Table des matières Page suivante


1. INTRODUCTION

Un des objectifs en cours de réalisation des Circonscriptions de la Pêche et de l'Aquaculture (CIRPA) du Vakinankaratra et de Fianarantsoa ainsi que du projet PNUD/FAO-MAG/88/005 consiste à organiser et appuyer l'installation d'un réseau indépendant de producteurs privés d'alevins. Ce réseau rural de production et de vente d'alevins, devant satisfaire la demande en alevins des rizipisciculteurs et pisciculteurs, devra principalement se substituer au travail très onéreux de distribution et de production d'alevins, effectué jusqu'à présent par des services et des stations gouvernementales. Nous rappelons que la demande en alevins enregistrée au cours de la campagne 1990–1991 pour les seules CIRPA de Fianarantsoa et du Vakinankaratra s'élevait à 1.800.000 alevins.

Le présent travail, étude de faisabilité réelle, faisant suite à l'étude théorique, a pour objectif d'analyser les coûts réels d'installation et de fonctionnement d'une station privée de production d'alevins en milieu rural. Les coûts réels d'installation et de fonctionnement seront également comparés aux recettes de cette station. Chaque site comportera ses caractéristiques particulières et nous tiendrons compte, pour nos calculs, d'un schéma théorique général d'une station-type comme dans l'étude théorique. Par contre, nous réfèrerons aux coûts réels en usage en milieu rural, à partir d'un échantillon de dix éléments, que notre expérience de deux campagnes de suivi de producteurs privés nous a permis de collecter.

En ce qui concerne les données de production, nous nous réfèrerons principalement aux résultats de production moyens disponibles aux stations d'Etat d'Ambatofotsy et d'Ampamaherana pour la campagne 1990/1991. Ces résultats ont été fortement améliorés depuis la campagne 1988/1989 sans pour autant que l'on ait recouru à des investissements majeurs ou à des modifications de techniques de reproduction. Une intensification et un meilleur suivi des techniques de reproduction et d'alevinage sont en effet les principaux éléments de l'amélioration des résultats de production. Nous établirons un parallèle entre les résultats observés chez un échantillon de producteurs privés et les résultats des stations d'Etat pour asseoir le bien fondé de notre démarche, tout en sachant que les producteurs privés sont encore en cours d'apprentissage et en amélioration constante.

La première partie de cette étude de faisabilité, c'est-à-dire l'étude théorique, qui a été basée sur des coûts pratiqués dans le secteur commercial, portait sur un objectif théorique de production de 200.000 alevins cessibles. Il nous paraît maintenant plus réaliste de considérer un objectif de production de 100.000 alevins cessibles par station privée en année de croisière, tout en sachant que dans certains cas, il est tout à fait possible que cet objectif soit dépassé.

L'expérience nous a montré que les producteurs d'alevins suivis jusqu'à présent pouvaient être rattachés à deux groupes distincts : le premier groupe étant celui des producteurs artisanaux, et le second celui des producteurs familiaux. Il est à présent convenu que, dans le milieu rural, la spéculation de production d'alevins est d'abord commencée comme une spéculation marginale en comparaison aux autres spéculations traditionnelles. Plus ou moins rapidement, la production d'alevins devient pour certains une des spéculations principales avec amélioration des techniques, introduction d'éléments de gestion et de marketing, vulgarisation piscicole et développement de la production. Ceux-ci se rattachent au groupe des producteurs artisanaux. Pour le groupe des producteurs familiaux, la production d'alevins reste une activité marginale et saisonnière dont la production est davantage destinée à l'exploitation qu'à la vente. Dans les deux groupes, la spéculation doit d'abord s'intégrer dans les activités de l'exploitation avant de pouvoir se développer. Il est donc peu réaliste de démarrer en milieu rural des exploitations de production d'alevins comme spéculation principale et cela d'autant plus qu'elle n'est pas intégrée dans un cadre productif et même mieux dans un cadre spéculatif. Ceci explique en partie les délais de mise en place d'un réseau de producteurs artisanaux. Cette étude réelle correspond aux exploitations piscicoles du groupe des producteurs privés artisanaux.

Cette étude de faisabilité réelle commence par une étude de marché, elle se poursuit par l'étude technique qui est comparable, pour l'essentiel, à celle de l'étude de faisabilité fictive. Enfin, une brève approche organisationnelle est donnée avant de conclure avec l'étude financière.


Début de page Page suivante