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7. Conclusions

Dans les années 90 et suivantes, il semble que la gestion de l’urgence reste la préoccupation majeure des gouvernements en Afrique subsaharienne. Polarisés par les équilibres économiques et financiers, les gouvernants en oublient l’élément essentiel à la pérennité de leur société: la sécurité alimentaire des populations. Source de paix sociale, elle doit être associée au droit à la santé, à l’éducation, à l’emploi, et à une qualité de l’environnement. Cette sécurité est-elle compatible avec la libéralisation complète d’une société qui n’en connaît plus le fonctionnement, et avec l’insertion de sociétés fragiles et vulnérables dans une économie mondiale où règne la concurrence par la rationalisation et la qualité? La société africaine est-elle condamnée à adopter cette rationalité dans laquelle elle perd son identité? Ou bien aurait-elle la volonté politique de prendre pour objectif la sécurité de ses populations?

De façon générale, il semblerait que les gouvernements aient une conscience confuse de la sécurité alimentaire et gèrent le court terme dans des contradictions, sans objectif à horizon plus lointain. Ils s’appliqueraient plus à respecter le calendrier de la libéralisation qu’à construire un nouveau système économique. Parmi les diverses voies de la sécurité alimentaire, aucun choix délibéré n’a été fait; les seuls affichages sont la recherche d’un meilleur auto-approvisionnement et éventuellement d’un marché d’exportation au sein de l’UEMOA.

La société africaine est-elle politiquement motivée et prête à saisir la convergence d’événements favorables à un réel démarrage économique et les bailleurs de fonds sont-ils prêts à prendre des risques pour que les investissements restent au et pour le pays?


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