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Ecoles et facultés forestières

SECRÉTARIAT DE LA FAO

Quelques aspects de l'activité de la FAO dans les pays en voie de développement

L'enseignement et la recherche dans le domaine forestier ont, l'un et l'autre, comme il est naturel, une forte priorité dans le programme de travail de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO. La Conférence, organe directeur de la FAO, a décidé que celle-ci ne doit pas entreprendre elle-même de recherches, mais se borner à les organiser et à les coordonner. Sur ce point, l'Organisation compte beaucoup sur l'Union internationale des instituts de recherche forestière, organisme qui prend toujours plus d'ampleur. En ce qui concerne par contre la programmation, la création et le renforcement des moyens d'enseignement forestier, la Conférence de la FAO en a conservé la responsabilité directe pour la plus grande partie. A sa dernière session, tenue à Rome en novembre 1963, elle a estimé que la procédure suivie jusqu'à présent en la matière, à savoir la convocation occasionnelle d'un groupe d'experts de l'enseignement forestier, ne répondait plus aux circonstances. Elle a donc autorisé le Directeur général à établir un Comité consultatif FAO de l'enseignement forestier, comprenant des personnalités expérimentées qui seraient nommées par des Etats Membres ou Membres associés choisis par lui de manière à assurer une représentation adéquate des différentes régions du monde et des pays qui possèdent depuis longtemps des établissements pour la formation des cadres et des techniciens forestiers.

Le Comité consultatif de l'enseignement forestier

Les Etats Membres ont favorablement accueilli l'invitation qui leur était faite par le Directeur général de désigner des représentants au nouveau Comité consultatif, et c'est un bon présage pour l'établissement de liens étroits entre des établissements existant de longue date, la FAO et les institutions plus récentes, dans l'intérêt bien compris de l'enseignement forestier partout dans le monde.

Le Comité a tenu sa première session à Merida, au Venezuela, du 22 au 29 février 1964. Cette ville avait été choisie parce que c'était là que la FAO a réalisé un de ses premiers projets, l'Institut latino-américain de recherche et d'enseignement forestier, devenu maintenant autonome.

Beaucoup de membres du nouveau comité consultatif avaient déjà siégé au groupe d'experts. Celui-ci avait patronné des rencontres fructueuses entre administrateurs et scientifiques de renom du monde forestier et il avait fixé des normes et des principes fondamentaux qu'observe fidèlement la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO. Ce groupe avait tenu trois réunions spéciales: en 1956 à Oxford, au cours du douzième Congrès de l'UIIRF; en 1960 à Seattle, au cours du cinquième Congrès forestier mondial; enfin en 1961, à Vienne, à l'occasion du troisième Congrès de l'UIIRF. Quelques-uns de ses membres s'étaient réunis au Siège de la FAO à Rome, en 1962.

Des membres du groupe avaient collaboré avec le Secrétariat de la FAO au travail de préparation et au rassemblement de la documentation nécessaire pour la deuxième édition d'un Répertoire mondial des établissements d'enseignement forestier, qui a été publié ensuite par les soins de la Société des forestiers américains. Ils ont aussi contribué à l'achèvement d'une seconde édition de l'ouvrage, La recherche forestière: répertoire mondial des institutions de recherche sur les forets et les produits forestiers, que la FAO a publié en 1963 en collaboration avec l'UIIRF, comme numéro 11 de la série des publications forestières diverses.

Les commissions forestières régionales de la FAO, elles aussi, sont désireuses de collaborer activement avec le Comité consultatif à l'organisation de l'enseignement forestier dans chaque région. En Amérique latine, les besoins et les lacunes ont été évalués par un groupe consultatif régional constitué au titre du Programme élargi d'assistance technique de la FAO. Ce groupe a maintenant terminé sa tâche. La Commission des forêts pour l'Amérique latine continue à encourager la préparation de manuels d'enseignement et de matériel didactique en langue espagnole.

II y a trois ans, la Conférence de la FAO a approuvé un programme spécial d'enseignement et de formation professionnelle agricoles en Afrique. A ce titre, deux consultants de l'enseignement forestier ont été nommés en 1963 avec mission d'examiner la situation actuelle et de fournir des avis touchant l'organisation de systèmes appropriés d'enseignement et de formation en matière de foresterie dans cette région, compte tenu des besoins probables en main-d'œuvre. L'un d'eux s'est occupé des pays d'expression anglaise, l'autre des pays d'expression française. On trouvera dans ce numéro d'Unasylva des extraits du rapport du premier de ces experts, M. J. Q. Williamson.

Jusqu'à présent, l'effort de la FAO pour développer et perfectionner l'enseignement forestier s'est concentré sur le Proche-Orient, l'Afrique et l'Amérique latine, mais il va falloir s'occuper davantage de l'Asie et de l'Extrême-Orient à l'avenir. La Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique a proposé, à l'une de ses dernières sessions, que l'on organise vers la fin de 1965 une réunion régionale sur l'enseignement forestier et peut-être sur la recherche, afin de donner aux directeurs d'établissements d'enseignement forestier des pays de la région et aux membres du Comité consultatif FAO de l'enseignement forestier l'occasion de confronter leurs vues. Beaucoup de ces pays possèdent depuis longtemps, parfois depuis plus d'un siècle, des écoles et facultés de foresterie et des instituts de recherche forestière. Mais il y a encore des lacunes à combler. Il est intéressant de noter à cet égard qu'en Australie, l'école de foresterie devient une faculté de l'Université de Canberra et que la Nouvelle-Zélande aura de nouveau une école de foresterie à l'Université de Canterbury à Christchurch.

Le Comité consultatif de l'enseignement forestier a l'intention de tenir sa deuxième session plénière au cours du sixième Congrès forestier mondial qui aura lieu à Madrid en juin 1966. Un des principaux thèmes du Congrès lui-même sera d'ailleurs «Le cadre institutionnel du développement forestier», et ce sera une excellente occasion pour examiner dans une assemblée internationale les aspects les plus récents du développement de l'enseignement et de la recherche dans le domaine forestier.

Les pays neufs, première préoccupation du Comité

On trouvera dans ce numéro un article de M. Hardy L. Shirley, Président du Comité consultatif FAO de l'enseignement forestier, sur l'organisation de l'enseignement forestier supérieur dans les pays en vole de développement, ainsi qu'un article de M. J. W. B. Sisam, de Toronto, membre de ce même comité, sur l'établissement d'un programme de base pour l'enseignement forestier universitaire.

On estime que les programmes des nouvelles facultés de foresterie devraient comprendre les questions suivantes:

1. Politique et programmation forestières nationales et régionales, la foresterie dans les programmes d'utilisation des terres et la planification nationale; législation et administration forestières.

2. Ecologie, botanique et pathologie forestières, protection, sylviculture, boisement, foresterie de plantation.

3. Conservation et aménagement des ressources naturelles (aménagement des bassins versants, des parcours et de la faune sauvage).

4. Dendrométrie et prospections.

5. Aménagement forestier, économie de l'exploitation commerciale de la forêt, évaluation des ressources forestières.

6. Génie forestier et opérations d'abattage et de débardage.

7. Utilisation de la forêt, technologie du bois (physique et chimique), industries forestières primaires (techniques).

8. Economie forestière; statistiques de la production, du commerce et de la consommation des produits forestiers; tendances et perspectives du bois d'œuvre; industries forestières (économie), commercialisation.

C'est surtout pour des projets relatifs à l'enseignement universitaire que les Etats Membres ont jusqu'ici demandé l'appui du Fonds spécial des Nations Unies pour le développement économique (FSNU) et du Programme élargi d'assistance technique, deux sources d'aide internationale qui doivent fusionner prochainement. Il faudrait à l'avenir s'occuper davantage de l'enseignement technique (niveau moyen), en matière de forêts et de produits forestiers, de l'enseignement forestier post-universitaire et des rapports entre les études post-universitaires et la recherche.

Il est deux problèmes que la FAO ne devrait pas négliger dans ses travaux futurs, à savoir: 1° la meilleure manière de dispenser aux pays neufs des connaissances scientifiques et techniques modernes en matière de foresterie et d'industries forestières, et 2° l'adaptation à apporter à ces connaissances pour obtenir les meilleurs résultats.

Des recherches ultérieures sur les méthodes d'évaluation des besoins de main-d'œuvre dans la foresterie, les industries forestières et les domaines connexes deviennent de plus en plus nécessaires à la planification rationnelle de l'enseignement et de la recherche. M. T. François, ancien chef de la Sous-division des politiques forestières de la Division des forêts et des produits forestiers de la FAO, entreprendra des travaux sur la question, en mettant à profit, espère-t-il, l'expérience acquise à cet égard dans d'autres secteurs de l'économie par l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Ce qu'il faut, c'est établir des estimations véridiques des besoins de main-d'œuvre dans l'immédiat et à long terme, en tenant compte de divers facteurs: plans de développement et tendances probables de l'expansion du secteur forestier, mesure dans laquelle les administrations publiques et les entreprises privées sont prêtes à employer des forestiers de formation universitaire ou technique, utilisation future de la forêt comme moyen de protection et contrôle des zones parfois très vastes de «no man's land» qui dépendent souvent des services forestiers.

A.G.F.


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