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GROUPE FAO D'EXPERTS DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES
RAPPORT DE LA QUATRIEME SESSION

Canberra, Australie, 9 – 11 mars 1977

I. LE GROUPE D'EXPERTS

Le Groupe FAO d'experts des ressources génétiques forestières a été créé selon les directives données par la Conférence de la FAO à sa quatorzième session (novembre 1967), comme suit:

"244. Ressources génétiques forestières. La Conférence invite le Directeur général à tenir compte, dans la formulation du Programme de travail et Budget pour 1970–71, de la recommandation No 62 qui figure dans le document C 67/AG/FO/1. Elle reconnaît que, parallèlement au progrès des régions peu avancées comme des régions développées du monde entier, les réserves de variabilité génétique emmagasinées dans les forêts naturelles ont été ou sont de plus en plus déplacées. En outre, les efforts entrepris pour prospecter et rassembler des ressources génétiques forestières sont, à l'échelle mondiale, insuffisants et mal coordonnés.

“245. La Conférence prie le Directeur général de constituer un groupe d'experts des ressources génétiques forestières qui aidera la FAO à organiser et à coordonner la prospection, l'exploitation et la conservation des ressources génétiques forestières et, en particulier, aidera à préparer un programme à court terme détaillé et un projet de programme à long terme pour l'action de la FAO dans ce domaine, ainsi qu'à fournir des informations aux Etats Membres”.

Le Directeur général a créé le Groupe en 1968. On trouvera à l'Annexe 1 la liste des membres du Groupe.

Le Groupe a tenu sa première session à Rome en octobre 1968, la deuxième à Macon en Géorgie, en mars 1971, et la troisième à Rome en Italie en mai 1974. Les rapports de ces sessions ont été publiés par la FAO en 1969, en 1972 et 1974.

Le Groupe a tenu sa quatrième session à Canberra, en Australie, du 9 au 11 mars 1977, les membres présents étaient les suivants:

R. Morandini (Président, Italie)
M. Hagman (Vice-Président, Finlande)
W.H.C. Barrett (Argentine)
W.G. Dyson (Communauté est-africaine)
R.C. Ghosh (Inde)
M.J. Groulez (France)
P.E. Hoekstra (Etats-Unis)
D.E. Iyamabo (Nigéria)
H. Keiding (Danemark)
R.H. Kemp (Royaume-Uni)
J.W. Turnbull (Australie)
R. Villarreal (Mexique)

M. F. Patiño-Valera (Mexique) a assisté à la réunion en qualité d'observateur.
M. R.L. Willan (FAO) a rempli les fonctions de secrétaire.

L'ordre du jour adopté figure à l'Annexe 2.

II. RECOMMANDATIONS

A. Généralités

1. Aux organisations internationales

(1) Admettant que les fonds disponibles pour l'obtention de semences, au titre du Programme ordinaire de la FAO en 1978/79, se monteront, comme pour l'exercice 1976/77, à 45 000 $, le Groupe recommande de les utiliser comme suit:

  1. 10 000 $ U.S.- à l'Instituto Nacional de Investigaciones Forestales (INIF), au Mexique, pour effectuer de nouvelles prospections et collectes de résineux et de feuillus mexicains;

  2. 3 000 $ U.S.- à l'Institut de recherches forestières du Nigéria pour effectuer de nouvelles prospections et collectes de feuillus tropicaux en Afrique de l'Ouest;

  3. 3 000 $ U.S.- au Centre technique forestier tropical pour de nouvelles prospections et collectes de feuillus tropicaux en Afrique de l'Ouest;

  4. 15 000 $ U.S.- à la Division de la recherche forestière du C.S.I.R.O., à Canberra, pour financer de nouvelles explorations et collectes du genre Eucalyptus et d'autres genres présentes en Australie, ainsi que des prospections et collectes effectuées conjointement avec des pays des Indes orientales;

  5. 5 000 $ U.S.- au Département des forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour de nouvelles explorations et collectes d'espèces d'Eucalyptus, Araucaria, Toona et Flindersia;

  6. 1 000 $ U.S.- au Centre de graines forestières des Etats-Unis, à Macon, pour la fourniture de semences aux pays en développement;

  7. 8 000 $ U.S.- pour imprévus, à d'autres instituts, selon les besoins.

(2) Le Groupe note avec satisfaction que le Département des forêts de la FAO a proposé pour l'exercice 1978/79, une augmentation substantielle des fonds alloués, au titre du Programme ordinaire, aux ressources génétiques forestières. Il recommande que, dans la répartition de cette allocation supplémentaire, la FAO envisage de fournir un soutien aux programmes suivants:

  1. Prospection/collecte de résineux et de feuillus de l'Amérique centrale pour le Commonwealth Forestry Institute d'Oxford.

  2. Nouvelles prospections et collectes de feuillus de l'Afrique de l'Ouest par l'Institut de recherche forestière du Nigéria et le Centre technique forestier tropical.

  3. Collecte de résineux méditerranéens coordonnée par l'Institut expérimental pour la sylviculture de Florence.

  4. Nouvelles prospections et collectes d'essences australiennes par la Division de la recherche forestière du C.S.I.R.O. à Canberra;

  5. Nouvelles prospections et collectes d'essences de Papouasie-Nouvelle-Guinée par le Département des forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée;

  6. Prospection/collecte de Gmelina et autres feuillus, et de résineux de l'Himalaya, par le Service forestier indien et le Centre danois/FAO de graines forestières;

  7. Nouvelles collectes par le Centre de graines forestières des Etats-Unis, Macon, en vue de la fourniture de semences aux pays en développement;

  8. Enquêtes et évaluations internationales d'essais de provenance d'Eucalyptus et d'autres genres.

  9. Formation à tous les aspects de la prospection, de la collecte de l'évaluation, de la conservation et de l'utilisation des ressources génétiques forestières.

(3) Le Groupe fait ressortir qu'il doit conserver la direction et la coordination centrale du Programme mondial de ressources génétiques forestières. Lorsqu'il s'agit de domaines spécialisés, comme l'emmagasinage et la récupération des données, l'entreposage des semences à long terme, on pourrait avoir recours aux avis des groupes de travail de l'IUFRO, ou à des groupes ad hoc, mais ces derniers ne pourraient remplacer la fonction de coordination mondiale que seul le Groupe peut assurer.

(4) Le Groupe met l'accent sur l'intérêt de la publication intitulée “Informations sur les ressources génétiques forestières” et recommande que la FAO continue à le publier périodiquement.

(5) Le Groupe accueille avec satisfaction la proposition de changer le titre d'un poste du Département des forêts de la FAO de “Forestier (boisement)” en “Forestier (ressources génétiques et amélioration des arbres forestiers)”, proposition qui traduit l'importance croissante que les ressources génétiques forestières ont assumée au cours de la dernière décennie dans le Programme ordinaire du Département. Parallèlement, il reconnaît que les engagements de plus en plus importants pris pour assurer la coordination centrale du Programme mondial, grâce au soutien financier du PNUE et éventuellement du soutien futur du CIRGV, nécessiteraient un personnel de coordination supplémentaire qui pourrait être financé par des fonds fiduciaires.

(6) Le Groupe accueille avec une vive satisfaction le nouveau projet sur la conservation des ressources génétiques forestières (1108-75-05), qui bénéficie du soutien financier du PNUE, et prend note des progrès accomplis. Il insiste sur l'importance de conserver les écosystèmes naturels in situ, méthode qui convient le mieux à la majorité des essences, mais reconnaît qu'il s'agit d'un processus à long terme. Les activités de conservation in situ, qui pouvaient se dérouler dans le cadre d'un projet de deux ans, ayant été limitées à une prospection écologique, à la démarcation de limites, etc., le Groupe a noté que le progrès des opérations du projet ayant trait à la conservation in situ a été plus lent que pour la conservation ex situ. Il recommande de poursuivre pendant six mois les efforts visant à déterminer les opérations utiles pour la conservation in situ. A la fin de cette période, les fonds n'ayant pas été dépensés pour la conservation in situ pourraient être alloués à la création de peuplements ex situ — pour lesquels la demande est forte — ou à des activités de formation. Dans le cadre du projet actuel, il faudrait si possible, prévoir des fonds suffisants pour couvrir la totalité de la période d'établissement des peuplements. Le Groupe recommande que le PNUE envisage de favoriser la poursuite des activités de conservation en finançant un projet complémentaire lorsque le projet actuel prendra fin.

(7) Le Groupe recommande de maintenir une liaison étroite avec l'Unesco (Programme PHB 8) et avec l'UICN pour toutes les activités concernant la conservation in situ. Il est fréquemment possible d'associer la conservation in situ des ressources génétiques forestières avec la conservation de la nature en général mais il faut alors tenir compte des problèmes et des besoins propres à la conservation génétique.

(8) Le Groupe note qu'à sa troisième session (février 1976), le Conseil international des ressources phytogénétiques (CIRPG) avait estimé que la prospection et la conservation des ressources génétiques d'un petit nombre d'essences - en dehors des arbres à usage alimentaire - présentant une importance pour l'agriculture (soit pour satisfaire les besoins de combustible des populations rurales, soit pour stabiliser les terres marginales) étaient des projets auxquels il devrait être autorisé à fournir un soutien financier limité. Le Groupe note avec satisfaction l'intérêt que porte le CIRPG aux essences utiles aux communautés agricoles dont une liste est donnée dans le document du secrétariat intitulé “Essences pour l'amélioration du milieu agricole et de la vie rurale” (FO:FGR/4/6). Le projet du PNUE comprenait déjà deux de ces espèces: Eucalyptus camaldulensis et E. tereticornis; il faudrait accorder une haute priorité à E. microtheca et à plusieurs espèces d'Acacia et de Prosopis.

(9) Le Groupe souligne l'importance - et l'insuffisance actuelle - des possibilités de formation dans le domaine relativement neuf des ressources génétiques forestières. Il recommande d'élargir la formation en la matière et de l'adapter aux besoins locaux; elle pourrait comprendre des leçons pratiques de courte durée sur le terrain, aussi bien que des cours plus formels à l'Université.

(10) Le Groupe recommande d'intensifier la coopération internationale en matière d'amélioration des arbres pour des espèces très importantes comme Pinus caribeae sous les tropiques, Pseudotsuga en Amérique du Nord et en Europe, et d'établir le cas échéant, des vergers à graines nationaux pour la production de semences à usage international; dans ce cas l'une des tâches essentielles serait d'établir, selon l'exemple de la CEE, un registre international des vergers à graines indiquant les quantités de semences dont on espère disposer pour les autres pays.

2. Aux gouvernements

(1) Le Groupe exprime sa vive satisfaction de l'excellent travail effectué par le Centre de graines forestières danois/FAO à Humlebaek au Danemark, et note que l'exercice financier actuel du Centre doit prendre fin dans deux ans environ. Etant donné le rôle essentiel joué par ce Centre dans la série des cours de formation FAO/DANIDA sur l'amélioration des arbres, les ressources génétiques, la manutention des semences et le boisement, et en matière de coordination et d'avis fournis aux Centres régionaux de semence et d'amélioration des arbres (en Inde et en Thaïlande par exemple) ainsi qu'en matière d'évaluation et de conservation, le Groupe recommande que le Gouvernement danois envisage la continuation et, si possible, le renforcement du Centre de graines de Humlebaek.

(2) Le Groupe note la récente proposition de la FAO demandant que l'Organisme danois pour le développement international (DANIDA) envisage d'inclure dans son programme la création de peuplements de conservation de provenances internationales ex situ. Le Groupe souscrit à cette proposition qui ajouterait énormément à l'intéressant programme de ressources génétiques forestières internationales déjà en cours de réalisation avec l'aide de DANIDA, et considère que le Centre de graines forestières danois/FAO serait le plus indiqué pour assurer la coordination du nouveau programme, qui s'inscrivait dans le prolongement logique de ses activités actuelles.

(3) Le Groupe exprime sa vive satisfaction du travail excellent effectué par l'Unité de sylviculture tropicale du Commonwealth Forestry Institute à Oxford, qui comporte des activités aussi variées que les prospections et la collecte de pins et de feuillus d'Amérique centrale, des études du genre Agathis et la production de la série des Tropical Forestry Papers. Le Groupe espère que le Gouvernement du Royaume-Uni continuera d'apporter son appui à ces importants travaux.

(4) Le Groupe exprime sa vive satisfaction du travail excellent effectué par la section des semences de la Division de la recherche forestière du C.S.I.R.O. à Canberra et note la grande variété d'espèces et de provenances recueillies depuis sa dernière session en 1974. Il est particulièrement satisfait des nouvelles collectes importantes des provenances Petford et Katherine d'Eucalyptus camaldulensis et de la provenance Mt. Garnet d'Eucalyptus tereticornis faite à des fins de conservation avec l'aide de fonds du PNUE. Il recommande que la Division de la recherche forestière poursuive ses opérations - fort utiles pour de nombreux pays en développement - et que, lors des collectes futures, elle accorde la priorité aux espèces qui présentent de l'intérêt pour les communautés agricoles.

(5) Le Groupe exprime sa vive satisfaction du travail excellent effectué par l'Instituto Nacional de Investigaciones forestales pour le Mexique, en matière de nouvelles prospections et collectes de provenances de Pinus oocarpa au cours de la saison 1976/77, et recommande que soient distribuées aussitôt que possible les semences de l'INIF et du CFI Oxford destinées aux essais internationaux. Il exprime l'espoir que ces activités seront poursuivies et élargies pour inclure d'autres genres, Pseudotsuga, Populus par exemple.

(6) Le Groupe exprime sa vive satisfaction du travail excellent effectué par le Service forestier indien en matière de prospection et de collecte d'un certain nombre de provenances de Gmelina arborea en Inde, en collaboration avec le Centre de graines forestières danois/FAO. Etant donné l'importance que pourrait prendre cette espèce dans de nombreux pays tropicaux, le Groupe recommande que ces activités soient poursuivies et étendues à d'autres pays.

(7) Le Groupe exprime sa vive satisfaction du travail excellent effectué par le Forest Research Institute du Nigéria et le Centre technique forestier tropical en matière de prospection et de collecte des feuillus tropicaux en Afrique de l'Ouest, et par le CTFT en matière de collecte de semences d'eucalyptus en Australie et dans les Indes orientales. Il recommande la poursuite et, si possible, l'extension de ces activités.

(8) Le Groupe exprime sa vive satisfaction des excellents services fournis par le U.S. Forest Tree Seed Centre à Macon et en recommande la poursuite et l'expansion.

(9) Le Groupe reconnaît le rôle éminent joué dans l'organisation et l'évaluation des essais de provenances et d'espèces par le personnel national en vue d'en tirer, pour les utiliser localement, des informations du plus haut intérêt. Parallèlement, il reconnaît l'importance aux fins de comparaison des résultats entre pays, des évaluations effectuées d'après une norme commune internationale. Il recommande que les instituts chargés de la coordination des essais internationaux soient prêts, sur demande, à aider les pays qui y participent à évaluer ces essais et à préparer la documentation y relative, et à fournir les fonds nécessaires aux voyages.

B. Recommandations d'ordre technique et opérationnel

(1) Le Groupe réitère sa recommandation précédente selon laquelle il faudrait intensifier, notamment dans les régions tropicales, les recherches portant non seulement sur la manutention des semences mais également sur les modes de floraison et de reproduction. Il accueille avec satisfaction la publication intitulée: “Arbres tropicaux: variation, amélioration, et conservation” mais il note que la recherche fondamentale sur la biologie reproductive de la plupart des feuillus tropicaux est encore insuffisante.

(2) Le Groupe accueille avec satisfaction la publication du rapport du Groupe de travail du CIRPG sur les aspects techniques, conceptuels et financiers de l'entreposage à long terme des semences. Il recommande que ses propres membres s'informent auprès des experts de graines forestières de leurs pays respectifs, de la mesure dans laquelle les normes d'emmagasinage à long terme des graines agricoles peuvent s'appliquer aux graines forestières. Si les conditions sont les mêmes, au moins dans le cas des “graines ordinaires”, le Groupe recommande d'effectuer une enquête pour déterminer les centres de graines forestières en mesure de fournir les installations recommandées.

(3) Le Groupe réitère sa recommandation précédente selon laquelle les informations sur le matériel servant à la collecte de semences devraient être résumées et publiées aussitôt que possible. Il note que l'enquête actuellement effectuée dans ce domaine par M. Bonner, pour le Groupe de travail de l'IUFRO sur les problèmes de semences, devrait porter également sur le matériel nécessaire à la collecte de semences. Si des renseignements supplémentaires et plus détaillés s'avèrent nécessaires, le Groupe espère que le Centre de graines forestières FAO/DANIDA voudra bien se charger de ce travail. Il recommande que la publication donne également des informations sur les règlements de sécurité.

III. ACTIVITES DEPUIS LA TROISIEME SESSION

Le Groupe d'experts a pris connaissance de l'état d'avancement des travaux depuis sa troisième session tenue en mai 1974. Divers membres du Groupe ont pu fournir des rapports récents sur des pays qui leur sont bien connus, mais il est certain que les renseignements sont encore loin d'être complets, notamment pour certaines régions de l'Amérique latine, de l'Europe orientale et de l'Asie du Nord-Est. On n'a pas cherché à tenir compte de ce qui est fait à l'échelon national en matière d'obtention de semences ni des achats et ventes ordinaires de graines en quantités commerciales, les informations dans ce domaine étant insuffisantes.

Australie

Prospection et collecte. En juillet 1975, le Forest Research Institute of the Forestry and Timber Bureau s'est transféré à la Division de la recherche forestière du CSIRO. La section des semences de la nouvelle division a poursuivi les prospections et collectes de semences. Elle projette de créer un service de fourniture de semences, notamment de celles d'arbres australiens pour la recherche, et joue le rôle de Centre national de coordination des semences. La section possède habituellement un stock de graines de plus de 400 espèces d'Eucalyptus, 140 espèces d'Acacia et autres genres, notamment Araucaria, Callitris et Casuarina. Chaque année, elle reçoit environ 350 demandes qui demandent l'envoi de 2600 lots de semences à 70 pays.

Au cours de la période qui nous occupe, la section des semences a effectué 11 grandes prospections et collectes, et un grand nombre de petites expéditions. Elle a aussi récolté 116 kg de graines d'Eucalyptus spp., 156 kg d'Araucaria cunninghamii et de plus petites quantités d'acacia spp. Les fonds de la FAO ont servi à payer les voyages et les indemnités de subsistance, les autres dépenses ayant été prises en charge par l'Etat australien.

La collecte de semences a surtout porté sur les eucalyptus de l'Australie orientale, notamment les espèces poussant en altitude et le long des côtes dans les Etats de Nouvelle-Galle-du-Sud et Victoria, et les espèces tropicales et subtropicales au Queensland. En outre, une mission bénéficiant de la collaboration des services forestiers australiens, indonésiens et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a été envoyée en Irian Jaya, en Indonésie. La collecte de semences avait surtout pour but de recueillir un matériel destiné à l'introduction ou aux études de provenances, mais des collectes plus variées de E. camaldulensis et E. tereticornis ont été faites à des fins de conservation génétique. On trouvera à l'Annexe 3 les résumés des résultats de ces expéditions.

Information. Le personnel de la Section des semences a continué à fournir à de nombreux pays des avis ad hoc sur la manutention et l'utilisation des semences. Il a participé au cours de formation FAO/DANIDA sur les semences forestières organisé en Thaïlande en 1975 et a apporté une précieuse collaboration au cours de formation sur la génétique forestière parrainé par le Gouvernement australien en 1977.

La Division de la recherche forestière du CSIRO a poursuivi la publication de monographies sur les eucalyptus et a commencé celle d'une série sur les espèces d'acacias australiens.

Deux livres importants sur les eucalyptus seront publiés en Australie en 1977. L'un est intitulé “Eucalyptus for intensive wood production in Australia”, l'autre est un manuel sur les graines d'eucalyptus.

Conservation des gènes. Les opérations intensives forestières prenant de plus en plus d'ampleur en Australie, la nécessité de conserver le matériel génétique apparaît plus nettement. Les forestiers prennent conscience du concept de variabilité génétique et de l'opportunité de la conserver. En 1976 le Groupe de travail sur la recherche génétique forestière de l'Australian Forestry Council a créé un sous-comité chargé de préparer une note sur la situation et les méthodes de conservation des ressources génétiques forestieres en Australie. On trouvera à l'Annexe 9 une note par L.A. Pederick (1976) sur les progrès récents en matière de conservation des gènes forestiers.

Le Groupe prend note de la forte demande de semences d'eucalyptus dans certains pays, notamment au Brésil qui en importe des tonnes chaque année, non seulement d'Australie mais aussi de plusieurs autres pays d'Afrique.

DANEMARK

Ces trois dernières années, le Centre de graines forestières Danemark/FAO a poursuivi ses activités en Asie du Sud-Est. L'accent a surtout été mis sur un programme de coopération avec le Service forestier indien pour la collecte de semences de Gmelina arborea (Lauridsen 1977). En 1976, les graines recueillies provenaient de 35 stations dont 31 en Inde, 2 en Thaïlande et 2 en Afrique (Malawi et Côte-d'Ivoire). La distribution des graines destinées à des essais de provenances coordonnés sur le plan international commencera en 1977; d'autres collectes, effectuées en 1977 et 1978 viendront élargir la gamme des provenances et augmenter les quantités de semences recueillies. Des problèmes de viabilité des semences s'étant présentés, la distribution est maintenant faite aussitôt après la collecte.

Le centre n'a pas procédé à de nouvelles collectes de semences de teck dans l'attente des résultats des essais internationaux de provenance actuellement en cours. Keiding, en 1977, a communiqué quelques résultats préliminaires mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Des essais précédemment effectués en Côte-d'Ivoire ont montré que des espèces indigènes d'Afrique de l'Ouest fleurissent plus tôt que les espèces importées d'Inde et de Tanzanie (Delaunay 1977).

Un certain intérêt ayant été manifesté pour des collectes et des essais de toute la gamme de provenances de Pinus wallichiana, le Pin bleu, on pourrait commencer des collectes avant la fin de 1977. Des semences de provenances de Douglas, recueillies sous l'égide de l'IUFRO, ont été envoyées en Corée et en Inde.

Quatre centres seront créés en Inde, dans le cadre d'un programme de coopération indodanois, pour la fourniture de graineset l'amélioration des arbres. Le projet Thaïlande/Danemark concernant le pin continue à bénéficier du soutien du Danemark.

Les crédits alloués au Centre de graines forestières danois/FAO seront épuisés dans deux ans environ. Le Groupe a décidé de recommander que DANIDA envisage de prolonger et d'élargir cet intéressant programme. Il pourrait englober par exemple la création de peuplements de conservation internationaux ex situ et la coordination des évaluations des essais de provenance internationaux.

Un cours de formation sur la collecte et la manutention des graines forestières a eu lieu en Thaïlande en 1975. Celui qui devait avoir lieu au Nigéria sur les pépinières forestières et les techniques de plantation en savane africaine a dû être annulé, mais les conférences, tant en anglais qu'en français, ont été publiées en 1977 (FAO 1977).

Afrique de l'Est

Au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda ce sont surtout les forestiers chargés également de la recherche sylvicole qui s'occupent à mi-temps, de l'amélioration des arbres, avec l'aide de la section compétente de l'EAAFRO qui leur fournit des avis techniques.

Les essais internationaux de provenances sont nombreux dans la région et une évaluation globale des essais de Pinus caribaea et P. oocarpa a été effectuée récemment avec l'aide du CFI d'Oxford. Les résultats montrent que Pinus caribaea var. hondurensis est la variété la mieux adaptée aux altitudes inférieures à 400 m. Elle pousse bien jusqu'à 1 300 m. mais vers la limite supérieure de l'habitat, Pinus caribaea van bahamensis donne des résultats presque aussi bons et le tronc est mieux formé. En Ouganda, Pinus oocarpa provenant de la zone méridionale de son habitat, a également bien poussé, des provenances du Nicaragua ayant manifesté une vigueur précoce. Dans les stations situées à 1 200 et 2 000 m. - dont l'altitude est trop élevée pour permettre une croissance optimale de P. caribaea et trop faible pour obtenir les meilleurs résultats avec P. patula var. typica - une collecte de Mortenson (E.M. 70) provenant de l'Etat de Chiapas au Mexique, a donné d'excellents résultats précoces. D'après de récents travaux taxonomiques effectués par les botanistes du CFI, ce pin - appelé antérieurement P. oocarpa variété ochoterenae - est Pinus patula variété longipedunoulata (Styles 1977).

Ces trois pays de l'est africain sont maintenant en mesure de fournir des semences de Pinus patula, Cupressus lusitanica et Eucalyptus grandis en quantités commerciales. Le Kenya participe aux programmes de semences agricoles de l'ISTA et de l'OCDE et peut certifier l'origine des graines forestières sur les formulaires bleus de l'OCDE. Bien que n'appartenant pas à ces organisations, la Tanzanie et l'Ouganda sont également en mesure de fournir de semblables informations sur l'identité du matériel.

Des progrès ont été faits dans la lutte engagée pour sauver l'espèce menacée Tecleopsis glandulosa. On parviendra par multiplication à en doubler le nombre qui passera ainsi de 100 à 200 cette année. Mais l'espèce Caesalpinia dahlei, dont il est fait mention dans le rapport de la troisième session du Groupe, a maintenant pratiquement disparu.

La publication de l'UICN intitulée “The Distribution of Protected Areas in Relation to the Needs of Biotic Community Conservation in Eastern Africa” (Lamprey 1975) donne d'utiles informations sur la mesure dans laquelle les différents écosystèmes naturels de l'Afrique de l'Est ont été conservés dans les réserves et dans les parcs existants. Depuis lors, le Kenya a créé trois nouvelles réserves naturelles à l'intérieur de réserves forestières, pour conserver trois des cinq écosystèmes qui ne jouissaient pas jusqu'ici d'un statut de conservation approprié.

France

Les différentes stations du CTFT, en Afrique et dans d'autres pays, ont poursuivi leurs activités en matière de fourniture de semences sur le plan international. Des graines de Allanblackia floribunda, Aucoumea klaineana, Canarium schweinfurthii, Entandrophragma angolense, Khaya grandifoliola, Lovoa trichilioides, Mansonia altissima, Terminalia ivorensis T. superba et Thieghemella heckelii, ont été exportées vers des pays d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie et du Pacifique.

Un certain nombre de nouveaux essais de provenances sont venus s'ajouter à ceux dont on a rendu compte à la troisième session. Ainsi le Sénégal à lui seul a planté 59 essences/provenances pour des essais en 1976. Le Gabon a ajouté dix provenances d'Aucoumea à ses essais de 1975 et au Congo des mesures ont été prises pour conserver 10 provenances de Terminalia superba in situ. Des essais précédents ont donné des résultats. Deux provenances de Cedrela odorata se sont montrées nettement supérieures en Côte d'Ivoire, tandis qu'au Congo des introductions de nouvelles provenances d'Eucalyptus urophylla recueillies à une altitude de 300 à 400 m ont donné des résultats prometteurs, en net contraste avec des introductions précédentes provenant d'une altitude de plus de 1 200 m qui avaient donné des résultats décevants.

Plusieurs pays ont entrepris des études de biologie florale. Au Gabon, les recherches sur Aucoumea ont montré que les arbres qui semblent être monoïques sont en fait dioïques, l'une des fleurs, mâle ou femelle, étant stérile. La pollinisation contrôlée s'est révélée facile chez les pins tropicaux du Congo et des recherches ont été entreprises dans ce domaine sur les eucalyptus. On est maintenant parvenu à enraciner des boutures d'eucalyptus en champ au Congo et on a ainsi pu planter 320 hectares en 1976. (Chaperon et Quillet 1977). Les boutures de Terminalia superba s'enracinent également facilement. On entreprend maintenant des recherches sur les pins et sur Araucaria.

Quelques hybrides d'eucalyptus comme E. urophylla × E. alba, E. tereticornis × E. saligna, se sont montrés très prometteurs.

Les travaux se sont également poursuivis sur les espèces résistant à la sécheresse en vue de leur utilisation au Sahel (Sénégal, Haute-Volta et Niger). Parmi les eucalyptus, certaines provenances de E. camaldulensis et de E. microtheca ont donné d'excellents résultats, mais aucun eucalyptus ne peut donner de bons résultats avec moins de 600 mm dans la zone sud du Sahara. Azadirachta indica s'est montré prometteur dans certaines régions; il faudra effectuer des essais d'autres provenances. De même, Acacia auriculaeformis A. pyrifolia et A. pyrifolia et A. montfordii semblent devoir donner de bons résultats.

Des vergers à graines de pins et d'eucalyptus ont été créés au Niger, en Côte-d'Ivoire, au Congo, etc.

Inde

Au cours des deux dernières années, des progrès ont été accomplis dans l'identification et la prospection des réserves de biosphère. Ces travaux ont été encouragés par deux réunions sur les réserves de biosphères qui ont eu lieu dans le cadre du programme PHB.8 de l'Unesco, l'une à Katmandou, pour les forêts de montagne et l'autre à Benares pour les forêts décidues de l'Inde péninsulaire. On a proposé de créer, dans l'Himalaya, des réserves qui comprendraient un certain nombre de résineux importants comme Pinus armandii, P. wallichiana, P. gerardiana, Cedrus dodara, Juniperus spp.

La forêt ombrophile est le type le plus difficile à conserver, mais à la suite d'une enquête récemment effectuée dans les îles Andaman tant sur les forêts ombrophiles que les réserves marines, les abattages commerciaux y ont été suspendus. L'essence la plus précieuse de ces forêts est Pterocarpus dalbergioides. Les individus portant des loupes se vendent très cher comme bois d'ébénisterie, mais on ne sait si cette caractéristique est d'origine génétique ou non.

Un certain nombre de travaux ont été effectués en matière de prospection du genre Populus et sept espèces ont été identifiées en Inde. On a créé des banques de clones de Tectona comprenant de 20 à 30 clones. Santalum album est menacé par une maladie phytoplasmique transmise par les insectes; les recherches sont en cours pour identifier les individus résistants aux fins de sélection.

On a effectué des essais de provenances avec les résineux exotiques suivants : Pinus caribaea, P. oocarpa, P. kesiya, Pseudotsuga. Un cours de formation sur la sylviculture des pins tropicaux a été organisé et d'autres cours ont été proposés. Outre les quatre centres de fourniture de semences et d'amélioration des arbres qui seront créés dans le cadre du Programme de coopération indo-danois mentionné ci-dessus, le Service forestier indien a l'intention d'établir deux autres centres financés sur son propre budget.

L'accent est mis sur la plantation d'arbres pour les communautés rurales des régions arides et semi-arides. Parmi les essences indigènes, Acacia nilotica, dont on trouve trois variétés en Inde, A. senegal, A. tortilis et Prosopis spicigera semblent devoir donner des résultats prometteurs et quelques collectes de provenances ont été effectuées. Parmi les nombreuses espèces introduites, Eucalyptus tessellaris, E. terminalis et E. melanophloia se sont révélées les mieux adaptées aux conditions des zones arides marginales. Dans les zones plus humides, Morus alba s'est révélée précieuse pour les industries familiales, et l'on procède actuellement à la multiplication des variétés triploïdes.

La floraison simultanée de certaines espèces de bambou présente des difficultés pour la conservation des ressources génétiques. L'entreposage des semences dans un dessiccateur au gel de silicate, à température ambiante (15–30°C) a donné de meilleurs résultats que l'entreposage en chambre froide et le taux de germination après deux ans était de 80 pour cent, ce qui, en tant que résultat de postmaturation, est plus satisfaisant que la germination de graines fraîches.

Dans les zones tropicales humides, où Eucalyptus grandis, provenant de la principale zone méridionale de son habitat, s'est montré très sensible au champignon Corticium salmonicolor, E. torelliana s'est montré résistant. Cette essence pousse dans le nord du Queensland dans la même région que des individus isolés de E. grandis qui se sont révélés moins sensibles au champignon Diaporthe au Brésil que la provenance méridionale. Il serait donc opportun de procéder à des essais en Inde de la provenance septentrionale de E. Grandis.

Un manuel complet sur les techniques de boisement en Inde sera publié prochainement.

Europe occidentale et méditerranéenne

Des graines de 65 provenances de Pinus brutia, P. halepensis et P. eldarica ont été distribuées à 16 instituts. Elles serviront à effectuer des essais à long terme (10) et à court terme (18) selon la procédure standard définie par les coordinateurs italiens. Certains de ces essais ont eu lieu en 1976, d'autres auront lieu l'année prochaine. On n'a pu inclure les nouvelles races locales de Quetta (Pakistan) et de Herat (Afghanistan) car on ne disposait pas de semences, bien que la provenance de Hera ait donné les meilleurs résultats dans les régions sèches de l'Australie (Palmberg 1976), et que la provenance de Quetta se soit montrée très prometteuse dans les régions froides et sèches de l'Arizona aux Etats-Unis.

On a pu distribuer, grâce à l'aimable coopération des forestiers grecs, dix provenances d'Abies cephalonica, dont les graines ont été recueillies sur trente arbres différents pour chaque provenance. Des peuplements des cinq provenances les plus importantes ont été réservés aux fins de conservation in situ. On procède actuellement à la collecte de provenances de Pinus nigra et on espère terminer ces collectes au cours de l'année prochaine. Les résultats d'essais de provenances précédents de Larix en Europe centrale et méridionale seront résumés l'année prochaine.

Deux essences rares, Abies nebrodensis et Cupressus dupreziana, sont maintenant moins menacées qu'elles ne l'étaient. Le nombre d'arbres de la première espèce arrivés à maturité (ou l'ayant dépassée) sont passés de 21 à 26 et ceux de la deuxième espèce de 84 à 126; de jeunes arbres des deux espèces ont été plantés. D'autre part, de graves attaques du champignon du chancre (Coryneum cardinale) ont récemment mis en danger certaines populations de Cupressus sempervines. On recherche actuellement des individus résistants. Dans la chaîne de montagnes Taurus en Turquie, des peuplements de Cedrus libani sont maintenant strictement protégées.

Le système de certification des semences mis au point par la CEE est maintenant pleinement opérationnel dans neuf pays d'Europe, et l'identification de l'origine des semences pour toutes celles importées des pays extérieurs à la Communauté doit se conformer aux procédures établies par l'OCDE. On importe des quantités considérables de semences, par exemple de Fagus silvatica et Picea abies d'Europe orientale, du pin Douglas d'Amérique du Nord (28 tonnes de semences ont été importées en Europe occidentale en 1976).

Mexique

L'INIF est maintenant chargé de fournir les semences nécessaires à tous les travaux de boisement au Mexique. Il bénéficie donc d'un soutien accru de la part du Gouvernement, qui a débouché sur la création de 7 centres régionaux au Mexique. Il existe également six stations de recherche.

L'INIF était chargé de distribuer des semences de provenances mexicaine et centroaméricaine de Pinus pseudostrobus à sept pays de l'Amérique latine, y compris le Mexique, lui-même, pour servir à des essais internationaux de provenances.

En 1976–1977, 24 autres lots de semences de Pinus oocarpa ont été recueillis dans les Etats de Hidalgo, Guerrero et Chiapas, ce qui a porté à 44 le nombre total de provenances recueillies. On devrait être en mesure d'en distribuer rapidement les semences pour des essais internationaux, ainsi que les provenances du Mexique et de l'Amérique centrale. On ne possède pas suffisamment de provenances de Pinus patula pour l'instant, mais la priorité sera donnée à cette espèce dans les collectes de 1977–78. On trouvera à l'annexe IV une liste des provenances et des quantités de semences recueillies.

On a établi des zones de production de semences de Pinus oocarpa, P. patula et P. pseudostrobus. On a identifié deux zones qui pourraient être aménagées en réserves de biosphère dans le cadre du programme PHB 8. Pinus strobus var. chiapensis, deux espèces de Picea et Pseudotsuga flauhalti sont considérées comme menacées dans une partie au moins de leur habitat. Cinq mille hectares de Picea ont brûlé.

On s'est intéressé aux espèces pouvant être utilisées comme aliment, comme médicament ou comme fourrage telles que Dioscorea composita, Atriplex spp., Eucalyptus camaldulensis et E. citriodora se sont révélés prometteurs en milieu très aride. Outre les essais sur les pins, c'est au Mexique qu'ont lieu trois essais internationaux sur le teck.

Nigéria

Les études sur la répartition de Triplochiton scleroxylon et Terminalia ivorensis sont terminées tandis que celles concernant T. superba et les espèces de Khaya, Entandrophragma et Chlorophora le seront très prochainement. Des cartes illustrant leur répartition seront préparées.

Les travaux sur le mode de reproduction et la biologie des graines de Triplochiton, Gmelina et du teck se poursuivent. Le Symposium sur la variation et les techniques d'amélioration de Triplochiton scleroxylon, qui s'est tenu à Ibadan en avril 1975 (Federal Department of Forest Research, Ibadan 1975) a permis de réunir d'intéressantes informations sur la biologie de Triplochiton et des résultats plus récents viennent d'être publiés (Longman et al, 1977, Howland et al. 1977). Les travaux de recherche sur la multiplication végétative de Triplochiton a donné d'excellents résultats et on est maintenant en mesure de procéder à une production massive de cette espèce grâce aux boutures. On étudie également ce mode de reproduction pour le teck, Gmelina, Pinus et Eucalyptus.

Le Nigéria possède sept réserves nationales et a l'intention d'étendre ce système afin d'englober une gamme plus large de types écologiques représentatifs dans tout le pays. Dans chaque réserve, il s'agira de mettre en oeuvre un programme intégré d'aménagement, de conservation et de recherches scientifiques in situ. Dans le cadre du programme d'ensemble, on établit ex situ des peuplements de conservation de plusieurs provenances pour chacune des essences suivantes : Pinus caribaea, P. oocarpa, Eucalyptus camaldulensis et E. tereticornis. L'opération est financée en partie par le PNUE mais surtout par le Nigéria.

On a créé dans la région méridionale du pays des vergers à graines de teck et de Gmelina ainsi que des peuplements semenciers de ces espèces de pins tropicaux et d'Eucalyptus camaldulensis. De grandes quantités de semences sont recueillies chaque année dans les forêts naturelles. On trouvera à l'Annexe 10 des renseignements sur les collectes et sur les installations d'entreposage des graines.

Scandinavie et Europe du Nord

La Scandinavie, qui depuis quelque temps, accorde une grande importance à la conservation, possède un bon nombre de parcs nationaux (ouverts aux touristes) et de réserves nationales (interdites aux touristes). Que l'on sache, aucun écosystème n'est menacé. Cette année, “année des zones humides” de l'UICN, le Gouvernement finlandais s'est rendu acquéreur de nouveaux marais aux fins de conservation.

Toutefois, les récentes introductions et les vastes plantations de provenances exotiques - celles de Picea abies, d'Europe orientale, par exemple - dont la croissance est plus rapide, menacent dans une certaine mesure les ressources génétiques indigènes. La quantité de semences de Picea (2 tonnes) importées en Suède en 1976 donne une idée de l'importance de ces plantations. Pour prévenir l'hybridation, la Finlande crée actuellement, comme peuplement de préservation des gènes, 25 parcelles de 100 ha chacune, éparpillées au sein de forêts de différents types. L'idée est de gérer ces peuplements sur la base d'une rotation séculaire, avec abattage et reboisement annuels d'une parcelle de 1 ha avec les semences de la même origine locale issues d'une pollinisation contrôlée, afin d'empêcher que le pollen soit pollué par les peuplements voisins de provenances non indigènes. En URSS, la nouvelle loi sur les forêts qui souligne les aspects “conservation” reflète les préoccupations liées à l'environnement.

Les systèmes d'enregistrement suivront le modèle établi par l'OCDE. Un inventaire des lots de semences existants a déjà été mis sur l'ordinateur du Département des forêts en Finlande, ce qui sera également fait pour l'inventaire de tous les peuplements artificiels finlandais. Des essais de provenance d'Epicea de Sitka, de sapin de Douglas, de Pinus contorta et de Populus trichocarpa ont été effectués. Le pin contorta et surtóut ses provenances septentrionales (nord de la Colombie britannique, Yukon et Alaska) représentent maintenant le tiers des plantations totales en Suède. Des informations détaillées sur les essais de provenance de Picea abies en Europe du Nord seront rassemblées cette année en Norvège. Au Danemark, on étudie actuellement la possibilité de mettre sur ordinateur les données concernant les provenances.

Intéressée par la plantation d'arbres d'agrément, la Fondation finlandaise a envoyé des missions dans les pays ayant un climat similaire - Patagonie, Corée et nord-est de la Sibérie. Chaque expédition a recueilli environ 700 spécimens. Certaines espèces se prêtent aussi bien à la foresterie qu'à l'ornementation - Pinus koraiensis et les espèces de Picea originaires de la Sibérie, par exemple. Les rapports de ces missions devraient être présentés vers la fin de cette année.

Les vergers à graines danois établis en France ont fleuri en 92 jours après le semis.

Amérique du Sud

Il n'y existe pratiquement pas de coordination régionale en matière de ressources génétiques forestières. La plupart des pays préfèrent planter des espèces exotiques que d'explorer la variation des essences indigènes, qui ont dans l'ensemble une croissance lente ou bien, s'il s'agit des meilleurs résineux (comme Araucaria angustifolia), qui demandent des stations spéciales. Au Chili les efforts ont surtout porté sur Pinus radiata, bien qu'un certain nombre de pays européens soit de plus en plus intéressé par les ressources génétiques de Nothofagus.

Bien que son bois soit de qualité légèrement inférieure, le genre Melia s'est révélé un bon substitut de Cedrela puisque sa croissance est plus rapide et qu'il n'est pas attaqué par Hypsipyla..

On a procédé à de vastes introductions d'exotiques sans avoir une connaissance précise des provenances. Dans le nord-est de l'Argentine, la différence entre les meilleures et les plus mauvaises provenances de Pinus taeda est de 200 pour cent: la meilleure provient du centre nord de la Floride. La différence entre les provenances de Pinus patula est beaucoup moins marquée.

En Argentine et dans le sud du Brésil, la variété bahamensis est probablement la provenance de Pinus caribaea la plus utile, mais la production de graines est faible. Une plantation de 50 hectares, établie en Argentine en 1959 n'a pas encore produit de cônes. La variété caribaea donne de bons résultats (35 m3/ha/an) dans les sols sableux du nord-est.

Royaume-Uni

Depuis la troisième session du Groupe, l'Unité de sylviculture tropicale, qui est financée par le Ministère du développement d'outre-mer, et dont le siège est au CFI d'Oxford, a poursuivi ses activités en matière de ressources génétiques forestières. Elles ont surtout porté, au cours de cette période sur les pins tropicaux d'Amérique centrale mais l'Unité s'est intéressée de façon croissante à quelques espèces de feuillus de la région et au genre Agathis dans toute son aire naturelle.

Prospection et collecte de semences en vue de recherches sur les provenances

Pinus caribaea var. hondurensis. En août 1972, l'échantillonnage de l'aire naturelle effectué en vue d'études sur la provenance, était considéré comme terminé, dans l'attente du résultat des essais sur le terrain qui devait indiquer s'il était nécessaire de procéder à de nouvelles collectes (Kem, 1973a). Depuis 1974, les collectes de semences tendent à recueillir de plus grandes quantités de provenances sélectionnées afin de satisfaire la demande constante nécessaire à de nouveaux essais internationaux et d'établir des “peuplements de conservation” et “des peuplements de sélection ou jardinés” ex situ. Les activités ont surtout été concentrées aux limites méridionales de l'aire naturelle, au Nicaragua, ainsi que sur les populations venant dans les régions plus sèches des montagnes du Honduras.

Depuis 1974, les prospections ont surtout porté sur les mycorhizes associés aux forêts naturelles de P. caribaea, dans un certain nombre de stations de l'Amérique centrale et des Bahamas.

Les collectes annuelles de semences d'arbres “plus” sur le Mountain Pine Ridge, au Belize, se sont poursuivies avec l'aide du Département des forêts du Belize.

P. caribaea var. bahamensis et var. caribaea. On a recueilli environ 3,5 kg de semences sur la Grande Bahama en 1974 (K110) et obtenu du Service forestier cubain 2,5 kg de semences de la provenance Pinal del Rio à Cuba qui servira à des essais de provenance.

P. oocarpa. Contrairement à ce qui s'est passé pour P. caribaea les prospections de l'habitat naturel et les collectes de semences de nouvelles provenances se sont poursuivies depuis le dernier rapport et, depuis 1974, neuf nouvelles provenances ont été recueillies, ce qui porte le total à 48. Parallèlement, on a procédé à plusieurs collectes de provenances choisies, destinées surtout à la conservation ex situ.

Les premiers résultats des essais internationaux de provenance ont révélé l'importance de certaines sources du Nicaragua qui n'avaient pas été recueillies avant. On a donc en priorité effectué d'autres prospections et des collectes répétées dans ce secteur de l'aire naturelle situé à l'extrême limite méridionale, et des arbres “plus” ont été choisis pour la collecte annuelle de semences.

Les prospections botaniques et les études taxonomiques se sont poursuivies. Styles (1977) a consacré récemment une publication à l'identité de “Pinus oocarpa var. ochoterenai” auquel on a fréquemment donné un nom incorrect à l'occasion d'introductions récentes effectuées avec succès dans des stations tropicales. On pense maintenant que cette variété, décrite à l'origine par Martinez (1948) est de la même espèce que P. patula. Toutefois, le nom variétal “ochoterenai” avait été utilisé par certains commerçants pour toute provenance d'Amérique centrale considérée comme une bonne source de semences pour les plantations tropicales, contrairement à la variété typica. Il s'agit là d'un emploi incorrect auquel il faut s'opposer.

P. pseudostrobus. La campagne de collecte pour cette espèce (et pour P. tenuifolia) qui lui est étroitement associé et peut-être de la même espèce) chevauche la fin de la campagne pour P. oocarpa et le début de celle de P. caribaea. La priorité qui lui a été attribuée étant faible, ce n'est que depuis 1974 que l'on a pu consacrer un certain temps aux expéditions de collecte qui ont permis de recueillir jusqu'ici 13 provenances.

Agathis spp. C'est en 1974 qu'on commencé les prospections dans toute l'aire naturelle de Agathis. Les activités sur le terrain se sont limitées jusqu'ici à la prospection botanique et écologique et à l'observation de plantations d'essai, tandis que les études d'herbier et de laboratoire ont été consacrées à la taxonomie et aux problèmes de l'emmagasinage de semences. On a mis au point une technique sûre de manutention et d'entreposage des semences qui pourrait permettre la collecte de semences en vue d'essais de provenance. Un rapport sur ces travaux sera publié prochainement dans la série des Tropical Forestry Papers du CFI (No. 11)

Cordia alliodora. Des prospections, commencées en 1976 dans l'aire naturelle de cette espèce en Amérique centrale, ont donné de petits échantillons de semences destinés à des essais d'entreposage. Des collectes de semences en vue d'essais internationaux de provenance débuteront dans cette partie de l'habitat en 1977. L'aire géographique de l'espèce est très vaste, elle s'étend d'un tropique à l'autre sur le continent américain et plusieurs îles des Caraïbes.

Autres espèces. Les essais effectués sur certaines provenances d'Amérique centrale de Cedrela odorata ayant donné de bons résultats, on envisage d'entreprendre d'autres collectes de semences à partir de 1977 dans ce secteur de l'habitat naturel. Une action similaire est envisagée pour Bombacopsis quinata, P. occidentalis et P. strobus var. chiapensis.

Collecte de semences destinées à la conservation des gènes et à l'amélioration des arbres

La collecte de semences destinées à ces activités a été entreprise en 1973 et a depuis été intensifiée grâce à l'aide financière du PNUE (projet 1108–75–05) en 1977. On s'est tout particulièrement intéressé aux provenances les plus méridionales situées près des limites des aires naturelles de chaque espèce. Les principales provenances qui font jusqu'ici l'objet de cette collecte sont les suivantes :

EspècesPaysStationCollecte No.
P. caribaea Nicaragua Alamicamba K106
"        "HondurasLos LimonesK124
P. oocarpaNicaraguaYuculK94; K101; K128
"        "       "BoneteK103
"        "       "DipiltoK91; K116
"        "       "DipiltoK92
P. pseudostrobus       "Volcan YaliK105
"        "       "DipiltoK131
"        "       "DatanliK133

Les provenances Alamicamba pour P. caribaea et Yucul et Dipilto pour P. oocarpa constituent des sources de semences qui ont donné d'excellents résultats dans les essais internationaux, alors qu'auparavant elles n'étaient que peu ou pas représentées dans les plantations exotiques. La provenance de P. caribaea de la station de Los Limones et celle de P. oocarpa de la station Bonete viennent des zones les plus sèches de l'habitat naturel et sont déjà gravement épuisées.

La distribution des semences est déjà en cours dans le cadre du projet PNUE/FAO 1108-75-05; il s'agit jusqu'ici des lots K106, K124, K128 et K103.

Evaluation

La distribution de semences destinées aux essais internationaux de provenance s'est poursuivie et jusqu'ici 185 essais de P. caribaea et 160 de P. oocarpa ont été entrepris. Bien que la plupart de ces tests en soient encore à leur début, on a déjà pu tirer d'intéressantes conclusions qui sont résumées par Greaves et Kemp 1977a, et 1977b.

Un essai international de provenance de P. pseudostrobus a été entrepris en 1976, en collaboration avec l'Instituto Nacional de Investigaciones Forestales (INIF au Mexique). Jusqu'ici, seul un petit nombre de pays a pu participer aux essais en raison du manque de semences de certaines provenances.

Etats-Unis

Au cours de la période de février 1974 à décembre 1976, le Centre de graines forestières des Etats-Unis a consacré les fonds qui lui ont été alloués par la FAO à l'envoi de semences de différentes provenances aux pays en développement suivants : Argentine, Chili, Equateur, Ghana, Inde, Corée, Maroc, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tanzanie, Turquie et Uruguay.

La publication en 1974 de “Seeds of woody plants in the United States” (Agriculture Handbook No. 450) a fourni un livre de références complet de 883 pages qui sera utile à de nombreux autres pays.

Loi de 1973 sur les espèces menacées

Les Etats-Unis d'Amérique participent à des programmes nationaux et internationaux dont le but est de conserver les espèces de la flore et de la faune qui sont menacées d'extinction.

Sur le plan national c'est au Fish and Wildlife Service du Ministère de l'intérieur qu'incombe la charge de préserver les espèces menacées d'extinction sur les terres fédérales et sur toutes les autres terres pour lesquelles il existe des programmes financés par des fonds fédéraux. Le service forestier prépare actuellement une proposition de programme concernant la flore sur les terres qui dépendent de sa juridiction. Une liste préliminaire contient 1 800 espèces de plantes dont près de la moitié se trouvent aux îles Hawaï. Cette liste fait actuellement l'objet d'une révision avant publication de la liste finale.

Programme de l'OCDE pour la certification des semences

L'application du programme de l'OCDE pour la certification des semences forestières a commencé l'automne dernier dans les Etats de Washington et d'Oregon. Grâce à une bonne campagne et à l'appui fourni par les professionnels et les clients, on a pu procéder à la certification de centaines de lots de semences, notamment de sapins de Douglas. Jusqu'ici, seule une catégorie de semences, celles dont l'origine est identifiée, est certifiée. A mesure que l'on acquerra de l'expérience dans l'application du programme et que des semences de catégories supérieures seront disponibles, la certification s'étendra également à ces dernières.

(Groupe Consultatif de la Recherche Agricole Internationale)
et
(Comité International des Ressources Phytogénétiques)

Le GCRAI a pour objectif principal de mobiliser le soutien financier à long terme d'institutions internationales, de gouvernements et de sources privées, aux fins de combler des lacunes dans la recherche agricole des pays en voie de développement. Il a été constitué en janvier 1971 sous le patronage conjoint de la Banque mondiale, de la FAO et du PNUD. Le CIRPG qui est l'un des organes subsidiaires du GCRAI, a été créé en février 1974 pour coordonner l'action internationale dans le domaine des ressources phytogénétiques et recommander des projets au GCRAI en vue d'un financement. Les avis techniques sont fournis au GCRAI par son Comité technique consultatif.

Depuis la troisième session du Groupe, le GCRAI n'a fourni aucun fonds pour les ressources génétiques forestières et n'a pris aucune décision définitive sur la question de savoir si les ressources génétiques forestières, et la foresterie en général, faisaient partie de son mandat et, dans l'affirmative, sur l'importance du soutien financier qu'il pourrait fournir.

Le Programme mondial de ressources génétiques forestières a été soumis au Secrétariat du Conseil à la fin de 1974. Lors de la seconde session du Conseil en mai 1975, M. Bouvarel, forestier du CIRPG, a présenté un document retraçant l'historique des ressources génétiques forestières et décrivant les principaux aspects du Programme mondial. Ultérieurement, en 1975, des propositions concernant deux petits projets ont été soumises au Comité exécutif du Conseil; le budget de chacun d'eux était inférieur au maximum que le Conseil avait autorisé le Comité exécutif à approuver de sa propre autorité.

Lors de sa troisième session, en février 1976, le Conseil a invité le Professeur Morandini, Président du Groupe, à faire le point des activités du Groupe depuis sa création en 1968 et à préciser les ressources financières nécessaires à la mise en oeuvre du Programme mondial. A l'unanimité, le Conseil a recommandé d'appuyer certains projets forestiers limités - arbres à usage alimentaire, essences de bois de feu et stabilisation des terres marginales-et d'étendre aux collectes de ressources génétiques forestières le système de communication information documentation sur les ressources génétiques. Toutefois, en vertu d'une décision antérieure de l'organisme parent du Conseil - le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale et son Comité consultatif technique - le Conseil ne peut financer aucun projet forestier sans les avoir consultés auparavant. Le Président du Conseil a soumis ses recommandations au GCRAI en juin 1976. Le Comité consultatif technique a étudié la demande de soutien aux ressources génétiques forestières lors de sa réunion en février 1977. Il a alors décidé de demander au CIRPG de lui soumettre une proposition 1.

Une contribution précieuse du CIRPG est la publication du rapport de son Groupe de travail sur les aspects techniques, conceptuels et financiers de l'entreposage à long terme (CIRPG 1976). Bien que le Groupe de travail se soit surtout occupé de l'entreposage à long terme des graines agricoles beaucoup de ses recommandations peuvent sans doute s'appliquer également aux graines forestières.

FAO

Les fonds du Programme ordinaire de la FAO destinés à l'acquisition de semences et aux ressources génétiques forestières en 1974/75 s'élevaient à 40 000 dollars et ont été distribués suivant les recommandations formulées par le Groupe à sa troisième session. On trouvera des informations plus détaillées à l'Annexe 5.

Pour l'exercice 1976/1977 les fonds correspondants se montent à 45 000 dollars et on trouvera à l'Annexe 5 un résumé des contributions effectuées par la FAO pendant cette période.

Le bulletin d'informations sur les ressources génétiques forestières a continué de paraître en trois langues : le No. 4 a été publié en 1975, le No. 5 en 1976 et le No. 6 en 1977. On a publié et mis à jour “l'Annuaire FAO des graines forestières” ainsi que “La méthodologie de la conservation des ressources génétiques forestières - Rapport d'une étude pilote PNUE/FAO” en 1975.

Le personnel de la FAO a consacré une grande partie de son temps l'année dernière à la mise en oeuvre du projet PNUE sur la conservation des ressources génétiques forestières (voir ci-après sous la rubrique PNUE) et à la préparation de la Consultation du Tiers monde sur l'amélioration des arbres forestiers. Il n'a pas été possible de remplacer l'expert-associé dont le départ a eu lieu immédiatement après la dernière réunion du Groupe.

UICN

L'UICN a effectué plusieurs prospections pour déterminer la mesure dans laquelle les types de végétation et les écosystèmes étaient représentés dans les parcs nationaux, les réserves naturelles, les réserves forestières, etc. le degré d'efficacité de la conservation dans ces zones et les mesures à prendre pour inclure des échantillons représentatifs de chaque écosystème dans une zone quelconque de conservation. Des rapports ont déjà été publiés sur l'Afrique de l'Est (Lamprey 1975) et sur l'Asie du Sud-Est (Whitmore 1976). Les prospections se poursuivent dans d'autres régions.

L'UICN publiera probablement dans la série de son “Red Data Book” (livre rouge réunissant les données) concernant les essences rares et menacées des fiches de données préparées par le Groupe de travail de l'IUFRO sur la conservation des ressources génétiques forestières (voir à la rubrique IUFRO).

IUFRO

Lors du 16ème Congrès de l'IUFRO à Oslo, un certain nombre de changements sont intervenus dans les groupes de travail qui s'occupent directement ou indirectement des ressources génétiques forestières. On trouvera à l'Annexe 6 la liste actuelle des groupes sectoriels et des groupes de travail ainsi que les noms des fonctionnaires qui en font partie.

Le Groupe de travail sur la conservation des ressources génétiques (GT, S2.02-02) a poursuivi la préparation de fiches de données sur les essences forestières en voie d'appauvrissement génétique. Les espèces pour lesquelles on possède déjà des fiches sont les suivantes :

Abies numidica
Alnus jorullensis
Cupressus atlantica
Cupressus dupreziana
Eucalyptus deglupta
Eucalyptus globulus
Juniperus bermudiana
Nesogordonia papaverifera
Pericopsis elata
Pinus armandii, var. amamiana
Pinus koraiensis
Pinus pentaphylla
Pinus radiata
Tecleopsis glandulosa
Ulmus wallichiana

On peut se procurer ces fiches en s'adressant au Professeur L. Roche, Président du Groupe de travail, Université of Wales, Bangor, Gwynedd, LL57, Royaume-Uni. Certaines d'entre elles ont été publiées dans le Bulletin d'informations sur les ressources génétiques forestières.

Les groupes de travail S2.02–08 (essences tropicales, provenances, collectes de semences) et S2.03-01 (amélioration des essences tropicales et subtropicales) ont poursuivi leur collaboration active à l'occasion d'autres réunions, à Oxford en 1975 (Burley et Styles 1976) et à Brisbane en 1977 (Stage sur la variation de la croissance, de la qualité du fût et des propriétés du bois en fonction de l'amélioration génétique des arbres forestiers tropicaux). Le Groupe de travail S2.02–12 a résumé les renseignements sur les essais internationaux de provenance de Picea sitchensis (O'Driscoll 1976) au stade de la pépinière.

Comme pour les deux précédentes consultations, l'IUFRO, la FAO et le Gouvernement hôte (Australie) ont étroitement collaboré à la Troisième consultation mondiale sur l'amélioration des arbres forestiers.

PNUE

Parmi les propositions formulées par le Groupe lors de sa troisième session (Rome 1974) pour l'élaboration d'un Programme mondial visant à assurer une meilleure utilisation des ressources génétiques forestières, il a été notamment suggéré que le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) se charge de financer une part importante des activités de conservation. Le PNUE a déjà manifesté son intérêt pour la conservation des ressources génétiques forestières en finançant l'étude pilote à court terme sur la méthodologie de la conservation des ressources génétiques forestières. Le rapport y relatif (FAO/PNUE 1975) a proposé, comme le Groupe, une action internationale en matière de conservation.

En juin 1975 la FAO a proposé au PNUE un nouveau projet relatif à la "Conservation des ressources génétiques forestières. Il devait durer deux ans, pour s'harmoniser avec les arrangements budgétaires du PNUE, contre les cinq ans prévus pour le Programme mondial. En prévision d'obstacles d'ordre financier la proposition a été formulée à trois niveaux différents : niveau 1 (“normal”), niveau 2 (“prioritaire”) et niveau 3 (“urgent”). Le niveau 1 correspondait aux propositions du Groupe relatives au Programme mondial. Le PNUE a accepté de financer le projet au niveau 2 et la contribution est légèrement supérieure aux deux tiers de celle proposée par le niveau 1.

Le document du projet a été signé en juin 1976 et le projet est devenu opérationnel au cours du second semestre de 1976.

Coût estimatif :à la charge du PNUE$E.-U.328 000 
à la charge de la FAO""115 000
d'autres organisations coopérantes""334 000
 ""777 000

Objectifs

  1. Renforcer et accélérer les programmes actuels de collecte de semences d'importantes essences et populations pour la conservation ex situ en Amérique latine, en Asie et en Afrique.

  2. Créer des peuplements pilotes de conservation ex situ de deux espèces de Pinus et d'une espèce d'Eucalyptus (au total huit provenances) dans dix pays en développement.

  3. Mettre au point des projets pilotes de conservation in situ d'écosystèmes forestiers en Inde, en Afrique de l'ouest et de l'est.

  4. Diffuser des informations sur la conservation des ressources génétiques forestières, notamment sur les populations et les essences menacées et sur les méthodes et les coûts de la conservation dont on aura fait l'expérience au cours de la réalisation des objectifs (1) et (3) ci-dessus.

  5. Réviser et mettre à jour les “Propositions pour un programme mondial visant à améliorer l'utilisation des ressources génétiques forestières” (FAO 1975) concernant la conservation qui serviront de base à un programme élargi à long terme de conservation des ressources génétiques forestières.

Progrès accomplis

M. D.A.N. Cromer, consultant, a passé un mois à Rome en juillet/août 1976, au cours duquel il a préparé des notes préliminaires sur un programme à long terme de conservation des ressources génétiques forestières. Il a également préparé, en collaboration avec M. R.H. Kemp, un avant-projet d'accord entre la FAO et les pays coopérants pour la création de peuplements de conservation/sélection ex situ, que l'on trouvera à l'Annexe 7. Ce document, et les quatre annexes qui lui sont jointes, a servi de base aux dispositions prises pour la création de peuplements de conservation/sélection dans deux pays asiatiques et cinq pays africains, comme décrit ci-après.

En août/septembre 1976, M. Cromer s'est rendu dans deux pays d'Asie, l'Inde et la Thaïlande. Sa mission dans deux autres pays d'Asie et du Pacifique - Sabah et Fidji - dut être annulée pour raisons de santé. En septembre/octobre M. Kemp s'est rendu dans six pays d'Afrique (Kenya, Malawi, Zambie, Congo, Nigéria et Côte-d'Ivoire). Les principales recommandations issues de ces missions de consultants concernaient la création à brève échéance de peuplements de conservation/sélection ex situ dans sept pays en développement comme indiqué au tableau 1. Chaque peuplement s'étendait sur 10 hectares.

Tableau 1

Peuplements de conservation/sélection ex situ proposés par pays, essence et provenance

PaysEssenceProvenanceNombre de stations
IndePinus caribaea var. hondurensisAlamicamba1
  "    "         "         "           "Poptun1
  "    "         "         "           "Limones2
  "Pinus oocarpaMountain Pine Ridge2
  "    "         "Yucul1
  "    "         "Bonete1
  "Eucalyptus camaldulensisPetford1
ThailandeP. caribaea var. hondurensisAlamicamba2
  ""        "                      "Limones2
  "P. oocarpaYucul2
  ""        "Mountain Pine Ridge2
  "E. camaldulensisPetford1
  ""        "Gibb River1
KenyaP. caribaea var. hondurensisLimones1
ZambieP. oocarpaYucul1
  ""        "Mountain Pine Ridge2
  ""        "Bonete1
  "E. tereticornisCooktown1
  ""        "Mt. Garnet1
CongoP. caribaea var. hondurensisAlamicamba2
  ""        "                      "Limones2
  ""        "                      "Poptun1
  "P. oocarpaBonete2
  ""        "Mountain Pine Ridge1
  ""        "Yucul2
  "E. tereticornisCooktown1
  ""        "Mt. Garnet1
NigériaP. caribaea var. hondurensisAlamicamba2
  ""        "                      "Limones2
  "P. oocarpaMountain Pine Ridge3
  ""        "Yucul3
  "E. camaldulensisPetford1
  ""        "Katherine1
Côte-d'IvoireP. caribaea var. hondurensisAlamicamba1
   "         ""        "                      "Poptun1
   "         "P. oocarpaMountain Pine Ridge1
   "         ""        "Yucul1

Dans certains cas on a proposé de créer un peuplement d'une espèce d'eucalyptus pour séparer deux peuplements de pins et réduire ainsi le risque d'hybridation interspécifique ou interprovenances. Le peuplement d'eucalyptus peut lui-même être composé d'une provenance importante comme celle de Cooktown de E. tereticornis; il sert ainsi à la fois de peuplement de conservation/sélection de sa propre espèce et de tampon entre deux peuplements de pins. Dans d'autres cas, on peut également utiliser une source locale de semences d'eucalyptus pour servir de peuplements tampons.

Le document original du projet ne prévoyait qu'une espèce d'eucalyptus, E. tereticornis. A la lumière des recommandations du consultant, la FAO a proposé au PNUE d'inclure dans le projet, selon le cas, d'autres espèces d'eucalyptus, par exemple les provenances Petford, Katherine et Gibb River de E. camaldulensis et, pour les pays tropicaux, où la saison sèche n'existe pas ou est très courte, E. deglupta et E. urophylla.

Cinq pays avaient déjà confirmé leur ferme intention de se charger de créer et de gérer les peuplements et de tenir à la disposition d'autres pays 50 pour cent de la récolte de semences et les mesures avaient déjà été prises pour transférer les semences et les fonds. Certains pays ont proposé d'établir en outre des peuplements nationaux à leurs propres frais.

Comme prévu, il s'est révélé plus difficile de déterminer comment utiliser judicieusement les fonds internationaux pour la conservation in situ d'écosystèmes naturels dans les pays visités. Une opération qui en justifierait l'utilisation - et pour laquelle il existe des possibilités “au Kenya et en Zambie” par exemple - est la prospection écologique considérée comme condition préalable au choix et à la classification de zones comme “Réserves naturelles”.

Pour permettre de recueillir des semences en quantité suffisante pour créer des peuplements de conservation/sélection ex situ, les fonds du projet ont été répartis comme suit :

  1. 7 000 dollars au CFI d'Oxford pour des essences d'Amérique centrale, la priorité étant accordée à des provenances prometteuses de Pinus caribaea var. hondurensis et P. oocarpa.

  2. 5 000 dollars au CSIRO de Canberra pour les eucalyptus et les acacias australiens, la priorité étant donnée aux provenances prometteuses d'Eucalyptus camaldulensis et E. tereticornis.

  3. 5 000 dollars au Département des forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée, pour des essences indigènes, la priorité étant accordée à Eucalyptus deglupta, Araucaria spp. et Cedrela toona.

1 Note: Depuis la réunion du Groupe, le Comité exécutif du CIRPG a fait savoir que les projets de ressources génétiques forestières pourraient bénéficier d'un soutien financier modeste à partir de 1979.


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