UNE CONFÉRENCE sur le développement des indus tries de la pâte
et du papier en Afrique et au Proche-Orient, organisée en commun par
la FAO, les Nations Unies et la Commission économique pour l'Afrique
(CEA), s'est tenue au Caire (République arabe unie du 8 au 18 mars 1965.
Cent soixante-deux délégués des gouvernements et experts
venus de 42 pays y ont assisté
L'importance immédiate de cette réunion tient au rôle fondamental que le papier est appelé à jouer dans le développement économique et social des pays d'Afrique et du Proche-Orient.
Selon les estimations de la FAO la consommation de papier dans ces régions passera d'environ 1 million de tonnes en 1960 à environ 4 millions de tonnes en 1980. Beaucoup de pays de la région importent déjà une grande partie ou même la totalité de leurs besoins de papiers. Pour accroître ces importations, il faudra dépenser beaucoup de devises. L'une des premières conclusions auxquelles la Conférence a abouti est qu'une fraction aussi importante que possible de la demande future devra être couverte par la production régionale. Il faut pour cela accélérer l'implantation des nouvelles industries papetières.
D'après l'expérience acquise dans d'autres régions, il suffit souvent de commencer à fabriquer du papier et du carton dans le pays pour que la demande augmente rapidement. La Conférence a donc estimé que la consommation future de papier et de carton dans cette partie du monde dépassera peut-être de beaucoup les estimations actuelles des besoins.
Les ressources régionales de matières premières fibreuses peuvent alimenter une expansion considérable de la production de pâte; elles pourraient être encore développées pour aider à satisfaire la demande du reste du monde dont l'essor est rapide. Depuis quelques années, beaucoup de gouvernements d'Afrique et du Proche-Orient étudient les possibilités économiques d'exploiter leur potentiel de matières premières. Certains pays sont même allés plus loin en établissant systématiquement des plantations de bois destinées à alimenter des projets d'usine précis. L'utilisation de matières premières fibreuses autres que le bois, notamment la bagasse, a également fait des progrès intéressants.
La Conférence a clairement reconnu que la planification du commerce et du développement industriel dans le secteur de la pâte et du papier ne peut se faire isolément, mais doit être étroitement lice à la politique générale en matière de commerce et de développement. Le développement des échanges intrarégionaux de pâte et de papier appelle non seulement la suppression des barrières douanières et autres obstacles au commerce, mais aussi la coordination de la planification industrielle, ce qui pourrait impliquer la négociation d'accords entre pays en vue d'échelonner les plans de développement de l'industrie de la pâte et du papier et de faciliter la spécialisation de la production.
Considérant le problème de la capacité des usines par rapport à la dimension du marché, aux ressources en matières premières, etc., la Conférence a conclu que la plupart des fabriques de pâte et de papier destinées à approvisionner les marchés locaux ou régionaux seraient de dimension relativement réduite par rapport aux usines récemment créées dans les pays industrialisés. Toutefois, les papeteries dont la production serait destinée à l'exportation devront avoir des dimensions beaucoup plus importantes.
Les participants à la Conférence ont témoigné un intérêt particulier à l'égard du progrès des procédés de raffinage, mi-chimiques, mécano-chimiques et mécaniques.
Ces procédés conviennent particulièrement aux petites usines et semblent en outre offrir de grandes possibilités d'augmentation de la résistance et du rendement pour les pâtes fabriquées à partir de matières premières fibreuses autres que les résineux.
La Conférence a recommandé aux gouvernements des Etats Membres de prendre les mesures suivantes:
- Préparation d'études de préinvestissement en vue de déterminer le coût et les possibilités d'exploitation économique des fibres et autres ressources;- Choix des emplacements convenant pour la création d'usines et préparation d'études sur les possibilités de réalisation de certains types et certaines dimensions d'usines pour chacun de ces sites;
- Elaboration pour l'industrie de la pâte et du papier de plans de développement s'inscrivant dans le cadre des plans de développement d'ensemble et en particulier des plans de développement de l'infrastructure, des moyens de communication, de l'énergie, de l'adduction d'eau, etc.;
- Coordination des plans de développement se rapportant à ce secteur de l'industrie et à l'infrastructure nécessaire, en particulier au réseau de communication régional.
La Conférence a invité le Directeur général de la FAO et le Secrétaire exécutif de la CEA à étendre et à coordonner leurs programmes relatifs à l'industrie de la pâte et du papier afin d'offrir aux gouvernements des Etats Membres de la région une assistance plus efficace.
