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GENERAL DISCUSSION (continued)
DEBAT GENERAL (suite)
DEBATE GENERAL (continuación)

– STATEMENTS BY HEADS OF DELEGATION (continued)
– DECLARATIONS DES CHEFS DE DELEGATION (suite)
– MANIFESTACIONES POR LOS JEFES DE LAS DELEGACIONES (continuación)

Y. BENSLIMANE (Maroc) (interprétation de l'arabe): C'est un plaisir pour moi que de m'adresser à cette Conférence de la FAO en sa 22ème session, au nom de la délégation marocaine; cette Organisation de l'alimentation et de l'agriculture qui n'a cessé au cours des ans d'assumer ses hautes et nobles responsabilités en matière de développement et d'alimentation pour le bénéfice de l'humanité dans son ensemble.

Je voudrais tout d'abord féliciter M, Block pour son élection à la présidence de cette session et féliciter également ses deux vice-présidents.

Il m'est aussi agréable d'exprimer à M. Saouma, Directeur général de notre Organisation, toute notre gratitude pour les efforts louables que fournit notre Organisation sous sa direction pour le développement économique, agricole et pour l'élimination de la malnutrition répandue de par le monde.

Je saisis cette occasion pour exprimer l'entière satisfaction du Maroc de la coopération fructueuse qu'il entretient avec cette institution.

La 22ème session de notre Conférence se tient en un moment où le monde dans son ensemble connaît, et particulièrement les pays en développement, une crise économique sans précédent. Ce qui donne à nos travaux un caractère particulier et incite les délégations participant à cette Conférence à saisir cette opportunité pour proposer des solutions audacieuses pouvant constituer un tournant dans le processus actuel du développement et un point de départ pour une nouvelle étape vers la réalisa‐tion de la sécurité alimentaire au niveau mondial.

Certes nous avons enregistré une augmentation sensible de la production globale des produits vivriers au début des années 80 et le report des stocks en céréales pour 1983 a également atteint un chiffre record. On s'attendait donc à ce que cette augmentation ait un effet bénéfique sur la situation alimentaire mondiale, mais la mauvaise répartition géographique de cette augmentation et la récession que traverse l'économie mondiale ont rendu plus difficile les conditions d'importation pour les pays à déficit alimentaire et ne leur ont pas permis de profiter de cette amélioration de la production alimentaire.

La situation économique mondiale a donné lieu à une réduction sensible du commerce des produits agricoles en 1982, malgré l'augmentation des besoins alimentaires dans le monde. La même tendance n'a pas été enregistrée en 1981.

La réduction du commerce des produits agricoles passe d'ailleurs par un tournant dangereux dont pourrait résulter une augmentation de la faim et de la malnutrition dans le monde.

Cette détérioration s'explique essentiellement par les raisons suivantes:

1) Chute de la demande sur les produits agricoles, parallèle à la diminution de la demande en général due à la stagnation que connaît le commerce extérieur. En effet, la demande globale n'a enregistré qu'une augmentation de 1,8 pour cent au cours de l'année 82 par comparaison avec le 19 pour cent d'augmentation qu'elle a enregistré en moyenne dans les années 70.

Cette réduction s'explique également par le ralentissement du développement économique dans tous les pays du globe. Pour faire face à cette réduction de la demande, les pays industrialisés enre‐gistrant un excédent de production ont dû recourir au stockage et à des politiques visant à réduire dans de grandes proportions les superficies cultivables, ce qui aura sans doute des implications dangereuses pour la sécurité alimentaire mondiale dans les années à venir.

2) La chute sensible du volume des produits exportés par les pays en voie de développement et de leurs prix. Cela a davantage détérioré les termes de l'échange, notamment en matière de troc. Ainsi, les pays exportateurs de produits agricoles étaient désavantagés par rapport aux exportateurs de biens industriels et de pétrole.

D'une façon générale, les échanges commerciaux au niveau mondial se sont caractérisés par un protec‐tionnisme douanier de plus en plus dur de la part des pays développés, ce qui a réduit beaucoup les possibilités d'importation des pays en voie de développement.

3) L'endettement record des pays en développement au moment où les balances commerciales des pays développés enregistrent une nette amélioration. Le taux d'endettement est devenu donc exceptionnel et les services de ces dettes représentent pour les pays en développement, pour 1982, une part importante des revenus de ces pays.

Ajoutons à tout cela la sécheresse qui sévit dans nombre de pays en développement, plus particu‐lièrement en Afrique - ce continent est effectivement le plus touché - et où la moyenne de la production vivrière par tête d'habitant a même baissé. D'où l'augmentation des importations ali‐mentaires au moment même où la moyenne de la production alimentaire par habitant s'est améliorée au niveau mondial. En outre, le volume de l'aide à l'agriculture au cours des années 80 a sensi‐blement diminué en comparaison avec l'évolution positive enregistrée dans les années 70. Ceci s'explique plus particulièrement par la baisse du volume de l'aide bilatérale.

Toutes ces observations confirment que la situation alimentaire mondiale continue de se détériorer. Cette détérioration ne s'explique plus, comme par le passé, par la rareté des disponibilités ali‐mentaires au niveau mondial, mais plus spécialement par la baisse de la production alimentaire par habitant dans les pays en développement et par la baisse du pouvoir d'achat de l'ensemble de ces pays.

Partant, le problème de l'alimentation n'est donc plus uniquement celui d'un groupe de pays ou de quelques communautés au revenu limité, mais risque d'être le problème de tous les pays en déve‐loppement, et notamment les pays pauvres. Si ces pays pauvres se trouvent être les mêmes qui souffrent de la malnutrition, qui connaissent une croissance économique lente, il faudrait accorder davantage d'attention pour rechercher rapidement une nouvelle approche visant à améliorer leur niveau nutritionnel. Il est évident que la solution des problèmes alimentaires dans le monde repose sur l'augmentation des rendements et de la production agricoles dans les pays en développement et sur la solution à apporter au problème de la sécurité alimentaire mondiale. Ceci ne peut se réaliser qu'à travers un plan de développement intégral, susceptible d'améliorer la production, de créer des emplois stables et suffisants pour augmenter le revenu des couches pauvres de la population et leur permettre ainsi de se procurer leur pain quotidien.

Mon pays n'a pas été à l'écart de ces difficultés que connaît le monde en développement dans le secteur de la production alimentaire, au contraire ces difficultés se sont même aggravées au cours des dernières années à cause de la sécheresse qui sévit au Maroc depuis trois ans.

Je voudrais, à cet égard, mentionner que ces conditions climatiques difficiles ont fait échouer les efforts visant à améliorer la production agricole. En effet, la production des céréales qui couvrent les trois-quarts des superficies cultivables au Maroc et sur laquelle repose la sécurité alimentaire chez nous, a connu une baisse de 27 pour cent par rapport à l'année précédente. Le bétail est également touché par ces conditions difficiles et surtout dans les zones qui ont eté atteinte par la sécheresse.

Tout cela a eu un effet direct sur le revenu des agriculteurs, l'emploi, les prix, l'approvisionne‐ment et la balance commerciale. Le Gouvernement marocain a déployé d'énormes efforts pour assurer l'approvisionnement de tout le pays et pour maintenir un niveau satisfaisant d'emploi surtout en milieu rural et pour protéger le pouvoir d'achat de la population et, partant,freiner l'exode rural.

M. le Président, la Conférence à laquelle nous participons aujourd'hui est une nouvelle occasion pour traiter la situation alimentaire actuelle qui affecte tous les pays en voie de développement et que la récession économique mondiale actuelle aggrave encore.

Si les négociations, actuellement en cours, pour réviser les relations économiques Nord-Sud, ou pour consolider la coopération économique Sud-Sud, ou enfin pour réviser l'ordre économique et monétaire international, tendent en définitive à freiner la grave détérioration qui affecte les pays en voie de développement, des mesures spécifiques doivent être prises pour assurer la sécurité alimentaire et garantir le droit de tous les peuples et de tous les individus à la nourriture indépendemment des circonstances économiques.

Pour faire face à cette situation, il est nécessaire de consolider la capacité de production alimen‐taire dans le cadre d'une stratégie de développement. Cette stratégie devra accorder une réelle priorité au secteur agricole, assurer une distribution équitable des produits alimentaires disponi‐bles à l'échelle mondiale, garantir la poursuite des efforts pour réaliser l'auto-suffisance ali‐mentaire des pays en voie de développement et créer les circonstances adéquates pour développer les échanges commerciaux des produits agricoles.

La libéralisation des échanges commerciaux constituera un des plus importants facteurs de la stabilité économique mondiale et de son développement. Ils seront aussi un élément efficace pour le rapprochement entre les peuples. Mon pays appuie les efforts tendant à mettre fin aux mesures protec‐tionnistes mises en place pour réduire l'importation des produits agricoles en provenance des pays en voie de développement. Le démantèlement de ces mesures qui entravent les échanges commerciaux, assurera la stabilité des exportations des pays en voie de développement. Bien plus, il contribuera à les valoriser permettant ainsi à ces pays d'obtenir davantage de biens d'équipement nécessaires à leurs programmes de développement.

Si l'un des éléments essentiels pour réaliser la sécurité alimentaire mondiale relève de l'effort continu des pays en voie de développement en matière de production alimentaire, et si ces pays mobilisent pour ce faire tout leur potentiel matériel et humain, il n'en est pas moins vrai que cet effort doit être soutenu par une aide bilatérale ou multilatérale pour exécuter les projets alimen‐taires dans ces pays.

Le Maroc soutient toutes les initiatives tendant à mobiliser toutes les ressources financières internes dans les pays en voie de développement qui cherchent à assurer leur sécurité alimentaire. Le Maroc soutient également toute initiative pour augmenter l'assistance financière et technique fournie par les pays développés aux pays en voie de développement.

Mon pays estime qu'il est plus que jamais nécessaire d'augmenter l'aide alimentaire qui jusqu'à maintenant n'a pas atteint un niveau satisfaisant.

Nous appuyons les efforts de la FAO pour promouvoir le concept de coopération internationale dans ce domaine et pour le rendre plus adapté à la situation.

Nous saluons également les efforts déployés pour trouver une solution au problème de la sécurité alimentaire mondiale, solution qui ne peut être partielle ou par étapes. Bien au contraire, nous estimons que seule l'approche globale est susceptible de garantir les chances nécessaires pour atteindre cet objectif.

M. le Président, nous souhaitons que cette Conférence sera un pas courageux vers la réalisation des aspirations de tous les participants. Nous souhaitons également qu'elle soit le point de départ pour réaliser les objectifs communs auxquels nous aspirons tous afin d'améliorer les conditions de vie de nos peuples et pour garantir leur bien-être.

E. HERAZO DE VITI (Panama): Sr. Presidente, Sr. Director General y señores Delegados; con seria preocupación, pero con optimismo hacia el futuro, la Delegación de Panamá formula su mensaje ante esta Vigésima Segunda Conferencia de la Organización de las Naciones Unidas para la Agricultura y la Alimentación (FAO). Con preocupación, por la grave crisis económica que nos azota a nivel mun‐dial. Con optimismo, porque creemos en el ser humano y tenemos fe en que podremos superar la actual situación, especialmente en el campo de la agricultura y la alimentación, que es especialidad de esta Conferencia Mundial.

Con la sabia franqueza que le caracteriza, el Sr. Director General de esta Organización - Dr. Edouard Saouma - ha manifestado que "los problemas más urgentes del mundo pueden resumirse en tres palabras: misiles, dinero y alimentos. Agregando que la excesiva abundancia de armamentos, la inestabilidad del sistema monetario y la fragilidad de los suministros de alimentos, especialmente para los países y sectores más pobres de la población, son los problemas más importantes que se plantean a mediados de los años ochenta". Destacamos la validez de esta afirmación y consideramos que en torno a estas tres cuestiones fundamentales bien podrían girar las deliberaciones de esta Vigésima Segunda Conferencia de la FAO.

La República de Panamá es un país pacífico y pacifista por tradición, vocación y convicción.

Panamá - Señor Presidente - cree firmemente en la solución negociada de los conflictos y con este espíritu forma parte y es sede del GRUPO DE CONTADORA que busca una solución política de la actual situación centroamericana. Es dentro de este contexto que nuestro Canciller el Licenciado Oydén Ortega manifestó "que como estado soberano y amante de la paz, no podemos ver con agrado el uso de la fuerza para dirimir los problemas".

En las distintas reuniones de los órganos rectores de esta Organización - como en ningún otro Orga‐nismo Internacional - se debaten los problemas de la agricultura y la alimentación en forma amplia y profunda. Estas deliberaciones dejan claramente establecidos hechos que merecen profunda preocu‐pación como lo es la contracción del comercio de muchos productos básicos agrícolas debido al impac‐to de la recesión mundial y la persistencia de la inestabilidad de los mercados de productos bási‐cos. Así como a la disminución dé los ingresos de exportación de productos agrícolas, pesqueros y forestales de los países en vias de desarrollo. Aparejado todo esto, por el nuevo deterioro de la relación de intercambio agrícola registrado y por el agravamiento del déficit de las balanzas comer‐ciales agrícolas de los países en desarrollo. Viniendo a constituirse este hecho en una situación particularmente grave debido a la necesidad que tenemos de obtener más ingresos de exportación para poder aliviar la pesada carga de la amortización de nuestras deudas exteriores.

Panamá, se encuentra - Señor Presidente - actualmente frente a la necesidad de aumentar su produc‐ción agropecuaria en un trece por ciento en los próximos cinco años para cubrir su demanda alimenta‐ria y en torno a este objetivo estamos centrando nuestros esfuerzos. El sector agropecuario panameño registro en 1982 una tasa de crecimiento del 4,4 por ciento, que es ligeramente superior a la tasa de crecimiento de la producción agrícola señalada en la Estrategia Internacional del Desarrollo para el Segundo Decenio de las Naciones Unidas para el Desarrollo, así como del objetivo establecido de la FAO. Esta tasa de crecimiento del sector agropecuario panameño se ha debido a un incremento de las actividades de ganadería y pesca; por el hecho que los subsectores de agricultura y silvicul‐tura mostraron un lento crecimiento como resultado de los problemas de su sistema productivo como a las condiciones climatológicas adversas, consistente en una prolongada sequía, así como a los efec‐tos de la aun no superada crisis económica internacional. Durante estas últimas dos décadas este crecimiento ha estado vinculado estrechamente al incremento de un grupo de productos primarios como lo son el banano, camarones, azúcar, café, harina de pescado y durante este último año, la carne.

Sobre uno de los temas medulares que debe tratar esta Conferencia como es el del PROGRAMA DE LABORES Y PRESUPUESTO PARA 1984-85, nuestra Delegación apoya dicho Programa presentado por el Director General, como lo mínimo que se puede aceptar dentro de las circunstancias actuales y le reconoce gran mérito en lo referente a la racionalización de gastos. Sabemos que ha tomado muy en cuenta los problemas económicos por los que actualmente atraviesan los Estados Miembros. Pero, tal como lo ha hecho en anteriores oportunidades, esta Delegación se expresa en el sentido de que un incremento presupuestario simbólico del orden del 0,5 por ciento para el próximo bienio no guarda relación con las necesidades crecientes y demandas insatisfechas de una seguridad alimentaria que todos hemos aceptado en fortalecer y ampliar. Por otra parte, somos de la opinión que resulta inaceptable la denominada teoría del "crecimiento cero" porque consideramos que la racionalización de los gastos, con el cual todos estamos de acuerdo, tiene un límite, que, superado, significará regreso en las actividades de una Organización como la FAO, en la cual hay puestas muchas esperanzas y depositada mucha confianza.

Reiteramos ante esta plenaria nuestro pleno apoyo al Programa de Cooperación Técnica (PCT) y lo hacemos convencidos de la agilidad y pronta respuesta que el mismo da a las solicitudes que plantean nuestros gobiernos. Igualmente reconocemos la efectividad y operatividad tanto de las Oficinas Regio‐nales de la FAO como de los Representantes en los países.

Sobre otra de las cuestiones importantes que debe decidir esta Conferencia, como lo es lo concernien‐te a los recursos fitogenéticos, Panamá se ratifica en lo expresado primero en el Séptimo Período de Sesiones del Comité de Agricultura (COAG) y posteriormente en el Consejo de esta Organización, en el sentido de que los recursos genéticos de los cultivos son un patrimonio de la humanidad, y deben ser objeto de libre intercambio entre los países y sus respectivas instituciones para fines científicos y para su utilización en programas nacionales de mejoramiento genético de los cultivos. Panamá apoya la propuesta del Director General para el establecimiento de un compromiso Internacional sobre Recur‐sos Fitogenéticos que deberá examinar en detalle la Comisión II de esta Conferencia.

Respaldamos la realización de dos eventos de trascendental importancia que se celebrarán el próximo bienio, como lo es la Conferencia Mundial Sobre Ordenación y Desarrollo Pesquero y el Noveno Congre‐so Forestal Mundial, ambos organizados por la FAO y al respaldarlos lo hacemos confiados en que los acuerdos y programas de acción que de ellos deriven contribuirán a acelerar el desarrollo de nuestros pueblos.

Finalmente, Señor Presidente, damos nuestra calurosa bienvenida a los cuatro nuevos estados miembros de nuestra Organización: Antigua y Barbuda, Belice, San Cristóbal y Nieves, por la Región de América Latina y el Caribe, y Vanuatu por la Región del Sudoeste del Pacífico. Constituyéndonos así en 156 Estados Miembros de los cuales la quinta parte está formada por la Región de América Latina y el Caribe. A los cuatro nuevos Estados Miembros les ofrecemos nuestra más amplia colaboración para lu‐char unidos contra el hambre y el subdesarrollo en nuestra región, en particular, y en el mundo en general.

E.B. SIMELANE (Swaziland): On behalf of my delegation, I am pleased and honoured to join with those who have gone before me in congratulating the Chairman on his election to this high post, and I am confident that under his enlightened leadership this Conference will come to a successful and rewarding conclusion.

It is indeed a great honour and privilege to welcome on behalf of my Government the four new sister members to this august body of the FAO. It is our conviction that their joining in this world body will be to the benefit of all mankind, for we believe that every man and every nation has a worth‐while experience and lesson to share with all the others, especially in the noble goal of freeing all mankind from ignorance, malnutrition and hunger.

We in Swaziland are deeply concerned about the future of agricultural development, especially the production of food crops with which to feed our growing population. We are indeed concerned with our high rate of population growth which, like the African continent's as a whole, is increasingly outpacing our production of food crops. It is for this reason that Swaziland has supported World Food Day ever since it started.

We are also concerned that the distribution of our increased production in all sectors should be on a more equitable basis so that all social and economic strata in our small Kingdom of slightly more than a half million souls are able to benefit. Like most countries in Southern Africa, Swaziland has suffered greatly from the present drought. Such a drought has tended to worsen the adverse economic conditions prevailing in the country.

On average, Swaziland produces about 75 to 80 percent of its consumption demand of maize. The rest is made up of imports from the neighbouring countries. However, due to the drought during the last two seasons, maize production has dropped to around 50 percent of our normal production, while cotton production has also drastically dropped.

Swaziland's rivers have experienced the lowest flows in many years because of the drought. All the major rivers in the country are flowing at less than 50 percent of their normal capacity, while most of the perennial springs have dried up. Obviously, this drought has a very serious adverse effect on the irrigation capacity of the country. The small farmers as well as the big sugar and citrus estates have been affected by the low river flows for irrigation purposes. Rationing of water has had to be introduced. Some of the small irrigation reservoirs have dried up thereby resulting in big shortages of vegetables in some parts of the country. The current drought has also had an impact on the livestock industry in the country. Grazing lands, especially in the low veld, are deteriorating by the day.

The serious drought during the last two years has prompted Government to seek food aid from international sources such as the World Food Programme and others. I am pleased that FAO has assisted my country with food aid through the World Food Programme.

The Kingdom of Swaziland is the second smallest country in Africa with less than 17.4 thousand square kilometres and a population of over half a million of which approximately 80 percent live in the rural areas on land belonging to the Swazi nation. However, because of its diversity, Swaziland is indeed in a more fortunate position than some of its larger sister nations with all of their problems.

We, too, have an unfortunate legacy from our colonial past, with all that implies. Nowhere is this more so than in the agricultural or rural sector. Indeed, we find ourselves with large capital-intensive estate farms or plantations on title deed farms existing alongside small-scale mainly subsistence farms on Swazi nation land. Thus, as you might well expect, the vast bulk of our rural population has been hardly affected or benefitted from the progress taking place on the capital-intensive agricultural enterprises, while in the rural areas the effect on the small farmers producing for subsistence has been less than ideal. As might be expected, there has been a growing stream of migration from the rural to urban areas to the extent that our urban areas have been growing at a rate approaching 10 percent signifying a rapid depopulation of our rural areas. Thus, our country has the problem of dealing with the expanding population for which there are not adequate employment opportunities.

In an attempt to turn back this trend and to develop a more balanced economy, the Swaziland Government has embarked on its Rural Development Area Programme, started immediately after independence. Although we started on a relatively modest scale covering only 7 percent of Swazi nation land, over the years the programme has gained momentum to the extent that it now covers 50 percent of Swazi nation land, and about 200 000 rural farm families are benefitting.

Swaziland's programme of rural development has as its primary objective - this is clearly spelled out in our National Development Plan - the enhancement of rural wellbeing thus closing the widening gap between urban and rural life. We want to make our rural area more attractive socially and economically in order that our youth can find there a pleasant place to live and raise a family.

We recognise that promoting increased agricultural production is but one important element of rural development. Consequently, in addition to a planned programme of increasing extension services and improving the availability of such basic inputs and services as a ready supply of fertilizers, seeds, irrigation, credit, marketing and introduction of soil and water conservation and controlled grazing practices in order to improve the quality of our national herd and use our land resources more efficiently, we are also attempting to make a profound contribution to the introduction and upgrading of basic social services and urban-type amenities.

Thus, the 18 individual Rural Development Areas, primary and secondary schools are now operational. Health services are being made available through building rural clinics and in some areas rural hospitals have been built. As determined by the people living in the areas in their role as participants and decision-makers, there is an on-going programme of resettlement of scattered dwellings into more compact settlements for the purposes of rationalizing land use, thus freeing the best lands for more intensive agriculture, while simultaneously making it feasible to install systems of potable water, electricity and a network of feeder roads and other amenities. While presently concentrating on but 50 percent of all Swazi nation land, the goal of Government is to eventually bring all such land into the programme.

Although it is yet too early to make a definite evaluation of the merits and demerits of our programme, based on preliminary evidence it is quite obvious that the programme is exercising a positive impact and slowly but surely achieving its planned objectives.

Of course we have made mistakes, but to the extent possible we have attempted to learn from our mistakes to the benefit of the programme. We in Swaziland do not claim to have found a remedy for rural development that can be universally applied because we are fully aware that each country must find its own way in accordance with its customs, needs and aspirations. However, we are confident that we are on the right footing.

To return to my opening remarks, we are quite cognisant of the fact that what the future will look like in our agricultural and rural areas depends much more on what we do now rather than what we do tomorrow.

I would like to express the conviction of my country and my delegation that the plight of Africa's food shortage will be remedied by increased food production by each and every small farming unit, the peasant farmer. We view food aid as a temporary phenomenon caused by the temporary inadequacy or unavailability of the appropriate incentives for our farmers and because of the severe drought, whose devastations have been a major and important subject of this Conference. We choose to term this gap as temporary because we are optimistic of the future.

In conclusion, I would be remiss if I did not mention the most significant role FAO has played in assisting us in implementing our programmes. Through you, Mr Chairman, I wish to extend our heart‐felt gratitude to our Director-General, Dr Edouard Saouma, for the timely and beneficial assistance we have been receiving through FAO's Technical Assistance Programme - assistance ranging from providing us with experts in seed multiplication technology to experts who have strengthened the Government's services for the benefit of the small farmers and the nation as a whole.

The people and the Government of the Kingdom of Swaziland wish to convey their sincere gratitude and wishes for the continued progress of the Organization under the enlightened leadership of our Director-General.

A.E. GASSOU (Togo) : Monsieur le Président, Honorables délégués, nous sommes encore réunis à Rome pour la 22ème fois dans le cadre de notre Organisation en vue de débattre des sujets d'importance vitale pour le monde, au moment où le spectre de la faim, au lieu de s'éloigner sous les coups de boutoir timides des nantis, s'étend au cours de ces dernières années.

La faim et la misère qui sévissent sur notre planète touchent, à quelques exceptions près, presqu'exclusivement les populations des pays en développement.

En ce dernier quart du 20ème siècle et plus singulièrement au cours de cette décennie, notre monde vit une situation particulièrement angoissante. La loi du plus fort qui s'applique çà et là et l'égocentrisme propre à l'homme contribuent à entretenir deux catégories d'hommes de conditions sociales profondément opposées : l'une rassemblant les riches, l'autre les pauvres. Et pourtant, l'on a continué à décrier du haut des tribunes internationales, que ce soit ici ou ailleurs,cette situation qui affecte surtout les pays pauvres.

Tout semble vouloir montrer que la capacité créatrice de l'homme se fixe, à dessein, le but de satisfaire les seules aspirations des nantis. Cette vue de la situation actuelle n'est pas erronée si l'on pénètre dans les détails les conclusions du bilan des biens produits par l'humanité et leur répartition entre les hommes.

En effet, au moment où la famine menace de vastes populations en Afrique et en Asie, les stocks de report de céréales et autres produits vivriers restent énormément élevés et thésaurisés dans d'autres régions du globe. Vous convenez avec nous que ce paradoxe souligne une fois de plus les imperfections du système économique mondial actuel.

La délégation togolaise, par ces propos, entend une fois de plus attirer l'attention de nos assises sur cette évidence que les inégalités dont souffre l'humanité sont le fait de l'homme lui-même et de lui seul.

Selon les rapports établis par d'éminents experts, les préoccupations actuelles du monde et plus particulièrement en Afrique sont de trois ordres :

- la dégradation persistante de la situation alimentaire

- la baisse possible de la production alimentaire en 1983 et les répercussions à long terme de la récession économique mondiale sur les efforts de développement.

Nous remémorant les travaux de la 12ème Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique tenue à Alger en septembre 1982, nous nous souvenons encore, s'agissant de la situation alimentaire en Afrique, de notre inquiétude commune.

Au cours de la décennie écoulée, la production alimentaire par habitant en Afrique a fléchi de plus de 10 pour cent et l'apport énergétique moyen du régime alimentaire a diminué jusqu'à 6 ou 7 pour cent au-dessous des besoins nutritionnels. En Afrique de l'Est, la situation alimentaire s'est davantage aggravée au cours de ces dernières années par suite de la venue de millions de réfugiés dans cette partie de la région. Cette situation inconfortable contraint les pays africains à utiliser d'année en année des proportions de plus en plus élevées de leurs devises pour importer des vivres. Et nous assistons, dans une attitude complice, à cette situation qui tend à se perenniser malgré l'abondance des ressources en terre, en eau, ainsi qu'en ressources humaines. S'il est vrai que la croissance rapide des populations par rapport aux performances de la production agricole y est pour quelque chose, il est aussi vrai que les inégalités auxquelles nous avons fait allusion tout à l'heure, contribuent non seulement à la maintenir, mais aussi, à amplifier ses tendances fâcheuses.

Dans un contexte économique aussi difficile, dominé par une inflation grandissante, aucun pays ne pouvait à lui seul mener la lutte et les pays africains en sont parfaitement conscients. Voilà pourquoi l'Afrique, à partir des déclarations d'engagement de Monrovia en 1979, a fini par adopter le plan d'actions de Lagos en 1980, ce en vue de réduire l'acuité du problème alimentaire au niveau du continent.

Mais les actions menées au niveau de nos pays ne seront que de piètre efficacité, si, face aux efforts sans cesse accrus demandés aux populations laborieuses, il leur est imposé, en raison d'une loi de marché, des prix dérisoires à leurs produits d'exportation.

Or si les prix offerts sur le marché international sont justes et équitables, nos populations pourront investir leurs masses d'argent dans l'amélioration de leurs productions. Nous ferons donc un pas vers la résolution d'une des difficultés les plus graves auxquelles font face nos pays,à savoir l'accroissement de notre déficit alimentaire si les tendances actuelles se poursuivent et s'amplifient. La solution à ces problèmes doit être recherchée avant tout par la voie du développement de nos productions nationales en vue d'atteindre 1' autosuffisance alimentaire. Il faut remarquer que la réussite de cet objectif dépend de la productivité des terres mais repose également sur la mise en oeuvre d'un certain nombre de mesures et politiques.

La délégation togolaise voudrait une fois encore insister sur l'accent particulier qui doit être mis sur les aménagements hydro-agricoles devant nous permettre de passer du stade de cultures sèches à un nouveau système d'agriculture irriguée pour aider nos paysans à corriger, lorsque cela est nécessaire, les méfaits de la sécheresse. La maîtrise de l'eau par la mise en oeuvre d'une politique internationale d'irrigation toute dimension,comme mentionné dans le programme de travail, retient toute notre attention.

En effet, si la formule des grands barrages hydro-agricoles a ses avantages, elle comporte également ses inconvénients. Si ces barrages sont coûteux et difficiles à gérer, ils sont à même de se rentabiliser à plus ou moins long terme. Ils mettent en jeu un plus grand nombre de familles paysannes.

Les petits aménagements, à l'opposé sont généralement à rentabilité marginale mais ils présentent l'avantage d'être plus à la portée du petit exploitant tout en étant faciles à réaliser. Un accent doit donc être mis sur ce programme en incitant les agriculteurs à développer cette irrigation d'appoint pour remédier au déficit pluviométrique fréquent en fin de saison. Nos productions seront ainsi sécurisées. L'aide internationale en la matière devra permettre de mettre en place une politique cohérente comme il est indiqué dans le programme de travail pour l'année 1984.

Le Togo, pour sa part, s'est engagé depuis huit ans dans une bataille qui devrait le conduire définitivement à son autosuffisance alimentaire dans cette conjoncture extrêmement difficile. L'exécution progressive des mesures agraires en vigueur et l'assistance adéquate accordée aux petits agriculteurs témoignent des efforts qui s'y font dans l'application des recommandations de la Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural.

La politique de la révolution verte connue et appliquée à partir de 1977 sous l'autorité clair‐voyante du Chef de l'Etat, le Général Gnassingbé EYADEMA, constitue la stratégie de développement de mon pays.

Le plan quinquennal de développement économique et social qui a démarré en 1976 fixait déjà une priorité, celle qui vise non seulement à couvrir les besoins alimentaires immédiats des populations mais aussi à s'assurer des réserves destinées à préserver le pays contre les pénuries conjoncturelles. Ces actions ont pu se réaliser grâce à un ensemble de mesures d'incitation de la masse paysanne conduisant à exempter le cultivateur d'impôt direct, à subventionner les moyens de production, à fixer des prix rémunérateurs pour les produits agricoles, à assurer l'acquisition aisée des facteurs de production et à aménager des infrastructures de stockage. Toutes ces facilités qu'elles soient d'ordre législatif ou institutionnel ont permis de faire dans le domaine vivrier, dans une période climatique assez défavorable, des progrès considérables.

Mais force est de constater que le salut de nos productions agricoles repose, en dehors de la maîtrise de l'eau, sur la productivité des terres qui passe par l'utilisation des engrais et des semences sélectionnées. Le Togo s'efforce de solutionner tous ces problèmes tout en mettant l'accent sur la nécessité d'améliorer la qualité nutritionnelle du régime alimentaire de sa population. Dans ce sens, de nouvelles impulsions sont imprimées à la production animale afin d'atteindre 1'autosuffisance en alimentation carnée.

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

La situation telle qu'elle se présentait avant 1982 n'est plus la même; vous vous en doutez.

En effet, les retombées de la conjoncture économique internationale auxquelles s'ajoutent les effets de la sécheresse de ces dernières années ont fortement influencé notre agriculture dont les résultats sont des plus aléatoires. Face cette situation critique, nos pays ont pris de multiples dispositions pour assurer une plus grande sécurité alimentaire à leurs populations. Grâce à cette volonté et à l'aide de la Communauté internationale, nos pays ont réussi dans une large mesure à éviter le pire, mais de l'avis général, la situation reste précaire. .

Nos pays et la Communauté internationale doivent donc inscrire leurs efforts dans le cadre de politiques cohérentes qui doivent éviter que maints efforts méritoires ne soient annihilés par des initiatives et des décisions mal coordonnées. Une concertation accrue s'impose dans la fourniture de l'aide en général et de l'aide alimentaire en particulier.

L'aide alimentaire est une nécessité dans la situation climatique que traverse malheureusement la plupart des pays de tiers monde; s'il est vrai que cette aide apporte un concours appréciable pour soulager les populations affectées par ces fléaux, nous devons repenser son orientation qui en fait devra porter sur la satisfaction d'un besoin ponctuel et momentané. Elle devra être à l'origine de la création de conditions permettant aux populations secourues de produire pour s'autosuffire et progressivement se passer de cette aide.

L'aide alimentaire dans sa philosophie actuelle doit évoluer vers la fourniture de vivres aux Gouvernements des pays à aider en vue de constituer des stocks de sécurité alimentaire combinés à des stocks régulateurs de marché. Cette formule,qui peut faire l'objet de réflexions et de mises au point, permettrait de maintenir les vivres à un prix modique à la portée des couches les plus déshéritées.

Elle constituerait une réponse à la critique qui affirme que la fourniture de la nourriture sous forme gratuite à la population crée chez celle-ci une mentalité d'assisté et la conduit progres‐sivement au désoeuvrement aggravant ainsi la situation socio-économique des pays aidés. Le fait que les populations secourues paient, ne serait-ce qu'un prix modique les vivres qu'on leur fournit leur donnera le sentiment de participer activement à la résolution de leurs propres problèmes.

La délégation togolaise croit qu'une telle pratique aiderait à éduquer et à préparer la fraction de la population bénéficiaire de l'aide à un effort de s'aider elle-même.

Dans le même temps, le gain tiré de la vente de l'aide alimentaire contribuerait à grossir le stock régulateur afin de jouer plus efficacement sur les fluctuations excessives des prix et par là, soutenir également les prix rémunérateurs aux producteurs.

Nous ne sommes pas contre la distribution gratuite des vivres qui ne doit se faire que dans les situations critiques et par conséquent limitée dans le temps.

La Communauté Internationale devra pendant ce temps se pencher sur les moyens les plus appropriés à fournir pour que ces populations redeviennent des producteurs de biens devant servir à satisfaire leurs besoins propres.

Monsieur le President, Honorables délégués, Mesdames, Messieurs, si nous nous réunissons encore ici au siège de notre Organisation pendant plusieurs semaines, c'est pour débattre de problèmes d'impor‐tance pour nos populations et de leur trouver des solutions concrètes. L'objectif à atteindre en premier est d'aider nos pays à s'autosuffire par le développement en premier lieu, de nos productions nationales. Cela sera possible par la maîtrise d'un certain nombre de facteurs dont le principal est l'eau au moyen de la mise en oeuvre d'une politique internationale d'irrigation toutes dimensions. Nos productions seront ainsi sécurisées et l'aide alimentaire qui est une nécessité d'ailleurs, permet‐tra également dans sa nouvelle orientation que nous proposons, de participer aussi à l'amélioration de nos productions.

Ceci est possible dans la mesure où nos pays et la Communauté Internationale qui ont accepté d'organiser une vie commune joindront leurs forces et leurs bonnes volontés dans la mise en oeuvre de politiques et programmes cohérents. Car, la vie commune, la solidarité, doit s'affirmer surtout lorsqu'il faut ensemble traiter des problèmes de peuples les plus défavorisés, lorsqu'il faut, sans délai, venir au secours de ceux que, soudain, frappent la sécheresse, les inondations, la guerre, l'épidémie etc.. Il faut continuer à défier ces fléaux qui, le plus souvent, s'abattent sur ceux qui étaient déjà les plus malheureux.

Que l'on me permette, dans' cette assise de solidarité qui durera quelques jours encore, d'affirmer que l'objectif que nous recherchons ne sera atteint que si nous respectons la nécessaire cohérence entre les diverses composantes de nos politiques.

Des efforts cohérents et la concertation entre nos pays et les institutions internationales doivent nous permettre de réussir ce développement intégral que nous souhaitons pour toute l'humanité.

A ce propos, ma délégation voudrait manifester son appui pour le budjet et le programme d'activité presentés par le Directeur Général pour 1984-1985.

Elle apprécie particulièrement le programme de coopération technique qui a permis, en moins de cinq ans, d'obtenir des résultats aussi tangibles sur le terrain.

Ces résultats ne sont pas sans rapport avec l'installation des Représentants de notre Organisation dans un plus grand nombre des Etats Membres du tiers monde et plus particulièrement en Afrique.

Ces représentations sont venues compléter et renforcer l'action des Bureaux Régionaux; ces derniers se consacrant désormais aux tâches de coordination régionales en étroite collaboration avec d'autres institutions régionales.

Monsieur le Président, permettez à la délégation togolaise, avant de terminer son propos, de porter son appréciation sur la nouvelle approche de la sécurité alimentaire. Ma délégation se réjouit de cette évolution dans la conception du problème de sécurité alimentaire. Le Togo avait, au cours des dernières années, acquis cette même conviction et, les thèmes développés dans le document CFS:83/4 présenté par le Directeur Général réjoint en tous points les vues de mon gouvernement à savoir qu'une réelle sécurité alimentaire passe par 1'autosuffisance alimentaire au niveau de chaque état et comporte les trois composantes essentielles: 1) Productions agricoles abondantes; 2) Maintien de ces productions en stocks suffisants pour faire face, à tout moment, aux besoins du peuple; 3) Accés des couches les plus pauvres à ces vivres grâce à une politique de prix modérés.

Monsieur le Président, l'humanité, prise globalement, ne manque pas de nourriture et les générations futures n'en manqueront pas si nous savons mettre en oeuvre les moyens scientifiques, techniques et humains dont disposent ensemble les Etats riches et pauvres.

H. SEOUD (Syrie) (interprétation de l'arabe): Je suis heureux de pouvoir vous féliciter, Monsieur le Président, de votre élection à la présidence de cette session. Nous vous souhaitons plein succès dans votre tâche et je voudrais saisir cette occasion pour souhaiter la bienvenue aux pays qui, récemment, se sont joints à nous.

La 22ème session de la Conférence de la FAO se tient à un moment difficile dans l'histoire de l'humanité. La crise alimentaire mondiale empire et le fossé entre les riches et les pauvres s'approfondit encore, ce qui prouve bien la gravité de la situation surtout pour les pays les moins développés où les aliments manquent. Je ne vais pas insister sur les détails et les statistiques car le Dr. Saouma dans sa déclaration a déjà tout dit. Sa déclaration est un cri d'alarme et invite les Etats Membres à vraiment faire un effort extraordinaire. C'est un défi! Un défi tout à fait urgent et qui atteint toute notre planète et qui peut se résumer en trois mots: armement, argent et aliment.

Les dépenses en matière d'armement augmentent toujours et ne sont pas utilisées par conséquent pour le développement. Les problèmes financiers deviennent plus complexes tous les jours et amènent une véritable paralysie économique dans certains pays parce que les prix des matières premières baissent. La crise économique est plus aiguë que jamais; ses répercussions se manifestent partout, surtout dans les pays en voie de développement où elles sont la cause de nombreux problèmes: moyens de production agricole, diminution de l'assistance qui rend plus difficile l'approvisionnement en aliments, compte tenu de l'augmentation de la population, et en fait, les résultats agricoles ne sont pas améliorés.

Travailler pour éviter que quiconque ait à se coucher affamé est un droit de chaque être humain comme le droit à la vie. Des sommes astronomiques sont attribuées aux armements destinés à l'agression, destinés à la dévastation, alors qu'elles pourraient être utilisées pour aider à 1'éradication de la faim, de la maladie et de l'ignorance dans le monde, à condition que ces sommes soient vraiment dépensées pour les projets de développement, et si les Etats Membres voulaient bien observer les principes et les objectifs des Nations Unies cherchant à désarmer et à intensifier la coopération internationale, les pays riches et développés pourraient renoncer à être les seuls à disposer du savoir-faire international et ainsi les pays en développement pourraient utiliser pleinement leur potentiel.

La République arabe syrienne, comme pays arabe et comme membre de la communauté internationale, n'est pas inconsciente certes de la dépendance mondiale des pays arabes. Nous sommes influencés par les développements de l'extérieur et, en fait, nous aussi nous pouvons les influencer et nous sommes heureux de dire que nous sommes parfaitement d'accord avec la politique de la FAO tendant à accroître la production agricole et qui est tout à fait conforme à la politique de mon gouvernement.

En Syrie, nous avons accordé une grande importance au développement agricole et rural. Ceci d'ailleurs ressort clairement des résolutions et décisions prises par mon gouvernement et mon parti sous l'égide du Secrétaire général du Parti baassiste arabe. Le Président de la République M. Hassaad, les a incorporées dans le plan quinquennal actuel qui comprend des programmes très importants de développement des zones rurales, tendant à accroître la productivité de la terre pour augmenter la production des aliments.

L'objectif principal du plan de développement économique du secteur agricole dans notre pays comprend les points suivants: accroître la production agricole locale de 7,6 % par an; réaliser et obtenir l'autosuffisance dans les produits agricoles de base pour assurer la sécurité alimentaire; garantir les matières premières pour les industries principales de transformation; produire un excédent de production de 2 600 millions de lires syriennes; accroître la productivité agricole; chercher à éliminer les trois grandes divergences de revenu; éviter que les gens des régions et des campagnes cherchent à migrer vers les villes. Plus de 7 milliards de lires syriennes sont prévues pour atteindre ces objectifs dans le plan quinquennal actuel 1985.

Malgré les résultats positifs déjà obtenus dans ce domaine, les investissements auraient été supérieurs au niveau actuel, s'il n'y avait eu l'agression subite des terres arabes dont la férocité s'est encore accrue ces deux dernières décennies, sous l'égide de l'impérialisme mondial allié aux régimes sionistes et racistes. Nous sommes obligés d'attribuer une grande partie de notre budget national à la défense de notre peuple et de nos terres. Nous sommes obligés de résister à cette agression que l'impérialisme mondial a entrepris en utilisant ses armes les plus mortelles et les plus modernes.

Notre délégation a bien écouté la déclaration du Directeur général, déclaration courageuse, et nous sommes heureux de pouvoir donner notre appui au programme du Directeur général, programme 1984-85, qui dessine une tendance nouvelle, une concentration sur des programmes techniques et la diminution de tous les frais administratifs dans toute la mesure possible, permettant une petite augmentation budgétaire qui ne dépasserait pas le 5 pour 1000, ce qui permettra d'accroître l'aptitude de la FAO à faire face aux besoins des Etats Membres et surtout des plus pauvres.

Pour ce qui est des priorités fixées par la FAO et les liens entre ces priorités et la politique générale d'agriculture et d'alimentation dans le monde, mon gouvernement estime que le protectionnisme et ses effets négatifs ne pourront guère résoudre les problèmes de sous-emploi dans le Nord, ni le problème du déséquilibre commercial, mais que les pays pauvres deviendront les victimes des forces extérieures et sans merci.

Le concept de la sécurité alimentaire, dans son sens large, c 'est-à-dire offrir l'accès aux aliments de base à tous,en permettant de fixer des objectifs clairs dans la sécurité alimentaire, aura d'excellents résultats.

Il faut que les ressources du programme alimentaire mondial puissent être augmentées pour 1985-86. Nous estimons également qu'il faut mettre en oeuvre les recommandations prises par la Conférence régionale du Proche-Orient, surtout pour ce qui est des deux nouveaux organismes; le Conseil régional et le Conseil des politiques du Proche-Orient.

Nous sommes entièrement d'accord avec la politique de la FAO qui a permis de donner un essor à ces organismes, et les pays de la région sont conscients de la présence de ces organismes qui sont d'un bon contact et permettent d'octroyer une assistance rapide.

Je voudrais ici aussi dire que le Bureau de la FAO nous offre, a la République arabe syrienne, une excellente collaboration ce qui nous permet de nous rapprocher des objectifs de notre programme agricole. Je dois mentionner ici le Programme d'assistance technique. Je puis vous assurer notre pleine collaboration. Ceci est caractéristique de l'effort général de la FAO sur le terrain, mais la réalisation de ces programmes nécessite des ressources additionnelles et c'est la raison pour laquelle nous lançons un appel pour que ces ressources soient accrues.

Un effort de développement doit se poursuivre sans cesse. On ne peut ni l'arrêter, ni le limiter dans le temps. En outre, nous sommes d'accord avec ce qu'a dit le Directeur général en termes généraux, car il comprend bien l'interdépendance de tous les éléments de 1'économie mondiale.

Ces problèmes sont insolubles à moins que nous comprenions les liens que ces problèmes ont avec l'agriculture mondiale, les échanges commerciaux et d'autres politiques en général.

Nous sommes tout à fait d'accord pour donner la priorité à l'attribution de la majeure partie des ressources additionnelles aux activités de la conférence mondiale sur le développement rural et agricole et je suis heureux d'avoir à déclarer que la République arabe syrienne met ce programme en oeuvre à l'heure actuelle. D'ailleurs cela est traduit par les résultats de la Mission FAO qui a précisément examiné dans quelles mesures les résolutions de la CMRADR étaient misés en oeuvre.

Je voudrais faire allusion aux initiatives très constructives sur la constitution de la Banque de gènes agricoles et concernant la proposition de convoquer la Conférence mondiale des pêches compte tenu de l'importance des protéines animales dans notre régime alimentaire. Nous sommes éga‐lement heureux de la convocation de la Neuvième Conférence de sylviculture qui se tiendra au Mexique en 1985. Je souhaite un plein succès à cette session de la FAO.

J. OLIVEIRA (Guinée-Bissau) (langue originale: portugais): Permettez que mes premières paroles soient pour féliciter Mr John Block pour sa brillante élection comme Président de la XXIIe Conférence générale de la FAO, élection qui témoigne la confiance que l'auguste assemblée met dans sa compétence et dans son sens de justice et d'égalité, qualités nécessaires pour le succès de cette Conférence.

J'aimerais aussi réitérer à M. Edouard Saouma, Directeur général de cette Organisation,notre ferme appui pour la façon dont il a conduit les destins de la FAO et pour le nouveau dynamisme qu'il a impregné à cette organisation au cours de ces dernières années.

Aux nouveaux pays Antigua, Barbuda, Bélize, Vanuatu, Saint-Christophe-et-Nëvis, qui à partir de cette Conférence feront partie de notre organisation, je souhaite que leur présence contribue à l'élargissement de la Conférence.

L'un des principaux thèmes de notre Conférence est l'analyse de la situation alimentaire et agri‐cole mondiale, qui, jour après jour, tend à s'aggraver au lieu d'enregistrer des progrès.

En approuvant le plan du document "Agriculture: Horizon 2000", nos espoirs étaient en effet optimistes. Pourtant l'existence de 500 millions de personnes qui n'ont aucune garantie pour leur nourriture quotidienne nous amène à penser que seul un changement radical dans l'attitude des pays développés, des principaux organismes financiers mondiaux et une ferme volonté des pays les moins développés pour promouvoir leur développement endogène, pourront éviter les risques d'une augmenta‐tion substantielle du nombre de gens qui ont faim et dont la déclaration de Rome prévoit qu'il passera à 650 millions si la tendance actuelle se maintient.

C'est la raison pour laquelle nous lançons un appel aux pays développés, pour qu'ils prennent leur part de responsabilité en vue d'éliminer cette situation de crise économique mondiale, de telle façon que nous puissions atteindre les prévisions de production pour l'an 2000.

Nous appuyons toutes les solutions et mesures préconisées par la FAO pour arrêter la course aux armements en vue de renforcer les relations internationales et pour la consolidation de la coopéra‐tion sur le plan mondial.

Quant au programme de travail et au budget pour l'année 1984-1985, nous aimerions féliciter le Secrétariat de la FAO et son Directeur général pour l'excellent document qu'ils ont mis à notre disposition, réitérant à notre organisation tout l'appui dans les efforts qui ont été entrepris en vue de donner une plus grande importance aux aspects alimentation et nutrition sur le plan mondial, unique moyen pour atteindre l'équilibre et la satisfaction des nécessités de base de la grande majorité de l'espèce humaine qui est menacée par la faim.

Nous devons réunir tous les efforts pour la concrétisation du programme, tenant compte du fait qu'il pourra servir à améliorer la situation alimentaire dans les deux ans à venir.

Nous aimerions réitérer encore une fois au Directeur général notre appui total au budget présenté pour le biennium 1984-1985 qui,à notre avis,pourrait s'avérer insuffisant pour les nécessités croissantes de nos pays.

Parlant de l'alimentation, nous ne pouvons que nous référer à la Sécurité alimentaire, programme auquel nous attachons une importance particulière en vue d'organiser les stocks et les prévisions de production et au Programme alimentaire mondial qui à joué un rôle important dans les projets de développement rural dans nos pays, servant d'élément catalyseur à de nombreuses réalisations dans divers domaines de la production alimentaire. Nous aimerions apporter un appui ferme à ces pro‐grammes pour les deux ans à venir et en plus, nous comptons sur leur continuation.

Année après année, la commémoration de la Journée mondiale de l'alimentation a pris la forme d'une véritable mobilisation face aux problèmes de la crise alimentaire que le monde traverse. Ainsi, dans notre pays, cette année nous avons réalisé diverses manifestations et actions qui ont trouvé leur point culminant dans la remise des prix aux meilleurs producteurs agricoles, avec une allocu‐tion de notre Président du Conseil de la Révolution, en vue d'inciter les paysans à produire davantage et à obtenir 1'autosuffisance alimentaire.

C'est avec une grande joie que nous réaffirmons encore une fois au Directeur général nos félicita‐tions pour l'instauration de la Journée mondiale de l'alimentation.

En Guinée-Bissau l'agriculture est la base fondamentale de l'économie.

C'est pourquoi,dans notre stratégie de développement économique et global, nous avons tenu compte des orientations idéologiques de notre glorieux parti qui trace les grandes lignes à suivre dans le développement économique et social conduisant à l'économie nationale indépendante et à la place prioritaire du secteur agro-pastoral.

Nous réaffirmons explicitement:

La priorité de l'agriculture comme activité de base et primordiale du peuple, capable de contribuer rapidement à l'accumulation de la richesse nationale;

La nécessité d'articulation agriculture/industrie dans le développement équilibré où l'agriculture est la base et l'industrie agissant comme moteur de sa croissance.

La nécessité du développement intégré de l'agriculture, de l'industrie et des services, en consi‐dérant dans cette articulation le rôle capital du commerce.

Notre premier plan quadriennal de développement économique et social 1983/1986 reflète cette option quand nous considérons,dans le "Groupe prioritaire", le développement agricole, les forêts et la pêche, en lui consacrant la priorité des priorités, en vue d'en faire bénéficier surtout la popu‐lation paysanne et de rompre le cercle vicieux de 1'autosubsistance, en créant des moyens de financement du marché interne et en provoquant le rééquilibre économique.

Il a été également conçu,pour appuyer les activités prioritaires, un "Groupe d'appui principal" constitué par les secteurs commerce, transport, postes et télécommunications et services financiers qui devront concourir au succès du groupe prioritaire.

Par ailleurs les secteurs fondamentaux à long terme n'ont pas été négligés : construction nationale, édu‐cation, santé et culture, infrastructure de l'industrie lourde, ressources minérales et les différents aspects de participation du peuple.

Ceci nous amène à conclure que le développement rural n'est pas une catégorie spéciale distincte du développement national. Ils favorisent les mêmes objectifs, vu que le développement est un processus où l'être humain est acteur et bénéficiaire comme individu et être social.

Par conséquent, notre politique de développement rural s'accentue dans la transformation du milieu rural, visant à l'amélioration des conditions de vie de notre population, à l'élimination des dispa‐rités entre la vie urbaine et la vie rurale et entre les différents groupes du secteur rural.

Son principe est que le développement doit être réalisé par et pour la population rurale, c'est-à-dire dans son propre intérêt et avec sa participation active, soit dans le processus de prise de décisions soit dans l'application de celles-ci.

Nous souhaitons le développement intègre, harmonieux de notre communauté et ceci n'est possible qu'à travers le développement rural où les objectifs multiples seront atteints, tels que l'augmen‐tation de la production, l'amélioration des conditions d'hygiène et de santé, l'approvisionnement en eau des populations, la distribution plus équitable du rendement et,ainsi,de la production, en lui assurant les bénéfices du développement.

L'intégration des divers secteurs de l'économie dans la lutte contre la pauvreté et pour l'amélio‐ration de la vie rurale apparaît ainsi comme une nécessité impérieuse.

Les objectifs à poursuivre sont les suivants:

-

lutter contre la pauvreté et l'ignorance,

-

combattre la faim et la malnutrition,

-

améliorer l'état hygiénico

-

sanitaire de la population,

-

élever le niveau de vie de la population.

Pour réaliser ces objectifs, il s'avère nécessaire de poursuivre les politiques sectorielles et de définir les objectifs spécifiques et prioritaires à suivre, tels que:

-

l'autosuffisance alimentaire et l'équilibre nutritionnel

-

l'amélioration du régime alimentaire

-

l'approvisionnement en eau aux populations

-

l'accroissement du produit intérieur brut

-

la juste distribution des richesses produites.

Face aux structures socio-économiques du pays, notre stratégie de développement s'accentue dans:

-la mobilisation des couches sociales, en vue de l'utilisation intégrale de la superficie culti‐vable. A peine 8,3 pour cent du territoire est cultivé, alors qu'on estime à 30 pour cent la surface susceptible d'être cultivée;

-la promotion de la capacité de travail des populations rurales et leur augmentation de productivité;

-l'utilisation rationnelle des facteurs de production pour l'obtention de grand rendement;

-l'implantation des points d'approvisionnement en eau;

-et la création de centres de santé de base.

Malgré tous ces efforts, le niveau des investissements dans le secteur agricole est encore soumis aux caprices des conditions climatiques. C'est ainsi que dans notre zone divers pays ont été atteints par la sécheresse et par l'irrégularité des pluies.

Notre pays n'ayant pas été à l'abri de ces facteurs a connu au cours de cette année des pluies très irrégulières, ce qui nous amène à prévoir une grande baisse de l'ensemble de la production agricole, particulièrement la production du riz qui est la base de l'alimentation du peuple.

Par conséquent,notre pays, touché par ces calamités naturelles, doit être considéré comme l'un des pays africains atteints gravement par la sécheresse et,comme tel, mérite une attention spéciale dans la politique des aides d'urgence.

Nous ne voudrions pas terminer sans rendre hommage au gigantesque travail que la FAO développe dans le cadre de la coopération entre tous les Etats Membres et surtout pour l'aide fournie à notre pays durant ces dernières années.

Nous voudrions lancer un appel à tous les Etats Membres pour la création d'une base solide pour le rétablissement d'une véritable paix internationale, pour l'élimination de la faim et de la malnu‐trition du monde.

J. TCHICAYA (Congo): La délégation de la République populaire du Congo souhaite associer sa voix à celles qui se sont déjà exprimées pour présenter ses chaleureuses félicitations à M. Block pour son élection à la présidence de cette Conférence. Je me réjouis de l'unanimité qui a caractérisé ce choix et espère sincèrement que sous la direction du représentant d'un Etat Membre qui a grandement oeuvré à la création et au développement des activités de la FAO, les travaux de cette 22ème session connaissent un réel succès et permettent à l'Organisation de continuer à jouer son rôle de chef de file dans le combat que l'humanité mène contre la faim et la malnutrition à travers le monde en développement. Nous sommes certains que les Vice-Présidents vous seront d'un concours précieux dans la conduite des travaux, c'est pourquoi nous les félicitons également.

Nos félicitations s'adressent également au Directeur général M. Edouard Saouma dont les compétences et le dévouement à servir l'Organisation et les peuples en développement n'ont d'égale que sa foi dans les objectifs poursuivies par la FAO; nous voudrions ici lui renouveler notre reconnaissance et notre confiance et l'assurer du concours actif de notre Gouvernement.

La République populaire du Congo par ma voix voudrait saluer l'admission au sein de l'Organisation de Antigua-et-Barbuda, Belize, Vanuatu et Saint-Christophe-et-Nevis qui ont récemment recouvré leur souveraineté internationale. Nous sommes heureux de les voir ainsi venir grossir les rangs du front de lutte contre la faim, la malnutrition et la misère des peuples en développement.

Nous espérons qu'ils bénéficieront auprès de l'Organisation du concours qu'ils sont en droit d'en attendre.

On s'accorde aujourd'hui à dire que la situation alimentaire mondiale reste préoccupante malgré les stocks alimentaires suffisants. L'on reconnaît également que la répartition de ces mêmes stocks alimentaires est inégale et fortement déséquilibrée; elle serait même en partie à l'origine de nombre des graves distorsions dans l'approvisionnement des pays en développement.

En effet, les effets pernicieux de la crise n'ont pas permis aux pays à faible revenu et à déficit alimentaire confrontés à des situations de balances de paiement déficitaires d'importer les denrées alimentaires dont ils ont besoin et ce malgré une baisse sensible des prix.

A cet égard, faut-il souligner que les espoirs nés au lendemain des mesures prises à Libreville il y a plus de deux ans par le Fonds monétaire international, ces espoirs dis-je, n'ont pas résisté aux dures réalités auxquelles ont été confrontés certains de ces pays: très peu d'entre eux ont pu bénéficier de ces facilités en raison des mécanismes complexes mis en place; il importe en consé‐quence que cette institution étudie des mesures plus énergiques mettant en oeuvre des mécanismes mieux adaptés à la situation; il sera ainsi possible de faire face aux graves pénuries alimen‐taires qui sévissent dans certains pays à faible revenu et à déficit alimentaire et qui menacent des centaines de millions de vies humaines, notamment en Afrique où nombre de calamités viennent compliquer une situation déjà complexe.

Nous sommes conscients qu'une telle politique ne sera possible que dans le cadre d'une prise de conscience générale de nos gouvernements et surtout de ceux des pays nantis, sur la nécessité de mettre fin au désordre économique actuel et d'asseoir les fondements d'un nouvel ordre économique international fondé sur l'interdépendance des pays; la dynamique de la reprise économique au niveau mondial en dépend pour une large part.

Toutes les rencontres internationales de ces deux dernières années ont pu réaffirmer ces nécessités sans qu'il nous soit possible à présent de constater qu'un progrès fondamental dans le dialogue Nord-Sud ait été réalisé ou que les négociations sur le nouvel Accord international sur les céréales suscitent le moindre intérêt auprès des pays exportateurs.

Devant cet immobilisme coupable les gouvernements des pays en développement se doivent de réaliser que la seule solution susceptible de faire face aux pénuries alimentaires dont sont victimes leurs populations réside dans l'accroissement de la production agricole et alimentaire nationale.

A cet égard la République populaire du Congo dont l'agriculture constitue le secteur prioritaire a arrêté sa stratégie d'autosuffisance alimentaire à la définition de laquelle la FAO a largement contribué dans le cadre de son programme de coopération technique qui de ce fait reçoit une nouvelle fois le plein appui de ma délégation.

Cette stratégie d'autosuffisance alimentaire définie avec la participation de l'ensemble des popu‐lations rurales de notre pays est actuellement mise en oeuvre; elle exige de la part de notre Gouvernement et de l'ensemble de notre peuple des efforts accrus d'investissement et de mobilisation de toutes nos ressources nationales disponibles au centre desquelles se situe l'homme.

Il va de soi que celles-ci restent limitées et un apport extérieur paraît indispensable pour réaliser ces objectifs. A ce sujet nous sommes sensibles aux efforts faits par le Directeur général pour accroître les ressources destinées à renforcer les aspects de formation dans ses différents programmes. Cet effort devra être poursuivi et amplifié à l'avenir comme nous l'avions demandé à la deuxième Conférence de la FAO pour l'Afrique.

L'examen minutieux du Programme de travail et budget présenté par le Directeur général au cours de cette session de la Conférence n'a certes pas entièrement répondu à notre attente puisque nous estimons qu'il se situe en-deçà des besoins et ne constitue pas une réponse suffisante aux graves problèmes qui secouent le monde rural en développement.

En effet l'augmentation symbolique de 0,5 pour cent du budget constitue un sujet de préoccupation au regard de la situation alimentaire dans les pays à faible revenu et à déficit alimentaire et pourrait être interprétée comme une adhésion dangereuse de l'Organisation à la théorie de la croissance zéro que nous avons rejetée à la précédente session et qu'aucun prétexte ne semble justifier en ce moment de reprise économique.

Cependant nous osons espérer que ceci est conjoncturel et saura être corrigé dès le prochain budget; voilà pourquoi tout en renouvelant notre appui aux stratégies, programmes et priorités définis par le Directeur général nous appuierons le niveau de budget proposé.

Tous ceux qui se sont exprimés au sujet de la situation alimentaire mondiale ont reconnu que la situation en Afrique est alarmante, dans de nombreux pays à faible revenu et à déficit alimentaire de cette région, que celle-ci appelait des solutions urgentes pour permettre à ces pays d'acquérir l'infrastructure nécessaire pour mieux résister aux calamités naturelles qui les frappent trop souvent.

La communauté internationale ici réunie doit donc lancer un appel pour mobiliser les volontés politiques pour un accroissement massif de l'assistance envers ces pays. Dans ce contexte l'on peut espérer que des fléaux comme la peste bovine seront éradiqués grâce à l'assistance de tous en même temps que des mesures concrètes devront être prises pour accroître la production agricole qui a plutôt tendance à décliner dans cette région trop souvent éprouvée.

Cette assistance devra bien sûr venir compléter les ressources nationales affectées à ce secteur que chaque gouvernement devrait considérer comme fondamental au détriment d'autres secteurs moins vitaux et cela conformément au Plan d'action de Lagos.

Dans moins d'un an nous allons célébrer le l0ème anniversaire de la Conférence mondiale sur l'ali‐mentation à Addis-Abeba. Il importe de rappeler que les engagements pris par tous les gouvernements en 1974 d'oeuvrer pour qu'à cette échéance aucun enfant n'aille plus se coucher en ayant faim n'ont pas été tenus puisque les perspectives nous paraissent presque aussi sombres qu'il y a dix ans.

Mieux, la crise économique mondiale a exacerbé les égoïsmes des pays développés qui n'ont plus voulu payer le prix de cet engagement solennel. La quasi-totalité de's pays développés n'ont même pas pu faire le minimum exigé, à savoir consacrer 0,7 pour cent de leur PNB à l'Aide publique au développement. De même que l'objectif des 10 millions de tonnes de céréales à affecter à l'aide alimentaire n'a pu être approché.

Il convient de rapprocher cela des difficultés que connaît le Fonds international pour le dévelop‐pement agricole qui a toutes les peines du monde à recouvrer les ressources de la première recons‐titution et qui de ce fait a gravement réduit ses engagements en faveur des projets destinés aux populations rurales les plus pauvres. Pire, les négociations en vue de la deuxième reconstitution sont menacées en raison du manque de volonté politique manifeste de certains gouvernements actuellement tentés de tourner le dos au multilatéralisme au profit du bilatéralisme avec tout ce que cela comporte de contraignant et d'assujettissement.

Cependant au même moment l'on assiste à une course effrénée au surarmement et par conséquent à un détournement funeste des ressources susceptibles de soulager les souffrances humaines vers des objectifs de destruction massive. Il est indiqué de rappeler à la conscience de l'humanité comme l'a fait le Directeur général lors de la célébration de la troisième Journée mondiale de l'alimen‐tation le montant annuel de 700 milliards de dollars consacrés à l'armement, chiffre qui, ironie du sort, équivaut à celui de l'endettement des pays en développement.

A cet égard, faut-il relever que l'Afrique actuellement sinistrée n'a besoin chaque année que du centième de ce chiffre pour lui permettre de créer l'infrastructure nécessaire à son autosuffisance alimentaire?

Nous voudrions choisir ce moment pour souligner une nouvelle fois l'adhésion totale de mon pays au nouveau concept de la sécurité alimentaire mondiale tel qu'il a été défini dans le rapport du Directeur général au dernier Comité sur la sécurité alimentaire mondiale; nous nous réjouissons de ce que ce nouveau concept ait été approuvé par le Conseil de la FAO et ait reçu le soutien du Conseil économique et social des Nations Unies ainsi que du Conseil mondial de l'alimentation lors de leur dernière session.

Il reste à la communauté internationale de le mettre en oeuvre comme le préconise le rapport du Directeur général. Dans ce cadre ma délégation voudrait indiquer qu'il est moralement indécent que l'aide alimentaire en raison de son caractère humanitaire soit utilisée comme instrument de pression politique et, à l'image d'autres instances, la Conférence devrait réaffirmer ce caractère humanitaire de cette assistance pour la soustraire définitivement des considérations politiques dont elle fait parfois l'objet.

C'est avec un esprit ouvert que la délégation congolaise participe aux travaux de la Conférence dans les différentes commissions. Cependant nous tenons à marquer tout notre intérêt à l'examen de la Convention sur les ressources phytogénétiques et la création de la banque de gènes qui, de notre point de vue, se doivent de demeurer patrimoine de l'humanité entière. Leur libre accès devra donc être garanti.

Enfin la délégation de mon pays ne ménagera aucun effort pour contribuer tant soit peu au succès de cette 22ème session de la Conférence car le succès de cette Conférence marque à coup sûr un petit pas vers la création des conditions réelles de paix à laquelle tous les peuples du monde aspirent.

A. NICULESCU (Namibia): May I, first of all, extend to the Chairman and to his colleagues of the bureau congratulations on their election to.these important posts. We are confident that under his wise guidance the FAO Conference will be a success.

On behalf of the United Nations Council for Namibia, my delegation would like to extend its warmest welcome to our newest member countries, Antigua and Barbuda, Belize, Saint Christopher and Nevis and Vanuatu.

On behalf of the United Nations Council for Namibia, in its capacity as the legal administering authority for Namibia, I would also like to express the appreciation and support of the Council for Namibia for the activities undertaken by FAO with a view to achieving the major goals of alleviating hunger and malnutrition and the eradication of poverty.

The present session of the FAO Conference takes place under the circumstances of complex and contradictory problems of international life which have aggravated the world situation. All peoples of the world are deeply concerned with the escalation of the arms race, and primarily of the nuclear arms race with the perpetuation of conflicts and hotbeds of tension, and the emergence of new ones with a deepening of the gap between rich and poor countries.

It is more than ever necessary to act with increasing determination against the policy of force and dictat for the establishment among states of new relations based on the full equality of rights, strict observance by all states in all circumstances of national independence and sovereignty, non‐interference in internal affairs and the right of each people to decide independently their destiny.

A factor which aggravates this state of affairs and which represents a serious threat to international peace and security is the illegal and colonial occupation of the territory of Namibia by South Africa, which constitutes an act of aggression against the Namibian people, and a challenge to the United Nations which has direct responsibility for Namibia until its independence. The facts prove that in defiance of repeated General Assembly and Security Council resolutions on Namibia, the racist regime of South Africa is continuing its illegal occupation of Namibia by intensifying its military build up in Namibia, its brutal repression of the Namibian people, ruthless exploitation of the people and resources of Namibia, as well as its attempts to destroy the national unity and territorial integrity of Namibia.

The overwhelming majority of the international community condemns this colonial policy of the Pretoria authorities, its persistent acts of aggression launched from bases in Namibia against independent African States, and resolutely rejects its manovres and fraudulent schemes aimed at perpetuating its brutal domination and exploitation of the Namibian people as manifested in the course of the consultations for the implementation of the United Nations plan for independence of Namibia.

The international community, all member states and international organizations associated with the United Nations must take all possible measures in support of the Namibian people in their liberation struggle under the leadership of their sole and authentic representative, the South West Africa Poeples Organization (SWAPO), to achieve without any further delay self-determination, freedom and national independence in a united Namibia based on the United Nations relevant resolutions.

We deeply deplore the continued collaboration with South Africa of certain western countries in disregard of the pertinent resolutions of the General Assembly and the Security Council, strongly condemn the activities of all foreign economic interests operating in Namibia under the illegal South African administration which are illegally exploiting the resources of the territory, and request that an end be put to any cooperation with the illegal South African administration. The resources of Namibia are the inalienable heritage of the Namibian people according to the provisions of Decree No. 1 for the Protection of the Natural Resources of Namibia enacted by the United Nations Council for Namibia in 1974.

The rapid depletion of the resources as a result of the systematic plunder by foreign economic interests is a grave threat to the integrity and prosperity of an independent Namibia, and contributes to the maintenance of the repressive occupation regime.

The international situation is marked by the amplification of the manifestations of the economic crisis which negatively affects all states, in particular developing countries. Of particular concern are the present trends toward the extension of protectionist measures and discriminatory practices, the amplification of the already considerable disparity between prices of raw materials and those of industrial goods, the increasing burden of the external debts of developing countries and the high interest rates for development of credits, the reduction of aid programmes, and hindering of access to modern technology.

The overcoming of the present economic crisis requires not only the resumption of economic activities in the developed countries but the revitalization of the development process in the developing countries to regain their dynamic role in the world economy, and in the growth of international trade.

The various studies prepared for this Conference draw our attention to the gravity of the situation of the developing countries in the field of food and agriculture. We share the concern expressed by the Director-General of FAO, Mr Edouard Saouma, in his introductory statement that after two years of better food output, global food production declined in 1983, and that some 22 African countries urgently require assistance for overcoming their serious food problems.

We commend the efforts made by FAO to assist the developing countries in implementing their national food policies. We appreciate the proposals put forward by the Director-General to concentrate FAO's action in high priority areas and reinforce its operational activity. And we take note with interest that in the 1984/85 biennium the share of the operational programmes is to be increased. We are greatful that in 1982 there were nine projects of assistance for Namibia and consider that this assistance must be enlarged in the future within the context of the Nationhood Programme for Namibia and the United Nations Institute for Namibia. At the same time, we would like to express our appreciation for the efforts made by the United Nations High Commissioner for Refugees to assist Namibian refugees. Given the fact that these refugees generate additional pressure on the food resources of the neighbouring states, we call upon the FAO World Food Programme to continue to cooperate with him in order to expand the programmes of assistance to Namibian refugees in the neighbouring states, particularly in Angola, Zambia and Botswana, in view of substantial increase in the number of Namibian refugees.

Finally, we would like to reiterate the request addressed by the General Assembly to all Specialized Agencies and to call upon this Organization to continue to grant a waiver, as it did in the past, of the assessment of Namibia during the period in which it is represented by the United Nations Council for Namibia.

Tribute to Mr. Arrhenius F.M. DE FREITAS, Permanent Representative of Brazil to FAO
Hommage à M. Arrhenius F.M. DE FREITAS, Représentant permanent du Brésil auprès de la FAO
Homenaje al Sr. Arrhenius F.M. DE FREITAS, Representante Permanente del Brasil ante la FAO

CHAIRMAN: I regret that I must interrupt the session for a very, very sad reason, which is that today we have heard with great sorrow of the death last Friday of one of our members, Mr Arrhenius F. Machado de Freitas, who was a distinguished member of the delegation of Brazil. I propose that we observe one minute of silence, but before we do that I would like to call upon the Director-General to say a few words.

DIRECTOR-GENERAL: Mr Chairman, it is with very deep sorrow and regret that we have heard of the sudden demise of our dear colleague Arrhenius Machado de Freitas in the midst of our proceedings. He was taken ill in the middle of last week and we had hoped that this was merely a temporary halt to his devoted service to his country and to this Organization. His sudden death on Friday comes as a great shock and tragedy to us all.

He was only fifty. He was thus at the height of his powers and no doubt destined for an even more brilliant period in his career before his shockingly sudden end. He was appointed Permanent Representative of Brazil to the Organization in September 1979. Many of you and I have thus known him for the last four years as a conscientious, skilful, effective and friendly representative of his country and participant in our activities. His distinguished contribution continued to the very end. He died as it were in action in loyal, dedicated and fruitful support of his Government and our Organization.

Before coming to FAO he worked in the Office of the Brazilian President and in the Foreign Ministry. After coming to FAO he rapidly distinguished himself in his understanding of the main issues, his motivation, his outstanding capacities and his degnified but friendly comportment. It was no doubt in recognition of his attributes that he was elected in two successive biennia to the Programme Committee, and played a prominent role in shaping the conclusions of the Council and Conference, as well as being elected Chairman of the Committee on Commodity Problems, in which capacity he served with distinction and to the satisfaction of all shades of opinion. In these capacities all who knew him came to appreciate his judgement, his frank but constructive arguments and his ability in negotiation.

Since he was based in Rome, most of us also had the privilege of meeting him and his family socially. Our sympathies go out to his wife Lilla and their young daughter. He was a worthy representative of his great country, and a man who commanded the respect and sympathy of all who came in contact with him. His going from us is a loss for his family, for his friends, for his Government, for the Programme Committee, for the Organization, and myself personally, as Director-General.

On behalf of myself and all my colleagues, I offer my deepest condolences to his family, to the Government of Brazil, to the Programme Committee, and to all his friends among the delegations here.

Mr Chairman, may I now suggest, as you did, Mr Chairman, that the Conference rise and observe a minute's silence in memory of Arrhenius Machado de Freitas, and respectfully request that due note should be taken in the Report and that you Mr Chairman be requested to convey the heartfelt condol‐ences of us all to Lilla de Freitas and the Government of Brazil.

One minute of silence
Une minute de silence
Un minuto de silencio

CHAIRMAN: I am sure that the Conference endorses the remarks of the Director-General in the tribute that he has so handsomely paid.

Now I call upon the Ambassador of Brazil to Italy to say a few words, and I take this opportunity of offering the Conference's deepest sympathy in their great loss.

C. SYLVESTRE de OURO-PRIETO (Brazil): Mr Chairman, I should like to express the recognition of the Brazilian Government for the Director-General's remarks of sympathy on the decease of Minister Arrhenius F. Machado de Freitas and to thank the Plenary Session for the special ceremony.

Minister de Freitas has worked with me for the last year. I have been able to witness his dedication to his work at the Embassv, especially on behalf of the strengthening of relations between Brazil and the FAO and with all its Member Nations. He was not only an excellent public servant but a personal friend of mine. Minister de Freitas was a career diplomat for over 25 years, having served in the Ministry of External Relations with great competence not only in Brazil but also abroad in New York, Brussels and Moscow.

I should like to express the deep regret of the Brazilian Government at Minister de Freitas' decease. We have lost a valuable and exceptional colleague.

Mr Chairman, it is Minister de Freitas who is speaking through my voice with an emotion that unfortunately my words are unable to translate.

CHAIRMAN: Thank you, and once again we offer you our deepest sympathy. Now I call upon the Chairman of the Programme Committee to say a few words because the late Mr de Freitas was a member of the Programme Committee.

M. TRKULJA (Chairman, Programme Committee): It was with tremendous shock and disbelief that I learnt of the sudden and untimely death of my friend and colleague Arrhenius Machado de Freitas, a truly outstanding Brazilian.

We were speaking together just a few days ago, and Machado de Freitas has been attending the Conference, the Council and many other FAO meetings for the past 5 years. He has been a member of the Programme Committee since its Thirty-seventh session in September 1979, over four years ago. My colleagues on the Committee and I have always admired his calm, reasonable, objective approach to the questions and problems which came before us. This does not mean that he was not a persistent advocate on behalf of his region, his Government, and indeed his own views when he felt this was called for, but he always conducted himself in a gentlemanly and correct manner. All his colleagues and friends on the Committee feel deeply privileged at having worked closely with Machado, as we used to call him. His colleagues and I personally will greatly miss him, and we all wish to extend our sincerest heartfelt sympathy to his lovely wife and his family.

MillicentFENWICK (United States of America): I think all of us who have served on the Programme Committee know what a terrible loss we have suffered. Our Chairman has just spoken for us, but as someone newly arrived here and coming to the Programme Committee for the first time, I felt privileged to meet somebody so free, so frank, so courteous, so friendly and warm.

I remember his talking about his beautiful country and some of the troubles there with such sympathy and such concern. It was heartwarming to see a human being so dedicated to the work in which he was involved, loving his country, honouring his country by his presence and, indeed, all of us too. This is a loss suffered by the Programme Committee, by this Organization, and I may say, by the world. He was a valuable human being, a marvellous public servant, and it is a terrible thing to have lost him when he had so much to give. Like others, I join in presenting our sympathy to his wife; and the world, too, needs sympathy for the loss of such a man.

V.S. BLANCO DELGADO (México): Es para unirme a la voz del Director General y a la del Presidente del Comité del Programa en nuestro sincero pésame para el Gobierno de Brasil y la familia del Minis‐tro de Freitas. Los que tuvimos oportunidad de conocerle y trabajar en su compañía, hemos sentido profundamente su pérdida. El Ministro de Freitas dedico su vida, y hasta el último momento de ella, a su trabajo. Recuerdo que el miércoles, precisamente poco antes de retirarse a almorzar, tuvimos una última entrevista en la cual discutimos algunos de los proyectos que íbamos a estudiar por la tarde. Desafortunadamente, ese mismo día, una hora u hora y media después, recibimos la noticia de su enfermedad. El viernes nos llego la noticia de su desaparición.

El grupo Latinoamericano y del Caribe, por nuestro conducto, quiere enviar el más sentido pésame al Gobierno de Brasil y a la familia del Sr. de Freitas por la gran pérdida que con su desaparición han tenido.

CHAIRMAN: Distinguished delegates, your very handsome tributes will be included in the verbatim record of the Conference, I trust with your approval. There will also be an appropriate commemora‐tion in our official report.

No amount of words can bring an excellent man back into the bosom of his family, back to his country, to this Conference, or to FAO. Therefore, at the conclusion of this rather brief but very sad ceremony, let me add that I share your feelings of profound regret and condolance for this personal, national and international tragedy. We shall all miss him, and echo the words of the Director-General who says that he will miss him in his work.

I believe that we have all expressed our sincere and heartfelt feelings about this sad event, but now it is my duty to terminate this solemn, eloquent ceremony and to return the Conference to its normal agenda.

GENERAL DISCUSSION (continued)
DEBAT GENERAL (suite)
DEBATE GENERAL (continuación)

– STATEMENTS BY HEADS OF DELEGATION (continued)
– DECLARATIONS PES CHEFS DE DELEGATION (suite)
– MANIFESTACIONES POR LOS JEFES DE LAS DELEGACIONES (continuación)

li. OULD AMAR (Mauritanie): Etant le premier orateur inscrit après cette cérémonie, je voudrais dire au nom des pays africains et des pays arabes puisque je suis à la fois Arabe et Africain, aussi la tristesse que nous éprouvons à la suite de cette douloureuse nouvelle.

Je voudrais m'associer aux félicitations qui vous ont été adressées, M. le Président, à l'occasion de votre élection à la tête de notre conférence. J'y ajoute mes voeux de plein succès.

Ma Délégation renouvelle sa haute appréciation pour le travail remarquable accompli par le Directeur Général de la FAO, le Dr. Edouard Saouma, pour faire de notre Organisation un instrument efficace au service de la coopération et de la solidarité internationales.

Je m'acquitte aussi d'un agréable devoir en transmettant les salutations fraternelles de mon gou‐vernement aux pays nouvellement admis au sein de notre Organisation. Je ne doute pas que leur con‐tribution sera utile à la FAO, dans sa marche vers une plus grande coopération entre les Nations et vers une solidarité plus concrète entre les hommes.

Monsieur le Président, la 22ème Session de notre Organisation m'offre l'occasion d'évoquer les traits essentiels de la politique de développement rural suivie par mon gouvernement, avant de par‐ler de problèmes plus généraux qu'il me semble opportun d'aborder devant cette auguste Assemblée.

Mon pays a officiellement accordé la priorité au Secteur rural, en octobre 1979. En vertu de cette décision, la majeure partie des financements internes et externes est allouée à ce secteur. L'accent est mis sur 1'accroissement de la production céréalière et des productions animales en vue de l'auto-suffisance alimentaire, ainsi que sur la lutte contre l'exode rural et de la désertification.

La maîtrise de l'eau a reçu une attention particulière. Des aménagements hydro-agricoles, des bar‐rages, des forages et des puits ont été réalisés.

Des études menées en collaboration avec les paysans ont abouti à l'adoption d'une législation fon‐cière nouvelle qui facilite et encourage l'accession et l'appropriation individuelle des terres.

Des mesures d'encouragement ont été prises en matière de crédit agricole et de prix à la production.

Les associations professionnelles d'agriculteurs et d'éleveurs ont été encouragées par le biais des exonérations douanières sur les intrants agricoles.

Les populations mauritaniennes se sont mobilisées au sein des structures d'éducation des masses, au niveau des régions, des départements, des zones rurales et des quartiers pour réaliser ou parti‐ciper à des projets qui leur profitent directement.

Un code forestier et une loi sur la faune, plus appropriés aux nouvelles conditions du pays ont été adoptés.

Une nouvelle politique de pêche a été mise sur pied. Elle se caractérise par la suppression des licences qui donnaient lieu à beaucoup d'abus de la part de ceux qui en étaient les bénéficiaires et l'encouragement de constitutions de sociétés de droit mauritanien, ouvertes à des Etats et à des privés étrangers.

Le débarquement des prises dans un port national est devenu la règle. Cette politique commence à porter des fruits malgré des cas de fraude opérés par des armements étrangers.

Mon pays a fait beaucoup d'effort dans le domaine agricole. Mais il est victime d'une longue séche‐resse, au même titre que les autres pays du Sahel.

La campagne agricole 1983-84 sera l'une des plus déficitaires de notre histoire. Nous avons fait ce que nous avons pu; mais nous ne pouvons pas faire tomber la pluie.

Enfin, la Mauritanie a entrepris un vaste programme de coopération régionale avec le Sénégal et le Mali pour la mise en valeur du fleuve Sénégal. Cette coopération régionale prometteuse se développe et s'élargit.

Notre présente session se tient dans un contexte de crise. Crise morale d'abord qui est de notre point de vue la plus grave. Il semble malheureusement que les principes moraux sont de plus en plus absents dans les rapports internationaux. C'est au contraire en termes d'intérêt ou de force que ces mêmes rapports sont abordés. Or, on sait que sans morale, les sociétés humaines et les Etats qui en constituent les supports seront ingouvernables. C'est malheureusement ce que l'on observe de plus en plus et qui est une donnée nouvelle et inquiétante de la situation internationale.

C'est ce qui explique aussi que 800 milliards de dollars, chiffre donné dans le rapport du Directeur général sont consacrés chaque année à l'armement au lieu de servir à la nourriture, à la santé et à l'éducation des millions d'hommes et de femmes qui en ont besoin, y compris d'ailleurs dans les pays développés.

Les plus forts veulent rester les plus forts et les faibles veulent se donner cette forme de res‐ponsabilité que conférerait la force. C'est ici que réside la justification absurde et totalement inadmissible de cette délapidation de sommes colossales.

C'est la raison aussi de notre doute en ce qui concerne la volonté politique de ceux qui en ont les moyens, d'aider à la solution définitive du grave problème de la faim et de la malnutrition dans le monde.

Nous avons la conviction que la crise multiforme actuelle, économique, politique et sociale, est la conséquence de cette crise des valeurs humaines. On peut feindre de l'ignorer et continuer à chercher des palliatifs. Il n'y aura pas de stabilité tant que des centaines de millions de femmes, d'enfants et d'hommes ne disposent pas du minimum vital, ou continuent de mourir de faim dans une indifférence quasi générale.

Si nous sommes nombreux dans cette assemblée à évoquer la tragédie de la faim dans le monde, ce n'est assurément pas pour apitoyer et encore moins pour gâcher nos retrouvailles, mais pour rendre compte d'une réalité dramatique qui risque de menacer à terme la paix et la stabilité du monde. Notre auguste assemblée doit en être informée afin qu'elle propose aux gouvernements membres des solutions appropriées pendant qu'il en est temps.

Il importe de savoir que la situation de nombreux pays est devenue critique, et même intenable :

- endettement excessif

- déséquilibre grave des échanges

- dépendance alimentaire accrue

- aide au développement en constante diminution

- environnement économique et politique plus hostile et plus sombre

- tarissement des ressources de l'aide multilatérales, comme l'IDA, le PNUD, le FIDA.

Comme on le voit, la porte est ouverte au désespoir et à l'irrationnel. Des hommes et des nations affamés, désespérés, n'ont plus rien à perdre.

Pourtant des solutions existent. Elles figurent sous la forme de propositions dans le discours du Directeur général à l'ouverture de notre session.

Ces propositions généreuses et courageuses découlent de l'analyse très lucide de la situation alimen‐taire internationale. Elles constituent une approche nouvelle susceptible de fournir une réponse satisfaisante aux difficultés qui nous préoccupent tous, à juste raison.

Il nous appartient de les adopter par consensus et de les appliquer effectivement dans le cadre de contrats de progrès où chaque Etat s'oblige à remplir fidèlement et loyalement ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, comme le ferait un homme a l'égard de sa communauté villageoise.

Ainsi la solidarité entre les nations aura une signification réelle en s'appliquant à éliminer dans le monde la faim, la malnutrition et la menace qu'elles représentent pour la paix.

Nous considérons que cette solidarité est une nécessité qui découle de l'interdépendance des nations, qui crée à son tour des obligations et des droits, dont d'abord le droit au développement et le droit à l'alimentation.

Avant de terminer, je voudrais réaffirmer l'appui de ma délégation aux propositions contenues dans le discours du Dr Edouard SAOUMA, ainsi que notre appui au projet de budget 1984-85 ainsi qu'au programme de travail de la FAO pour la même période.

L. AL-ANSI (Yemen Arab Republic) (original language Arabic): On behalf of the delegation of Yemen Arab Republic, we would like to express our deep regret for the decease of the representative of Brazil to FAO, His Excellency Mr de Freitas. We express our condolences and sympathies to his country, to his family, and to the Organization.

The Twenty-second session of FAO General Conference is convened while the problem of food security is still amongst the major problems faced by the world at large, and developing countries in particular. Our country looks at this issue with preoccupation and deep concern, and would like to express its support for the special measures mentioned in the Director-General's statement in order to deal with this issue in both the short term and the long term.

The serious indications concerning world food security will have grave implications for world peace and stability if countries do not cooperate together in order to remedy the situation as soon as possible, since we live in a small world in which interests become increasingly interlinked, and interdependence increases day by day. The increase in assistance to developing countries is justified as one of the requirements for peace and progress of mankind. Indeed, it is as much necessary for the stability of rich countries as it is for meeting the needs of developing countries and enabling them to attain a level of self-reliance as soon as possible.

On this occasion, and from this forum, we would like to express our appreciation of the important role played by FAO, and the efforts exerted by the Director-General, Mr Edouard Saouma, in order to help the developing countries and to mobilize the concerted efforts needed to combat the problems of food and agriculture at the international level.

As regards FAO's efforts in our country, we would like to express our appreciation for the efficient contribution of the Organization, in the past and at present, to our agricultural development programmes, and also for the aid extended to us by the Organization in rebuilding those areas of our country that were affected by the earthquake and in order to face the problems of drought which have hit our country this year.

On behalf of the Yemen Arab Republic, I would also like to express our deep gratitude and appreciation for the assistance extended to us by brother and friendly countries as well as international organizations, in order to help us to rebuild the disaster areas and to consolidate our development efforts to implement the second five-year development plan.

At the domestic level, our country is witnessing great development in an atmosphere of political stability and willingness of our people to achieve more progress. The guidance of our political leadership has had an important and decisive role in mobilizing the efforts of the local development cooperative bodies, which are peoples1 non-governmental organizations, in order to increase agricultural production, especially after the enormous achievements made in the field of services and infrastructure over the last period.

This trend was accompanied by a series of important measures, namely the consolidation of the Agricultural Cooperative Credit Bank, and the increase of its capital to 300 million Riyals - that is to say three times its previous capital. Loans are also now oriented in order to meet the needs of farmers and agricultural cooperatives. Moreover, the activities of the Bank are being linked to the Agricultural Extension Network, to which we grant a special importance. This year has witnessed the establishment of important measures aimed at encouraging domestic production and the provision of subsidies through the setting-up of an Agricultural Marketing Company and through the consolidation of the Public Institution for Cereals and the rationalization of imports, particularly of agricultural products, in order to encourage and develop domestic production at high growth rates.

Agricultural research in our country has also witnessed an important development which will serve our development requirements. An Independent Agricultural Research Institute was set up and consolidated by a programme of more than US $ 31 million, to be financed through international and bilateral loans and assistance,

We grant great importance to the deployment of development efforts so that they cover all the regions of Yemen, We give particular attention to the least developed areas and the areas most in need. Our country has adopted the principle of integrated rural development, in compliance with the recommendations of the international conferences. This principle has proved its efficiency when put into practice in order to direct development efforts on several axes in an integrated and coordinated manner to reach the desired objectives. For this purpose we set up the Supreme Council of Agricultural and Rural Development at ministerial level in order to coordinate and complement the efforts of the various bodies concerned.

At another level, the policy of the State provides all the necessary facilities to promote the flow of capital and the implementation of projects to meet the requirements of our national economy in compliance with our national development plans.

Because of the scarcity of our financial resources, like many developing countries, we strongly appeal for the consolidation of the resources of the International Fund for Agricultural Development in view of the important role played by this fund in order to help the poorest rural communities in the developing countries. In this respect, we also appeal for an increase of the funds available for the Technical Cooperation Programme and the World Food Programme, in view of the vital and urgent assistance which they provide to developing countries.

In conclusion we would like to endorse the Organization's Programme of Work and Budget for the coming biennium, and to appeal for the provision of funds needed for its implementation. We also call for the expansion of the Organization's Regional Office experiment in view of the efficient service provided by these regional offices. Furthermore, we call upon the Organization to devise a practical solution for the problem of the Near East Regional Office, so that it may expand the activities of the Organization in the region. Finally, I wish this Conference every success in its extremely important deliberations in order to reach positive resolutions and to contribute efficiently to the solution of the food and rural development questions, and thus achieve the progress of mankind.

M. CANTAVE (Haïti): En tant que membre à part entière du panaméricanisme, tout ce qui frappe un pays du continent touche Haiti directement. Aussi c'est avec un coeur rempli de douleur que je demanderai, au nom du Gouvernement haïtien et de son peuple au représentant du Brésil ici présent de transmettre au Gouvernement brésilien et à la familie de l'illustre disparu, au peuple brésilien tout entier, nos condoléances émues.

M. le Président, permettez-moi, au début de mon intervention, de joindre ma voix à celles des délégations présentes et de vous féliciter pour votre élection à la Présidence de la vingt-deuxième session de la Conférence de la FAO.

Ces félicitations s'adressent également à l'actuelle Direction de la FAO pour son réel souci de conserver les nobles traditions de courage et d'indépendance de l'Organisation dans ses relations avec les Etats Membres.

Quant aux nouveaux Etats Membres, la Délégation d'Haïti éprouve un plaisir immense à leur souhaiter la plus cordiale bienvenue et à leur transmettre le salut fraternel du Gouvernement et du Peuple Haïtiens.

Cette Conférence qui réunit aujourd'hui tant d'éminentes personnalités du monde agricole venues de tous les continents, revêt une importance toute particulière pour les pays en développement étant donné que la malnutrition et la faim préoccupent actuellement l'ensemble du tiers monde.

En effet, ces pays avaient nourri 1'espoir que le rôle primordial accordé à la promotion de 1'Agri‐culture leur aurait permis de sintégrer avantageusement dans la conjoncture économique et financière de la planète. Malheureusement, la récession généralisée, 1'inflation et le chômage, l'instabilité monétaire persistante et l'important déséquilibre des balances des paiements s'opposent au progrès rapide de l'agriculture des pays en développement. En outre, la chute des prix des produits de base, les termes de l'échange défavorables, les taux d'intérêt élevés et l'alourdissement de leur dette extérieure ont ralenti leur croissance et ont créé des situations insoutenables et des déficits tellement grands qu'il est impossible de les ramener à des propositions acceptables à brève échéance,

Il n'est donc pas étonnant que la situation de l'alimentation continue à empirer et que les conclu‐sions de l'importante étude sur les perspectives globales à plus long terme intitulée "Agriculture: Horizon 2000" ne fournissent guère de raison d'être optimiste en ce qui concerne la situation à venir, si des mesures efficaces ne sont pas mises en oeuvre tant au niveau national qu'international. Dans ces perspectives, cette Conférence à laquelle nous participons se déroule à un moment critique pour l'économie mondiale. Elle va sans doute s'intéresser aux problèmes immédiats de l'alimentation et de l'agriculture, mais je crois sincèrement que nous devons nous pencher sur une multitude d'autres facteurs critiques, dont plusieurs sont par nature à plus long terme. L'insuffisance de la productivité, du revenu et de la consommation, le dualisme flagrant entre ceux qui ont des ressources et ceux qui n'en ont pas, l'incapacité des structures agraires à s'adapter aux technologies nouvelles et aux systèmes de 1'agro-industrie, la protection de l'environnement, le nombre croissant de paysans sans terre, la faiblesse de l'épargne et de l'investissement, le manque d'emplois en milieu rural, cons‐tituent des contraintes majeures pour l'expansion agricole des pays en développement et requièrent notre plus sérieuse attention.

Ces problèmes, bien sûr, ne sont pas nouveaux. La question qui se pose est celle de savoir si nous sommes mieux équipés aujourd'hui que par le passé pour les résoudre. Nous sommes plus conscients aujourd'hui du fait que le développement rural ne saurait être traité à part et qu'il doit être envisagé dans le cadre d'un processus plus large. La solution des problèmes ruraux doit être recher‐chée à travers un réseau complexe de liens entre politiques et programmes qui touchent tous les secteurs de l'économie.

A cet effet, le Gouvernement Haïtien a compris que pour combattre l'ignorance, abolir la pauvreté et la malnutrition, il lui fallait adopter, en matière de développement, une méthode d'approche globale qui tienne également compte de l'élément primordial de la production : la promotion de l'homme haïtien et plus particulièrement de l'homme rural placé dans son contexte socio-économique.

Cette proposition s'inscrit dans le cadre des options générales définies par le Ministère de l'agri‐culture, des ressources naturelles et du développement rural,et les interventions programmées dans le Plan quinquennal se réalisent en tenant compte de certaines situations conjoncturelles et du cri d'alarme lancé par le Chef de l'Etat dans le message délivré au siège du département le 7 janvier de cette année. En termes de politique agricole tous nos efforts tendent vers :

-

l'autosuffisance alimentaire pour les denrées alimentaires de base. Cette option entraîne la mise sous irrigation effective des terres irrigables du pays; l'extension des cultures agro-indus‐trielles; la promotion de l'élevage et de la pêche; le désenclavement de beaucoup de sections rurales; l'efficience des services d'appui à la production; l'amélioration du régime foncier.

-

la protection et la conservation de l'environnement ;

-

la diversification et la promotion des denrées d'exportation ;

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l'amélioration de la qualité de la vie en milieu rural ;

-

l'adéquation institutionnelle et la formation à tous les niveaux.

C'est pour assurer la poursuite de ces objectifs et de ceux des autres secteurs de développement que le Département de l'agriculture a procédé à la mise en place d'un certain nombre de structures socio-économiques et d'infrastructures agricoles, routières et d'irrigation,et conduit sur le terrain différentes activités pour la promotion de la production rurale. Celles-ci ont contribué notamment à l'extension de nouvelles aires de culture,à l'accessibilité des denrées agricoles au marché, à l'organisation de l'artisanat rural, à l'aménagement de bassins versants et à 1'implentation d'un type d'agriculture conservationniste de montagne d'après un schéma agro-sylvo-pastoral.

Bien qu'il ne soit pas dans mes intentions de me lancer dans une énumération exhaustive de tous les projets de développement conçus par le Gouvernement de la République et qui s'exécutent en coopération avec les institutions multilatérales, bilatérales et financières, je me bornerai à mentionner : le projet d'intensification des cultures vivrières en cours, le programme d'extension de la culture du riz par l'Organisme de développement de la vallée de l'Artibonite (ODVA), de celle des haricots, le projet forestier, le programme sucrier de Léogâne, le projet de développement du nord, les projets agricoles de la plaine du cul-de-sac, de Jacmel, et de l'Asile.

Qu'il me soit permis, ici, de rendre un hommage public à toutes les nations ainsi qu'à toutes les organisations internationales qui nous apportent leur assistance technique et financière dans l'exécution des différents projets du programme agricole national qui compte déjà à son actif des résultats encourageants. La participation des institutions spécialisées des Nations Unies et plus particulièrement de la FAO, du FIDA, du PAM, du PNUD à notre effort de développement a toujours été intense; et il est à espérer que leur appui sera sollicité dans les domaines de la commercia‐lisation des céréales dans le cadre de la sécurité alimentaire nationale, du repeuplement porcin, de la production et de la santé animales, et de l'aménagement de nos bassins versants.

La promotion de l'agriculture restera pendant longtemps le principal volet de notre stratégie de développement. Mais la tâche à accomplir est immense, difficile et de longue haleine; aussi la République d'Haïti réaffirme-t-elle sa confiance dans les objectifs de la FAO et appuie-t-ell le programme de travail ainsi que le budget présentés par la direction générale de l'Organisation. De plus, cette délégation apprécie comme une action efficace et positive la libération de fonds par le P.C T pour l'exécution d'actions ponctuelles susceptibles d'améliorer le revenu et le niveau nutritionnel des petits agriculteurs.

Aux termes de cet exposé, la délégation d'Haïti est fière de vous informer des mesures de redres‐sement d'ordre fiscal et administratif appliquées par le gouvernement en vue de redresser le déficit des opérations du secteur public et de favoriser la relance de l'économie. Notre peuple est disposé à entreprendre les efforts et à consentir les sacrifices nécessaires pour s'assurer un avenir meilleur. Cette volonté de bien faire se manifeste chaque jour dans le renforcement du volontariat national qui organise des conseils communautaires, des coopératives ou des groupements agricoles, des centres d'entreposage et des systèmes d'irrigation.

Mais malheureusement, nous ne pouvons progresser isolément dans la voie du développement rural s'il n'y a pas de gouvernement mondial, il existe bien une économie mondiale et des organisations internationales. Nos économies nationales sont interdépendantes: l'aide au développement, le commerce international, les systèmes internationaux de crédit, les transports, le droit de la mer, la politique du protectionnisme, toutes ces grandes questions de relations internationales doivent intervenir dans l'élaboration d'une stratégie mondiale et nationale du développement rural. Aussi la délégation d'Haïti souhaiterait que. toutes les nations du monde, grandes et petites, riches et pauvres, dans un sentiment d'appartenance commune,se joignent dans une grande coalition que j'appellerais volontiers la Suprême alliance afin d'organiser une vigoureuse croisade contre la faim et la malnutrition, car quand la terre aura compté plus d'un milliard d'affamés et de mal nourris, il n'y aura de sécurité pour personne; et il n'y aura plus de civilisation.

Le développement de l'agriculture à tous les niveaux doit permettre la visualisation d'une image encourageante du devenir de la planète - et il m'est agréable de conclure mon exposé par les fortes paroles prononcées par Son Excellence, Monsieur Jean-Claude DUVALIER, Président à vie de la République, dans son message du 16 octobre dernier, à l'occasion de la troisième journée mondiale de l'alimentation: "En réitérant mon engagement à poursuivre un combat sans merci contre la faim et la malnutrition et pour un ordre de choses plus juste et plus humain, je renouvelle l'hommage de mon gouvernement à la FAO et au PAM pour l'amélioration du sort de nos couches majoritaires".

"Mon voeu le plus cher est que la célébration de cette date du 16 octobre consacrée à la réflexion sur les problèmes de l'alimentation aide à accélérer le processus de l'avènement d'un nouvel ordre économique, condition indispensable à l'abolition définitive de la faim et de la malnutrition sur notre planète."

Excellences, honorables délégués et observateurs, je vous exprime ma reconnaissance personnelle pour la bienveillante attention que vous avez accordée à cette communication. La délégation d'Haïti vous félicite de votre participation active à la 22ème session de la Conférence de la FAO.

M. NTIBARIKURE (Burundi): Avant de commencer, je voudrais exprimer à la famille du délégué brésilien qui est décédé et à son pays les condoléances les plus émues de ma délégation et de moi-même.

Je voudrais, Monsieur le Président, m'associer aux orateurs qui m'ont précédé pour vous féliciter pour votre brillante élection à la présidence de cette conférence et vous souhaiter plein succès dans la conduite des travaux qui vont animer la présente session. Je voudrais également féliciter les quatre nouveaux membres de notre Organisation et. leur souhaiter la bienvenue.

C'est devenu habituel que les responsables de l'agriculture des pays du monde entier se réunissent annuellement pour voir ensemble les difficultés que posent l'alimentation de la population dans le monde ainsi que les pas franchis dans l'élévation du niveau de vie des couches les plus déshéritées qui habitent le monde rural. La présente session se tient au moment où les perspectives économiques mondiales sont sombres, surtout dans les régions africaines où l'économie repose sur le secteur agricole.

Des catastrophes naturelles alliées à la dégradation progressive des terres cultivables causée par une pression démographique croissante ont provoqué une diminution dangereuse de la disponibilité de denrées alimentaires tant et si bien que des populations de plus en plus nombreuses ne survivent que grâce à la solidarité internationale.

Les modalités de mise en place d'une aide alimentaire sont souvent très lentes et l'efficacité d'une telle opération est en conséquence faible.

Il devient alors impérieux pour chaque Etat d'engager le plus d'efforts possibles afin d'améliorer l'alimentation de sa population et de prendre toutes les mesures nécessaires pour arriver à la sécurité alimentaire.

La situation qui prévaut dans mon pays ne diffère pas beaucoup de celle des autres pays africains qui vivent sous la menace de la famine et de la malnutrition.

Depuis quelques années, le Burundi parvient à satisfaire les besoins alimentaires de sa population, grâce à des conditions climatiques favorables et à la mobilisation pour la production agricole lancée par le Gouvernement, et soutenue par les organes tant administratifs que politiques du pays.

Malgré les résultats obtenus au cours des dernières années, les disponibilités alimentaires actuelles constituent un minimum en dessous duquel on ne peut plus aller.

La dégradation des sols a provoqué une diminution de la productivité agricole en général et vivrière en particulier, alors que nous assistons à une croissance démographique de 2,65 % par an. Le taux d'exploitation des terres cultivables, un des plus élevés du monde, est de presque 90 %.

Une augmentation, par mise sous cultures des terres non encore cultivées, est difficile parce que les terres restantes sont les plus pauvres.

Ceci a amené mon Gouvernement à mettre un accent particulier sur l'intensification de la production vivrière, par fourniture aux producteurs d'intrants agricoles, comme les engrais minéraux, les semences sélectionnées, les produits phytosanitaires, en même temps qu'on développe les techniques de conservation des récoltes.

Une telle politique demande la mise en place d'un encadrement technique dense et qualifié, le développement de la recherche, ainsi que l'organisation rationnelle du commerce de produits agricoles.

Pour mettre en place cette politique, le Gouvernement a mis sur pied une structure institutionnelle adaptée, la société régionale de développement, qui coordonne et exécute les programmes agricoles d'une région naturelle.

Pour que nos efforts soient couronnés de succès, il nous faut des moyens financiers très importants que l'Etat du Burundi ne peut pas réunir.

Grâce à la coopération bilatérale et multilatérale nous avons pu réaliser beaucoup de projets agricoles et en démarrer d'autres et nous espérons qu'ils vont contribuer à la résolution de nos problèmes alimentaires.

Nous constatons malheureusement que l'assistance internationale tend à stagner ces dernières années alors que les besoins ont continué à augmenter.

Nous profitons de l'occasion qui nous est offerte de nous exprimer devant cette conférence pour exhorter les pays les plus riches à soutenir les efforts de nos masses rurales dans la lutte qu'elles mènent contre la malnutrition et la faim.

Nous pensons plus particulièrement aux populations des zones Sahéliennes, régulièrement éprouvées par la sécheresse, et aux pays à densité très élevée où la productivité agricole est liée au changement des techniques traditionnelles de production en faveur de techniques plus intensives, qui demandent une utilisation d'intrants agricoles et une intensification de l'encadrement agricole.

Nous sommes convaincus que la solidarité internationale peut donner de nouveaux espoirs à ces populations ainsi que l'élan nécessaire pour une autosuffisance alimentaire dans les années à venir.

Le rôle que peut jouer l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture dans la mobilisation des ressources et dans l'orientation des aides est particulièrement important, c'est pourquoi nous demandons que des moyens suffisants lui soient alloués afin qu'elle puisse s'acquitter de sa tâche.

Ma délégation soutient, à cet effet, les programmes de travail et budget présentés par le Directeur général de la FAO pour la période 1984-1985 ainsi que le programme de coopération technique.

CHAIRMAN: We have now completed the list of speakers on my list but there is an item to accomplish. Israel has asked for the right of reply. I trust they will be very brief.

RIGHT OF REPLY
DROIT DE REPONSE
DERECHO DE REPLICA

M. LADOR (Israel): May I at the outset offer on behalf of my delegation deepest condolences to the family and Government of Brazil on the untimely demise of a dear colleague, Minister de Freitas. May his important activities guide our deliberations at this Conference.

Very shortly, it is regrettable that the Syrian delegate found it expedient to introduce political and extraneous items into this debate which are completely alien to this highly professional and technical Conference, and which are being discussed at great length in another UN body dealing with political subjects on its agenda. My delegation will not take this Conference's time and would only appeal to the Chair to save this Organization from future irrelevant remarks of the kind we have listened to this afternoon.

CHAIRMAN: I thank the delegate of Israel and his point is well taken.

The meeting rose at 17.45p.m.
La séance est levée à 17 h 45
Se levanta la sesión a las 17.45 horas

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