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INTRODUCTION

Grâce à son potentiel ainsi qu'à son dynamisme, le secteur de la pêche et de l'aquaculture occupe actuellement une place prépondérante dans l'économie malgache, traditionnellement dominée par l'agriculture et l'élevage. Auparavant, les actions mises en oeuvre dans ce secteur répondaient à des problèmes ponctuels ou se rapportaient à des projets identifiés le plus souvent par l'administration ou les bailleurs de fonds étrangers à partir d'expériences réalisées ailleurs. En outre, faute de programme cohérent, certains projets ont été souvent répétés malgré des résultats qui n'étaient pas probants, d'autres ont été soutenus par un financement important alors que les impacts étaient restreints et ne répondaient pas à des objectifs prioritaires. Toutefois, il faut noter qu'en 1979 et 1983, un plan de développement et d'encadrement des pêches continentales et de l'aquaculture en eau douce et un plan directeur pour le développement des pêches maritimes avaient été respectivement élaborés grâce au soutien du PNUD et de la FAO (projets MAG/76/002 et MAG/80/008). Bien que certaines recommandations de ces plans n'aient pas été exécutées et que d'autres ont montré très rapidement leurs limites à cause notamment de l'évolution du contexte national et international, on doit admettre que ces plans ont joué un rôle positif dans le développement des activités halieutiques et aquacoles malgaches. Certaines de leurs recommandations sont d'ailleurs toujours d'actualité.

Etant donné que les possibilités de développement du secteur des pêches et de l'aquaculture restent encore très importantes, il s'avère impératif de soutenir et de favoriser le développement des activités qui contribuent directement et significativement à la réalisation des objectifs principaux du pays. Ces objectifs fondamentaux sont l'autosuffisance alimentaire, l'équilibre de la balance commerciale, l'augmentation du niveau de vie de la population et la création d'emplois. L'élaboration d'un plan directeur devient donc une impérieuse nécessité et ce d'autant plus (i) que la pêche maritime, la pêche continentale et l'aquaculture ont été effectivement placées sous une administration unique autonome, (ii) que des opérateurs sont de plus en plus intéressés par des investissements dans le secteur des pêches, (iii) que le contexte socio-économique, tant national que mondial, a évolué d'une manière drastique durant ces dix dernières années. Un tel plan directeur pour le secteur permet de définir les actions à programmer pour le court, le moyen et le long terme et d'orienter ainsi la contribution et les interventions du Gouvernement, des bailleurs de fonds et des opérateurs privés.

Ce nouveau plan directeur a été conçu principalement sur la base des recommandations d'un séminaire national sur les politiques et la planification du développement des pêches à Madagascar, organisé en octobre 1990. Celui-ci a été précédé d'une série de six séminaires régionaux et de la réalisation de plusieurs études ponctuelles ainsi que d'un bilan diagnostic de la pêche et de l'aquaculture1. Ces séminaires ont vu la participation des cadres de la Direction des Ressources Halieutiques, des opérateurs des différentes branches d'activités des pêches et de l'aquaculture, des représentants des institutions de recherche et de formation, des projets en cours d'exécution, des banques, des différents ministères concernés par le développement du secteur et, enfin, des organismes internationaux de financement et d'assistance technique.

1 Pêches et aquaculture à Madagascar - Bilan diagnostic, Antananarivo 1992.

D'après ce plan la production passera de 104.000 tonnes en 1990 à 144.000 tonnes en 1996 et jusqu'à 190.000 tonnes en l'an 2001. La disponibilité en poissons destinés à la consommation locale devra s'accroître de 48.000 tonnes en dix ans, soit un taux de croissance moyen de 5,9% par an (taux supérieur à celui de la croissance démographique : 3%). Ainsi la disponibilité en poissons par habitant pourra passer de 7,4 kg en 1990 à 8 kg en 1996 et à 8,5 kg en 2001. Quant à l'exportation des produits halieutiques, le plan prévoit des recettes en devises de 130 milliards de FMG (prix constant 1990) en 1996, soit une augmentation de 100%. La quantité de produits exportés pourra encore tripler d'ici dix ans.

La réalisation de ces objectifs repose principalement sur :

Les objectifs retenus dans ce plan directeur ne seront effectivement réalisés que si toutes les activités prévues pour le secteur sont mises en oeuvre et que la politique de libéralisation de l'économie nationale est poursuivie. Les résultats des actions mises en oeuvre et l'évolution socio-économique du secteur et même du pays pourront suggérer de nouvelles activités. Le plan n'étant pas statique, il devra dans la mesure du possible prendre en compte ces évolutions et intégrer ces nouvelles activités si, toutefois, ces dernières permettent la réalisation des grands axes stratégiques fixés dans le présent plan. Dans la mesure où les services décentralisés ont participé étroitement à l'identification des activités à réaliser dans ce plan, il serait important que ces services soient impliqués dans la réalisation et le suivi de ces activités.

Le démarrage de ce plan se fera par l'exécution d'un Programme cadre global de développement de la pêche et de l'aquaculture pour la période 1992–19961. De ce fait, ce programme cadre constitue le plan de développement du secteur pour les cinq prochaines années.

1 Programmme cadre global de développement de la pêche et de l'aquaculture pour la période 1992– 1996, Antananarivo, 1992


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