Previous Page Table of Contents Next Page

TRIBUTE TO THE MEMORY OF HIS EXCELLENCY BASHIR EL MABROUK SAID PERMANENT
REPRESENTATIVE OF LIBYA TO FAO. AND CHAIRMAN OF THE GROUP OF 77
HOMMAGE A LA MEMOIRE DE M. BASHIR EL MABROUK SAID, REPRESENTANT PERMANENT

DE LA LIBYE AUPRES DE LA FAO. ET PRESIDENT DU GROUPE DES 77
HOMENAJE EN MEMORIA DEL EXCMO. SR. BASHIR EL MABROUK SAID.
REPRESENTANTE
PERMANENTE DE LIBIA ANTE LA FAO. Y PRESIDENTE DEL GRUPO DE LOS 77

LE PRESIDENT: Messieurs les Ministres, Excellences, Mesdames, Messieurs, avant de commencer les travaux de la quatre-vingt-dix-huitième session du Conseil, il m'incombe de rendre hommage à la mémoire d'un homme qui fut à la fois un pilier et un défenseur de la FAO, une personnalité jeune, remarquable, ouverte aux problèmes du monde, et qui fut pour moi également un ami.

J'ai bien connu le Représentant permanent de la Jamahiriya arabe libyenne, M. Bashir El Mabrouk Said. Il était Président en exercice du Groupe des 77 et il a connu une fin tragique, il y a quelques jours à peine. Nous l'avons tous connu au travail; pour beaucoup d'entre nous, il fut un réel ami. Je ne retracerai pas toute sa carrière: après des études dans le secteur de l'agriculture à l'Université de Libye, il s'est spécialisé en sciences économiques dans le secteur agricole pendant deux ans, en Pologne. Il a assumé de nombreuses charges dans son pays, débutant, en 1970, comme chef de la Division économique et sociale et terminant, avant de venir à Rome, en tant que Directeur général du Département du Suivi (Follow-up Department). Il a exercé de très nombreuses fonctions dans son pays et a suivi les activités de la FAO dont toutes les conférences de 1975 à 1983 et de très nombreuses sessions du Conseil, ainsi que toutes les conférences régionales de la région du Proche-Orient depuis 1976. Il a été actif dans tous les groupes techniques de notre enceinte, au Programme alimentaire mondial et, en tant que chef du Groupe des 77, il a fait la démonstration de ses grandes qualités. Il fut Président du Groupe des 77 du ler janvier à juillet 1985. Il l'était depuis le mois de juillet et devait assumer cette charge jusqu'à la fin de cette année. Il a été Président du Groupe du Proche-Orient en 1987. En votre nom à tous et en mon nom personnel, je voudrais lui rendre un grand hommage et présenter mes plus sincères condoléances à son pays et à sa famille. Je voudrais maintenant une minute de silence à sa mémoire puis je demanderai au Directeur général, M. Saouma, de prendre la parole.

One minute of silence
Une minute de silence
Un minuto de silencio

LE DIRECTEUR GENERAL (Langue originale arabe): Monsieur le Président du Conseil, Messieurs les Ministres et ambassadeurs, Messieurs les chefs et membres des délégations, mes chers confrères, Mesdames, notre réunion d'aujourd'hui est hélas marquée par le deuil et la tristesse l'emporte sur l'atmosphère de joie qui préside d'ordinaire à nos travaux. Je partage cette tristesse que ressentent tous ceux qui ont connu le très regretté


Bashir El Mabrouk Said. Son nom en arabe est pourtant à lui seul une invitation à la joie et à l'optimisme puisqu'il renferme les notions de bonheur et de bon augure. Mais ce furent de beaux rêves noyés dans la nuit, enfuis avant le point du jour.

Nous ressentons tous profondément cette perte. Bashir était pour nous le frère, l'ami, le collègue courageux. 0 combien il est dur pour nous de parler de lui au passé! Il était, dis-je, cet esprit doux, ouvert au dialogue mais ferme, clair, inébranlable quand il s'agissait de principes ou quand les débats touchaient à la dignité. Je revois au plus profond de mon coeur son image d'homme sérieux mais joyeux et surtout bon compagnon. Je le revois dans toute sa noblesse, honnête et profondément croyant, un homme de bonne volonté qui a oeuvré pour le bien de son pays et pour celui de la communauté internationale. Il fut partout un véritable militant, toujours prêt à combattre la pauvreté et la faim, toujours fidèle aux valeurs humaines et à son patrimoine national. Il aura été le plus fervent des fidèles aux principes de l'Organisation et à ses objectifs. Que Dieu ait l'âme de cet homme généreux qui n'a jamais fait l'économie d'un sacrifice. Nous nous souviendrons de lui comme d'un confrère qui, sept ans durant, a été l'exemple même de l'ardeur, du dynamisme et de l'efficacité. Le nombre des organes auxquels il a appartenu ou qu'il a présidés témoigne de ses habitudes dans ce sens. Il a certainement rempli sa mission, notamment comme membre du Comité du programme ou comme Vice-Président du Conseil, ou encore comme Président du Groupe du Proche-Orient ou du Groupe des 77. Nous cherchons et trouvons un peu de consolation en honorant sa mémoire, dans nos coeurs d'abord et aussi dans les enceintes où il a milité lui-même. Nous sommes aujourd'hui unis dans la douleur avec son pays, sa famille, ses collègues et ses innombrables amis. Que son âme repose en paix!

Jamal Mohamed AHMED (Observer for Sudan) (Original language Arabic) : We must accept the will of God, but our hearts are full of sorrow. Speaking on behalf of the Group of the Near East and the Group of 77 I would like to say to FAO and to all FAO bodies and to all members of the family of the dear departed how much we share this sorrow, this loss, of Bashir El Mabrouk Said, Permanent Representative of the Libyan Jamahiriya.

We lost him at a time when we needed him most. We all knew Bashir El Mabrouk Said. He was always with us working alongside us and we knew that he was an honest fighter to uphold the noble principles and the great objectives which he was always upholding, for which he lived and for which he fought and for which he died. He was always a most devout person who believed most firmly in the principles of the United Nations, noble principles which he always fully understood and always strove to realize. He was also inspired by these principles in everything he did throughout all his years of work here and everywhere else. He also upheld these principles at the meetings of all organizations, and in particular the meetings of the various bodies of thisOrganization. He always stood up for these principles also when he was chairman of our regional group and when he was chairman of the Group of 77 for a second term of office and he always fought to his last breath for the application of these noble United


Nations principles and to help others to assist in struggling for these principles.

He was always someone who believed in the destiny of the developing countries. He was particularly aware of the problems of third world countries. He knew them from inside, he knew what beset them, he knew the conditions that prevailed there. He always stood for the developing countries to help and uphold and defend them and he always struggled against anything that might hamper their development or diminish their prosperity. He was always wide open to ideas and suggestions, open to dialogue with everyone, whatever the other person's or country's point of view might be, to achieve mutual understanding and a healthy satisfactory solution to the many problems that we all have to face. He conducted our own proceedings here in Rome on many occasions at many meetings and he was always known in FAO as someone who could lead others, who was clear and courageous in his attitudes and his deeds and his speaking. He was always one of our best delegates. His work in this Organization and in others too was his whole life. He was very active and yet in spite of this tremendous activity he was always ready and willing to stretch out a helping hand to anyone who turned to him for help and he thus enjoyed the greatest respect and affection from us all.

His work was his life. Nothing proves this better than the very fact of his death because he was on a duty trip, he was performing his duty as death overtook him. He was always ready to serve not only his own country but all the countries of the Near East, and indeed the African region, and in this way he served the developing world. He was always a very active person, a leader, a torch that lit the path that we have to follow.

It is difficult to enumerate all his qualities and gifts, but he was someone who was always calm, serene, smiling. Even when things were difficult he was a sincere honest person, a brave and devout person.

He was a good father, a family man, devoted to his family too, but still he never allowed his family to detract from his work. He felt that his vocation was his work. May God receive his soul in the rest and happiness that it deserves.

We wish to express our deepest sorrow and sympathy to his family and to his country, the Libyan Government and the Libyan people.

We must now serve his memory by defending and upholding the principles that he defended throughout his life.

Mustapha SINACEUR (Maroc): A l'instar de ceux qui m'ont précédé et au nom des pays du Maghreb, j'aimerais rendre un dernier hommage à ce grand homme qu'était M. Bashir El Mabrouk Said, Représentant permanent de la Libye auprès de notre Organisation, disparu si subitement. FeuBashir El Mabrouk Said était l'exemple même de la droiture, de la simplicité, de la bonté et de la compétence. Tout au long de ces années passées à Rome, il n'a cessé d'oeuvrer pour faire entendre les voix de notre région, de l'Afrique et des pays en développement et cela non seulement en tant que Représentant de la


Libye, mais également au nom des groupes régionaux dont il a assumé la présidence plus d'une fois. Président du Groupe des 77, il a toujours milité en faveur de l'équilibre et des causes justes. La Jamahiriya arabe libyenne perd en lui l'un de ses plus fidèles sujets et le Maroc, l'un de ses amis les plus chers. Puisse Dieu lui accorder sa miséricorde et combler sa famille de patience.

F.C. PRILLEVITZ (Netherlands): Last week we received with consternation the news that our colleague Mr. Bashir El Mabrouk Said, Permanent Representative of Libya to FAO, died in a car accident in his own country. The first moment I heard it I could not believe it, but the next day it was confirmed by everybody I met. So the bad news penetrated to my mind that we have really lost a dear colleague and a good friend. Our last experience with him was in the second meeting of the WFP Sub-Committee on Governance last October. Although we did not agree on every subject we always remained friends. He was friendly, charming and a good representative of his country. He served the Organization here in Rome in many capacities and I still remember the good work he did as Chairman during the Governing Council of IFAD when we discussed the third replenishment. My Minister of Agriculture was the Chairman of this Governing Council and Mr. Said and he worked closely together in great harmony.

Our thoughts are with his wife and children. We wish them all the strength they need now.

May Bashir El Mabrouk Said rest in peace and may God Bless his family and his friends.

KWANG SHIK WON (Korea, Republic of): On behalf of the members of the Asia Group and on my own behalf my delegation would like to convey the message of condolence for the late Chairman of the Group of 77. It was with great shock and profound grief that we received the sad and tragic news of the death of Ambassador Bashir El Mabrouk Said. One stroke of fate has deprived us not only of a great friend but a distinguished colleague who always stood with us with forceful commitment for the causes of the downtrodden and the poor of the Third World.

Recently I, as Chairman of the Asia Group, came into close contact with Ambassador Bashir El Mabrouk Said and found him to be warm and hospitable and also to have a strong will to do with his own philosophy. He was no doubt a great man. I also came to realize that in his two terms as Chairman of the Group of 77 and in his capacity as representative of the Libyan Jamahiriya his abilities, his vigour, and his determination in representing our causes were not only recognized but also a source of confidence for all of us. Therefore his loss no doubt will be irreplaceable.

We join the Libyan Jamahiriya and the bereaved family in this moment of their grief and sorrow and pray for eternal peace and blessing for the departed soul.


Yuli MINCHEV (Observer for Bulgaria): Last week we learned with deep sorrow of the sudden death of Mr. Bashir El Mabrouk Said, Permanent Representative of the Libyan Arab Jamahiriya and Chairman of the Group of 77.

Allow me in my capacity as Chairman of the East European Group in FAO, and also in my own capacity, to pay tribute and express our sincere condolences to his country and to his family.

We have lost one of our good friends, one of our competent colleagues, who was always ready to give a hand to the community. We know he will stay with us for ever. As Representative of Bulgaria I should like to say that Bashir El Mabrouk Said was taking a very active part in the work of the Joint Committee on Agriculture for the expansion of the cooperation between our countries in that field.

Patrick Mutava NZUE (Kenya): The Ambassador could not make it to this meeting at this stage, but he has requested that I read on his behalf the statement which he has prepared.

"Thank you for according me this opportunity to speak at this very sad moment. The news of the untimely death of His Excellency Ambassador Bashir El Mabrouk Said came as a great shock, not only to me personally but also to the entire African Group in Rome, for which I am the current Chairman. This Group has fond memories of the late Ambassador, who was not only a very resourceful and competent member of our Group, but was committed to the cause of the developing world.

It was out of great respect and admiration we had for the late Ambassador that we observed a minute's silence in his remembrance during the African Group's Meeting on 15th November 1990 here in Rome. The Group further requested that I, as their Chairman, send messages of condolences both to the wife and children of the late Ambassador, and to the Government of the Socialist People's Libyan Arab Jamahiriya-a country El Mabrouk Said served with such dedication, loyalty and distinction until his death.

Ambassador Said was a diplomat of long service and experience. Before taking up his appointment in Rome he had served in various capacities in his Government, including as Deputy Minister of Agriculture. While in Rome, he became Chairman of the Group of 77 developing nations twice. Cruel death has thus deprived us of a civil servant whose stature and leadership are going to be difficult to match.

As Chairman of the Group of 77, he and I have had to work and consult each other on the very difficult problems of the governance of the World Food Programme and its Committee on Food Aid Policies and Programmes which I have the duty and privilege to chair. Just before the Ambassador's shocking death, he had written to urge me to ensure that real progress is made when the CFA convenes at the beginning of December to discuss the problems of the governance and relationships between WFP, IFAD, FAO and the United Nations. The successful fruition of Ambassador Said's efforts will be a lasting memory to him and I hope that this will indeed be the case. His


passing away is already historic. It is the first time ever that the Group of 77 has lost a Chairman whilst in office.

I have, on behalf of the African Group, conveyed our deep and heartfelt condolences to the family and Government of the late Ambassador. We have lost a very dedicated, charming, friendly and valuable Member of our Group. We shall miss him immensely. I hope that his simplicity and earnest approach to his duties will be an inspiration to many of us in our day-today handling of our responsibilities.

May the Almighty God rest his soul in eternal peace."

Amin ABDEL MALEK (Liban) (Langue originale arabe): Monsieur le Président. Le décès de M. Bashir El Mabrouk Said, Président du Groupe des 77 m'a rempli de consternation. Je n'arrivais pas à croire cette nouvelle, et même encore maintenant, je n'arrive pas à croire que la mort puisse abattre un homme aussi plein de vie et de dévouement.

A la fin de la réunion du CPA j'ai eu l'occasion de le voir. Nous représentions notre gouvernement et il était là plein de projets et de plans qu'il aurait souhaité réaliser.

Je ne vais pas dresser votre éloge, mon ami Bashir El Mabrouk, pourquoi? Parce que ce n'est pas nécessaire; où que nous soyons dans ces salles de réunion, votre souvenir restera parmi nous. Vous étiez un homme calme plein de courage et tout dévoué à cette Organisation et à ses pays membres. Cela fait dix ans que nous nous sommes connus, lui représentait la Libye, moi le Liban et pendant 4 ans nous avons tous deux été au Comité du Programme. Nous avons toujours pu collaborer réellement, nous avons pu consacrer nos efforts à la poursuite des objectifs de cette Organisation. C'était un homme courtois, plein de sagesse, toujours prêt à jeter des ponts entre des opinions divergentes, toujours prêt à essayer de résoudre les problèmes qui pouvaient se présenter sur notre route.

Je ne pourrai jamais l'oublier et d'ailleurs je l'ai connu aussi en dehors de l'Organisation; c'était un homme plein de noblesse, un père plein d'affection qui voulait élever ses six enfants le mieux possible en essayant de leur communiquer son amour pour les autres. Je me souviens d'ailleurs de la joie exprimée sur son visage il y a un an lorsqu'il est entré dans la salle de réunions pour me dire: "je viens d'avoir deux fils jumeaux", Ces petits jumeaux et les autres enfants ont perdu ce père si plein de tendresse.

Au nom de mon pays je tiens à exprimer mes condoléances les plus sincères à son pays, à sa famille ainsi qu'à la FAO qui a perdu un représentant tout dévoué aux objectifs de cette Organisation. Mes condoléances aussi au Groupe des 77, qui a perdu son président, nous, nous avons perdu un ami, un collègue, un frère.

Puisse Dieu bénir sa mémoire, l'emmener au paradis et apporter quelque consolation à ses amis.


John McGOWÀN (Canada): I have the honour today to speak on behalf of the North American region. It was with deep sorrow that we learnt of the death this past week of a friend and colleague, Ambassador Bashir El Mabrouk Said of Libya.

Ambassador Said was a highly dedicated and effective participant in the activities of the Rome-based food and agriculture agencies.

We had the privilege of working with him on FAO's Programme Committee and IFAD's Executive Board. We are all aware of his very active role as Coordinator for the Group of 77 and his devoted service to that Group.

Ambassador Said was a distinguished representative of his country to the FAO. He will be sorely missed personally and professionally. We extend our heartfelt sympathy and condolences to the Ambassador's family.

Gonzalo BULA HOYOS (Colombia): Señor Director General, señores representantes del Gobierno de Libia, señores miembros del Consejo y observadores, la Embajadora de Honduras, Presidente del Grupo de América Latina y el Caribe, está ausente. Trataré de pronunciar unas breves palabras que reflejen el sentimiento de todos los latinoamericanos y del Caribe, que hoy sentimos la dolorosa pérdida de un colega, de un amigo, de un hermano.

Bashir El Mabrouk Said cumplió la cita inexorable con el destino. Fue a su pais a dejar allí sus despojos mortales, en su tierra, entre las gentes que le vieron nacer, crecer y prepararse para representar al Gobierno de Libia con inteligencia, competencia, nobleza, lealtad y dinamismo permanentes. El espíritu de Bashir El Mabrouk Said seguirá a nuestro lado. Continuará alentándonos en todas nuestras luchas por las reivindicaciones de los derechos y las aspiraciones del Tercer Mundo.

Los latinoamericanos y del Caribe transmitimos nuestra sincera condolencia al honorable Gobierno de Libia, país fraterno en nuestro Tercer Mundo. Nos acercamos, conmovidos, profundamente adoloridos, a la señora viuda de Bashir El Mabrouk Said y a sus pequeños hijos, haciéndoles llegar nuestro mensaje de esperanza, porque él los seguirá guiando y protegiendo. A nuestros colegas y amigos del Medio Oriente, la triste y plena solidaridad de todos los latinoamericanos, seguros de que, en todas nuestras próximas actividades, el luchador incansable, el batallador de todos los tiempos, el amigo querido, estará a nuestro lado. Bashir El Mabrouk Said responderá siempre "Presente".

Parviz KARBASSI (Iran, Islamic Republic of): I have not prepared any statement on Bashir Said because I cannot yet believe that he is not among us.

His Excellency, the Director-General, the distinguished delegates, Chairmen of the groups and distinguished delegates from different Member Nations have expressed in their statements the feelings of all members of the Group of 77. These are my feelings also.


I knew Bashir more than eight years ago when he came to my country as Deputy Minister of Jamahiriya of Libya. I was the one who was supposed to take him round the country to see agricultural production. He was always interested to see how we could help the poor farmers and the needy people of the world.

When the Group from the Near East asked if they could nominate me as Chairman of the Group of 77 I accepted. I said that I hoped to be able to follow Ambassador Bashir's ideals in helping the poor farmers and needy people of the world.

I hope in this international forum we realise that we are all friends and brothers around the one table. There are no differences between us. We are brothers and we hope this brotherhood will continue strongly.

On behalf of the Group of 77 and the delegation of the Islamic Republic of Iran, I would like to express our deep sorrow and condolences to the Libyan Arab Jamahiriya, to his family, his widow and all of us. I hope God will bless him.

Muztah I. KHLIEF (Libya) (Original language Arabic): We were greatly moved by all your statements here today, eulogizingour late colleague Bashir El Mabrouk Said, the Representative of the Jamahiriya to this Organization. Bashir El Mabrouk Said has left this world. He died working for this Organization, serving the Organization in his country and Region. A few hours before he died he was chairing a meeting on screw-worm. He was in a hurry because he wanted to go back to his job, to get back and attend this Session of the Council with us.

Our brother Bashir was dedicated to this Organization, to his country and to the world. Suffice it to say that at this moment we wish to express to you on behalf of the Jamahiriya and on behalf of his family our deep gratitude for all your very sympathetic expressions of condolence, and for your genuine expressions of gratitude. We wish to reaffirm to you that we shall continue his struggle; we shall continue his support for this Organization. He died a martyr for this Organization, working and undertaking his duty towards it.

To you all, my deepest gratitude and expression of friendship. May the Lord bless you all and may He never inflict upon us again such a loss. We are all God's creation and now we return.

LE PRESIDENT: Que le Tout Puissant accueille notre ami Bashir El Mabrouk Said et que son souvenir reste présent dans nos coeurs.


I. INTRODUCTION-PROCEDURE OF THE SESSION
I. INTRODUCTION-QUESTIONS DE PROCEDURE
I. INTRODUCCION-CUESTIONES DE PROCEDIMIENTO

Monsieur le Directeur général, honorables Délégués, Mesdames, Messieurs, j'ai tout d'abord le plaisir de vous souhaiter la bienvenue en déclarant ouverte la quatre-vingt-dix-huitième session du Conseil de la FAO. Je voudrais, en mon nom personnel et en votre nom à tous, souhaiter la bienvenue et une bienvenue toute particulière à son Excellence Mohsen Dalloul, Ministre de l'agriculture du Liban, et à son Excellence Thoahlane, Ministre de la Santé du Lesotho.

Je voudrais également souhaiter la bienvenue aux Vice-Ministres qui participeront aux travaux de notre Conseil, Vice-Ministres de la République populaire de Chine, de la Tchécoslovaquie, de l'Ethiopie, de la République islamique d'Iran et de la République de Corée.

1. Adoption of the Agenda and Timetable
1. Adoption de l'ordre du jour et du calendrier
1. Aprobación del programa y el calendario

Nous allons, si vous le voulez, passer à l'adoption de l'ordre du jour qui figure dans le document CL 98/1. Et je voudrais à cet égard attirer l'attention du Conseil que dans la perspective d'une meilleure organisation de nos travaux et de nos débats, le point 22 a été subdivisé en deux sous-points.

Pour ce qui est du point 25, toute autre question, deux sous-points ont été ajoutés. Cela est indiqué dans le document CL 98/INF/1, Calendrier provisoire.

En ce qui concerne le point 22, Rapport des 54ème et 55ème sessions du Comité des questions constitutionnelles et juridiques, nous aurons tout d'abord le point 22.1, Rapport du Président du Comité, notre collègue son Excellence Monsieur Poulides et le point 22, Formule d'accession à la qualité de membre de la FAO envisagée pour des organisations d'intégration économique régionale.

En ce qui concerne le point 25, nous aurons tout d'abord le point 25.1, Modifications du statut de certains Etats Membres et le point 25.2, Nomination de représentants de la Conférence de la FAO auprès du Comité de la caisse des pensions du personnel.

S'il n'y a pas d'observations ni de commentaires, l'ordre du jour avec les sous-points que je viens de mentionner sera adopté. Mais je crois que le Royaume-Uni désire prendre la parole.

R.G. PETTITT (United Kingdom): It is good to look forward to any session under your Chairmanship, Sir, even on so sad an occasion as this with the loss of our well-loved and respected colleague.


The important point is on the Agenda. My delegation requests that Item 12, Implementation of the Review of Certain Aspects of FAO Goals and Operations, should be for discussion as well as for information. In our view, Document CL 98/17 covers a number of points we consider too important to pass over without the opportunity for Member States to comment, particularly as it is our first chance for discussion of the issue since the Review Resolution of Conference last November. We have already written to the Secretariat about these goals and Rule XXV.

LE PRESIDENT: Je vous remercie. Nous répondrons globalement aux différentes interventions.

Gonzalo BULA HOYOS (Colombia): Señor Presidente, los representantes de Colombia presentamos nuestro respeto y muy cordial bienvenida a los señores Ministros del Líbano y Lesotho y a los señores Vicepresidentes de algunos países que usted citó, todo lo cual complace al Gobierno de Colombia, porque confirma el interés creciente de nuestros Estados en las actividades de esta Organización.

Sobre las modificaciones que usted propuso, señor Presidente, al calendario oficial, no tenemos ninguna objeción; seguramente las conoceremos en un documento revisado, o de todas maneras estamos seguros, porque conocemos la eficiencia de la Secretaría, en el orden del día para cada una de nuestras sesiones. Habíamos pedido la palabra para hacer la propuesta sobre la cual se nos ha anticipado el distinguido colega del Reino Unido. Los representantes de Colombia pensamos que el tema 12, "Aplicación del examen de algunos aspectos de los objetivos y operaciones de la FAO", que figura para información, debe ser para debate. Opinamos que el Director General ha hecho un esfuerzo loable al anticipar este primer informe y ha preparado el documento CL 98/17, que es casi un miniprograma de labores, en el cual se explica detalladamente lo que la FAO viene haciendo en la aplicación del resultado del examen que se llevó a cabo sobre algunos objetivos y prioridades de la FAO.

Apoyamos la propuesta del Reino Unido, porque pensamos que un debate sobre este tema podría producir orientaciones, directrices y recomendaciones que estimularán aún más al Director General en la eficaz implementación de los resultados de ese examen.

Duane ACKER (United States of America): It is a pleasure to participate on this occasion in these proceedings-my first. We support the comments made by the delegate of the United Kingdom regarding Item 12, Implementation of the Review of Certain Aspects of FAO Goals and Operations. We also think this item should be for information and discussion. My delegation also requests clarification as to when the Joint Programme and Finance Committee Report of September will be discussed.


Antti NIKKOLA (Finland): On behalf of the Nordic countries I would like to support the proposal made by the United Kingdom delegation concerning Item 12.

LE PRESIDENT: Pour la bonne organisation de nos travaux, je me permettrai quand même d'insister: quand une demande a été introduite, d'éviter de répéter la même demande. On peut s'associer à cette demande. Nous avons entendu le Royaume-Uni, la Colombie, les Etats-Unis d'Amérique, la Finlande. Maintenant, il nous reste la République islamique d'Iran et le Japon. Mais je crois qu'il est inutile d'intervenir pour demander ce que le Représentant du Royaume-Uni a bien voulu demander. Nous allons lui répondre immédiatement. Parce qu'en réalité, il n'y a aucun problème, et que sa demande pourra être accueillie très favorablement.

Alors, pour éviter de perdre beaucoup de temps, je vous demanderais d'être très bref.

Takayoshi ISHIDERA (Japan): We would like also to support the United Kingdom proposal.

LE PRESIDENT: En ce qui concerne la demande introduite par le Représentant du Royaume-Uni, je crois qu'il n'y a réellement aucun problème. Le Directeur général n'avait aucune obligation de fournir à ce stade des informations précises sur l'application de la Résolution 10/89. Le secrétariat nous a fourni un excellent document qui fait le point de la situation et qui va permettre non seulement une prise de connaissance pour information, mais bien sûr une discussion de ce point. Il est hors de question d'étouffer le débat. Une large discussion pourra se nouer à propos de l'application de la Résolution 10/89. Mais je tiens à faire remarquer, pour le bon ordre des débats, qu'il est indispensable de s'en tenir à une application de la Résolution telle qu'elle a été adoptée par la Conférence. Le Conseil ne peut évidemment pas déroger ni de près ni de loin dans ses recommandations à une résolution qui a été prise par l'organisme plénier souverain, en l'occurrence la Conférence. Et c'est dans le cadre de la Résolution 10/89 que le point en question, Nº 12, pourra être non seulement soumis aux différentes délégations pour information, mais également soumis pour discussion.

Je crois que nous ne devons pas ouvrir plus amplement le débat en ce qui concerne ce point. Tous ceux qui voudront participer à la discussion du point 12 auront l'occasion de le faire dans les meilleures conditions.

LE DIRECTEUR GENERAL: Merci. Suite à la demande faite par le Représentant du Royaume-Uni, j'aimerais apporter une simple précision: pour les documents qui vous sont soumis, l'indication "pour information", ou "pour discussion" est une suggestion de notre part. Mais bien sûr vous êtes souverains, et vous pouvez donc, sur un document marqué par nous "information", discuter ou prendre des décisions.


Donc, tous les documents qui sont ici pour information. Vous pouvez en discuter, en décider, cela va sans dire. Légalement, vous pouvez toujours le faire.

En ce qui concerne la remarque du Représentant des Etats-Unis, nous allons justement discuter le rapport de la session conjointe du Comité.

LE PRESIDENT: Ce point est inscrit à l'ordre du jour. Il n'y a donc en réalité aucun problème et nous aurons l'occasion de discuter de l'application de la Résolution 10/89.

Donc l'ordre du jour est adopté par le Conseil. Je vous remercie de cette adoption.

Nous passons maintenant à l'adoption du calendrier qui figure dans le document CL 98/INF/1. Je voudrais attirer l'attention du Conseil sur le sous-point 13.4: Election de cinq membres du Comité des politiques et programmes d'aide alimentaire du Programme alimentaire mondial. Cette élection est prévue pour l'après-midi de lundi prochain, c'est-à-dire le lundi 26 novembre. Je voudrais rappeler que la date limite pour présenter les candidatures au Secrétaire général du Conseil-les formulaires pour ces candidatures sont fournis en Annexe du document CL 98/11-a été fixée au vendredi 23 novembre, à midi. Les candidatures qui seront présentées après ne seront pas prises en considération. Cela nous permettra de connaître les candidatures le vendredi soir.

En ce qui concerne l'horaire des séances du Conseil, y a-t-il des objections à ce qu'elles se tiennent chaque jour de manière très ponctuelle, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30? Je ne vois aucune objection; il en sera ainsi. Je me permets d'insister pour que cet horaire soit respecté car cela permettra d'utiliser rationnellement et sans aucun gaspillage les services qui sont mis à notre disposition. Je vous remercie à l'avance de votre coopération dans ce domaine.

S'il n'y a pas d'objection, je propose au Conseil d'adopter le calendrier tel qu'il figure dans le document CL 98/INF/1.

It was so decided
Il en est ainsi decide
Asi se acuerda

2. Election of Three Vice-Chairmen, and Designation of the Chairman and Members of the Drafting Committee
2. Election de trois Vice-Présidents et nomination du Président et des membres du Comité de rédaction
2. Elección de tres Vicepresidentes, ν nombramiento del Presidente ν de los miembros del Comité de Redacción


LE PRESIDENT: Nous prenons maintenant le point 2 de l'ordre du jour, qui prévoit l'élection de trois Vice-Présidents et la nomination du Président et des membres du Comité de rédaction. Nous avons entendu l'intervention du Représentant de la République islamique d'Iran. Je souhaiterais que la composition du Comité de rédaction soit fixée dans de très brefs délais, si possible cet après-midi ou au plus tard demain, avant midi, de façon que le Comité de rédaction puisse se réunir et que nous puissions tous ensemble élire son Président afin qu'il soit en mesure de commencer le plus rapidement possible ses travaux. J'insiste donc pour que les différents groupes se réunissent afin de désigner leurs représentants au Comité de rédaction. Des premières propositions devraient nous être soumises dans l'après-midi ou, au plus tard, demain avant la fin de la session du matin.

Nous allons commencer par l'élection des Vice-Présidents. En ce qui concerne le premier Vice-Président, je vais donner la parole au Représentant des Pays-Bas.

F.C. PRILLEVITZ (Netherlands): This is an important item because our meetings will last for two weeks and it is therefore necessary to have three Vice-Chairmen. I would like to propose as the First Vice-Chairman, Mr. Jalal Rasoolof of the Islamic Republic of Iran. Mr. Rasoolof has already been a Deputy Minister of Agriculture of Crop Production, Forestry and Pasture for a very long time. He has been a Deputy Minister for ten years. At the moment he is the Deputy Minister for Plan and Budget of the Ministry of Agriculture. He is a very capable man, and I therefore make that proposal.

TAE SOO KIM (Korea, Republic of): On behalf of my delegation, I would like to second the nomination for the First Vice-Chairman proposed by the Dutch delegation. I am sure that the nominee, His Excellency Jalal Rasoolof, Deputy Minister for Plan and Budget of the Ministry of Agriculture of the Islamic Republic of Iran, will show excellent leadership which will lead to fruitful results at this important meeting.

LE PRESIDENT: Je déclare M. Rasoolof, Ministre adjoint au Plan et Budget de la République islamique d'Iran, Vice-Président.

Applause
Applaudissements
Aplausos

Parviz KARBASSI (Iran, Islamic Republic of): I would like to nominate Mr. Tadeusz Strojwas, the Deputy Permanent Representative of Poland. Mr. Tadeusz Strojwas has had a long professional career linked to the activities of his country, Poland, and the United Nations. In 1973 he


started working in the UNDP office in Aden, then the capital of Southern Yemen, and later in 1974 he was assigned to establish the beginning of UNDP activities in Mongolia. Since his return to the Polish Ministry of Foreign Affairs in 1976, Mr. Strojwas has contributed through his day-to-day activities to cooperation between Poland and UNDP, FAO, ILO, WHO, ECOSOC and other organizations. From 1979 onwards he has attended as a member or as Head of the numerous Polish delegations to the sessions of the United Nations Commission on Human Rights and to the Conference on Disarmament. As from August 1988, Mr. Strojwas continued to work at the Polish Embassy in Rome as a Deputy Permanent Representative of Poland to the FAO.

Arpad SZABO (Czechoslovakia): On behalf of the Czechoslovakian delegation, I have the honour to inform the distinguished delegates that Czechoslovakia recommends and promotes the candidature of Mr. Tadeusz Strojwas from Poland for the post of one of the three Vice-Chairmen of the Ninety-eighth Council Session.

LE PRESIDENT: Je déclare élu au poste de deuxième Vice-Président M. Strojwas, Représentant de la Pologne, que nous connaissons bien, et je vous propose de l'applaudir.

Applause
Applaudissements
Aplausos

Nous passons maintenant à l'élection du troisième Vice-Président. Je donne immédiatement la parole au Représentant de la République du Liban.

Mohsen DALLOUL (Liban) (Langue originale arabe): Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de présenter la candidature du Représentant de la République arabe d'Egypte, M. Yousef Hamdi, au poste de troisième Vice-Président. Il est connu de nous tous pour ses hautes qualités.

Winston RUDDER (Trinidad and Tobago): I beg to second the nomination of the representative of Egypt, Mr. Yousef Hamdi, for the Third Vice-Chairman.

LE PRESIDENT: Je vous remercie et je déclare M. Yousef Hamdi, que nous connaissons bien, élu au poste de troisième Vice-Président. Je vous propose également de l'applaudir très chaleureusement.


Applause
Applaudissements
Aplausos

De la sorte, nous avons presque terminé, à l'exception de la composition du Comité de rédaction, l'examen de ce point de l'ordre du jour.

V. CONSTITUTIONAL AND LEGAL MATTERS
V. QUESTIONS CONSTITUTIONNELLES ET JURIDIQUES
V. ASUNTOS CONSTITUCIONALES Y JURIDICOS

23. Other Constitutional and Legal Matters, including:
23. Autres questions constitutionnelles et juridiques, notamment:
23. Otros asuntos constitucionales ν juridicos. en particular:

23.1 Invitations to Non-Member Nations to attend FAO Sessions
23.1 Invitations à participer à des réunions de la FAO adressées à des Etats non members
23.1 Invitaciones a Estados no miembros para que asistan a reuniones de la FAO

LE PRESIDENT: Ce point de l'ordre du jour est inscrit à l'ordre du jour de notre séance de ce matin car il comprend, d'une part, une demande adressée au Directeur général, en date du 11 septembre 1990, par l'Union des Républiques socialistes soviétiques, en vue d'assister à la présente session du Conseil en qualité d'observateur et, d'autre part, les informations fournies par le Secrétariat relatives aux invitations déjà adressées à des Etats non membres en vue de participer aux réunions de la FAO. Le document CL 98/INF/8 donne tous les détails à ce sujet. Un seul membre du Conseil demande la parole: il s'agit du Représentant de la Colombie.

Gonzalo BULA HOYOS (Colombia): Los Representantes de Colombia estamos de acuerdo con la invitación que ha hecho el Director Generally que aparece en el párrafo 3 del documento CL 98/INF/8. Proponemos que en nuestro informe el Consejo registre complacido la presencia como observador del distinguido Representante de la Unión de Repúblicas Socialistas Soviéticas y que exprese la esperanza de que pronto ese importante pais entre a ser miembro de la FAO.

LE PRESIDENT: Nous souhaitons tous très vivement que ce grand pays, l'Union des Républiques socialistes soviétiques, puisse se joindre à nous dans un délai très rapproché. Le Conseil dans son ensemble approuve la participation de l'URSS que nous accueillons maintenant en tant qu'observateur à cette quatre-vingt-dix-huitième session du Conseil, en


émettant le voeu que du statut d'observateur ce pays puisse passer au statut de membre à part entière de la FAO.

I. INTRODUCTION-PROCEDURE OF THE SESSION
I. INTRODUCTION-QUESTIONS DE PROCEDURE
I. INTRODUCCION-CUESTIONES DE PROCEDIMIENTO

3. Statement by the Director-General
3. Déclaration du Directeur general
3. Declaración del Director General

LE DIRECTEUR GENERAL: Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les délégués et observateurs, Mesdames, Messieurs:

Que d'événements depuis la dernière session du Conseil, il n'y a même pas un an! D'abord, à l'Est, ce grand craquement, cet effondrement des murs, cet essor des aspirations à la liberté et au bien-être; la fin-définitive, il faut l'espérer-de la guerre froide; la réunification de la grande nation allemande. Certes, tous ces bouleversements n'ont pas été sans provoquer de lourdes inquiétudes, notamment sur le plan économique; le passif à résorber est énorme; en Europe même, on voit reparaître cà et là le spectre de la disette, et il faut reparler d'aide alimentaire d'urgence dans une des régions les plus industrialisées du monde. Mais ce sont là des scories, un peu de boue qu'entraîne dans sa course un immense torrent d'espoir: espoir de paix, espoir d'une nouvelle coopération Est-Ouest, espoir de progrès dans la liberté.

Hélas! A peine commençait-on à respirer, à dresser des plans, à supputer les ressources que la fin de la course aux armements allait permettre de dégager pour le développement, et voici que dans d'autres régions du monde s'allument de nouveaux et redoutables incendies. L'angoisse de la guerre étreint à nouveau tous les coeurs; allons-nous voir resurgir cet épouvantable fléau, avec son hideux cortège de mort, de destruction, de souffrances indicibles?

Que va-t-il advenir de toute l'action de solidarité que nous menons afin que chaque être humain puisse accéder au minimum de bien-être et de sécurité sans lequel il n'est point de dignité ni d'épanouissement? Cette action si difficile et parfois si pénible, mais poursuivie avec l'acharnement de l'espérance, va-t-elle être ralentie?

Telle est la question que l'on peut légitimement se poser au moment où notre Organisation célèbre son 45ème anniversaire. Sa propre situation reflète celle du monde: jamais il n'y a eu tant à faire, jamais les perspectives d'action n'ont été plus vastes et plus exaltantes; en même temps, jamais nous n'avons connu de difficultés aussi graves, jamais de telles menaces n'ont pesé sur les possibilités d'action de la FAO.

C'est pourquoi la présente session du Conseil revêt une importance considérable; c'est pourquoi votre ordre du jour est très chargé. A un moment où l'on serait tenté de se laisser aller à des réactions


émotionnelles et de céder soit à l'inquiétude, soit à l'illusion optimiste, l'Organisation a besoin de toute la sagesse de son Conseil pour procéder dans le calme à un examen lucide et rechercher des solutions réalistes.

Je ne veux pas évoquer ici toutes les questions dont vous êtes saisis; je me contenterai de formuler un certain nombre de constatations et de partager avec vous les réflexions qu'elles m'inspirent.

Comment ne pas parler tout d'abord de ce qui constitue le plus grave de nos problèmes et la plus aiguë de nos préoccupations, à savoir la situation financière de l'Organisation?

A cause des retards accumulés dans le règlement des contributions, notre trésorerie était à sec. Pour la première fois, faisant usage de l'autorité que la Conférence m'avait déléguée, j'ai dû recourir à l'emprunt. Les perspectives apparaissaient de plus en plus sombres. Fort heureusement, nous avons reçu des nouvelles qui viennent les éclairer d'une lumière un peu plus optimiste. En premier lieu, un de nos plus grands contributeurs nous a versé, bien que tardivement, sa quote-part; ce versement nous a permis de nous libérer de la dette externe qu'il avait fallu contracter, mais évidemment il ne nous a pas évité de payer des intérêts.

En second lieu, comme vous le savez, nos difficultés tiennent pour une large part à de gros retards dans le règlement des contributions de l'Etat Membre dont la quote-part est la plus élevée. Or, tout semble indiquer que le gouvernement de ce pays va être autorisé à effectuer un versement important pour s'acquitter au moins en partie de ses obligations relatives à l'année 1990 et peut-être des arriérés se rapportant aux années précédentes.

Enfin, d'autres Etats Membres, notamment parmi les pays à économie moyenne, connaissent des difficultés qui les ont empêchés de régler leur quote-part pour 1990 ainsi que certains arriérés dont le montant cumulatif atteint un chiffre élevé. Là encore, les dernières nouvelles autorisent quelque optimisme: j'ai des raisons de croire que les efforts nécessaires pour résorber progressivement ces arriérés vont être faits.

Reste que la crise de liquidités n'est pas terminée, loin de là; je n'ai pas besoin de dire qu'elle continue d'affecter la mise en oeuvre de nos programmes. Volontairement, dans le souci de réserver nos ressources pour les tâches essentielles, nous avions déjà soumis la FAO à une sévère cure d'amaigrissement; nous avions rogné sur les activités faiblement prioritaires. D'exercice en exercice, nous avons proposé des programmes où le muscle l'emportait de plus en plus sur le tissu adipeux; je peux dire en conscience que le Programme de travail approuvé par la Conférence en 1989 ne comportait plus la moindre trace de graisse. Le non-versement des contributions, le fait que nous ne disposons pas de la totalité des ressources votées par la Conférence pour l'exécution du programme approuvé nous empêchent de faire tout ce que la communauté des Etats Membres attend de nous.

Vous n'aurez aucune difficulté à imaginer l'extrême complexité de la tâche d'un capitaine de navire qui a pour mission de naviguer au long cours sans jamais pouvoir remplir les soutes de combustible, sans jamais disposer de


tous les instruments de bord, sans jamais pouvoir compter sur un équipage au complet-un capitaine qui doit se ravitailler au compte-gouttes et crier "avant lente" plutôt que "en avant toute". C'est pourtant la situation à laquelle l'Organisation et moi-même sommes réduits.

Cette année, la route que m'avait tracée la Conférence nécessitait un apport de quelque 279 millions de dollars. Au troisième quart du voyage, c'est-à-dire au début d'octobre, moins de la moitié de cet apport promis et dû nous était parvenu malgré des rappels répétés adressés aux pays membres. Le total des sommes impayées au titre de l'exercice en cours et des exercices précédents atteignait 272 millions de dollars, l'équivalent d'une année budgétaire complète.

Pour comble, ces rappels constants ajoutés à la nécessité de faire à tout moment le point dans la fumée d'engagements non tenus, l'obligation de procéder à des arbitrages permanents pour savoir quelle activité serait ralentie et quelle autre remise à plus tard, ont absorbé une partie supplémentaire de notre énergie.

De plus, nous subissons très fortement les conséquences de la chute du dollar, qui représente pour nous une perte de plusieurs millions de dollars. Dire qu'elle fait baisser notre pouvoir d'achat serait une banalité; ce qui me préoccupe davantage, c'est qu'elle réduit notre pouvoir d'action. A chaque dollar affecté à des activités du Siège ou à des projets de terrain correspond une capacité d'action diminuée. Au sein du Secrétariat, nous constatons chaque jour les répercussions de l'érosion que subit notre monnaie de compte: traitements et retraites perdent leur valeur à un rythme qui provoque une véritable fuite des cerveaux. Les fonctionnaires quittent prématurément le service alors qu'ils sont au sommet de leur compétence et de leur expérience et auraient encore beaucoup à donner.

A cela il faut ajouter le fait que certains organismes, financés par des pays membres de l'Organisation, mais qui ne souffrent pas des mêmes contraintes que la FAO, font des offres alléchantes à des fonctionnaires qui exercent de hautes responsabilités chez nous; certains de nos meilleurs agents sont ainsi perdus.

Dans ces conditions, que l'Organisation ait néanmoins pu prendre le large et n'ait pas été contrainte à un cabotage frileux relève de l'exploit, exploit que nous devons aux prouesses quotidiennes et au dévouement de mes collègues.

Mais, bien sûr, cela n'est pas allé sans dommage: intérêts perdus sur nos revenus divers, retards dans la distribution de certains documents, et je m'en excuse, lente démoralisation d'un personnel que la situation financière tendue ne permet pas d'épauler ou de récompenser. Je ne cesserai donc de le répéter: la FAO ne peut accomplir sa mission que si les membres qui la composent s'acquittent de leur obligation première: le paiement de leur contribution bien sûr, mais à condition également qu'il s'agisse d'un paiement effectué à la date où il est dû.


Des incertitudes très préoccupantes pèsent sur nos programmes de terrain dont le financement dépend pour une large part du PNUD. Elles appellent quelques questions fondamentales pour l'Organisation.

Comment la FAO aurait-elle constitué et mis à l'épreuve son énorme capital de connaissances, de technologies et d'expérience du développement, sans une confrontation permanente avec la réalité et la pratique de l'action sur le terrain?

Comment aurait-elle constitué son réseau d'accès à la meilleure expertise internationale dans tous ses domaines de compétence, sans avoir en particulier pour mission de le mettre au service du développement de plus de 130 pays?

Doit-elle vivre à l'écart du réel, sans l'influx vital des activités opérationnelles, et n'être plus qu'une simple institution académique qui renforce et développe sa compétence sans prise sur les problèmes quotidiens concrets du développement économique et social auxquels le monde est confronté?

J'ai de sérieuses préoccupations à ce sujet. En effet, comme vous le savez, le PNUD réexamine actuellement les modalités du remboursement des dépenses de soutien. L'objectif déclaré est de favoriser l'exécution des projets par les gouvernements eux-mêmes. La FAO adhère sans réserve à l'objectif que les gouvernements eux-mêmes soient responsables de leurs projets. C'est d'ailleurs le but même de la coopération technique internationale. Mais on peut craindre qu'une exécution directe par le PNUD vienne se substituer au travail opérationnel des institutions spécialisées. Des exemples le montrent dès maintenant. Ainsi en est-il du choix de la modalité d'exécution nationale, alors que dans certains cas le gouvernement lui-même aurait donné la préférence à l'exécution par les institutions-ce commentaire, M. le Président, est partagé par plusieurs chefs d'organismes des Nations Unies, qui l'ont répété derrière moi à New-York, au cours de la réunion du Comité administratif de coordination. Je le fais au nom de la FAO mais il est partagé par l'ONUDI, par les Nations Unies et même par le BIT ainsi que par l'Unesco. Ainsi en est-il également des appels d'offres mettant les institutions en concurrence directe avec les organismes et des entreprises extérieurs au système, contrairement aux pratiques prévalant dans le système des Nations Unies. Il y a des appels d'offres et nous avons été invités à participer à l'un d'entre eux. Pour ceux qui sont intéressés par le sujet nous pouvons cet après-midi donner une copie de cet appel d'offre qui a été fait pour un projet dans un pays que je ne citerai pas ici. Je me ferai donc un plaisir de faire circuler parmi ceux qui le souhaitent cet appel d'offre qui vient d'être proposé à travers le PNUD.

Le Conseil d'administration du PNUD doit se prononcer définitivement sur les nouveaux arrangements en juin 1991. On est en droit de penser qu'il en résultera, notamment pour la FAO, une forte diminution des sommes perçues au titre des dépenses d'appui. On peut s'attendre ainsi, pendant la période 1992-1996, à une réduction de l'ordre de la moitié du volume des activités financées aujourd'hui par le PNUD, accompagnée d'une réduction parallèle des dépenses d'appui remboursées à la FAO (23 millions de dollars pour l'année 1990).


Or, ne l'oublions pas, ces remboursements nous permettent actuellement de financer les postes de quelque 430 agents qui desservent les projets financés par le PNUD. En cas de diminution, que vont devenir ces agents? Ou bien nous les maintenons en activité, auquel cas il faudra inclure le coût de leur traitement dans le budget ordinaire; ou bien nous nous séparons d'eux, et alors il faudra prévoir le montant nécessaire pour couvrir les indemnités de licenciement. Comme nous ignorons dans quelle mesure exacte les ressources fournies par le PNUD vont diminuer, comment allons-nous calculer les sommes à inscrire au budget ordinaire pour faire face à la situation? C'est un des problèmes qui me préoccupent au moment du travail de préparation du budget 1992-93.

Je suis sûr que les gouvernements qui siègent au Conseil d'administration garderont à l'esprit les répercussions budgétaires de leurs décisions sur les programmes des institutions coopérant avec le PNUD, et notamment sur ceux de la FAO, puisque c'est elle qui assure, parmi les agences du système des Nations Unies, l'exécution du plus grand nombre de projets PNUD. Les représentants de ces mêmes gouvernements seront appelés à compenser le budget de notre Organisation pour tout déficit de remboursement du PNUD.

La Conférence a pris des décisions importantes dans le sillage de l'Examen de certains aspects des buts et opérations de la FAO. Nous devons, par l'intermédiaire du Conseil, lui rendre compte l'année prochaine de ce que nous aurons fait pour mettre en oeuvre ces décisions. Mais, étant donné la priorité que j'attache à cette question et dans le souci de tenir les Etats Membres au courant, j'ai anticipé sur ce qui m'était demandé, et je vous présente dès maintenant un rapport intérimaire sur ce que nous avons fait. Le rapport destiné à la Conférence sera soumis en temps voulu à l'examen du Conseil, en juin prochain.

Il faut, à cet égard, apporter une précision: nous avions clairement dit que cette mise en oeuvre entraînerait des coûts supplémentaires, non inscrits au budget approuvé par la Conférence, et que nous avions prudemment estimés à quelque 27 millions de dollars. Malgré cela, nous avons essayé de donner satisfaction à la Conférence, qui demandait la mise en oeuvre "graduelle" de ses conclusions, sans pour autant compromettre l'exécution de nos activités prioritaires.

Dans les limites des moyens disponibles et en procédant par phases, j'ai mis en route une action sur les points prioritaires; les progrès ne peuvent être que graduels, mais nous avons, je crois, commencé par l'essentiel; je suis, comme du reste le Comité du programme, assez satisfait de ce que nous avons pu réaliser. Ce qui compte maintenant, c'est que nous ayons la possibilité de poursuivre ce travail avec calme et sérieux, dans la ligne que la Conférence nous a tracée. La mise en application de toutes les recommandations de la Conférence dépendra de la situation financière de l'Organisation, et en particulier du rythme de paiement des arriérés de contributions.

Nos difficultés internes ne doivent pas nous détourner de nos tâches essentielles, au premier rang desquelles figure l'examen de la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture. Dans l'ensemble, elle s'est quelque peu améliorée, encore que de sérieux problèmes subsistent ou même se soient aggravés dans certaines régions. Le temps s'est montré favorable


en Amérique du Nord et en URSS, et en Asie la mousson a été bonne, si bien que la production mondiale d'aliments de base a nettement progressé en 1990. Pour la première fois depuis quatre ans, la production céréalière permettra de couvrir les besoins et même de regarnir quelque peu les stocks qui sont plutôt les surplus non vendus. La disponibilité accrue de ces denrées n'a pas manqué d'entrainer une baisse notable de leur prix. Les pays en développement qui connaissent de graves problèmes de balance des paiements vont donc pouvoir débourser un peu moins pour leurs importations de céréales.

L'augmentation des disponibilités alimentaires globales masque toutefois de sérieux problèmes à l'échelle régionale. En Amérique latine, voilà trois années de suite que la production de céréales diminue; en important davantage et en puisant dans les stocks, on a pu jusqu'ici maintenir la consommation, mais les réserves sont tombées à des niveaux dangereusement bas; comme, pour la plupart des pays de la région, les perspectives économiques ne cessent de s'assombrir, la situation de l'offre ne laisse pas d'inquiéter. En Afrique, la situation alimentaire demeure préoccupante dans nombre de pays, notamment le Soudan, l'Ethiopie, l'Angola, le Mozambique et le Libéria. Les perspectives de récolte sont médiocres dans plusieurs pays du Sahel; au Soudan et dans certaines régions d'Ethiopie, on prévoit de mauvaises récoltes pour la deuxième année de suite; les stocks étant presque épuisés, on pense que les difficultés de ravitaillement vont persister en 1991.

Au niveau mondial, l'amélioration actuelle ne doit pas faire illusion: les stocks de réserve sont très bas, et la sécurité alimentaire risque de se trouver rapidement menacée si des réductions de superficies coïncident avec des conditions météorologiques défavorables. Il va donc falloir suivre de très près l'évolution de la situation pendant la prochaine campagne. De plus, étant donné la situation économique de nombreux pays en développement, le problème de l'accès aux disponibilités alimentaires devient de plus en plus préoccupant, tant au niveau national qu'à l'intérieur des pays en cause.

Le malaise actuel de l'agriculture au niveau international montre de manière saisissante quelles pourraient bien être les conséquences si les Négociations d'Uruguay n'aboutissaient pas en décembre à un ensemble de mesures cohérentes et ambitieuses. Les cours mondiaux de nombreux produits agricoles sont restés déprimés ou ont carrément chuté au cours de l'année passée. Le niveau d'appui et de protection fourni par les pays industrialisés à l'agriculture, estimé à quelque 250 milliards de dollars par an, est étonnamment élevé. L'accès au marché est pavé de restrictions, et les marchés d'exportation font l'objet d'une concurrence acharnée. Si, par malheur, les Négociations d'Uruguay échouaient, la situation empirerait davantage.

A quelques semaines de la fin des Négociations, on ne s'est toujours pas mis d'accord sur certains des éléments nécessaires à l'adoption d'un bon ensemble de mesures, notamment pour l'agriculture. Même en tenant compte de la complexité des questions à régler, on ne peut que le regretter. C'est dans les jours qui viennent qu'un appui concret et vigoureux doit se manifester en faveur des grands objectifs de ces négociations-à savoir une réduction progressive mais substantielle du soutien et de la protection dont bénéficie l'agriculture des pays avancés.


J'espère qu'au plus haut niveau une volonté politique résolue interviendra dans ce sens.

A ce propos, si je n'ai pas besoin de rappeler l'appui porté à ce jour par la FAO aux Négociations d'Uruguay, je souhaite néanmoins vous faire part de quelques réflexions sur la façon dont la riche expérience de la FAO pourrait contribuer à une remise en ordre du commerce mondial de produits agricoles. D'abord, la FAO peut jouer un rôle considérable dans la mise en oeuvre de l'accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires que devraient comporter les conclusions des Négociations d'Uruguay. Les travaux techniques entrepris par la FAO en vertu de la Convention internationale pour la protection des végétaux, et dans le cadre de la Commission du Codex Alimentarius, constituent une base de départ irremplaçable à cet égard.

Ainsi, il faudra tirer parti de la longue expérience de la FAO en matière de produits et de commerce agricoles, par exemple pour faciliter la compréhension des grandes options politiques et des problèmes techniques que vont connaître les marchés internationaux.

Enfin, si l'ensemble de mesures finalement adopté prévoit l'examen de l'utilisation de l'aide alimentaire et des disciplines qu'elle met en jeu, j'estime qu'un rôle essentiel doit revenir à notre experience confirmée et aux mécanismes dont nous disposons-par exemple, le Sous-Comité consultatif de l'écoulement des excédents.

Pour ce qui concerne les forêts, c'est en ce moment le Plan d'action forestier tropical qui retient plus particulièrement l'attention et l'intérêt des Etats Membres ainsi que des organisations gouvernementales et non gouvernementales. Le Comité des forêts vient de lui consacrer un ample débat où les points de vue les plus divers ont pu s'exprimer. Nombre de propositions ont été émises touchant l'amélioration et le renforcement des activités ainsi que la coopération et la coordination avec les autres organismes intéressés et avec les Etats Membres. En raison de l'importance que j'attache à cette question, j'ai moi-même pris certaines décisions depuis la session du Comité. Comme je ne veux pas anticiper sur vos délibérations, j'ai demandé à mon collègue M. Murray, Sous-Directeur général chargé du Département des forêts, de vous exposer ces initiatives plus en détail lorsque vous aborderez ce sujet. Je me contenterai de dire que, sur ce point comme sur tant d'autres, nous aurons besoin des directives du Conseil. La même remarque s'applique à l'idée d'une convention internationale sur la conservation et la mise en valeur des forêts.

Au sujet de l'Engagement international sur les ressources phytogénétiques, je n'ai qu'un point à signaler: il est particulièrement intéressant de noter que les Etats-Unis ont décidé de devenir membre de la Commission internationale, ce qui aura sûrement pour effet de renforcer et d'enrichir les activités dans ce domaine.

La nécessité de préserver les ressources phytogénétiques n'est qu'un aspect du problème plus général de la conservation de la planète Terre. La Conférence a donné une priorité élevée à nos travaux en matière d'environnement et de développement durable. Coordonner cette action entre les différents services de l'Organisation et les autres organismes


intéressés représente une tâche aussi complexe que nécessaire. C'est pourquoi j'ai décidé de confier cette mission à M. Mahler, qui est l'un des fonctionnaires les plus compétents de la FAO dans ce domaine, et que j'ai nommé Conseiller spécial/Sous-Directeur général pour l'environnement et le développement durable. Le Conseil aura l'occasion de l'entendre lors du débat sur le point 10 de l'ordre du jour.

Pour la première fois, le grave problème de la nutrition va faire l'objet d'une grande conférence internationale, organisée conjointement par la FAO et l'OMS, et qui se tiendra à Rome en décembre 1992. Les préparatifs de cette conférence se poursuivent activement: j'ai rencontré à plusieurs reprises mon collègue le Directeur général de l'OMS, et nous mettons en place les structures nécessaires pour coordonner notre action et assurer la coopération la plus grande avec les autres organismes intéressés. Lorsque le Conseil examinera le point pertinent de son ordre du jour, il entendra mon collègue M. Dutia, Sous-Directeur général chargé du Département des politiques économiques et sociales, qui lui fournira de plus amples précisions.

J'ai essayé de brosser pour vous un tableau de la situation telle qu'elle est, avec ses ombres et ses lumières. Ce tableau ne serait pas complet, ni même exact, si je ne faisais pas état de divers signes de reprise, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Organisation. Ainsi, en réponse à de nombreuses demandes, nous avons pu combler certains des vides qui s'étaient creusés dans notre programme de diffusion de l'information et reprendre la publication de nos deux revues Cérès et Unasylva.

De même, j'ai pu pourvoir certains postes vacants à des niveaux de haute responsabilité. J'ai évoqué tout à l'heure la nomination de M. Mahler; j'ai nommé plusieurs autres sous-directeurs généraux: M. de Haen (Allemagne) au Département de l'Agriculture, M. N'Daw (Mali) comme Représentant régional pour l'Afrique et M. Bukhari (Arabie Saoudite) comme Représentant régional pour le Proche-Orient.

La question d'une possible adhésion à la FAO d'organisations d'intégration économique régionale a déjà retenu l'attention de la Conférence et du Conseil. Or, à la fin d'octobre, j'ai reçu une lettre annonçant que le Conseil des Communautés européennes avait décidé de demander officiellement que l'Acte constitutif de la FAO soit amendé de manière à permettre à la Communauté d'accéder au statut de membre de l'Organisation. Il apparaît que la Communauté souhaite pouvoir obtenir ce statut lors de la session que la Conférence tiendra en novembre 1991; elle demande l'ouverture de négociations à cette fin. Certes, une telle démarche pose des problèmes, et nous aurons besoin que le Conseil nous donne des directives appropriées. Mais, si la plus grande entité d'intégration économique, dont les activités font une place de premier plan à l'agriculture, porte un tel intérêt aux travaux de la FAO et manifeste un tel désir d'y prendre une part plus active, je ne peux m'empêcher d'y voir avant tout un signe de la bonne santé de notre Organisation.

Au début de mon intervention, j'ai évoqué d'un mot la réunification de l'Allemagne. Il est hors de doute qu'elle restera dans l'Histoire comme un des événements capitaux de la dernière décennie du millénaire. Nous tenons


à saluer cet événement, et nous y voyons le gage d'une participation accrue de ce grand pays à nos activités.

En ces temps si chargés d'espoirs et de périls à la fois, la morosité serait aussi peu de mise que l'optimisme béat. C'est plutôt le moment de regarder les problèmes en face et de les affronter avec calme et résolution. Dans cette conjoncture, nous voyons grandir le rôle et le prestige du système des Nations Unies. Pour ce qui concerne la FAO, nous ne pouvons certes fêter son 45ème anniversaire dans l'allégresse, mais rien ne nous autorise à céder au découragement. Quant à moi, je suis déterminé à tenir d'une main ferme la barre que les Etats Membres m'ont confiée et à faire avancer l'Organisation dans la direction qu'ils ont définie. Pour cela, j'ai besoin de l'appui et des sages avis du Conseil. Je sais qu'ils ne me feront pas défaut.

Je vous remercie.

Applause
Applaudissements
Aplausos

LE PRESIDENT: Monsieur le Directeur général, je vous remercie très vivement de cet exposé exhaustif qui a touché à une série de points importants qui seront débattus lors de la présente session. Nous avons en effet un ordre du jour important et chargé. Aussi je me permettrai, à l'intention du Conseil, à l'intention des observateurs et des représentants des organisations internationales, et également à l'intention du secrétariat, de rappeler un document qui est parfois perdu de vue et qui est pourtant régulièrement distribué. Il s'agit du document CL 98/INF/4, qui concerne les méthodes de travail du Conseil. Ce document intéressant a été adopté par notre Conseil il y a de nombreuses années déjà, en juin 1973. Et j'ai le devoir de vous rappeler un certain nombre de points qui me paraissent importants.

En effet, j'ai lu en page 6: "Application des méthodes de travail. Le Président devrait appeler l'attention sur les méthodes de travail au début de chaque session". Et bien je sacrifierai à ce devoir, même s'il est à première vue un peu rébarbatif.

Il est important pour l'avenir que, dans tous les documents des organes subsidiaires de la FAO, et tous les autres documents, nous puissions disposer d'une liste de questions devant retenir l'attention du Conseil, également un résumé le plus court possible. Il est important, sur la base de chaque document qui nous est soumis, que nous sachions quels documents nous devons examiner et quelles sont les questions précises qui sont posées et auxquelles nous devons fournir de manière très claire des réponses. Pour cela, il me paraît important qu'en ce qui concerne le secrétariat, la présentation des documents soit la plus brève possible. En effet, nous avons les documents. Certains documents, le Directeur général l'a fait remarquer, ont pour des raisons internes parfaitement compréhensibles été distribués peut-être avec un certain retard. Mais nous avons l'occasion de


les étudier et il est inutile d'alourdir nos travaux en demandant aux représentants de la FAO, aux représentants du secrétariat, de résumer les documents qui nous sont soumis.

Il me parait beaucoup plus important d'éventuellement faire un exposé sur les faits nouveaux qui seraient intervenus depuis la distribution et la publication des documents, et qu'éventuellement des réponses circonstanciées puissent être fournies aux questions posées. Cela permettra d'alléger les débats.

Il en est de même en ce qui concerne les interventions des membres du Conseil. Ils sont évidemment totalement libres de faire les exposés aussi longs qu'ils le désirent. Mais il est important qu'ils évitent des répétitions, et que quand un membre du Conseil a exposé un point de vue et que ce point de vue est partagé par d'autres membres, il est inutile de les répéter de manière très longue.

Il en est de même en ce qui concerne les observateurs. Je crois que les interventions des observateurs peuvent être utiles, mais dans la mesure où ils reprennent des éléments nouveaux et où ils posent de nouvelles questions qui n'ont pas été posées par les membres du Conseil.

Et j'insisterai également sur un aspect important qui sont les interventions des représentants d'organisations internationales. Je crois que toutes les interventions doivent pouvoir être distribuées et être portées à la connaissance des membres du Conseil, mais qu'il est inutile de les lire in extenso, et qu'il me parait beaucoup plus important et beaucoup plus intéressant d'en faire une très brève synthèse en situant la position des différentes organisations sans se répandre dans de longues lectures de documents intéressants mais qui sont tout aussi intéressantsquand ils sont consultés à tête reposée par les membres du Conseil.

Je ne peux que conseiller-nous terminerons notre session ce matin un peu plus rapidement que prévu-de lire attentivement cette note sur les méthodes de travail du Conseil. Peut-être aurez-vous quelques suggestions à nous faire, mais ce document qui a presque 20 ans d'âge me parait d'actualité, et nous devons compte tenu de l'ordre du jour qui nous est soumis, que nous avons adopté, et compte tenu de l'importance des matières, trouver une méthode de travail réellement efficace. Des questions précises se posent. A ces questions précises, des réponses claires doivent être fournies par les différents membres du Conseil. Et je crois que nous pouvons espérer obtenir de ceux-ci les réponses que nous attendons.

Je voudrais également souligner la présence du représentant du Directeur exécutif du Conseil mondial de l'alimentation, Monsieur Trant, et le remercier d'avoir bien voulu être des nôtres ce matin.

R.G. PETTITT (United Kingdom): I have a query. I very much support your drawing attention to the note on the methods of work of the Council. You did then suggest that we studied it, thought about it and about improvements to it and that we gave our ideas. I wondered when you had in mind that we should give these ideas. Will you re-open this item or have an


item at the end of our session or do you have in mind an item at the beginning of the next Council meeting?

LE PRESIDENT: Je vous remercie de votre intervention. Je crois que pour le moment nous sommes tenus par le document que le Conseil a adopté en 1973, et nous allons en ce qui concerne notre méthodologie de travail suivre les directives qui ont été données. Il est clair que tous les membres du Conseil pourront faire des suggestions d'amélioration, de modification de cette note, en ce qui concerne nos méthodes de travail, et que cela sera pris bien sûr en considération en fonction de notre prochain Conseil. Nous devons y réfléchir. Nous devons recueillir l'avis de tous les membres du Conseil, et il est clair qu'un document pourra être préparé de façon à actualiser le document qui nous régit à l'heure actuelle.

Je remercie le Représentant du Royaume-Uni de son intervention judicieuse, et vous signale que nous nous réunirons à 14 h 30 précises pour entamer un point substantiel de notre ordre du jour: la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture en 1990 ainsi que les changements de politiques généraux affectant l'agriculture européenne.

The meeting rose at 12.00 hours
La séance est levée à 12 heures
Se levanta la sesión a las 12 horas

Previous Page Top of Page Next Page