Afin d'assurer le développement des organismes d'une nourriture naturelle suffisamment dense et adéquate, les bassins de premier alevinage doivent être mis sous eau le même jour que celui durant lequel les oeufs ont été obtenus et fertilisés. On dispose dans ce cas de 5 à 6 jours pour permettre le développement de la nourriture naturelle vivante désirée ; celle-ci sera stimulée par l'apport de fumure dans les bassins. La quantité maximum de fumier frais de porc ou de boeuf à déverser est de 50–60 Kgs à l'are, ou de 10–20 Kgs de fiente sèche de poule ; à cette fumure organique, on ajoute encore 0,3–0,5 Kg de superphosphate à l'are (fertilisant chimique). La fumure doit être diluée et dispersée dans l'eau en la répandant sur toute la surface des bassins d'alevinage.
Le développement des organismes animaux de la nourriture naturelle peut encore être stimulée davantage, en plus de l'effet de la fumure, en immergeant le long des berges des bassins, des bottes d'herbes sèches (graminées) fixées par des perches distantes l'une de l'autre de 5–7 m. Ces herbes doivent nécessairement être des graminées (de pâturages) sinon le développement de plantes aquatiques indésirables pourrait être déclenché par ce moyen ; ou encore, en déversant 20 Kg/are d'os provenant d'abattoirs.
Le premier traitement des bassins d'alevinage par la fumure et les fertilisants donne, au départ, un bon stimulant au développement des Rotifères et autres organismes animaux du plancton. Toutefois, le frai stocké à forte densité, élimine ou réduit rapidement la nourriture naturelle disponible. Par conséquent, pour assurer le renouvellement constant et suffisant de la nourriture naturelle, 3 à 5 Kg de fumier (le meilleur est la fiente de poule) et environ 20–30 gr. de superphosphate doivent être déversés dans les bassins de premier alevinage, tôt le matin, tous les 3–4 jours, après leur mise en charge.
La qualité et la quantité de nourriture naturelle présente dans les bassins doit être contrôlée régulièrement (souvent) à l'aide d'un filet à plancton, ou en observant au moyen d'une loupe, le contenu planctonique d'un verre d'eau prélevée dans les bassins. Si la nourriture naturelle disponible se raréfie, cela signifie que la productivité du bassin, en plancton, n'est pas suffisante ; dans ce cas, la densité du frai doit être réduite par capture à l'aide d'un filet à fines mailles (transfert dans un autre bassin), ou de la nourriture artificielle, telle que la farine finement moulue de soja, ou du son de riz, doit être distribuée 1 ou 2 fois par jour, aux alevins, le long des berges.
Normalement, le frai peut trouver suffisamment de nourriture dans les bassins de premier alévinage pendant les 7 à 9 jours qui suivent la mise en charge ; mais, pour assurer sa croissance rapide, le frai a de plus en plus besoin de nourriture. A ce moment, il est temps de commencer à l'alimenter systématiquement avec de la nourriture artificielle riche en protéines, donnée sous forme de farine finement moulue (soja, son de riz, farine de poisson, de viande, etc…).
