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STRUCTURE ET RENTABILITE DES PECHERIES DES LACS EDOUARD/GEORGE ET ALBERT (OUGANDA)

d'après

Monique Maes
Assistante biologiste des pêches, projet PPEC

1. INTRODUCTION

La pêche représente une activité majeure dans la région de ces lacs; elle est pratiquée de manière artisanale sur des pirogues motorisées ou non. En 1988, la production totale pour l'ensemble des lacs Albert et Edouard/George a été estimée à près de 34.000 tonnes pour un potentiel halieutique calculé entre 36.000 et 46.000 tonnes. Ces lacs sont partagés entre l'Ouganda et le Zaïre et sont jusqu'à présent gérés individuellement par chaque pays.

On note au niveau des relevés statistiques un nombre important de lacunes qui empêchent tout aménagement rationnel de ces pêcheries. Vu le manque de données exactes, cette étude n'a pour but que de donner un aperçu de la rentabilité des pêcheries du côté ougandais des lacs. Elle repose sur les chiffres du projet statistique FAO/UNDP/UGA/87/007 “Rehabilitation of Fisheries Statistics and Information systems” ainsi que sur des données récoltées lors de la mission sur le terrain par le projet PPEC.

2. LE LAC GEORGE/EDOUARD

2.1. Introduction

Les eaux du lac Edouard sont partagées entre l'Ouganda et le Zaïre, le lac George et le canal de Kasinga appartiennent quant à eux à l'Ouganda (voir figure 1, 2 et 3). La plupart des communautés de pêche du lac Edouard se situe à l'intérieur des limites du parc national Queen Elisabeth. La région de Kichwamba couvre les pêcheries des lacs Edouard, George et également celles du canal de Kasinga qui relie les deux lacs (voir figure 4).

Aucun contrôle n'est exercé (i) sur le nombre de filets par pirogue bien qu'il soit légalement fixé à 10 avec des mailles de 5 inches (127 mm), ni (ii) sur les opérations de pêche qui sont supposées être effectuées uniquement de jour.

Figure 1: Carte générale

Figure 1

Figure 2: Carte de l'Ouganda - District

Figure 2

FISHERIES REGIONS

  1. Kalangala
  2. Lake Victoria East
  3. Masaka
  4. Jinja
  5. Tororo
  6. Soroti
  7. Lira
  8. Mbale
  9. West Nile
  10. Masindi
  11. Gulu
  12. Kapchorwa
  13. Mityana
  14. Fort Portal
  15. Kichwamba
  16. Mbarara
  17. Bushenyi
  18. Kabale

Figure 3: Carte du lac Edouard

Figure 3

Figure 4: Carte des lacs Edouard et George

Figure 4

2.2. Katwe

2.2.1. Situation

De tous les villages installés dans la région, Katwe est le plus grand et le plus développé. La station des pêches compte comme effectif, un officier assistant du développement des pêches (AFDO) et trois assistants des pêches (FAs).

Selon les enregistrements de ce service, à Katwe, 112 pirogues sont sous licence, mais 42 seulement étaient opérationnelles pendant notre mission. Le niveau de motorisation (24) est relativement élevé en comparaison avec les autres villages.

En plus de la pêche, la ville est connue pour sa production de sel qui est utilisée dans le processus de transformation du poisson (séché et salé). La localisation du campement de pêche de Katwe est visualisée à la figure 4.

2.2.2. Les techniques de pêche

La technique la plus employée est la pêche au filet maillant; en règle générale, le pêcheur dépose ses filets vers 4hoo de l'après-midi et les relève le lendemain matin. Bien qu'il soit absolument illégal de rester toute la nuit sur le lac, les pêcheurs préfèrent ne pas respecter cette loi afin de pouvoir surveiller leurs filets; les vols de matériel étant fréquents sur le lac.

Une unité de pêche comprend une pirogue avec 3 ou 4 (rarement) pêcheurs et 50 filets. Les pirogues sont en planches et les dimensions standard utilisées pour les filets sont de 90 m de long, 4 m de profondeur avec des mailles de 5 inches (127 mm). Les pêcheurs utilisent également des lignes (hameçons No7), et ce principalement pour la capture des Clarias, des Protopterus et des Baqrus; les Haplochromis servent d'appâts.

Sur le terrain, la mission a remarqué que dans la plupart des villages de pêche visités, et également à Katwe, le partage des gains d'une unité de pêche se fait de la manière suivante: le tiers des recettes des captures est partagé entre les 3 ou 4 pêcheurs, tandis que les 2/3 restant reviennent au propriétaire de l'embarcation qui payera ainsi l'essence, les taxes et les réparations diverses (moteurs, filets…).

2.2.3. Manutention et traitement

Le poisson est débarqué vers 9hoo-10hoo du matin puis trié par les pêcheurs en fonction de l'espèce. La capture quotidienne est relevée par l'assistant des pêches responsable de la région avant toute vente. Il doit également prendre note du nombre et du type de matériel, du numéro de série du bateau, des différentes espèces et du poids total de la capture. Les données enregistrées sont envoyées à l'Unité statistique du Département des pêches à Entebbe.

C'est donc seulement après l'enregistrement des captures par cet assistant que le pêcheur reçoit l'autorisation de vendre son poisson à des commerçants; la majorité d'entre-eux sont des femmes. Tout le poisson débarqué est vendu frais. Il est transporté en grande majorité vers les marchés de Bwera, Kasese ainsi qu'au Zaïre en pick-up ou à bicyclette.

2.2.4. Captures

Captures débarquées en 1988, 1989 (en tonnes) à Katwe
(note du projet FAO/UNDP/UGA/87/007 - “Rehabilitation of Fisheries Statistics and Information Systems”)

AnnéeOreochromisBaqrusClariasProtopterusTotal
1988428,51250,5047,0063,30806,70
1989428,66328,3721,3356,88837,24

Selon les chiffres ci-dessus, la moyenne des captures par bateau et par espèce pour l'année 1989 (42 pirogues actives) était la suivante:

- Oreochromis:10,21 tonnes;
- Baqrus:  7,82 tonnes;
- Clarias:  0,51 tonne;
- Protopterus:  1,35 tonnes.

Selon ces données, les captures comprenaient 51,2 % d'Oreochromis, 39,2% de Baqrus, 6,8 % de Protopterus et 2,7 % de Clarias pour l'année 1989 (voir annexe 1 et 2). La capture moyenne par bateau et par an est de 19,9 tonnes soit 1,6 tonnes par mois.

2.2.5. Assistance financière

Dans tous les villages de pêche visités, les pêcheurs pouvaient bénéficier d'un crédit auprès de la Banque commerciale ougandaise dans le cadre des avantages accordés aux fermiers (“Rural Farmers Loan Scheme”). Mais ce crédit est soumis à un taux d'intérêt important: 40 %, remboursable en six mensualités; en cas de non remboursement, la Banque confisque le matériel de pêche (moteur, filets, …), ce qui a déjà été le cas à Katwe.

2.2.6. Prix au débarcadère en shillings ougandais

Le prix d'achat du poisson capturé au moyen de filets de 5 inches (127 mm) était le suivant:

- Oreochromis:120 shs (25 cm) ou environ 360 shs/kg;
- Baqrus:2.000 shs (10 kg) ou environ 200 shs/kg;
- Clarias:250 shs/kg;
- Protopterus:300 shs/kg.

Le coût d'investissement pour une unité de pêche en shillings ougandais est de:

200.000 shs pour un bateau de 28 pieds (8,54 m);
300.000 shs pour un moteur de 6 hp;
650.000 shs pour un moteur de 15 hp;
    3.000 shs pour un filet acheté sur le marché local et ayant une durée de vie de 4 mois.

Le montant mensuel gagné par bateau en 1989 était de:

EspècekgPrix (shillings ougandais)
Oreochromis850306.000
Baqrus651130.000
Clarias  42  10.500
Protopterus112  33.600
  480.300 (99,7 % des captures
totales) soit un montant de 481.750 shillings de recette pour la totalité des captures)

Le revenu mensuel pour l'année 1989 était donc en moyenne de 481.750 shillings par bateau et, comme vu plus haut, le partage des gains se fait de la manière suivante: les 2/3 de ce revenu reviennent au propriétaire du bateau soit 321.000 shillings par mois ou 3.854.000 shillings par an; tandis que les pêcheurs se partagent le tiers restant soit 160.500 shillings du revenu total des captures par mois. Ceci signifie que le revenu mensuel d'un pêcheur est en moyenne de 53.530 shillings ou de 642.300 shillings par an.

2.2.7. Coûts estimés pour l'équipement de pêche, matériel, … et revenu net du propriétaire (shillings ougandais):

Total des ventes de poissons pour l'année 1989 5.781.000
   
moins coûts fixes/an  
- bateau (8,54 m), dépréciation 4 ans
  50.000 
- moteur de 6 hp., dépréciation 3 ans
100.000 
- licence
       500 
- taxe sur le revenu
  40.000 
    - 190.500
moins coûts sur les opérations  
• 50 filets*3 (espérance de vie de 4 mois)
450.000 
• pétrole (7 l./jour; 250 shs oug./l.)
638.750 
• imprévus (réparation,…)
  40.000 
  - 1.128.750
moins la part de l'équipage - 1.927.000
REVENU NET    2.534.750

On peut conclure que pour posséder une unité de pêche, le propriétaire d'un bateau doit gagner au moins 1.319.250 shillings (1.128.750 + 190.500) par an ou 109.940 shillings par mois. Il faut noter que nous devons ajouter 40 % d'intérêts au crédit, si un prêt a été demandé auprès de la Banque. Sur cette base, un propriétaire devrait gagner au minimum 2.534.750 shillings par an soit 211.300 shillings par mois.

2.3. Katunquru (B)

2.3.1. Situation du campement (voir figure 4)

Katunguru (B) est situé entre le lac George et le lac Edouard, tous les pêcheurs du campement se sont groupés en coopérative. Les embarcations utilisées pour la pêche sont des pirogues non motorisées qui appartiennent généralement à une personne. Sur les 30 recensées, seules 7 pirogues sont en co-propriété.

2.3.2. Les techniques de pêche

Les pêcheurs utilisent soit (i) des filets maillants fournis par la Banque, ayant des mailles de 5 inches (127 mm), une nappe de 90 m de long et 26 mailles de profondeur, soit (ii) des filets avec des mailles de 4,5 inches (114 mm). La quantité moyenne de filets utilisés par pirogue se situe aux alentours de 30–40.

La pêche à la ligne est également pratiquée pour des espèces comme les Protopterus ou les Clarias; les Haplochromis et les petits Oreochromis sont alors utilisés comme appâts. Il n'est pas rare de trouver 400 crochets No8 par ligne.

A cet endroit, aucun arrêt de pêche n'est pratiqué durant l'année, les pêcheurs ne sont soumis qu'à une seule restriction: pêcher au milieu du lac afin de ne pas détruire les frayères se trouvant généralement le long des berges.

2.3.3. Manutention et traitement

Les pêcheurs travaillent toute la nuit et ne reviennent que vers 11hoo dans la matinée. Vu l'absence de balance à ce débarcadère, l'énumérateur ne compte que le nombre de poissons, et ce, après tri préalable par espèce par les pêcheurs.

Les commerçants sont aussi bien des hommes que des femmes, le poisson est acheté après que celui-ci ait été enregistré. Vu la grande demande de poissons, toutes les captures sont vendues à l'état frais, les pêcheurs n'ont pas besoin de faire transformer le poisson. Les poissons achetés par les commerçants sont également transportés frais sans aucune transformation préalable vers les marchés de Katunguru et de Kasese.

2.3.4. Captures

Captures débarquées en 1988, 1989 (en tonnes) à Katunguru (B)
(note du projet FAO/UNDP/UGA/87/007)

AnnéeOreochromisBaqrusClariasProtopterusTotal
198857,7042,2030,1061,10198,30
198988,1418,5715,6322,54147,02

Pour l'année 1989, les pourcentages des captures ont été de: 59,9 % pour les Oreochromis, de 15,3 % pour les Protopterus, de 12,6 % pour les Baqrus et de 10,6 % pour les Clarias (voir annexe 3 et 4). Habituellement, la meilleure période de pêche se situe entre les mois de mars et juin et d'octobre à décembre.

Pendant la mission, les captures moyennes par jour et par pirogue (30) étaient de : 30 Oreochromis, 10 Protopterus, 20 Baqrus et 10 Clarias; avec un poids moyen de 2,0 kg pour les Baqrus, 3,5 kg pour les Protopterus, 3,0 kg pour les Clarias et 0,4 kg pour les Oreochromis. La capture moyenne estimée par pirogue et par an est de 4,9 tonnes ou de 410 kg par mois, pour l'année 1989. La moyenne des captures par pirogue par espèce était comme suit:

- Oreochromis:2,95 tonnes;
- Baqrus:0,62 tonne;
- Clarias:0,53 tonne;
- Protopterus:0,76 tonne.

2.3.5. Assistance financière

La coopérative de Katunguru construit elle-même ses bateaux qui sont vendus aux membres de la coopérative sur base d'une location-vente. Un pêcheur peut donc se procurer une embarcation contre un payement de 20.000 shillings ougandais et ceci en versant une mensualité de 2.000 shillings ougandais pendant 5 mois. La coopérative garantit également ses membres auprès de la Banque commerciale ougandaise en remboursant à la Banque, si nécessaire, les intérêts non payés par le pêcheur. Celui-ci devra les lui rembourser ultérieurement. En contrepartie des services offerts par la coopérative, tous les membres doivent lui payer 2 shillings ougandais par poisson pêché.

2.3.6. Prix au débarcadère en shillings ougandais

Actuellement, le prix d'achat du poisson est comme suit:

- Oreochromis:de 4 inches (101 mm)100 shs par poisson;
- Oreochromis:de 5 inches (127 mm)150 shs par poisson;
- Baqrus:de 5 inches (127 mm)150 shs par kg;
- Protopterus:de 5 inches (127 mm)100 shs par kg;
- Clarias:de 5 inches (127 mm)100 shs par kg.

Le coût d'investissement pour une unité de pêche en shillings ougandais serait de:

  6.500 pour un filet (de la Banque)
20.000 pour une pirogue (de la Coopérative)

Le montant mensuel gagné par bateau en 1989 était de:

EspècesKgNombre de poissonPrix (shillings ougandais)
Oreochromis247,061877.250
Baqrus  51,6 2651.600
Clarias  43,5 1543.500
Protopterus  62,6 1818.600
  677190.950 (98,4 % des
captures totales) soit une recette de 194.000 shillings ougandais pour le total des captures en 1989.

Selon le tableau ci-dessus, on obtient un revenu mensuel par bateau (30) d'environ 194.000 shillings, de ce montant, le propriétaire du bateau en a prélevé les 2/3 (129.000 shillings), soit pour l'année 1989, 1.552.000 shillings. Les deux pêcheurs auraient eu un revenu mensuel de 32.300 shillings chacun ou l'équivalent de 387.600 shillings par an.

2.3.7. Coûts estimés de l'équipement de pêche, matériel,… et revenu net du propriétaire (shillings ougandais):

Total des ventes de poissons pour l'année 2.328.000
   
moins les coûts fixes (par an)  
- pirogue (dépréciation: 2 ans)
10.000 
- licence
  1.000 
- taxe sur le revenu
40.000 
      -51.000
moins les coûts sur les opérations  
• 30 filets (espérance de vie de 6 mois)
390.000   
• coopérative (2 shillings/poisson)
16.250 
• imprévus (réparation,…)
  4.000 
   - 410.250
moins la part de l'équipage  - 776.000
REVENU NET 1.090.750

Les calculs effectués ci-dessus n'ont d'intérêt que dans le cas où aucun crédit n'a été octroyé. En effet, les pêcheurs qui auraient pris un crédit de 461.250 shillings (410.000 plus 51.000) nécessaire au fonctionnement de base d'une unité de pêche, auprès de la Banque doivent rendre l'équivalent de cette somme plus 40 % d'intérêt sur le crédit reçu. Cet intérêt est à déduire des 1.090.750 shillings du revenu annuel du propriétaire.

2.4. Katunguru (K) (voir figure 4)

La situation est exactement la même qu'au campement (B), seul le nombre de pirogues diffère: 14 pirogues de pêche et 2 bateaux motorisés pour le transport ont été recensés. Les prix du poisson sont les mêmes pour les deux campements (B) et (K), ce qui est normal vu l'emplacement des deux embarcadères, ceux-ci sont situés des deux côtés du canal juste en face l'un de l'autre.

2.5. Kasenyi (lac George)

2.5.1. Situation (voir figure 4)

Kasenyi est situé au sud-ouest du lac George. Ce village comprend 36 pirogues enregistrées mais 10 d'entre elles appartiennent à l'ancienne compagnie “Tufmac” (Uganda Fish Marketing Company).

2.5.2. Les techniques de pêche

Les embarcations de pêche proprement dites sont au nombre de 26, chaque bateau contient un équipage de 2 pêcheurs en moyenne et 20 filets maillants de 5 inches (127 mm), de 90 m de long et de 26 mailles de profondeur. Les pêcheurs déposent leurs filets dans le lac pendant toute la nuit et restent auprès de leurs filets en raison des vols; les filets ne sont remontés que le lendemain matin à l'aube et le poisson est ainsi débarqué vers 10hoo.

2.5.3. Manutention et traitement

Après le débarquement, le poisson est transporté à l'endroit prévu pour son traitement où il sera déboyauté et lavé. Vu l'isolement du village, un seul pick-up par semaine monte à Kasenyi avec les commerçants. Ceux-ci achètent principalement du poisson fumé, ce qui fait qu'environ 70 % du poisson débarqué quotidiennement à Kasenyi est traité de cette manière. Les 30 % restants sont consommés sur place par la communauté. De temps en temps le poisson est salé et vendu au Zaïre via Bwera.

2.5.4. Captures

Captures débarquées en 1988, 1989 (en tonnes) à Kasenyi
(note du projet FAO/UNDP/UGA/87/007)

AnnéeOreochromisBagrusClariasProtopterusTotal
1988  59,35142,476,33111,60320,6
1989198,35  81,587,32  43,67330,9

Pour l'année 1989, on trouvait par ordre d'importance: l'Oreochromis avec 59,9 %, le Bagrus (24,6 %), le Protopterus (13,2 %) et un peu de Clarias (2,2 %).

Les pêcheurs ont observé une diminution dans les captures depuis les vingt dernières années et une augmentation du prix du filet dans le même laps de temps. En effet, en 1970, un filet coûtait 11 shillings contre 8.000 en 1990 tandis que le poisson était vendu à 30–50 cents contre 100–150 shillings actuellement. A présent les pêcheurs ont donc besoin de 64 poissons pour couvrir le prix d'un filet tandis qu'auparavant 22 suffisaient. Le prix d'un filet a donc triplé en 20 ans.

Depuis peu, les captures des pêcheurs ont également décliné car certaines zones de frayère vers Kayinga qui étaient des endroits protégés ne le sont plus par ordre gouvernemental.

En 1989, les captures par pirogue (26 effectives) par an étaient approximativement de 12,7 tonnes soit environ d'1 tonne par mois. Selon le tableau précédent, la capture moyenne par bateau et par espèce en 1989 était comme suit:

- Oreochromis: 7,63 tonnes;
- Bagrus: 3,14 tonnes;
- Clarias: 0,28 tonne;
- Protopterus: 1,68 tonne.

2.5.5. Assistance financière

Les pêcheurs peuvent également bénéficier du crédit octroyé par la Banque commerciale ougandaise à Kasese dans les mêmes conditions que pour les autres villages.

3. LE LAC ALBERT - REGION DE KABALORE/BUNDIBUGYO (FORT-PORTAL)

3.1. Introduction (Figure 5)

Le lac Albert reçoit les eaux du Nil Victoria et se déverse dans le Nil Albert. Dès le premier abord, les eaux du lac semblent riches en phytoplancton, dans la zone située à l'embouchure de la rivière de la Semiliki. Cela peut expliquer en partie la productivité de cette zone du lac et le meilleur taux des captures en poisson des pêcheurs.

3.2. Situation

L'office régional des pêches a recensé 9 sites de débarquement dans la région de Fort-Portal, ceux-ci étant Ntoroko-Kanara, Katolingo, Mulango, Rukwanzi, Kamuga, Rwangara, Songa-Kiyanga, Kamoga et Katanga. Le village de Ntoroko est isolé; dans de bonnes conditions, il faut compter au minimum trois heures de voiture pour atteindre ce campement à partir de Fort-Portal.

Ntoroko est l'un des villages les plus étendus dans le secteur sud du lac, sa population est d'environ 3.000 personnes. Plusieurs activités de production et de traitement de poisson s'effectuent au village. Au débarcadère, il n'y a aucun enregistrement du nombre de bateaux opérationnels, durant la mission, la présence de près de 100 bateaux a été relevée. Parmi ces embarcations, 23 sont utilisées pour le transport mais seulement 3 d'entre-elles sont motorisées.

Figure 5: Carte du lac Albert

Figure 5

3.3. Les techniques de pêche

L'embarcation de pêche employée est un bateau rudimentaire en planches avec un fond plat, très lourd, lent et difficile à manier. Néanmoins, ce bateau a l'avantage d'être facile à construire et peu onéreux. La non motorisation des bateaux dans le secteur sud du lac est facile à comprendre vu le prix élevé du pétrole et des pièces de rechange; par ailleurs, ces dernières sont difficilement disponibles dans la région.

Les pêcheurs utilisent des filets ayant des mailles de 2 inches (50 mm) pour pêcher les Alestes, Synodontis et Hydrocynus; de 4 inches (101 mm) et de 4,5 inches (127 mm) pour les Oreochromis, les Lates et les Barbus ou des mailles plus larges pour les Clarias et les Auchenoglanis. Depuis 1988, les 40 sennes de plage qui existaient, ont été confisquées. A cet embarcadère, il est rare de voir les pêcheurs pratiquer la pêche à la ligne, sauf de temps en temps pour les Lates.

A Ntoroko, vingt personnes sont propriétaires d'au moins une embarcation qui est souvent opérée par les pêcheurs du village. Un propriétaire peut posséder en moyenne quatre bateaux, chacun étant manié par 3–4 pêcheurs.

En général, ils pêchent pendant la nuit et débarquent les captures dans la matinée. La moyenne des filets par bateau dépend des techniques de pêche; les pêcheurs peuvent avoir (i) soit 30–70 filets par embarcation qui sont mouillés durant toute la nuit, (ii) soit 2–3 filets par bateau qui sont alors déposés et démaillés plusieurs fois pendant la nuit.

3.4. Manutention et transformation

Le maniement et le transport vers les sites de traitement sont extrêmement bien organisés à Ntoroko. Le poisson est déboyauté, lavé et soit séché ou fumés. Environ 600 Oreochromis sont fumés sur place chaque semaine, la période de conservation pour un poisson fumé est d'environ 3 à 4 jours.

Les commerçants, souvent des hommes, viennent de Kasese pour acheter du poisson, au moins une fois par semaine. A peu près la moitié des commerçants achète du poisson frais au débarcadère et le transforme eux-mêmes à Kasese, l'autre moitié achète du poisson déjà transformé au village de Ntoroko. Le coût du transport de Ntoroko à Kasese est de 1250 shillings ougandais pour un paquet contenant 20 poissons.

3.5. Captures

Captures débarquées au campement de Ntoroko en 1988, 1989 (en tonnes)
(note du projet FAO/UNDP/UGA/87/007)

AnneeOreochromisHydrocynusSynodontisClariasTotal
1988  65,23111,2368,1237,55  677,87
1989602,30245,2099,7044,801.082,70

La production de poissons à Ntokoro en 1989 en pourcentage était de (voir annexe 5):

- Oreochromis: 55,6 %;
- Hydrocynus: 22,6 %;
- Synodontis:   9,2 %;
- Clarias:   4,1 %;
- Baqrus:   3,3 %;
- Lates:   3,1 %;
- Labeo, Alestes, Protopterus et Polypterus: 2,1 %.

Selon les chiffres recueillis ci-dessus, la capture moyenne par bateau pour l'année 1989 (77 actifs) était de 14,1 tonnes soit l'équivalent de 1,2 tonnes par mois. La capture moyenne estimée par espèce et par bateau pour l'année 1989 était comme suit (voir annexe 6):

- Oreochromis: 7,82 tonnes;
- Hydrocynus: 3,18 tonnes;
- Synodontis: 1,29 tonnes;
- Clarias: 0,58 tonne;
- Baqrus: 0,47 tonne;
- Lates: 0,44 tonne.

On remarquera qu'une seule espèce représente 80% des captures, l'Oreochromis. La majorité de la capture totale de l'année est exportée vers le Zaïre d'après les enquêtes menées auprès des pêcheurs.

3.6. Assistance financière

Les pêcheurs peuvent bénéficier de crédit auprès de la Banque commerciale ougandaise dans les mêmes conditions que pour les autres sites de débarquement.

3.7. Prix au débarcadère en shillings ougandais

Actuellement, le prix d'un Oreochromis de 5 inches (127 mm) est de 50–60 shillings ou de 100 shillings par kg; de 15 shillings pour Synodontis, de 500 shillings pour un Clarias de 40 cm ou de 200 shillings par kg et de 80 shillings pour un kg d'Hydrocynus. Le Polypterus n'est pas vendu mais jeté.

En moyenne un Oreochromis (114 mm; 4,5 inches) est vendu à:
• 25 shs fraisà Ntoroko;
• 45 shs fuméà Fort-Portal;
 
et le kg (4 poissons) d'Oreochromis se vend à:
• 150 shs saléà Ntoroko;
• 520 shs saléau marché de Bwera (120 shs/par poisson).

Il est donc plus rentable pour les pêcheurs de vendre leur poisson déjà transformé au marché de Bwera, étant donné l'énorme différence de prix entre le poisson transformé à Ntoroko et le même poisson vendu au marché de Bwera, les pêcheurs pourraient ainsi générer un profit de 100 shillings par kg de poisson vendu. Il serait préférable pour les pêcheurs de s'organiser lors de la commercialisation de leurs produits et d'arriver à les vendre eux-mêmes au marché de Bwera sans prendre des commerçants comme intermédiaires.

Cinq constructeurs privés fabriquent des pirogues à cet embarcadère pour les pêcheurs ougandais et zaïrois, le prix d'un bateau de pêche de 5 m est de 90.000 shillings ougandais et celui d'un bateau de transport de 8 m est de 500.000 shillings.

Revenu mensuel estimé par bateau en 1989:

EspèceKgPrix (shillings ougandais)
Oreochromis65265.200
Hydrocynus26521.200
Clarias  48  9.600
  96.000 (82,3 % de la capture
totale) soit une recette de 116.000 shillings pour la capture totale (100 %).

Le revenu mensuel estimé par bateau pour l'année 1989 est de 116.000 shillings, soit de 1.392.000 shillings par an. A Ntokoro, les propriétaires possèdent en moyenne 4 embarcations et utilisent au total 12 pêcheurs comme équipage. Le revenu estimé par unité de pêche était de 5.568.000 shillings en 1989.

Différentes méthodes de partage existent entre le propriétaire et les pêcheurs mais généralement le propriétaire prend les 2/3 du revenu des captures. Sur cette base, et selon le tableau précédent le propriétaire aurait gagné 3.712.000 shillings en 1989 tandis que les 12 pêcheurs se seraient partagés 1.856.000 shillings dans la même année. Ceci signifie que chaque pêcheur aurait reçu 154.670 shillings pour la même période, soit l'équivalent de 12.890 shillings par mois.

3.8. Coûts estimés pour l'équipement de pêche, matériel … et revenu net du propriétaire (shillings ougandais)

Comme indiqué dans le paragraphe expliquant les différentes techniques de pêche (2.2.), le nombre moyen de filets employé par embarcation dépend des techniques utilisées. Le premier calcul ci-dessous a été effectué en se basant sur le fait que tous les pêcheurs utilisent en moyenne 50 filets (ils sont mouillés une seule fois pendant la nuit), la seconde analyse a été calculée en se demandant combien gagnerait une unité de pêche si tous les pêcheurs n'utilisaient que 2 ou 3 filets par bateau (ils sont mouillés et démaillés plusieurs fois pendant la nuit). Ces filets ont donc une espérance de vie plus courte à cause de leur utilisation plus fréquente.

Analyse pour la première technique de pêcheShillings ougandais
   
Total des ventes de poissons pour l'année 1.392.000
   
moins les frais fixes/an  
- 1 bateau (dépréciation de 3 ans)
  30.000 
- licence
    1.000 
- taxe sur le revenu
  40.000 
     - 71.000
moins les coûts sur les opérations  
• 50 filets (4.500 shs)*3 (durée 4 mois)
675.000 
• imprévus (réparation,…)
    6.700 
  - 681.700
moins la part de l'équipage - 464.000
REVENU NET    175.300
  
Analyse pour la seconde méthode de pêcheShillings ougandais
   
Total des ventes de poissons pour l'année 1.392.000
   
moins les frais fixes/an  
- 1 bateau (dépréciation de 3 ans)
  30.000 
- licence
    1.000 
- taxe sur le revenu
  40.000 
     - 71.000
moins les coûts sur les opérations  
• 2.5 filets (4.500 shs)*24 (durée 0.5 mois)
270.000 
• imprévus (réparation,…)
    3.000 
  - 273.000
moins la part de l'équipage - 464.000
REVENU NET    584.000

Il en résulte que le plus grand investissement pour une unité de pêche est représenté par le coût du filet de pêche, les propriétaires lésinent souvent à acheter beaucoup de filets. De ce fait, au campement de Ntoroko, les pêcheurs qui pratiquent la seconde méthode de pêche, soit peu de filets mais mouillés plusieurs fois par nuit, sont considérés comme les meilleurs pêcheurs et sont donc les plus recherchés.

Selon les calculs précédents, nous pouvons estimer qu'un propriétaire ayant un bateau et des pêcheurs qui utilisent la seconde méthode de pêche a obtenu au courant de l'année 1989, 584.000 shillings soit 48.670 shillings par mois. Ce montant est plus élevé que celui que reçoit un propriétaire qui a engagé des pêcheurs utilisant l'autre méthode de pêche. Pour lui, son revenu aurait été pour la même période de seulement 175.300 shillings ou de 14.610 shillings par mois soit environ trois fois moins.

Ceci est dû principalement à la différence des coûts d'opération entre les deux techniques, le coût d'opération est estimé à 752.700 shillings pour la première technique de pêche (50 filets par bateau mouillés une seule fois par nuit) et de à 344.000 shillings pour la seconde technique de pêche (2 à 3 filets mouillés plusieurs fois par nuit). Les pêcheurs, d'autre part, reçoivent le même revenu.

4. RESUME

RENTABILITE DES PECHERIES DES LACS EDOUARD ET ALBERT (1989)

 Lac EdouardLac Albert
KatweKatunguruNtoroko
Capture (tonne)     837,24     147,021.082,70  
Captu/bateau/an (t)       19,90         4,9014,10  
Vente/bateau5.781.0002.328.0001.392.000  
Coûts fixes   190.500     51.00071.000 (A) 71.000 (B)
Coûts d'opérations1.128.750   410.250681.700 (A) 273.000 (B)
Part équipage1.927.000   776.000464.000 (A) 464.000 (B)
    
REVENU NET   
    
Revenu/pêcheur   642.300   387.600154.670 (A) 154.670 (B)
Revenu/propriétaire2.534.7501.090.750175.300 (A) 584.000 (B)
Prix moyen pour un kilo d'Oreochromis shillings          360          150100  

(A) Moyenne de 50 filets par bateau
(B) Moyenne de 2–3 filets par bateau

P.S. Les prix sont notés en shillings ougandais

Ce tableau donne une vision globale de la rentabilité des pêcheries des lacs Edouard et Albert dans le secteur ougandais. Néanmoins, ces chiffres sont des estimations, et dans le but de faire une analyse coût/bénéfice complète, une étude économique beaucoup plus approfondie de la région concernée serait nécessaire.

On peut également observer une production annuelle de poissons bien supérieure au lac Albert, mais un revenu annuel par pêcheur moindre en comparaison avec le lac Edouard. La raison est simple, Ntoroko a un évident problème d'écoulement de marchandises ce qui entraîne des prix de vente du poisson nettement plus bas (voir tableau ci-dessus). Néanmoins, quelques pêcheurs de Ntoroko ont compris qu'il était préférable pour eux de transformer leurs poissons et de les vendre directement au marché de Bwera (près de Katwe) sans prendre d'intermédiaire.

En dépit de la différence de revenu entre les pêcheurs des deux lacs, les pêcheurs gagnent un revenu équivalent ou plus au PNB par habitant.

5. CONCLUSION

En général, la mission a observé beaucoup d'activités de pêche dans les villages visités autour du lac. Néanmoins, les contraintes majeures suivantes freinent l'augmentation des captures:

  1. Manque d'accès par route à certains sites de débarquement;

  2. méthodes de traitement inadaptées qui entraînent un haut degré de perte post-capture malgré l'existence du projet de recherche sur le traitement du poisson dont les activités ont débuté en octobre 1988 et ce, pour les villages de pêche implantés dans le parc national Queen Elisabeth; ses objectifs sont:

  3. manque de bois pour le fumage;

  4. manque de données sur le nombre de poissons exportés au Zaïre;

  5. manque de données sur le nombre actuel de pêcheurs, de bateaux, de matériel, … (enquête cadre);

  6. crédits avec des taux d'intérêts élevés (40 %) de la Banque commerciale ougandaise.

6. RECOMMANDATIONS

  1. Donner la priorité à la construction de routes secondaires vers les sites de débarquement, et ceci dans tout futur projet de développement des pêches afin de rendre les pêcheries accessibles aux commerçants durant toute l'année;

  2. améliorer les méthodes traditionnelles de traitement en particulier de fumage avec l'introduction de fumoir type chorkor;

  3. étudier le marketing actuel et le système de distribution dans la région et faire des recommandations pour d'éventuelles améliorations;

  4. organiser une enquête cadre qui pourrait être utile pour toute action de développement éventuelle dans les pêcheries de la région;

  5. organiser une formation qui aurait pour objectif de former des gens qui seraient ainsi capables de stimuler les communautés, de planifier les activités dans le domaine des techniques de pêche, d'organiser la communauté, l'économie de la famille et de maintenir le matériel mécanique en parfait état de marche;

  6. fournir un service de réparation consistant et fiable aux pêcheurs pour les moteurs hors-bord ce qui permettrait de maintenir et surtout d'améliorer le commerce et les communications entre les villages.

Annexe 1: Katwe - Capture des poissons (pourcentage)

KATWE
CAPTURE (pourcentage)

REGION DE KICHWAMBA

Ore. = Oreochromis
Pro. = Protopterus
Cla. = Clarias
Bag. = Bagrus
Oth. = Autres espèces

Annexe 2: Katwe - Capture des poissons (tonnes)

KATWE
CAPTURE (tonnes)

REGION DE KICHWAMBA

Pro. = Protopterus
Oth. = Autres espèces
Ore. = Oreochromis
Cla. = Clarias
Bag. = Bagrus

Annexe 3: Katunguru - Capture des poissons (pourcentage)

KATUNGURU
CAPTURE (pourcentage)

REGION DE KICHWAMBA

Ore. = Oreochromis
Bag. = Bagrus
Cla. = Clarias
Pro. = Protopterus
Oth. = Others species

Annexe 4: Katunguru - Capture des poissons (tonnes)

KATUNGURU
CAPTURE (tonnes)

REGION DE KICHWAMBA

Ore. = Oreochromis
Bag. = Bagrus
Cla. = Clarias
Pro. = Propterus
Oth. = Autres espèces

Annexe 5: Ntoroko - Capture des poissons (pourcentage)

NTOROKO
CAPTURE (pourcentage)

Syn. = Synodontis
Bag. = Bagrus
Hyd. = Hydrocynus
Lat. = Lates
Ore. = Oreochromis
Oth. = Autres espèces

REGION DE FORT PORTAL

Annexe 6: Ntoroko - Capture des poissons (tonnes)

NTOROKO
CAPTURE (tonnes)

LIST OF IFIP REPORTS - LISTE DES RAPPORTS PPEC

I. TECHNICAL DOCUMENTS / DOCUMENTS TECHNIQUES

Gréboval D., A. Bonzon, M. Giudicelli and E. Chondoma, 1989 Baseline Survey Report (1987) on inland fisheries planning, development and management in Eastern/Central/Southern Africa. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP). RAF/87/099-TD/01/89 (En): 104p.

Gréboval D., A. Bonzon, M. Giudicelli et E. Chondoma, 1989 Rapport de l'étude de base (1987) sur la planification, le développement et l'aménagement des pêches continentales en Afrique Orientale/Centrale/Australe. Projet Régional PNUD/FAO pour la planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-TD/01/89 (Fr): 110p.

Gréboval D., and B. Horemans (eds), 1989 Selected Papers presented at the SADCC/FAO Training Workshop on Fisheries Planning, Victoria Falls, Zimbabwe, 15–24 Novembre 1988. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP). RAF/87/099-TD/02/89 (En): 138p.

Horemans B., et Maes M. (éds), 1989 Rapport de la Consultation technique sur les lacs Cohoha et Rweru partagés entre le Burundi et le Rwanda (Bujumbura, 13 et 14 Décembre 1989). Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-TD/03/89 (Fr): 94p.

Gréboval D., 1989 Management of the New Fisheries of Lake Victoria: Major socio-economic issues. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/04/89 (En): 25p.

Gréboval D. (ed), 1990 Principles of fisheries management and legislation of relevance to the Great Lakes of East Africa: Introduction and case studies. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/05/90 (En): 41p.

Report of the IFIP/SWIOP Workshop on Economic Aspects of Fisheries Development and Management. 1990 UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/07/90 (En): 22p.

Corsi F., 1990 Evaluation des pêcheries zaïroises des lacs Idi Amin/Edouard et Mobutu Sese Seko. Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-TD/08/90 (Fr): 64p.

Corsi F., 1990 Evaluation of the Zairian Fisheries of Lakes Edward and Mobutu. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/08/90 (En): 60p.

Rapport de la première réunion du Comité consultatif du projet régional pour la planification des pêches continentales. 1990 Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-TD/09/90 (Fr): 24p.

Report of the First Meeting of the Advisory Committee of the Regional Project for Inland Fisheries Planning. 1990 UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/09/90 (En): 22p.

Report of the Symposium on Socio-economic aspects of Lake Victoria Fisheries. 1990 A Symposium organized by the IFIP Project under the framework of the CIFA Sub-comittee for Lake Victoria, 24-27 April, Kisumu, Kenya, UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/10/90 (En): 24p.

Maes M. (ed), 1990 Report on the Technical Consultation on Lake Mweru shared by Zaire and Zambia, 08–10 August, Lusaka, Zambia, UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/11/90 (En): 44p.

Maes M. (éd), 1990 Rapport de la Consultation technique sur le lac Mweru partagé entre le Zaïre et la Zambie, 08–10 août, Lusaka, Zambie, Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-TD/11/90 (Fr): 45p.

Papers presented at the IFIP/SWIOP Workshop on Economic Aspects of Fisheries Development and Management. 1990 UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/12/90 (En): 122p.

Case studies presented at the IFIP/SWIOP Workshop on Economic Aspects of Fisheries Development and Management. 1990 UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/13/90 (En): 115p.

Report of the Workshop on Fisheries Statistics and Information Systems for Lake Victoria, 26–29 June 1990, Kampala, Uganda, UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), 1990 RAF/87/099-TD/14/90 (En): 72p.

Rapport de la consultation Technique sur l'aménagement des pêcheries des lacs Edouard et Mobutu, 17–21 septembre 1990, Kampala, Ouganda, Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). 1990 RAF/87/099-TD/15/90 (Fr): 30p.

Report of Technical Consultation on Management of the Fisheries of Lakes Edward and Mobutu, 17–21 September 1990, Kampala, Uganda, UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), 1990 RAF/87/099-TD/15/90 (En): 26p.

Report of the National Workshop on Fishery Statistics and Information Systems, 22–26 October 1990, Addis Ababa, Ethiopia, UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), 1990 RAF/87/099-TD/16/90 (En): 33p.

Machena C. and V. Kanondo, 1991 A Review of the Fisheries of Lake Kariba and their Management. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP). RAF/87/099-TD/17/91 (En): 58p.

Rapport de la deuxième réunion du Comité consultatif du projet régional pour la planification des pêches continentales. 1991 Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-TD/18/91 (Fr): 25p.

Report of the Second Meeting of the Advisory Committee of the Regional Project for Inland Fisheries Planning. 1991 UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP). RAF/87/099-TD/18/91 (En): 23p.

Prado J., Beare R.J., Siwo Mbuga J., Oluka L.E. 1991 A catalogue of fishing methods and gear used in Lake Victoria. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP). RAF/87/099-TD/19/91 (En): 104p.

Biribonwoha A.R. 1991 A Review of Fisheries Inputs in Kenya, Tanzania and Uganda. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP). RAF/87/099-TD/20/91 (En): 65p.

Rapport de la deuxième Consultation technique sur l'aménagement des pêcheries des lacs Edouard et Mobutu Sese Seko. 1991 Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-TD/21/91 (Fr): 27p.

Report of the Second Technical Consultation on the Management of the Fisheries of lakes Edward and Mobutu, 27–29 May 1991, Kinshasa, Zaire. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP). 1991 RAF/87/099-TD/21/91 (En): 28p.

Leendertse K. and B. Horemans. 1991 Socio Economic Characteristics of the Artisanal Fishery in Kigoma region, Tanzania. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-TD/22/91 (En): 104p.

II. WORKING PAPERS / DOCUMENTS DE TRAVAIL

Bean C.E., 1989 Selected abstracts of basic references and current literature in fisheries economics. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-WP/01/89 (En): 51p.

Ssentongo G. W., 1990 Fish and fisheries of shared lakes of Eastern/Central/Southern Africa. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-WP/02/90 (En): 19p.

Nfamara J.D., 1990 Recent observations on the fisheries of lake Tanganyika. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-WP/03/90 (En): 16p.

Proceedings of the Symposium on Socio-economic aspects of Lake Victoria Fisheries. 1990 Volume 1 (unedited papers 1–7). UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-WP/05/90 (En): 114p.

Nfamara J.D., 1990 Improved method for smoking fish in the Kigoma region of Lake Tanganyika, Tanzania. UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-WP/06/90 (En): 23p.

Proceedings of the Symposium on Socio-economic aspects of Lake Victoria Fisheries. 1991 Volume 2 (unedited papers 8–12). UNDP/FAO Regional Project for Inland Fisheries Planning (IFIP), RAF/87/099-WP/07/91 (En): in preparation.

Gréboval D. et Diquelou J., 1991 Expérimentation de la senne tournante et coulissante dans les eaux burundaises du lac Tanganyika: Etude de Pré-faisabilité. Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-WP/08/91 (Fr): 20p.

Maes M., Leendertse K. et Mambona Wa Bazolana, 1991 Recensement des unités de pêche zaïroise dans la partie nord du lac Tanganyika. Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-WP/09/91 (Fr): 61p.

Maes M. (éd.), 1991 Recueil de documents présentés à la Consultation technique des lacs Edouard et Mobutu partagés entre le Zaïre et l'Ouganda. Projet Régional PNUD/FAO pour la Planification des Pêches Continentales (PPEC). RAF/87/099-WP/10/91 (Fr): 112p.

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