Page précédente Table des matières


Annexe 1
SYSTEME ET DONNEES STATISTIQUES

En analysant le développement de la pêche à Madagascar, il faut mettre en exergue le fait que les chiffres avant 1989 ne constituaient pas (sauf pour la pêche industrielle crevettière) des statistiques de production basée sur un système statistique fiable et régulière. Etant donné qu'elles existent et qu'elles sont officielles, elles doivent être citées, avec cependant quelques commentaires ou précautions.

Les chiffres de production de la pêche industrielle crevettière se basent sur les statistiques communiquées par les sociétés, ceux pour la pêche au thon, sur les statistiques fournies par les thoniers étrangers opérant dans la zone économique exclusive malgache. En ce qui concerne les senneurs de la CEE, les données parviennent aux autorités malgaches par l'intermédiaire de la délégation de la CEE à Madagascar ou par la Commission mixte érigée dans le cadre de l'accord de pêche. Cependant, il faut remarquer qu'aucun observateur malgache n'est embarqué à bord de thoniers pour suivre la production. Les données sur la pêche industrielle aux crevettes sont jugées satisfaisantes et suivies régulièrement. Les sociétés crevettières envoient périodiquement à l'Administration des pêches une déclaration sur la quantité des captures effectuées par zone et par marée et sur la production et le mouvement des bateaux en mer.

Les pêcheries traditionnelles (maritimes et continentales) et artisanales ont été jusqu'en 1989 peu connues, tant en ce qui concerne leurs caractéristiques structurelles (localisation des villages, nombre et type d'embarcations, nombre de pêcheurs et engins de pêche, etc…), qu'au niveau des caractéristiques dynamiques de production. En l'absence d'informations structurelles et dynamiques, trois outils ont été utilisés pour cerner la production de la pêche traditionnelle et artisanale à savoir : les certificats d'origine et de salubrité (C.O.S.), les enquêtes de consommation locale (enquête de marché) et le suivi des opérateurs autorisés à collecter et à exporter des produits halieutiques. En fait, il s'agissait plus de statistiques de commercialisation que de production à proprement parler. En conséquence, leur usage pour l'estimation de la production des pêcheries traditionnelle et artisanale restait fort limitée. Il faut encore ajouter que de temps en temps, des enquêtes de recensement ont été réalisées, soit pour certaines pêcheries (par exemple pour la pêche maritime piroguière en 1970) soit pour les principaux plans d'eaux douces (comme pour les lacs Alaotra en 1964, Mantasoa en 1970, Kinkony en 1966 et Itasy en 1963, 1969, 1985, etc…).

Dans le domaine de la pisciculture, la production a été évaluée sur la base des enquêtes ponctuelles et des recensements pris aux diverses monographies des fivondronana. La production dans les rizières a été, dans la majorité des cas, calculée sur la base de la production et de la vente d'alevins.

En 1987, la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture avec l'aide du projet MAG/85/014 a commencé à élaborer un système statistique de collecte d'informations sur les prises et l'effort de pêche de la pêcherie traditionnelle. La préparation d'un tel système requiert dans la première phase une mise à jours et une connaissance préalable des caractéristiques structurelles de la pêcherie. Ces types d'informations ont été òbtenues grâce aux deux enquêtes cadres achevées en 1989 (pour la pêche maritime) et en 1990 (pour les principales pêcheries des eaux intérieures).

La deuxième phase concerne la préparation, la mise en place et l'analyse des données collectées par un système statistique dynamique. Ce nouveau système-test doit fournir les informations sur l'estimation mensuelle des captures et d'effort de pêche, ventilées par espèces ou par famille et par engin. Cette enquête qui est menée depuis 1989 par 35 enquêteurs est effectuée par échantillonnage. Les résultats de traitement et d'analyse des données pour une année complète (1990) seront disponibles au début du deuxième semestre 1991. Ces résultats ainsi que les expériences tirées du système-test serviront ensuite à la formulation du système statistique définitif plus léger et adapté aux possibilités matérielles, humaines et financières du pays (troisième phase).

Le nouveau système statistique de pêche couvrira non seulement les pêcheries traditionnelles (marine et eau douce) et artisanale mais aussi la pêche industrielle. Il devrait répondre aux besoins de l'administration pour lui permettre de gérer les pêcheries nationales et planifier leur développement, ainsi que pour négocier des accords de pêche. Son organisation reposera sur un réseau d'agents des services décentralisés de la DPA et un bureau central de statistiques à la DPA. Cette structure devrait permettre :

En attendant les résultats définitifs du système-test, l'estimation de la production traditionnelle et artisanale maritime de l'année 1990 a été fondée sur les informations partielles. Cette estimation situe la production annuelle des pêcheries traditionnelles maritimes à 45.000 tonnes environ (pêche artisanale exclue). En prenant en considération que cette première estimation n'est fondée que sur les données non complètes, il a été décidé de ne pas corriger pour l'instant l'estimation précédente de la DPA (54.000 tonnes - pêche artisanale et ramassage d'algues, de coquillages, etc … inclues).

Il faut cependant souligner le fait qu'à partir de 1989, les prises dans les eaux estuarines ont été aussi classées dans la pêche maritime. Auparavant, la production dans ces eaux faisait partie de la pêche continentale. Quatre raisons au moins expliquent ce changement :

En ce qui concerne les prises de la pêche continentale, les estimations de la DPA (60.000 tonnes), ont été confirmées par l'évaluation de A. Collart et M. Vincke (1989) à la base des chiffres des deux enquêtes-cadres menées dans le cadre du projet MAG/85/014. Si on enlève de ce chiffre la quantité prise dans les eaux estuarines - 30.000 tonnes environ, déjà inclue dans la production maritime, les captures dans les eaux douces ne constituent plus que 30.000 tonnes. Ce chiffre trouve confirmation dans un autre calcul utilisé dans le sous chapitre sur la pêche continentale.


Page précédente Début de page