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8. Conclusions et recommandations

La pisciculture en Centrafrique n'a cessé de s'étendre depuis 1974 dans de nombreux villages où les disponibilités en protéines sont insuffisantes. Telle qu'elle est pratiquée actuellement elle peut être considérée comme une activité complémentaire à l'agriculture ne nécessitant pas beaucoup de travail pour la plupart des pisciculteurs.

Les productions piscicoles sont relativement importantes avec des rendements moyens compris entre 6kg/are/an et 43,9kg/are/an suivant les régions. Produit par petites quantité dans des villages très dispersés les uns des autres, le poisson est autoconsommé dans le milieu rural et contribue efficacement à l'amélioration qualitative de l'alimentation des populations.

L'expérience réalisée en Lobaye par le Corps de la Paix des Etats Unis prouve que les pisciculteurs sont suffisamment motivés pour continuer seuls la pratique de la pisciculture. Elle prouve également qu'il faut prévoir un système parallèle à celui des sous stations piscicoles entretenues par le gouvernement pour assurer l'approvisionnement en alevins des pisciculteurs. Plusieurs pisciculteurs par région ont des bassins permanents et sont à même d'assurer leur propre approvisionnement en alevins. Beaucoup d'autres par contre, peu prévoyants ou mal équipés (ou encore soumis aux aléas climatiques) n'ont pas cette opportunité. Il est indispensable de mettre en place pour eux une infrastructure solide leur permettant de poursuivre leurs activités piscicoles.

Outre la remise des sous stations au ministère des Eaux et Forêts qui aura pour tâche de les entretenir, de les gérer, et de livrer des alevins aux pisciculteurs à travers un service piscicole structuré à définir et à mettre en place, nous suggerons la formation de pisciculteurs privés professionnels.

Ceux ci seraient choisis parmi les animateurs piscicoles actuels de préférence ou parmi les meilleurs pisciculteurs répartis dans tout le pays. Leur installation dans une ferme piscicole d'une vingtaine d'ares environ, équipée éventuellement en élevages associés poules-poissons, devrait se faire à travers une forme de crédit remboursable sur deux ou trois ans. Le choix des sites, la construction et la mise en route de ces fermes privées seraient à charge d'un projet de transition qui aurait également pour but de mettre en place un système durable d'approvisionnement en aliments de ces fermes piscicoles.

De telles expériences sont actuellement en cours autour des trois centres piscicoles principaux du pays, depuis le deuxième semestre 1983. Subsidés au départ de crédit sur caisse station, faute d'autres crédits disponibles, 5 pisciculteurs professionnels exploitent de véritables stations privées équipées de quelques bassins de 4 à 5 ares bien alimentés

Une centaine de pisciculteurs privés professionnels de ce type répartis dans le pays, là où les densités de bassins sont les plus fortes, contribueraient efficacement à maintenir (voire à promouvoir) la pisciculture Centrafricaine.


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