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RESUME DU RAPPORT D'ACTIVITES 1990 DE LA DIRECTION DE LA PECHE ET DE L'AQUACULTURE (D.P.A)

Ch. ANDRIANAIVOJAONA - Directeur de la Pêche et de L'Aquaculture

Il a été déjà précisé que “1990 est surtout une année de préparation des grandes actions et de projets de développement de la pêche et de l'aquaculture” (cf. Cahier d'Information des Pêches no3 - Avril 1990). Par ailleurs des efforts ont été menés cette année, qui termine le plan quinquenal 1986 – 1990, pour réaliser les objectifs qui y ont été fixés.

I. Volet Administratif:

Le renforcement des structures administratives des services décentralisés a été poursuivi. C'est ainsi que les 18 Circonscriptions de la Pêche et de l'Aquaculture (CIRPA) ont pu être mises en place (16 en 1989), une section (SECPA) a été ouverte en plus des 7 fonctionnelles en 1989, les Brigades (BRIPA) sont passées au nombre de 10 contre 8 auparavant.

L'effectif du personnel qui était de 441 personnes au 31 décembre 1990 a augmenté de 64 postes par rapport à l'année précédente, toutefois le nombre de personnel permanent a diminué de 192 en 1989 à 189, ce qui ne représente que 17,2 % de l'effectif prévu par l'organigramme.

Pour la formation, la DPA comptait 22 ingénieurs halieutes au total, et a envoyé 5 autres cadres pour se spécialiser à l'Unité de Formation Supérieure Halieutique (UFSH) de Toliara. En outre, 9 techniciens ont effectué des stages de perfectionnement à l'extérieur, et plusieurs agents ont bénéficié de diverses formations administratives et techniques dans le cadre de stages pratiques ou théoriques et de séminaires (gestion du personnel, gestion financière, planification du développement des pêches, évaluation de projets de pêche artisanale, élevage de crevettes côtières, aquaculture en eau douce, technologie et contrôle de qualité des produits de pêche).

Le budget de l'Etat affecté à la DPA, d'un montant de 907.000.000 FMG, a augmenté de 1% par rapport à celui de l'année 1989. Si le budget sur Fonds National de Développement et d'Equipements (FNDE) a diminué de 9,1 % en passant de 720.000.000 de FMG a 660.000.000 de FMG, le budget général de fonctionnement, lui, a par contre augmenté de 38,7 % en passant de 178.054.111 de FMG à 247.000.000 de FMG.

En complément de ce financement local, une assistance financière extérieure de 5.775.944.938 de FMG a permis à la DPA de renforcer des actions dans l'amélioration de son organisation interne et de ses interventions dans les opérations de développement (PNUD) dans le domaine de l'aquaculture aussi bien marine (PNUD, FAO) que continentale (PNUD, FAO, FED), dans celui de la pêche artisanale (Japon, Allemagne) et dans la branche de la pêche industrielle (accord de pêche CEE/RDM).

II. Volet développement

Dans le cadre du projet RDM/PNUD/ FAO/MAG/85/014, un ébauche de stratégie et de programme d'actions pour le développement de la pêche et de l'aquaculture pour la période 1991 – 1996 a été élaboré à la suite d'un séminaire national tenu à Antananarivo du 15 au 19 octobre 1990. La préparation et l'organisation de ce séminaire national ont été précédées d'une série de 6 séminaires régionaux (cf. Cahier d'Information des Pêches no4 - Septembre 1990), et de la réalisation de plusieurs études ponctuelles ainsi que d'un bilan diagnostic de la pêche et de l'aquaculture.

Les documents définitifs seront préparés en 1991. Pour le domaine particulier de l'élevage de crevettes côtières, le plan directeur a été conçu grâce à l'appui d'un programme de coopération technique de la FAO.

Les principales actions de développement des différentes branches d'activités “pêches traditionnelle et artisanale”, “pêche industrielle” et “aquaculture” menées en 1990 sont résumées ci-après.

2.1. Développement des pêches traditionnelle et artisanale

Pour les pêches traditionnelle et artisanale, les efforts ont été axés sur la dotation des pêcheurs en matériel de pêche, leur formation et l'organisation de la collecte de leurs captures.

Les équipements et matériel du quatrième don japonais d'un montant de 339.000.000 de Yen ont été livrés en 1990. Ils ont notamment permis d'une part d'améliorer le réseau de distribution des produits marins vers les centres de consommation (une chambre froide de 500 m3 à Antananarivo, 4 camions frigorifiques de 5 tonnes de charge utile, 30 congélateurs), et d'autre part de réhabiliter et de compléter ceux acquis dans les trois premières phases, notamment ceux d'Antsiranana, de Mahajanga et de Toliara.

Dans le domaine de la formation des pêcheurs, en dehors de celle dispensée par les privés et organisations non gouvernementales (Apostolat de la mer, Collège mixte St Jean, …), il faudrait signaler celle réalisée dans le cadre du projet mené avec la GTZ (Allemagne) à Nosy-Be où ont été formés 67 jeunes gens dotés à l'issue de leur stage de filets. Par ailleurs, deux experts cubains, en collaboration avec le groupe KALETA ont vulgarisé à Tolagnaro la technique de pêche artisanale aux langoustes à l'aide de casiers améliorés.

Au niveau de la collecte, le Ministère a publié un texte (arrêté 4796/90 du 16 août 1990) règlementant la collecte des algues, crabes, crevettes, holothuries et langoustes dans le souci d'arriver à une exploitation optimale de ces ressources principalement destinées à l'exportation.

Enfin, dans le but de promouvoir l'exploitation des produits halieutiques et d'aquaculture, le Ministère a pu vendre quelques 1.377 brochures de sensibilisation (pour la pêche, le traitement et la conservation).

2.2. Développement de la pêche industrielle

Dans cette branche, les efforts de diversification des activités doivent être particulièrement mis en exergue.

En effet, si traditionnellement la pêche industrielle a été toujours et depuis longtemps axée sur l'exploitation des crevettes côtières (depuis 1967) et plus récemment sur celle des thonidés (depuis 1986), de par l'impulsion et les orientations données pour l'Administration les opérateurs se sont orientées vers d'autres produits tels que les poissons de fond (introduction de deux bateaux-mères affrêtés par une société malgache, équipés de vedettes motorisées employant des pêcheurs malgaches qui utilisent la palangrotte, un bateau battant pavillons français exploitant les poissons de ligne au large de Toamasina), les requins d'eaux profondes (un ancien chalutier transformé en palangrier), la langouste dans des eaux plus profondes que 150 m (achat d'un caséyeur par un armateur à la pêche crevettière).

Pour la pêche crevettière, les efforts de pêche ont été intensifiés sur la côte Est (autorisations délivrées pour l'introduction de 6 chalutiers industriels, de 2 embarcations artisanales). Il faudrait aussi signaler l'acquisition par un armateur malgache d'un chalutier travaillant sur la côte Ouest. Au 31 décembre 1990, la flotte crevettière industrielle malgache était composée de 49 chalutiers.

Quant à la pêche thonière, Madagascar a mis en vente 52 licences pour les senneurs et 31 pour les palangriers. En 1990, 65 licences ont été délivrées dont 45 pour des senneurs et 12 pour des palangriers.

Il faudrait noter la création de 3 sociétés mixtes d'armement à la pêche thonière dont une a été opérationnelle en 1990 (gestion de 5 palangriers étrangers travaillant sous licence dans les eaux malgaches). A signaler enfin, la finition des travaux de la conserverie à Antsiranana qui pourra traiter en phase de croisière 50.000 tonnes de thon/an.

2.3. Développement de l'aquaculture

Dans le domaine de l'aquaculture en eau douce, en plus du projet RDM/PNUD/FAO - MAG/88/005 “Promotion de l'aquaculture et privatisation de la production d'alevins” qui couvre 6 préfectures (fivondronampokontany) du Vakinankaratra et 6 de la province de Fianarantsoa et qui est axé sur le développement de la rizipisciculture, le Ministère, grâce à une assistance financière et technique du FED, a fait effectuer une étude sur les possibilités de la promotion de la rizipisciculture dans la cuvette d'Andapa (dans la province d'Antsiranana), dans les régions de Bezaha et de Belamoty Taheza (dans la province de Toliara) et à Antsampandrano (dans la province d'Antananarivo). Le financement de l'exécution de ce projet sera soumis au FED dans le cadre de Lomé IV.

La réhabilitation de la station piscicole d'Ambatofotsy - Sisaony (dans la province d'Antananarivo) productrice d'alevins de carpe, de cyprin doré et de Tilapia a obtenu une contribution financière du gouvernement japonais.

Pour l'aquaculture marine, l'année 1990 a permis d'obtenir les documents de base nécessaires pour stimuler le démarrage de la phase d'exploitation (données techniques obtenues auprès du projet RDM/PNUD/FAO -MAG/88/006 “Ferme pilote d'aquaculture de crevettes” et plan directeur publié par le projet RDM/FAO/9/IX/ MAG/04).

Ainsi en 1990, 4 projets d'élevage de crevettes présentés par des opérateurs privés ont été approuvés par le Ministère (un projet de 850 ha, un autre de 500 ha dans la région de Mahajanga, un de 1.000 ha dans la région de Morondava, et un projet non encore bien défini à Nosy-Be). Enfin, il faudrait signaler l'expérimentation d'une culture d'algues marines au lac Anony (Amboasary-Sud, dans le Sud Ouest malgache) menée par une société malgache. Pour le moment on ne peut pas encore conclure sur la faisabilité de l'opération.

PRODUCTION HALIEUTIQUE EN 1990 (en tonnes)

PRODUITSPECHE INDUSTRIELLEPECHE TRADITIONNELLE ET ARTISANALETOTAL
Crevettes6.9671.8208.787
Petits pelagiques-PMPM
Thon10.000PM10.000
Autres poissons2.27750.000 (1)52.277
Crabes 1.2001.200
Langoustes30280310
Autres produits marins :---
• Algues-200200
• Trépangs-670670
• Coquillages-106106
• Divers-160160
Poissons d'eau douce-30.000 (1)30.000
TOTAL19.27484.436103.710
POURCENTAGE18,6 %81,4 %100,0 %

(1) - Estimation

III. Volet Production

Selon les données recueillies avec une précision valable pour certains produits (crevettes, langoustes, trépang), et à la base d'estimation très larges pour d'autres (ex. poissons de mer et poissons d'eau douce), on peut avancer le chiffre de 103.000 tonnes pour la production halieutique globale en 1990, dont 18,6 % sont les mises à terre de la branche industrielle et 81,4 % les captures des branches traditionnelle et artisanale. La production en aquaculture est négligeable.

La valeur des exportations de produits halieutiques en 1990 a atteint 68 milliards de FMG contre 59,5 milliards de FMG en 1989. La crevette occupe de très loin la première place (87,2 %) avec 59,3 milliards de FMG, viennent ensuite la langouste avec 3 milliards de FMG et le crabe 2,2 milliards de FMG.

Il faudrait remarquer, par ailleurs, l'exportation de plus en plus importante de certains produits comme les poissons (950 millions de FMG), les coquillages (694 millions de FMG) et les céphalopodes (350 millions de FMG).

ECHOS DE TERRAIN

LES ACTIVITES DE LA PECHE ET DE L'AQUACULTURE DANS LE FARITANY D'ANTSIRANANA
H. RAZAFIMBELO, Chef du Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture - ANTSIRANANA

I. SITUATION GENERALE

Avec une superficie de 49.000 Km2 environ et une population de 1.044.000 habitants, le Faritany d'Antsiranana offre l'image d'une région où presque toutes les activités de la pêche malgache sont présentes ou, ont la forte chance d'y être exercées. Ceci trouve son origine dans la particularité physique de ce faritany qui, en étant baigné sur les 2 versants (oriental et occidental) par la mer, abrite à l'intérieur des terres des milieux et sites qui permettent le support d'activités dulcacicoles.

Le Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture (SPPA) se divise en trois circonscriptions (CIRPA) à chacune d'elles se trouve rattaché un certain nombre de Fivondronampokontany (tableau No1).

II. SITUATION PAR CIRCONSRIPTION

2.1. CIRPA D'ANTSIRANANA

Parmi les activités des pêches de cette CIRPA, on peut distinguer la pêche industrielle d'une part et la pêche maritime artisanale et traditionnelle d'autre part.

La pêche maritime artisanale et traditionnelle :

La pêche maritime, très développée dans la région, se caractérise surtout par la pêche crevettière (baie d'Ambaro), la pêche aux poissons et la pêche aux crabes. Le résultat de l'enquête-cadre (1989) a fait ressortir l'effectif de 2.964 pêcheurs au niveau de cette CIRPA. Les embarcations motorisées s'utilisent dans quelques villages tels que Ampasindava (côte Ouest) et Ramena (dans la baie) où elles sont destinées à la pêche aux poissons. Mais dans les régions où on pêche la crevette, elles servent à la collecte de celle-ci. Les engins varient suivant les espèces ciblées. Pour la pêche crevettière, on utilise le “valakira” (barrage côtier en forme de “V”), la ligne, les filets (maillants, senne de plage) pour les poissons.

Tableau 1: Activités halieutiques dominantes dans le Faritany d'Antsiranana

CIRCONSCRIPTIONSFIVONDRONANAACTIVITES DOMINANTES
ANTSIRANANAANTSIRANANA I• Conserverie de thon
• Transbordement de thons des bateaux de la CEE
• Conditionnement et expédition des produits de pêche artisanale
ANTSIRANANA II
et AMBILOBE
• Pêche maritime artisanale et tra-
• ditionnelle (consommation locale)
• Pêche au valakira de crevettes
SAMBAVAANDAPA• Projet de relance de la pisciculture
SAMBAVA• Pêche du “Sory” au lac Antohomaro
VOHEMAR (SECPA)• Pêche maritime traditionnelle aux poissons
ANTALAHA• Pêche aux langoustes
• Collecte de trépangs
NOSY BENOSY BE• Aquaculture de crevettes (projet pilote)
• Pêche crevettière (industrielle et artisanale)
• Formation des pêcheurs traditionnels
AMBANJA
(SECPA à ouvrir)
• Pêche maritime et continentale traditionnelle
(consommation locale)

En cas de la défaillance de la collecte, les produits subissent un mode de traitement spécifique :

Les collecteurs agrées (suivant l'arrêté No4796/90) et opérationnels en 1990 sont au nombre de trois et s'occupent principalement de l'exploitation des crevettes qu'ils expédient vers Antananarivo ou exportent vers la Réunion. Au cours de l'année 1990, ces opérateurs ont traité:

La haute valeur marchande des crustacés justifie leur expédition vers d'autres marchés plus porteurs comme Antananarivo ou l'île de la réunion. L'approvisionnement du marché local ne constitue pas le principal objectif de ces opérateurs mais ils laissent cette activité à la petite pêche côtière qui a pourtant des capacités de production assez limitées.

Pêche industrielle thonière et conserverie

La place d'Antsiranana comme pôle d'attraction des thoniers se confirme dans la région du Sud-Ouest de l'Océan Indien. En effet, les thoniers senneurs européens travaillant dans cette zone ont commencé à venir à Antsiranana en 1985–87 soit pour effectuer des réparations à la SECREN (chantier naval), soit pour différentes activités en même temps. Par la suite, cette arrivée des thoniers à Antsiranana s'est intensifiée au détriment (peut-être) du rôle de Victoria (Seychelles) qui se voit retrancher une partie de ses activités économiques. A rappeler que ce sont les Seychelles qui ont “initié” ce développement de la pêche thonière dans cette sous-région de l'océan Indien en signant le premier, l'accord avec la CEE en 1984, Madagascar l'ayant suivi en 1986.

Les quantités de thon transbordées annuellement figurent dans le tableau suivant qui indique aussi le tonnage de sel pris par les thoniers.

Tableau No 2: Transbordement de thon à Antsiranana

 1987198819891990 1991
ler Trim.
Thon11471 T4025 T15588 T36246 T11964 T
Selnon disponible6300 T8953 T2818 T1385 T
Nombre senneur197265135

Le SPPA d'Antsiranana joue un rôle actif dans le suivi de ces transbordements par des travaux d'échantillonage à bord des thoniers. On peut affirmer qu'indubitablement, la ville d'Antsiranana tire beaucoup d'avantages économiques générés par la présence de ces thoniers. Ainsi, en 1990, pour les 36.246 T de thons transbordés, 2.818 T de sel ont été achetés par les thoniers à raison de 360 FF/Tonne, soit en valeur près de 1 million FF sans parler des travaux effectués à la SECREN (autour de 6,5 milliards FMG en 1990) ni des billets d'avion pour les équipages, ni des achats de vivres.

Si tel apparaît le côté positif de la présence de ces thoniers ou l'avers de la médaille, son revers n'est autre que l'influence sur les activités de la petite pêche locale. En effet, le transbordement des thons véhicule et déverse sur la ville d'Antsiranana une quantité non négligeable de poissons d'accompagnement et de thons blessés non embarqués par les cargos frigorifiques. Ces rejets, donnés gratuitement aux dockers, sont ensuite vendus par ces derniers. La ville d'Antsiranana se trouve ainsi inondée d'un poisson bon marché, certes, au bonheur et à la joie du consommateur, mais également au détriment des activités du petit pêcheur. La production de celui-ci, pêchée au prix de combien d'efforts, s'en trouve du coup concurrencée sans autre forme de procès par un tel afflux.

Dans le premier trimestre de 1991, selon une étude menée par le SPPA d'Antsiranana, 151 tonnes de rejets à partir des thoniers en transbordement ont été enregistrés. Ceci mérite réflexion et nécessiterait une étude pour définir dans quelle mesure il est possible de solutionner rationnellement ce déséquilibre.

A côté des opérations de transbordement, la conserverie de thon “PECHE ET FROID DE L'OCEAN INDIEN” (PFOI) vient d'entrer en fonction depuis la mi-mars 1991. Ayant un capital de 6.743,1 millions FMG, le groupe français (Pêche et Froid Boulogne, Le Bayon) détient 66,66% et le reste (33,34%) revient au groupe malgache. Les investissements sont évalués à 107 millions FF.

Pour cette première année de fonctionnement, cette usine compte embaucher 450 personnes dont 20 cadres, 100 techniciens et 330 employés et ouvriers. Cet effectif sera porté plus tard à 700 personnes.

Cette usine va utiliser 50.000 tonnes de thon par an dans sa phase de croisière mais pour 1991, la quantité traitée ne sera que 12.000 tonnes avec trois chaînes de fabrication : celle des boîtes vides (300.000 boîtes/jour), celle de la farine de poisson, celle des conserves de thon. Elle est aussi dotée d'un central électrique automatique et de 4 chambres froides de 2.500 m3 chacune sur le port.

Ainsi, il est apparu un net clivage, sinon une antinomie, entre la petite pêche et la pêche industrielle, alors que nous voulons leur complémentarité. Ce fossé ira grandir si aucune solution n'est trouvée d'ici là au risque même de voir disparaître les petits métiers dont la production, à force d'être constamment frappée par la concurrence, ne verra plus de preneurs.

2.2. CIRPA DE NOSY-BE

Les différents faciès du secteur halieutique s'observent également à Nosy-Be à la différence que, ici, tout semble tourner et évoluer autour de la crevette. Cependant, il faut noter qu'il existe un centre de formation destiné à l'apprentissage des jeunes pêcheurs, un projet né de la coopération germano-malgache.

La pêche industrielle crevettière est l'activité des “Pêcheries de Nosy-Be (PNB) qui dispose d'une usine perfectionnée pour le traitement des captures (autour de 2.500 tonnes par an), de 19 chalutiers (dont 8 glaciers) et d'un bateau-mère.

Cette société exploite la zone I (baie d'Ambaro) où elle a réalisé en 1990 une capture de l'ordre de plus de 1.500 tonnes. La valeur de ses exportations se situe autour de 19 milliards de FMG avec les pays-Bas comme premier client, suivi par la France et la Belgique.

Le problème principal pour la pêche crevettière en général, auquel toute recherche de solution semble échouer, est constitué par l'impossibilité de récupérer les poissons d'accompagnement. Par ailleurs, l'on signale son conflit avec la pêche côtière qui se plaint de la destruction de ses engins de pêche.

Quant à la pêche artisanale crevettière, l'ensemble de la flotte constituée de petits chalutiers de 25 CV, se chiffre à 14 embarcations appartenant à des privés. La production totale de crevette de cette activité y compris la collecte est de 470 tonnes environ en 1990 ; elle traite d'autres produits comme les langoustes (13,7 tonnes), les poulpes (5,5 tonnes), les poissons (1,8 tonnes), les trépangs (5,16 tonnes) pour la même année.

Cette flotte artisanale revendique actuellement l'augmentation de la puissance du moteur qu'elle peut utiliser qui est actuellement de 25 CV. Le motif est de pouvoir rentabiliser au mieux la pêche.

Par ailleurs, sur le plan du traitement des produits, il reste beaucoup à faire au niveau de cette branche d'activité car les normes d'hygiène et de salubrité font parfois défaut.

Il existe à Nosy-Be une ferme d'aquaculture de crevette, un projet ayant démarré en 1988 et fondé sur la participation tripartite du gouvernement malgache, du PNUD/FAO, et des PNB. Comme objectifs, ce projet vise à :

Trois types d'élevage y sont expérimenté (intensif, semi-intensif, extensif). La ferme fonctionne depuis mai 1989 (cf. dossier aquaculture de crevettes).

Enfin, le Centre de Formation des Pêcheurs, fruit de la coopération germano-malgache, fait partie des activités de la CIRPA de Nosy-Be qui dispose d'une ligne de crédit pour assurer la contrepartie malgache au titre de ce projet. Un fonds de 100.000 DM a été alloué par la GTZ pour la création de ce Centre dont les travaux de construction ont duré de mai 1989 jusqu'au début 1990.

La formation, destinée aux jeunes pêcheurs, dure 6 semaines et comprend une partie théorique sur la biologie, les techniques de pêche, le système de crédit, le secourisme, la législation, l'instruction civique. L'application pratique concerne le montage, la pose, la réparation et l'entretien des filets. A l'issue de la formation, au cours de laquelle les pêcheurs sont soumis au régime d'internat, ces derniers sont encadrés dans leur village pendant deux semaines pour la pose des filets et la détermination des lieux de pêche.

La première vague a été formée de novembre 1989 à avril 1990 ; pendant cette session, 67 pêcheurs ont été formés et 134 filets cédés (2 filets/pêcheur). La production fournie par cette promotion de janvier à fin septembre 1990 est de 187 tonnes, c'est-à-dire pour 9 mois et 67 pêcheurs alors que le projet fixe comme objectif 120 tonnes par an et 80 pêcheurs opérationnels.

Les pêcheurs de la région d'Ambanja ont commencé à être formés au début du mois de mars 1991.

A noter aussi que les enquêteurs de la pêche recrutés précedemment par le projet MAG/85/014 “Assistance à l'Administration des pêches” sont actuellement repris par le SPPA d'Antsiranana dans le but de jouer le rôle de vulgarisateurs auprès des communautés de pêcheurs. A ce propos, ils bénéficieront d'une formation technique auprès de ce Centre à partir du mois de juillet 1991.

L'avenir de ce Centre a été analysé au cours du séminaire ZOPP qui a eu lieu à Nosy-Be du 13 au 18 août 1990. Les points suivants ont fait l'objet des discussions :

2.3. CIRPA DE SAMBAVA

Créée administrativement en 1987 mais amputée de son chef en 1988, cette CIRPA vient d'avoir son bâtiment en décembre 1990 et son nouveau chef en mars 1991. Cette CIRPA englobe les 4 fivondronana de la côte-Est du faritany d'Antsiranana et on peut citer très brièvement les activités dominantes ou les actions à entreprendre dans ces fivondronana.

A Andapa, un projet de relance de la rizipisciculture avec celle d'une station piscicole est actuellement en cours d'instruction auprès de la CEE (FED) qui a accepté de le financer.

La cuvette d'Andapa, zone à vocation rizicole, se prête bien à la pisciculture d'autant plus que les paysans sont déjà sensibilisés à l'élevage du poisson notamment en bassin. Malheureusement toute action de vulgarisation dans ce domaine a cessé depuis les années 1980, y compris les activités de la station piscicole citée plus haut.

Comme atouts en faveur de ce projet on peut relever :

La contribution du Gouvernement malgache dans ce projet est de fournir le personnel national (Chef de station, Directeur national, ouvriers, …) ainsi que d'assurer la disponibilité de terrain suffisant pour les besoins de la station piscicole à recréer. Selon les dernières informations, ce projet pourrait être mis en oeuvre vers septembre– octobre 1991.

Le problème du “Fibata” (Ophicephalus striatus) inquiète au plus haut point les paysans d'Andapa et ils ont clairement manifesté leur sentment lors de la visite de Monsieur le Ministre de la Production Animale (Elevage et Pêche) et des Eaux et Forêts en janvier 1991 dans ce fivondronana. Dans la recherche d'une solution à cette difficulté, un atelier sur le “Fibata” est programmé d'être organisé à Andapa au cours de 1991 et les préparatifs sont en cours. Les Autorités locales offrent leur appui total à cette initiative de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture.

Le fivondronana de SAMBAVA se plaint également de la prolifération de ce poisson piscivore. Dans ce fivondronana, le célèbre lac d'Antohomaro produit du “Sory” (Paretroplus polyactis) que les pêcheurs et les consommateurs désirent sauvegarder face à la menace incessante du “Fibata”.

A ANTALAHA, où les activités de pêche maritime sont aussi importantes, le souhait de la population est d'y créer une antenne de l'Administration halieutique (SECPA).

La pêche à la langouste, bien que pas très développée, caractérise néanmoins cette région où on note l'activité de formation dispensée par le Collège mixte St Jean aux jeunes pêcheurs à qui l'on enseigne que la pêche peut faire vivre son homme.

Une station piscicole en veilleuse existe aussi à Antalaha (à Andrakaraka) dont l'étude sur son utilisation future s'inscrit dans le cadre des activités du SPPA d'Antsiranana.

III. CONCLUSION

Quelques idées peuvent être proposées pour rationaliser l'exploitation des produits halieutiques dans le faritany d'Antsiranana.

Au niveau de la ressource :

Au niveau de la production :

Concernant la consommation des produits :

Concernant le support institutionnel :

FLASH INFO D.P.A

SERVICE AQUACULTURE

Don japonais non remboursable

Le Gouvernement du Japon a mis à la disposition du Gouvernement malgache un don non remboursable de 100.911 FF soit l'équivalent de 30.800.000 FMG destiné à la réhabilitation de la station piscicole d'Ambatofotsy-Sisaony. Le contrat de don a été signé le 25 février 1991.

Le don servira à l'achat de moto-pompe et de matériaux de construction pour la réhabilitation des étangs et d'un bureau/magasin. Ce qui permettra de tripler la production d'alevins de la station qui approvisionne les pisciculteurs se trouvant dans un rayon de 50 Km de la capitale.

Missions japonaises

A la requête du Gouvernement malgache, l'Agence Japonaise de Coopération Internationale JICA a envoyé à Madagascar du 22 Octobre au 20 Novembre 1990 une mission d'étude conduite par Takashi SAITO, Expert de cet organisme. La mission a évalué trois projets qui lui étaient soumis dont celui du développement de l'aquaculture de crevettes à Mahajanga.

Une autre mission de la JICA conduite par Monsieur Takadhi TSUCHIYA était à Madagascar du 11 au 23 Avril 1991 pour étudier cette fois-ci la possibilité de créer un Centre aquacole côtier pour la promotion de l'aquaculture de crevettes et de développement rapide de ce secteur. Le Centre sera créé à Mahajanga pour produire quelques dizaines de millions de post-larves pour les aquaculteurs privés et pour servir de centre de démonstration et de formation.

Mission FED

Monsieur A. LAGGIS, expert de la Commission des Communautés Européennes à Bruxelles a séjourné à Madagascar du 25 Février au 10 Mars 1991 pour évaluer l'étude de faisabilité de la rizipisciculture dans la cuvette d'Andapa (Antsiranana) et dans les régions de Belamoty - Taheza et de Bezaha (Toliara). Il s'agira de promouvoir et de développer l'élevage de poisson dans les étangs et dans les rizières des périmètres irrigués de ces deux zones où il y a maîtrise d'eau.

La mission a conclu à la possibilité d'y développer la rizipisciculture et le programme mettra plus particulièrement en place un réseau de producteurs privés d'alevins. Le projet financé par le FED pourrait être mis en oeuvre avant fin 1991.

SERVICE PECHE INDUSTRIELLE

SociétésBateauEspèce cibleType de PêcheNo LicenceObservation
Armement MUJICA
(FRANCE)
NAVARRAThonidésCanne91/001 (01.03.91) 
Armement MUJICA
(FRANCE)
CALLIOPEThonidésCanne91/002 (01.03.91) 
SOMAPECHEANTALY 6CrevettesChalutage91/003 (01.03.91)Vezo 1
(remplacé)
SOMAPECHEANTALY 7CrevettesChalutage91/004 (05.03.91)Vezo 4
(remplacé)
Refrigepêche EstRIANILACrevettesChalutage91/005 (05.03.91) 
Refrigepêche EstRANTABECrevettesChalutage91/006 (05.03.91) 
P.N.B.NOSY-BE 9CrevettesChalutage91/007 (05.03.91)Nosy-Be 1
(remplacé)
P.N.B.NOSY-BE 10CrevettesChalutage91/008 (05.03.91)Nosy-Be 2
(remplacé)
P.N.B.NOSY-BE 11CrevettesChalutage91/009 (05.03.91)Nosy-Be 3
(remplacé)

DIVISION APPUI, SUIVI ET STATISTIQUE


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