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E   X   T   R   A   I   T   S


D   E   S


E   X   P   O   S   E   S

LES ACTIVITES DE LA PECHE ET DE L'AQUACULTURE DANS LE FARITANY DE FIANARANTSOA

(par M. RAKOTONJANAHARY M.- Chef SPPA)

Le Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture de Fianarantsoa a été mis en place il y a exactement 3 ans (en Mai 1987).

Actuellement, une circonscription (Manakara) seulement sur les trois prévues dans l'organigramme est fonctionnelle; de même deux sections sur les dix prévues (Mananjary et Farafangana) fonctionnent. Il n'y a pas encore de Brigade de pêche mise en place.

Si telle est la situation des infrastructures décentralisées, au point de vue du personnel, pour ne parler que des cadres techniques, le SPPA dispose de trois cadres supérieurs et de deux cadres moyens au niveau central et à la station piscicole d'Ampamaherana ; d'un cadre supérieur et de deux cadres moyens à la SECPA de Mananjary.

Quant au moyen de déplacement, deux voitures sont affectées en permanence au SPPA, la CIRPA de Manakara et la SECPA de Mananjary disposent chacune d'une moto.

Avec le peu de moyens que nous disposons, nous avons pu réaliser en 1989 :

1. En matière d'Aquaculture :

Réhabilitation de la station piscicole d'Ampamaherana avec la collaboration du Projet PNUD/BIT/MAG/88/001 d'une part ; d'autre part production d'alevins et vulgarisation de la pisciculture et la rizipisciculture dans les Fivondronana de Fianarantsoa I et II, Ambalavao, Ambohimahasoa, Ambositra, Fandriana, avec le concours du Projet PNUD/FAO/MAG/88/005 :“Promotion de l'aquaculture et privatisation de la production d'alevins”.

En effet, le projet en question a permis le recrutement de 30 vulgarisateurs piscicoles qui ont reçu une formation en matière de vulgarisation piscicole et rizipiscicole avant d'être affectés dans 30 Firaisana répartis dans les Fivondronana cités ci-haut.

Dans les autres zones non encadrées par le projet, en particulier la côte-Est, aucune action n'a pu être menée à l'exception d'Ifanadiana malgré les maintes commandes émanant des autres Fivondronana comme Ikongo, Mananjary, Manakara, Nosy-Varika etc…

2. En matière de pêche continentale :

Le Faritany de Fianarantsoa ne dispose pas de granda lacs ou plans d'eau importants, néanmoins les rivières et nappes d'eau existantes contiennent des ressources dulcaquicoles non négligeables pour l'approvisionnement des grands centres de consommation (riviére Ihosy pour la carpe, région d'Ifanadiana, Fandriana, pour les écrevisses d'eau douce, la rivière Matsiatra pour les tilapia, etc…

Toutefois, l'inexistence d'agents administratifs de la pêche chargés de la gestion de ces plans d'eau constitue un handicap majeur au dèveloppement de ces activités. Par ailleurs, aucune étude bien approfondie n'a été entreprise dans le Faritany pour connaître le potentiel exact en matière de ces produits. Toutefois, la taille des captures qui ne cesse de diminuer indique une surexploitation et une utilisation d'engins prohibés. En plus, l'envahissement des FIBATA change énormément la composition de ces captures au détriment des autres espèces.

RESSOURCES HALIEUTIQUES MARINES DANS LE FARITANY DE FIANARANTSOA

(par M.Ralison, Directeur à la SOMAPECHE)

INTRODUCTION

Le developpement de la pêche dans une aire maritime donnée est subordonné à l'injection d'hommes, de capitaux et de technologie appropriée selon un dosage tenant compte de multiples considérations dont certaines à caractère économique et/ou politique. L'injection de ces facteurs de développement est déclenchée, sinon stimulée, par la connaissance préalable de l'existence en quantité exploitable d'espèces-cibles dans l'aire maritime considérée.

On passera donc en revue ci-après les prospections halieutiques et pêches expérimentales passées et on rappelera leurs résultats. Auparavant un rappel des conditions hydrométéorologiques influençant la pêche sera fait.

I. CONDITIONS DE MILIEU

La façade maritime du Faritany de Finarantsoa qui est longue de 420 Km s'étend de Masoameloka au Nord jusqu'à Manantenina au Sud. Elle est totalement rectiligne et fait face à l'Océan Indien. L'absence d'Etat voisin géographiquement proche fait que le principe des 200 milles de zone économique exclusive est applicable à la totalité des eaux baignant cette façade maritime.

Les côtes malgaches sont soumises dans leur ensemble à l'alternance de la mousson de Nord-Ouest de Novembre à Mai (saison humide ou été austral), et de la mousson de Sud-Est ou alizé de Mai à Septembre (saison sèche ou hiver austral). Sur la côte Est toutefois, les alizés dominent pendant toute l'année : les effets de la mousson d'été austral et des vents locaux (brises de terre et de mer) y sont faibles. Un élément météorologique important est constitué par les cyclones tropicaux qui rendent la navigation périlleuse. De 1920 à 1972, 69 cyclones ont frappé la côte-Est, soit une moyenne de 1,3 cyclone/an.

Le plateau continental est peu étendu : de 3–5 mille de large, sa superficie totale est estimée à 1.700 mille nautiques carré sur la base d'une largeur moyenne de 4 mille.

Parce qu'elle donne directement sur l'océan ouvert, cette région présente des conditions marines très dures à la navigation et l'on n'y compte que 21 jours de mer/an avec vents de vitesse inférieure à 10 km/h (MOAL, 1974). Il semblerait toutefois que ces données soient relativement pessimistes : dans la partie du Faritany de Toamasina où l'on a avancé les mêmes chiffres, il a été constaté que les pêcheurs traditionnels totalisaient entre 150 et 200 jours de mer/an (RAKOTOMAVO, 1987).

Aucune perturbation hydrologique d'importance n'est enregistrée dans la zone si ce n'est la présence discrète de la branche australe du Courant Sud Equatorial après que celui-ci ait buté sur la côte Nord-Est Malgache à hauteur du Cap Masoala. Dans l'ensemble les eaux qui baignent Madagascar sont chaudes et pauvres en éléments nutritifs dissouts venant des grandes profondeurs; cette particularité est vérifiée en ce qui concerne les eaux du Faritany de Fianarantsoa. Notons par ailleurs que les rares tirs de bathythermographes effectués ont montré l'existence d'une thermocline très accentuée vers-100m.

II. LES RESSOURCES HALIEUTIQUES

2.1. Les ressources exploitées

Si l'on exclut le Faritany d'Antananarivo qui n'a aucune ouverture sur la mer, la moins active en matière de pêche maritime de toutes les provinces Malgaches est indubitablement celle de Fianarantsoa : aucune pêche industrielle ou artisanale organisée ; seulement une pêche traditionnelle employant en 1981, 1.477 pêcheurs et 575 pirogues (REY, 1982). Si les résultats de l'enquête-cadre, qui n'ont pas été disponibles, donnent des effectifs plus importants en pêcheurs et en pirogues, on peut affirmer malgré tout que la conclusion sur le peu de développement des activités halieutiques du Faritany demeure, et ce malgré la présence des pêcheurs Antaimoro qui constituent, à l'instar des Vezo sur la région Sud-Ouest, des communautés aux traditions maritimes bien établies.

Les espèces ichthyques exploitées sont identiques à celles rencontrées dans le Faritany de Toamasina : (i) Otolithes argenteus (Telonify), Alute mate (Batola) sur les fonds meubles et (ii) Lethrimis spp et Lutjanus spp sur les fonds durs. Les autres ressources sont les Bichiques, les Crabes et les Chevaquines. A noter que de toutes les provinces maritimes Malgaches, celle de Fianarantsoa est la principale productrice de Bichiques.

2.2. Les ressources exploitables ou peu exploitées

La pêche à la langouste néritique Panulirus burgerii avait été cantonnée depuis son démarrage voici plus de 20 ans, sur les côtes de l'Androy maritime. Depuis l'année dernière, des stocks ont été découverts et mis en exploitation sur la côte est au niveau de Sandravinany, localité située à l'extrême Sud de la façade maritime du Faritany, laissant entendre que d'autres stocks pourraient être découverts d'ici peu dans les eaux dudit Faritany.

A noter que les différentes prospections effectuées jusqu'à présent sur les côtes austro-orientales Malgaches ont donné des résultats plutôt décevants : aucune concentration intéressante de poissons pélagiques, et des stocks très faibles de poissons de fond du fait de l'étroitesse du plateau continental ; le talus continental pour sa part est de topographie trop mouvementée pour pouvoir être mis en valeur.

Suggestions

  1. Organiser la pêche aux Bichiques, qui est un produit de haute valeur commerciale à l'exportation, afin de stimuler sa producton et son exportation.

  2. Encourager les exploitants de langoustes à étendre leur réseau de pêche et de collecte dans les eaux du Faritany en commençant par la région Sud où la présence de concentrations importantes est déjà confirmée.

LA PECHE CONTINENTALE DANS LE FARITANY DE FIANARANTSOA

(par M. RAZAFIMAHALEO B. - Chef de Division Pêche Continentale)

De par sa position géographique entre les Faritany d'Antananarivo, Toliara, Toamasina et l'Océan Indien, le Faritany de Fianarantsoa présente des caractéristiques climatiques diversifiées, ce qui n'est pas sans corollaire sur le relief, la végétation et l'hydrographie en général. En conséquence, il offre en matière de pêche deux façades : l'une maritime et l'autre continentale.

I. SITUATION ACTUELLE

A priori, cette branche d'activité de la pêche ne devrait pas connaître une expansion étant donné que contrairement aux autres Faritany, il ne recèle pas de lacs ayant une superficie élevée. A titre indicatif, nous avons dressé ci-dessous la liste des Fivondronampokotany, pourvus de plans d'eau supérieurs à 20 ha (lacs, lagunes et grands étangs dont la gestion de l'exploitation devrait être assurée par l'administration des Pêches). La majeure partie se trouve sur la bordure du littoral constituée des lagunes des Pangalanes-Est où évoluent des espèces euryhalines telles que les Palaemonidés, Anguillidés, Mugilidés.…

Néanmoins plusieurs cours d'eau (fleuves, rivières) sillonnent le Faritany dont:

Celles qui se déversent dans l'Océan Indien sont :

Jusqu'ici, la potentialité piscicole de ces cours d'eau n'a pas fait l'objet d'étude mais certains des affluents sont sujets à des pêches plus ou moins intensives, suite à l'existence de stock assez important dans une zone géographique bien déterminée. Il s'agit principalment de la rivière Ihosy au niveau d'Analaniry et de Mahasoa et de la rivière Mania au niveau de Soavina. Par ailleurs, il nous a été rapporté que l'Itomampy, un affluent de la Mananara dispose d'un stock très important de Cichlidae et Cyprinidae mais faute de voies d'évacuation, ces produits restent sous exploités (étant vendus exclusivement sur les marchés locaux).

FIVONDRONANA - Plans d'eau avec superficie, altitude et caractéristique

MANAKARABEVOLA- 256 ha-1m- lagune
 TAMPOLO- 517 ha-1m- lagune
 IVAKOANA- 288 ha-10m- lac de barrage
 ANOSY- VOHIMASINA- - lagune
VANGAINDRANOERIA- 171 ha-1m- lagune
 MASIANAKA- 1329 ha-1m- lagune
 IANTSARA- 24 ha-925m- lac
MANANJARYAMBALAVONTAKA- 386 ha-1m- lagune
 ANDRANOBE- 316 ha-11m- lac
 ANDRANOBO- 31 ha-1m- étang
 ANDRANOMAVOINA- 168 ha-12m- lac
 ANKAREFO- 52 ha-9m- lac
 ANTANIMIHANTA- 66 ha-12m-lac
 FANOLANA- 62 ha-09m- lac
 KARANA- 32 ha-12m- étang
 MANAMPANA- 114 ha-3m- lac
 MAVO- 97 ha-4m- lac
NOSY-VARIKAANALAPONTSY- 1098 ha- lac
 ANALANOLONA- 258 ha-lacs et étangs

Comme il a été cité plus haut, il n'existe pas encore à l'heure actuelle de documents de base traitant l'activité de pêche continentale dans le Faritany, une descente sur les lieux (Manajary, Manakara, Ihosy et Soavina) a été effectuée pour disposer d'informations générales sur ce sous-secteur.

I.1. La pêche aux environs de Fianarantsoa

Le Chef lieu du Faritany et ses environs ne sont pas pourvus de nappes d'eau de superficie importante. Les produits de pêche vendus frais ou fumés-séchés sur le marché proviennent essentiellement de la région d'Ihosy et d'Ambalavao. Néamoins la rivière Matsiatra qui le traverse au Nord et les petits étangs avoisinants contribuent à approvisionner la ville en produits frais, bien que la production soit faible. Souvent la commercialisation se fait de porte à porte.

L'engin utilisé généralement par le pêcheur est l'épervier, monté des fils câblés de 13.400 ou 20.000 ayant une maille de 30 mm ou 40 mm côté. La corde est faite avec des fils des 4.400 ou 3.300.

Il y a aussi lieu de signaler l'existence de crustacés (écrevisses) d'altitude dans les Fivondronampokotany du Faritany (Fianarantsoa II, Fandriana, Ambositra et Manandriana). Mais elles sont pratiquement disparues dans les zones déboisées. Les crapauds (Cuisses de nymphe) existent aussi dans le Faritany mais le stock n'est pas connu à l'heure actuelle.

I.2 La pêche dans les régions orientales du Faritany

Les cours d'eau situés entre la falaise Tanala et la côte ayant un faciès lotique sont peu ou pas pourvus de poissons, seuls les crustacés d'eau douce, les anguilles et les crapauds y sont capturés.

- Les écrevisses:Astacoides granulimanus et Astacoides caldwelli de la famille des Parastacidae se trouvent dans les cours d'eau des zones boisées d'altitude.
- Les camarons d'eau douce:Macrobrachium sp, Palaemon sp de la famille de Palae monidae se pêchent en mer et en eaux saumâtres mais remontent plus haut en eaux douces que les Penaeidae (crevettes de mer). Ils peuvent atteindre la limite inférieure de l'aire de répartition des écrevisses.

Les Palaemonidae sont des animaux planctoniques, à moeurs diurnes se réfugiant la nuit dans la végétation. Ils se reproduisent dans les eaux des Pangalanes-Est.

La capture de ces crustacés peut se faire soit à la main, soit avec des épuisettes appâtées avec des moules écrasées soit à l'aide des lignes rudimentaires pour les écrevisses soit avec des nasses appâtées avec du manioc.

I.3. La pêche dans la région d'Ihosy

La rivère Ihosy, un des affluents de la Zomandao avait toujours eu la réputation d'être poissonneuse. Au niveau du village de Mahasoa, le lit de la rivière s'élargit, la pente s'adoucit de telle sorte qu'elle est transformée en faciès lentique ayant un biotope lénitique. Le fond sablonneux est recouvert d'une couche de vase où abondent les plantes aquatiques supérieures. Du point de vue de la productivité, c'est la zone de ces plantes submergées qui est la plus importante car cette végétation (Phragmites communis (bararata) et Cyperus latifolius (herana) est favorable à la reproduction et la nutrition des poissons.

En outre l'accumulation de débris végétaux permet l'installation de certains algues et une microfaune de petits vers, crustacés et rotifères. Les tiges de ces plantes palustres sont garnies d'une couverture biologique (algues et champignons) que les Cichidés et Cyprinidés apprécient.

La conjugaison de tous ces facteurs a mené au maintien d'un certain équilibre écologique favorable au développement des espèces citées supra, quoiqu'une exploitation assez intense y soit pratiquée depuis plusieurs décennies.

Sur une largeur inférieure à 50 m et une longueur d'environ 15 Km entre Bekifafa et Ambatomita respectivement à 10 Km et 30 Km d'Ihosy il y a une quinzaine de villages de pêcheurs répartis sur la rive Est et Ouest.

Rive Est         :Salaza, Sambilahy, Betanimena, Andranomainty, Tsilaokarivo et Tanambao.
Rive Ouest     :Mahasoa, Hazoroa, Angetrimena, Bekifafa, Bereketa, Antongombato, Sahamasy, Magnivalonana et Vatobe.

Les pêcheurs professionnels dont l'effectif est supérieur à 75 personnes utilisent tous des pirogues monoxyles dont le coût s'elève à 30.000 Fmg l'unité, le bois est en rotra (Eugenia sakalavarum ou en Sohihy (Adina microcephala). Elles sont mues à la pagaie. Les filets maillants en nylon monofilament de diamètre 24 / 100 (force de rupture 2,7 Kg), maille 30 à 50 mm coûtent 70.000Fmg (filet de 100 mètres monté). Ils peuvent capturer entre 15–50 Kg/jour voir, plus suivant la saison et l'engin. D'après les pêcheurs, les éperviers sont peu rentables et les sennes de plage utilisées par certains pêcheurs migrateurs coûtent trop cher (200 – 300.000 Fmg / 200m). Certes, les sennes sont des engins grand preneur mais elles ont probablement contribué à la baisse sensible des captures au cours de ces 2 dernières années.

Une faible proportion de produits (frais) est vendue sur place car la majorité de produits est acheminée vers la ville d'Ihosy (au marché) ou vendue à des collecteurs qui les transportent en taxi-brousse pour le marché de Fianarantsoa. La production de Mahasoa a été estimée entre 500 et 1000 Kg/jour.

I.4. La pêche dans la région de Soavina

A l'instar de la rivière citée plus haut, celle de la Mania au niveau du Firaisana a connu depuis plusieurs années un développement de l'activité de pêche. Elle approvisionne en produits frais les villes et villages avoisinants, principalement Ambositra et Ambatofinandrahana.

Néanmoins, la pêche y est surtout pratiquée dans les vasques remplies d'eau lors des débordements de crues annuelles.

En effet, la rivière elle-même à faciès lotique ne facilite pas les travaux des pêcheurs. Ces derniers habitent tous les villages environnants: Ambondromisotra, Ambilobe, Andranovary, Antsaomaina, Andara et Ambodifasika; leur effectif est réduit (une quarantaine) mais ce chiffre peut varier suivant la saison. Ils utilisent des pirogues monoxyles en Eucalyptus robusta (kininina), des filets maillants de force de rupture 2,7 Kg à des mailles allant de 30 à 40 mm, des éperviers en fil câblé 13.400 et des lignes. Les espèces principalement capturées sont les Tilapia, les Cyprins dorés et récemment les FIBATA (Ophiocephalus striatus) qui font des ravages sur les alevins et juvéniles des autres espèces. Cette espèce a entraîné une diminution des captures, bien que certaines espèces dont les Tilapia et Cyprins dorés paraissent plus résistants.

Si vers les années 1970, un collecteur a pu acheminer vers le marché d'Ambositra 20 à 30 soubiques correspondant à 300–400 Kgs par jour, actuellement il ne peut acheminer que 5 soubiques (75Kgs) environ.

II. LES CONTRAINTES

III. LES SOLUTIONS PROPOSEES

LA PECHE MARITIME DANS LE FARITANY DE FIANARANTSOA

(Par M. RAFALIARISON Jeriniaina - Chef CIRPA Manakara)

INTRODUCTION

La longueur de la côte Sud-Est de Fianarantsoa est environ 420 Km de Nosy-Varika à Vangaidrano. Ceci montre combien cette zone serait favorable pour la pêche. Pour une population de l'ordre de 800.000 habitants, seulement 1.718 pêcheurs (enquête cadre 1988) y compris pêcheurs maritimes et estuariens s'intéressent à l'exploitation de cette étendue maritime. De plus cette exploitation varie d'une localité à une autre, elle serait plus importante dans le Fivondronana de Mananjary, Manakara, Farafangana tandis que pour les autres (Nosy-Varika, Vohipeno, Vangaindrano), sa place est très restreinte.

Cependant, la contribution de la pêche maritime en apport de protéines sur le marché ainsi qu'en revenus aux pêcheurs (par exemple 84.000 Fmg/mois pour le Fivondronana de Manakara selon RAKOTONDRALAMBO A. UFSH, 1989) n'est pas négligeable. Par conséquent, ce secteur revêt une importance sociale et économique considérable.

I. L'EXPLOITATION DES RESSOURCES MARINES

Cette exploitation se repose sur la pêche des poissons et des crustacées (cf: arrêtés 1093/86 et 5751/88).

I.1. L'exploitation des poissons

Les poissons exploités se divisent en deux :

I.1.1. L'exploitation des poissons marins stricts

L'exploitation est du type traditionnel. Les pêcheurs forment des groupements ou des coopératives en vue seulement d'avoir des dons, mais en réali- té, dans la majorité des cas, ces groupements ou coopératives ne sont pas fonctionnels.

On distingue deux catégories de pêcheurs:

La période de pêche varie de 160 à 180 jours. Leur rendement est de 4 Kg par sortie après le don OSRO (Indonésien) contre 2 Kg auparavant pendant la saison basse (Mars-Mai) et de 15 à 20 Kg pendant la haute saison (Septembre-Février) contre 8 Kg avant le don OSRO. Le revenu mensuel d'un pêcheur dans le Fivondronana de Manakara avant les dons indonésiens était de l'ordre de 42.000 Fmg / mois selon RAFALIMANANA Th. UFSH 1988). On a constaté que l'octroi du don OSRO contribue à une augmentation des captures et des revenus.

Les espèces capturées varient également avec la saison. Pendant la basse saison, les captures sont composées en majorité par les Scianidés (bakobako ou telonify), les Carangidés (falafalana, treotreo) et enfin les Clupéidés (ampigna). Par contre, pendant la haute saison, les captures sont très variées. Parmi elles, on peut citer par ordre d'importance les familles suivantes les Scombridés (fanarasambo, maloky…); les Trichuridés (sabatra), les Chirocentridés (mongy), les Scianidés, les Aridés (vahona) ainsi que les différentes familles de requins. Pourtant les valeurs marchandes des produits des pêcheurs aux filets maillants ne sont pas assez élévées par rapport à celles des produits de ligne.

Selon RAKOTONDRALAMBO A. (UFSH, 1989), le Fivondronana de Manakara peut produire jusqu' à 250 T de poisson marins par an.

I.1.2. L'exploitation des bichiques

Bien que classées parmi les espèces d'eau douce, les bichiques présentent des migrations marines après éclosion et y séjournent 3 à 4 mois. Ensuite, elles vont effectuer un phénomène de remontée vers les rivières en passant par les embouchures. La pêche se fait à ce stade de retour au niveau du littoral proche de ces dernières. Ce sont donc des poissons juveniles qui sont exploités. Pourtant, elles n'ont pas une importance économique à ce stade à cause de cette migration massive et en banc.

L'exploitation est traditionnelle et à caractère familial. Ce sont les femmes et les enfants qui s'en occupent. Une famille de pêcheur de bichique tire de la filière un revenu mensuel variant entre 57.000 à 75.000 Fmg par mois suivant la région (RAFALIARISON J. - UFSH 1990).

Les engins de pêche vont du tulle moustiquaire en soie au grillage en nylon à maille fine. La période de pêche s'étale de Mars à Octobre avec un maximum de production en Septembre. Elle s'effectue 11 jours seulement par mois et correspond toujours à la période de la nouvelle lune.

La production régionale est estimée à quelques 80 T par an selon RAFALIARISON (UFSH 1990). Ce chiffre avancé est sous-estimé car seuls les centres productifs facilement accessibles sont considerés.

I.2. L'exploitation des crustacés

I.2.1. L'exploitation des crevettes

Il n'y a pas des pêcheurs spécifiques pour les crevettes. Ce sont des espèces d'accompagnement des produits capturés au filet maillant. Cependant, une tendance de pêche aux crevettes est constatée actuellement depuis l'existence des opérateurs. Les espèces les plus pêchées sont les Penaeus indicus, les Penaeus semisulcatus (tigrée), et les Penaeus monodon (camaron). Les principales zones où sont déjà exploitées les crevettes sont les Fivondronana de Mananjary et de Manakara. La période d'abondance est la saison pluvieuse. Les crevettes se vendent par pièce (100 à 200 Fmg) et quelquefois par Kilo (3.500 à 4.500 Fmg). Les calibres les plus rencontrés sont les 10/20 et les 21/30. Il y a également des captures au niveau du canal de Pangalanes, surtout les Penaeus indicus mais de petite taille.

I.2.2. L'exploitation des crabes

Les crabes se pêchent avec des balances appâtées. Le rendement est faible l'espèce la plus rencontrée est le Scylla serrata. Cette activité peut contribuer à l'amélioraton de la nutrition des populations locales ainsi qu'à l'apport de revenu. Pourtant, elle ne peut donner lieu à une pêche intensive en vue de créer une filière.

I.2.3. L'exploitation des langoustes

La pêche langoustière à but commercial est une activité nouvelle dans la région Sud-Est de Fianarantsoa. Elle n'a pratiquement pas plus de deux campagnes car elle a pris naissance juste après l'arrivée des opérateurs économiques (cf: arrêtés 1093/86 et 5751/88).

En 1989, les opérateurs n'effectuaient pas de pêche directement mais se contentaient seulement de la collecte au niveau des pêcheurs traditionnels, tout en leur assurant l'approvisionnement en matériels de pêche et les vivres. Les zones de production sont situées à Vangaindrano et à Manakara. La production enregistrée en 1989 est la suivante (réf. COS): quelques 10 T à Manakara et 13 T à Vangaindrano. Par ailleurs, ces chiffres sont loin de la réalité pour la simple raison qu'il y a des circuits de produits qui échappent à la CIRPA (cas des opérateurs clandestins de Manakara) et l'intrusion illicite des opérateurs de Taolagnaro à Vangaindrano. En tout état de cause ces données sont prometteuses même si l'exploitation n'en est qu'à ses débuts.

Prenons l'exemple de Manakara :

Les engins sont généralement constitués par des balances à crabes améliorées. Leur efficacité est contestable car elles présentent deux inconvénients:

En comparant la production globale de Manakara avec celle de Vangaindrano qui utilise des casiers, celle de Manakara pourrait être augmentée si les techniques de pêche étaient améliorées.

Actuellement, compte-tenu du nombre des opérateurs agréés, la production des pêcheurs traditionnels n'est pas suffisante. En conséquence, les opérateurs sont obligés d'effectuer des pêches directes. Pour information, on a enregistré avec un essai mené pendant le jour (durée de mouillage environ 3h, avec 3 casiers), dans une zone pas encore fréquentée par les pêcheurs locaux, une capture moyenne de 2 kg chacun.

Enfin, en ce qui concerne la durée de pêche, elle est de l'ordre de 100 jours par campagne. Le rendement élévé est constaté au début et à la fin de la campagne.

II. P R O B L E M E S

A part les problèmes de la CIRPA sur l'insuffisance de personnel et l'inexistence des moyens (matériels roulants) pour assurer le contrôle et le suivi des opérateurs (pêcheurs, collecteurs…), la sensibilisation et le respect des textes en vigueur en matière de pêche, la vulgarisation de techniques plus performantes, on peut citer d'autres problèmes tels que:

Au niveau de l'exploitation des crustacés, le premier problème, c'est l'octroi de l'autorisation d'exploitation malgré l'inexistence des données concernant les stocks ainsi que les interventions qui sont entreprises ailleurs. Viennent ensuite, la méthode de conservation des produits collectés qui n'est pas très efficace et la non utilisation des chambres froides par les opérateurs. On peut encore citer comme problème la présence des opérateurs clandestins.

III. S O L U T I O N S

Nous citerons uniquement les actions qui doivent être menées dans la région afin de dynamiser et d'harmoniser l'exploitation de ces ressources:

CONCLUSION

La pêche maritime dans la région du Sud-Est de Fianarantsoa est à caractère traditionnel. Beaucoup de zones sont mal exploitées et même des espèces comme les langoustes ne sont pas bien connues.

Les pêcheurs locaux n'arrivent pas à tirer le maximum de profit dans cette vaste surface maritime malgré l'état de la mer et les matériels en leur possession. Pourtant, depuis quelques années, cette exploitation devient de plus en plus intéressante, suite à l'acquisition du don OSRO en 1988 et celle du don présidentiel en 1989. L'exploitation de nouvelles espèces (cas de langoustes) attire l'attention des investisseurs nationaux avec des partenaires étrangers à installer dans la région.

Enfin, pour qu'il y ait possibilité d'aménagement et de développement de la pêche maritime dans la région du Sud-Est, l'évaluation de stock est une action primordiale à réaliser.

L'AQUACULTURE DANS LE FARITANY DE FIANARANTSOA

(Par M. RANDRIAMIARANA H. - Chef CIRPA de Vakinankaratra)

INTRODUCTION

D'après les enquêtes socio-économiques menées par le service de Statistique Agricole (SMTIS) en 1985, on constate en milieu rural une régression de la consommation de produits carnés. De ce fait, les habitants du Faritany de Fianarantsoa souffrent d'un déséquilibre alimentaire car, les besoins normaux en protéines animales (30 g /per /j) ne sont pas satisfaits (déficit = 8 Kg/pers/an).

Ce déficit peut être attribué aux habitudes culinaires, mais provient également du fait que les protéines animales ne sont pas à la portée de tous et coûtent assez cher à cause de leur rareté.

Développer l'élevage bovin, porcin, ovin, caprin et volaille ne sera pas d'un grand secours à court terme, car le taux de croissance des troupeaux ne pourra jamais suivre les besoins de la population à démographie galopante.

Tout en se développant et en dépit des 420 Kms de côte formant en partie Est du Faritany, la pêche maritime rencontre plusieurs obstacles comme la pauvreté relative de mer chaude, la rusticité des matériels de pêche, les conditions climatiques défavorables, les voies de communication et les moyens de conservation insuffisants.

L'exploitation anarchique des eaux continentales engendre une baisse de production.

Quant à l'aquaculture, nous pensons qu'il pourrait constituer une solution plus rentable et plus rapide pour combler ce déficit en protéines animales, étant donné que les rizières existent déjà sur une superficie appréciable dans le Faritany, et produit des poissons consommables en un délai assez court (4 mois), surtout dans cette région qui est assez favorable à l'elevage de poissons.

HISTORIQUE DE LA PISCICULTURE

L'élevage de poissons en étang et en rizière dans le Faritany de Fianarantsoa a été déclenché et même vulgarisé par le Service des Eaux et Forêts depuis 1958. La distribution des alevins se faisait à partir des Centres Piscicoles crées dans le Faritany comme Andraimbe/Ambositra, Ialatsara/Ambohimahasoa, Ampamaherana/Fianarantsoa, Andranomafana/ Ambatonfinandraha, Beampombo/Fandriana, Angondongondona/Ivohibe, Ifanadiana et des petites stations relais comme à Ambalavao et Manakara.

Les résultats étaient encourageants, mais cette activité fut délaissée dans le temps par défaut de personnel et de moyens pour un encadrement efficace. Les rizipisciculteurs et les pisciculteurs se sentant délaissés et n'ayant même pas acquis la technique, n'ont pas pu poursuivre ce type d'exploitation. De plus, les alevins sont difficiles à trouver et les riziculteurs se contentent des poissons apportés par les crues dans leurs rizières (par exemple région d'Ambalavao).

SITUATION ACTUELLE

Conscient de l'importance du rôle de la pêche et de l'aquaculture dans l'apport de protéines animales dans la population, le Gouvernement a instauré la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture en 1985, qui a mis en place les Services Décentralisés qui gèrent également des projets de développement des pêches.

Dans le faritany de Fianarantsoa, plusieurs projets d'aquaculture sont initiés.

Un de ces projets réalisés avec le PNUD et la FAO/MAG/85/005 a demarré dans le Faritany de Fianarantsoa en 1989.

Les activités de ce projet consistent à recruter, former et mettre en place un noyau de vulgarisateurs piscicoles, consolider la capacité des services d'appui à l'aide des stations piscicoles, créer une quinzaine d'unités de production privées d'alevins.

Même si la zone d'action de ce projet n'est pour le moment que la région centrale du Faritany, les premiers résultats obtenus sont plus qu'encourageants, car on a pu céder plus de 460.000 alevins à 4.547 pisciculteurs, alors que nous avons constaté encore une insuffisance d'alevins disponibles par rapport aux commandes émises. Malgré aussi l'existence de 8 pisciculteurs privés qui ont déjà produits 19.000 alevins lors de la dernière campagne.

De même, pour les autres régions du Faritany où la demande est de plus en plus pressante et la potentialité non négligeable.

POTENTIALITES PISCICOLES DU FARITANY

Le climat et le sol du Faritany se prètent convenablement à l'élevage du poisson, la potentialité du milieu physique est non négligeable, car 300.000 ha de rizières existent dans le Faritany de Fianarantsoa. Des études de prospection ont déterminé que 15 à 16% de ces rizières sont déjà utilisables en rizipisciculture, c'est à dire, environ 45.000 ha. Cette surface pourrait encore être largement augmentée d'ici quelques années par l'intervention de plusieurs organismes (comme l'OMNIPRA, Eaux et Forêts, Infrastructure Rurale, Opérations microhydrauliques et Collectivités décentralisées) qui améliorent la maîtrise de l'eau d'irrigation et font des aménagements de nouveaux périmètres de culture.

Du point de vue social, les riziculteurs du Faritany ont l'habitude de trouver des poissons dans leurs rizières et veulent bien en élever, ne serait-ce que pour payer les travaux de récolte de riz. De plus, le poisson est un des mets préférés de la population pour accompagner le riz. Les paysans commencent à être conscients de la nécessité d'intensifier leurs exploitations, vu l'insuffisance de la production et l'impossibilité d'agrandir leur terrain de culture.

Sur l'aspect économique, le poisson se fait rare sur le marché, d'où les prix qui montent considérablement, ce qui rend le poisson un produit de luxe. Le pouvoir d'achat de la masse ne leur permet plus de manger des produits carnés qu'une fois par mois. Ce manque se fait sentir à cause des besoins créés par l'éducation nutritionelle et la pêche n'arrive plus à satisfaire les besoins “quotidiens”.

Sur le plan production, la rizipisciculture, selon sa potentialité actuelle si elle est exploitée, pourrait apporter un complément de 11.250 tonnes de poissons pour une productivité de 250 Kg/ha/cycle dans le Faritany. Pour une exploitation familiale moyenne de 50 a, une famille de 5 personnes peut récolter, en plus du riz, 19 Kg de poissons qui sont équivalents à 1,5 T/ha de paddy.

En plus de cet apport en protéines animales à peu de frais et l'amélioration du revenu des pisciculteurs, la rizipisciculture comporte d'autres intérêts tels que l'amélioration de l'état sanitaire des cultures et l'augmentation de la production de riz évaluée à 10%.

PERSPECTIVES D'AVENIR

Nous proposons les lignes directrices suivantes :

PROBLEMES ET CONTRAINTES

Malgré les efforts effectués par le Service, des problèmes et contraintes entravent le développement de l'aquaculture dans le faritany.

De la part du service, ces problèmes limitent les activités à entreprendre. Nous pouvons citer comme exemple :

Du côté des producteurs, ces problèmes et contraintes risquent même de les décourager pour cette spéculation et les incitent à la prudence. Nous ne citerons ici que les principaux problèmes que rencontrent généralement les producteurs :

La liste des problèmes et contraintes citée ci-dessus n'est certes pas complète.

Quant aux solutions apportées, elles devront être appropriées.

TRANSFORMATION - CONSERVATION - DISTRIBUTION DES PRODUITS HALIEUTIQUES DANS LE FARITANY DE FIANARANTSOA

(Par Mme.RASOARIMIADANA L. - Chef de Division de la Pêche et de l'Aquaculture - Fianarantsoa)

Malgré l'avenir prometteur de la province de Fianarantsoa quant à la production des ressources halieutiques (marines - continentales) l'effort de production reste toujours limité par deux facteurs :

En effet, à 250 Km de ses côtes, la ville de Fianarantsoa est ravitaillée en produit marin par la province de Mahajanga via Antananarivo ou de Toliara (100 % des produits séchés) et de Mananjary (depuis seulement 6 mois).

Les produits issus de la Province se présentent sous 3 formes :

Sur les marchés, la qualité des produits laisse à désirer seulement après quelques heures de capture.

I. Transformation

Trois techniques de transformation sont employées par les Fianarois :

L'emploi de ce premier système (fumage-grillage) vise deux objectifs différents selon la localité :

Et pour l'un, et pour l'autre le système employé reste le même. Les poissons sont étalés sur un grillage à quelques cms de la source du feu et ne sont grillés que superficiellement. La teneur en eau reste très élevée. Ainsi la durée de conservation ne peut dépasser 3 jours.

Face à ce problème, la vulgarisation du fumoir amélioré, type Chorkor, acquis lors du séminaire national pour la conservation des produits halieutiques est une nécessité primordiale pour chaque zone très productive afin que les pêcheurs ne soient pas découragés par le débouché.

Les Fivondronana suivants paraissent concernés au premiers lieux :

La bouillie des crevettes est une méthode très pratiquée par toutes les zones de production de ce produit afin d'éviter la dépréciation. Les crevettes sont bouillies avec du sel et sont ensuite légèrement séchées. Les produits ainsi traités peuvent être conservés pendant deux ou trois semaines.

On pourrait améliorer cette technique en poussant le séchage ce qui permet une conservation plus longue.

Le séchage : ce procédé très peu usité dans le Faritany, à cause de deux faits:

Très peu de pêcheur pratique cette méthode de peur que leur produit soit pourri au cours du séchage.

Pour pallier à ce problème, une méthode de séchage à concentration de chaleur pourrait être vulgarisée car le séchage peut se faire sans ensoleillement violent.

II. Conservation

Les techniques de transformation citées plus haut permettent aux produits halieutiques d'être conservés pendant une durée assez courte. Néanmoins, le problème de conservation se pose surtout sur les produits frais et congelés.

Des lieux de pêche jusqu'au marché local ou aux collecteurs, l'utilisation de la glace reste encore loin d'être réalisée faute de fabrique de glace.

Les produits sont exposés à la chaleur et à toutes les autres intempéries ainsi qu'à la contamination par les insectes et microbes.

Chez les collecteurs (en vue d'une expédition) les produits sont stockés dans des congélateurs familiaux. La durée de congélation varie suivant la quantité introduite dans le congélateur.

Les produits sont ainsi congélés très lentement occasionnant une qualité moindre lors de la consommation (chair de poisson ou de crustacés très fiables avec perte d'eau constitutionnelle lors de la décongélation).

Aucun exploitant ne possède une chambre de congélation adéquate pour une congélation rapide des produits. Cette insuffisance, voir manque de moyen de conservation occasionne trois grands problèmes :

Face à ce problème, l'installation de chambre froide à chaque Fivondronana producteur s'avère une nécessité patente. Deux options peuvent être choisies pour sa réalisation:

III. Distribution

Avec la multiplicité des espèces de produits halieutiques qu'on trouve dans le Faritany surtout dans les zones côtières, le marché ne se limite plus au domaine local mais commence à s'ouvrir dans les autres provinces en vue d'une exportation. Ainsi, les produits classés suivant leur destination sont traités et acheminés différemment.

Les produits d'exportation : Langoustes et crevettes. Ces produits sont présentés soit entières soit en queue. Les crevettes quelque soit le mode de présentation sont congelées par la méthode signalée auparavant. Il en est de même pour les queues de langouste.

Pour les langoustes entières, elles sont vendues et acheminées vivantes dans des caisses appropriées.

Il est à noter que presque 100 % de ces produits sont expédiés hors du Faritany.

Les produits pour vente locale (inter Faritany)

Suivant l'éloignement de la zone de pêche et du marché, les produits sont présentés et distribués différement.

Destinés à être vendus dans les parages (distances de 30 à 50 Km), les produits dulcaquicoles ou marins sont transportés dans des cuvettes ou soubiques, entassés les uns des autres, sans glace avec seulement quelques feuilles vertes comme protection.

Pour les écrevisses et les anguilles, de nasses en bambous éclatés sont utilisés à cet effet.

Arrivés sur le marché, les produits sont étalés souvent par terre sur une natte ou quelquefois sur des étals rarement couverts et des poignées d'eau servent à humidifier les produits victimes de la chaleur.

Les produits congelés (poissons - crevettes - crabes) sont transportés dans des glacières et parfois dans des simples tonnelets ou des caisses non isothermes. Arrivés à destination, les produits semi-décongelés sont recongelés pour être remis en vente dans le même congélateur.

Les produits grillés sont transportés dans des soubiques et subissent le même sort que les produits frais sur le marché.

Ainsi, la question de salubrité reste encore à discuter pour les ventes locales.

Par conséquent, une sensibilisation de tous ceux qui sont concernés par les produits de la pêche sur la qualité des produits, sur la consommation des produits avariés nous parait une action primordiale. Vient ensuite la vulgarisation des moyens de conservation faciles à réaliser, pas trop coûteux, fabriqués avec des matières premières existant sur place (polystyrène expansé).

Pour le taux de consommation par habitant, aucun chiffre ne peut encore être avancé étant donné que la collecte de données statistiques reste encore incomplète.


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