Tout programme de sélection et d’amélioration du neem devra commencer par des activités de prospection, d’identification et de description/documentation des sources de semences de neem dans l’aire de répartition naturelle de l’espèce et parmi les races locales.
Il existe plusieurs définitions du terme « provenance ». L’OCDE utilise le terme « origine » pour désigner les populations naturelles uniquement. Pour éviter toute confusion, on utilise l’expression « source de semence » dans ce document au départ pour indiquer l’emplacement exact où les semences ont été récoltées, sans conséquence sur le plan génétique. Une fois les essais mis en place, on utilisera le terme « provenance » pour indiquer les plants présents dans les pépinières et les essais.Les présentes directives, fondées sur une proposition du Centre DANIDA de semences forestières (Danemark), ont été examinées et approuvées par le Réseau international sur le neem au cours de la deuxième Consultation sur l’amélioration du neem, tenue à Jodhpur (Inde) du 28 février au 4 mars 1994.
L’objectif de ces directives est de fournir une procédure commune pour la prospection, l’identification et la description des sources de semences. Une procédure commune est nécessaire pour:
Ces directives devraient être appliquées par tous les collaborateurs
du Réseau. Elles pourraient aussi être utiles à tout
programme de sélection et d’amélioration du neem.
Il s’agit d’identifier et de décrire/documenter des sources de semences pour représenter la variation écoclimatique et, présume-t-on, biologique du neem dans le pays.
Le neem peut être présent dans des peuplements discontinus dans des conditions ambiantes très variables, généralement éparpillé sur de vastes zones aux conditions écologiques assez uniformes, ou comme arbre d’alignement, ou présent dans de petits peuplements, etc. Plusieurs facteurs géographiques peuvent entraîner une variation dans l’essence, par exemple: nord-sud attribuable à la longueur du jour, ou à des changements de température, sec-humide, et topographie, aspect et sol; nord-sud, altitude, sec-humide peut donner lieu à un type de variation continue, alors que les autres pourraient causer une forme de variation discontinue. On suppose en général que les modes de variation génétique reflètent la variation écoclimatique et géographique.
Dans chaque pays, il faudrait définir les grandes zones écoclimatiques sur la base de la latitude, de l’altitude, du climat, des types de forêt ou de végétation, de la topographie, etc. Il faudrait identifier au moins une source de semences de neeem pour représenter chaque zone. Si le nombre total de sources de semences est considéré trop grand, on peut regrouper plusieurs zones écoclimatiques pour le premier échantillonnage.
Le nombre total de sources de semences pour représenter la variation du neem dans un pays dépendra naturellement de l’étendue de l’aire naturelle de l’espèce et de la diversité des zones écogéographiques dans lesquelles elle est présente. Ainsi, 60 sources de semences ont été identifiées dans 8 zones écoclimatiques en Inde, et 40 sources de semences dans 4 zones écoclimatiques en Thaïlande.
Les sources de semences proposées pour inclusion dans les essais internationaux seront choisies parmi toutes les sources de semences qui seront identifiées et documentées dans tous les pays participants, de manière à représenter un bon échantillon de la variation géographique et écoclimatique.
Les peuplements forestiers naturels seront d’abord examinés pour l’échantillonnage.
Les plantations artificielles provenant de peuplements d’arbres naturels et situés à proximité peuvent être incluses.
Les sources de semences d’un certain nombre de pays d’Afrique, d’Amérique
latine et d’Asie du Sud-Est n’ayant pas de neem naturel seront également
incluses. On les appelle souvent « races locales», c’est-à-dire
des populations qui se sont adaptées aux conditions du pays après
une ou plusieurs générations.
La superficie doit être assez vaste pour permettre par la suite une récolte en vrac, de forme régulière et dans des conditions assez uniformes en ce qui concerne le climat, l’aspect, la topographie et les principaux sols. En Thaïlande, par exemple, les superficies des sources de semences définies varient entre 30 et 900 hectares, avec une moyenne d’environ 200 hectares. Le nombre d’arbres par hectare varie fortement, mais il est souvent inférieur à un. Le nombre estimé de fruits pouvant être produits va de 12 000 à 3 600 000.
Les limites doivent être clairement définies et observables,
ou facilement établies, sur le terrain. Les limites sont en général
des routes, des fleuves, des chaînes de montagne, des ravins, des
lacs, des forêts et naturellement des frontières internationales.
Dans certains cas, lorsqu’un peuplement s’étend sur des milliers
de kilomètres dans toutes les directions, sans limite bien visible
dans une ou plusieurs directions, il pourrait être nécessaire
de fixer des limites arbitraires. Il pourrait s’agir d’une direction de
compas partant d‘un point fixe bien connu et parfaitement observable,
par exemple un carrefour ou un temple.
En dernier lieu, il sera bon de procéder à une description précise de chaque source de semences identifiée. Le but est de s’assurer que toute récolte supplémentaire puisse être faite dans la même zone. La description comprendra des informations sur les régions administratives (comté, province, municipalité, ville la plus proche, village), nom de la localité, limites, latitude, longitude, altitude, climat et type de forêt/végétation, superficie, potentiel de production de semences, ainsi que la période généralement la meilleure pour la récolte.
L’information doit comprendre trois types de cartes: i) carte du pays montrant l’emplacement approximatif dans le pays, ii) carte à plus petite échelle contenant suffisamment de détails pour situer la source de semences par rapport à la ville, à la montagne ou à la localité bien connues et, enfin iii) une carte à l’échelle de 1/20 000 –1/50 000 où les limites exactes de la source de semences sont clairement indiquées. L’on doit pouvoir également identifier facilement sur le terrain les limites figurant sur la carte. Si l’on ne dispose pas de cartes détaillées, on dressera une carte à la main indiquant les limites des sources de semences.
Il est recommandé que, pour chaque pays, toutes les sources de semences identifiées soient indiquées sur une carte et superposées sur les zones écoclimatiques.
L’annexe A présente un modèle à utiliser par le Réseau pour la description/documentation des sources de semences et donne un exemple de source de semences pris en Thaïlande.
Il pourrait toutefois s’avérer impossible d’obtenir toutes les informations requises de suite. Dans un premier temps, dès que possible, il faudrait fournir pour chaque semence identifiée une série minimale de données.
Données minimales à fournir sur les sources de semences:
L’annexe B donne à titre d’exemple une liste des données minimales à fournir pour certaines des sources de semences de neem en Thaïlande.
SEED SOURCE NAME: Ball Ko Saliam
LOCAL SEED SOURCE CODE:
SPECIES (botanical): Azadirachta indica var. siamensis Val., Azadirachta
indica A. Juss. (delete what is not appropriate)
(vernacular): Neem, Nim, Nimba, Limbo, Margosa, Mai Sadaw, Mai
Saliam,
Map ref.: Thailand 1 :50,000, ed. 1- RTSD, 1969, series 1301 sheet 4846 III. Thailand Highway Map, 1: 1,000,000, Roads Assoc. of Thailand, 1988. World (S.E. Asia) 1:1,000,000, Series 1301, Ed. 7-AMS, sheet NE 47, 1971. Refer to annex A I-A3 for maps.
Latitude: 18º 42' North
Longitude: 99º08' East.
Altitude: 300 m.a.m.s.l.
Country: Thailand.
Province: Changwat Chiangmai
Adm. unit: Amphoe Meuang
Tambun: San Kampaeng.
Detailed description of location: North of the road passing south through the villages Bank Ko Saliam and Ban Rong Gong Khao. Ban Ko Saliam is situated ca. 6 km south of San Kampaeng. Starting just north of Wat Ko Saliam (and a factory) proceed southeast along track to Ban Nong Niang and Ban Mae Hat Luang. In this village turn west to Ban Rong Gong Khao, then north until Ban Ko Saliam.
The total area is estimated at 115 hectares.
The trees arise from natural regeneration and are likely to be remnants of Neem occurring naturally, and have been slowly moving into the area (see "Neem in Thailand" by Lauridsen et al., Forest Genetic Resources Information No.19, FAO, Rome, 1991).
The site is flat. The area is located on a plain (paddy fields). The soil are stiff, alluvial, podzolic soils, which are fertile but poorly drained. Typically the neem trees are located on termite mounds, which may have a higher calcium content and pH than the other soils, or on dykes framing the individual rice fields.
The rainfall is 1271 mm per year, with a pronounced dry season during the months of Nov-April. The climate is affected by the mountains surrounding the plain. A detailed description of the climatic conditions is attached as annex B. Nearest weather station is at Chiangmai.
The neem trees are found in scattered groups or as single trees. A survey by two lines 1000 x 2 x 15 and 1200 x 2 x 15 meters in the northern, respective the southern, end gave the following statistics:
Northern line (representing 60% of area): 12 groups of trees, corresponding to 4 groups per hectare, or 6 trees per hectare. Average spacing 47 x 47 m, varying from 28 to 300 m. Mean tree height is 10.3 m +/- SE 1.4 m, diameter 26.7 cm +/- SE 1.2 cm. The trees have been repeatedly coppiced, but are healthy and vigorous.
Southern line (representing 30% of area): 5 large trees, or 1.4 tree per hectare.
The total number or trees in area may then be estimated at some 478, i.e. around 4 trees, or groups of trees, per hectare.
The area is farmland, mainly paddy fields. The potential tree association is dry, mixed deciduous forest with teak. Only few species associated with this type are occurring in the farmland, viz Morinda citrifolia and Combretum quadrangulare.
The western boundary is well defined being the road between the villages Ban Ko Saliam and Ban Rong Kong Khao. Similarly the road from Ban Rong Kong Khao to Ban Mae Hat Luan forms the southern boundary. The north-eastern boundary is not well defined in the field.
The population of neem in this area is well isolated from other neem; there is none to the west, north and east and for many kilometers to the south.
Neem (Azadirachta indica): The seed production is influenced by the cutting of the flower infloresences for sale. The type has predominantly flowers of bitter taste which is sold nevertheless, where normally only the "sweet" type is sold. The statistics of fruit production (counting estimates) are 445 (+/- SE 73) fruits per tree, or 1850 fruits per hectare. This fruit production would be up to 10 times larger if villagers left the infloresences intact. The weighted figure for total seed production in the area would be 213,000 +/- 42,000 fruits per year. This would be sufficient for around 70 hectares of plantation per year.
Flowering is in Late-March, and the seeds ripen during April. The best seed collection period has not been established.
The area is easily accessible by all-weather roads.
Available in nearby villages; but not examined
The land is private farmland, but the Royal Forest Department, Silvicultural Research Sub-Division, Bangkhen, Bangkok 10900, should be contacted whenever seed collection is planned.
Measures need to be taken for the conservation of the neem in this area. It is strange that this population is still existing at all in the area.
It will be possible to extend the seed collection area around 1 km to the west and to the north of the 1 km2 selected area as well as to the north-east about 5 km until the foot of the mountain range Doi Na Ngum. The ecological conditions appear similar to the above described. Tree density to the west and north is 0.5-1.0 tree per hectare with very large trees, 10 meter height and 80 cm diameter for the largest. The extension to the north-east is interrupted by villages and treeless areas. There is an estimated 1-2 trees (or group of trees) per hectare. The total area of the extension is 1200-1500 hectares. The seed production in the extension may be estimated at around 1000 fruits per tree or in average 1000 fruits per hectare.
Chief,
Thung Salaeng Luang
Forest Tree Improvement Station,
Pitsanulok,
Silvicultural Research Sub-Division ,
Royal Forest Department,
Thailand.
(some Thai seed sources given as example)
SEED SOURCE NAME: Tung Luang Railway Station
No. on map: 1
Latitude: 9 º 09' North,
Longitude: 99 º 07' East.
Altitude: 4 m.a. m.s.l.
Country: Thailand.
Province: Surat Thani
The total area is estimated at 100 hectares.
Rainfall is 1755 mm per year
10 trees per hectare each producing 1000 to 2000 seeds. Thus about 1-2 million fruits may be obtained per year in the area.
Collection months: Early April suggested but not verified.
SEED SOURCE NAME: Khao Pip
No. on map: 2
Latitude: 10º 08' North,
Longitude: 99 º 07' East.
Altitude: 10 m.a.m.s.l.
Country: Thailand.
Province: Chumporn
The total area is estimated at 1200 hectares.
Rainfall is 2070 mm per year
About 80 larger trees each giving about 500 seeds, i.e. a total of 40,000 fruits may be obtained in the area.
Collection months: Early April suggested, but not verified.
SEED SOURCE NAME: Ban Bon-Don (Bang Sapan Yai)
No. on map: 3
Latitude: 11º 16' North,
Longitude: 99º 27' East
Altitude: 100 m.a.m.s.l.
Country: Thailand.
Province: Prachuap Khirikhan
The total area is estimated at 100 hectares.
Rainfall is about 1200 mm per year .
10 trees/ha, in all 2000 trees each giving 500 seeds; total 500,000 seeds per year in area.
Collection months: Early April suggested, but not verified .
