Les cultures des populations exploitant les ressources biologiques marines varient considérablement, tant du point de vue de leur extension géographique que de leurs caractéristiques culturelles. On trouve à un extrême des artisans-pêcheurs autochtones vivant dans de petites communautés qui obéissent souvent à une tradition bien établie en ce qui concerne l'exploitation de certaines pêcheries et leur aménagement. A l'autre extrême, il y a les pêcheurs opérant à une échelle industrielle qui ne se soucient guère des concepts traditionnels se rapportant à l'exploitation d'une pêcherie particulière et s'attachent plutôt à l'exploiter à des fins principalement commerciales et de génération de revenus. Lorsque ces différentes cultures ou sous-cultures tentent d'exploiter les mêmes pêcheries au même moment, des conflits sont presque inévitables. De même, lorsque des groupes de pêcheurs ont une large tradition pour l'exploitation de certaines espèces marines, comme les mammifères marins, désormais protégées par divers groupes écologistes et associations de protection des animaux, les conflits sont, là encore, inévitables. Il y a aussi des conflits entre les pêcheurs, les entreprises pratiquant l'aquaculture et la mariculture, les groupes vivant du tourisme et des activités créatives et d'autres usagers entrant en compétition pour l'utilisation des ressources marines, comme les agriculteurs, les industriels et les pollueurs.

Le présent document s'attache particulièrement à décrire les conflits entre d'une part les artisans-pêcheurs autochtones vivant principalement dans de petites communautés traditionnelles et de l'autre, les pêcheurs appliquant des méthodes modernes à l'échelle industrielle. Il souligne qu'il faut permettre aux différents types d'artisans-pêcheurs de vivre de la pêche et d'exploiter commercialement les ressources halieutiques marines, non seulement pour assurer leur sécurité alimentaire et leur bien-être économique mais aussi pour préserver leurs valeurs culturelles.

Des suggestions sont proposées pour résoudre ou atténuer les conflits dérivant de différences culturelles dans le domaine des pêches, en insistant bien sur le fait qu'il est essentiel de préserver l'économie de subsistance des populations et leurs opérations commerciales afin de garantir leur sécurité alimentaire mais aussi la survie de leur culture. Le document souligne qu'il conviendrait de mieux articuler les attributs culturels des populations vivant de la mer et notamment leurs systèmes traditionnels de zonage de la mer, ce qui devrait également contribuer à leur donner plus de poids politique.