Document Technique No7
La Vulgarisation de la Pisciculture en République Centrafricaine

Table des matières



V. M. DECEUNINCK
CONSEILLER TECHNIQUE PRINCIPAL
PROJET PNUD/FAO CAF/80/002
BANGUI (R.C.A.)
Mai 1982

Programme des Nations Unies
pour le développement
 Organisation des Nations Unies
pour l'Alimentation et l'Agriculture
PNUD FAO

R E S U M E

La Pisciculture en République Centrafricaine a débuté en 1952 en même temps que dans plusieurs autres Pays en Afrique Centrale.

Après avoir connue des hauts et des bas la pisciculture fut relancée par un projet régional PNUD/FAO en 1968 et lui-même succédé par 3 projets PNUD/FAO nationaux. Ces projets ont développé successivement la recherche et puis l'application des résultats de cette recherche par le développement de la vulgarisation ainsi que la remise en état de stations piscicoles. Pour assurer la continuité de la pisciculture, le troisième projet, un projet global, fut chargé en 1980 de rendre les 3 stations piscicoles principales autofinancées, d'intégrer toutes les activités de la pisciculture et d'organiser le service de la pisciculture.

En 1982 la vulgarisation encadre 6.488 pisciculteurs avec 7.845 étangs. Le poisson produit actuellement est essentiellement le Tilapia nilotica. A l'avenir le Clarias lazera sera introduit progressivement dès que l'écloserie aura atteint son régime de croisière.

Les stations piscicoles principales expérimentent actuellement l'élevage associé pores-poissons et canards-poissons en vue de le vulgariser.

Pour améliorer davantage l'impact de la vulgarisation de la pisciculture en République Centrafricaine et pour mieux juguler les difficultés rencontrées par les pisciculteurs, le personnel suit des séances de formation et de recyclage. Le départ des experts internationaux à la fin de 1984 laissera la vulgarisation de la pisciculture entre les mains des homologues nationaux bien formés.

Bangui 1982



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TABLE DES MATIÉRES

1. HISTORIQUE

1.1. Début de la Pisciculture

1.2. Projets le Relance

2. DESCRIPTION DE L'INFRASTRUCTURE EN PLACE

2.1. Les stations piscicoles principales

2.2. Les stations seeondaires ou Sous-stations piscicoles

3. LE SERVICE DE LA PISCICULTURE

3.1. Structure mise en place par le projet

3.2. Structure d'avenir du Service de la Pisciculture

4. LA VULGARISATION

4.1. Les Facteurs humains

4.1.1. Les Pisciculteurs

4.1.2. Le personnel du Service de la Pisciculture

4.1.3. La Formation

4.2. Les Facteurs techniques

4.2.1. Le Poisson

4.2.2. Les Etangs

4.2.3. L'Alimentation

4.2.4. La Pisciculture associé à l'Elevage

4.2.5. La Destination du Poisson produit

4.3. L'Impact de la Pisciculture sur la Population

4.4. Justification de la Rentabilité du Projet global.

5. CONCLUSIONS

6. RECOMMANDATIONS

7. BIBLIOGRAPHIE

8. ANNEXES

1. HISTORIQUE

1.1. Début de la Pisciculture

Introduite en 1952 en même temps que dans plusleurs autres Pays de l'Afrique Centrale (Congo, Gabon, Cameroun, ZaIre, etc…) et ce en vue d'améliorer la nutrition de la population, la pisciculture a connu des hauts et des bas en République Contrafricaine De 1953 à 1958 le Pays fut doté d'une infrastructure piscicole fort importante pour soutenir la vulgarisation : plusleurs stations piscicoles principales et une vingtaine de stations secondaires. Le succès de la vulgarisation de cette époque de la pisciculture atteint son apogée vers 1958 avec 12.000 à 20.000 étangs appartenant aux pisciculteurs ruraunt ou des environs immédiats des grands centres. Cet engouement n'a toutefois pas duré longtemps et dès 1959 le déclin s'amorça comme dans d'autres pays en Afrique Centrale et ce pour des raisons diverses.

Les paysans déçus ont quasi partout abandonné la pisciculture en masse dans les années soixante.

1.2. Projets de Relance

a) Projet régional PNUD/FAO (1968–1978)

Les obstacles majeurs au développement piscicole ayant été identifiés, c'est-à-dire le manque de cadres et la connaissance insuffisants des techniques appropriées. projet recouvrait 4 pays (la République Centrafricaine, le Congo, le Cameroun et le Gabon) dont la pisciculture était dans le même état et avait comme objectifs principaux la formation et la recherche piscicole.

Les résultats ne se firent pas attendre dans le domaine de la formation et la recherche au Centre Piscicole de la Landjia en République Centrafricaine. Cette recherche améliora l'élevage du Tilapia nilotica, poussa la production de 1–2 T/ha/an à 4–10 T/ha/an et dégagea une méthode de reproduction artificielle de Clarias lazera espèce originaire de l'Oubangui.

b) Projet National PNUD/FAO 1978 – 1979.

Après le projet régional chaque pays membre de ce projet continua le développement de la pisciculture au niveau national.

La République Centrafricaine favorisa la vulgarisation dans une action divisée en 2 phases phase 1 (1973–1976): lancement de la vulgarisation de la pisciculture de Tilapia nilotica phase II : consolidation de l'action de vulgarisation avec une assistance accrue, celle du FENU et de l'UNICEF. (1976 – 1979) Les résultats de ce projet furent l'intensification de la formation et l'organisation d'un service de vulgarisation : mise en place de Moniteurs et d'Animateurs, remise en état de stations piscicoles. La vulgarisation réussit à porter le nombre de pisciculteurs de 913 en 1976 à 3.300 en 1979 pour 4.300 étangs pour une surface de 5.400 ares. Gràce au fonds FENU 2 grands étangs de barrage furent aménagés et des stations piscicoles consolidées Quelques essais de pisciculture artisanales furent tentés.

Le projet prépara le document de projet de la création d'une écloserie de Clarias lazera à la station de la Landjia (finàncement conjoint FED/Pays-Bas).

c) Projet des Volontaires du Corps de la Paix/USAID (1974–1979)

Depuis 1974 et parallèlement aux efforts du PNUD/FAO les Volontaires du Corps de la Paix/USAID en conduit une action de rehabilitation et de création de nouvelles sous-stations piscicoles et ont favorisé la vulgarisation pisclcole. A la fin de 1979 plus de 1.450 pisciculteurs avec 1.835 étangs étaient encadrés par ce projet.

Les efforts conjoints des projets précités ont laissé une infrastructure piscicole nationale avec son personnel national en place, un nombre important de stations piscicoles réouvertes, plus de 4.700 pisciculteurs individuels avec plus de 6.000 étangs de plus de 7.300 ares de superficie installés dans le pays.

Le Gouvernement de la République Centrafricaine a demandé à ce moment-là au PNUD/FAO de consolider toutes les actions précédantes dans un projet global qui superviserait toutes les actions piscicoles principales pour permettre au Gouvernement de soutenir le développement de la pisciculture avec seulement la vulgarisation comme charge budgétaire.

La possibilité de cet autofinancement fut demontré par une analyse économique effectuée à charge du projet PNUD/FAO (2è phase).

d) Projet global PNUD/FAO de la vulgarisation piscicole et de l'autofinancement des stations piscicoles principales.

Ce projet commença en 1980 par une phase préparatoire d'un an pendant laquelle le document de projet global serait élaboré et les différentes sources de financement seraient rassemblées : PNUD/ FAO, UNICEF, USAID, FENU et Gouvernement. Le projet durerait jusque fin 1984. Les objectifs étaient formulés comme suit :

Entre temps le projet doit mettre le service piscicole sur piscicoles doit continuer la recherche appliquée dans les méthodes de pisciculture de Tilapia nilotica et de Clarias lazera ainsi que les élevages associés (pores poissons, canards-poissons)

En vue de permettre la promotion de la pisciculture du Clarias lazera le projet est chargé d'exécuter le projet FED/Hollande de la construction et de la gestion d'une écloserie à la station de la Landjia.

En 1982 et ce malgré le retard considérable du FEAU dans la participation soit le financement de l'equipement de projet en matériel roulant et en matériel de chantier pour la remise en état des stations, le projet est en veie de réaliser ses principaux objectifs à un rythme différent de ce qui etait prévu à origine la vulgarisation se développe et le service de la pisciculture est en voie de creation, l'autofinancement des stations est en voie de réalisation suite à des remises en état effectuées malgné le manque de machines et de matériel roulant en bon état de nouvelles sousstations sont en construction, l'éelosorie est construite et fonctionne ainsi que l'électrification de la station de la bandjia exécutée, la formation est entamée suite d'un expert-associé. Seul le crédit à la pisciculture artisanale pas en core débuté par marque d'un bailleur de fonds.

2. DESCRIPTION DE L'INFRASTRUCTURE EN PLACE

2.1. Les stations piscicoles principales

2.1.2. Station de la Béngué à Bambari

Cette station a une superficie totale de 3,5 Ha, dont 3,2 Ha d'étangs de production (poisson de consommation et d'alevinage) et le reste sont des étangs de recherche appliquée (Clarias lazera, Tilapia nilotica, Heterotis niloticus).

L'aménagement de cette station est relativement récent et les travaux de réfection les plus importants se résument à la construction d'une nouvelle porcherie et à la reconstruction d'une ancienne porcherie. Des réfections de bâtiments sont à faire.

Le potentiel de production de cette station est estimé à 8T par an de Tilapia nilotica, ainsi que des porcs de l'élevage associé.

2.1.3. Station de la Paya à Bouar

Cette station est la plus petite des 3 stations principales. Elle a une superficie d'environ 1,5 Ha en pratique totalement utilisée à la production de poisson de consommation et d'alevins. Des observations sont faites sur le Clarias lazera, Tilapia nilotica et les Cyprinus carpio. La réfection de cette station se résume à l'aménagement déjà terminé de 2 étangs, des travaux de rectification du cours d'eau, la Paya qui alimente la station et des réparations aux bâtiments.

Le potentiel de cette station est de 6T de poisson de consommation et d'alevins

2.2. Les Stations secondaires ou sous-stations piscicoles

La Paya compte 18 stations piscicoles secondaires variant de 7 à 50a de superficie et qui contribuent à la production d'alevins. Leur production sert d'appoint aux stations piscicoles principales et leur existance sert de modèle et d'exemple aux pisciculteurs. Elle sont également la base de travail et parfois la résidence des moniteurs piscicoles.

La plupart de ces stations ont été bien amenagés à l'origine, mais ils nécessitent maintenant queiques travaux de réfection. Certains de ces travaux sont en cours ou sont déjà effectués.

Pour couvrir les besoins de certaines régions mal desservies par le réseau des sous-stations deux nouvelles stations sont en voie d'aménagement une à Alindao et une à Baoro.

3. LE SERVICE DE LA PISCICULTURE

Parallélement à un chef de service de la Pêche, l'Administration des Eaux et Forêts vient de mettre on piace un Chef de Service de la Pisciculture dépendant du Directour des Eaux. Pêches et Pisciculture, qui dépend lui même hiérareniquement du Directeur Général des Eaux et Forêts, du Secrétaire Général et du Ministre du Département

Cette mise en place d'un Chef de Service de la Pisciculture démarre une opération d encadrement par le Gouvernement qui reprendra entièrement la structure laissée en place après la fin du projet global PNUD/FAO soit à partir du ler Janzier 1985

3.1. Structure mise en place par le projet

La zone à pisciculture de la République Centrafricaine couvre grosso-mode 10 des 14 Préfectures du Pays. Les 4 Préfectures non recouvertes sont soit désservies amplement par la pêche, soit très peu peuplées ou réservées au développement de la faune (voir carte en annexe).

Le projet a décentralisé son activé en créant e zones piscicoles : la zone centrale avec base la station piscicole de la Landjia, la zone orientale avec base la station de la Béngué à Bambari et la zone occidentale avec base la station de la Paya à Bouar.

La Direction (Conseiller Technique Principal Co-Directeur. Expert en Vulgarisation et Expert en Pisciculture) du projet a ses bureaux à la station de la Landjia pour des raisons de facilité d'appui logistique de contact avec les besoins réels de la pisciculture et aussi parce que cette station nécessite des travaux de réfection et d'investissement importants qui nécessitent des contacts fréquents avec la direction de la station (voir tableau 1).

Chaque station principale est dirigée conjointement par un Chef de station national et un expert international qui sont responsables de la station et de sa zone.

A l'intérieur de chaque zone oeuvrent 20 moniteurs piscicoles (agents du Gouvernement) et environ 80 animateurs ces derniers seulement en place depuis 1978. des animateur ne sont pas des agents du Gouvernement mais des pisciculteurs confirmés qui sont choisis pour leur savoir faire et leur ascendant sur le milieu des pisciculteurs. Ils sont indemnisés grâce à un fonds UNICEF pour l'aide qu'ils apportent à La pisciculture. D'assistance de l'UNICEF est acquise jusqu'en 1988. Après 1983 et si l'aide de l'UNICEF ne peut plus être octroyée, le projet compte sur l'effet que la vulgarisation aura dejà eu sur les pisciculteurs et sur l'engouement de la population pour la pisciculture et il continuera la vulgarisation rien qu'avec les moniteurs piscicoles. D'autre part il peut être espéré qu'une partie des animateurs continuera à donner l'exemple dans la pisciculture et a jouer un rôle d'animateur.

3.2. Structure d'avenir du Service de la Pisciculture

A la fin du projet global le service de la pisciculture reprendra toutes les activites du projet. Le chef de service de la pisciculture reprendra les activités de la Direction du projet qui disparaîtra entièrement. Les Chefs des Stations resteront seuls à diriger leur station autofinancée et la vulgarisation de leur zone avec les moniteurs piscicoles restés en place. Il est a souligner que l'autofinancement des stations implique une gestion financière très rigide des stations en écartant toute dépense superflue et aussi sans tenir compte des traitements des agents du Gouvernement (Chef de station, moniteurs, commis) et des dépenses de la vulgarisation (moyens de transport, carburant, etc…). Ces charges financières tout comme les frais de la vulgarisation à l'intérieur des zones (traitements des moniteurs, des frais de recyclages, mise à disposition de moyens de transport, le carburant etc) devront être supportés par le budget du gouvernement.

Géré de cette façon et par le personnel national qui aura été formé par le projet, le service de la pisciculture sera capable de faire perdurer la pisciculture dans le milieu rural.

Si des problèmes techniques particuliers surgissent, le service pourra faire appel à des consultants pour chercher une solution à ces problèmes. A titre d'exemple : Clarias lazera, élevage associés, gestion d'un crédit piscicole en faveur du développement de la pisciculture artisanale, commercialisation du poisson, etc…

4. LA VULGARISATION

4.1. Les Facteurs humains

4.1.1. Les Pisciculteurs

Ayant atteint le nombre de 6.483 en 1982 avec 7.845 étangs, les pisciculteurs (hommes et femmes) constituent une fraction non négligeable de la population rurale ou suburbaine de la République Centrafricaine. Elle fait parler d'elle et manifeste avec fierté sa qualité de propriétaire d'un ou de plusieurs étangs. C'est l'effet de la vulgarisation piscicole dans toutes les formes qui a touche cette population depuis le début de la pisciculture (1953), mais surtout depuis 1968 avec une forte accélération pendant la période 1975–1980. Actuellement on constate une augmentation annuelle de leur nombre de ± 10% (voir tableaux II, III et IV).

Les pisciculteurs sont dans le milieu rural essentiellement des cultivateurs ou des fonctionnaires et des ouvriers à proximité des centres urbains. La superficie moyenne de leur étangs dépasse légèrement un are. Leur engouement pour la pisciculture a été tellement important que pratiquement tous les sites propices à proximité des grands centres ont été occupés entièrement et même au délà de leur potentiel, ce qui a donné lieu à la création de bassins alimentés par la nappe phréatique. Ces bassins sont exploités pendant la saison des pluies et à sec pendant une partie de la saison sèche.

Ce sont pratiquement partout les hommes qui aménagent l'étangs. Rares sont les cas où c'est une femme qui l'a aménagé seule. D'habitude c'est l'homme qui est à l'origine du choix du bassin, creuse l'étang et s'arrange pour avoir des alevins. A certains endroits c'est la femme qui s'occupe entièrement de la gestion de l'étang (alimentation des poissons, vidange, destination de la production) Dans beaucoup de cas toutefois c'est l'homme qui se charge de toute la gestion. La vulgarisation s'adresse par conséquent essentiellement aux nommes mais l'intérèt que portent aussi les femmes à la pisciculture amène la vulgarisation a s'intéreiser égaiement a elles. La gestion des etangs n'est pas sans problèmes pour les pisciculteurs et favoriser la solution de ces problèmes est lose facto améliorer le résultat de la vulgarisation.

Il s'agit du braconnage grand fléau dont beaucoup de pisciculteurs se plaignent. organisent des tours de garde ou assurent eux-mêmes le gardiennage, lis posent des obstacles dans les étangs pour empècher l'usage de filets etc… Ce fléau reste un des handicaps importants du développement de la pisciculture. La même difficulté existe dans les stations piscicoles malgré les gardiens, les grillages et l'éclairage dans le cas de la station piscicole principale de la Bandjia.

-   du mauvais enoix du site et l'aménagement insuffisant des étangs. Si les sites ne sont pas irrécupérables le service de la vu' arisation réorience le travail des pisciculteurs.

-   de la difficulté de la part des responsables de la vulgarisation de contacter les pisciculteurs et vice versa. Ce sont les vulgarisateurs qui font l'effort pour rencontrer les pisciculteurs. Ils sont répartis dans les zones piscicoles pour pouvoir contacter tous les pisciculteurs (voir tableau II.).

-   de la qualité du travail fourni par les responsables de la vulgarisation au niveau du serrain. Les cycles de formation et les recyclages sont là pour parfaire la formation des vulgarisateurs.

4.1.2. Le Personnel du Service de la Pisciculture

Jusque maintenant le projet global PNUD/FAO s'identifie au service de la pisciculture et se charge de la vulgarisation de la pisciculture qu'il remettra sans modification à l'administration gouvernementale par le simple retrais des experts internationaux à la fin de 1984 (voir tableau II).

a)   La Direction

Le Chef de Service devra être mobile pour pouvoir vivre en contact permanent avec le personnel de terrain. En faveur du maintien de ce contact il gèrera son service à partir de la station piscicole de la Landjia comme le fait actuellement la direction du projet.

Pour être à même de prendre la relève du projet avec efficacité dans le domaine de la vulgarisation il est nécessaire qu'il ait été formé dans cette branche par le projet, qu'il soit jeune et dynamique et de préférence qu'il ait une formation universitaire avec une spécialisation en pisciculture. Le rang de Chef de Service à l'Administration Gouvernementale se trouve au niveau du fonctionnaire débutant avec un grade universitaire où il peut faire preuve de ses capacités. Son choix judicieux est un gage de réussite de l'action de la vulgarisation piscicole.

b)   Les Chefs de Station Piscicoles Principales

Le Chef de Service est assisté directement par les 3 Chefs des 3 stations piscicoles principales qui gèrent chacun à partir de leur station une des 3 zones piscicoles du pays.

Chaque Chef de station est responsable de la bonne marche de la vulgarisation dans sa zone. Tout comme le Chef de service ils devront avoir une formation universicaire et une spécialisation en pisciculture. Le rythme auquel les universitaires de cette formation sortent maintenant à l'Institut Supérieur du Développement Rural (ISDR) de M'BaIki permettra de le réaliser pour les 3 stations. Actuellement c'est déjà le cas à la Landjia. Les deux autres stations sont dirigées par des fonctionnaires des Eaux et Forêts compétents ayant suivi des cycles de formation et ayant une solide expérience pratique en pisciculture. Un aspect particulier de la formation pratique en technique piscicole des Chefs de station consiste dans le fait qu'ils sont appelés à assister l'expert international aux cravaux de réfection des stations entrepris par le projet en vue d'assurer l'autofinancement de ces stations.

c)   Les Moniteurs Piscicoles

Les Moniteurs piscicoles qui sont des agents du Gouvernement constitueront la structure de base de la vulgarisation en milieu rural du service de la pisciculture du gouvernement. Pour le moment ils sont au nombre de 20 et sont répartis dans les zones de pisciculture suivant le nombre de pisciculteurs sur place et suivant la situation des sous-stations piscicoles. Les quelques sous-stations qui n'ont pas encore de moniteur a demeure devraient en recevoir un avant la fin du projet.

Le rôle important du moniteur piscicole est d'être l'intermédiaire entre la station piscicole principale de son ressort et les pisciculteurs à tous les points de vues :

Les moniteurs piscicoles sont à l'origine des agents du service des Eaux et Forêts qui ont suivi une formation pratique en pisciculture à la Landjia. Leurs connaissances sont suffisantes pour assurer correctement la tâche qui leur a été impartie.

Pour assurer leurs déplacements à l'intérieur de leur rayon d'action ils sont munis d'un vélomoteur ou certains d'une mobylette légère.

d)   Les Animateurs Piscicoles

Appelés à l'origine “encadreurs piscicoles” ce qui aurait pu faire croire à des assistants des moniteurs piscicoles, le projet global a préféré donner le nom de animateur piscicoles, à ces vulgarisateurs.

de formation piscicole de faut aussi ajouter à consideraient au dépact conflaient des correspondantes.

les animateurs piscicoles que le projet global les actuellement sont en environs immediats. Pour les encourager dans les indemniser de leur temps passé à une prime mensuelie qui correspond plus moitié d'un manoeuvre à facilités par la miso à leur disposition .

en grande partie grâce à de ces animateurs que pisciculture se développe en milleu rural. Ils sont actuellement au nombre de 80 et la plupart cost oux-mêmes de pisciculteurs. Par ce fait. Leur sectaur même aorès la fin de de leur indemnité.

4.1.3. La Formation

La formation du personnel d'encadrement se fait en grande partie en déhors du projet.

Pour la formation des cadres subalternes, le projet qui joue seul le rôle de formation:

a)   Personnel d'encadrement

Les responsabilités de cette fonction exigene une formation au niveau d'ingénieur et une spécialisation postérieure en pisciculture.

C'est l'ISDR de M'Baïki qui assure la formation au niveau d'Ingénieur. Les cours de pisciculture de la 3ème année de ces études sont organises à la station de la Landjia par le personnel du projet. Plusieurs étudiants font leur stage sous la supervision du même personnel. La spécialité postuniversitaire se fait au Centre Régional Africain d'Aquaculture de Port Harcourt au Nigéria ou 3 titulaires ont déjà obtenus une bourse et terminé le cycle complet, ou ailleurs.

b)   Personnel subalterne

-   Les Moniteurs Piscicoles

La formation de moniteurs piscicoles doit être poursuivie pour assurer la présence d'éléments dynamiques dans la vulgarisation. La formation en pisciculture d'agents forestiers qui oeuvrent dans le service forestier ne donne guère de résultat parce que ces agents sont trôp absorbés par d'autres occupations, ne reçoivent pas de directives les poussant à favoriser la pisciculture et ne sont surtout pas indiqués comme vulgarisateurs par le caractère répréssif de leur activité de gardes forestiers.

La formation piscicole donnée aux agents forestiers en vue d'en faire des moniteurs piscicoles à temps plein du service de la pisciculture donne par contre de bons résultats. Cette formation est complétée actuellement par des cours de recyclage organisés par zone piscicole et ce par priorité dans les zones occidentales et orientales. Les moniteurs de la région centrale bénéficient constamment du contact avec la direction du projet à la Landjia et toute l'activité qui l'entoure ce qui constitue un recyclage permanent en soi.

-   Les Animateurs Piscicoles

Il importe de maintenir la compétence des animateurs formés en les recyclant régulièrement et de former des nouveaux animateurs pour pourvoir aux remplacements indispensables. Ces cours de recyclage s'organisent également par priorité dans les stations piscicoles principales de Bambari et de Bouar pour les mêmes raisons évoquées ci-dessus pour les moniteurs piscicoles.

4.2. Les Facteurs techniques

4.2.1. Le Poisson

a)   Les espèces

Pour le moment la seule espèce de poisson propagé dans les étangs des pisciculteurs est le Tilapia nilotica, poisson phytophage et bon transformateur de sous-produits agricoles de basse qualité telle que la drèche de brasserie (coéfficient de transformation de 12/1) ou des graines de coton concassées (coéfficient 8/1). Là apparaît tout de suite sa bonne adaptation au milieu rural où ses sous-produits agricoles sont disponibles. Chez quelques pisciculteurs qui nourrissent avec des produits de bonne qualité, son pouvoir de transformation assure une bonne rentabilité (farine de manioc 3,5/1 et granulés riches en protéines (30%) de 1,3 a 4,0/1). La pratique de mettre des déchets végétaux dans l'étang ou d'y pratiquer le rouissage du manioc enrichit l'cau en planeton et favorise le développement du Tilapia nilotica.

Le Tilapia nilotica est en plus un reproducteur régulier mais sans excès en nombre d'alevins. Il exclut la surpopulation et le nanisme comme c'est le cas avec le Tilapia zillii multiplié au moment de l'introduction de la pisciculture en République Centrafricaine.

En plus, comme les Cichlidae en général, le Tilapia nilotica est très apprécié par la population comme poisson de consommation.

Une nouvelle espèce dont on prévoit l'introduction en milieu rural dans un proche avenir est le poisson vorace, le Clarias lazera. Tenant compte des difficultés que présente ce poisson pour assurer sa reproduction en captivité, une écloserie a été aménagée a la station de la Landjia à Bangui, où les essais de multiplication et de grossissement en bac et en étang avec une alimentation d'origine locale sont en cours.

Le c'est qu'au moment d'avoic des résultat concluants que l'introduction de ces poissons les pisciculteurs être tentée. Encore faudra-t-il choisir des pisciculteurs de faire la distinction entre le Tilapia nilotica et le Clarias lazera et surtout de faire la différence entre les a a domer aux deux espèces.

Le Clarias lazera demande une nourriture riche fauce de quoi sa production est minime. Son élevage en association avec le Tilapia nilotica ne pourra aussi être introduit qu'avec prudence.

b)   Les Manipulations

Le Tilapia nilotica est donc le seul poisson propagé en milleu rural pour le moment. Sa vulgarisation pose des problèmes de manipulation et de transport d'alevins que le projet a essayé de résoudre en améliorant les méthodes de vidange des étangs et du criage en station et les moyens de transport utilisés antérieurement.

Les vidanges des étangs se font dans la matinée pour profiter de la fraîcheur et le transport du poisson se fait à sec dans des papiers vers les bacs de triage. Suivant une méthode élaborée à la station de la Landjia, le triage suivant les tailles des poissons (fretin, alevins, poisson de consommation) se fait automatiquement à travers des grilles calibréos, les poissons étant attirés depuis leur point de déversement vers une source d'oxygène créée par un agitateur électrique dans l'eau.

Le seul triage manuel qui se fait encore est la séparation des Tilapia nilotica des Tilapia zillii. Ces derniers sont encore relativement nombreux dans certains étangs de la station de la Landjia et dont on cherche à éviter l'envoi chez les pisciculteurs.

Ce triage se fait très tôt sur une table de tri posée au dessus d'un bac de stabulation plein d'eau. Les alevins de Tilapia nilotica sont poussés de la main à travers les ouvertures de la table de tri, d'où ils plongent à faible profondeur dans les paniers immergés dans l'eau. Les pertes d'alevins pendant ces opérations sont très minimes.

Le transport des alevins vers les pisciculteurs se fait à l'aide de transporteurs fabriqués sur place après des essais de différents modèles utilisés antérieurement ou importés de l'étranger. Le transporteur qui permet de faire des transports avec des pertes d'alevins très minimes est fabriqué à partir d'un fût, de réemploi en PVC de 225 l. couché à plat dans un berceau en bois et muni d'un agitateur électrique mu par une batterie de 12V. Ementuellement l'agitateur peut être branché directement sur la batterie du véhicule transporteur. Toutefois ci le transport est de longue durée il faut compter sur une consommation accrue de carburant et sur une usure rapide de l'alternateur du véhicule. Un transport de ce type permet de livrer jusqu'à 40kg d'alevins de Tilapia nilotica en une seule tournée, à condition qu'elle n'excède pas 3 à 4 heures.

c)   La Production

Les rendements obtenus en milieu rural dans les étangs chargés de Tilapia nilotica à raison de 2 alevins au m2 varie entre 1.000 kg et 2.500 kg/ha/an suivant que l'alimentation soit minime ou bien suivie.

Les effets de la campagne de la vulgarisation se font sentir car les rendements obtenus sont presque partout en augmentation (parfois plus de 10%). Suivant des nombreux résultats obtenus lors de contrôles de vidanges effectués par le personnel de la vulgarisation le tonnage estimé de poisson produit par tous les pisciculteurs du pays dépasse actuellement 100T. par an (voir tableau IV, V et VI).

4.2.2. Les étangs

Pour qu'un étang soit admis à l empoissonnement par les responsables de la vulgarisation il faut : 1 qu'il ait au moins une superficle de 100 m2, 2 qu'il soit propre, désherbé avec des digues suffisamment solides et conformes aux instructions données par les moniteurs ou animateurs, 3 qu'il ait une entrée et une sortie d'eau aménagée de façon à empêcher l'entrée de poissons voraces et la sortie des poissons..4 qu'il ait un minimum de 50cm d'eau.

Pour aider les pisciculteurs à concevoir leur étang la brochure “Simon élève des poissons” (voir bibl. 13) est largement répandue dans le milieu rural. Cette brochure a été rééditée récemment et complétée par une traduction en sango (la langue véhiculaire locale) du texte original français.

A quelques exceptions près de pisciculteurs privilégiés qui ont leur propre terrain pour y aménager leurs étangs individuels (piscicultures artisanales), la pisciculture rurale en Centrafrique cst caractérisée par des étangs groupés. Les raisons en sont : le souci des gens de se prémunir contre le braconnage en se groupant proximité des habitations, le manque d'eau ou de sites propices, ou les risques d'inondations à plusieurs endroits. Le groupement des bassins et l'engouement de la population pour la pisciculture provoquent souvent une surexploitation de beaucoup de sites et un assèchement complet des étangs à la fin de la saison sèche. Dans ces cas (plus de 40% des bassins a proximité des grands centres) les pisciculteurs exploitent leurs étangs pendant la saison des pluies et une partie de la saison sèche (8 à 10 mois au total) par an. Cette méthode de pisciculture nécessite toutefois un réapprovisionnement permanent en alevins Elle exige un fonctionnement continue des stations piscicoles Pour le moment toutefois le réapprovisionnement en alevins se fait également déjà à partir de certains pisciculteurs qui ont l'avantage d'avoir de l'eau en permanence et qui utilisent leurs alevins pour leurs propres réempoissonnements ou qui en vendent à leurs volsins moins chanceux.

4.2.3. L'Alimentation

L'alimentation des poissons par les pisciculteurs dépend de ce qu'ils trouvent sur place. C'est par exemple la drèche de brasserie à Bangui, ou ce sont les graines de coton concassés ou pillés dans les zones à coton. L'abondance de ce dernier produit dépend bien sur du résultat des campagnes agricoles. On retrouve aussi partout le tas de matière végétale en décomposition ou le manioc en rouissage dans les étangs. Parfois ce sont aussi des déchets de cuisine ou des aliments plus not es telles que les tourteaux de coton, d'arachides ou des matières farineuses chez ceux, bien que peu nombreux, qui ont les moyens financiers et dont les étangs sont bien exploités. Les feuilles de manioe et de papaye continuent à être utilisées bien que le Tilapia nilotica ne soit pas un bon transfomateur de cet aliment.

4.2.4. La Pisciculture associée à l'Elevage

Cette forme de pisciculture ne se pratique pour le moment que dans les stations piscicoles principales. Plusieurs résultats concluants ont déjà été obtenus dans le passé e.a. en 1979 à la Landjia (Bangui) et ils s confirment aussi actuellement aux stations de Bangui et de Bambari. Récemment un essai d'élevage associé de 70 pores et de 150 kg de Tilapia nilotica sur 48 ares d'etangs a don 6 en 3 mois 2.216,5kg de viande de porc et 583 kg de poisson (productions nettes) sans nourriture supplémentaire pour les poissons.

Des essais se font à la station de la Landjia avec un élevage de canards en association avec un étang empoissonné de Tilapia nilotica (2 alevins m2) de 31 a. (10 canards à l'are).

Pour être à même de juger de l'utilité de continuer ces expériences, un calcul de rentabilité très strict a été entamé dans le but de définir l'intérêt global de l'ensemble de cette spéculation et l'intérêt partiel pour la pisciculture.

Si la rentabilité se onfirme, il est sûr que la formule peut trouver son application en milieu rural chez des pisciculteurs avancés, installés à proximité des centres et ayant des étangs avec de l'eau courante en permanence à proximité de leur habitation. Cette proximité est indispensable parce qu'un contrôle permanent s'avère nécessaire..

4.2.5. La destination du Poisson produit

a)   Poisson de consommation

La plupart du poisson produit par les pisciculteurs est destiné à l'autoconsommation. C'est le pisciculteur et sa famille qui en profitent directement. Comme c'est la femme avec ses enfants qui font ou assistent à la vidange, c'est elle qui prépare le poisson qu'on consomme en famille.

A proximité des grands centres les pisciculteurs vendent souvent une partie de leur poisson. Les prix pratiqués confirment l'engouement de la population pour le poisson. Ces prix vont jusqu'au double des prix pratiqués par les stations piscicoles principales qui vendent leur poisson de consommation à un prix social.

Tenant compte qu'il y a une pénurie permanente de poisson sur les marchés, tout poisson présenté a la vente est écoulé sans la moindre difficulté. Une surproduction de poisson n'est done pas à craindre.

b)   Alevins

Certains pisciculteurs ont la possibilité de conserver leurs alevins pour le réempoissonnement de leurs étangs ou en conservent également pour la vente a d'autres pisciculteurs. Les stations piscicoles couvrent le reliquat des besoins avec une marge largement suffisante. Le prix de vente officiel des alevins est légèrement en dessous de celui du poisson de consommation.

4.3. L'Impact de la Pisciculture sur la Population

Cet impact est réel et c'est le résultat d'une action de la vulgarisation dans le milieu rural pendant de nombreuses années. La pisciculture esc profondément anerée dans la vic socio-économique des communautés rurales et suburbaines de la République Centrafricaine et sa pénétration connaît encore un progrès constant.

Déterminant est le fait qu'à certains endroits qui sont actuellement en voie d'intégration dans le rayon d'action de la vulgarisation du projet, plusieurs dizaines de pisciculteurs ont continué à exploiter leurs bassins depuis les années 60 sans aide extérieure en utilisant les Tilapia zillii et Tilapia macrochir, poissons introduits au début de la pisciculture en République Centrafricaine. Pour définir l'impact sur base de données statistiques contrôlées par une instance extérieure au projet, l'UNICEF qui participe au financement du projet global projette l'organisation d'une enquéte dans ce sens sur l'ensemble de la zone piscicole du pays.

Une jeune stagiaire de l'université de Wageningen fait de son côté une enquête sociologique dans le milieu des pisciculteurs des alentours de Bangui pour étudier le même phénomène tel qu'il est ressenti par la femme.

4.4. Justification de la Rentabilité du Projet global

Bien qu'il soit malaisé de chiffrer la rentabilité d'une opération socio-économique de du projet global de pisciculture en République Centrafricaine, il semble toutefois utile de comparer une évaluation chiffréc du coût du projet à la production piscicole qu'il eng .

Etalé sur 25 ans l'amortissement annuel de l'investissement que le projet global représente dans son état actuel, est de l'ordre de 191.000 $ E.U., (intérêt de 6%) ou de 297.000 $ E.U. (intérêt 10%). Il n'est pas tenu compte du projet de l'écloserie de Clarias lazera, dont le potentiel de production est difficile à évaluer au stade actuel. Le coût de la vulgarisation n'entre pas dans cette évaluation parce qu'il est considéré comme une charge normale du gouvernement qui est supposé de rendre ce service à ses administrés.

En 1982 et cela sous l'effet du projet, la production de la pisciculture de la République Centrafricaine est estimée à 130 T. (pisciculteurs + stations) soit un investissement de 1,46 $ E.U. ou 2,28 $ E.U. par kg de poisson produit (1 $ E.U. = 300 F.CFA). A l'heure actuelle les stations pratiquent un prix variant de 1 à 1,5 $ E.U./kg, ce qui est considéré comme prix social, les marchés locaux commercialisent jusqu'à l'équivalant de 3,3 $ E.U./kg. Si à l'avenir, les pisciculteurs ont l'occasion d'augmenter leur production, grâce à une alimentation accrue des étangs suite aux résultats escomptés des campagnes agricoles futures, le prix de revient du kilogramme de poisson produit baissera sérieusement et augmentera considérablement la rentabilité.

Cette considération chiffrée sommaire est rassurante quant à la rentabilité du projet et à son avenir.

5. CONCLUSIONS

-   La pisciculture en République Centrafricaine existe depuis longtemps et bien qu'elle ait connue une période creuse dans les années 1960, les projets PNUD/ FAO successifs l'ont relancée.

-   L'infrastructure de la pisciculture remise en état (stations piscicoles principales autofinancées) et la vulgarisation restructurée, le projet global PNUD/ FAO aura permis de mettre un service de la pisciculture en place ayant tous les moyens (humains et matériels) pour assurer une gestion adéquate de la pisciculture.

-   Cette structure laissée en place par le projet devra permettre au gouvernement de continuer seul avec le personnel formé et sous la direction du Chef de service de la pisciculture de la faire développer davantage à l'avenir.

Il est toutefois important qu'une gestion stricte de l'ensemble du service soit continuée comme c'est le cas actuellement. Dans l'éventualité ou surviennent des problèmes insolubles pour le service à l'avenir le gouvernment pourra toujours faire appel à des consultations.

6. RECOMMANDATIONS POUR D'AVENIR

6.1. stations piscicoles principales non pour soula ger le budget du Gouvernement libéré de cette charge, aussi pour permettre l'approvisionnement des pisciculteurs en alevins à un prix social. L'autofinancement ne pourra étre qu'au prix d'une gestion austère et souple, qui fait pression sur les dépenses et qui augmente les revenus par une amélioration constante des productions en tirant parti des résultats d'observations permanentes et des techniques piscicoles modernes.

6.2. De surveiller constamment le fonetionnement du service de la pisciculture tel que le projet l'aura structuré. Le niveau du personnel qu'il aura formé devra être maintenu tant du côté de son dynamisme que du côté de ses connaissances, par un appui logistique suffisant et par une formation et un recyclage réguliers. Ainsi géré, ce personnel ne manquera pas de donner l'empreinte voulue au personnel qui prendra graduellement sa relève à l'avenir en faveur de l'essor futur de la pisciculture en République Centrafricaine.

7. BIBLIOGRAPHIE

1. Pillay T.V.R., Patten A.R. 1972 Formation et reenerene piscicoles-Cameroun, Congo, Gabon, République Centrafricaine Rapport de la mission conjointe PNUD/FAO FL : SF/RAF/66/054 - p.44.

2. Miller J.W. 1975 et évaluation de la vulgarisation piscicole en République Centrafricaine - Projet PNUD/FAO/CAF/72/002 p.20

3. Mbangassi L. 1978 Les aspects socio-économiques de la vulgarisation piscicole en Centrafrique Mémoire de fin d'étude présenté à Institut Universitaire de Technologie Agronomique de M'Baïki -(République Centrafricaine) p.49

4. Miller J.W., Ndjikara E. 1978 Rapport annuel de la vulgarisation de la pisciculture - Projet PNUD/FAO CAF/76/007 p.26

5. Marquet J.P., Reizer C., Mattei X. 1979 Contribution à l'étude de la faune ichtyologique du bassin du fleuze Sénégal - Bulletin de l'IFAN, T.41, série A n°3, 1979, p. 596 – 626

6. Miévis G. 1979 Bilan d'un élevage associé porcs-poissons de taille familiale - Projet PNUD/FAO CAF/76/007 p.4

7. Coche A.G. 1980 Plan global de développement de la pisciculture en République Centrafricaine 1980-1984-FAO-p.53

8. Deceuninck V.M. 1980 Aspectséconomiques pour la gestion des stations piscicoles - FAO p.77

9. Hogendoorn H. 1980 Reproduction et alevinage contrôlés du poisson-chat africain Clarias lazera (C.x V.) Notes et documents sur la pêche et la pisciculture - nouvelle série no 20-Mai 1980, CTFT 46 bis Avenue de la Belle Gabrielle 94130 Nogent-sur-Marne () p.1 à 10

10. Williams R.H. 1980 Rapport préparé pour le projet vulgarisation de la pisciculture - phase 11 FAO - FI : DP/CAF/76/007 document de travail 2 p.38

11. Miévis G. 1981 Note sur la vidange d'un étang avec tri aux bacs Projet PNUD/FAO CAF/80/002 Bangui (République Centrafricaine) - p.7

12. Miévis G. 1981 Note sur la construction de transporteur à poisson Projet PNUD/FAO CAF/80/002 Bangui (République Centrafricaine) - p.7

13. Miller J.W., Staffort J., Youssouf Adam, Mescheda Raoul 1981 Simon élève des poissons (Simon a bata a susu)- Guide de vulgarisation piscicole en Afrique - Corps de la Paix E.U. Bangui p.23

14. Herzet R. 1982 Rapport annuel - Vulgarisation de la pisciculture 1981 Projet PNUD/FAO CAF/80/002 - p.15.

8. ANNEXES

-Carte: Carte des actions piscicoles en République Centrafricaine.
-Tableau I: Organigramme du service de la pisci-culture et place occupée par les experts du projet global.
-Tableau II: Répartition des pisciculteurs, des étangs et des agents vulgarisateurs.
-Tableau III: Evolution 1974–1981 de la pisciculture rurale encadrée par le projet-Livraison d'alevins de Tilapia nilotica aux pisciculteurs.
-Tableau IV: Résultats de vidanges en 1980 et 1981 au dessus de la production moyenne en milieu rural.
-Tableau V: Compte d'exploitation théorique d'une pisciculture familiale de 15a. à Bangui.
-Tableau VI: Compte d'exploitation théorique d'une pisciculture artisanale de 25a. à Bangui.
-Tableau VII: Extraits de “Bilan d'un élevage associé porcs-poissons de taille familiale” 1979 MIEVIS.

Tableau I : Organigramme du Service de la Pisciculture et place occupée par les Experts et Homologues du projet global.

Tableau I

Légende

(1) Directeur de projet (Conseiller Technique Principal) et Homologue

(2) Base du Projet : (Landjia) Directeur du Projet, Expert en Pisciculture, expert en Vulgarisation, expert as socié chargé de la formation et leurs homologues

(3) Volontaire des N.U et expert associé chargés de la pisciculture et de la vulgarisation 3 Volontaires eu Corps de la Paix des N.U. et leurs homologues

(4) Expert en Pisciculture (idem 2) Expert de l'écloserie, Volontaire du Corps de la Paix des N.U. et leurs Homologues

(5) Expert junior, expert associé et 1 Volontaire des N.U. chargés de la vulgarisation 3 Volontaires Corps de la Paix E.U.

Tableau II : Répartition des Pisciculteurs, des étangs et des agents vulgarisateurs
Pisciculteurs et étangs
1 BanguiNombre des PisciculteursNombre d'étangsSuperficie
en a.
M'Baïki708464
Boda533603576
Boganangon474401521
Bossembélé539581
Yaloké849087
Bangui5469261203
 S.T.1.7602.1992.532
2 Bouar   
Bocaranga224407331
Bozoum567393
Bouar1.1941.3651.616
(+ Baboua)   
(Baoro)   
Berberati3515461.217
 S.T. 1.8252.3913.257
2. Bambari   
Ippy470525407
Alindao   
(+ Kembé)1.2721.3001.280
Bangassou153155145
Grimari6585110
Dékoa546685
Bambari8841.1241.461
Total généralS.T. 2.8983.2553.488
6.4837.8459.277

Agents vulgarisateurs

 MoniteursAnimateurs
Zone centrale
   (Bangui)
519
Zone Occidentale
   (Bouar)
526
Zone Orientale
   (Bambari)
535
Total1580

Tableau III

a)   Evolution de la pisciculture rurale encadre per le projet

 19741975197619771978197919801981
Nombre de pisciculteurs167698127216341974
Nombre d'étangs273910206642367845
Nombre d'étangs en production100210447253210
Surface étangs ares44038153659277
Surface étangs en production ares-10856409
Production moyenne, kg/are/an(12)20.0()()16,4
Estimation de la Production totale kg/(étangs en production)5000)24692()

* Projet global à partir de 1980

b)   Livraison d'alevins nilotica aux pisciculteurs

AnnéeStations piscicoles FAO (kg)supervisées VCP (kg)Total (kg)
19751 2212301 451
19761 5391881 727
19771 5013631 835
1978(1 021)*203-
1979(5 975)*477-
19803 0004823 482
19813 3333953 728

* Estimations

Tableau IV : Résultats de vidanges au dessus de la production moyenne en milieu rural
PisciculteurZoneSuperficie (ares)Production nette (kgs)Production en kg, are, an
TCHIMAGOBANGUI4,2211473,6
DENDABA"2,342742,9
 "2,645341,9
N GANAM"2,062222,1
MAROUBA"6,706227,9
 "2,403535,5
 "11,60524101,1
TCHIMAGO"8,50125,538,5
 "4,187246,9
T CHEMABINGUIBAMBARI1,0016,442,7
PADOUDJI"1,2064,859,9
ENDJIKESSE"1,3026,138
MALEKOUZOU"0,4214,133,9
N'DEA"11835,9
M'BADJIZOU"11832,8
LEWA"1,102835,7
KOSSIPOU"1,434171,2
DONGOPOU"1,2038 434,8
TENGRINEBOUAR1.2014,137,7
ADABOU"1,002056,6
TORKILLO"0,901226,6
ABDOULAYE"1,8013,231,7
YONGORO"1,007,034,0
SAZA"1,0023,728,8
BILAMO"1,4433,555,9
MASSINA"1,4432,134,5
YOUKOUDA"2,4044,334,6
BISSET"2,4931,820,2

Tableau V : Compte d'exploitation théorique d'une pisciculture familiale de 1,5 a. à Bangui

1Coût d'investissement (1$ E.U. = 300 F.CFA)
 - Aménagement de l'étang 60 m3 à 1m3/HJ à 525 F/HJ=31.500F.CFA
 - Aménagement du canal d'amenée d'eau 5m3 à 2m3/HJ à 525 F/HJ=1.313-"-
 - Matériaux locaux=500-"-
   33.313F.CFA
 - Amortissement annuel sur 25 ans à 10%=3.671F.CFA
X
X         X
2Coût de fonctionnement annuel (avec alimentation locale)
 - Main d'oeuvre : 1HJ/mois à 525F/HJ=6 300F.CFA
 - Alevins 4,5kg × 400F kg (prix social)=1.800-"-
   8.100F.CFA
3Coût total annuel
 - Coût fixes=3 671F.CFA
 - Coût de fonctionnement=8.100-"-
   11.771F.CFA
4Recettes annuelles
 - 2.500kg/ha/an × 0,015 ha × 400   
 (prix social)=15.000F.CFA
5Bénéfice annuel=3 229-"-
X
X         X
2Cout de fonctionnement annuel (très peu d'alimentation)
 - Main d'oeuvre=p.m. 
 - Alevins 4,5 kg × 400F/kg=1.800F.CFA
   1.800F.CFA
3Cout total annuel
 - Coûts fixes=3.671F.CFA
 - Coûts de fonctionnement=1.800-"-
   5.471F.CFA
4Recettes annuelles 1.200 kg/ha/an × 0,015 ha × 400F=7.200F.CFA
5Bénéfice annuel=1.729-"-

Tableau VI : Compte d'exploitation théorique d'une pisciculture artisanale de 25 a à Bangui

1Coût d investissement : (1$ E U. = 300 F CFA)
 - Aménagement de l'étang 1.250 m3 de terre à 1m3/HJ à 525F/HJ=656 250F CFA
 Aménagement du canal d'amenée d'eau 50m3 à 2m3 HJ à 525F HJ=13 125-"-
 - Matériaux   
 Ciment 50kg × 150 F kg=7 500-"-
 Tuyaux en ciment 4 000F unité × 4=16 000-"-
 PVC 1 unité=6 000-"-
 Divers=5.000-"-
   703.875F CFA
 Amortissement annuel sur 25 ans à 10% d'où coût fixe annuel=77.567F.CFA
2Cout de fonctionnement annuel
 - Alevins 75kg à 400=30.000F CFA
 - Nourriture : 3 000kg à 400F/kg=120 000-"-
 - Main d'oeuvre : 12 HJ/mois 75 600-"-
   225.600F.CFA
3Coût annuel total :   
 - Coût fixe=77.567F.CFA
 - Coût de fonctionnement=225.600-"-
   303.167F.CFA
4Recettes annuelles:
 1.000 kg de poisson × 400F/kg=400.000F.CFA
5Bénéfice annuel :=96.833F.CFA
6A titre indicatif, l'intérêt interne de l'entreprise (10 ans, 10% d'intérêt) est de 15% Ce résultat indique une entreprise rentable au prix de vente du poisson de consommation à 400F/kg c'est à dire à un prix social. Le prix de vente pratiqué à certains marchés monte jusqu'à 800F kg et même au délà ce qui augmente considérablement la rentabilité de l entreprise.

Tableau VII : Extrait de Bilan d'un élevage associé porcspoissons de taille familiale 1979 MIEVIS

Etang de 2 ares avec porcherie rustique (une dalle couverte d'un toit au bord de l'étang.

Bilan porcs
 Achat 4 porcelets 108,5 kg à 350F/kg37.975F 
 Achat aliments porcs 720kg à 29,5F/kg21.240F 
 Abattage porcs 4×1.000F4.000F 
 Vente porcs : 93.930
  63.215F93.930
 Solde : =30.715F(+)” 
Bilan poisson
 Achat mise en charge 25,8kg à 3007.740F 
 Achat aliment 275kg à 25F6.875F 
 Vente alevins 91,8kg à 200F 10.360F
 Vente geniteurs + moyen 28,8kg à 300F 8.640F
 Vente zillii 7kg à 150F 1.050F
  14.615F28.050F
 Solde : =13.435F(+)” 
Bilan total
 Le bénéfice total de l'opération est donc 
 de + 30.715F (Porcs)  
 + 13.435F (Poissons)  
 44.150F.CFA en 110 jours”  
Remarques
 1 - Le calcul précédent ne tient pas compte de l'investissement nécessaire pour la construction du bassi et du moine, la construction de la porcherie, la surveillance et les soins donnés à l'élevage.
 2 - Les prix pratiqués pour les poissons sont ceux généralement appliqués au Centre Piscicole de la Landjia. Ils sont inférieurs aux prix réels du marché.
 Le bilan - poissons pourrait facilement être le suivant :
 Gros sélectionnés 21,7kg à 500F/kg10.850F
 Zillii + moyens 14,1kg à 350F/kg4.935F
 Alevins Tilapia 91,8kg à 300F/kg27.540F
 Total : =43.325F”

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