MALI
MISE EN VALEUR DE LA RIZIPISCICULTURE
(Octobre 1987-Octobre 1989)
TABLE DES MATIERES


FI:DP/MLI/86/001
Document de travail
Mars 1990

Rapport préparé pour le projet Développement de la pisciculture et rationalisation des pêches

par

Jin Deyi
Conseiller technique principal


Le présent rapport a été préparé durant l'exécution du projet identifié sur la page de titre. Les conclusions et recommandations figurant dans ce rapport sont celles qui ont été jugées appropriées lors de sa rédaction. Elles seront éventuellement modifiées à la lumière des connaissances plus approfondies acquises au cours d'étapes ultérieures du projet.

Les désignations utilisées et la présentation des données qui figurent dans le présent document n'impliquent, de la part des Nations Unies ou de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Rome, 1990


Les liens hypertextes vers d'autres sites de l'Internet ne signifient nullement que l'Organisation approuve officiellement les opinions, idées, données ou produits qui y sont présentés, qu'elle en assume la responsabilité ou qu'elle garantit la validité des informations qui s'y trouvent. Leur seul objectif est d'indiquer où trouver un complément d'informations sur des thèmes apparentés.

TABLE DES MATIERES

1. RESUME DU PROJET

2. RESULTATS ET DEBATS

2.1 Démarrage du projet

2.1.1 Changement des sites de la construction des trois stations
2.1.2 Transfert du centre de formation piscicole

2.2 Activités principales du projet pendant la période d'octobre 1987 à octobre 1989

2.2.1 Construction de la station et du centre de formation de Molodo
2.2.2 Essais pilotes de rizipisciculture
2.2.3 Essais pilotes de l'élevage associé
2.2.4 Essais pilotes de pêche et aménagement des mares à Mopti
2.2.5 Formation des agents de pêche à Mopti
2.2.6 Voyage d'études en Côte d'Ivoire
2.2.7 Voyage d'études en Hongrie
2.2.8 Bourses

3. PROPOSITIONS POUR LE DEVELOPPEMENT ULTERIEUR DU PROJET

3.1 Création d'une base de recherche, d'éducation, d'information, de production, de démonstration et de vulgarisation de la pêche
3.2 Introduction de poissons d'espèces excellentes provenant de l'étranger
3.3 Exploitation de la pisciculture en réservoir
3.4 Pisciculture associée
3.5 Rizipisciculture
3.6 Développement des autres types de pisciculture

Annexe 1: LISTE DU PERSONNEL DE LA DIRECTION DU PROJET
Annexe 2: LISTE DES BOURSIERS
Annexe 3: LISTE DES PRINCIPAUX EQUIPEMENTS DU PROJET
Annexe 4: LISTE DES PRINCIPAUX DOCUMENTS SUR LE TERRAIN

1. RESUME DU PROJET

Le Mali est un pays de pêche, dont les activités se déploient essentiellement dans les zones inondées du Delta central du Niger. Ce dernier couvre une superficie de 30 000 km2 et permet, en temps normal, une pêche de 90 000 à 120 000 t/an.

Cependant, au cours des 15 dernières années, l'interaction combinée de la sécheresse persistante au Sahel et de la création de barrages en amont du Delta a créé une situation écologique nouvelle, par la réduction sensible des crues dont la répercussion sur la capacité de croissance et des stocks s'est traduite par une réduction de 30% du volume des captures, soit une perte annuelle de l'ordre de 30 000 tonnes. Cette situation qui est irréversible a abouti à des maladies de carence de protéines animales dans les jeunes couches de la population, à un exode rural des pêcheurs professionnels, à une augmentation des prix d'une denrée indispensable et rare; elle a en somme affecté la vie de la population.

Soucieux de redresser la situation, le Gouvernement malien a demandé au Programme des Nations Unies pour le développement de financer une étude servant de base analytique pour l'évaluation des expériences passées menées dans le domaine de la pisciculture et pour l'identification des possibilités futures de développement. Cette étude a été l'objet du projet MLI/85/002 “Etude pour le développement de la pisciculture”, dont le présent projet est la conclusion logique; ce dernier a été formulé par l'expert en pisciculture de la FAO au cours de son séjour au Mali du 6 mars au 7 avril 1986.

Le document de projet a été signé officiellement le 29 décembre 1986 par le Gouvernement malien, le PNUD et la FAO. Il stipule que la contribution du Gouvernement s'élève à FCFA1 81 960 000, et celle du PNUD à US$ 1 519 000; il stipule en outre que la FAO, étant l'agence d'exécution, se charge du choix et de l'envoi de l'expert et de l'exécution du projet. La durée du projet est prévue pour cinq ans. Pour différentes raisons, le projet n'a démarré qu'en octobre 1987, et prendra fin en juin 1992.

Le projet vise, à long terme, à améliorer la situation alimentaire et socio-économique dans les zones rurales maliennes en augmentant de manière significative la disponibilité de poisson, grâce à l'introduction et au développement de la pisciculture familiale en association avec la riziculture irriguée, et l'introduction d'aménagements piscicoles ainsi que l'exploitation rationnelle de la pêche fluviale et lacustre, en particulier dans les nombreux lacs de barrage, mares, retenues d'eaux et canaux d'irrigation.

1 1 US$ = 338 FCFA (mars 1986)

Le développement de la pisciculture permettra de réduire les carences en protéines animales dont souffre à présent la population; il consentira en outre à améliorer la qualité de la vie en milieu rural, de freiner l'exode des paysans pêcheurs par un accroissement de leurs revenus et de contribuer ainsi à la réalisation de l'autosuffisance alimentaire.

Les objectifs immédiats du projet sont les suivants:

Le projet a démarré en octobre 1987 avec l'arrivée du Conseiller technique principal (CTP) dont le mandat est le suivant:

En étroite collaboration avec le Directeur national, le CTP sera responsable de la mise en valeur du potentiel de la rizipisciculture dans les zones d'impact du projet. En particulier, il organisera:

En novembre 1988 a eu lieu la première réunion tripartite au cours de laquelle le CTP a effectué un compte rendu sur l'état d'avancement du projet, sur les difficultés recontrées et sur une proposition de développement de la pêche au Mali, etc. A la suite de cette revue, il a été décidé de :

A l'heure actuelle, le projet se déroule conformément à ses objectifs. Les activités menées entre octobre 1987 et octobre 1989 ainsi que leurs résultats sont présentés ci-après.

2. RESULTATS ET DEBATS

2.1 DEMARRAGE DU PROJET

Au début du mois de novembre 1987, le CTP et M. Koné, Chef de la Division pisciculture-pêche de la Direction nationale des eaux et forêts au Mali, ont inspecté les différents sites prévus dans le document du projet. Suite à cette inspection, un programme d'exécution du projet a été élaboré pour 1987–1992, qui diffère légèrement du document de projet initial et ce, sur les points suivants:

2.1.1 Changement des sites de la construction des trois stations

Molodo, Kourouma et Sélingué avaient été retenus comme les sites de trois stations, mais compte tenu des conditions difficiles de transport, de la source d'eau et du système d'alimentation en eau de drainage, de nouveaux sites ont été définis. Pour ce qui est de Kourouma, où une station a été construite par le projet Mali/Organisation de l'unité africaine, le projet a décidé d'annuler la construction de cette station, les fonds économisés pouvant ête utilisés pour la construction des stations de Molodo et de Sélingué.

2.1.2 Transfert du centre de formation piscicole

Le document initial du projet a stipulé la construction d'un centre de formation piscicole à San, l'unique station piscicole du Mali. Après inspection, il a été décidé de transférer le centre de formation à Molodo à cause d'un problème d'alimentation en eau, de transport, de conditions défavorables de l'environnement et à cause de problèmes d'ordre technique. Le centre et la station seront construits simultanément à Molodo. Une fois le centre de formation établi, il sera procédé à la formation des cadres piscicoles maliens.

2.2 ACTIVITES PRINCIPALES DU PROJET PENDANT LA PERIODE D'OCTOBRE 1987 A OCTOBRE 1989

2.2.1 Construction de la station et du centre de formation de Molodo

La construction de la station et du centre de formation de Molodo est l'un des travaux les plus importants du projet. Au début de 1988, le CTP a réalisé (d'après l'enquête effectuée sur place) l'esquisse de schémas pour la station et le centre de formation de Molodo et les a soumis pour approbation au siège de la FAO. La station piscicole se composera de 12 étangs et d'un étang de grossissement; la superficie totale des étangs sera de 1,5 ha et un système d'alimentation en eau par gravité sera adopté afin de limiter les frais de la station. Le bâtiment du centre de formation sera pourvu d'un laboratoire, d'un bureau, d'une salle de classe, d'un dortoir et autres facilités. En juillet 1988, le siège a envoyé le consultant M. Kaba au Mali, qui a prospecté le site de la construction, et d'après les levés topographiques, il a conçu et élaboré des esquisses pour l'exécution de la station piscicole et du centre de formation. Le Gouvernement malien a donné son accord en décembre 1988, accompagné de deux modifications: i) adopter un système d'alimentation en eau par gravité et non pas par pompe; ii) élargir d'un mètre l'entrée du bâtiment du centre de formation pour faciliter l'accès aux véhicules. En février 1989, les documents ont été renvoyés au siège de la FAO, pour y être examinés.

2.2.2 Essais pilotes de rizipisciculture

Pour développer la pisciculture familiale, le projet a effectué des essais pilotes de rizipisciculture selon les exigences du document afin de trouver un modèle de pisciculture convenant au contexte malien. En mars 1988, le CTP a élaboré, en tenant compte de l'état de la production de riz au Mali, un programme élémentaire d'essais. Une parcelle d'un hectare a été choisie dans une rizière près de Niono, et a été divisée en quatre blocs; on y pratique la pisciculture dans les différents blocs avec différentes densités de fingerlings et différentes méthodes d'élevage.

En décembre 1988, au moment de la récolte du riz et du poissson, la production du riz a été abondante, 3 630,2 kg/ha (le rendement moyen de la région étant de 2 000 kg/ha), alors que les poissons que l'on avait mis dans la parcelle avaient presque tous disparu. Un petit nombre d'entre eux a survécu, dont le poids variait entre 36 g et 56,5 g. Selon des analyses, les facteurs ci-après constituent la cause du bas taux de survie: i) les grenouilles sont des grands prédateurs de poissons, il y en a des milliers dans la rizière de Niono; ii) les varans: on en a rencontré plusieurs fois dans la parcelle; iii) les poissons sauvages, tels que Lates, Hydrocyon, Hemichromis, se sont introduits pendant la mise en eau de la parcelle; iv) autres facteurs: des grandes pluies ont submergé tous les champs de riz; une partie des poissons s'est échappée de la parcelle; la trop grande taille des oiseaux prédateurs par rapport à celle, trop petite, des poissons introduits (pour la plupart 5 g à 10,8 g; pour le reste 10 g à 17 g).

Après l'analyse de ces causes, des améliorations ont été apportées pour ce qui est de l'essai de 1989: i) rehaussement et fortification des diguettes pour éviter la fuite des poissons; ii) utilisation des fingerlings de grande taille pouvant résister aux oiseaux prédateurs. A l'heure actuelle, l'aménagement de la parcelle et le repiquage du riz se sont terminés, mais on a eu des difficultés, quant à la fourniture de fingerlings, car: i) la station de San n'a pas assez d'eau pour la pisciculture, et ses activités se sont presque arrêtées; ii) on avait commandé des fingerlings à un pisciculteur, mais au moment de la pêche, les poissons ont disparu. Bien qu'on ait trouvé des fingerlings, ils sont pour la plupart de petite taille et leur quantité ne permet de faire de la rizipisciculture que dans un seul bloc. Les résultats obtenus pour cette année ont fait ressortir: i) danger des prédateurs pour les fingerlings de petite taille; ii) contribution de Clarias à la disparition des fingerlings.

2.2.3 Essais pilotes de l'élevage associé

A partir de 1989, le projet a commencé à pratiquer l'élevage associé à la station de San. Le programme d'essai a été établi en janvier et le premier lot de poussins, au nombre de 65, est en pleine croissance, le poids moyen des individus ayant atteint 400–500 grammes. Le deuxième lot, comprenant 100 poussins et 200 canetons, est arrivé en deux étapes, à la fin du mois d'août et à la mi-septembre à la station de San. Le bilan du premier essai sera fait en décembre 1989.

2.2.4 Essais pilotes de pêche et aménagement des mares à Mopti

Après la réunion tripartite qui s'est tenue à la fin de 1988, des essais pilotes de pêche ont été effectués à Mopti. Le but de ces essais était de fournir au Gouvernement, par le biais des pêches expérimentales avec des filets de différentes mailles dans différentes zones, des arguments scientifiques, qui favoriseraient l'élaboration d'une politique protégeant les ressources ichtyologiques et des mesures en vue de la rationalisation des pêches. On a procédé à la première phase de ces essais; la deuxième phase commencera en novembre et se terminera à la fin de l'année.

Etant donné que le volet rationalisation de la pêche n'a pas un contenu et des objectifs très clairs, le siège de la FAO a envoyé en 1989 au projet un consultant de pêche, M. Dunn, qui a inspecté les pêches et l'état actuel de la région de Mopti. Il a affirmé dans son rapport que les essais pilotes du présent projet font double emploi avec les activités du projet ORSTOM. Il a donc proposé d'interrompre ces essais. Comme le matériel pour ces essais a déjà été payé, le projet envisage de mettre fin à ces essais à la fin de l'année.

Pour ce qui est de l'aménagement des mares, le projet ne participe qu'à la collecte et à l'arrangement des données, en étroite collaboration avec l'Opération de pêche de Mopti et le laboratoire d'hydrobiologie de Mopti.

Voici la proposition du consultant, M. Dunn, pour l'aménagement des mares. Comme la plupart des mares sont à l'entière disposition des collectivités de pêcheurs, il est nécessaire d'obtenir les informations requises et de formuler les recommandations appropriées d'une manière acceptable pour les responsables des collectivités intéressées. Le projet pourrait envisager de prêter un appui, de vulgariser ou de participer à l'aménagement d'une ou deux mares.

M. Dunn a insisté dans son rapport, sur la nécessité de créer un centre d'information sur la pêche, qui contribuerait à l'analyse de toutes les données concernant le développement des pêches, aussi bien au Mali que dans toute la région sahélienne, à la formation du personnel des pêches pour que celui-ci acquière les connaissances nécessaires en matière de traitement des données, à leur interprétation, mémorisation, présentation à tous les utilisateurs, à la préparation d'une politique nationale des pêches et à la préparation et évaluation des futurs projets de pêche, ainsi qu'à la diffusion des informations de par les pays de la région sahélienne. Cette proposition paraît acceptable. Vu la situation des ressources, on peut appliquer un principe de développement progressif. On pourrait commencer par collecter des données par correspondance, rédiger des publications, construire le centre d'information en même temps que la station et le centre de formation à Molodo. Sur cette base, on étend les activités progressivement, et on cherche d'autres financements des pays de la région sahélienne.

2.2.5 Formation des agents de pêche à Mopti

Un stage de formation a eu lieu à Mopti du ler au 30 juin 1988, et dix-huit agents techniques des régions de Sélingué, Mopti et Ségou y ont participé. Pour former des moniteurs en statistiques des pêches, les cours ont porté, entre autres, sur l'ichtyologie, sur la théorie et la pratique de la statistique des captures, sur la rizipisciculture, sur la pisciculture en étang, la pisciculture en cage, etc., et ce afin que les stagiaries acquièrent certaines connaissances de base. Au cours de la formation, ils ont visité des campements de pêcheurs et la station de San.

A l'heure actuelle, les moniteurs formés en matière de pêche fournissent une grande quantité de données au Gouvernement et aux essais pilotes du projet sur la statistique biologique des captures dans leur poste de travail.

2.2.6 Voyage d'études en Côte d'Ivoire

En juillet 1988, un groupe de voyage d'études composé de cinq cadres techniques maliens a visité les bases de pêche dans les villes de Bouaké et Daloa. Ils ont visité le centre de formation piscicole, l'atelier de fabrique d'aliments pour poissons, et une base piscicole à la campagne; ils ont en outre rencontré les cadres piscicoles maliens bénéficiant d'une formation. Grâce à ce voyage, les participants ont acquis pas mal de connaissances en matière de pisciculture, et les objectifs réalisés par le projet IVC/87/001, “Développement de la pisciculture en milieu rural” leur ont produit une impression positive.

2.2.7 Voyage d'études en Hongrie

En août 1988, deux fonctionnaires gouvernementaux maliens de pisciculture et pêche ont effectué un voyage d'études en Hongrie. Au cours de ce voyage ils ont été chaleureusement accueillis par M. Vardi, Sous-Directeur de l'Institut de recherche en pisciculture, et ses collègues; ils ont visité la base de recherche, d'éducation et de production, l'atelier de reproduction de poisson, l'atelier de fabrique d'aliments pour poissons, l'atelier d'incubation de volaille et les laboratoires du centre de formation piscicole de l'institut; ils ont en outre rencontré les stagiaires qui étaient en train d'assister à un stage organisé par la FAO. Cet institut fournissait de nombreux poissons et canards à la population et assurait ainsi les fonds de l'institut. Son système de gestion d'autosuffisance a été hautement apprécié par les participants.

2.2.8 Bourses

Le document du projet stipule que trois cadres techniques maliens seraient envoyés à l'étranger au cours de l'exécution du projet pour accéder à des cours d'enseignement supérieur. A la suite de discussions avec le Gouvernement, les candidats ont été définis. Le premier boursier, M. Tounkara, partira en France en octobre 1989 pour y suivre le cycle d'ingénieur halieute à l'ENSA de Rennes. Les pourparlers pour ce qui est du deuxième boursier sont en cours. Le projet devrait envisager à l'avenir d'envoyer des femmes effectuer leurs études à l'étranger.

3. PROPOSITIONS POUR LE DEVELOPPEMENT ULTERIEUR DU PROJET

Le manque d'eau dans la plupart des régions au Mali constitue une entrave au développement de la pisciculture. Néanmoins, il est possible de profiter des plans d'eau appropriés tels que les zones rizicoles, les lacs artificiels, les retenues d'eaux pour développer la pêche au Mali. Voici les propositions:

3.1 CREATION D'UNE BASE DE RECHERCHE, D'EDUCATION, D'INFORMATION, DE PRODUCTION, DE DEMONSTRATION ET DE VULGARISATION DE LA PECHE

Le développement des recherches scientifiques, de l'éducation et de la formation des agents techniques sont à la base du développement de la production. Le projet MLI/86/001 construira une station d'alevinage et un centre de formation à Molodo; les expériences dans les autres pays portent à croire qu'il serait opportun de centraliser toutes les ressources humaines, matérielles et financières afin de transformer progressivement le centre en une base de recherche, d'éducation, d'information sur la pêche, de production, de démonstration et de vulgarisation. Pour ce qui est du centre de Molodo, on y pratique non seulement des recherches scientifiques concernant la pêche, la formation des moniteurs de pêche, des démonstrations et la diffusion de différents modéles de pisciculture, l'échange et la collecte des informations régionales de pêche, mais on y crée aussi des bases de production (il en va de même pour les stations de San et de Kourouma), qui produiraient une certaine quantité de poissons et de produits associés, tels que le poisson, le poulet, le canard et autres volailles, destinés aux marchés locaux et ce, pour permettre au centre de s'autofinancer. Ainsi, à part les travaux de Molodo, on devrait construire à l'avenir:

Pour la réalisation des objectifs susmentionnés, il faudrait trouver des financements ultérieurs au projet ou alors solliciter un crédit qui sera remboursé en cours de production.

3.2 INTRODUCTION DE POISSONS D'ESPECES EXCELLENTES PROVENANT DE L'ETRANGER

Il faudrait introduire des espèces excellentes de l'étranger pour augmenter la production de poisson. Tilapia nilotica est l'espèce principale du Mali. Cette espèce a bien des mérites, mais comme elle a une très forte capacité de reproduction, il est difficile d'en contrôler la quantité au cours de l'élevage, et cela engendre une contradiction entre la production et la taille, et du point de vue de la pisciculture, l'élevage d'une seule espèce en étang ne peut ni profiter pleinement des plans d'eaux, ni favoriser l'augmentation de la production.

Selon les informations collectées, la carpe grosse tête, la carpe argentée, la carpe herbivore, la carpe commune de Chine sont d'excellentes espèces pour la pisciculture en étang. En fait, des espéces ont été introduites dans la Republique centrafricaine, en provenance de la Chine, et leur élevage a connu de bons résultats. Ces espèces devraient s'adapter aux conditions du Mali; une pisciculture multiespèces sera ainsi créée.

3.3 EXPLOITATION DE LA PISCICULTURE EN RESERVOIR

Le Mali a quelques réservoirs (lacs artificiels) tel que le réservoir de Sélingué et des grands lacs, qui ne sont pas exploités. Ils se trouvent dans un état de production naturelle, sans gestion artificielle ou mise en charge des alevins. D'après l'expérience productrice de la Chine, après la mise en charge artificielle des alevins, la production de poissons en réservoir peut s'élever à des centaines ou des milliers de kg/ha, alors que la production initiale n'est que de quelques dizaines de kg/ha. En plus, la proportion de poissons ayant une certaine valeur économique augmentera d'une manière considérable; cela permet non seulement d'augmenter la production de poisson, mais aussi d'assurer une alimentation riche en protéines à la population.

Bien entendu, pour l'exploitation des réservoirs, on peut fonder des sociétés d'exploitation de pêches d'Etat ou privées, qui constitueraient des unités productrices pour la mise en charge de fingerlings, la pêche et la vente. De toutes les façons, la pisciculture en réservoir, plus économique que la pisciculture en étang constitute un bon débouché commercial.

3.4 PISCICULTURE ASSOCIEE

L'élevage associé est un moyen praticable pour le développement de la pisciculture au Mali. Comme la plupart des poissons proviennent des eaux naturelles, des fleuves et des réservoirs, le prix est assez bas. Mais pour la pisciculture, le prix de revient de la production de poisson s'élèvera inévitablement. Si l'on pratique la pisciculture associée, c'est-à-dire l'élevage de poisson en même temps que l'élevage de poulets, de canards, de boeufs, de moutons, d'autres volailles et d'autres animaux domestiques, on peut alimenter les animaux avec des aliments pour poissons; du fumier et d'autres sous-produits peuvent fertiliser les étangs, et cela fait diminuer le prix de revient, améliore l'efficacité de production et fournit davantage d'aliments protéiques à la société.

De plus, on peut combiner la culture agricole à l'élevage d'animaux et de poissons.

3.5 RIZIPISCICULTURE

Les zones inondées agricoles au Mali couvrent une superficie de plus de 100 000 ha, et sont destinées pour la plupart à la riziculture. C'est pour cette raison que le développement de la rizipisciculture constitue l'un des moyens efficaces pour la vulgarisation de la pisciculture. Toutefois, selon les résultats des essais pilotes du projet en 1988 à Niono, les nombreux prédateurs de la rizière constituent une grande menace à la rizipisciculture. Force est d'accroître la taille des fingerlings à mettre en charge, mais l'obtention de fingerlings de grande taille est presque impossible. De ce fait, le modèle de rizipisciculture à développer au Mali devrait être la polyculture et la rotation de poisson et de riz, qui permet aux paysans d'atteindre l'autoreproduction des alevins. Quant au problème des prédateurs, on pourra tirer une conclusion scientifique grâce aux essais de 1989 et 1990.

3.6 DEVELOPPEMENT DES AUTRES TYPES DE PISCICULTURE

A l'exception des modèles de pisciculture cités ci-dessus, on peut développer également la pisciculture en fleuve, en rigole, en bassin, en cage. Pour cette dernière il faut des techniques spécifiques au niveau de la conception, de la fabrication et de l'installation des cages, de l'espèce à élever, des aliments, etc., et comme le prix de revient est assez élevé, cela pourrait se faire une fois la technique de pisciculture bien développée.

Annexe 1
LISTE DU PERSONNEL DE LA DIRECTION DU PROJET

PERSONNEL INTERNATIONAL

Titre du posteNom et nationalitéEntrée en serviceDépart
Conseiller technique principal (expert)Jin Deyi ChineOctobre 1987Octobre 1989
Volontaire des Nations UniesDan Léopold BéninMars 1988Mars 1990
Volontaire des Nations UniesMalengi-Ma-Ntangu ZaïreAvril 1988Avril 1990
Consultant en architectureMansour Md Kaba Côte d'IvoireJuillet 1988Juillet 1988
Consultant en aménagement des pêchesM.I. Dunn Grande BretagneJanvier 1989Février 1989

PERSONNEL NATIONAL (travaillant à temps partiel)

Titre du posteNomDate d'entrée en service
Directeur national du projetMoriba Koné1987
Homologue de piscicultureMoussa Kienta1987
Homologue des pêchesSamba Tounkara1988

Annexe 2
LISTE DES BOURSIERS

DuréeNom du candidatDémarrageAchèvement prévu
PrévuEffectif
36 moisSamba Tounkara198919891992
Moussa Kienta199019901992
Moriba Koné199119901993

Annexe 3
LISTE DES PRINCIPAUX EQUIPEMENTS DU PROJET

  Nature de l'équipementCoût en FCFADate de livraison
PrévueEffective
1 LandCruiser Toyota 19871988
3 Hilux l cabine 19871988
1 Peugeot 309 19871988
15 motos Yamaha 1256 793 59019871988
1 climatiseur   237 93019871988
1 photocopieuse1 035 95519871988
Equipements laboratoire 19881989

Annexe 4
LISTE DES PRINCIPAUX DOCUMENTS SUR LE TERRAIN

  1. Document original du projet

  2. Programme de travail 1988

  3. Plan de construction de la station piscicole de Molodo

  4. Plan d'aménagement et de conduite des essais de rizipisciculture

  5. Rapport sur le stage de formation de pêche à Mopti

  6. Rapport d'avancement et d'évaluation interne (octobre 1987-juin 1988)

  7. Rapport de mission voyage d'études en Hongrie

  8. Rapport de mission voyage d'études en Côte d'Ivoire

  9. Documentation de la réunion tripartite

    1. Etat d'avancement du projet
    2. Difficultés rencontrées pendant l'exécution du projet
    3. Propositions de révision du document de projet (y compris budget)
    4. Plan de travail pour la période de novembre 1988 à octobre 1989
    5. Propositions de développement des pêches au Mali

  10. Rapport sur des essais de rizipisciculture

  11. Programme d'activités 1989

  12. Rapport d'avancement deuxième semestre 1988

  13. Aménagement des pêches fluviales et lacustres

  14. Rapport de transmission du travail, octobre 1989

  15. Rapport de bilan du travail du projet pendant la période d'octobre 1987 à octobre 1989


Top of Page