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3/.-   RECOMMANDATIONS

31/.- Intervention en motière d'Ecologie

311/.- FLEUVES ET RIVIERES

Il n'est ici aucune intervention logiquement admissible. Le milieu naturel non perturbé montre une adéquation parfaite entre les ressources spatio-alimentaires et le peuplement ichtyen les exploitant. Aucune niche écologique n'est bien sûr innocuppée.

En particulier, aucun alevinage - même de soutien - n'est susceptible d'améliorer la possibilité.

312/.- LACS ARTIFICIELS

3 niveaux d'intervention sont à relever : le simple recensement, la caractérisation morpho-écologique générale, l'éventuel empoissonnement de rééquilibration.

312.1/.- Recensement

Celui-ci doit se poursuivre sur toute l'étendue du pays, tel qu'il a été commencé dans le Nord. En particulier, devront être relevés, les lacs (FED-Alimentation humaine) de la boucle du Cacao et les lacs COFRUITEL (enquête en cours).

312.2/.- Caractérisation morpho-écologique

La caractérisation morpho-écologique générale doit être complétée. En particulier, tout sera mis en oeuvre pour l'obtention des surfaces et profondeurs minimales et maximales, notamment des lacs SODECI. Des mesures simples de physico-chimie complèteront cette première caractérisation : T°, pH, conductivité; associées à la description des peuplements ichtyens existants.

Ces deux opérations ont intérêt à être soutenues techniquement et financièrement par un projet à courte durée, décrit en annexe.

312.3/.- Empoissonnement de rééquilibration

Dès 1965, à l'occasion de notre étude sur le lac artificiel d'Ayamé, nous écrivions que la transformation d'un cours d'eau en lac provoquait un bouleversement écologique qualitatif considérable, générant notamment l'apporition d'une zone pélagique vraie à haute productivité planctonique, zone non colonisable par les poissons de la rivière, surtout si celle-ci, torrentueuse, n'offrait aucune production planctonique et donc aucune espèce spécialisée. Le centre du lac demeurait vide de poissons, ceux-ci étant d'écologie littorale; le plancton demeuroit inexploré. Deux exemples extrêmes illustrent ce fait : d'une part, Ayamé sur Bia, rivière-torrent; d'autre part, Sélingué sur Sankarani, rivière de plaine dans laquelle existaient Tilapia nilotica et Heterotis niloticus. Ayamé, prototype des lacs de barrage ivoiriens établis tous sur rivières pentues, recelait une niche écologique libre.

D'où l'intérêt évident de l'introduction d'espèces allochtones, en particulier microphages-pélogiques originaires de la zone biogéographique la plus proche.

Le message, en Côte d'Ivoire, a été entendu. Le Stimulus principal étant, soit la prise de conscience technique de l'existence d'un déséquilibre écologique, soit l'intérêt économique de la production de Tilapia nilotica fortement demandé dans les “maquis” nationaux à moins que les deux phénomènes n'aient joué simultanément.

Ainsi, sauf peut-être en ce qui concerne les lacs COFRUITEL - parce que petits et dispersés en forêt - Tilapia nilotica a été introduit à peu près partout, Heterotis dans de nombreux lacs. Cette poursuite doit se poursuivre systématiquement. Compte tenu de ce que nous avons observé l'installation d'une certaine compétition entre Tilapia nilotica et Heterotis dans les plas d'eau trop exigus, nous préconisons de n'utiliser les deux espèces qu'à partir des surfaces lacustres supérieures à 10 ha.

Il est plus délicat de trancher nettement en ce qui concerne Lates niloticus en tant qu'espèce prédatrice économiquement fort recherchée et introduite dans le but de valoriser les biomasses parfois considérables et sans intérêt économique des petits poissons. Nous proposons de n'introduire Lates que dans les plans d'eau d'une surface individuelle maximale supérieure à ± 1.000 ha, momentanément. A noter que Lates existe naturellement dans les grands lacs hydroélectrique sauf à Ayamé. Son introduction à Ayamé avec un suivi par l'équipe du Professeur Kouassi et à Loka par le projet FAO/MINEFOR, est à tenter de suite, expérimentalement.

Par contre, rien ne justifie l'introduction de Clupeidoe pélagiques, Limnothrissa miodon et Stolothrissa tanganicae. Pour les raisons que voici : éloignement du lieu d'origine (lac Tanganika), forme très découpée des lacs artificiels ivoiriens, existance de Clupeidae autochtones, en l'occurrence Microthrissa et Pellonula, qui, sans être pélagiques, sont néanmoins très plastiques au plan écologique. Ne se sont-ils pas multipliés à Kainji/Niger et Akousombo/Volta ?

Il convient de discuter également de l'opportunité de l'introduction d'espèces phytophages allochtones, en particulier dans les lacs producteurs d'une biomasse macrophytique gênante (lac SODECI de Daloa, particulièrement). A notre avis, aucune introduction de genre n'est à conseiller. Parce que :

En définitive, du présent point de vue nous préconisons une politique d'empoissonnement de rééquilibration ainsi organisée. On notera que l'acclimatation réussie, il est rigoureusement inutile d'intervenir encore.

ESPECES      SURFACE LACS10 ha10 à 1.000 ha≥ 1.000 ha
• Tilapia nilotica+++
• Heterotis niloticus-++
• Lates niloticus--+

312.4/.- Cas particulier : les floodplains du Niger

Les seules plaines d'innondation de Côte d'Ivoire sont celles, fringeantes, des affluents du Niger : Bafing et Baoulé.

Les floodplains sont des endroits privilégiés du développement hydro-agricole cor elles se prêtent particulièrement bien pour une maîtrise totale de l'eau.

Le schéma classique procède d'un stockage en retenues supérieures (Boundiali à échelle restreinte par exemple), avec une redistribution à l'aval dans le lit moyen aménagé.

Les aménagoistes se doivent de savoir que toute soustraction de surface à l'épandage naturel de la crue est cause d'une perte de production de poissons de l'ordre de 60 kg/ha inondé. Or les aménogistes ne se préoccupent généralement que de l'agriculture au sens strict.

Les aménagistes se doivent de savoir que la pisciculture a sa place dans les schémas d'aménagement, en remplacement de la pêche, au même titre que l'agriculture irriguée remplace les cultures traditionnelles de décrue.

313.5/- Cas particulier : l'intensification de la production

Comme nous l'avons dit antérieurement, si l'on prend en compte les pêcheurs étrangers, certains plans d'eau sont à la limite, voire au-delà, de l'exploitation équilibrée. De toute façon, le problème se posera identique dans un avenir plus ou moins rapproché, même en ne tenant compte que des pêcheurs ivoiriens.

Il convient donc dès à présent de penser à des systèmes d'intensification basés sur les retenues elles-mêmes.

Quoique ceci soit exclu de nos termes de références, nous exprimons notre sentiment que les technologies intermédiaires sont, en l'occurence, généralement mieux “acceptées” par le milieu récepteur et à moindre coût que les technologies sophistiquées.

Comme moyen d'augmentation de la productivité intrinsèque des lacs de barrage, nous préconisons :

32/. - Intervention en matière de Traîtement/ Commercialisation

L'examen auquel le rapporteur s'est livré, de la pêche dans les divers centres de production fluviaux et lacustres, et de la commercialisation dans les marchés de toutes dimensions, démontre qu'il n'y a aucun problème dans ce domaine.

Tout concourt, en Côte d' Ivoire,à une distribution convenable : politique du libre échange laissant jouer l'offre et la demande générant initiatives individuelles, dispersions correspondantes des centres de production et de consommation, excellence du réseau routier et du parc automobile utilitaire.

Un exemple traduit parfaitement le fonctionnement harmonieux de la situation : la pêcherie de Kossou approvisionne le grand marchéde Chicago-Abidjan, en frais sous glace, sans le moindre problème : le poisson est transporté durant 3 heures, en véhicule isotherme. Il est présenté en parfait état.

Il n'y a donc ici aucune intervention à proposer.

Cependant, il sera intéressant de revoir la question dans quelques années lorsque les grands lacs enverront sur les marchés des tonnages importants : peut-être faudra-t-il inciter le secteur privé à développer une ligne de commercialisation de poisson de luxe vers une clientèle de luxe, après un traitement léger : filletage des Tilapia, tranchage des Lates.

33/. - Intervention en matière d' Aministration

331/. - REMARQUE PREALABLE FONDAMENTALE

L'examen comparatif des “politiques” pratiquées sur les quatre grands lacs hydroélectriques, Kossou, Buyo, Ayamé, Taabo, sur les moins grands lacs du Nord, démontre qu'un service administratif compris dans un sens restrictif, n'est pas habilité à s'occuper de “développement”. Des interventions écologiques, rempoissonnement par exemple, oui; de l'application d'une politique de formation et d'aide financière, non.

Dès lors, il convient de se rendre à l'évidence; qu'il s'agisse de générer un projet, Ayamé n'en a connu aucun; qu'il s'agisse de reprendre un projet, Kossou; le résultat est identique: pour différentes raisons, c'est l'échec. Et ce n'est d'oilleurs absolument pas l'idéal de réunir sous les mêmes têtes, fonctions de développement en projet et administrative, comme c'est présentement le cas à Buyo.

Cette analyse conduit à un principe premier à respecter : il convient de séparer les deux fonctions : développement d'une part, administration d'autre part.

332/.- ROLES DU SERVICE ADMINISTRATIF

Le Service Administratif des Pêches Continentales se verra donc confier des rôles de surveillance, de planification, de coordination, de statistiques, d'empoissonnement de rééquilibration. Pour réaliser ce dernier point, il devra gérer les stations d'alevinage présentes aux quatre coins du pays.

333/. - DECOUPAGE TERRITORIAL

L'unité idéale de gestion de l'espace halieutique est le bassin-versant fluvial. Ce doit être la base pour un découpage territorial générateur d'une administration efficace.

Chaque bassin, groupe de bassins au, exceptionnellement fragment de bassin constituera une région piscicole. Chaque région piscicole sera découpée àson tour en cantonnements piscicoles, centres eux sur l'espace départemental administratif général. Vu cette dernière distribution spatiale, certains problème subsistent quand les département occupent les interfluves, les fleuves faisant frontière : Séguéla en est un bon exemple, “coincé” qu'est le département entre Sassandra et Marahoué.

Ces observations conduisent à ceci :

Régions PiscicolesSiège de régionContonnements piscicoles
( = départements)
Remarques
• NigerOdiennéOdienné
Boundioli
Tringrelo
Lac de Boundioli
• Cavally
( + Nipoué )
(Triboto)Danané
(San Pedro ou Tabou)
Lac futur de Tiboto-Nyaoké
• Sassandra + Interfluve CAV/SassBuyoTouba
Biankovmo
Wan
Daloa
Guiglo
Issia
Soubré
Sassandra
Lac de Buyo + Lac futur de Soubré
• Hóut BoudomaKarhogoKorhogo
Ferkesséóougou
Katiela
Mankano
Séguela
Lacs du Nord dont Worisson Nafoun
• Bas BondamaBouakéZuénoula
Bouaké
Bauafié
Oumé
Dimbroke
Lacs de Kassou et de Taabo
• Komoe
(+ Volta )
AbengourouDakabala
Bouna
Boudoukau
Abengourou
Lacs futurs d'Atakra de Malamalassa
• Bosse Côte
( = interfluves Bandama/Kamoé)
AbidjanBongouonou
Agboville
Adzopé
Abidjan
Gagnoa
Lokota
Divo
 
• Bia-Tana (région auto-name) AbaissoLac d'Ayamé

Remarques

  1. Dans un premier temps, le Cavally, fleuve de moyenne importance et frontalier sera rapproché de la région Sassandra. D'autant qu'il n'est seul département affectable : Danané. Le bassin constituera une région à part entière quand son importance grandira avec la construction du lac hydro-électrique de Tiboto - Nyaaké et peut-être l'érection de San Pedro ou Tabou en capitale départementale nouvelle. Le siège de la Région Cavclly sera Tiboto.

    L'interfluve Cavally-Sassandra, Nidia, Dodo, Niéro, San Pedro (surtout) et Brime, sera rapproché de la région Cavally. Rôle principal actuel de l'administration sur le

  2. Le Boadama constitue 2 régions vu son importance conséutive aux grands lacs qui barrent son cours et à la gestion quelque peu différente qui doit leur être appliquée.

    Rôle principal de l'administration sur les 2 régions :

  3. La Komoe constitue une seule région. Son importance ira grandissante avec la construction programmée de 2 lacs d'Atakro et Malamalassa (lac de reprise du ler).

    Le siège est fixé à Abengourou, ville importante et proche d'Atakro.

    Rôle principal de l'administration :

  4. La région “Basse Côte” regroupe toutes les riveères situées entre les embouchures du Sassandra et de la Komoe, et notamment Niouniourou, Bouba, Agnébi, Mé. Elle sera gérée d'Abidjan.

    Rôle principal de l'administration :

  5. Nous proposons d'ériger le bassin de la Bia avec le lac d'Ayamé et celui moins important de la Tana, en région autonome “réservée” à la recherche, aussi bien ècologique qu'humaine, et “affectée” au Laboratoire d'Hydrobiologie que dirige le Professeur Kouassi de l'Université d'Abidjan. Les travaux qui y seront conduits seront émminemment profitables à l'ensemble du pays (of infra § 5)

334/. - PERSONNEL

Il est idéal que chaque région soit dirigée par un administrateur de niveau ingénieur spécialisé en hydrobiologie théorique et appliquée.

Les cantonnements et les “sites remarquables”, par exemple les grands barrages, seront idéalement gérés par des Ingénieurs des Techniques (en D.I.) préalablement Technicien Supérieur en Hydrobiologie théorique et appliquée (cf. infra ó Formation).

Dans l'immédiat, force sera à l'administration de se contenter des diplômés BPSP mouture CFP actuel. Ce sont d'abord ces agents diplômés sauf exception EF Bco + CFP (= BAC + 3) qui seront recyclés à l'IAB nouvelle formule proposée.

Les brigades et triages, dont le découpage ne saurait être le fait du rapport actuel, seront administrés par des Techniciens, dans l'immédiat EF- Bouaké, dans le futur, Ecole Technique des Pêches (BEPC + 2). Les actuels techniciens EFOR devront être recyclés (cursus à la carte en 1 an).

Les besoins en personnel seront à peu près les suivants :

La formation continue sera à l'honneur entre ces 3 niveaux de façon à créer une saine émulation, mais sous réserve que chaque retour à l'école soit précédé d'une prestation de terrain de 3 à 10 ans.

Ainsi, un technicien BEPC + 2 pourrait prétendre à l'accès au diplôme et au grade d'ingénieur en un laps de temps apprécié sur base de 3 ans d'interformation.

T prestation service32320 ans
TS prestation service32825      
IT prestation service33027      
Ingénieur  32      

cette formation étant réservée à l'élite motivée.

34/.- Intervention en matière de Développement

Rappelons d'abord ici la remarque formulée en préambule au chapitre précédent : le Développement n'est pas affaire de l'Administration.

Il y a d'ailleurs longtemps - plus d'une génération que la Côte d'Ivoire l'a compris car elle a créé à côté des différentes administrations qui régissent le monde rural, notamment des Sociétés de Développement dotées d'une large autonomie; ainsi :

• Agriculture: SODERIZ, SODEFEL, SODESUCRE, CIDT
• Elevage: SODEPRA
• Forêts: SODEFOR.

Faut-il dès lors créer une “SODEPECHE” ou plusieurs ?

En défaveur de la solution une SODE-, il y a le manque évident de souplesse que cela confère; ne serait-ce pas remplacer une administration par une autre ?

En faveur de plusieurs “Opérations de Développement Pêche”, il y a justement souplesse administrative, financière,humaine. Les interventions peuvent être plus facilement limitées au plan temporel, au plan thématique. A quoi s'ajoutent d'une part la capacité de négocier à chaque fois des accords particuliers d'assistance technique spécifiques, bi- ou multilatéroux; d'autre part, l'émulation qui peut être générée entre plusieurs opérations. L'examen critique et comparatif des résultats à périodes fixes est extrêmement bénéfique.

Nous proposons donc que le Développement des Pêches Dulcicoles soit l'affaire d' “Opétions de Développement de la Pêche” (ODP)

Celles - ci, animées en principe par une assistance technique à recrutement international au début, seront appelées à s'ivoiriser progressivement avec le temps. En principe encore, l'encadrement; dense au début, ira s'allégeant à mesure que s'élèveront et la capacité technique des pêcheurs et leur vie associative (création de groupements à vocation coopérative -GVC).

L'examen critique des projets Ayamé-Kassou-Buyo auquel nous nous sommes livrés précedemment (§ 223.22) démontre qu'il y a dans tout projet au moins 2 phases nécessaires :

Les 2 phases s'avèrent particulièrement nécessaires dans un pays où l'absence de combativité des pêcheurs nationaux les conduit à demander l'expulsion des pêcheurs étrangers avant que ceux - ci ne se mettent à pêcher : à Ayamé, 700 candidats pêcheurs nationaux posent cette condition préalable, l'expulsion des “Bozos”.

Il s'observe que, dans ces conditions, si l'encadrement dense de lère phase a'est pas suivi d'une phase de consolidation (ex.: Kossou), les pêcheurs nationaux nouvellement et même parfaitement formés et équipés quittent leur nouveau métier, même si leurs terres ont été noyées, les plaçant en difficulté à redevenir agriculteurs.

Cinq ans pour changer de mode de vie, ce ne serait pas suffisant. Nous espérons que 10 ans, soit la moitié d'une vie active, suffiront. D'où l'idée de 2 phases minimales.

Il se génère ainsi dans l'immédiat, les ODP suivants :

  1. Kossou/Taabo :

    Le project international terminé depuis 19 et “repris” de façon plus formelle qu'effective, doit être repensé et réanimé pour une durée de 5 ans.

    Proposition : ODP de reprise - consolidation (encadrement léger) assistée techniquement par experts internationaux dotée de moyens financiers
    durée : 5 ans.

  2. Buyo/(Soubré) :

    L'actuel projet de lére phase est assistépar la CCCE. Il se termine au 31.12.1985.

    Dans l'immédifat :

    Proposition : ODP de consolidation au 01.01.86 assistée techniquement par experts internationaux dotée de moyens financiers
    durée 5 ans.

  3. Ayame :

    La proximité d'Abidjan, la relative petitesse du bassin et du lac, l'intérêt matérialisé à son égard par l'université nationale, la valeur et donc l'intérêt des recherches qui y sont menées, l'existence d'une équipe performante nous conduit à proposer que l'ODP - Ayamé soit conféré à titre expérimental au Professeur Kouassi, pour une durée initiale de 5 ans. Le projet inclut la formation de pêcheurs nationaux et donc la mise à disposition du personnel d'encadrement nécessaire. L'équipe du Professeur Kouassi sera complétée par des universitaires ivoiriens de formation socio- économique (Pf. Sawadogo par exemple).

    Proposition : ODP initiale (lère phase encadrement dense)
    expérimentale - modèle
    à direction universitaire bicéphale
    assistée si nécessaire internationalement
    dotée de moyens financiers
    durée initiale : 5 ans.

  4. Lacs SODECI :

    Les lacs SODECI posent des problèmes particuliers qui les différencient des autres lacs de moyenne importance; notamment la nécessité d'une qualité supérieure de l'eau

  1. Les lacs du Centre (FED) et du Sud (COFRUITEL) :

    Propositions : • ODP pré - initiales (recensement, caractérisation)
     assistée techniquement par un expert international
     dotée de moyens financiers
     durée initicle ; 1 an
    • ODP initiale (encadrement semi - dense)
      générée par 1'ODP précédente
      subdivisée en ODP-Centre
                             ODP COFRUITEL.

35/. - Interventions en Matière de Recherche

Deux “Centres” avons-nous vu, mènent actuellement des recherches fondamentales et appliquées en matière d'hydrobiologie,

L'un et l'autre de ces services accueillent des mémorisants DEA et des doctorants.

Les autres “Services” qui se penchent sur les eaux douces - CTFT notamment - se préoccupent en fait de pisciculture. Ce qui n'exclut pas que certains de leurs travaux présentent quelque intérêt outoécologique spécifique.

Le moment est venu pour la Côte d'Ivoire de se doter d'un Centre de Recherches Hydrobiologiques. Non seulement le pays dispose de cours d'eau très caractéristiques de l'interfluve Sénégal-Niger, non seulement ceux-ci sont divers quant à leurs dimensions et ò leur écologie d'ensemble, mais en outre, il s'est doté d'une impressionnante infrastructure en matière de retenues artificielles, petites, moyennes, grandes, créées et gérées à buts divers.

Ce Centre de Recherches Hydrobiologiques aura pour préoccupations principales :

Cette liste n'est évidemment pas exhausive.

Ce C.R.H. doit être rattaché, doit dépendre du service du Professeur Kouassi de l'Université d'Abidjan. Celui-ci, du fait de la valeur de ses travaux personnels ou de ses collaborateurs, ainsi que par l'organisation même de ses recherches -particulièrement parce qu'il intègre ses étudiants du 3ème cycle-est de loin le mieux placé pour animer le C.R.H..

Ce Centre disposera de ses propres chercheurs, de préférence expérimentés (Dt 3ème cycle au moins, mieux Dt Etat) qui animeront les sections suivantes :

Le Centre accueillera tous les types de chercheurs et d'étudiants : Dt Etat, Doctorants 3ème cycle, DEA mais aussi mémorisants des 3 niveaux existants ou que nous préconisons d'installer (§ 6), à savoir : mémoires maîtrise, sciences, mémoires IA-Bouaké, mémoires IUTH-Bouaké.

Cette façon de procéder présente de très nombreux avantages : notamment la garantie pour le doctorant et le mémorisant d'un encadrement compétent, l'apport pour le CRH d'un ensemble de travaux divers certes, mais néanmoins intéressants, l'apprentis-sage pour les encadrants et les encadrés du travail d'équipe, la centralisation ou CRH des informations recueillies à travers tout le pays, la capacité à orienter les recherches vers les thèmes prioritaires, etc …

Le CRH entretiendra des relations privilégiées avec :

Le C.R.H. sera contrôlé par les structures suivantes :

Le CRH entretiendra des relations plus qu'étroites avec le 3ème cycle d'Hydrobiologie actuellement dirigé par le Professeur Kouassi et redécrit sous le § 6. En fait, il ne fera qu'un avec lui, il en sera le support pour la recherche, les 2 directeurs ne feront qu'une et même personne.

Dans un premier temps au moins, le CRH devra trouver source de financement et de compétence technique complémentaire, par le canal d'un projet d'assistance et de coopération bi-ou multinational. Les experts recrutés seront à côté du Professeur Kouassi et de l'un ou l'autre national du niveau Dt Etat spécialisé en hydrobiologie, de niveau international (Dt Etat-Hydrobiologiste - Expérimenté).

Une mission de factabilite prealable apparaît nécessaire. Elle doit comprendre :

36/. - Interventions en motière de formation

361/.- RAPPEL SUCCINT

De formation réellement spécialisée en pêches, il n'en existe qu' à 3 niveaux :

• Préposés:6 mois post-CEP à l'Ecole de Kossou
• Techniciens Supérieurs:1 an post-BEPC + 5 ou CFP-Bouaké
• Ingémieurs:1 an post-ENSA (BAC + 2 + 2) à l'étranger.

362/.- PROPOSITION

362.1/.- Niveau Préposés

L'Ecole des Pêches de Kossou remplira parfaitement le rôle qui lui est dévolu, aux conditions suivantes :

  1. Limitation à la formation “Pêche”; la Pisciculture doit être enseignée ailleurs.

  2. Augmentation de la part des cours professionnels à 80–90 % du temps, ce qui implique le recrutement de 2 encadreurs-pêcheurs professionnels supplémentaires, soit 3 au total.

  3. Diminution corrélative du temps consacré à la théorie (les Préposés ne sont pas destinés à un travail “assis”).

  4. Affectation d'un budget de fonctionnement. Les Préposés au travail seront en outre recyclés durant frac12; mois par an, sur place dans chacun de leurs projets, sous la direction des encadreurs de rang supérieur, assistés d'un pêcheur professionnel. Il n'est nécessaire, ni souhaitable de les fonctionnariser.

362.2/.- Niveau Technicien

Ici, tout demeure à faire. Alors qu'il existe des Ecoles spécialisés dans la plupart des domaines, agriculture, forêt, élevage, … rien ne concerne la pêche et la pisciculture. Les responsables ivoiriens n'auraient-ils pas encore pris conscience de ce que leur pays s'est doté d'un outil de production. piscicole remarquable sous la forme des lacs de barrages, petits, moyens et grands ?

Il convient donc de créer, de toute pièce, une Ecole ou une section d'Ecole, chargée de former les encadreurs de ce type. Le rapprochement actuel de toutes les administrations de tutelle des pêches est éminemment favorable. En outre, les cadresenseignants qualifiés et expérimentés existent en Côte d'Ivoire.

Le recrutement se fera par voie de concours niveau BEPC. Les études dureront:

Nous préconisons une formation d'une durée de 2 ans avec diverses spécialisations : pêches artisanales maritimes, pêches artisanales lagunaires, pêches fluviales, pêches lacustres, aquiculture. La spécialisation sera acquise à l'occasion d'un stage extérieur. 2 ans d'études rapprochent les Techniciens (B2) des Techniciens Supérieurs (B1) et confèrent donc au système l'avantage de mieux permettre la formation continue. La “fuite vers le haut” (légitime par ailleurs) sera freinée et valorisée par l'obligation d'une prestation de service de plusieurs années et le recrutement par voie de concours pour les écoles de niveau supérieur.

Le rapporteur ne saurait pour l'heure désigner un site géographique précis. Simplement, il convient que ce site soit proche de la mer, de la lagune, d'un fleuve, d'un lac artificiel et d'une ferme piscicole.

362.3/.- Techniciens Supérieurs

La meilleure formulation consiste à transformer l'actuel CFP qui délivre un brevet professionnel en l an à des diplômés niveau BAC + 2 le plus souvent en un “Institut Universitaire de Technologie Halieutique”

A nouveau ici, un juste milieu doit être trouvé entre l'intérêt collectif de l'utilisation des diplômés et l'intérêt individuel de la progression socio-professionnelle.

La formation IUT(H) autorise justement cette promotion mais elle doit être strictement réservée aux diplômés qui ont démontré leur particulière capacité.

Des accords devront être pris avec les institutions suivantes afin qu'elles acceptent les TS diplômés IUTH.

Le détail des études et formation pourrait se rapprocher de celui qui est proposé par Arrignon et Rossion (1980).

Mais, ce dernier ler cycle, inspiré de celui que nous avons nous-mêmes étudié et proposé pour Mopti dans le cadre CILSS (1977) est ainsi trop détaillé : il était prévu d'être complété par un 2ème cycle de sciences halieutiques re-généralisant. Ce n'est le cas ici que dans l'hypothèse d'une poursuite des études à l'ISSTH, ce qui demeurera l'exception. Le programme doit donc encore être revu.

Le cours se terminera par la soutenance d'un mémoire individuel ou collectif, du type bilan monographique ( fluvial, lac, pêcherie, ferme piscicole).

362.4/.- Ingénieurs des Techniques

La philosophie pédagogique pratiquée à l'IAB nous paraît un idéal à atteindre. L'IAB se veut de former des hommes de demain, qualifiés eo Développement Rural Intégré.

Légende :

  1. Ecole des Pêches de Kossou à améliorer
  2. Ecole des Techniciens des Pêches et Aquiculture ETPA à créer
  3. Lycée Agricole de Bingerville DAT
  4. Lycées délivrant BAC officiel
  5. Institut Universitaire de Technologie des Pêches-IUTH à créer par transformation du CFP-1 an en IUTH-2 ans site Bouaké
  6. Filière : ler cycle Universitaire classique
  7. Institut Agricole de Bouaké à améliorer/transformer de BAC + 3 en DEUG ou TS + 2
  8. Concours professionnel permettant après plusieurs années de pratique, le passage de T à l'école de TS, éventuellement après préparation spéciale, par exemple acquise en unités de recherche.

Nous suggérons de transformer l'IAB en un Centre d'Excellence en matière de Développement Rural Intégré, accessible non plus aux Bacheliers mais aux Techniciens Supérieurs spécialisés dans différentes disciplines; ces TS, après les inévitables quelques années de pratique professionnelle, seraient accueillis à l'IAB durant 1, mieux 2 années pour se voir délivrer le diplôme d'Ingénieur des Techniques du DRI.

L'Ecole dispenserait 3 types de cours :

• généraux 
• spécialisés dans 4 orientations : • ressources végétales (agriculture)
• ressources forestières
• ressources animales (élevage)
• gestion des eaux.
• du DI. 

Les enseignants seraient d'abord des spécialistes de chacune des 4 disciplines-bases, avant d'être des titulaires de cours généraux (ceux-ci peuvent être des vacataires “temporaires”); ils seront expérimentés en DI. Ils seront assistés de spécialistes en sociologie et en pédagogie de projet. L'esprit de l'IAB -terrain, mémoire, stages, 1 mois de vacances/an - serait maintenu voire renforcé.

Pour permettre au meilleur après pratique professionnelle minimale, l'accès au niveau supérieur, des accords doivent être pris avec :

Cette nouvelle Institution pourrait soit garder le nom d'IAB, soit mieux, porter l'intitulé : Centre Universitaire pour le Développement Rural Intégré (C.U.D.R.I.).

362.5/.- Formations supérieures : Ingénieur, 3ème cycle etc…

Mis à part le cas particulier de l'ISSTH, discuté ci-dessous, nous n'avons que peu de remarques à formuler.

Nous suggérons que l'AEA se réalise aussi en CI. Il ne manque certainement pas dans le pays de scientifiques nantis du sacro-saint Doctorat d'Etat, spécialisés dans les différentes disciplines de l'hydrobiologie et donc susceptibles d'animer un AEA-Hydrobiologie théorique et appliquée, sous la coordination du Professeur Kouassi.

Le rapporteur, coordinateur d'un post-graduat de cette matière, tient un modèle à disposition des intéressés.

362.6/.- Cas particulier : l'I.S.S.T.H. -Nouadhibou

La carence en techniciens, administratifs et scientifiques de niveau supérieur en matière hydrobiologique est patente non seulement en Afrique, mais aussi en Europe; en Afrique où la production hydrobiologique présente un grand intérêt économique direct; en Europe où la pêche-loisir et le maintien ou la restauration de la qualité de l'eau confèrent une dimension nouvelle à l'hydrobiologie.

Parmi les différentes propositions avancées pour compenser cette carence, l'une des plus récentes est le projet I.S.S.T.H. de Nouadhibou-Mauritanie.

Les détails concernant cette institution sont accessibles dans les rapports la concernant. Pour notre part, nous nous limiterons à une critique sommaire mais importante.

Parmi les aspects positifs, relevons :

En bref, encore que personnellement nous eussions préféré une structure en 3 × 2 ans plutôt qu'en 2 × 3 ans, nous trouverions malvenant d'y voir matière à quelconque reproche.

Mais, le choix du site, en l'occurence Nouadhibou, nous paraît être une erreur de dimension. Quand donc comprendra-t-on qu'une faculté ou une grande école accueille des professeurs et étudiants, de niveaux et d'exigences intellectuels élevés; les uns et les autres ayant le devoir de rechercher au cours de leur enseignement et au cours de leurs études, bien plus que le simple acquis technique. Une faculté universitaire pour mériter son nom et remplir son rôle de d'abord former des hommes, ne peut que s'intaller dans un environnement intellectuel minimal.

Mopti-CILSS-77 était une erreur; Nouadhibou-83 en est une autre.

Un mot encore à propos des titulaires actuels de diplômes sans correspondance rigoureuse avec les niveaux proposés, par exemple le titulaire d'un BPPC du CFP délivré immédiatement après le BAC ou le DAT, ou le TS + BPPC : que ceux-là qui seront candidats à l'entrée à l'école du niveau immédiatement supérieur se voit offrir un cursus à la carte, les enseignements suivis auparavant faisant l'objet de “crédits” dispensant des enseignements identiques ou proches. Le coût, social et financier, en sera diminué d'autant.

C'est ainsi qu'à notre avic un TS (EFOR-Banco) + BPPC (CFP) (= ± BAC + 3 ans) devrait pouvoir acquérir le diplôme d'IT en 2 ans, voire en 1 an, dans sa formulation proposée soit DEUG/ou/TS-IUTH + 2 ans.

362.8/.- A propos des enseignants

Le principe doit être admis que le corps professoral enseignant à un niveau doit être en possession

Niveaux enseignés à la sortieNiveau technique minimal enseignants
• Techn.= BEPC+ 2• Ingénieur des Techniques
• TS= BAC+ 2• Ing. ou DEA
• IT= TS+ 2• Ing. Dr ou Dr Spéc. (3° cycle)
• Ing.= DUES+ 3• Ing. Dr ou mieux Ing. + Dr Etat

362.9/.- Remarques finales - Evolution chiffrée en personnel

1.- Dans le système proposé, il n'y a pas de double emploi entre d'une part, l'ENSA-Abidjan : 2° cycle de 2 ans, d'autre part, l'IA-Bouaké : 2° cycle de 2 ans.

Car l'ENSA dispense un enseignement de formation générale, préparant exclusivement à la 3ème année d'ingénieur.

Tandis que l'IAB est un 2ème cycle à finalité préparant au travail direct et concret de terrain.

2.- Le nombre de diplômés des différents niveaux nécessaires quoique difficile peut s'appréhender de façon suivante :

* Dans ces calculs, il convient de tenir compte des “Fuites vers le Haut” (conseillées sous condition) des pertes sèches, des boursiers en recyclage, etc …

3.- Caraçtérisation des Ecoles des différents niveaux Rythme de croisière.

NiveauxEcolesNbre nécessaireFormés promotion-anObservations Conclusions
BrutPertes dont FPNet
PréposésEP - K60024420
= Caractère permanent
TechniciensETPA - ?120205 4 en FP15
= Caractère semi permanent
Techniciens SupérieursIUTH - Bké60165 3 en FP12
Mais l'IUTH recevra très certainement des étrangers (comme l'actuel CFP) dès lors
= caractère semi permanent
Ing. Techn.CUDRI - Bké3041 en FP3
Mais l'IAB recevra peut-être des étrangers intéressés par une formation en DRI dès lors = caractère semi permanent

4.- Enfin, il se remarque que, vu d'ensemble, la double transformation proposée

• CFP 1 an-post BAC (théorique) → IUTH2 ans post BAC ou DAT
• IAB 3 ans-post BAC2 ans post DEUC ou TS

n'entraîne pratiquement aucune incidence budgétaire. Par contre, elle valorise idéalement les titres TS-Pêche et IT-DRI.

5.- Les Institutions ETPA - ?, IUTH-Bké et CUDRI-Bké doivent faire d'urgence l'objet d'une analyse approfondie du niveau préfactibilité, sur appels d'offres internationaux.

Les équipes ou l'équipe d'examen doit comprendre


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