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I. INREODUCTION – PROCEDURE OF THE SESSION
I. INTRODUCTION - QUESTIONS DE PROCEDURE
I. INTRODUCCIÓN - CUESTIONES DE PROCEDIMIENTO

LE PRESIDENT: Nous allons, si vous le permettez, débuter la cent troisième session du Conseil de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Nous avons un ordre du jour très chargé. Je suis heureux de noter la présence de la plupart des membres du Conseil et de nombreux observateurs.

Je voudrais, avant l'ouverture de la réunion, vous signaler que M. Sen, ancien Directeur général de la FAO, est décédé à Calcutta samedi dernier. Nous lui rendrons hommage demain matin avant notre réunion. Je voudrais également vous dire qu'avant d'aborder le point 4 - L'alimentation dans le monde -, je compte évoquer la mémoire d'un de mes très honorables prédécesseurs le Président Josué De Castro, du Brésil.

Avant l'ouverture de la présente session, je tiens à vous annoncer que la CEE participera à notre session en application des paragraphes 8 et 9 de l'article 2 de l'Acte constitutif de la FAO. La déclaration de compétence faite par la CEE et ses Etats Membres se trouve dans le document d'information CL 103/INF/19 qui a été distribué à tous les membres de cette réunion. J'attire leur attention sur cette déclaration de compétence.

Monsieur le Directeur général, très honorables délégués, Mesdames et Messieurs, c'est pour moi une très grande satisfaction et un très grand honneur de vous souhaiter la bienvenue et de déclarer ouverte la cent troisième session du Conseil. Notre Conseil accueille cinq nouveaux membres, à savoir la Belgique, l'Espagne, le Nigeria, la Tunisie et le Zaïre. Je désire à cette occasion traduire le sentiment de tout le Conseil en leur disant que nous sommes convaincus que leur contribution à nos travaux sera appréciée.

Je désire par la même occasion souhaiter la bienvenue, au nom du Conseil et en mon nom personnel, à tous les ministres qui se trouvent parmi nous. J'en connais déjà un certain nombre et je salue leur présence parmi nous. Cette présence est incontestablement la démonstration du grand intérêt qu'ils portent à nos travaux.

1. Adoption of the Agenda and Timetable
1. Adoption de l'ordre du jour et du calendrier
1. Aprobación del programa y el calendario

LE PRESIDENT: Nous allons maintenant, si vous le voulez, passer au premier point de notre ordre du jour: - Adoption de l'ordre du jour et du calendrier. Cet ordre du jour se trouve dans le document du Conseil CL 103/1-Rev.1 et on se réfère également aux documents INF/1 et INF/19. Cet ordre du jour a été révisé à la suite de la demande formulée par le représentant du Royaume-Uni auprès du Directeur général, conformément aux dispositions de l'article XXV-7(b) du Règlement général de l'Organisation, d'insérer un point portant sur la réactivation des comités restreints.J'ai eu l'occasion de


suivre tous les travaux des comités restreints et je crois que cette discussion sera particulièrement intéressante et utile. Je remercie le représentant du Royaume-Uni d'avoir demandé l'inscription à l'ordre du jour de ce point qui figure sous la rubrique 13 de notre ordre du jour et du calendrier révisé qui a été distribué le 27 mai dernier. Le point 13 sera examiné le mercredi 23 juin.

Sur le point 6.1 nous allons aussi considérer, à la demande du Comité de l'agriculture, la suppression du groupe consultatif sur l’épizootiologie comme d'ailleurs il en est fait référence dans le document CL 103/LIM/2. Le sous-point 6.1 se lira en conséquence de la façon suivante: Suppression du Groupe d'experts chargé des mesures d'urgence contre le criquet pèlerin et autres ennemis des cultures et suppression du groupe consultatif sur l’épizootiologie. Compte tenu des quelques petites remarques que je viens de faire, je demanderai au Conseil de me faire savoir s'il approuve l'ordre du jour. Y a-t-il des remarques?

Ray ALLEN (United Kingdom): Are we just talking about the Agenda or is it the Timetable as well?

LE PRESIDENT: Nous ne discutons pas du calendrier pour l'instant mais de l'ordre du jour qui nous est soumis.

BO WILEN (Sweden) : This is about the Agenda but unfortunately it will also touch on the Timetable. On the issue about flagging of vessels on the high seas, in order to enable the technical experts on the issue to come to Rome the Nordic countries propose that an eventual decision on the creation of a working group should be taken today and not when we have the Wednesday meeting about fisheries.

LE PRESIDENT: Je crois que vous avez précédé ce que je voulais vous dire; j'aborderai ce point un peu plus tard car il n'est pas en rapport avec le calendrier. En ce qui concerne l'ordre du jour, y a-t-il d'autres remarques indépendamment de ce que viennent de dire le Représentant du Royaume-Uni et le Représentant du Royaume de Suède?

Mai M. JIR (Nigeria): I am sorry to draw you back; could you please repeat the addition to Item 6?

LE PRESIDENT: En ce qui concerne le point 6.1, comme je l'ai signalé à la demande du Comité de l'agriculture, nous allons modifier le libellé de ce point en le divisant en deux parties, de la façon suivante:

1. la suppression du groupe d'experts chargé des mesures d'urgence contre le criquet pèlerin et les autres ennemis des cultures;

2. la suppression du groupe consultatif sur l’épizootologie.


C'est donc une modification de libellé du point 6.1 et la suppression d'un groupe d'experts et d'un groupe consultatif.

Je ne vois pas de remarque. Je considère donc l'ordre du jour comme approuvé et je vous en remercie.

Nous allons maintenant examiner le calendrier objet des documents CL 103/1-Rev.1;CL 103/INF/1; CL 103/INF/19.

Avant de passer à l'examen de ce calendrier, je désire appeler l'attention du Conseil sur le point 15.2 concernant la nomination du Président de la Conférence et des autres membres du Bureau de la Conférence. Ce point est prévu pour examen durant l'après-midi du mercredi 23 juin. La réunion, selon la tradition, se tiendra à huis clos en la présence des seuls chefs de délégations des pays membres du Conseil qui seront invités à proposer des candidats aux postes de Président de la Conférence et de Président des trois Commissions de la Conférence.

En ce qui concerne le point 8.2 - et je réponds ainsi au voeu de l'honorable Représentant du Royaume de Suède - il est envisagé de créer un Comité technique du Conseil qui se réunira du jeudi 17 juin au mardi 22 juin pour discuter le projet d'Accord international sur l'attribution d'un pavillon aux navires péchant en haute mer, Comité technique qui devra faire rapport au Conseil le mercredi 23 juin. Il est proposé que ce Comité technique soit ouvert à tous les membres du Conseil et que des observateurs intéressés des pays non membres du Conseil puissent également participer librement aux débats.

Nous souhaitons assurer une continuité dans la participation du Comité technique et il serait donc important que les délégations qui ont déjà participé au groupe de travail du Comité des pêches puissent ainsi participer aux travaux du Comité technique. Il est proposé également que le Comité technique se réunisse en même temps que le Conseil durant les quatre jours envisagés. Davantage d'informations vous seront données demain mardi, au plus tard mercredi, de façon à assurer le bon déroulement des activités de ce Comité technique.

Etant donné que nous avons un ordre du jour extrêmement chargé, je vous proposerai selon notre bonne habitude que nos séances se tiennent ponctuellement chaque jour de 9 h 30 précises à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30 avec possibilité de prolongation si cela s'avère nécessaire, dans la soirée, car il nous faut respecter cet ordre du jour.

Y-a-t-il des propositions ou des remarques à faire sur ce calendrier? La parole est au Représentant du Royaume-Uni.

Ray ALLEN (United Kingdom): My apologies for intervening so early, but I can promise to be brief. We are very grateful to the Secretariat for including the Agenda Item we suggested on the Agenda for this Council. Mr Chairman, as you have just said, the Agenda before us in the coming two weeks is very crowded and includes a number of very important topics for discussion. For the items to be covered fully and adequately, it looks to my delegation that debates


will continue into a number of late night sessions. While we are, of course, prepared to do this, we wonder whether it would be absolutely necessary. I think in order not to waste the time of this very busy Council Session, we should consider that the debate on the report of the Technical Committees should concentrate on matters requiring action or discussion by the Council. We should not aim to re-open the debate on these items, Mr Chairman. The technical issues are being debated fully in the respective committees. Now this, of course, does not preclude members from raising policy issues relating to these reports nor the Secretariat from answering questions.

There will be decisions that this Council needs to take; that is one of the purposes of submitting the reports to the Council. I think we should all be conscious of the fact that re-opening debates on these reports, rather than on matters of substance, will simply waste the time of this already busy Council Session. I therefore urge members of this Council not to intervene on these reports unless there are substantive issues that they want to raise.

LE PRESIDENT: Je remercie l'honorable délégué du Royaume-Uni de sa suggestion mais, comme il le sait parfaitement les comités techniques comme les comités restreints sont des comités qui en réfèrent au Conseil. Il appartient dès lors au Conseil de prendre ses responsabilités. Je suis convaincu que les membres du Conseil auront étudié avec beaucoup d'attention les rapports des différents comités techniques et les rapports des comités restreints, mais c'est au Conseil à se prononcer clairement sur les différents problèmes et questions qui sont posés dans le cadre des discussions des comités techniques. Il est évidemment souhaitable que l'on évite de longues considérations et que l'on se concentre sur l'essentiel au cours d'une intervention brève, concise et substantielle.

Y-a-t-il d'autres remarques concernant le calendrier et ce que je viens de proposer sur les horaires, les comités techniques et les possibilités de prolongation - séances de fin de journée et séance de nuit éventuellement.

S'il n'y a pas de remarques, il en est ainsi décidé.

2. Election of three Vice-Chairmen, and designation of the Chairman and Members of the Drafting Committee
2. Election de trois Vice-Présidents et nomination du Président et des membres du Comité de rédaction
2. Elección de tres Vicepresidentes, y nombramiento del Presidente y de los miembros del Comité de Redacción

LE PRESIDENT: Nous allons maintenant passer au point 2 de notre ordre du jour c'est-à-dire le point concernant l'élection de trois Vice-Présidents et la nomination du Président et des membres du Comité de rédaction, cette dernière partie du point 2 devant être reportée à cet après-midi pour permettre aux membres du Conseil de se concerter.

En ce qui concerne les Vice-Présidents, je rappelle qu'il n'y a pas d'ordre de priorité, que le Conseil doit désigner trois Vice-Présidents et qu'il n'y


a pas de hiérarchie dans ces vice-présidences, que ce soit le premier, le second ou le troisième, ils se trouvent tous sur un pied en parfaite égalité.

Nous allons passer à la première nomination.

La parole est à l'honorable Représentant des Etats-Unis d'Amérique pour faire une proposition en ce qui concerne l'élection de l'un des trois Vice-Présidents.

Mrs Melinda KIMBLE (United States of America) : My delegation is honoured to nominate His Excellency Mr Waleed Elkhereiji, the Permanent Representative of Saudi Arabia, for Vice-Chairman.

LE PRESIDENT: Je remercie le délégué des Etats-Unis d'Amérique de sa proposition.

Christodoulos CHRISTODOULOU (Cyprus): My delegation is strongly supporting the candidacy of the distinguished Representative of the Kingdom of Saudi Arabia as one of the Vice-Chairmen of this Session of the Council.

Bo WILEN (Sweden): My delegation is pleased to propose Mr Theodoro A. Anumudu from Nigeria. Mr Anumudu is the Director General of the Federal Ministry of Agriculture, Water Resources and Rural Development of Nigeria.

Michel MOMBOULI (Congo): Nous voulions d'abord dire que nous sommes heureux de vous voir présider aux travaux de cette cent troisième session du Conseil de la FAO. Nous voudrions saisir cette occasion pour marquer notre appui à la candidature du Représentant du Royaume d'Arabie Saoudite, notre ami Waleed Elkhereiji qui est ici depuis un certain temps et qui n'a donc pas besoin d'être présenté. Il nous a beaucoup aidé en d'autres occasions de façon très valable, et c'est avec grand plaisir que nous souhaitons appuyer sa candidature.

Comme vous nous donnez la parole, après avoir appris que le Nigeria a été présenté pour une des vice-présidences du Conseil, nous voudrions faire d'une pierre deux coups et appuyer aussi cette candidature du Nigeria.

Chadli LAROUSSI (Tunisie) (Langue originale arabe): Nous sommes heureux de vous voir à la présidence des travaux de ce Conseil. Nous appuyons la candidature de M. Waleed Elkhereiji d'Arabie Saoudite au poste de Vice-Président - nous savons qu'il a une grande expérience - et nous appuyons également la candidature du Représentant du Nigeria.

LE PRESIDENT: Merci de ces différentes interventions. Je voudrais les résumer en félicitant de tout coeur le Ministre plénipotentiaire M. Waleed A.Elkhereiji, Représentant permanent auprès de la FAO du Royaume


d'Arabie Saoudite, qui est proposé en qualité de Vice-Président pour la session de ce Conseil.

Simultanément plusieurs membres - et plus particulièrement le Royaume de Suède - ont également présenté la candidature de M. Anumudu, Directeur général, Secrétariat à l'agriculture, l'eau, les ressources et le développement rural du Nigeria.

Y-a-t-il d'autres demandes de la parole?

Ray ALLEN (United Kingdom): My delegation has the honour of proposing as a third Vice-Chair Mr Joong In Chun of the Republic of Korea. Mr Joong is the Director General of the International Cooperation and Trade Bureau of the Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries.

Winston RUDDER (Trinidad and Tobago) : My delegation has the honour and privilege of supporting the nomination of the honourable delegate from Korea as Vice-Chairman.

LE PRESIDENT: Nous avons des propositions pour les trois Vice-Présidents: le premier, dans l'ordre chronologique étant M. Waleed Elkhereiji du Royaume d'Arabie Saoudite, le deuxième, M. Anumudu, Directeur général, Secrétariat à l'agriculture, l'eau, les ressources et le développement rural du Nigeria, et le troisième M. Joong In Chun, Directeur général, Bureau international de la coopération et du commerce, Ministère de l'agriculture, des forêts et des pêches de la République de Corée.

S'il n'y a pas d'objections, je vous propose d'applaudir les trois Vice-Présidents que je déclare élus par notre Conseil.

Applause
Applaudissements
Aplausos

LE PRESIDENT: En ce qui concerne le Comité de rédaction, je suppose que le problème n'est pas mûr, aussi je propose aux membres de se concerter quant à sa composition du Comité de rédaction. Le souhait a été souvent émis que ce comité ne soit pas trop nombreux de façon à ne pas consacrer de trop nombreuses heures à la rédaction du rapport du Conseil. Dès lors, je propose de remettre le point de la désignation des membres dudit comité et de l'élection de son Président à une séance ultérieure qui, je l'espère, pourra se prononcer sans trop attendre.

En ce qui concerne les membres du Comité de rédaction il est évidemment souhaitable, sinon indispensable, que les différentes régions et les différentes langues de notre Organisation soient représentées de manière équitable.Ce n'est pas statutairement limité, mais je voudrais quand même


vous rappeler que le nombre.de membres ne doit pas être trop élevé, mais nous avons toujours tenu à ce que les sept régions de la FAO soient représentées.

V. CONSTITUTIONAL AND LEGAL MATTERS
V. QUESTIONS CONSTITUTIONNELLES ET JURIDIQUES
V. ASUNTOS CONSTITUCIONALES Y JURIDICOS

26 Other Constitutional and Legal Matters, including:
26 Autres questions constitutionnelles et juridiques, notamment:
26 Otros asuntos constitucionales y jurídicos, en particular:

26.1 Invitations to Non-Member Nations to attend FAO Sessions
26.1 Invitations à participer à des réunions de la FAO adressées à des Etats non membres
26.1 Invitaciones a Estados no miembros para que asistan a reuniones de la FAO

LE PRESIDENT: Si personne n'a de remarques à faire concernant le comité de rédaction, nous passons au point 26.1 qui concerne les "Invitations à participer à des réunions de la FAO adressées à des Etats non membres". Il s'agit d'un point qui nous est soumis pour information. Il y a lieu de se référer aux documents CL 103/INF/8 et CL 103/INF/8-Sup.1.

Le document CL 103/INF/8 informe le Conseil des demandes que Monsieur le Directeur général a reçues en date du 25 février, du 29 avril et du 31 mai 1993 respectivement de la Fédération de Russie, de la Slovaquie et de la République tchèque pour assister à la présente session du Conseil en qualité d'observateur.

Ce même document mentionne aussi la demande faite le 18 février 1993 par la Fédération de Russie afin de participer, en qualité d'observateur, à la trente-sixième session du Groupe intergouvernemental sur le riz qui se tiendra à Rome du 28 juin au 1er juillet 1993.

S'il n'y a pas d'observations, je considère que le Conseil approuve les demandes que je viens de mentionner. Puisqu'il n'y a pas d'objections, il en est ainsi décidé.

Le document CL 103/INF/8- Sup.1 soumet au Conseil, pour information seulement, la liste des pays non membres qui ont participé aux réunions de la FAO depuis la dernière session de notre Conseil, en novembre dernier.

26.2 Applications for Membership in the Organization
26.2 Demandes d'admission à la qualité de membre de l'Organisation
26.2 Solicitudes de ingreso en la Organización

LE PRESIDENT: Nous en avons ainsi terminé avec le point 26.1 et nous passons, au point 26.2, "Demandes d'admission à la qualité de membre de l'Organisation". Il s'agit du document CL 103/INF/18.Dans ce document, le


Directeur général de la FAO nous informe avoir reçu en 1993 les demandes d'admission à la qualité de membres de l'Organisation des pays suivants: le 12 février 1993, la Slovaquie; le 5 mars, la République tchèque; le 12 avril, la Bosnie-Herzégovine ; le 17 mai, l’ex-République yougoslave de Macédoine et le 2 juin, l'Eritrèe. Je suis convaincu que vous serez d'accord pour dire que nous prenons acte de ces cinq demandes. Nous les transmettons à la prochaine session de la Conférence de novembre 1993 pour que, conformément aux Textes fondamentaux de notre Organisation, celle-ci puisse en délibérer.

En attendant la décision de la Conférence et en conformité avec l'article XXV-11 du Règlement général de l'Organisation et les paragraphes B-l, B-2 et B-5 des "Principes régissant l'octroi du statut d'observateur aux Nations", le Conseil est appelé à autoriser le Directeur général à inviter comme observateurs aux sessions de notre Conseil ainsi qu'aux réunions régionales et techniques les pays qui, ayant fait demande d'admission à la FAO, exprimeraient leur intérêt à participer à ces réunions.

S'il n'y a pas d'objections, il en est ainsi décidé.

Le Conseil autorise donc le Directeur général à inviter la Slovaquie, la République tchèque, la Bosnie-Herzégovine, l’ex-République yougoslave de Macédoine et l'Eritrèe à participer à cette session en qualité d'observateur.

Nous en avons terminé avec le sous-point 26.2 et nous allons passer au point le plus important de notre ordre du jour de ce matin, le point 3 qui est la déclaration du Directeur général.

Monsieur le Directeur général, vous avez la parole.

1. INTRODUCTION - PROCEDURE OF THE SESSION (continued)
1. INTRODUCTION - QUESTIONS DE PROCEDURE (suite)
1. INTRODUCCION - CUESTIONES DE PROCEDIMIENTO (continuación)

3. Statement by the Director-General
3. Déclaration du Directeur general
3. Declaración del Director General

LE DIRECTEUR GENERAL: Monsieur le Président, Messieurs les Ministres, Excellences, Mesdames, Messieurs.

La session qui s'ouvre aujourd'hui sera la trente-cinquième que le Conseil aura tenue depuis mon entrée en fonctions, au début de 1976. Loin de me sentir blasé, c'est avec une joie toujours nouvelle que je souhaite très cordialement la bienvenue aux membres et observateurs présents dans cette salle. En effet, je n'ai jamais cessé d'attacher la plus grande importance aux délibérations et aux décisions du Conseil. Il suffit d'ailleurs de se reporter à l'impressionnant énoncé des fonctions du Conseil qui figure dans nos Textes fondamentaux pour comprendre le rôle capital qui vous incombe dans l'élaboration et le contrôle des politiques et programmes. A chaque session, leConseildoitaborderdenouveaux problèmesetmodifier, suivantles les


circonstances, l'angle sous lequel il attaque les questions récurrentes. Nous tenant à l'écoute de vos avis et de vos directives, nous n'avons certes pas à redouter la monotonie.

Jamais le Conseil n'a été appelé à traiter un ordre du jour aussi fourni que celui de cette cent troisième session, tant par le nombre des sujets que par leur importance. On voit mal comment le Conseil pourrait, au cours d'une session aussi brève, s'appesantir sur chacun des 27 points de son ordre du jour, d'autant que certains comportent plusieurs sous-alinéas. Il est heureux que les comités du Conseil aient déjà élucidé les questions et préparé les décisions dans les domaines les plus importants. Outre la réticence que j'éprouve toujours à anticiper sur vos débats, voilà aussi pourquoi mon exposé liminaire ne saurait couvrir toutes les questions dont vous êtes saisis. Je me bornerai à évoquer les points sur lesquels nous attendons avec le plus d'impatience les avis, les orientations et les instructions que vous allez nous donner.

Il est de tradition que vos débats s'ouvrent par un examen de la situation alimentaire dans le monde; c'est là, du reste, la première des tâches que vous confie le Règlement général.

Dans la lumière crue des projecteurs de l'actualité, les désastres provoqués par l'homme imposent leur image avec tant de force, de violence même, que nous risquons de perdre de vue les autres aspects de la réalité. Ainsi, dès que nous pensons à la situation alimentaire mondiale, ce sont des visions presque insoutenables qui envahissent notre esprit: le continent africain balayé par les vents brûlants de conflits qui soufflent la disette et la famine - Somalie, Angola, Mozambique, Libéria, Soudan, et plus récemment Rwanda. Au Proche-Orient et jusqu'en Afghanistan, des guerres mal éteintes ou brusquement ravivées répandent la faim et la malnutrition dans des proportions difficiles à évaluer; mais, là comme ailleurs, elles choisissent leurs premières victimes parmi les plus faibles: les pauvres, les enfants, les femmes, le veillards. Nul ne sait exactement ce qui se passe dans la vaste région du Caucase où la chute de l'empire soviétique a laissé le champ libre à des affrontements furieux et sanglants. A nos portes mêmes - plus près de Rome que ne le sont Genève ou Marseille -, tout un peuple martyrisé, en Bosnie-Herzégovine, subit entre autres horreurs les affres de la faim.

La folie meurtrière des hommes n'est pas seule à priver des populations entières de la nourriture dont elles ont besoin: de façon moins spectaculaire et pour des raisons différentes - naturelles ou économiques - d'autres pays connaissent eux aussi des problèmes d'approvisionnement; c'est le cas, en particulier, en Afrique où le nombre des sous-alimentés a augmenté, mais aussi dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes. Les caprices de la nature ont également infligé à l'Afrique - encore elle - de graves pénuries alimentaires.

Ce sont là des tragédies qui nous atteignent toutes et tous. Il ne faudrait pas pour autant nous laisser enfermer dans cette seule dimension. Là même où la violence, le sang et la mort semblent imposer leur domination, des hommes et des femmes refusent d'abandonner leurs semblables et s'acharnent à leur porter vêtements, nourriture et soins. Parmi ceux qui, dans des conditions effroyables, se dévouent jusqu'à la limite de leurs forces et parfois jusqu'au


sacrifice de leur vie, nous pouvons être fiers de saluer nombre de serviteurs de notre communauté internationale.

Si nous ne parvenons à remédier que de façon très partielle aux catastrophes provoquées par l'homme, la chronique de l'année écoulée fait apparaître que nous avons la capacité de parer aux crises alimentaires dues à des causes naturelles. Comme les membres du Conseil le savent déjà, la production vivrière de l'Afrique australe s'était effondrée en 1991/92 à la suite de sécheresses graves et prolongées. Or, malgré l'absence d'un dispositif préétabli pour mener les opérations de grande envergure qui s'imposaient d'urgence, la communauté internationale a réagi avec une vitesse et une efficacité remarquables. L'alarme a été donnée à temps, grâce en premier lieu à notre Système mondial d'information et d'alerte rapide; les promesses généreuses consenties par les donateurs ont été suivies d'effet sans retard; les secours ont été acheminés et distribués rapidement et de façon bien coordonnée. Non seulement cette action a permis d'éviter bien des souffrances, mais encore elle a contribué de manière décisive à rétablir la capacité de production. Ainsi donc, l'expérience montre que, face aux calamités naturelles, nous sommes capables, si nous le voulons, de mettre en oeuvre un véritable système mondial de sécurité alimentaire. J'ajoute qu'elle démontre une fois de plus la validité de notre approche, qui consiste à réunir dans un même processus fluide et continu les opérations de secours, de relèvement et de développement - autrement dit à embrasser d'un seul regard le court, le moyen et le long terme.

Au sein même des crises les plus graves, nous avons vu surgir quelques raisons d'espérer. Mais une vue d'ensemble de la situation alimentaire apparaît plus réconfortante. En effet, la production vivrière a enregistré en 1992 un redressement global qui permet d'envisager avec plus de sérénité les perspectives de la sécurité alimentaire.

Sans négliger l’inquiétante diminution de la production et de la consommation dans beaucoup de pays à faible revenu et à déficit vivrier, il est encourageant de noter que les stocks mondiaux de céréales dépassent le niveau minimal que nous estimons indispensable pour garantir la sécurité alimentaire mondiale. Il est vrai que les premières prévisions pour la campagne en cours donnent à penser que la production mondiale de céréales pourrait tomber au-dessous du niveau de la consommation, et donc entraîner une certaine diminution des stocks de report. Toutefois, il semble que l'on puisse attendre des récoltes plus abondantes dans les pays en développement de l'hémisphère austral.

En fait, il m'apparaît que nous pouvons poursuivre avec sérénité l'ensemble des tâches qui incombent à la FAO: si ardus et si pressants que soient les problèmes que nous avons à traiter, nous les abordons sous des auspices relativement favorables.

Je songe en premier lieu à l'avenir de l'agriculture et à sa capacité de subvenir aux besoins d'une population qui va continuer d'augmenter pendant plusieurs décennies encore. Notre étude Agriculture: Horizon 2000 avait marqué un pas décisif dans le traitement de ce problème crucial en évaluant, parallèlement à l'expansion démographique, le potentiel de production des terres à différents niveaux d'intensité des cultures. A la lumière des travaux


des deux grandes conférences mondiales tenues en 1992 - la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) et la Conférence internationale sur la nutrition (CIN) -, nous mettons en ce moment la dernière main à une étude très complète qui va être soumise à la prochaine session de la Conférence de la FAO, et qui reprend, affine et enrichit l'ouvrage précédent en l'élargissant à l'horizon 2010.

Toute la FAO a contribué à l'élaboration de ce document exceptionnel, qui présente une synthèse inédite des connaissances en la matière. Ce travail constitue à mes yeux un témoignage éclatant de la manière dont l'Organisation conçoit et remplit sa mission de centre scientifique au service du développement concret. Je crois que la Conférence y trouvera des éléments précieux dans sa recherche de solutions valables à ces grands problèmes mondiaux, et qu'il apportera aux Etats Membres un outil incomparable pour la planification de leurs politiques.

Autre domaine où nous exerçons une activité novatrice qui n'a pas d'équivalent dans le monde: celui de la conservation et de l'exploitation à la fois rationnelle et équitable du patrimoine de ressources phytogénétiques dont dispose l'humanité. Nous sommes fiers de la confiance que nos travaux dans ce secteur nous ont valu et que la Commission des ressources phytogénétiques, le Conseil et la Conférence elle-même nous ont exprimée à maintes reprises. En nous invitant à poursuivre ce travail et à l'étendre aux ressources zoogénétiques, les Etats Membres répondent à nos voeux et nous apportent un puissant encouragement.

Le débat touchant l'organisation d'une nouvelle conférence internationale sur les ressources phytogénétiques s'inscrit dans cette perspective. Lorsqu'elle a donné, en 1991, son accord à la tenue d'une telle rencontre, la Conférence de la FAO a spécifié que le financement devrait être assuré par des ressources extrabudgétaires. Dans le climat actuel, trouver des donateurs ne va pas sans soulever de sérieuses difficultés. En supposant ce problème résolu, et compte dûment tenu des intérêts en jeu, la FAO devra préparer et conduire cette réunion avec toute l'impartialité et l'indépendance nécessaires.

De la session du Comité des pêches qui s'est tenue en mars 1993, je retiendrai deux points qui ouvrent des perspectives particulièrement riches à l'activité de notre Organisation, à savoir l'élaboration d'un code de conduite sur la pêche responsable et celle d'un accord sur les pavillons des navires péchant en haute mer.

Depuis longtemps, on sait que l'exploitation anarchique des ressources marines conduit à l'épuisement des stocks, voire à la destruction des espèces et de leurs habitats naturels. Depuis longtemps aussi, on cherche à réglementer l'effort de pêche et les techniques employées, de manière à obtenir le rendement maximal compatible avec la conservation des ressources. La stratégie et les programmes d'action adoptés en 1984 par la Conférence mondiale de la FAO sur l'aménagement et le développement des pêches ont marqué une étape importante dans cette recherche d'une discipline internationale. Pourtant, dans la pratique, les intérêts individuels et la soif du profit immédiat continuent de l'emporter trop souvent sur l'intérêt général à long terme. C'est pourquoi la Conférence internationale de Cancùn sur la pêche responsable


a défini des priorités qui doivent logiquement conduire à l'adoption d'un code de conduite en la matière. La FAO est fière de la responsabilité qui lui a été confiée à cet égard, car elle atteste la valeur que les Etats Membres attachent à l'action normative que notre Organisation poursuit depuis des années dans divers domaines, par le biais d'engagements de caractère moral.

Il est patent que des armateurs peu scrupuleux ont de plus en plus recours à des pavillons de complaisance pour tourner plus aisément les dispositions applicables en matière de protection et d'aménagement des ressources halieutiques. D'où l'idée d'un accord précisant les responsabilités des Etats concernant l'octroi des pavillons et le contrôle des flottilles de pêche hauturière opérant sous leur pavillon. Là encore, c'est à la FAO qu'a été confié le soin d'élaborer un tel accord, dont un premier projet a été examiné par le Comité des pêches et vous est maintenant soumis.

Dans l'un et l'autre cas, il s'agit de propositions qui peuvent conduire à des percées décisives, mais qui soulèvent des problèmes extrêmement délicats. En effet, il faut arriver à des instruments internationaux qui fassent autorité, mais sans porter atteinte aux droits souverains ou aux intérêts légitimes de chaque Etat. Seule une organisation intergouvernementale peut offrir les garanties d'expérience et d'impartialité indispensables pour mener à bien de tels projets. Cet exemple démontre une fois de plus combien l'action multilatérale demeure irremplaçable. Nous avons le ferme espoir qu'à la suite des délibérations du Conseil la prochaine session de la Conférence pourra faire avancer la solution de ces questions si importantes.

Le Conseil est également appelé à examiner une proposition tendant à la création d'un comité du programme de terrain. Cette proposition, non argumentée ni accompagnée d'un exposé des motifs, ne constitue toutefois pas une idée nouvelle. Elle s'apparente plutôt à ce que Nietzsche appelait "l'éternel retour". Je le rappelle à l'intention des membres qui ne font partie du Conseil que depuis peu de temps: cette proposition remonte à 1988-89, époque où les activités de la FAO ont été soumises à l'un des examens les plus approfondis qu'aient jamais subi les opérations d'aucune organisation intergouvernementale.

Après mûre réflexion, les experts indépendants chargés d'examiner nos opérations de terrain ont écarté cette suggestion, qui selon eux ne représentait pas le meilleur moyen de renforcer la surveillance des Etats Membres sur ces activités. Ils ont, en revanche, conclu que d'autres arrangements, mieux adaptés et moins coûteux, permettraient d'atteindre le même objectif. Ce point de vue a été entériné, successivement, par le Comité du Programme et le Comité financier, le Conseil et la Conférence.

La Conférence de 1991 s'est déclarée satisfaite de ces dispositions dans la mesure où elles permettent de considérer le Programme ordinaire et les activités de terrain comme un seul et même programme intégré, tout en respectant les spécificités liées aux divers modes de financement de ces activités - PNUD, fonds fiduciaires et PCT.


Nul ne prétend que ce soit là un système intangible et immuable. Il me semble toutefois que les changements dont l'expérience pourrait montrer la nécessité devraient être introduits progressivement, de manière évolutive et sans rupture de continuité.

Quoi qu'il en soit, comme vous pouvez vous en rendre compte, nos activités de terrain ne se déroulent pas dans une sorte de vide ou d'absence de moyens de contrôle de la part des Etats Membres; elles sont, au contraire, surveillées par eux à tous les niveaux: technique, politique, administratif et financier. Il y a même pléthore d'occasions pour en discuter.

Je me devais, je crois, de formuler ces quelques remarques, basées sur ma longue expérience de gestionnaire de cette Maison, même si la décision, en dernier ressort, appartient à la Conférence.

Parmi les décisions que la Conférence a prises en 1989 pour donner effet aux conclusions de l'Examen, l'une des plus importantes prévoyait l'établissement, parallèlement au Programme de travail et budget biennal, d'un plan à moyen terme. Une première étude portant sur la période 1992-97 a été bien reçue par la Conférence en 1991. Cet accueil favorable nous a stimulés dans la préparation du plan pour les années 1994-99.

Tenant compte des demandes et suggestions de la Conférence, nous nous sommes appliqués à établir un lien solide entre cette étude prospective à l'horizon du troisième millénaire et les propositions détaillées que présente le Programme de travail et budget pour 1994-95. Nous avons conscience de vous présenter une analyse réaliste des perspectives à l'horizon 2000, avec l'émergence croissante de la notion de durabilité comme critère de décision.

Sur la base de cette analyse, le Plan définit les grandes priorités intersectorielles qui vont imprimer leur marque à chacune de nos activités: environnement et développement durable; travail consultatif en matière de politiques; participation des populations au développement, avec un accent tout particulier sur la place des femmes; lutte contre la pauvreté, nutrition et sécurité alimentaire; enfin, coopération économique et technique entre pays en développement. A partir de là, les grands axes de nos programmes dans les divers secteurs et les diverses régions se dégagent pour ainsi dire tout naturellement.

Le Plan à moyen terme constitue donc un ensemble clair et cohérent. Nous vous le soumettons avec confiance ét attendons avec le plus vif intérêt les avis et suggestions que les membres du Conseil vont émettre à son sujet.

J'ai souligné tout à l'heure que, malgré les différences qui les séparent, le Plan à moyen terme et le Programme de travail et budget biennal sont réunis par des liens très forts. Un seul mot résume la nature de ces liens: continuité. Mais, en préparant des propositions précises et chiffrées pour l'exercice 1994-95, nous avons dû affronter un problème qui reproduit fidèlement le schéma de la dialectique selon Hegel:

Thèse: la population mondiale augmente de quelque 100 millions d'unités par an, dont 90 dans les pays en développement, d'où la nécessité de consacrer des ressources accrues à l'amélioration de la production et de la distribution


des aliments; accablés par la pauvreté, l'endettement et des difficultés de tous ordres, les pays du tiers monde ont besoin d'aide, de services et de conseils dans une mesure qui ne cesse d'augmenter; donc, il faudrait majorer fortement les moyens mis à la disposition de la FAO.

Antithèse: l'économie mondiale est en pleine récession; les pays pauvres ont le plus grand mal à s'acquitter de leur quote-part; les pays les plus riches eux-mêmes se heurtent à de graves problèmes de chômages, de coûts sociaux, de rentabilité de productions, de concurrence, de pollution, de stabilité des monnaies, de dépenses pour le maintien de la paix; donc, il faudrait trouver le moyen de réduire les contributions.

Ce que l'on attend du Programme de travail et budget, c'est qu'il réconcilie ces contraires inséparables en une synthèse harmonieuse et acceptable par tous. Nous nous sommes attaqués avec toute notre énergie à ce problème, qui s'apparente à celui de la quadrature du cercle. Le Sommaire qui vous est soumis représente le résultat de nos efforts, puissamment soutenus par les comités du Conseil, qui nous ont aidés à affiner les priorités.

Première observation: compte tenu de toutes les données, et en particulier des avis des comités, j'ai pris à contrecoeur le parti de renoncer à toute augmentation de programme et de vous présenter un budget de non-croissance. Mais on ne doit pas forcer le sens des mots: non-croissance ne signifie pas décroissance, contrairement à l'avis de ceux qui voudraient que nous absorbions les augmentations de coûts. En fait, voilà plusieurs années que nous subissons un recul en termes réels. Aujourd'hui, vu la demande engendrée par l'accroissement démographique et la situation des pays du tiers monde, une réduction de nos ressources serait immorale, et, en conscience, je suis incapable de vous proposer une telle démarche.

Deuxième remarque: je voudrais rappeler au Conseil que nous nous sommes trouvés en 1992-93 dans une situation atypique et dont la Conférence a bien précisé qu'elle ne saurait constituer un précédent. En effet, alors que le programme approuvé comportait un coût de 676, 9 millions de dollars E.-U., les ouvertures de crédit ne s'élevaient, qu'à 645, 6 millions. Il nous manquait donc plus de 31 millions au départ. Si nous sommes cependant parvenus à exécuter le programme, c'est essentiellement grâce aux versements reçus pendant l'exercice au titre des arriérés. Je tiens à bien préciser ce point: en termes réels, le montant que je propose pour 1994-95 est égal au niveau du programme approuvé à l'unanimité pour 1992-93.

Troisième élément de la synthèse que nous avons élaborée: le montant de la contribution qui sera demandée à chaque Etat Membre sera inférieur, ou du même ordre de grandeur que celui de l'exercice précédent, en raison de deux facteurs: d'une part, le recul de la lire par rapport au dollar (plus de 30 pour cent), d'autre part, l'utilisation des paiements reçus au titre des arriérés de contributions pour couvrir les dépenses budgétaires. Les membres du Conseil savent que, comme les autres organisations du système des Nations Unies, nous disposons de trois types de ressources pour financer le coût du programme: d'abord, les contributions versées par les Etats Membres sur la base d'un barème convenu; ensuite, des recettes diverses, par exemple les intérêts des fonds que nous avons placés; enfin les sommes versées au titre des arriérés. Telle est la loi, tel est le règlement financier: les arriérés


sont utilisés pour payer le coût d'exécution du Programme de travail tout comme les revenus divers et les contributions. Or, sur la base des engagements que nous avons reçus, nous attendons pour 1994-95 des versements considérables relevant de cette catégorie.

En conclusion, les priorités que je propose ont été établies en fonction des orientations formulées par les organes chargés d'appuyer de leurs avis le travail du Conseil, à savoir les comités techniques, le Comité du Programme et le Comité financier. Cela dit, le document que vous avez entre les mains est un Sommaire qui est encore susceptible de modifications selon la manière dont vous réagirez à ces recommandations. Je reste bien entendu disposé, en préparant la version complète et définitive du Programme de travail et budget, à réajuster encore les priorités pour tenir compte, dans toute la mesure possible, des avis que vous aurez exprimés.

En réfléchissant sur le programme, nous sommes amenés à nous poser une autre question: une fois qu'il aura été adopté, de quels moyens allons-nous disposer pour le mettre en oeuvre? Je voudrais évoquer trois points: la situation financière;le personnel;les installations et équipements du Siège.

Après des années d'épreuves, de difficultés et d'angoisses, je crois pouvoir dire aujourd'hui que la situation financière est saine et exprimer l'espoir qu'elle le restera. Nous pouvons maintenant regarder avec un certain détachement cet étrange paradoxe: aux pires moments de la terrible crise de trésorerie que nous avons traversée, nos finances étaient en ordre. En effet, nous avons toujours maintenu les dépenses de l'Organisation dans la limite des montants dont nous devions disposer en vertu des décisions de nos organes directeurs - c'est-à-dire des sommes qui nous étaient dues. Nos livres en témoignent. Seuls des retards d'une importance exceptionnelle dans le règlement des contributions nous ont empêchés de disposer des liquidités nécessaires au bon fonctionnement de la Maison comme à la bonne exécution du programme.

Dès que la situation s'est améliorée, la rigueur et la prudence qui caractérisent notre gestion ont commencé de porter leurs fruits. Les retardataires ont amorcé un mouvement pour s'acquitter de leurs arriérés. Les contributions courantes rentrent à un rythme plus favorable que pendant les cinq années précédentes. Du coup, nos livres présentent pour 1993 un solde créditeur. Si le paiement des arriérés - et en premier lieu ceux de notre principal contributeur - continue de s'effectuer conformément aux engagements pris pendant la Conférence, nous n'aurons certainement pas besoin de recourir à des emprunts externes comme on l'a fait dans le passé, ni même sans doute à des emprunts internes. Le principal résultat d'un tel assainissement devrait être de dégager des fonds qui seront immédiatement utilisés, conformément aux procédures en vigueur, pour alléger les contributions de 1994-95 et pour exécuter les programmes approuvés.

Je ne vous cache pas que cette crise a cruellement marqué la période que nous venons de vivre. Elle a, d'abord et surtout, pénalisé les Etats Membres qui avaient le plus besoin de nos services. Elle a rendu presque impossible la tâche des serviteurs les plus dévoués de l'Organisation. Elle a, pour ce qui me concerne personnellement, pesé d'un poids très lourd sur les dernières années de mon mandat. Je n'en suis que plus heureux et plus fier de laisser


une situation financière saine, avec une FAO en position créditrice et non plus débitrice.

Je viens de faire allusion aux difficultés que notre personnel a rencontrées ces derniers temps dans l'accomplissement de sa mission. C'est pour moi l'occasion de saluer la compétence, le dévouement et le courage de ces hommes et de ces femmes dont la plupart vous sont inconnus mais qui forment une équipe travaillant avec ardeur à nous rapprocher, jour après jour et malgré tous les obstacles, des nobles buts de l'Organisation.

Ce sont eux, je l'ai dit maintes fois, qui constituent la force vive de la FAO. Or, la continuité de cette force apparaît aujourd'hui gravement compromise. Les uns arrivent au terme de leur carrière; d'autres nous quittent par lassitude et découragement de ne pouvoir remplir leur tâche comme ils le voudraient; d'autres encore s'en vont parce que leurs conditions d'emploi ne leur permettent pas - ou plus - de vivre avec leur famille et d'élever leurs enfants à l'abri des soucis qui les empêchent de se consacrer entièrement à leur mission. Comment allons-nous pouvoir combler tous ces vides, alors que nous offrons des rémunérations, des avantages et une stabilités très inférieurs à ce que proposent d'autres employeurs?

Quant aux agents en service, ils sont en proie à un malaise qui ne cesse de s'aggraver, et qui sévit surtout parmi les fonctionnaires du cadre organique. En effet, la dévaluation de la lire a provoqué une réelle baisse de leur pouvoir d'achat. Leur rémunération en dollars a diminué; pour un agent de rang moyen, la réduction peut représenter aujourd'hui quelque 1 500 dollars E.-U. par mois, davantage encore pour certains.

De leur côté, les agents des services généraux s'inquiètent de voir remise en question la méthodologie employée pour calculer leur rémunération, et ils redoutent une évolution qui entraînerait des effets négatifs sur leurs légitimes espérances tant pour leur salaire que pour leur pension.

Avant qu'il ne soit trop tard, je me dois - et surtout je dois à l'Organisation - d'élever une sérieuse mise en garde: si l'on ne prend pas des mesures efficaces pour corriger ces distorsions inéquitables, nous allons continuer de démotiver notre personnel, perdre nos meilleurs éléments et nous trouver dans l'impossibilité de les remplacer.

A maintes reprises, j'ai souligné dans le passé le lourd handicap que constituait, pour le bien-être de notre personnel et donc pour l'efficacité de notre travail, l'insuffisance des locaux dont nous disposions et la vétusté de nos équipements.

La générosité dont l'Italie a constamment fait preuve pour répondre à mes propositions d'agrandissement et de modernisation des locaux, qu'elle nous fournit - dois-je le rappeler - gratuitement, fut en tout point exemplaire. Notre pays hôte a consenti en effet un très gros effort financier pour couvrir le coût de ces grands travaux, qui au total auront dépassé les 30 millions de dollars E.-U.


J'ose exprimer devant vous l'espoir que, le moment venu, la Conférence voudra rendre au Gouvernement de notre pays hôte, sous une forme appropriée, l'hommage éclatant qui lui est dû.

Nos propres services ont en parallèle déployé des efforts extraordinaires pour moderniser toute l'infrastructure de restauration qui, après 40 ans, avait atteint un niveau de vétusté inacceptable.

En même temps, nous avons élaboré et réalisé un système intégré de transmission des données qui reliera entre eux quelque 3 000 terminaux informatiques et 1 600 postes téléphoniques. La technologie de pointe que nous avons choisie fera de la FAO le Siège le plus moderne du système des Nations Unies, apportant économie, efficacité et rapidité à nos interventions. Notre personnel supporte avec assez de bonne humeur les inconvénients inévitables de ces grandes manoeuvres.

Ces travaux, pour lesquels l'Organisation a engagé près de 10 millions de dollars E.-U. sur ses propres fonds, et auxquels nous pourrions ajouter les investissements massifs faits depuis 1980 pour l'équipement informatique, ont été menés avec une énergie exceptionnelle. En un temps record, le nouveau bâtiment F fut équipé du système intégré de transmission des données, deux mois exactement après la signature des contrats.

Tous ces travaux seront terminés au moment où ma mission prendra fin. Après 30 ans de dispersion, mes collègues du Siège vont se trouver enfin regroupés dans un même ensemble, à Caracalla. Ce sera pour moi le couronnement d'efforts menés avec acharnement pendant de longues années pour vous offrir un résultat dont la FAO peut être fière: l'Organisation dispose désormais, dans un site incomparable, d'un ensemble de bâtiments assez vaste pour loger tous les services de son Secrétariat, fort d'une technologie qui lui permettra d'affronter avec confiance les grands défis du troisième millénaire.

Monsieur le Président, je n'ai jamais essayé - et pas plus aujourd'hui qu'hier - de dissimuler au Conseil les graves inquiétudes que suscitent de nombreux aspects de la conjoncture mondiale: situation alimentaire, pauvreté, dégradation de l'environnement, etc. J'ai évoqué quelques-uns de ces aspects au début de mon exposé. Je ne vous ai pas non plus caché les difficultés qui pèsent sur le présent et l'avenir de la FAO; à l'heure actuelle, la plus angoissante est celle que représentent les problèmes de personnel.

En même temps, si nous considérons l'année écoulée, nous voyons qu'elle a été marquée, dans les domaines qui nous intéressent, par des événements positifs de première importance, dont les principaux demeurent la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, et notre propre Conférence internationale sur la nutrition. De plus, nous avons beaucoup et bien travaillé; je vous ai parlé de notre grande étude sur l'agriculture à l'horizon 2010, du Plan à moyen terme et de la modernisation du Siège, mais ce ne sont pas les seuls points sur lesquels nos efforts ont porté.

A mes yeux, l'intérêt principal de tous ces éléments nouveaux réside dans le fait qu'ils nous ouvrent des perspectives passionnantes et nous permettent d'envisager l'avenir de la FAO, avec sérénité, et même avec un certain optimisme raisonné.


Notre navire a essuyé des tempêtes, subi des avaries; maintenant encore, le vent souffle fort; mais le ciel s'est éclairci, les flots se sont un peu calmés, les oeuvres vives et le gréement on résisté, la route est tracée, nous tenons le cap. La FAO a de grandes choses à faire; les missions qu'on ne cesse de lui confier attestent sa solidité et la confiance qu'elle a su mériter. J'ai brièvement évoqué les travaux relatifs aux pêches et aux ressources génétiques végétales et animales. En outre, l'Organisation s'est vu confier le rôle de chef de file pour promouvoir la coopération internationale dans la mise en oeuvre des aspects du Programme "Action 21" de la CNUED, qui ont trait à l'alimentation, à l'agriculture et aux forêts. Après le grand succès remporté par la CIN, il nous incombe d'organiser, de concert avec l'OMS, la réalisation et le suivi des mesures définies par la Déclaration et précisées dans le Plan d'action.

A la dernière session du Conseil, j'avais rappelé l'importance du secteur privé en tant que moteur du développement, et j'avais évoqué la possibilité d'une coopération entre la FAO et les agro-industries qui opèrent dans ce secteur au niveau international. Les pourparlers engagés avec leurs représentants se poursuivent, et j'espère, sans en être sûr, être en mesure de présenter des propositions précises à la prochaine session de la Conférence.

A la veille de son 50ème anniversaire, la FAO aborde ces tâches nouvelles et si chargées d'espérance pour l'avenir avec une pleine lucidité, une énergie intacte et des finances saines. Nombre d'initiatives sont maintenant mûres pour les décisions du Conseil et de la Conférence qui vont permettre de transformer ces grandes idées en réalités concrètes. C'est avec un coeur tranquille et plein d'espoir que je les confie à votre sagesse et à votre souci d'améliorer "le vivre des hommes", comme disait Olivier de Serres. Je vous remercie.

Applause
Applaudissements
Aplausos

LE PRESIDENT: Je voudrais tout spécialement remercier le Directeur général de la FAO, Edouard Saouma, de sa substantielle déclaration. Elle couvre non pas l'entièreté, mais les problèmes les plus importants qui se sont posés, qui se posent et qui se poseront demain encore à notre Organisation. Il a brossé un tableau complet, avec des zones d'ombre et de lumière, de l'activité de l'Organisation. Nous aurons l'occasion d'en reparler longtemps encore, mais d'ores et déjà, au nom de tout le Conseil, je voudrais dire au Directeur général le merci qu'il mérite et les félicitations qui doivent lui être adressées. Merci, Monsieur le Directeur général, de votre importante déclaration. Elle guidera nos travaux et je suis convaincu que tous les membres du Conseil, conscients de leurs responsabilités, s'inspireront des déclarations que vous avez faites.


TRIBUTE TO THE MEMORY OF Mr JOSUE DE CASTRO, FORMER CHAIRMAN OF THE COUNCIL HOMMAGE A LA MEMOIRE DE M. JOSUE DE CASTRO, ANCIEN PRESIDENT INDEPENDANT DU CONSEIL
HOMENAJE A LA MEMORIA DEL Sr. JOSUE DE CASTRO, EX-PRESIDENTE INDEPENDIENTE DEL CONSEJO

LE PRESIDENT: Avant de passer au point 4 de notre ordre du jour qui concerne les problèmes de "L'alimentation dans le monde", je voudrais brièvement évoquer la figure de l'un de mes prédécesseurs mort il y a exactement vingt ans, le Président du Conseil originaire d'un grand pays ami, Josué De Castro.

Josué De Castro est mort le 24 septembre 1973. Le Conseil de l'époque, à sa session de novembre 1973, avait évoqué le rôle qu'il a joué et j'ai repris la documentation concernant cet homme qui a consacré sa vie au problème de la faim dans le monde. J'ai relu avec beaucoup d'attention et d'intérêt ses livres les plus marquants: "Le livre noir de la famine", "Hunger and Food", "Géopolitique de la faim", "Géographie de la faim" et je crois que ses propos restent encore aujourd'hui d'une brûlante actualité. Je crois que la relecture de son oeuvre et des principales thèses que cette oeuvre contient permet de retrouver les idées fondamentales de cet humaniste, médecin, géographe, sociologue de Pernambuco, au Brésil, qui, au long de toute sa vie, s'est consacré à l'étude du phénomène de la faim alors qu'à l'époque ce thème était pratiquement tabou.

Ses idées essentielles sont assemblées dans son oeuvre "Géographie de la faim" publiée en 1946, dont le retentissement universel le projette bien au-delà des limites de son grand pays. Il s'agit d'une oeuvre de dénonciation, où le phénomène de la faim est abordé dans son expression universelle. La question de la faim ne se restreint pas au contexte des pays pauvres. On la trouve dans tous les pays de l'univers, y compris dans les pays riches.

Je ne procéderai pas à une analyse de cette oeuvre, mais je voudrais souligner certains points qui me paraissent essentiels. Pour Josué De Castro, ce n'est pas la surpopulation qui maintient la faim dans certaines régions du monde, mais c'est la faim qui est à l'origine de déséquilibres et de la surpopulation. Plus la faim touche des régions pauvres, plus leur population s'accroît. Son explication est que la faim chronique augmente le coefficient de fertilité et l'indice de natalité des groupes les plus pauvres et les plus misérables. Ce n'est pas en exterminant la population qu'on affronte le problème, mais en exterminant la faim que se contrôle l'expansion démographique.

Josué De Castro, déjà à l'époque il y a près de cinquante ans, étudiait le sous-développement comme première cause de la pollution et il a démontré que les problèmes de pollution ne se limitaient pas seulement aux pays industrialisés. Pour lui, le milieu - il était géographe - n'était pas seulement l'ensemble des éléments matériels qui, interférant continuellement entre eux, configurent les mosaïques des paysages géographiques. Le milieu est bien davantage que cela. Les formes des structures économiques et des structures mentales des groupes humains qui habitent les différents espaces géographiques en sont partie intégrante. Il comprend ainsi des facteurs d'ordrephysiqueou matérielentantque facteursd'ordreéconomiqueou culturel combinés dans la même trame d'un dynamisme écologique en permanente transformation.

Je n'en dirai pas davantage, mais j'ai voulu évoquer la mémoire d'un grand président indépendant du Conseil et c'est avec beaucoup de modestie que j'ai relu son oeuvre, tout au moins en grande partie. J'ai voulu saluer sa mémoire car le message que contient son oeuvre, même si parfois elle est quelque peu dépassée dans un monde qui évolue, et ce rapidement, reste profondément vrai et doit continuer à guider une Organisation comme la nôtre.

Je passerai maintenant au point "L'alimentation dans le monde" qui était une de ses préoccupations principales et je voudrais que cette préoccupation guide notre discussion du point 4 de notre ordre du jour, "L'alimentation dans le monde".

II. WORLD FOOD AND AGRICULTURE SITUATION
II. SITUATION MONDIALE DE L'ALIMENTATION ET DE AGRICULTURE
II. SITUACIÓN MUNDIAL DE LA AGRICULTURA Y LA ALIMENTACIÓN

4. Current World Food Situation
4. Situation mondiale de l'alimentation
4. Situación actual de la alimentación en el mundo

DEPUTY DIRECTOR-GENERAL: The document before you to guide your discussions on this Agenda Item is entitled "CL 103/2, Current World Food Situation". As is customary in Conference years, the document presented to the June Council is focused on food. Agricultural development and issues in a broader context will be reviewed as usual in a more comprehensive document, "The State of Food and Agriculture", which will be submitted for discussion at the Conference session in November.

There are no major changes in the global food situation as presented in the document before you. This document, of course, reviews the situation primarily in 1992 and earlier. With respect to an introduction to this general topic, I hesitate to go into any detail, given the fact that the Director-General has already introduced the topic in his statement.

The early indications for 1993 point to a slight decrease in global cereal production, mainly reflecting unfavourable weather in parts of the developed countries. At the forecast level of 1 932 tons, cereal output would be 22 million tons below the previous year's crop but still about average. For developing countries, cereal production in this year is forecast at about the same level as last year. In Africa, a significant recovery is expected from the drought-reduced harvest of the previous years. The expected decline in global cereal production this year points to a closely balanced demand and supply situation in 1993-94 marketing years and to the likelihood of world carryover stocks of cereals having to be drawn down following the replenishments of the previous years. The first FAO global forecast of the global cereal trade in 1993-94 is 201 million tons, slightly less than the


previous year's stock. The decline would primarily reflect improved domestic supply conditions and lower grain import requirements in southern Africa.

Severe food shortages continue to affect a number of developing countries, particularly in Africa, the only developing country region that recorded a decline in overall food production in 1992. No less than 17 countries in sub-Saharan Africa are facing food shortages requiring exceptional or emergency assistance. In Angola and Rwanda civil strife has sharply increased the need for emergency assistance. Continued assistance is also required in parts of Somalia, Sudan, and several southern African countries despite the improvements from the previous years. Food aid deliveries have somewhat eased the food supply situation for refugees and displaced persons in Bosnia Herzegovina, but supplies remain tight in Croatia and the former Yugoslav Republic of Macedonia. Iraq, Afghanistan and several central Asian republics are also facing serious food supply difficulties.

Agricultural commodity prices in international markets remain seriously depressed. As recently reported to the Committee on Commodity Problems, real prices of agriculture, fishery and forestry products exported by the developing countries are 39 percent below the level of a decade ago, while those exported by developed countries are 19 percent lower. These declines in real prices have largely offset the increase in quantity exported, so the net gain in export earnings has been negligible. I look forward to hearing the views of the Council on the current world food situation.

LE PRESIDENT: Thank you, Mr Hjort for your substantial intervention.

Je demande maintenant à ceux qui souhaitent participer à la discussion de ce point de l'ordre du jour, "L'alimentation dans le monde", de bien vouloir se faire inscrire, étant entendu que je vous signale que, dans la déclaration de compétences de la Communauté économique européenne, le point 4 figure comme une compétence mixte, le vote étant réservé aux Etats Membres.

J'ai comme inscrits: le Liban, Cuba, Chypre, la Belgique, le Bangladesh, le Canada, le Cap-Vert, la Chine, le Congo, l'Indonésie, l'Allemagne, les Etats-Unis d'Amérique, Madagascar, la République argentine, la Hongrie, la Suède, la République de Corée, la République de Colombie, le Royaume d'Arabie Saoudite, la République islamique d'Iran, le Japon, la Tanzanie, le Soudan et le Royaume-Uni.

La liste n'est pas close au stade actuel, mais je demanderai aux membres du Conseil de s'inscrire en temps et lieu et si possible avant la clôture de la séance de ce matin.

Je demanderai de même, si l'un ou l'autre observateur désire intervenir sur ce point, de bien vouloir le faire et peut-être déjà de lever leur pancarte s'ils désirent faire une courte intervention. Je voudrais souligner qu'il s'agit d'un point important, comme beaucoup de points de l'ordre du jour, mais ce point couvre l'ensemble des activités de l'Organisation. Je note que le Brésil et le Burundi s'inscrivent comme observateurs.


Je demanderai à tous les membres du Conseil d'être synthétiques, brefs, d'éviter dans toute la mesure possible, comme cela a été suggéré, les redites et répétitions de façon à pouvoir tracer un tableau complet de la situation de l'alimentation dans le monde en examinant les différentes facettes que sont la production vivrière des aliments de base, les pêches, les prix, la politique des stocks, l'aide alimentaire. Les sujets sont évidemment très vastes et je crois important de rester bref.

Je voudrais maintenant passer la parole, en saluant sa présence, au Ministre de l'agriculture de la République libanaise, Monsieur Cortas. Vous avez la parole.

Adel CORTAS (Lebanon) : I would like first of all to make some comments on the paper presented by Mr Hjort concerning the current world food situation. If you allow me, and I would take your permission for that, to make some comments on the speech made by the Director-General of FAO because I will be leaving on Wednesday, and I would not escape the opportunity to make some of these comments. My only comment on the paper presented by Mr Hjort on the current world food situation is to have more information related to the trend or the forecast for prices of cereals worldwide.: to what extent the declining prices for cereals, and mainly for wheat and coarse grain, will continue declining, and what are the prospects for the end of this year? I will stop at this level, and I will take your indulgence to say a few words commenting on the speech of the Director-General in Arabic.

I had the honour as Lebanese Minister for Agriculture, like my colleagues from the Lebanese delegation, to represent my country at the 103rd Session of the FAO Council, (continue en arabe - langue originale)

En qualité de ministre libanais de l'agriculture, j'ai l'honneur, comme mes collègues de la délégation libanaise, de représenter mon pays à la cent troisième session du Conseil de la FAO. Je tiens, au nom de la délégation de mon pays, à féliciter les Vice-Présidents et les membres du Bureau du Conseil pour leur élection, d'autant que nous sommes confiants en leurs capacités administratives et leur expérience dans les travaux de l'Organisation. Nous sommes également tout à fait confiants en la capacité du Président à diriger les travaux de cette session du Conseil et nous leur souhaitons plein succès pour le plus grand bien de tous les Etats Membres qui attendent avec espoir et grand intérêt les résolutions adoptées par cette session.

Monsieur le Président, notre réunion se tient à un moment où l'agriculture au niveau mondial est à la croisée des chemins. Nous sommes à la veille du XXIème siècle et nous faisons toujours face à de nombreuses difficultés, de nombreux obstacles entravent toujours notre marche vers un avenir meilleur pour les pays en voie de développement et surtout pour ceux qui souffrent et les affamés ployant sous le joug de la misère et de la pauvreté en Angola, au Soudan, en Somalie, au Mozambique et en Afghanistan.

Ajoutons à cela que la population mondiale augmente chaque année de plus de cent millions de personnes dont 90 millions dans les pays en voie de développement qui ont besoin d'un surplus de nourriture.


Entre-temps, les pays développés souffrent d'une récession économique qui a trop persisté et provoqué le chômage, la baisse et les fluctuations des taux de change ainsi que leur instabilité, la réduction de l'assistance fournie par les pays nantis aux pays en voie de développement et la diminution de l'aide technique alimentaire fournie aux pays pauvres qui trébuchent sur la voie du développement économique et agricole. Par conséquent le rôle de la FAO apparaît clairement en tant que déclencheur de l'opération du développement agricole et rural au niveau international. La mission qui nous incombe à tous au sein de la cent troisième session du Conseil est extrêmement difficile. Il n'est donc pas étonnant que les points inscrits à l'ordre du jour soient si étendus et si nombreux car les sujets qui requièrent notre attention sont également très vastes.

Je sais combien votre temps est précieux et je regrette de m'étendre pour exposer la crise agricole dans mon pays et demander l'assistance des pays membres au Liban, mon pays, dans le domaine agricole qui est à la base de l'économie libanaise. En effet, l'agriculture libanaise a fait face à de nombreuses difficultés, la production agricole s'est détériorée, les superficies arables ont été réduites, la production animale a régressé ainsi que les exportations agricoles. L'infrastructure agricole a été détruite, comme les canaux d'irrigation, les routes agricoles, les dépôts et les silos. L'autosuffisance agricole a été grandement affectée et le Liban compte de plus en plus sur l'importation pour répondre à ses besoins alimentaires. La richesse forestière s'est grandement détériorée par suite de l'utilisation abusive des arbres. Des incendies ont dévasté les forêts ce qui a provoqué l'augmentation de la désertification et la réduction des superficies forestières au Liban.

Par conséquent, mon pays attend de vous, pays amis et membres de la FAO, de même que de l'Organisation et de son Directeur général une aide et un soutien à ce chevalier blessé qui a refusé de se rendre ou de mettre pied à terre en dépit de ses blessures. Aidez-le à survivre, à panser ses blessures, consolez-le dans ses moments de peine. Dans les moments difficiles on se tourne vers ses amis pour chercher de l'aide. Vous êtes nos amis, aidez-nous.

Pour terminer, j'exprime, au nom de mon pays le Liban, mon estime et ma considération pour le message assumé par l'Organisation, et pour ses réalisations récentes. Citons par exemple, l'Action 21 qui englobe les affaires de l'environnement et de l'agriculture. Nous devons aussi rappeler les réalisations de la Conférence internationale sur la nutrition organisée conjointement par la FAO et l'OMS. Nous sommes à la veille du vingt et unième siècle et à l'occasion de son cinquantième anniversaire, il est du droit de la FAO d'être fière de ses réalisations dans les domaines agricole, alimentaire et rural. Tous les peuples du monde aspirent à voir l'Organisation combler leurs espoirs et leurs voeux.

LE PRESIDENT: Je vous remercie, M. le Ministre, pour votre intervention substantielle et toutes les questions particulièrement importantes que vous avez bien voulu soulever.


Juan NÜIRY SANCHEZ (Cuba) : Una vez más reiteramos la satisfacción que experimenta nuestra delegación, señor Presidente, de verlo a usted en la conducción de estas importantes deliberaciones.

Nos reunimos hoy, en este verano romano de 1993, en el 103s periodo de sesiones del Consejo de la FAO, que luego del tiempo transcurrido desde la anterior sesión 102°, nos hace recordar la célebre frase periodística: "Parece que fue ayer", con la diferencia de que este Consejo nos acerca a retos imposibles de postergar tanto en lo general y en lo particular la cercanía a la 27° Conferencia de la FAO, la cual conlleva una serie de implicaciones que nadie en esta sala desconoce relacionadas con la futura dirección de nuestra Organización. Por ello lo retórico tiene que darle paso real a un mundo donde se recrudecen el hambre y la diferencia entre el Norte y el Sur.

Agradecemos a la Secretaría, señor Presidente, la valiosa documentación puesta a nuestro servicio en el marco de este 103s período de sesiones del Consejo, al tiempo que valoramos altamente la ilustrativa y valiosa declaración del Director General de la FAO, Sr. Edouard Saouma, la que, como siempre y sin duda alguna, pone el dedo en la dolorosa llaga que padecemos en la actualidad los países que hemos sido llevados al empobrecimiento. Así, como señalando el principio de la política multilateral de la importancia de la FAO, su presente, su futuro, todo un legado.

También agradecemos la precisa y objetiva información recibida en la presentación del tema del Sr. Hjort. En más de una ocasión en esta misma sala los miembros del Consejo hemos analizado la división que se está produciendo en el mundo entre la producción y el consumo de alimentos básicos. Hechos que crean cada vez mayor dependencia de las importaciones, además de hacernos vulnerables a las fluctuaciones del mercado mundial. Esta realidad conspira contra muchos países y sus perspectivas económicas se tornan cada minuto en desfavorables, alejándolos del camino correcto para el logro de una verdadera agricultura sostenible.

Sería interminable enumerar otros factores que inciden en esta realidad, como son el descenso de los precios de varias de sus principales exportaciones agrícolas; los altos precios de sus insumos; los cuantiosos pagos del servicio de la deuda, y el escaso crecimiento de las economías nacionales y mundial.

Los resultados del análisis en el marco de la FAO indican preocupaciones por el número de graves problemas localizados de alimentos que se plantean en varias regiones, pese a la leve mejoría de la situación de la seguridad alimentaria en el mundo. Coincidimos en que es la región de Africa la que más graves problemas enfrenta; sin embargo, el pasado Comité de Seguridad Alimentaria reconoció que también eran causas de preocupación los problemas alimentarios de los países de América Latina y el Caribe, donde ha sido difícil romper, para algunos, el círculo de la pobreza con la inseguridad alimentaria y, para otros, el difícil acceso a los alimentos, en el marco del comercio internacional.

Nuestra región, por ejemplo, sigue siendo un teatro de conflicto por el crecimiento de la pobreza. En septiembre de 1992 la CEPAL aseguró que la tasa de expansión económica del área en el año crecería un 3 por ciento; un ritmo igual a 1991. No obstante esta cifra macroeconómica aparece sustentada en un


deterioro comercial que determina la ampliación del déficit de la balanza regional en cerca de 30 000 millones de dólares. Como consecuencia, la deuda que era hasta el año anterior de 432 000 millones, creció también en un 3 por ciento.

El propio Presidente del Banco Interamericano de Desarrollo manifestó recientemente: "Que la pobreza en la región se agravó en el último decenio", precisando "que el nivel adquisitivo había retrocedido al que tenía 13 años atrás, pues se había agregado una legión de nuevos pobres derivados de la reconversión industrial y el ajuste".

Creo oportuno recordar que la población latinoamericana pasó de 165 millones de habitantes en 1950 a unos 460 millones en 1992, y representa el 8, 5 por ciento de la población mundial.

En otra intervención, no hace mucho tiempo, y en esta misma sala, la delegación de Cuba señalaba para su atención general algunas cifras que indicaban que del total general de latinoamericanos, cerca de 200 millones viven en la pobreza, lo que representa un 46 por ciento de toda la población y que dentro de esta cifra unos 94 millones son indigentes netos, o lo que es igual, más del 22 por ciento de los habitantes de la zona. Sin duda, el "boom" de la miseria se produjo en la década de los ochenta, calificada de perdida por los entendidos', y es la resultante de la aplicación de ajustes que conciben un presunto despegue económico a partir del desgaste de las posibilidades del progreso social. Pero a pesar de todo lo señalado, así como del olvido como región, surgen de sus entrañas fuerzas propias: Guadalajara, en México, primero; Madrid, después; Brasil, de inmediato, han encontrado la medida de su potencialidad en unidad, firmeza, raíz e historia en el concepto Martiano de "Nuestra América", haciendo patente su integración y firmeza.

Dentro de este esquema, señor Presidente, entendemos oportuno reiterar nuestra honda preocupación ante cualquier tendencia que relegue a un segundo plano la cooperación económica internacional.

Hacemos un llamado a que la comunidad internacional en su conjunto retome el compromiso en el entendimiento de que no es posible convivir armónicamente si las bases del llamado nuevo orden mundial sólo destellan planteamientos hegemónicos; si continúa el intercambio desigual y el proteccionismo; si no cesa la utilización de los alimentos como armas políticas, los embargos, el recrudecimiento de bloqueos a pequeños países, a pesar de la opinión pública mundial y el derecho internacional; en fin, en un mundo donde lo que debe prevalecer es la cooperación que borre abismos y diferencias. Está en la mano de los que controlan el poder ver el mundo con flexibilidad, buscar distensión y podrán comprobar que respetando las bases de principio y dignidad se pueden zanjar diferencias y negociar posiciones.

Señor Presidente, es necesario hacer un paréntesis en otro asunto de virtual importancia que es como tener una signatura pendiente y no es otra que replantearse con fuerza las políticas de ciencia y tecnología que propicien la incorporación técnica a las transformaciones agrícolas y que éstas puedan ser un reto con el compromiso de mirar hacia el futuro. Para ello, sería imprescindible elevar el potencial científico técnico de nuestros países, y aquí la ayuda de la FAO ha sido y tendrá que ser de vital importancia, ya que


revitalizaría la potencialidad de nuestro capital humano a través de la capacitación y la asistencia técnica. El fomento de la investigación como resorte para el desarrollo puede contribuir sensiblemente también a la elevación de nuestras capacidades en el aprovechamiento de los recursos naturales que por demás se encuentran bajo amenaza de extinción en la mayoría de nuestros países.

Seguiremos repitiendo que la Ronda Uruguay debe llegar a un acuerdo, de lo contrario, muchos países en desarrollo tendrán que soportar consecuencias catastróficas para sus endebles economías. La comunidad internacional debe estar atenta a que se superen las diferencias pendientes y que se logre un comercio más equitativo y precios más justos de los productos agrícolas en los mercados internacionales. Los distintos eventos de la FAO efectuados a través de este año 1993 se han pronunciado críticamente sobre esta situación.

Permítame, señor Presidente, antes de terminar y dentro del marco de la discusión de este tema sobre la situación mundial de la alimentación en el mundo, reiterar la opinión de mi delegación que afirma que el Comité de Seguridad Alimentaria de la FAO continúa representando un foro internacional único con relación a la fragilidad de la seguridad alimentaria en el mundo.

Finalmente, señor Presidente, en un mundo como el actual desbalanceado, entendemos se puede coincidir constructivamente en buscar un lógico y necesario equilibrio de pobres y ricos, altos y pequeños, gordos y flacos. Esa conjunción sólo se puede lograr en los organismos internacionales. Razón por la cual, en general, observaremos atentamente la reestructuración del sistema de Naciones Unidas y, en particular, trabajaremos por el fortalecimiento de la FAO, buscando la continuidad de una política multilateral transparente, recta, valiente, así como justa, representativa y equitativa.

Christodoulos CHRISTODOULOU (Cyprus): On behalf of the delegation of Cyprus, I wish to welcome you back to Rome to chair the 103rd Session of the FAO Council and I do assure you of our cooperation and positive contribution for the successful and the fruitful deliberations and conclusions of this important gathering.

Referring to the issue of the current world food situation, I wish to commend the Secretariat for preparing the relevant document, CL 103/2, which, in a brief but very comprehensive way, provides us with adequate information on the main parameters of the food situation throughout the world, as developed during the last decade.

Evidently, the overall food situation did not basically improve, but, at least, it did not deteriorate, thanks to the increase of world food production in line with the increase of world population. The annual food production in the various regions, during the last five years, is characterized by great fluctuations, while in Europe and the former USSR a continuous decrease of total food production is recorded in the last three years, as shown in Table 1 of the document under review.


The per capita annual production of staple food, which is considered a relatively more objective indicator of the actual food situation, does not present any significant improvement during the last ten years. This picture is clearly shown in Table 3. During the period 1981-85 the average per capita production of staple food in the developing countries amounted to 286 kg per year and corresponded to only 38 percent of the respective average of 749 kg prevailing in the developed countries. During the period 1988-92 the same average was slightly raised to 288 kg per year in the developing countries, while in the developed countries it was reduced to 725 kg. Needless to say, the vast majority of the developing countries are food-deficit and low-income countries, mostly with very limited, if any, financial ability to supplement their food requirements. The situation is even worse in Africa, where the annual per capita staple food production is limited to only 190 kg on average for 1988-92, compared to 181 kg for the period 1981-85. Despite the slight increase, the big gap is still there.

As we have stated on previous occasions, the short-term prospects for improving the food situation in the needy countries are not very promising, taking into consideration the deteriorating economic and social conditions, particularly in the low-income and food-deficit countries. The overall problem related to these issues is surely a complex one, requiring a comprehensive approach, adequate funds and close cooperation.

In this context we wish to emphasize the important role of FAO as the leading international agency for promoting cooperation and multi-disciplinary activities, aiming at improving world agricultural production and nutrition. We do appreciate and support the continuous efforts and activities of FAO in this field and we strongly believe that FAO, as always, with the close cooperation and assistance of all Member Nations, will be able to intensify its assistance programmes for sustainable agricultural development, especially in the low-income and food-deficit countries.

The accomplishment of this vision constitutes a noble and unique challenge because it relates directly to humankind, its survival and prosperity, all of which should always be made the core of our common effort and support.

Hubert De SCHRYVER (Belgique): Pendant la dernière session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, la question de l'offre et de la demande des denrées alimentaires de base dans les dernières années et dans l'avenir a été longuement débattue, de même que des changements récents de politique et les développements politiques affectant la sécurité alimentaire. Le rapport de cette (18ème) session du Comité reflète parfaitement les grandes lignes des observations et des discussions sur les différents problèmes. Comme le document CL 103/2 confirme de manière succincte cette même situation, il ne semble pas qu'il soit nécessaire de reprendre nos commentaires sur la situation alimentaire mondiale qui ont été livrés durant cette session.

Le Directeur général a mentionné dans son discours d'ouverture pour le CSA que, en comparaison avec celle qui prévalait il y a un an, la situation alimentaire mondiale globale s'était légèrement améliorée. Toutefois nous étions pleinement d'accord pour constater avec lui qu'il existait encore des déséquilibres et des contraintes importantes au niveau national et régional.


Les désastres provoqués, en particulier, par le fait de l'homme, comme les guerres civiles et l'effondrement des systèmes économiques et politiques se sont de nouveau traduits en famines et en misère pour des millions d'hommes: les dimensions des problèmes d'urgence alimentaire n'ont pas diminué, pas plus que notre capacité d'y répondre ou de les prévenir ne s'est accrue.

Permettez-moi de dire quelques mots sur les réponses apportées par la CE aux différentes initiatives internationales relatives à la sécurité alimentaire.

La Conférence internationale sur la nutrition a adopté un Plan d'action qui fournit des lignes directrices pour les gouvernements qui collaborent avec d'autres acteurs (ONG; secteur privé; bailleurs de fonds) pour infléchir la pression de la faim et de toutes formes de malnutrition. L'approche de la sécurité alimentaire constitue l'un des principes de base des efforts qu'a déployés la Communauté européenne depuis près de 10 ans; cette approche est dans une large mesure basée sur les mêmes principes que le Plan d'action. Combiné avec le nombre croissant d'activités de l'agence nouvellement créée, ECHO (Office humanitaire de la Communauté européenne), il n'est pas exagéré de dire que la CE considère avec beaucoup d'attention le Plan d'action dont elle a défendu et déjà mis en pratique un certain nombre de principes. La Déclaration et le Plan d'action devraient nous guider dans la fixation de nos priorités dans ce domaine.

En ce qui concerne le suivi de la CNUED, la Communauté a pris un certain nombre d'initiatives. En novembre 1992 le Conseil "Développement" de la Communauté a précisé les priorités pour une "Politique de coopération au développement à l'horizon 2000" et débloqué une première tranche de 600 millions d'Ecu afin de mettre en marche le processus de l'Agenda 21. Il a aussi adopté une série de mesures visant à promouvoir l'utilisation propre et efficace de l'énergie dans les PVD. Un mois plus tard le Conseil "Environnement" a adopté une résolution relative à un programme communautaire de politique et d'action en relation avec l'environnement et le développement durable, "vers un développement durable".

D'autres discussions ont eu lieu durant les cinq premiers mois de 1993. Des experts de la Communauté ont couvert les domaines de l'énergie, des forêts, de l'eau, du développement urbain et du renforcement de la capacité institutionnelle. L'objectif de ces réunions a été de tenter de développer dans ces domaines une stratégie communautaire cohérente et coordonnée, comme suivi spécifique de Rio. Ces discussions continueront durant la seconde moitié de l'année, et contribueront éventuellement à la formulation de politiques opérationnelles pour une agriculture et une sécurité alimentaire durables.

En ce qui concerne les conventions sur la biodiversité et le climat, la Communauté et ses Etats Membres ont signé les deux Conventions à Rio, et des démarches visant à les ratifier toutes deux avant la fin de 1993 ont été entreprises.

Enfin, en ce qui concerne la Déclaration sur les Principes concernant la forêt, la Communauté la considère comme un premier pas vers une éventuelle convention globale sur la forêt, et appuie l'examen de la mise en oeuvre de ces principes sous l'égide de la Commission des NU sur le développement durable, qui se réunit à New York en juin.


Quant aux négociations commerciales multilatérales, "l'Uruguay Round" et la Communauté européenne partagent fondamentalement le souhait du Directeur général que cet exercice soit conclu rapidement et de manière équitable. La Communauté poursuit ses efforts pour parvenir à un accord final qui soit équitable et prenne en considération les intérêts de toutes les parties à la négociation.

Comme nous l'avons indiqué en d'autres occasions, nous reconnaissons la responsabilité particulière qui incombe aux pays industrialisés dans ces négociations. C'est aussi pour cette raison que la Communauté s'est toujours déclarée prête à faire, pour la libéralisation, des efforts particuliers qui seraient au moins égaux, et même supérieurs à ceux de ses partenaires en développement. Pourtant, dans ce type de négociations multilatérales, les responsabilités sont partagées. Par conséquent, il est temps que tous travaillent ensemble de manière à faire aboutir la négociation et à récolter ensuite les bénéfices d'une croissance économique accrue, par l'expansion du commerce international.

La dernière question que je souhaiterais mentionner dans ce contexte est toute récente. Le Conseil "Développement" et les représentants de ses Etats Membres ont adopté, le mois dernier, des conclusions visant à passer de l'aide d'urgence à l'aide à la réhabilitation dans un certain nombre de pays de l'Afrique au sud du Sahara. Cette initiative conjointe de la Communauté européenne et de ses Etats Membres est en parfaite cohérence avec les préoccupations de restaurer la sécurité alimentaire, et répond au besoin indiqué par le CFS d'intégrer l'aide alimentaire dans le développement agricole et rural, en incluant aussi les Programmes de réhabilitation.

Bien que cela ait été mentionné dans d'autres occasions, en raison de la demande pressante exprimée dans le rapport CFS (point 17) que l'aide alimentaire à l'Europe de l'Est et à l’ex-URSS ne devrait pas être entreprise aux dépens des pays à bas revenus et déficitaires au niveau alimentaire (LIFD), je souhaite souligner de nouveau que dans le cas de la Communauté européenne cette aide alimentaire est effectivement additionnelle. Cette assistance à l'Europe de l'Est et à l’ex-URSS vient en supplément des budgets actuels dont bénéficient les pays LIFD, et indépendante de ceux-ci, que ces pays soient liés à la Communauté par le biais des Conventions de Lomé ou d'autres moyens.

Quel que soit le résultat des discussions sur le rôle du CSA, nous estimons que le CSA est un forum utile pour les orientations de politiques concernant la sécurité alimentaire et le développement, et pour suivre les développements qui ont un impact sur la sécurité alimentaire. Le CSA devrait certainement continuer à jouer ce rôle dans ce qu'on pourrait appeler une approche pédagogique de la sécurité alimentaire. En raison de la qualité du travail effectué par le SMIAR (Système mondial d'information et d'alerte rapide), les effets négatifs des désastres du fait de l'homme ou de la nature sur la sécurité alimentaire sont connus suffisamment rapidement pour permettre de mettre en place des actions internationales d'urgence.

Dans ce domaine de l'urgence, le CSA ne peut jouer un rôle majeur et n'a certainement pas l'intention de le faire. D'un autre côté, en redéfinissant le rôle du CSA, il conviendrait d'examiner de près les rôles et mandats d'autres institutions, autorités et organisations internationales existantes


ou en projet, afin d'utiliser plus efficacement les rares ressources humaines et financières destinées à assurer la sécurité alimentaire.

A cet égard, la communauté et ses Etats Membres défendent l'idée de maintenir à Rome le centre de réflexion et coordination des politiques agricoles et d'aide alimentaire dans le cadre des Nations Unies.

LE PRESIDENT: Merci au très honorable Ambassadeur de Belgique pour son intervention. Elle couvre évidemment deux sujets complètement différents, à savoir l'alimentation dans le monde (document CL 103/2) et les problèmes du rapport du Comité de la sécurité alimentaire que nous aborderons, j'espère, dans le courant de l'après-midi. Nous prenons acte de la déclaration faite au nom de la Communauté. Je suppose que les Etats Membres de la Communauté qui ont émis le désir d'intervenir feront une intervention particulièrement brève, compte tenu de l'intervention substantielle qui vient d'être faite.

Je voudrais faire une remarque. A l'heure actuelle, la Communauté économique européenne est un membre à part entière de la FAO et nous souhaitons très vivement qu'après les très longues discussions qui ont eu lieu, cette participation aux activités de la FAO puisse se concrétiser de manière opérationnelle.

On a déjà eu l'occasion dans différents comités d'aborder ce problème. Je crois qu'après toutes les discussions qui on eu lieu, après la signature des accords qui sont déjà intervenus, il faudrait passer à l'action. Je sais que les procédures sont longues et lourdes, mais la Communauté a incontestablement un rôle à jouer et ce rôle doit se réaliser par une intégration de ses efforts non pas uniquement sur le plan conceptuel, mais surtout sur le plan opérationnel, et là, j'ai pu noter depuis quelque temps un certain nombre de frustrations parfaitement compréhensibles et légitimes, aussi, en ce qui me concerne et au nom de très nombreux Etats Membres de ce Conseil et de l'Organisation, je crois qu'il est temps de passer à un stade réellement opérationnel de façon que la Communauté puisse intégrer réellement ses efforts dans le cadre de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture dont elle fait actuellement partie.

M. MAJID-UL-HAQ (Bangladesh): At the outset I would like to congratulate the delegates of the Kingdom of Saudi Arabia, Nigeria and South Korea on their election as Vice-Chairmen of this Council.

The document on this Agenda Item is comprehensive, informative and educative. I thank the Secretariat for producing such an excellent document which contains an analysis of the global foodgrains production situation in 1992-93 - aggregate supplies, exports, imports, shipment, stocks, food security, commodity prices, food aid and other relevant information.

Aggregate global output in 1992 was 4 percent above the below-average level of 1991. World foodgrain supplies are estimated to be 2 100 million metric tons, which is 2 percent above that of last year as result of higher supplies both in developed and developing countries.


Although the global food security situation has improved in 1992-93 over 1991-92 the situation in many countries, particularly in South Sudan, Eastern Africa and some parts of Asia and Europe is vulnerable. Emergency food assistance will be needed throughout 1993 for a large number of vulnerable people-.

My delegation strongly supports the suggestions made by the Secretariat which include emergency food reserves, security stock in strategic locations, more investment for the development of agricultural commodities, etc.

Bangladesh is now on the threshold approaching self-sufficiency or has already achieved self-sufficiency in rice production. Rice production has grown substantially to the point where surpluses are available for export. On the other hand, the country still remains in deficit in wheat production to the extent of over one million metric tons.

Foodgrains production has increased by 2.8 percent annually over the last decade while population grew by 2.14 percent per annum. As a result per capita availability of foodgrains has increased from 15.6 oz/day in 1982 to 16 oz/day in 1992. So far as nutrition is concerned, 80 percent of the total calorie intake is derived from foodgrains indicating heavy dependence on carbohydrate and deficiency in essential nutrients.

Since independence in 1971 Bangladesh has been able to almost double its production of foodgrains from 10 million metric tons in 1972 to 19.32 million metric tons in 1992. But due to frequent occurrences of natural disasters like flood, cyclone, tidal surges, drought, hailstorms, etc., the food shortage is usually experienced because of damage to crops in millions of acres. The damage caused by cyclone and floods to the infrastructural network resulted in delays in timely supply of food and agricultural inputs to the affected areas.

Although there has been an improvement in food security in the country at aggregate level, at the individual and household levels it has not improved. The low income group in society is still vulnerable in terms of food intake. So, the present democratic Government of Bangladesh has been pursuing the policy of strengthening food security and making food-grains available to the vulnerable groups under different priority programmes.

The programme for procurement of foodgrains by the Government at fixed prices during the harvesting season is an important element of the food policy in Bangladesh. The procurement is done on a purely voluntary basis. This programme is resorted to first to ensure floor price to the farmers, secondly to provide production incentives to the farmers, and finally to build up security stock.

The Government aims at developing private sector participation in foodgrains trade and promoting private participation in national food management.

I would like to say that my country will play its due role in the sphere of the national food production scenario as well as in global food supplies.


Charles STOLL (Canada) : I would like to take this opportunity to thank Mr Howard Hjort for his introduction to this subject which is of enduring importance. The report on the current world food situation is a valuable monitoring device on world agricultural output and levels of consumption. It is a significant indicative mechanism produced by the FAO and we are very supportive of it.

The growth in world food production in 1992 after a decline in 1991 illustrates the need to have a good understanding of the reason for production changes. In 1991, production declined in Europe (mainly eastern and northern Europe and the former Soviet Union) where increases in crop production were more than offset by a major drop in livestock production. The expansion in developed country food production is attributable particularly to a strong recovery in North America and Australia. One of the reasons for improvement in 1992 was a strong expansion in cereal production (mainly maize) in the USA and a significant expansion in Eastern Europe and Australia. This was partly offset by a major decline in the rest of Europe.

Of major concern is the fact that cereal production showed a major decline in Africa. Despite the progress observed in recent years, food production fell in 1992. Production of staple food on a per capita basis fell well below the average for the 1980's and a high proportion of the population already were suffering from undernourishment. Continuing food aid is obviously a short term requirement for this region. The African situation provides a serious challenge to all member countries of the FAO. Canada has taken leadership in providing debt relief for many of the poorer African countries.

Canada shares the concern about the drop in food aid in 1992-93 versus 1991-92. While there is pressure to restrain government budget deficits in most developing countries, the problems faced by developing countries, particularly in Africa, have not diminished. We continue to strongly support the Food Aid programme.

The report indicates that while the overall domestic cereal supply situation has improved in the former USSR over the last year, substantial imports will still be required in 1992-93. Agricultural reform and transformation to a market economy will take more time than anticipated. The sharp decline in food and non-food production again in 1992 has severely strained the commitment to reform. Canada is committed to providing assistance through loans and credit guarantees.

In conclusion, we would recommend that future reports and documents dealing with the world food situation provide more analysis of the factors which impact on world agriculture and food production. We hope that this type of analysis will be found in the 1993 report of The State of Food and Agriculture.

The meeting rose at 12.50 hours.
La séance est levée a 12 h 50.
Se levanta la sesión a las 12.50 horas.

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