(Par M. H. RANDRIAMIARANA)
La population, tout en mangeant à sa faim, souffre d'un désequilibre alimentaire, car les besoins normaux en protéines animales ne sont pas couverts. Ce déficit peut être attribué aux habitudes culinaires mais, provient aussi du fait que les protéines animales ne sont pas à la portée de tous et coûtent assez chères à cause de leur rareté, surtout dans les régions éloignées des grandes villes.
Développer les élevages bovin, porcin, ovin, caprin, volaille etc.…, ne sera pas d'un grand secours à court terme, car le taux de croissance des troupeaux ne pourra jamais suivre les besoins de la population antananarivienne à démographie galopante.
Les produits de pêche maritime arrivent rarement dans les régions éloignées des grandes villes à cause de l'insuffisance des moyens de conservation et des voies de communication.
La pêche continentale ne pourra pas non plus combler ce déficit du fait de sa faible production et de l'hydrographie peu importante.
Heureusement que l'aquaculture et plus précisément, la pisciculture qui, en se développant, pourrait constituer une solution plus rentable et plus rapide pour combler ce déficit en protéines animales.
Les multiples avantages de la pisciculture, surtout sur les hauts-plateaux qui se prêtent favorablement à cette exploitation de part le potentiel que comportent la rizipisciculture, la qualité du sol des vallées et le climat propice au développement rapide du poisson d'élevage et les poissons d'eau douce sont très prisés sur les haut-plateaux.
L'élevage de poissons a été pratiqué depuis longtemps dans le faritany d'Antananarivo. Mais avant 1950, sa pratiqueétait très limitée. Après l'introduction du tilapia, la pisciculture a pris de l'extension et vers 1962, on a recensé un peu plus de 22.000 étangs de pisciculture familiale dans le faritany.
Toutefois, les éleveurs ont rencontré de nombreux problèmes comme le manque de technicité, le tilapia herbivore, l'insuffisance d'alevins etc…, alors la pisciculture en étang et en rizière a commencé à perdre son ampleur à partir de 1964.
La division Pêche et Pisciculture des Eaux et Forêts portait son effort principal dans la restauration, l'aménagement et la finition de Stations piscicoles. Et à partir de 1974, le PNUD et la FAO l'ont aidée dans les projets de développement de l'aquaculture.
Jusqu'en 1984, la vulgarisation se limitait à la cession d'alevins de carpe, de cyrin doré et de tilapia en milieu rural, par manque de personnel et de crédit. Néanmoins, des brochures de vulgarisation traitant de conduite d'élevage de poissons en étang et en rizière étaient distribuées aux paysans lors des opérations de cession d'alevins.
Depuis 1985, le développement aquacole incombe à la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture du Ministère de la Production Animale (Elevage et Pêche) et des Eaux et Forêts (MPAEF).
Démarré en 1985, le Projet PNUD/FAO/MAG/82/014 a concentré ses efforts :
I. SITUATION ACTUELLE
La distribution d'alevins se poursuit toujours et malgré la hausse significative du nombre d'alevin cédés par année, la demande est loin d'être satisfaite, ce qui peut démontrer l'intérêt croissant des antananariviens pour la pisciculture.
Les points de cession sont peu nombreux et souvent localisés dans les grandes villes. La cession d'alevins sur un point se fait deux ou trois fois dans un endroit pendant la même campagne.
Beaucoup de gens intéressés ne reçoivent aucune information concernant les dates de cession. D'autres reviennent bredouilles d'une cession car ils n'étaient pas inscrits sur la liste de ceux qui ont fait les commandes d'alevins.
Un effort de vulgarisation de la pisciculture a été entrepris mais, malgré les émissions radiophoniques, les diverses affiches, la distribution des fiches techniques et les visites ponctuelles pour information et démonstration en la matière, l'impact au niveau de la population est encore faible par rapport aux potentialités. Cependant, dans la région du VAKINANKARATRA où une opération de vulgarisation a été effectuée pendant 3 ans, les gens commencent à demander des renseignements sur cette exploitation. Et c'est encore dans cette région que le projet MAG/88/005 : “Promotion de l'aquaculture et privatisation de la production d'alevins” s'active à installer des producteurs d'alevins privés afin de réduire les incovénients de la cession et rendre autonome l'exploitation piscicole en milieu rural. Dans les autres régions, malgré le désir de quelques pisciculteurs de produire des alevins, l'encadrement technique est tellement insuffisant que les résultats sont souvent décourageants.
La technique d'élevage de poissons est faiblement maîtrisée par les producteurs et conséquemment le niveau d'exploitation reste souvent au stade de l'autosubsistance ou au stade artisanal. Toutefois, la plupart des pisciculteurs sont satisfaits de leur production et commencent à se rendre compte des avantages que procure ce type d'exploitation, ce qui les incite à se renseigner sur les techniques piscicoles.
Dans la région du VAKINANKARATRA où la création d'un réseau de vulgarisation piscicole a permis d'effectuer des enquêtes, qui après analyse, ont donné les chiffres de production et de revenus ci-après :
en rizipisciculture le rendement moyen est d'environ 183 Kg/Ha/cycle de rizière avec un revenu moyen de 1687 FMG/are. Et en pisciculture, ce rendement est de 550 KG/Ha/222 jours avec un revenu moyen de 3422 FMG/are.
En général, la technique piscicole en milieu rural se limitait à :
Les aménagements piscicoles convenables des rizières et des étangs sont peu pratiqués, de même la fertilisation et le nourrissage ne se font qu'occasionnellement avec des sous-produits végétaux comme le son de riz, avec des déchets d'abattoir ou des déjections animales.
Concernant les espèces utilisées, la carpe tient la première place (variété royale, à croissance rapide, prolifique et bien acclimatée dans le biotope rizière), ensuite viennent le tilapia et cyprin doré.
Dans les stations piscicoles, les efforts sont axés sur la production massive d'alevins en insistant sur :
On y pratique également l'élevage associé porc-poisson.
II. PROBLEMES ET CONTRAINTES
Malgré les efforts effectués par le Service, ces problèmes limitent les activités à entreprendre et déterminent la politique d'intervention. Par exemple :
Du côté des producteurs, ces problèmes et contraintes risquent de les décourager pour cette spéculation et les retiennent à la prudence. Les principaux problèmes que rencontrent généralement les producteurs sont les suivants :
III. PERSPECTIVES D'AVENIR
Les lignes directrices suivantes sont proposées :
(par Mme F.N. RAHELIMALALA - Chef CIRPA 13)
Situation actuelle
L'exploitation des poissons d'eau douce a connu une évolution certaine. Cependant, cette évolution n'est pas toujours positive dans le faritany d'Antananarivo. On note l'existence de quelques lacs qui assurent l'approvisionnement de la capitale en poissons outre le poissons de mer dont la vente n'a connu un essor que récemment. Ce sont le lac de barrage d'Itasy, les réservoirs d'eau de Tsiazompaniry et de Mantasoa, le lac d'Andranobe, ainsi que les autres petits plans d'eau.
Autour de ces plans d'eau, le nombre de pêcheurs est lié à la croissance démographique, les pêcheurs ne sont pas toujours des professionnels, mais des pêcheurs cultivateurs, des pêcheurs éleveurs ou tout simplement des pêcheurs occasionnels.
En ce qui concerne les espèces pêchées, les captures montrent que ces eaux renferment du tilapia, du cyprin doré, du black-bass, des anguilles, des écrevisses, du fibata. Le tilapia est l'espèce dominante, les engins de pêches utilisés deviennent plus diversifiés : nasses, lignes, harpons, epérviers, filets.
Le moyen de navigation est toujours la pirogue monoxyle creusée dans un tronc d'arbre ou faite avec des fûts (Antsirabe). La destination des produits est multiple. Mise à part l'autoconsommation, la commercialisation la plus courante est le système de vente ambulante aux consommateurs locaux ou la vente aux collecteurs qui transportent les poissons vers d'autres centres de consommation ou bien encore la vente à des sociétés exportatrices des produits de pêche.
Le prix moyen du kilo varie de 1.000 FMG à 1.500 FMG selon la saison.
Les eaux douces ne sont pas sujettes à des évaluations du stock halieutique, ainsi il est difficile de parler de sous-exploitation ou de surexploitation du stock. A partir de quelques données statistiques et des desiderata des pêcheurs, on peut remarquer une diminution de la production.
Problèmes et contraintes
Baisse de la production
Si la pêche à la ligne d'une demi heure pouvait faire le repas d'une famille autrefois, actuellement, un filet posé le soir et retiré seulement le matin ne capture que 2 ou 3 Kg de poissons. Les causes sont diverses ; on peut citer :
le nombre croissant des pêcheurs qui crée un deséquilibre entre l'effort de pêche et les ressources exploitées.
la majorité de ces pêcheurs ne veulent pas se conformer aux législations en vigueur, malgré la sensibilisation des autorités. Il est à remarquer que l'ordonnance qui limite la dimension des mailles de filets ou epérviers date de 1960. Malgré cette sensibilisation, les délits de pêche continuent à exister, surtout pendant la fermeture de pêche; ceci se répercute sur la production future.
les actions de l'homme sur la nature comme le feu de brousse entrainent des changements écologiques. Dans certains lacs, les herbes aquatiques prolifèrent, ce qui crée des difficultés avec les méthodes de pêche utilisées ; la profondeur diminue par l'apport incessant d'alluvions par l'eau de pluie. Les lacs deviennent des terrains de plantations.
L'apparition du FIBATA
La prolifération et la propagation du carnivore appelée communément FIBATA constituent un problème puiqu'il s'attaque aux autres espèces, mais aussi, il n'est pas apprécié par beaucoup de consommateurs. Ce qui explique son prix de vente très bas, quelquefois même certains pêcheurs les rejettent à l'eau.
Le problème des matériels de pêche
La pirogue : Actuellement nul n'ignore l'effort du Gouvernement malgache et même l'effort mondial de lutte contre la destruction de l'environnement. Les grands arbres disparaissent autour des lacs pour la construction des pirogues. D'autant plus que ces derniers sont utilisées non seulement pour la pêche mais aussi pour le transport des produits agricoles.
Manque d'adéquation des matériels reçus et des besoins des pêcheurs, pourtant les ventes privées sont rares et les prix exhorbitants.
Le problème de vol persiste au niveau des pêcheurs.
(par Mme. MARINE, Chef CIRPA 12)
I. Situation actuelle
Depuis sa création, la DPA vise les objectifs suivants :
L'approvisionnement des pêcheurs en matériels de pêche constitue un facteur de développement de la pêche continentale dans le Pays.
Ainsi, par l'intermédiaire des services décentralisés, la DPA a ouvert dans chaque faritany un réseau d'approvisionnement en matériels de pêche. En ce qui concerne le faritany d'Antananarivo, les vrais pêcheurs sont exploités par ceux qui achètent les matériels à un prix modeste et les revendent aux intéressés à un prix très élevé. Ces matériels sont mis en vente dans les différentes régies du faritany.
Depuis l'existence de ces réseaux d'approvisionnement à l'intérieur du faritany, des efforts ont été fournis par les agents de terrain quant à la sensibilisation et la vulgarisation des pêcheurs.
II. Stratégie et politique
Différentes stratégies sont alors à prévoir :
Pourvoir jusqu'aux confins des sites des pêcheurs, les matériels dont ils ont besoin ;
Vendre des matériels à un prix abordable et accessible aux pêcheurs,
Eviter les reventes inconmmodes ;
Lutter à toutes manoeuvres des gens qui vivent au détriment des pêcheurs en monopolisant leurs produits de la pêche contre d'insignifiants matériels;
Et enfin, l'autonomie de la pêche traditionnelle doit être toujours conservée.
III. Problèmes et contraintes
Certains obstacles persistent :
L'insuffisance en personnel, manque de moyen de transport et surtout la violation des réglémentations en vigueur concernant l'utilisation des matériels prohibés, entraînent la baisse de la production des différents lacs chaque année ;
Les problèmes proviennent aussi des erreurs qui découlent au moment de la répartition de ces matériels, que ce soit au moment du dénombrement ou de la mauvaise répartition car les besoins des intéressés ne sont pas tous analogues. Et comme la production de certaines régions baisse, nombre de pêcheurs se trouvent en difficulté pour l'achat des matériels à cause de leur faible recette, ce qui freine la vente des matériels.
En ce qui concerne les contraintes, des obligations réciproques se présentent : d'un côté, ceux du service et de l'autre côté ceux des pêcheurs.
Obligations du service
Le service doit avant tout :
veiller à ce qu'il n'y ait pas de rupture des stocks mises en vente ;
se conformer à l'attribution du responsable quant à la gestion du stock et à la méthodologie de cession ;
vendre les matériels conformes aux besoins de chaque région ;
prendre les dispositions adéquates en cas d'épuisement de stock, de la perturbation dans l'écoulement des matériels, de l'irrégularité à propos des reventes par des gens malhonnêtes ; et enfin saisir les VIP de l'existence des régisseurs de recettes.
Obligations des pêcheurs
Les pêcheurs doivent eux aussi :
attacher de l'importance à leur sensibilisation ;
s'interdire de l'usage des engins prohibés ;
éviter la contrefaçon des matériels (accroitre et imputer l'irrégularité des matériels pour le compte du service) ;
appliquer scrupuleusement les instructions relatives à l'identification de leurs engins de pêche (Arrêté 606) ;
cesser la pratique de la pêche pendant la période de fermeture par quelques procédés que ce soit hormis la pêche à la ligne ;
informer et mettre le service au courant de leurs éventuelles observations, suggestions, et difficultés rencontrées sur l'utilisation de tels ou tels engins de pêche.
IV. Solution
Pour aider les paysans pêcheurs, il faudrait renforcer les agents de terrain surtout dans le domaine de sensibilisation et de vulgarisation. Une restitution des matériels ne répondant pas aux besoins de chaque région serait souhaitable. Et comme le service ne dispose que d'un nombre limité de personnel, il sollicite vivement la participation des VIP (autoriés décentralisées) dans l'avenir, à la gestion et à la vente des matériels dans les lieux les plus éloignés.
V. Priorités
Pour pallier à certains problèmes qui risqueraient à coup sûr de freiner le développement de la pêche dans le faritany, il s'avère indispensable de répartir les matériels aux régisseurs de recettes en fonction des besoins réels des pêcheurs et que chaque régisseur doit s'organiser de telle manière que :
la commande de chaque région soit parvenue préalablement au service ;
la liste des besoins des pêcheurs et des groupements des pêcheurs dûments recensés et vulgarisés doit être établie.
VI. Perspectives d'avenir
En conclusion, le développement de la pêche traditionnelle dans le faritany nécessite :
la modernisation de la technique de pêche par des matériels appropriés;
la limitation de l'utilisation à outrance des engins de pêche qui s'avèrent disproportionnels par rapport à la surface accordée;
l'instauration d'un système d'émulation entre les différents groupements de pêcheurs dont le meilleur sera recompensé en matériels ;
une exploitation rationnelle des plans d'eau avec des embarcations plus performantes telles que les pirogues à planches.
Pour un éventuel financement, les pêcheurs et les groupements de pêcheurs doivent chercher des supports financiers. Et comme en 1991, le financement FNDE sur l'achat des matériels va cesser, le service sollicitera l'octroi d'un crédit faritany pour l'achat des matériels.
(par Mme. E. RAHARIVELO Chef CIRPA)
I. Situation actuelle
Pour une exploitation rationnelle et pour une meilleure gestion des ressources halieutiques, des règles ont été fixées.
L'ordonnance No60.126 du 03.10.60 constitue la base de législation de pêche dans les eaux douces.
L'application de la législation de pêche dans le faritany d'Antananarivo commence à devenir effective, grâce à la mise en place des services décentralisés de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture, et malgré l'insuffisance des moyens tant humains que matériels.
Une des attributions techniques des brigades de pêche c'est de veiller à l'application des textes régémentaires en matière de pêche et d'aquaculture. Ainsi, des tournées de sensibilisation et de vulgarisation ont lieu au niveau des collectiviés décentralisées des pêcheurs, et ceci presque durant toute l'année.
Pour l'application de la législation, des tournées de repression sont organisées surtout dans la région de l'Itasy où on a constaté souvent l'existence d'infractions malgré les sensibilisations (à titre d'exemple : pour l'année 1988–1989, on a constaté 13 délits de pêche au lac Itasy).
II. Problèmes et contraintes
Insuffisance des moyens humains
Le SPPA 1 ne dispose que d'agent verbalisateur ; et ce seul agent n'arrive pas à couvrir toutes les activités en matière de législation de pêche (répression) dans toute l'étendue du faritany.
Non adaptabilité de certains mots ou groupe de mots des textes en vigueur
Vu sa création récente, le service de la Pêche et de l'Aquaculture ne figure pas dans les textes. Ceci pose des problèmes :
d'une part, les agents du service de la Pêche ne sont pas reconnus compétents comme ceux du service des Eaux et Forêts, en matière de législation (ex:les chefs CIRPA ne peuvent pas dresser des conclusions à l'instar de leurs homologues du service des Eaux et Forêts).
d'autre part, les autres services habilités pour la constation des infractions négligent toute tentative de collaboration avancée par les agents de service de la Pêche. Et même, si ces services ont constaté des délits en matière de pêche, le procès-verbal est adressé non pas au service de Pêche mais au service des Eaux et Forêts.
Non respect des textes
Malgré les efforts de sensibilisation menés par les agents du service, malgré les sanctions pénales infligées aux délinquants, il existe toujours des gens, pêcheurs ou non, qui semblent ignorer les textes réglementant la pêche
Insuffisance des moyens de locomotion
Le manque de moyens de locomotion constitue aussi un point critique pour le service.
III. Solutions proposées
Compte tenu des problèmes constatés, on peut proposer les solutions suivantes :
éssayer de satisfaire autant que possible les besoins en personnel des services décentralisés.
reviser les textes déjà existants et y mentionner le droit et la compétence assignés au service de la Pêche.
faire le maximum d'effort possible pour pouvoir doter des moyens de locomotion aux services décentralisés et faciliter le déplacement sur l'eau par l'acquisition d'embarcation à moteur.
IV. Perspectives d'avenir
La législation de pêche est un volet important dans le cadre du développement de la pêche et de l'aquaculture. Et malgré l'insuffisance des moyens mis à sa disposition, le service essaie toujours de faire le maximum pour assumer autant que possible ses attributions. Au fur et à mesure, le service s'efforce à améliorer ses organisations et ses méthodes de travail.
La sensibilisation des pêcheurs à se grouper peut faciliter et rendre plus fructueux les activités en matière de législation. En effet, une autosurveillance se crée et se pratique au sein du groupement et aussi entre les groupements eux-mêmes.
La collaboration de plus en plus proche avec les collectivités décentralisées constitue aussi un moyen efficace non seulement pour le volet législatif mais aussi pour tout l'ensemble d'activités du service.
Enfin, si le service peut disposer des moyens nécessaires (humains et matériels), et que si ces agents sont armés par des formations adéquates, un progrès palpable de toutes ses activités pourrait être espéré.
V. LISTE DES TEXTES REGLEMENTANT LA PECHE CONTINENTALE (et les particularités du faritany d'Antananarivo)
• ordonnance No60–126- du 03.10.60 | : | la pêche dans les eaux douces et saumâtres ; |
• décret No61–094 du 16.02.61 | : | les modes et conditions d'amodiation du droit de pêche ; |
• décret No61–092 du 16.02.61 | : | les mesures à observer pour la protection des peuplements piscicoles ; |
• arrêté No22 33 MAP/FOR du 22.12.60 | : | les modalités de pêche ; |
• décret No62–321 | : | l'organisation du conseil supérieur de la protection de la Nature ; |
• arrêté No61–088 du 16.02.61 | : | la destination à donner aux animaux et poissons saisis par suite d'infraction ; |
• arrêté No55 31/87 | : | la fermeture de pêche dans certains plans d'eau du faritany d'Antananarivo ; |
• arrêté No35 83/86 | : | interdiction de la pêche dans le lac Mahazoarivo ; |
• arrêté No55 30/87 | : | interdiction de la pêche de nuit dans certains fivondronana du faritany d'Antananarivo ; |
• arrêté No510 FAR/ANT/SPPA 1 | : | la révision de la redevance applicable en matière d'amodation du droit de pêche ; |
• arrêté No606-FAR/ANT/SPPA 1 | : | la numérotation des engins de pêche utilisés dans les plans d'eau du faritany d'Antananarivo. |
(par Th. Rafalimanana, DPA)
INTRODUCTION
Dans le faritany d'Antananarivo, une bonne partie des pêches est orientée vers la vente du poisson frais sur les divers marchés de la grande ville.
La pêche revêt deux grands aspects :
d'une part, la pêche de subsistance, dans les vastes marais, dans les grands étangs naturels et dans les cours d'eau ;
d'autre part, la pêche commerciale, dans les grands plans d'eau d'Itasy, de Mantasoa et de Tsiazompaniry, Andranotapahina et zone d'Antanetibe Ambatomanohina.
La pêche de subsistance concerne de nombreux “pêcheurs du dimanche”, qui sont environ 10.000 en saison chaude et qui pendant les saisons intermédiaires, vont se délasser et prendre l'air chaque fin de semaine. Ils capturent souvent des quantités importantes, mais non contrôlées.
L'enquête s'interesse uniquement à la seconde catégorie de pêche, la pêche commerciale, à laquelle nous rattachons volontiers celles du lac Itasy, Mantasoa, Tsiazompaniry et la zone d'Antanetibe.
Avant d'aborder les résultats obtenus de ces 4 zones, il paraît nécessaire, d'une part de présenter les principaux plans d'eau du faritany d'Antananarivo, et d'autre part de présenter aussi sommairement la méthodologie de l'enquête :
PRESENTATION
1. LES PRINCIPAUX PLANS D'EAU
FIVONDRONANANA | L A C | SUPERFICIE |
Ambohidratrimo | Lac Ambohibao | 139 ha |
Lac Andranotapahina | 98 ha | |
Andranomasina | Reservoir de Tsiazompaniry | 2.333 ha |
Anjozorobe | Lac Amaroelatra | 66 ha |
Etang Amparibe-Nord | 35 ha | |
Etang Amparibe-Sud | 32 ha | |
Lac Amparihinandriambavy | 311 ha | |
Lac Andranofotsy | 140 ha | |
Lac Ankarakaraka | 268 ha | |
Manjakandriana | Réservoir Mantasoa | 1.375 ha |
Miarinarivo | Lac Itasy | 3.500 ha |
Soavinandriana | ||
Antsirabe | Lac Andraikiba | 78 ha |
Lac Andranobe | 109 ha |
2. OBJECTIF ET METHODOLOGIE DE L'ENQUETE
Les objectifs de l'enquête sont doubles :
d'une part, disposer d'informations sur l'importance économique et sociale du secteur.
et d'autre part, constituer une base de données pour le calcul de facteur d'extrapolation et la selection des échantillons d'autres enquêtes additionnelles couvrant la même population.
Il s'agit d'une enquête descriptive, ponctuelle et exhaustive décelant les caractéristiques structuelles des pêcheries.
Le champ de l'enquête se concentre dans les villages de pêcheurs qui constituent les unités d'enquête et se définissent comme une dualité statistique composée :
d'une zone de résidence où les pêcheurs habitent ;
et d'autres zones de débarquement où les pêcheurs tiennent leurs embarcations
Les travaux sur le terrain ont été réalisés par les encadreurs de pêche.
RESULTATS
1. LE LAC ITASY
Caractéristiques des villages de pêche
Lors de cette enquête, 33 villages de pêche autour du lac ont été recensés.
Les riverains du lac, anciennement installés dans la région, sont à la fois cultivateurs et pêcheurs.
L'activité commerciale de pêche cesse pendant les deux mois de la période de fermeture de pêche du 1er novembre au 31 décembre.
Effectifs de pêche
747 pêcheurs ont été recensés au cours de cette enquête, dont 97 opèrent à pied. Ces derniers font principalement la pêche aux anguilles moyennant des barrages.
Le nombre de pirogues de pêche existant sur le lac était évalué à 332. Les principaux centres de pêche notés suivant l'importance de l'effectif d'embarcation sont les suivants :
Comme engins de pêche, les filets maillants prennent une place préponderant dans la région. On ne trouve plus de plage de plage. L'épervier est utilisée par quelques villages seulement.
Capture
La bonne saison se situe au début et à la fin de la période de pêche. La capture moyenne par sortie de pêche est de 6 Kg en pleine saison et de 2 Kg en saison morte. En se basant sur les résultats du recensement, les renseignements sur la période, la saison et le nombre de sortie moyen de pêche, on a estimé à 285 tonnes la production annuelle des pêcheurs du lac.
Les trois espèces principalement capturées son représentées par le tilapia, la carpe et le black bass, viennent ensuite le fibata, le cyprin doré et enfin l'anguille.
Vente de produits
L'écoulement des produits du lac ne pose pas de problème en raison de la proximité et l'état de la route vers la capitale. Tous les produits sont vendus à l'état frais. Les poissons sont en général collectés par les mareyeurs des villages avoisinants ou par des collecteurs en provenance d'Antananarivo qui viennent chercher du poisson régulièrement dans le lac.
Une partie de la production est écoulée directement par les pêcheurs vers des centres de consommations avoisinants tels que Tsiroanomandidy, Soavinandriana, Analavory et Ampefy.
2. LE LAC TSIAZOMPANIRY
Les villageois côtoyant le lac pratique également la pêche à côté de l'agriculture.
Dans les onze villages visités, on a recensé 144 pêcheurs opèrant avec 69 pirogues monoxyles et 3 barques sans moteur.
Le filet maillant est commun dans tous les villages de pêche mais, seuls les villages situés dans la partie Nord du lac utilisent la senne.
Au début et à la fin de la saison de pêche, les pêcheurs pourraient capturer en moyenne 10 kg de poissons par sortie de pêche et par jour alors qu'au milieu de la saison une sortie de pêche ne les rapporte qu'l à 2 kg.
Avec les éléments sur l'effort et les captures moyennes d'une part ainsi que sur l'effectif de pêche d'autre part, on a estimé la capture annuelle du lac à 77 tonnes.
Composition spécifique de la capture
Le lac est pauvre en espèce. Pratiquement, on ne trouve que le tilapia, la carpe, le cyprin doré et le black-bass.
Tous les produits sont vendus à l'état frais. L'écoulement des produits du lac ne pose aucun problème en raison de la proximité des centres de consommations secondaires et de la capitale.
3. LE LAC MANTASOA
La forêt recouvre presque la totalité de la partie Est du lac. Les villages de pêcheurs se trouvent dans la partie située à l'Ouest du lac.
C'est seulement depuis quelques années que la pêche dans ce lac a connu une forte expansion.
Sur les 13 villages de pêche visités lors de cette enquête, on a estimé à 237 le nombre de pêcheurs dont 155 opèrent sur 60 barques sans moteur.
Comme engin de pêche, le filet maillant tient la première place. Viennent ensuite la ligne et l'épervier. La senne n'est utilisée que par le village d'Antatatra.
La sortie rapporte aux pêcheurs en moyenne 10 kg de poissons pendant la saison chaude. La saison morte pour la pêche se situe au milieu de la periode de pêche où la sortie ne leur rapporte qu'l à 2 Kg de poissons.
On a estimé la production annuelle du lac à 188 tonnes.
Le Fibata commence a avoir de la place dans le lac. On recontre toujours des espèces typiquement dulcaquicoles : le tilapia, le black-bass, le cyprin doré et la carpe. Il faut signaler aussi la particularité de la zone sur la pêche à l'écrevisse dans les méandres des rivières, notamment dans l'extrême Nord et Sud du lac.
L'écoulement des produits est facilité par la proximité des grosses agglomérations rurales (Mantasoa et Manjakandriana) ainsi que de la capitale. Ce sont les pêcheurs eux-mêmes qui assurent la vente de produits.
4. LA REGION D'ANTANETIBE
Les principaux plans d'eau de la région sont les suivants :
Les riverains de la région sont avant tout des agriculteurs. Ils pratiquent la pêche après les travaux agricoles du matin et pendant toute la journée du mardi et jeudi considérée comme “fady” aux travaux de terrain.
Cependant certains sont des vrais pêcheurs migrants installés dans la région pendant une grande partie de l'année et retournentà leur village au mois de novembre.
Sur les 4 lacs, on a estimé 239 pêcheurs dont 134 opèrent sur 47 pirogues monoxyles et 10 barques. L'engin de pêche principal reste toujours le filet maillant. Vient ensuite l'épervier.
La pêche est plus fructueuse du mois de mai au mois d'octobre avec une capture moyenne de 8 Kg par sortie. Pendant les autres mois, elle n'est que de 2 Kg. On a estimé 69 tonnes la production annuelle pour tout l'ensemble de ces 4 lacs.
Le Fibata prend de plus en plus une place préponderante dans la capture. Une partie non négligeable de la production est consommée sur place. Depuis quelques années, les collecteurs d'Antananarivo et d'Ankazobe viennent chercher du poisson dans la région.
En guise de conclusion, les points suivants méritent d'être signalés :
Augmentation des effectifs de pêche dans le lac Tsiazompaniry pendant ces dernières décennies ;
Amélioration de la capture annuelle des lacs Mantasoa et Tsiazompaniry, ces dernières années grâce probablement au récent réempoissonnement effectué dans ces 2 lacs ;
Le lac Itasy par contre aurait subi les effets de la surexploitation.
La fiabilité des renseignements quantitatifs issue de cette enquête n'est pas tout à fait satisfaisante. Cependant, les données qui ont été présentées donnent un ordre de grandeur pour tirer quelques tendances générales.
(par M.J. GONDOUIN, Directeur de SOPROMER)
Les débouchés principaux des produits de la mer sur les marchés à l'intérieur du faritany d'Antananarivo sont assurés principalement au travers de 2 filières.:
A/- la vente directe aux consommateurs.
B/- la vente aux consommateurs appartenant à des collectivités (hôpitaux, casernes, etc…).
En ce qui concerne la vente directe aux consommateurs, l'expérience nous a laissé apercevoir un clivage très important de ce que nous pourrons appeler couche sociale.
Une partie de la population aisée pouvant acheter des produits de haute gamme tels que langoustes, crevettes, crabes morceaux, poissons fins et qui repésente un pourcentage d'environ 5% de la population antananarivienne.
Une couche moyenne dont le pouvoir d'achat lui permet d'acheter du poisson en alternance avec la viande et dont le choix se porte sur les poissons de ligne, les crevettes, les crabes morceaux et où le choix s'arrête au niveau du poisson appelé sur le plan local “TROIS DENTS”.
Il s'agit en règle générale d'une clientèle régulière, à revenu constant et régulier qui représente 10% de notre clientèle.
Une troisième couche sociale est contrainte pour des raisons matérielles de rechercher des protéines aux meilleurs coûts mais en ayant cependant des préférences et des choix marqués pour les petits poissons ne dépassant pas 300 grs et qui constituent des éléments de ration à un coût inférieur à toutes les viandes. Cette clientèle achète essentiellement de la quantité. C'est la couche la plus importante de notre clientèle et peut être estimée à 70% de cette dernière. Le pouvoir d'achat de cette clientèle est ponctuel. Les achats se faisant en règle générale d'une façon très importante, la semaine qui suit leur paye pour continuer en diminuant légèrement les 2 semaines à suivre et devenir quasi inexistante la dernière semaine.
Enfin, une couche sociale très défavorisée au revenu très épisodique et qui n'achète qu'en fonction de leur possibilité du poisson en ne recherchant uniquement que des produits de bas de gamme voire des sous-produits. Cette clientéle représente 15% de notre clientèle de détail.
Au travers de ces quatre couches sociales, la première couche peut acheter des produits allant jusqu'à une valeur de 30.000 FMG le kilo.
La deuxième couche se limite généralement en achat exceptionnel à 15.000 FMG le kilo.
La troisième couche qui constitue l'essentiel de notre clientèle ne dépasse que très exceptionnellement un achat d'un produit d'une valeur maximale de 3.000 FMG le kilo et se cantonne généralement à des achats allant de 1.250 FMG à 1.600 FMG le kilo.
Enfin, la dernière couche recherche les têtes de poissons, les tout petits poissons ou à la rigueur les poissons dont la teneur en arête les contraint à être déclassés en valeur. Le pouvoir d'achat de cette clientèle oscille entre 400 et 800 FMG maximum le kilo.
Il est cependant à noter que du point de vue conservation, traitement, transport et distribution, ces produits supportent les mêmes contraintes, ce qui rend très problèmatique la rentabilité des produits accessibles aux deux dernières couches.
Le problème de la distribution des poissons de mer dans le faritany d'Antananarivo est essentiellement un problème de coût, beaucoup plus important que tout autre problème commercial d'implantation ou de présentation, la clientèle se déplaçant le cas échéant d'un point de la ville à un autre, fonction du prix d'appel proposé par tel ou tel distributeur.
En dehors de la clientèle de la première couche, la clientèle de la deuxième couche est celle des collectivités, mais représente en fonction des engagements à moyen terme, une clientèle à risque de règlement, elle ne représente actuellement qu'un chiffre d'affaires peu représentatif.
Il faut cependant reconnaître qu'il existe également une clientèle de restauration qui repésente une potentialité non négligeable mais dont les besoins semblent être satisfaits par les marchés parallèles.
Les contraintes de la distribution des produits de la mer résident également au niveau technique dans le maintien de la chaîne du froid très onéreuse à assurer, compte-tenu de l'état du réseau routier.
Une étude très rapide du prix de revient du poisson rendu à Antananarivo permet de constater que l'incidence du transport intervient pour environ le tiers de cette valeur.
Par contre, la distribution en soi ne pose pas de difficulté majeure, la structure en place étant nécessairement adaptable, compte-tenu de cette réalité qui place la marge de manoeuvre pour 80% des produits à vendre sur le plan local, dans une valeur entre 500 et 1.400 FMG, dans la meilleure des hypothèses, la stratégie de développement étant essentiellement une stratégie de coût, la distribution du poisson étant plus une opération à caractère social qu'une opération spéculative. La marge de manoeuvre est très étroite. En outre, la ressource ne semble pas très bien évaluée, ce qui induit un risque d'approvisionnement en dents de scie car il est évident que le poisson de mer proposé est constitué pour 95% de poissons d'accompagnement de la pêche crevettière.
En tout état de cause, il est certain que dans le court terme, les poissons de mer distribués à Antananarivo, seront toujours des produits proposés à un coût inférieur à celui de la viande et dont la valeur de vente sera directement liée au pouvoir d'achat local. Le poisson semble être en apport de protéine de remplacement pour une quantité non négligeable de la population antananarivienne.
Il est cependant impératif que les dispositions et règlements existants, quand au maintien de la chaîne du froid et d'un minimum d'hygiène soient respectés toute subtilité tendant à supprimer telle ou telle contrainte constituant une concurrence déloyale vis-à-vis de la plupart du distributeur qui s'efforce sur le plan local de proposer le meilleur produit au meilleur coût.
Il n'est pas besoin de créer de nouvelles règlementations, il suffit d'appliquer celles existant déjà.
(Par Z. Kasprzyk - N. Randriamiarisoa)
INTRODUCTION
Dans le cadre du projet MAG/85/014, on a réalisé une étude socio-économique sur la commercialisation et la consommation de produits halieutiques dans le milieu urbain plus précisément dans dix villes telles que : Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa, Antsiranana, Mahajanga, Manakara, Morombe, Morondava, Toamasina et Toliara.
Cette étude a été menée sur la base de trois questionnaires : revendeurs, détaillants, consommateurs. Au total, l'enquête a couvert 185 revendeurs, 495 détaillants et 2.033 ménages.
Le questionnaire sur les consommateurs visait d'abord à recouper les opinions des revendeurs et des détallants, et en même temps à obtenir certaines informations sur les préférences et les motivations d'achats de produits halieutiques dans les dix villes enquêtées. Ensuite, les résultats de cette enquête pourraient être utilisés en vue de l'amélioration des circuits et modes de commercialisation, ainsi que la planification du développement du secteur pêche en général.
Le questionnaire se compose de 5 catégories de questions ; à savoir :
A Antananarivo six enquêteurs sur les treize pour l'ensemble des dix villes, ont enquêté 1070 ménages.
Résultats
Les caractéristiques socio-métriques de ces ménages nous montrent que les acheteurs du poisson dans la capitale sont en général : les cadres moyens, les ouvriers et les autres (cette dernière rubrique regroupe des métiers divers, généralement non-salariés). On constate aussi que 57% des enquêtés se trouvent dans la tranche de revenu mensuel entre 30 et 120.000 FMG. Mais il faut aussi noter qu'un pourcentage significatif de ménage dispose moins de 30.000 FMG par mois (21,5%). Si on compare ces résultats avec ceux de toutes les villes enquêtées, on peut dire que parmi les ménages les plus pauvres (inférieur à 30.000 FMG/mois) la plus grande partie se trouve à Antananarivo.
La fréquence moyenne d'achat est de 1,3 fois par semaine avec une quantité moyenne de 0,9 Kg. Ce qui donne en moyenne presque 1,1 Kg de poissons par semaine et par ménage enquêté. Ce chiffre est très proche de la consommation moyenne de toutes les villes enquêtées. D'après les consommateurs enquêtés dans la capitale, leurs dépenses en poisson représentent à peu près 5,7% de leur revenu. Mais en analysant les résultats des études sur les dépenses alimentaires dans les budgets des ménages à Madagascar, il semble que ce pourcentage soit trop élevé.
Les consommateurs d'Antananarivo achètent en général leur poisson au marché et/ou dans les poissonneries. Par rapport aux villes, la majorité des consommateurs achetant dans les poissonneries se trouve à Antananarivo.
Le mode d'achat dominant est l'achat par tas et ensuite celui au kilo. Le poisson salé-séché est en général acheté par tas tandis que les poissons congelés et frais sont achetés au kilo.
Comme dans toutes les autres villes, les consommateurs d'Antananarivo préfèrent, d'une manière générale, les poissons frais dont essentiellement d'eau douce. Mais contrairement aux autres villes, ils semblent accepter beaucoup plus les poissons congelés. Les opinions peuvent s'expliquer d'abord par la disponibilité de ce produit à Antananarivo, ensuite, par les prix relativement semblables avec ceux des poissons frais. (même les tout-venants congelés sont quelquefois moins chers que les poissons frais d'eau douce), et enfin par l'assurance de provenance contrôlée des poissons congelés, contrairement à celle de certains poissons d'eau douce, pécés dans les différents canaux insalubres d'Antananarivo. Il en est de même pour les poissons salés-séchés où ce produit est plus apprécié à Antananarivo que dans les autres villes. Toutefois, il faut remarquer que les opinions plus critiques contre ce produit sont aussi assez nombreuses à Antananarivo. les opinions les plus critiques, sinon négatives, ont été exprimées contre le poisson-fumé.
Les ménages concernés par l'enquête semblent préférer les poissons de taille moyenne permettant de donner à chaque membre de la famille dont la taille est généralement assez grande (5,9 personnes) une pièce de poisson.
En ce qui concerne le prix moyen de vente au détail, on peut dire que les prix moyens des poissons frais et congelés sont à peu près les mêmes et ils sont moins chers que les prix moyens des poissons saléséchés et fumés. En général, les prix moyens de tous les types de produits sont plus élevés à Antananarivo que dans les autres villes, sauf pour Fianarantsoa (poissons frais).
Par rapport à la viande, dans toutes les villes, on constate, qu'en général, les prix du poisson sont assez proches du prix de la viande de boeuf. Mais dans le cas d'Antananarivo les opinions dominantes considèrent que les prix des poissons sont plus chers que ceux de la viande. Par ailleurs, on constate aussi que les prix des poissons de mer sont moins élevés que ceux des poissons d'eau douce.
Du producteur au consommateur, le prix des poissons est presque doublé (80%) pour les poissons frais et augmente de 45% à 55% pour les autres produits halieutiques. Dans tous les cas, le gain brut de revendeurs et de détaillant dépasse en moyenne 600 FMG/Kg.
Les facteurs qui limitent l'achat de poisson sont en général par ordre d'importance :
L'insuffisance des produits halieutiques est aussi considérée comme un facteur limitant l'achat de poisson, par rapport à la disponibilité de la viande.
En revanche, les facteurs qui favorisent la consommation de poisson sont la qualité jugée plus nutritive par rapport aux autres produits alimentaires et l'habitude alimentaire.
Conclusion
On constate qu'il y a insuffisance de produits d'une manière générale. Cette opinion est confirmée par toutes les catégories de personnes enquêtées, c'est à dire : revendeurs, détaillants et consommateurs.
Ensuite la tendance générale des prix est à la hausse suivant celle des prix de la viande. Mais il faut dire que cette tendance est liée à l'inflation mais aussi au manque de produit donc à l'insuffisance de l'offre par rapport à la demande.
La préférence générale est portée sur les poissons frais. Mais les poissons congelés sont mieux acceptés à Antananarivo que dans les autres villes, bien que ce soit un produit assez nouveau. De même les poissons traités (salés-séchés et fumés) trouvent plus de clientèle à Antananarivo et aux autres villes des hauts-plateaux que dans les villes côtières possédant un accès plus facile aux produits frais. Cette appréciation plus positive de consommateur des villes continentales vis à vis des produits halieutiques traités (congelé, salé-séché, fumé) est lié avec la disponibilité bien limitée de poissons frais dans ces villes, d'une part, par la baisse de production dans les plans d'eau des Hauts-plateaux d'autre part, par l'absence de chaine de froid permettant de commercialiser les poissons frais d'origine maritime ou des plans d'eau plus éloignés.
Recommandations
Augmenter l'offre de produits, soit par l'extension de la production dans le faritany (par exemple développement de l'aquaculture, etc…) soit par l'élargissement des rayons d'actions des revendeurs vers les plans d'eau douce plus éloignés (par exemple Miandrivazo) ou vers les lieux de débarquement des poissons de mer (par exemple Toamasina, Mahajanga, Morondava…).
Etudier à cette fin la possibilité aux revendeurs d'un statut et dispositions légales plus favorables.
Améliorer la qualité et diminuer les pertes des produits frais commercialisés à Tana par extension des marchés couverts à l'aide des constructions nouvelles ayant les compartiments de stockage sous glace de produit.