Animateur: Vincent Martin, Rapporteur: Baba Sall, Participants: Diarra, Lô (Mbargou), Diop, Kane (Yacoub), Schneegans, Bassirou, Bezeid, Olloy A., L. Thirion
Partenariats
Au-delà du système d'épidémiosurveillance mis en place au niveau vétérinaire, il est nécessaire de renforcer les liens de collaboration avec les autres institutions travaillant sur la problématique FVR:
Entomologie / mammalogie
Médecins
Climatologie
Services d'irrigation et d'aménagement du territoire (cf. barrages).
Au-delà des échanges informels qui se sont créés entre ces institutions et à des degrés divers dans les trois pays, il faut:
Formaliser / officialiser ces réseaux de collaboration.
Créer un comité technique spécifique FVR (pluridisciplinaire).
Développer les compétences des agents techniques (notamment en entomologie).
Intégrer la FVR dans les systèmes d'épidémiosurveillance des maladies humaines et dispenser la formation nécessaire aux agents de terrain des postes de santé pour qu'ils soient en mesure de suspecter des cas de FVR. Il en va de même pour les agents des services vétérinaires non responsables des troupeaux sentinelles.
Le système de surveillance de la FVR
Spécificité: il associe un système de surveillance passive de la maladie à un système d'alerte constitué par un réseau de troupeaux sentinelles. Il peut aussi s'accompagner d'une surveillance active de la maladie (cf. enquête sur le marché au bétail en Mauritanie).
Préalables: il ne peut se concevoir qu'en appui au système de surveillance passive de la maladie (cf. sensibilité du système) et nécessite un laboratoire fonctionnel capable de donner des résultats fiables rapidement (notion d'alerte).
Les troupeaux sentinelles comme outil de surveillance et d'alerte
Avantages:
Capacité de détecter de manière efficace une augmentation significative de la circulation virale pouvant générer une situation épizootique.
Impact positif sur le système de surveillance en général. Les éleveurs/agents sont susceptibles de détecter d'autres problèmes dans le voisinage des troupeaux (effet "troupeau").
Aptitude à motiver les agents de terrain.
Génération d'une quantité d'informations importantes et de bonne qualité.
Amélioration des connaissance sur l'épidémiologie de la maladie.
Capacité d'être utilisé pour la surveillance d'autres maladies.
Tendance sur le long terme.
Contraintes:
Coût trop élevé pour être envisagé à long terme, sauf si des solutions de rechange sont proposées
Solutions: buvard, diminution du nombre de missions par l'unité centrale et plus grande délégation aux agents de terrain quand ils sont bien formés, et en fonction des conditions propres à chaque pays.
Réticence des éleveurs
Solutions: Application stricte des critères de sélection des troupeaux (instauration de relations privilégiées avec l'agent/ l'éleveur, responsabilisation de l'agent, diminution éventuelle du nombre de prises de sang mieux ciblées sur des animaux à risque).
Sensibilité du système
Quantification difficile (système de référence?), mais faiblesse générale.
Solutions: bonne "densité" du réseau (maillage). Association nécessaire au suivi d'autres paramètres et notamment aux informations générées par le système de surveillance passive. Impossibilité d'être dissocié d'un système d'épidémiosurveillance fonctionnel.
Respect de la chaîne du froid
Solution: buvard
Déclenchement de l'alerte dans le cadre des troupeaux sentinelles - modalités
Réponse graduée:
Un seul IgM positif suffit à déclencher l'alerte (dans le contexte d'un sondage par échantillon) mais la réponse est graduelle suivant la situation.
Deux scénarios sont possibles:
un seul animal positif - pas de signes cliniques:
Prélèvements sur l'ensemble du troupeau - A l'apparition de signes cliniques et/ou d'une augmentation de la séroconversion dans le troupeau, voir scénario 2.
Examen clinique de tous les animaux.
Transmission de l'information au Ministère de la santé.
Surveillance étroite de l'agent de terrain.
Communication de l'éleveur concernant les modalités de contamination et les moyens de prévention.
Signes cliniques dans un troupeau sentinelle - au moins un animal positif ou > 15 % animaux positifs dans la fraction de sondage avec ou sans signes cliniques (voir travaux du groupe 2):
Déclenchement de l'alerte dans les autres cas (voir travaux du groupe 2).
Objectifs:
Combler les déficits d'une vision nationale, peu adaptée dans le cadre d'une maladie transfrontalière.
Donner l'alerte au sein du pays et transmettre rapidement l'information aux pays voisins.
Constituer une base de données régionale dont l'analyse permettra sur le long terme une meilleure compréhension de l'épidémiologie de la maladie.
Résultats:
Le système de surveillance a fonctionné pendant la saison d'hivernage 2000 grâce à une grande transparence dans l'échange des données.
Le système d'alerte a fonctionné (cf. Mali).
C'est une initiative pertinente permettant une vision globale, indispensable dans le cadre d'une maladie transfrontalière, qui doit être pérennisée.
Localisation à Dakar pour le moment.
Préalables:
Harmonisation de la méthodologie au niveau régional.
Echange des protocoles de surveillance nationaux avant le 31 mai 2001.
Formalisation des relations de collaboration entre les différentes institutions.
Formation du personnel de santé à la reconnaissance de la maladie de même que les agents des services vétérinaires autres que les agents des troupeaux sentinelles.
Création d'un comité technique FVR au niveau national.
Maintien du système de troupeau sentinelle comme outil de surveillance et d'alerte au niveau national.
Accélération de la mise en place des réseaux de surveillance continue.
Formation d'un ou plusieurs entomologistes en Mauritanie.
Exploration des possibilités d'utilisation du buvard dans le cadre du système de surveillance.
Planification des besoins en consommables au niveau du laboratoire.
Echange des protocoles de surveillance nationaux, avant le 31 mai 2000 (méthodologie troupeaux sentinelles, suivi entomologie/mammalogie) - envoi au coordonnateur régional.
Maintien de la surveillance au niveau régional et de la base de données régionale.
Maintien de la circulation de l'information entre les pays dans le cadre de la surveillance régionale.
Intégration de la FVR dans les systèmes d'épidémiosurveillance des maladies humaines.
Animateur: Pierre Charles Lefèvre, Rapporteur: Soumana Diallo, Participants: R. Coly, M. Coly, S. Sidibé, Lemraboth, Diagana, V. Pfister, Lassana Keïta, A. Maillard, Traoré, Diallo (Mawlouth)
Introduction
Les signaux d'alerte provenant du terrain concernent les cas suivants:
la présence d'IgM;
des avortements en série et/ou des cas de mortinatalité;
la présence de la maladie chez l'homme, avec ou non mortalité associée à la pullulation des vecteurs et l'isolement de virus.
Premier cas: présence d'IgM dans les troupeaux sentinelles
Mesures à prendre:
transmettre l'information au niveau national et aux pays concernés;
renforcer la surveillance épidémiologique;
réaliser une enquête épidémiologique conjointe (services vétérinaires, services de santé, entomologistes, etc.) par une équipe pluridisciplinaire dans un délai de moins d'une semaine,
multiplier les prélèvements à l'échelle du troupeau sentinelle et sur les autres troupeaux de la zone.
Si le résultat est négatif, la surveillance continue comme précédemment.
Si le résultat est positif (circulation prouvée de virus dans les troupeaux, avortements, etc.), suivre la procédure N°2
Deuxième cas: avortements en série associés ou non à des cas de mortinatalité chez les jeunes
Si le taux d'avortement est inférieur à 10 pour cent (bruit de fond) charger l'agent de la surveillance (visites aux élevages, suivi régulier).
Si le taux d'avortement est supérieur à 10 pour cent et associé à des conditions favorables à l'apparition de la FVR (suspicion légitime de FVR), suivre les indications suivantes:
enquête épidémiologique par l'agent;
prélèvements de sang;
prélèvements d'avortons et envoi au laboratoire;
transmission de l'information aux niveaux local et central;
sensibilisation des populations ou personnes à risque (bouchers, vétérinaires, bergers, etc.).
Si le résultat du laboratoire est positif:
enquête pluridisciplinaire;
communication de l'information aux autorités administratives et techniques au niveau central (élevage, santé, etc.);
transmission de l'information à l'OIE et aux pays voisins;
mise en uvre des mesures de police sanitaire (délimitation du périmètre d'infection, interdiction des marchés, etc.);
vaccination éventuelle (vaccins disponibles, Smithburn et MVP12, qui induisant des effets secondaires; le choix de vacciner ou non est laissé au pays);
lutte antivectorielle soit individuelle (moustiquaire, répulsifs, etc.) soit par pulvérisation d'insecticide en milieu domestique. Les pulvérisations à grande échelle (mares, étangs, etc.) seront réalisées en fonction des moyens du pays.
Troisième cas: autres indicateurs de la circulation du virus (maladie chez l'homme)
Des prélèvements sont recommandés chez l'homme. S'ils sont positifs et associés à la pullulation des vecteurs et à l'isolement du virus:
transmission de l'information aux services de l'élevage par les services de santé;
enquête pluridisciplinaire conjointe; Les mesures à prendre sont celles décrites pour le deuxième cas.
Recommandations
Intégrer la FVR dans la liste des maladies prioritaires des trois pays.
Rédiger un plan d'intervention d'urgence et créer une cellule pluridisciplinaire précisant les actions à mener, dressant la liste des moyens matériels et humains disponibles et définissant la responsabilité de chacun.
Mettre à jour les réglementations nationales, si nécessaire.
Réaliser des études d'impact lors d'aménagements hydro-agricoles en insistant sur leurs conséquences sur la santé humaine et animale
Demander aux laboratoires de créer des outils de diagnostic différentiel des avortements.
IG M + |
AVORTEMENTS / MORTINATALITÉ |
AUTRES |
Observation d'un ou plusieurs animaux avec des IgM |
Observation d'avortements et de mortinatalités |
Cas de maladies humaines: |
1) <10%: bruit de fond - travail normal d'agent (visites aux élevages et suivi). |
Prélèvements positifs chez l'homme et/ou isolement de virus chez les vecteurs |
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Mesures à prendre |
2) >10% + conditions climatiques favorables: suspicion légitime. |
Transmission de l'information au service de l'élevage qui renforce la surveillance. |
- renforcement de la surveillance par l'agent; multiplication des prélèvements sur et autour du troupeau sentinelle; |
Mesures à prendre: SI LE RÉSULTAT EST POSITIF |
Enquête conjointe |
- enquête pluridisciplinaire dans la semaine qui suit l'alerte (médecins, vétérinaires, entomologistes, etc.); |
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- transmission des informations aux pays de la sous-région. |
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- transmission de l'information à l'OIE et aux pays voisins. |
Mêmes mesures qu'au point 2. |
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RÉSULTAT |
ACTIONS |
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- Si la situation n'évolue pas: retour à la surveillance normale. |
- Mesures de police sanitaire identification des périmètres infectés (abattage non recommandé). |
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- Si la situation évolue (IgM en nombre croissant et avortements): appliquer le schéma ci-contre |
- Vaccination |
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(en l'absence de vaccin sans effets secondaires, la décision est laissée au pays) |
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- Lutte antivectorielle |
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Protection individuelle. |
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Pulvérisation en milieu domestique. |
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Eventuellement, et selon les moyens disponibles, pulvérisation à grande échelle. |
Animateur: Lena, Rapporteur: Justin Akakpo, Participants: M. Bouloy, L. Marrama, Y. Thiongane, R. Lancelot, Lô (Moustapha), Mondet, Ndione, Etard, Soumaré, Niang
Étude phylogénétique des souches virales
Entomologie
Environnement
Réservoirs, faunes sauvage et domestique
Homme
Expérimentation animale
Vaccin
Lutte antivectorielle et moyens de protection
Documentation
Échange d'informations et formation du personnel
Objectifs
Préciser la connaissance des souches locales.
Surveiller l'apparition des souches nouvelles.
Caractériser les propriétés biologiques.
Moyens
Collecter systématiquement les prélèvements suspects et isoler le virus.
Créer un réseau de laboratoires au niveau continental pour l'échange d'informations et de souches.
Caractériser les propriétés biologiques.
Objectifs
Montrer la compétence des vecteurs (horizontale et verticale).
Étudier les mouvements des populations vectorielles.
Étudier la dynamique des populations vectorielles.
Moyens
Créer un insectarium.
Utiliser un microsatellite et des iso-enzymes pour les identifications.
Réaliser une étude de terrain.
Objectifs
Rechercher les facteurs de risque environnementaux.
Moyens
Mettre en oeuvre l'instrumentation des mares.
Surveiller les barrages.
Dresser la cartographie des mouvements de troupeaux à l'aide des nouvelles technologies de l'information (SIG).
Objectifs
Identifier les espèces impliquées dans le maintien du virus.
Moyens
Identifier les moyens de capture des animaux.
Constituer une sérothèque.
Produire les réactifs spécifiques nécessaires.
Objectifs
Identifier les facteurs et les risques de transmission à l'homme.
Moyens
Mener des enquêtes en dispensaire.
Mener des enquêtes en milieux à risque.
Objectifs
Réaliser une étude physiopathogénique chez les animaux de rente.
Contrôler les vaccins.
Moyens
Construire une animalerie protégée à vocation régionale.
Objectifs
Produire un vaccin vétérinaire atténué inoffensif pour les animaux et pour l'homme induisant des anticorps identifiables.
Moyens
Poursuivre les tests d'innocuité et d'efficacité en station (ruminants et primates) et sur le terrain.
Mettre en place des équipements de laboratoire producteurs.
Mettre au point un accord de production.
Formuler une stratégie de vaccination.
Objectif
Contrôler l'épizootie et éviter sa résurgence.
Moyens
Formuler une demande d'expertise.
Expérimenter les insecticides et larvicides (tests).
Répertorier des méthodes de protection traditionnelle et évaluer leur efficacité.
Objectif
Créer une banque de données exhaustive et accessible.
Moyens
Recenser les documents publiés et la littérature grise (rapports, thèses, mémoires, etc.).
Enregistrer électroniquement tous ces documents.
Objectif
Faciliter la circulation de l'information.
Dispenser une formation et améliorer les compétences.
Moyens
Créer des groupes de travail incluant des acteurs compétents en matière de santé animale et humaine, et de recherche.
Organiser des séminaires de formation et d'information.
Formalisation d'un réseau régional pluridisciplinaire en matière d'arboviroses.
Identification des sources de financement et diffusion auprès des partenaires.
Création d'une coordination régionale multi-institutionnelle: OIE, OMS, FAO, CRORA.