres a constitué une «banque du pollen» qui lui permet d'organiser ce travail conformément au programme d'hybridation envisagé pour les tests de descendance.

En ce qui concerne les conifères, le Comité de coordination a partagé le pays en zones définies par les espèces et par certains facteurs climatiques tels que l'altitude nord de la Suède et la pluviosité annuelle. Les séries de clones des vergers à graines représentent les zones de provenance. Les propriétés du bois de chaque arbre plus sont éprouvées avant que l'arbre soit admis dans la série de clones d'un verger à graines donné. Les frais d'essais sont pris en charge par le Comité. En outre, chaque emplacement proposé pour l'établissement d'un verger à graines est inspecté, avant son approbation, pour déterminer si le sol convient et si les arbres sont isolés de tout pollen étranger. Enfin, lorsque la série de clones a été composée en choisissant les meilleurs arbres plus disponibles dans la zone, le propriétaire du verger à graines reçoit gratuitement un plan complet. La plantation peut commencer dès que les greffes sont livrées. En collaboration avec l'Association d'amélioration des arbres, les employés du Comité sont toujours à disposition pour donner des consultations sur tous les détails de la gestion. L'association elle-même est souvent chargée sous contrat d'assurer la gestion des vergers à graines.

Les autres vergers à graines prévus dans le plan national, qui ne sont pas encore créés, doivent, en principe, être mis en place dans les 5 prochaines années. Si les délais sont respectés, les vergers à graines atteindront leur pleine production dans environ 25 ans. Alors la récolte totale de semences de conifères sera d'environ 15 tonnes par an. Il est probable que la Suède devra encore importer chaque année environ 3 tonnes de semences, principalement d'épicéas (Picea abies), du continent européen. Les besoins totaux du pays s'élèvent à quelque 25 à 30 tonnes par an. Il faudra donc récolter dans les peuplements naturels 7 à 12 tonnes de semences. C'est peu vis-à-vis des quantités récoltées lors des années de grosse production.

Jusqu'au moment où les récoltes de graines dans les vergers auront pris peu à peu un volume plus grand, il nous faudra tirer des peuplements naturels des quantités considérables de semences. Actuellement, il nous en faut en moyenne quelque 25 tonnes par an. Par la suite, il sera possible de ramener progressivement cette quantité à 10 tonnes environ. Ces chiffres font ressortir l'importance de la collecte des graines ordinaires. Il faut profiter pleinement des années où la semence est abondante et des moyens de stockage dont on dispose pendant l'intervalle entre deux années riches successives. En raison de la périodicité marquée des bonnes années à graines, la récolte des semences sur une grande échelle prend souvent le caractère d'une campagne, voire même d'une «ruée». Si bonnes que soient les intentions de l'acheteur de cônes, le ramasseur s'inquiète très peu des principes de la génétique et il cherche surtout à réaliser un gros profit. Il est difficile de mener à bien une bonne récolte de graines forestières.

Les directives mentionnées plus haut concernant le ramassage des graines conviennent encore, et il ne se produirait rien de trop grave s'il était possible de les appliquer dans le détail. Toutefois, l'expérience montre la difficulté que l'on éprouve à le faire. Et pourtant, sans les conseils régionaux de conservation des forêts, tout le système suédois de récolte de graines aurait pu se trouver à la merci de négociants sans scrupules. S'il est vrai que la production privée de semences et de plants n'a jamais été importante en Suède, il est vrai aussi qu'elle a toujours échappé à tout contrôle. Jusqu'en 1960, l'Etat subventionnait la production de graines et de plants des conseils régionaux. Maintenant, l'opération se fait entièrement sur une base commerciale. En 1961, a également été abolie la subvention qui payait les frais initiaux d'établissement des vergers à graines. Ces coûts, très élevés - par exemple pour l'achat de terrains, la préparation du sol et le greffage - sont maintenant imputés au débit du compte de production du conseil. Ces conditions faciliteront aux producteurs privés de semences et de plants la concurrence commerciale et il est vraisemblable, par conséquent, que leur production augmentera (voir figure 26 et tableau 11).

Dans un rapport officiel publié en 1958, concernant la forêt privée en Suède, on a analysé la nécessité d'une législation sur le commerce des graines et plants forestiers. En 1960, le gouvernement a donné pour instructions au Conseil national de la forêt privée de préparer un rapport sur le contrôle de qualité des semences et plants forestiers. Le Conseil national a présenté son rapport en mai 1962. Il proposait le vote d'une loi sur «la récolte des graines forestières et le commerce des graines et plants forestiers, etc.» (Loi sur les graines forestières).

Les amendements qu'il était jugé nécessaire d'apporter au système en vigueur visaient tout d'abord à faire appliquer plus précisément dans la récolte des graines ordinaires les principes de la génétique forestière et en second lieu à instituer un contrôle officiel de l'amélioration forestière commerciale.

TABLEAU 11. - Economie des vergers à graines

Investissement initial

Frais d'exploitation

Coût total col (5 + 7 + 8)

Achat

Divers


Total


Total à intérêt composé au

Moyenne annuelle


A intérêt composé au

Coût des essais de la descendance au

au terme de 50 ans


escompté a l'année 0


du terrain

des greffes

terme de 50 ans

terme de 50 ans

terme de 50 ans

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

4000

6000

1000

11000

78000

100

15000

18000

111000

15600

Valeur commerciale des graines de la 21e à la 50e années

Prix estimé en cour. suéd. par kg

Recettes à intérêt composé au terme de la 50e année

Recettes escomptées à l'année 0

300

252400

35500

200

168300

23700

130

109400

15400

100

84100

11800

NOTES:

1. Coûts totalisés à l'intérêt composé de 4 pour gent, production annuelle de graines: 15 kg par ha de la 21e à la 50e années. Il n'est pas tenu compte dos récoltes précédentes.

2. Tous les goûts et les recettes sont exprimés en couronnes suédoises par hectare.

3. Ce calcul théorique vaut uniquement pour la Suède.

Les dispositions principales du projet de loi sont les suivantes:

1. Les dispositions de la loi s'appliqueront seulement aux producteurs-commerçants en semences et plants forestiers. En sa qualité d'autorité de contrôle, le Conseil national de la forêt privée a le droit d'interdire la récolte de semences dans les peuplements ou secteurs de forêts apparemment médiocres. Il appartient au Conseil de désigner ces secteurs ou peuplements.

2. Toute personne ayant l'intention de vendre des semences et plants forestiers doit en demander l'autorisation au Conseil national.

3. La récolte des semences pour le compte d'un négociant agréé doit être contrôlée dans la zone forestière où la récolte a effectivement lieu. Des inspecteurs spéciaux seront désignés à cet effet. L'inspecteur est chargé de recueillir concernant les graines tous les renseignements nécessaires pour déterminer si elles peuvent être utilisées. Il doit placer dans les paquets de semences un certificat signé attestant ces renseignements et la quantité récoltée. Un sceau en plomb sera attaché (au paquet ou sachet). Copie des certificats sera remise au Conseil régional des forêts.

4. En sa qualité d'organisme de contrôle, le Conseil national est habilité à inspecter les magasins de vente de semences et les pépinières et à examiner les comptabilités de magasin concernant les semences et plants. Le négociant est tenu de comptabiliser les ventes de semences et de plants.

5. Tous les négociants en semences et plants forestiers sont tenus de se conformer aux directives du Conseil national de la forêt privée concernant le contrôle d'origine et de qualité des semences et plants forestiers.

6. Les semences provenant des vergers à graines et d'hybridations contrôlées sont appelées semences spéciales. Cette désignation ne peut être utilisée qu'avec l'autorisation du Conseil national.

7. Les fonctions exercées par le Comité de coordination de génétique et d'amélioration forestières l'ont été de façon très satisfaisante. La position d'autorité qu'il s'est acquise est remarquable et des raisons très puissantes militent pour le maintien de ce système à l'avenir. Mais le Comité n'a aucune garantie financière de durée. C'est pourquoi il est proposé dans le projet de loi de transformer le Comité de coordination en un Comité des semences forestières, institué par le gouvernement et dont la composition et les fonctions seraient pratiquement les mêmes que celles du Comité de coordination. On considère comme indispensable que le Conseil national de la forêt privée soit assisté d'un comité de cette nature pour prendre les décisions importantes concernant les graines forestières, les vergers à graines, les tests de descendance, etc. Il est proposé d'accorder au Comité des semences forestières une large autonomie, notamment en ce qui concerne toutes les questions scientifiques. Le personnel employé par le Comité de coordination pourrait aisément être absorbé par le Conseil national de la forêt privée.

FIGURE 26. - Vue d'un, verger à graines de Pinus sylvestris de 8 à 10 ans à Domsjöänget, dans le nord de la Suède, Mo et Domsjö AB.

FIGURE 27. - Fiche de contrôle d'arbres plus dans les essais de verger à graines et de clones.

FICHE DE CONTRÔLE D'ARBRE PLUS

Note de volume 16,2

Note de qualité
+ 2,0

Note totale 18,2

Espèce

Pin sylvestre

Numéro de l'arbre antérieur

Numéro national BD 4050

Province

Commune

Nom du propriétaire

Forestier de la forêt privée

Adresse du propriétaire

district forestier d'Etat

Unité d'aménagement

Localité

Latitude

Longitude

Altitude, m

Nombre de greffons2

Qualité des greffons2

Méthode de reboisement utilisée pour le peuplement

Recherches sur les graines

Greffage

Production de cônes

En parc à clones à

En verger à graines à


Age à hauteur d'homme

Arbres de comparaison

Arbre

N° 1198

N° 2206

N° 3192

N° 4187

Moyenne 195,75

plus 161

Facteurs du volume

Hauteur réelle1

19,8

19,0

21,6

16,2

19,15

23,9

Hauteur à l'âge de l'arbre plus

16,1

14,8

18,1

13,9

15,78

23,9

Diamètre à 1,30 m sur écorce en mm réel

325

338

309

306

319,50

369

Double épaisseur de l'écorce en mm

35

43

32

48

39,50

46

Diamètre à 1,30 m sous écorce en mm réel

290

295

277

258

280,00

323

Diamètre à 1,30 m sous écorce en mm a l'âge de l'arbre plus

236

231

232

222

230,25

323

Hauteur première branche verte1

10,0

12,6

6,7

10,00

4,6

 

Volume en dm3 sous écorce

387

350

417

298

363,00

950

Note de volume (V/V - 1) 10

-

-

-

-

-

16,2

Arbre sélectionné par

 

Pourcentage depuis la base de la couronne

Arbres de comparaison

Arbre plus

N° 1

N° 2

N° 3

N° 4

Moyenne

Facteurs de qualité

Circonférence en mm

50

558

688

435

609

572,50

638

Circonférence en mm

75

316

374

253

322

316,25

350

Circonférence en mm diamètre supérieur


765

795

653

742

738,75

705

Rayon de la cime1

50

2,5

2,7

1,5

2,0

2,18

1,3

Rayon de la cime1

75

1.4

1.8

0.9

1.2

1.33

1.0

Longueur des branches1

50

1.9

2.4

1.3

1.9

1.88

1.1

Longueur des branches1

75

1.3

1.7

0.8

1.1

1.23

0.8

Angle d'insertion des branches en degrés3

50

91

86

86

81

85.75

84

Angle d'insertion des branches en degrés3

76

76

74

76

68

73.50

64

Epaisseur des branches en mm3

50

37

54

24

41

39.00

29

Epaisseur des branches en mm3

75

30

46

17

29

30.50

22

Nombre de branches par verticille

50

2.5

2.0

2.0

2.5

2.25

2.0

Nombre de branches par verticille

75

2.0

1.5

1.5

2.0

1.75

2.0

Hauteur jusqu'à la première branche morte1


10.7

9.8

8.5

3.5

8.13

4.6

Note de qualité







+ 2.0

Hauteur de l'écorce en plateau1


3.5

3.5

4.5

4.0

3.88

4.0

Forme de la cime


large normal

large

normal

large


étroit

NOTES:
1 Mesuré en mètres avec une décimale
2 1, très mauvais; 2, mauvais: 3, passable; 4, bon; 5, très bon.
3 Voir tableau A2.

RENSEIGNEMENTS DIVERS:

Composition du peuplement: pin

%,

épicéa:

%,

bouleau

%;

Matériel sur pied

, Végétation du sol



Phénotype vérifié le 27 juin 1956


Comité de Coordination de génétique et d'amélioration forestières


Signé: E. ANDERSSON

Le projet de loi peut sembler rigoureux. On en a contesté plus particulièrement deux points: l'interdiction de récolte dans les peuplements médiocres et de mauvaise forme, et le contrôle direct sur le lieu de récolte. Le premier point, quoique pleinement justifié sur le plan national, pourrait, par le jeu d'un amendement, ne s'appliquer qu'à la récolte de graines en vue de la vente. Mais l'inspection dans la région même où a lieu la recolle est un point fondamental. Sans ce contrôle une incertitude régnera sur l'origine de la graine. Il ne sera pas trop coûteux car, de toute façon, la récolte de graines sur les coupes d'exploitation doit être abandonnée, et il faut concentrer les efforts sur des arbres sur pied dans des peuplements approuvés (figure 27). Par exemple la récolte de graines forestières sur arbres abattus dans un peuplement éclairci relativement jeune est en désaccord avec les principes de la génétique. Il apparaît nécessaire qu'il y ait un contrôle scientifique de l'amélioration des arbres forestiers et qu'en même temps des mesures soient prises par le gouvernement pour le rendre effectif.

La réglementation des importations et des exportations de graines et de plants forestiers revêt aussi de l'importance. Depuis 1949, toute importation de ces produits doit être autorisée par le Conseil national de la forêt privée. Celui-ci estime qu'il conviendrait d'imposer également une licence pour l'exportation des semences et plants forestiers. Malheureusement, des quantités considérables de semences forestières suédoises ont été vendues à des négociants étrangers puis réexportées à destination de différents pays où ces semences doivent être totalement inutiles pour les besoins de la production forestière. C'est là une pratique qui devrait être interdite dans tous les pays. L'importation de semences et de plants forestiers se fait en franchise de droits de douane. Les fournisseurs les plus importants de la Suède sont la Norvège, le Danemark, la République fédérale d'Allemagne, la Pologne et parfois la Finlande. Les possibilités de choix de bonnes provenances ont été bien améliorées depuis que les experts suédois ont approfondi ce problème. Grâce à la bonne volonté, à la collaboration et à l'organisation très efficace de la récolte et de la certification des graines dans les pays, la sélection des graines étrangères appropriées s'effectue maintenant sur la base de la confiance mutuelle.

Tous les efforts seront mis en couvre pour adapter la production de semences et de plants forestiers aux principes de la génétique forestière. A défaut d'une législation appropriée, l'opération présentera des difficultés. Quant à la question de savoir s'il y a lieu de promulguer une législation concernant le contrôle des semences et des plants forestiers, elle est encore à l'étude devant les instances gouvernementales.

Bibliographie

ANDERSSON, E., GUSTAFFSON, Å & JOHNSSON, H. 1951. Avkommeprövningen i skogsbrukets tjänst. Norrlands Skogsv. Förb. Tidskr., 4: 373-409.

JOHNSSON, H., ANDERSSON, E. & STEFANSSON, E. 1950. Förslag till program för anläggning av fröplantager. Svenska Skogsfören. Tidskr., 48: 188-205.

LANGLET, O. 1945. Om möjligheterna att skogsodla med gran och tall frö av ortsfrämmande proveniens. Svenska Skogsfören. Tidskr., 43.

LANGLET, O. 1957. Vidgade gränser för förflyttning av tall provenienser till skogsodlingsplatser i Norra Sverige. Skogen, 44: 319.


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