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I.MAJOR TRENDS AND POLICIES IN FOOD AND AGRICULTURE (continued)
I.PRINCIPALES TENDANCES ET POLITIQUES EN MATIERE D'ALIMENTATIONET D'AGRICULTURE (suite)
I.PRINCIPALES TENDENCIAS Y POLITICAS EN LA AGRICULTURAY ALIMENTACION (continuación)

7. World Food and Agriculture Situation: (continued)
7. Situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (suite)
7. Situación alimentaria y agrícola en el mundo: (continuación)

7.2. Critical Situation in Africa
7.2. Situation critique de l'Afrique
7.2. Situación crítica en Africa

LE DIRECTEUR GENERAL: Ceci étant dit, sur le sujet de ce matin, comme le Président a bien voulu l'indiquer, j'ai avec moi deux Sous-Directeurs généraux, le Dr Islam et M. Lignon, ainsi que

notre représentant régional pour l'Afrique, M. Davies. Après avoir introduit le sujet, je devrai partir pour rencontrer dans mon bureau de nombreux chefs de délégation qui ont souhaité me rencontrer.

C'est avec la conviction profonde de la gravité et de l'urgence du sujet que je présente à la Commission le document C 85/20 sur la situation critique en Afrique. Celui-ci décrit brièvement la situation alimentaire du.continent. Il contient des informations détaillées sur notre programme de relèvement de l'agriculture dans les pays victimes de la sécheresse et fait état de l'initiative importante prise récemment au Sommet de l'OUA.

De tous les problèmes du tiers monde, c'est certainement la crise économique, et surtout alimentaire et agricole, en Afrique qui a le plus retenu l'attention des organisations, des gouvernements, des médias et du grand public ces deux dernières années.

Depuis maintenant plus d'une décennie, la FAO dénonce la dégradation progressive de la situation alimentaire et nutritionnelle de cette partie du monde. Dès le début de 1983, notre Système mondial d'information et d'alerte rapide nous avait mis sur le qui-vive. Une crise alimentaire majeure, de proportion calamiteuse pointait à l'horizon. Nous n'avons plus cessé d'alerter la communauté internationale, de saisir les organes directeurs de la FAO, d'intercéder en faveur de ce continent. La FAO peut, je crois, tirer quelques légitimes satisfactions d'avoir contribué à rassembler les bonnes volontés.

Je remercie le Président Mitterrand des paroles aimables qu'il a bien voulu prononcer hier à cet égard.

Je voudrais ici remercier la communauté des donateurs pour leur générosité et les exhorter à redoubler de solidarité dans la phase de redressement que le continent africain doit maintenant affronter avec énergie et persévérance.

De leur côté, les efforts de la FAO ont visé non seulement à assurer les secours alimentaires immédiats pour cette région et à faciliter la relance de son agriculture, mais aussi à étudier plus à fond les causes profondes de la crise et à mobiliser les appuis nécessaires pour y remédier.

L'Afrique se débat dans des difficultés économiques et financières graves et d'une complexité redoutable. En sept ans, le PIB n'a augmenté qu'une fois à un rythme supérieur à celui de la population. Selon les dernières informations disponibles, sa croissance devrait être de 2,2 pour cent cette année contre 2,6 en 1984. L'inflation reste forte et même s'accélère. L'expansion du commerce s'est à nouveau ralentie. Cette contraction, jointe à la baisse des prix des produits primaires au début de 1985, a sérieusement réduit les recettes d'exportation. La dette extérieure continue à augmenter et son service engloutit une part croissante des recettes d'exportation: près de 32 pour cent cette année contre 15 pour cent en 1981. Sans un allégement de la dette et une augmentation des financements à des conditions de faveur, on ne peut guère espérer une expansion satisfaisante de la production et du commerce.

Dans les pays industrialisés, la croissance du PIB, cette année, s'est ralentie plus qu'on ne le prévoyait, ce qui freine l'expansion du commerce mondial. En outre, des pressions protection‐nistes ne cessent de s'accentuer; le climat ne semble donc guère propice à l'accélération de la croissance économique de l'Afrique.

Heureusement, les pluies cette année ont été plus abondantes et mieux réparties sur l'ensemble du continent. D'après nos premières estimations, la production vivrière et agricole a augmenté d'environ 4 pour cent en 1985, c'est-à-dire bien plus que la population. La production céréalière, inférieure à la normale en 1983 et 1984, s'est accrue de quelque 29 pour cent. Certains pays comme le Zimbabwe, le Malawi et le Kenya disposent d'excédents exportables. J'ai déjà écrit à plusieurs pays donateurs et j'ai demandé également au Programme alimentaire mondial de tout faire pour permettre au Zimbabwe, au Malawi et au Kenya d'écouler leurs excédents de maĭs blanc. Je

sais que le PAM va faire de son mieux, ils ont des ressources en espèces qui ne sont pas importantes. Je suis heureux à cette occasion de dire que j'ai reçu une réponse très positive du Premier Ministre de Nouvelle-Zélande M. Lange, qui a envoyé un télégramme dans lequel il me dit que la Nouvelle-Zélande est intéressée à faire cette opération triangulaire et qu'il me donnera de plus amples renseignements à ce sujet. Je suis également heureux que le Président Mitterrand, hier dans son discours, a.it aussi insisté sur l'importance de ces opérations triangulaires.

J'ai voulu faire cette parenthèse parce qu'elle était d'actualité et que, quand j'ai écrit ce discours, je ne savais pas ce que le Président Mitterrand allait dire et je n'avais pas connaissance du télégramme du Premier Ministre Lange. Par conséquent, je dis que pour le Malawi, le Zimbabwe et le Kenya, nous pourrons peut-être les aider à écouler leurs excédents et les encourager à produire plus.

Des hausses moins prononcées mais importantes sont signalées pour la plupart des autres cultures, dont le café et le thé. Les revenus des agriculteurs devraient augmenter si les prix à la production demeurent stables. Malheureusement quand la production augmente, les prix baissent. Un accrois‐sement de la production animale est également annoncé pour 1985; malheureusement il est dû en grande partie à l'abattage forcé du bétail pendant la sécheresse.

Dans l'ensemble, les récoltes ont été bonnes dans les pays touchés par la sécheresse, les disponi‐bilités alimentaires de la plupart des 21 pays qui avaient le plus souffert en 1984/85 se sont donc maintenant améliorées dans l'ensemble. Dans beaucoup d'entre eux, elles sont désormais normales, ainsi que diverses missions d'évaluation des récoltes, envoyées récemment par la FAO dans les pays concernés, ont pu le confirmer.

La situation alimentaire de l'Afrique devrait donc être bien meilleure en 1985/86 qu'en 1984/85. Il n'empêche que le volume total des importations de vivres restera supérieur à la normale et que l'Afrique aura toujours besoin d'une aide alimentaire élevée. Certains pays n'ont pas eu de bonnes récoltes cette année. Je ne dirai pas que la situation est partout excellente, et certains pays ont encore besoin d'une aide d'urgence.

Il est réconfortant de constater que les besoins d'aide alimentaire des 21 pays les plus touchés en 1984/85 étaient de 7 millions de tonnes et qu'ils ont été totalement couverts. Toutefois, sur le total de l'aide promise, seuls 5,8 millions de tonnes étaient arrivés dans les ports au début de novembre et 800 000 autres tonnes reçues n'avaient pas encore été distribuées.

Pourtant, bien des efforts avaient été faits pour accélérer les livraisons et surmonter les obstacles logistiques. Puisse cela nous servir de leçon et inciter la communauté internationale à mieux se préparer en vue d'affronter les crises alimentaires.

Les problèmes logistiques sont particulièrement difficiles à résoudre, aussi ne faut-il pas attendre qu'il y ait une crise pour les surmonter. Il faut les résoudre avant la crise, pendant la crise, après la crise. Il faut que nous ayons les moyens de transport et de communication nécessaires avant que la crise ne soit là. Je sais que c'est une question de financement et que ce n'est pas la bonne volonté qui manque. La mobilisation de l'aide et sa distribution dans les pays bénéficiaires prennent du temps. L'acheminement des secours s'apparente souvent à une course d'obstacles, et il. est trop tard pour remédier aux carences des infrastructures lorsque l'urgence éclate.

C'est pourquoi la FAO s'efforce de promouvoir et de renforcer les systèmes d'alerte rapides de prévention et d'intervention immédiate, y compris la mise en place anticipée de stocks de secours dans les régions vulnérables. Nous espérons tous que le cauchemar vécu récemment par l'Afrique ne se répétera pas. J'espère aussi que ce ne sera pas le cas en Colombie. On ne saurait donc trop insister sur l'importance des dispositifs que je viens d'évoquer.

Les gouvernements intéressés devront planifier avec soin l'arrivée en 1985/86 du solde de l'aide alimentaire qui avait été promise pour 1984/85 afin d'éviter de perturber gravement les marchés locaux. De même, les gouvernements et les donateurs potentiels devront étudier ensemble des mesures à prendre pour utiliser au mieux les excédents exportables de certains pays de la région, et reconstituer rapidement les réserves nécessaires.

Actuellement, les besoins à l'importation pour 1985/86 sont estimés entre 6,2 et 6,6 millions de tonnes de céréales dont la moitié environ serait couverte par des importations commerciales. Donc les besoins d'aide alimentaire sont évalués à quelque 3 à 3,3 millions de tonnes. Seize des 21 pays sinistrés ont désormais surmonté le plus rude de la crise, même si certains d'entre eux devront encore recevoir une aide alimentaire importante pour combler leur déficit structurel.

Comme je l'ai déjà mentionné dans mon intervention en séance plénière, seuls cinq pays - l'Angola, le Botswana, l'Ethiopie, le Mozambique et le Soudan - auraient toujours besoin d'une aide alimentaire d'urgence exceptionnelle en 1985/86 à cause des séquelles de la sécheresse des années précédentes.

Il y a un an, à un moment où la priorité absolue était donnée à l'aide alimentaire d'urgence, j'ai insisté devant le Conseil sur la nécessité d'assister sans délai les pays sinistrés à relancer leur agriculture vivrière et aussi leur élevage. Je soulignais que la solution résidait essentiellement dans une intensification de l'agriculture et le recours aux facteurs modernes de production (engrais, semences améliorées, vaccins, etc.). Sans quoi, disais-je, l'Afrique s'enfoncerait de plus en plus dans une dépendance irréversible à l'égard de l'aide alimentaire.

J'informais également le Conseil de notre intention de préparer un programme de réhabilitation agricole et de réorienter une partie des activités de notre Programme Ordinaire, à concurrence de 5 millions de dollars, pour appuyer les pays où les besoins de relance étaient les plus urgents.

Le Conseil marqua son accord sur ces propositions. En outre, la résolution 1/86 adoptée par consensus exhorta les pays donateurs et les organisations internationales à accorder le maximum d'assistance technique et financière à cette relance de l'agriculture vivrière, condition jugée primordiale de la rénovation économique, sociale et humaine de ces pays.

C'est dans cet esprit, que j'ai présenté à Rome en janvier et en mars derniers des programmes de relèvement de l'alimentation et de l'agriculture des pays africains concernés et que la FAO a acti‐vement participé à la Conférence des contributions pour l'Afrique convoquée par l'Organisation des Nations Unies à Genève en mars dernier.

Ces programmes se composent de projets concrets élaborés avec les pays eux-mêmes et susceptibles d'être exécutés immédiatement en tout ou en partie. Je suis persuadé que la plupart d'entre vous sont déjà bien informés de cette initiative de la FAO. Laissez-moi cependant rappeler que ces programmes, de portée limitée mais devant servir de catalyseur à un effort bien plus vaste, sont axés sur la fourniture d'un paquet d'intrants agricoles suffisant pour avoir un impact notable sur la production à bref délai: semences améliorées, engrais, pesticides, petit équipement agricole et hydraulique, vaccins, etc., assortis des services et de la vulgarisation nécessaires à leur utilisation.

A l'origine il y avait 229 projets. Par la suite, la liste des pays victimes de la sécheresse s'est allongée. De nouvelles propositions ont été formulées tandis que d'autres étaient abandonnées. Aujourd'hui notre programme de relèvement de l'agriculture africaine se compose de 269 projets dans 25 pays, leur coût estimé est de l'ordre de 246 millions de dollars.

Le dialogue qui s'est ouvert il y a quelques mois avec les donateurs et les pays sinistrés se poursuit. Les projets sont financés à la fois par le gouvernement et par d'autres sources; vingt-cinq donateurs ont déjà engagé des fonds pour financer des projets en totalité ou en partie. A ce jour le financement de 146 projets d'un coût d'environ de 109 millions de dollars est complè‐tement assuré. Je me félicite que plusieurs pays en développement figurent parmi les donateurs.

Avec les économies réalisées sur son budget ordinaire, la FAO a approuvé 75 projets d'une valeur de 12,6 millions de dollars à ce jour. Comme vous le savez, j'avais demandé au Comité financier et au Conseil de m'autoriser à utiliser 15 millions de dollars prélevés sur les budgets ordinaires et réalisés à partir des économies. Pour financer ces projets, le Conseil et le Comité financier avaient donné leur'accord et jusqu'à ce jour 75 projets ont maintenant été approuvés. En outre, 49 autres projets qui satisfont également aux critères établis sont à l'étude.

Avant de terminer, permettez-moi de faire quelques réflexions en ce qui concerne les décisions prises par le 21ème sommet de l'Organisation de l'Unité africaine et à leur suite durant la présente session de l'Assemblée générale.

Plusieurs initiatives importantes ont en effet été lancées dans le secteur agricole par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA.

Le Sommet d'Addis Abeba en juillet dernier a en particulier approuvé un programme d'action priori‐taire, à réaliser au cours des cinq prochaines années, pour le redressement économique de l'Afrique, l'amélioration de la situation alimentaire et le relèvement de l'agriculture. Il a également adopté les status du Fonds spécial d'assistance d'urgence aux victimes de la sécheresse et de la famine en Afrique. Il va sans dire que la FAO appuie avec force ces deux initiatives. Elle n'est pas en mesure de contribuer financièrement au Fonds spécial, mais nous avons offert notre collaboration pour faciliter la mobilisation des contributions, et faciliter leur utilisation quand on nous le demande.

L'étude approfondie des problèmes agricoles et alimentaires de l'Afrique que j'ai entreprise avec l'appui de ministres de l'agriculture réunis à Harare pour la 13ème Conférence régionale de la FAO, s'inscrit dans ce contexte. Sur la base d'une analyse détaillée des problèmes et du potentiel vivrier dans les différentes zones agro-écologiques de l'Afrique, l'étude proposera des mesures concrètes aux gouvernements pour l'intensification de la production alimentaire, grâce notamment à une utilisation accrue d'intrants agricoles modernes. J'ai invité, à titre personnel, un certain nombre d'experts africains à une consultation qui aura lieu le mois prochain ici à Rome, pour me conseiller sur les constatations préliminaires de cette étude. Les résultats définitifs en seront présentés à la Conférence régionale pour l'Afrique qui aura lieu en septembre 1986 au Congo, à Brazzaville. J'espère qu'il y aura une participation massive de tous les Ministres du développement rural et des Ministres de l'agriculture, pour ce qui est du continent africain et j'espère aussi que les représentants de la Communauté internationale et plus particulièrement des pays qui offrent une aide généreuse à l'Afrique seront représentés aussi à un niveau adéquat, car je pense que cette étude devrait les intéresser. J'espère que vous serez aussi avec nous, Monsieur le Président, à Brazzaville.

Le Sommet de l'OUA avait également lancé un appel pour la tenue d'une conférence internationale sur la dette extérieure de l'Afrique. Il ne semble pas qu'on s'oriente vers une telle décision. Par contre, une autre proposition du Sommet, dont je me suis fait personnellement l'avocat depuis plus de deux ans déjà, paraît appelée à un sort meilleur. Je me réfère à ma demande de convocation d'une session spéciale de l'Assemblée générale consacrée aux conditions à long terme du développement de l'Afrique.

Un projet de résolution dans ce sens a été introduit par le groupe africain à l'Assemblée générale et semble rencontrer l'adhésion de l'ensemble des Etats Membres. Il pourrait être adopté dans les jours qui viennent.

La session spéciale serait prévue pour fin avril. D'après le projet de résolution il serait prévu de commencer le 28 avril. Je ne sais pas quelle sera la durée prévue. Nous nous attendons à ce que le Secrétaire général s'adresse à la FAO et aux autres organisations pour les aider à préparer la documentation pour la Conférence.

J'ai déjà été invité par le Secrétaire général de l'organisation de l'Unité africaine et le Sous-secrétaire général des Nations Unies, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique, à assister à une réunion à Addis-Abeba le 6 janvier. C'est une réunion pour discuter de cette session spéciale et de la préparation des documents. J'ai eu l'occasion, (je m'adresse ici à mes amis les délègues africains) de voir le Secrétaire général de l'OUA quand il est venu à Rome à la FAO et je l'ai assuré que la FAO se ferait plaisir de participer à la rédaction des documents et de répondre aux demandes d'assistance technique pour leur préparation.

La Commission I sera sans doute intéressée de noter qu'au cours de mon intervention devant l'Assemblée générale des Nations Unies le 28 octobre dernier, j'ai offert toute la collaboration de la FAO pour préparer les volets agricole et alimentaire d'une telle session spéciale.

Quoi qu'il en soit on peut se réjouir de ce que l'approche globale des problèmes africains soit maintenant envisagée. Nous savons en effet qu'on ne vaincra pas la faim et la malnutrition en Afrique en agissant sur le seul secteur agricole et dans le seul cadre national. Comme je le disais à New York, c'est dans le contexte de l'économie tout entière que les pays concernés devront réévaluer les politiques et donner à l'agriculture la place qui lui revient. Mais en même temps, l'Afrique aura besoin d'une aide massive pour financer son développement et par-dessus tout de conditions commerciales plus justes et d'un allégement concerté du poids de sa dette.

M. le Président, permettez-moi de conclure. L'amélioration cette année des conditions météorolo‐giques dans une grande partie de l'Afrique nous accorde, je dirais, un répit. Nous devons en profiter pour relancer sans tarder l'agriculture de ce continent. Dans beaucoup de pays le personnel, les moyens financiers et l'équipement jusqu'ici mobilisés par les besoins d'aide d'urgence peuvent désormais être utilisés pour reconstruire le secteur alimentaire et agricole sur des fondations plus solides.

Les donateurs ont réagi avec grande générosité à la crise et je dois leur rendre hommage. Mainte‐nant que les besoins d'urgence ont diminué, ils peuvent consacrer davantage de ressources au développement de l'agriculture. Cette possibilité doit être saisie. L'agriculture africaine a amorcé la reprise cette année. Il faut à tout prix en entretenir l'élan.

Applause
Applaudissements
Aplausos

LE PRESIDENT: Merci, M. le Directeur général pour cette introduction intéressante et claire comme toujours. Je voudrais maintenant donner la liste des pays qui se sont déjà inscrits pour le débat et je voudrais m'excuser auprès de certains qui s'étaient déjà inscrits parce qu'il y a deux ou trois pays qui devront quitter tôt cette Commission et qui m'ont demandé d'etre inscrits à l'avance sur la liste. Je crois que nous devons dire oui à cela.

K.S. MULHERIN (Secretary, Commission I): Thank you Mr President. I have Nigeria, Lebanon, Mexico, Belgium, Bulgaria, Italy, Madagascar, Norway, Kenya, Congo, Ethiopia, Cape Verde, Panama, Canada, Cameroon, Denmark, Burkina Faso, Australia, Cuba, India, United Kingdom, Israel, France, Portugal, Argentina, Bangladesh, Japan, Thailand, Federal Republic of Germany, Colombia, Benin, El Salvador, New Zealand, Kingdom of Saudi Arabia, Trinidad and Tobago, China, Turkey, United States of America, Tunisia, Egypt, Zambia, Algeria, Ivory Coast, Kuwait and Tanzania.

LE PRESIDENT: Comme je vous l'ai dit, je vais maintenant vous quitter. Je reviens lundi bien entendu et je voudrais vous dire que j'ai remarqué qu'un très grand nombre de pays heureusement se sont inscrits sur ce débat vraiment central, et étant donné le retard que nous avons pris, je pense qu'il serait amical et collégial d'avoir, si possible, des déclarations, complètes bien entendu mais brèves, sinon il est évident que nous aurons des difficultés avec l'horaire. Vous savez que nous devrions terminer ce point aujourd'hui. Je crois donc que dans ce débat tout le monde doit un peu compter sur tout le monde pour être complet et bref à la fois, si c'est possible. Si vous voulez bien, ce sera pour moi le petit mot de la fin pour aujourd'hui et je voudrais demander au Vice-Président de bien vouloir reprendre ma fonction. Je donne la parole à mon collègue Ladan du Nigeria.

Jaafaru Ladan, Vice-Chairman of Commission I, took the chair
Jaafaru Ladan, Vice-Président de la Commission I, assume la présidence.
Ocupa la presidencia Jaafaru Ladan, Vicepresidente de la Comisión I.

CHAIRMAN: We have all listened to the opening statement by the Director-General on this very important agenda item on the Critical Situation in Africa. The floor will therefore be open for discussion. First on the list is Nigeria, so for a while I am going to set aside my Chairmanship and speak on behalf of Nigeria, with your permission.

Jaafarn LADAN (Nigeria):It is indeed an honour for my delegation, and for the delegations from the regions of Africa to have the Director-General present in Commission I to introduce the subject so dear to his heart. We are therefore very grateful for the kind expression on his part to come and address us despite his heavy schedule.

Before speaking on the agenda item may I also join the Director-General and the Chairman in express‐ing our deep condolences to the delegate of Colombia on the sad news of the recent catastrophe in their country. We support all the initiatives that the Director-General may wish to take to send emergency aid to the people of Colombia and also appeal to the international community to respond to this emergency.

Now, turning to the agenda item my delegation wishes to congratulate the Secretariat for presenting us with the document C 85/20 for our discussion. Indeed, my delegation wishes to express its sincere thanks to the Director-General of FAO for his untiring efforts, not only in bringing the African food crisis into focus, but also for his drive in mobilizing resources for the African agricultural rehabilitation and also in allocating almost 50 percent of the FAO resources to Africa. Africa continues to face economic and financial difficulties so complex that their solutions will rely, to a large extent, on massive outside assistance. The inability of most African economies to adjust to adverse conditions has rendered them vulnerable to external economic forces. Depressed prices for export crops which most of the countries rely on for exchanges, high interest rates and stagnation of concessional financial floors have contributed to the full extent of the problem. Thus, when the drought condition prevailed on the continent between 1982 and 1984, it created catastrophic effects. Thousands of people died, and millions remained under-nourished. There was a massive movement of people and animals which resulted in considerable social problems for the govern‐ments of the countries affected. The intervention by the international community, thanks to the appeal by the Director-General of FAO, and the favourable response by the international donors and communities, spared Africa further catastrophies. We thank them sincerely for responding to the emergencies.

There have been good harvests in 1985 in most of the African countries. There is, therefore, cause for rejoicing. However, from our past experience, it is expected that the tragic conditions will occur again unless an everlasting solution is found to enable the African countries to achieve self-sufficiency in food. The best way to tackle the problem is therefore to coordinate an integrated approach to redress economic and agricultural problems together. The African burdenshould receive better understanding from the lenders and a solution should be found to relieve the countries affected by this burden. The African countries are doing something about it themselves. At the Twenty-first Assembly of Heads of State and Governments, the OAU adopted a special programme of action for the improvement of the food situation and rehabilitation of agriculture, which was a reaffirmation of the latest plan of action. We call on all traditional donors, friends, brothers, and well wishers to come forward and assist us in achieving these goals.

The steps taken by FAO in mobilizing resources for African agricultural rehabilitation are commend‐able ones. The level of allocation for the 1986-87 biennium of the FAO budget is also a very encouraging one. We hope other multilateral organizations such as the World Food Programme, IFAD, World Bank, etc., will commit the same percentage allocated by the FAO to assist Africa.

My delegation looks forward to the FAO's in-depth study of the agricultural and food problems in Africa and hopes that it will come forward with concrete measures to intensify food production.

If the goodwill expressed by the international community towards Africa could be translated into action, the critical problems of Africa would be resolved in the shortest period of time. We therefore call for a special conference of the United Nations not only to discuss the problems, but also to translate the goodwill so far expressed into action.

With this address as the delegate of Nigeria, I now resume my position as Chairman and call on the Lebanon to take the floor, and then Mexico. The delegate of Lebanon has the floor.

Amin ABDEL-MALEK (Liban) (langue originale arabe): La délégation libanaise voudrait tout d'abord exprimer ses remerciements au Directeru général pour nous avoir présenté personnellement la situation critique en Afrique, telle que mentionnée dans le document C 85/20 sous étude.

La FAO avait déjà mis en garde depuis 1976 contre la gravité de la situation agricole en Afrique et s'était employée depuis cette date à aider les pays africains à surmonter les obstacles. Par ailleurs, le système mondial d'information et d'alerte rapide de la FAO, en janvier 1983, a confirmé la situation critique traversée par certains de ces pays et dont on avait déjà mis en garde. En avril 1983, la FAO avait déjà constitué un groupe d'action spéciale FAO/PAM pour combattre la peste bovine qui s'était répandue dans certains pays africains. Cette maladie risquait de détruire un grand nombre de têtes de bétail produisant la viande, le lait et ses dérivés constituant un élément fondamental de nutrition pour l'être humain. Le Directeur général a saisi toutes les occasions pour attirer l'attention de la communauté internationale et de l'opinion publique mondiale sur les dangers économiques et financiers graves qui menaçaient l'Afrique. L'amélioration et la légère reprise de la production enregistrées en 1984 et l'augmentation des exportations ont allégé la situation mais tout cela n'est pas suffisant pour répondre aux besoins nutritionnels de ces pays. Nous espérons que cette situation continuera à s'améliorer jusqu'à l'atteinte de l'objectif visé, à savoir: que ces pays africains puissent sortir de cette crise définitivement.

Beaucoup de PVD souffrent de la dette extérieure et des intérêts qui alourdissent leur joug. D'autre part, certains de ces pays ne peuvent pas payer les intérêts de leur dette après la vente de toute la production agricole. Le Président de la République du Pérou, au cours de la Conférence McDougall, a longuement parlé de la dette des PVD et de leurs intérêts. Par ailleurs, le Président Mitterrand a confirmé hier dans son discours les difficultés rencontrées par les PVD à ce sujet. La délégation libanaise estime qu'il serait nécessaire de présenter la proposition nécessaire à la Conférence afin que celle-ci recommande aux pays créanciers de répondre à l'appel en réduisant les intérêts et de reprogrammer le paiement de ces dettes.

La FAO a fourni l'assistance technique au Secrétariat de l'OUA, qui a approuvé, en exécution des résolutions de la 21ème Conférence au sommet, le programme de travail pour l'amélioration de la situation agricole et alimentaire et la réhabilitation du secteur agricole en Afrique. Le Conseil, au cours de sa 86ème session, a appuyé les mesures prises par le Directeur général en vue de faire face à la situation alimentaire critique en Afrique et pour réhabiliter le secteur agricole. Certaines unités techniques de la FAO ont commencé effectivement à mettre à exécution les directives du Conseil et du Directeur général à ce sujet. Par ailleurs, le Conseil, au cours de sa 87ème session en juin 1985, a appuyé les propositions du Directeur général pour affecter les 15 millions de dollars qui ont pu être épargnés sur le budget 1984-85 au financement de certains projets agricoles en Afrique, dans le but d'arrêter la dégradation actuelle de la production alimentaire dans ces pays.

Nous avons appris maintenant avec joie de la bouche du Directeur général que 75 projets ont été mis à exécution grace à ces montants depuis le mois de juin. Nous ne pouvons que remercier le Directeur général et le Secrétariat de la FAO pour les services rendus aux pays africains en particulier, et aux pays en voie de développement en général.

Par ailleurs, la délégation libanaise voudrait exprimer ses sincères condoléances à la Colombie,notre pays ami. pour la catastrophe qui s'est abattue sur elle et nous espérons que les autoritésresponsables, et surtout le Directeur général, pourront fournir l'assistance nécessaire à ce pays
pour alléger ses souffrances.

José Ramón LOPEZ PORTILLO ROMANO (México): En primer lugar, deseo expresar nuestro profundo pesar por la catástrofe que ha sufrido el hermano país de Colombia, como expresé en la Comisión 11 hace un momento, en nombre del Grupo de los 77. Sentimos mucho que, después de estar agobiados por tremen‐das dificultades de carácter económico, después de que los niveles de vida de nuestros países se han reducido todavía más, se ciernan sobre nosotros cataclismos que deterioren aún más nuestra economía, Pero como en México recientemente, sabemos que el pueblo de Colombia continúa en pie y sabemos también que la comunidad internacional responderá igualmente con eficacia y con decisión a los llamados de ayuda del hermano pueblo y Gobierno de Colombia.

Desde ahora, damos nuestra plena solidaridad y apoyo al gobierno de Colombia y agradecemos al Director General sus indicaciones en el sentido de haber desatado ya acciones, junto con y a petición de éste, para contribuir, a través de la asistencia y la ayuda alimentaria, a superar esta calamidad.

Deseamos, Sr. Presidente, por otra parte, felicitar a la Secretaría por la producción del Documento C 85/20 y agradecer al Director General su constante preocupación por llamar la atención al mundo entero sobre la crisis que enfrenta el Continente africano y asimismo para apoyar la superación de tal crisis a través de los programas de rehabilitación de la agricultura en Africa.

Es, Sr. Presidente, con gran énfasis, que me dirijo, en nombre de la delegación de México, a esta Comisión para expresar, en nombre de mi Gobierno, la incuestionable prioridad que nos merece la re gión africana. La crisis económica que enfrenta la comunidad internacional y que recae en los paí‐ses en desarrollo afecta todavía con mayor rigor a Africa Subsahariana. Hace que la totalidad de sus signos vitales se deterioren, que el agua se retire, que la flora se sobreexplote y se reduzca, que la fauna se extinga o enferme, que los lagos, ríos y atmósfera de las ciudades se contaminen. La relación económica es difícilmente salvable y encuentra en el orden internacional injusto las debidas condiciones para ser crónica. El desempleo aumenta, se reducen los ingresos familiares y la demanda efectiva, que se achican; las exportaciones no encuentran mercados suficientes y cuando lo hacen es en términos de intercambio negativo. El proteccionismo y los apoyos a políticas de expor‐tación por parte de muchos países industrializados, así como los productos sintéticos y otro tipo de acciones, deterioran dramáticamente en estos momentos las posibilidades de exportación del Con‐tinente africano. Así, los ingresos por exportaciones se han estancado o reducido. La grave carga externa de Africa y las escasas exportaciones, no permiten elevar los recursos financieros para el desarrollo. En efecto, Sr. Presidente, difícilmente las divisas disponibles se pueden aplicar a actividades productivas, porque tienen que destinarse a importar alimentos, es decir, a sobrevivir, así como pagar los pesados compromisos financieros y también para el armamento, con el fin de hacer frente a la lucha que se deriva de todo ello. Las altas tasas de interés afectan al capital y la inestabilidad monetaria deteriora aún más la financiación para el desarrollo en el continente de las distintas regiones, hasta que alcancen la solidaridad alimentaria. Así, en condiciones de gra‐vísima crisis económica y de reducción de la producción, otro elemento importante es el incremento demográfico, pues el mero mantenimiento del nivel de población resulta bastante difícil. Esto, a pesar de la densidad de población que tiene Africa, si se compara con la de Europa y con la de otras regiones.

Con este marco de referencia, los que sí encuentran importantes beneficios y significativas tasas de ganancias son las multiinversoras extranjeras y las corporaciones transnacionales. En ellas los signos vitales son alentadores. También, Sr. Presidente, se ha perpetrado el racismo y el apartheid más odioso. Los problemas de Africa son pues fundamentalmente estructurales y obedecen a procesos coloniales, que van desde el avasallamiento de la agricultura hasta la dependencia tecnológica y el cambio en la estructura de cultivos en función de objetivos comerciales. La agricultura y el consu‐mo tradicionales se han relegado y con ello la población rural se empobrece y emigra a las grandes ciudades.

Ciertamente que, ante el drama de Africa, la comunidad internacional no ha permamecido indiferente. La voz de la FAO desde hace más de diez años viene gritando la tragedia y a través de muchos medios de comunicación ha llevado las imágenes de hambre y de muerte a todo el mundo. Sin embargo, decenas de millones de seres siguen padeciendo hambre y cientos de millones de toneladas de alimentos no . siempre pudieron encontrarse oportunamente. La falta de infraestructura y otras condiciones fa‐llaron, debido a razones por las que de alguna manera se puede responsabilizar a los gobiernos de algunos países. Por lo tanto, todos debemos insistir en que la ayuda se dirija para el desarrollo y no sólo para la emergencia, y en todo caso que sea coordinada con los Gobiernos africanos que deben ser quienes establezcan los programas y prioridades. Por eso apoyamos los esfuerzos del Director General de la FAO en este sentido y en particular el programa de rehabilitación de la agricultura africana. La comunidad internacional debe redoblar sus esfuerzos de apoyo y ayuda efec‐tiva en este sentido. Esa es nuestra responsabilidad. Debemos también generar todas las condiciones necesarias para que la FAO y otras organizaciones internacionales, en coordinación con ella, presen‐ten y promuevan proyectos viables, que no solo se orienten a resolver una crisis, sino que permitan a los propios países africanos reivindicar su derecho de lograr su propia autosuficiencia alimentaria. En este sentido, el nuevo orden económico internacional imperante genera quizá más problemas de los que la propia ayuda internacional puede resolver- Por eso también puntualizamos que no deben sentir‐se exentos de responsabilidad aquellos que teniendo en su mano la debida capacidad, obstaculizan sus actos caritativos de ayuda. A los esfuerzos de las naciones africanas ya se está sumando la respon‐sabilidad de la p y de otras organizaciones más.

En nombre del Grupo de los 77, Sr. Presidente, y como una sola voz, damos nuestro pleno apoyo a tal declaración y pedimos el apoyo de todas las naciones para hacerlo efectivo. Las buenas lluvias y cosechas que se dieron este año, si bien dan una esperanza, no pueden desligar nuestra responsabilidad.

Con base a todo ello, el Grupo de los 77 avala el proyecto de resolución que sobre Africa se presen‐tará como un instrumento que formalice la consolidación de la voluntad común para ayudar a los pueblos de Africa.

Vaclav DOBES (Czechoslovakia): On behalf of Mr Macko, I would first of all like to support the measures taken by our Director-General, Mr Saouma, regarding the provision of assistance to Colombia.

Special attention has been paid in recent years, and quite rightly, not only by FAO, but by many other bodies, organizations and specialized agencies of the United Nations System and by organi‐zations outside the framework of the United Nations, to a solution for the critical economic situ‐ation in Africa. A space for considering and seeking a solution to the problem is accorded also in the United Nations General Assembly for the second year in succession.

This year, the year of the 40th Anniversary of the foundation of the United Nations, we commemorate the 25th Anniversary of the Declaration on the Granting of Independence to Colonial Countries and Peoples. There is no doubt that the birth of politically independent State for‐mations was the most important achievement of national liberation movements in former colonies. It is, however, the necessity of their economic decolonization as well that stands up to the fore with acute urgency. I deem it necessary to point out that solutions to all global problems, and therefore also the problem of hunger and malnutrition and the establishment of a just inter‐national economic order, are possible only in conditions of peace, mutual confidence, cessation of feverish armaments race and a gradual process of disarmament. That applies also fully to the question of a further development of the continent of Africa.

As concerns the present situation in the African economy, I would like, Mr Chairman, with your permission, to express here the position of our country on its most important aspects. The un‐favourable climatic conditions marked by periodically appearing droughts in many areas, and floods in others, together with the population explosion, are factors that certainly cannot be underestimated. They only aggravate the critical economic situation in Africa connected with the backward material and technological basis. Illustrating this point with utmost clarity, in our opinion, is the fact that despite several months of rain, the problem of hunger in most African countries persists. New complications arise, the most serious being the shortage of seed and the lack of sufficient infrastructure.

For these reasons we see the real, essential causes of the critical situation in Africa as the consequence of hundreds of years of colonialist pillage in the African continent and, most of all, of the ever more perfect and more refined neocolonialist practices on the part of ad‐vanced capitalist countries.

As is generally known, the agrarian character of economy prevails in a large part of the African developing countries and predetermines their position in the existing system of international division of labour. This division is, in practice, deformed by the profit-seeking interests of multinational companies that permanently ensure the return of capital, and whose volume greatly exceeds the volume of the original foreign investments made into selected sectors of the economies in the developing countries. This brings about a further prolongation of the colonial heritage of the monocultured character of developing countries because of the growing dependence of their national economies on advanced capitalist countries. In this way, developing countries are subject to the often disastrous effects of private and public capital penetration into their economies and of world market fluctuations. To a greater or smaller extent they depend on imports of basic foodstuffs and are directly exposed to the negative impact of a broad range of discriminatory measures, such as difficulties in gaining access to the world market because of protectionist

measures, interventions in price policies, instability of exchange rates or high interest rates, and artificial raising of the actual value of the US dollar with inflationary side-effects. These are the reasons why we cannot regard the alarming situation in the economies of African countries and especially in the dominating agricultural sector in isolation. This is why we feel that they must be regarded exclusively within the overall context of world economy.

Young African countries face an uneasy task of solving the problems of existing unsatisfactory ownership relations and labour organizations. This task can hardly be tackled without international assistance, while, of course, simultaneously ensuring the national sovereignty of the countries concerned.

United Nations data reveal that the lives of 30 million people are directly endangered as a result of hunger and malnutrition, and the volume of necessary assistance for saving them represents the amount of 1.5 billion US dollars. That is why the need for an accelerated solution of the present problems arising from the critical economic situation in Africa has been brought to the fore and why the greatest attention is paid now to humanitarian aid. The importance of humanitarian aid for temporarily overcoming the most acute problems, those of hunger and malnutrition of dozens of millions of people living in Africa, has never been underestimated by the Czechoslovak Socialist Republic. We take a share in providing such aid, in both bilateral and multilateral circles. We deem it necessary, however, to point out on every occasion that such aid, be it in the form of bilateral deliveries of short-time assistance or in the form of different donations

or assistance by international gobernmental and non-governmental organizations, cannot elimi‐nate the negative impact of neocolonialist relations and therefore cannot solve the critical situ‐ation in Africa in principle. A truly effective solution to the economic problems of Africa lies in a long-term process, the success of which will depend on a substantial transformation of the pre‐vailing structures in the national economies of the developing countries of that continent.

The International Development Strategy, para 39, for the Third Development Decade calls for a pro‐cedure by which the social and political intentions of the countries that are members of the International Monetary Fund, and the economic priorities set by them, should be taken into account in specifying conditions for use of IMF resources. We deem it necessary that a similar requirement should also be applied in the practice of international economic organizations.Recent developments in Africa indicate the importance of orienting the economic development of countries to meet the needs of all groups in the population, and not the needs of privilegedstrata only.

Our country is a traditional partner of African countries in economic cooperation. It provides African countries with economic assistance, especially of a long-term character. This assistance includes deliveries of large capital investment projects, the sending of specialists to developing countries and also the preparation of national cadres from developing countries in our country. United nations Member States were informed in 1983-1984 on the volume of the economic assistance provided by our country and on its portion in the national income. There will be no change in the period ahead.

To the best of our economic possibilities we also give the necessary aid of a humanitarian nature at the government level as well as the trade union, women's youth and other socialist organizations levels. We shall strive to underline the aspect of its long-term character in the future. However, we cannot but express doubts on the sincerity and selflessness of the aid provided by several countries or organizations. There are a number of cases where not only the granting of long-term assistance, but also that of humanitarian aid is misused for intervention in the internal affairs of countries and for exerting political pressure on sovereign states. And it should be admitted in the open that in some capitalist countries at present time, when millions of people suffer from hunger on a worldwide scale, stocks of agricultural products, the "surplus" stocks whose price levels are completely beyond the reach of the low purchasing power of the developing countries, are liquidated. Moreover, the costs involved in the liquidation of several million tons of food amount to several hundreds of millions of US dollars, which we regard as a paradoxical situation.

In conclusion, I should like to say that Czechoslovakia, as a member country of the Council of Mutual and Economic Assistance, has been standing up against all forms of exploitation and has supported the normalization of international economic relations and the mutual, peaceful economic cooperation among all countries. This normalization with peaceful cooperation we regard as a principal basis for the effective solution of the African problem.

Jacques THINSY (Belgique): En tant que membre représentant la présidence du Conseil de la Communauté européenne, je voudrais donner la parole à l'observateur de la Commission de la CEE qui voudrait faire une intervention sur ce point important de l'ordre du jour.

Gilles DESESQUELLES (Communauté économique européenne): Au nom de la CEE, je tiens tout d'abord à m'associer au message du Président de notre commission et à exprimer ma profonde sympathie à la Colombie et à son peuple qui viennentd'être très gravement touchés par cette catastrophe. Je puis d'ores et déjà vous dire que la CEE est prête à participer aux actions d'urgence qui seront décidées par le Gouvernement colombien.

J'en viens maintenant à ma déclaration sur notre ordre du jour.

Si la Communauté économique européenne n'est pas intervenue quant au fond sur le point 7.1 en ce qui concerne la situation de l'alimentation et de l'agriculture, c'est parce qu'elle considère que cette question, quant au fond, a été analysée dans le cadre du débat général.

Le raisonnement pourrait être identique pour la situation en Afrique, mais la crise de ce continent est telle qu'il me paraît utile de rappeler ce que la CEE a réalisé pour atténuer cette situation.

Ce fléau, qui met en péril la survie de dizaines de millions d'êtres humains exige une mobilisation de l'ensemble de la Communauté internationale.

La CEE et ses Etats Membres ont, quant à eux,très rapidement pris un ensemble de mesures pour faire face aux situations de famines. C'est ainsi qu'en fournissant une aide alimentaire totale d'environ 2,3 millions de tonnes de céréales en 1984-85,ils ont contribué à la solidarité internationale qui s'est manifestée.

En outre, en ce qui concerne les huit pays africains les plus touchés par la sécheresse et la famine, suite au Plan de Dublin, la CEE a fourni en aide alimentaire 1,2 million de tonnes d'équivalent en céréales soit 430 millions d'Ecus. Ce Plan a été exécuté, et il faut maintenant penser à la relance de l'agriculture dans les pays sinistrés, comme vient de le souligner le Secrétaire général de la FAO.

C'est pourquoi, la CEE vient de marquer son accord, le 4 novembre dernier, sur les orientations d'un plan dont l'objectif est de 200 millions d'Ecus, soit environ 180 millions de dollars E.-U., pour la réhabilitation et la relance des pays africains les plus affectés par la sécheresse.

A long terme, ce sont notamment des politiques de prix rémunérateurs qui permettront de tendre vers la sécurité alimentaire. Dans cette perspective, la CEE encourage les stratégies alimentaires qu'elle mène actuellement avec certains pays, Afrique-Caraïbes, Pacifique (ACP).

Massimo CURCIO (Italie): Quelques mots sur les aides d'urgence en Afrique avec les disponibilités financières italiennes. Je chercherai à réduire un peu le texte original qui avait été préparé pour répondre au désir de la Présidence d'accélérer les travaux, dans le cadre de la réflexion concrète à laquelle très justement la FAO nous conduit. pour voir de quelle manière les efforts des pays donateurs peuvent être rationnellement acheminés pour contribuer à l'alimentation et au développement de l'agriculture dans les zones déprimées et pour proposer une exposition précise que l'action italienne peut offrir à part ce qui est nécessaire; le manque d'information est le point de départ de quelques réflexions.

Je vais donner quelques chiffres de base; en 1985 on a envoyé aux pays de l'Afrique subsaharienne plus de 185 000 tonnes de céréales standard pour une somme de 60 milliards de lires, c'est-à-dire, à peu près 35 millions de dollars E.-U. Mais il faut aussi ajouter l'envoi de produits transformés, en plus grande partie liophylisés et poisson en boîtes, que l'Italie a envoyés en 1985 pour une valeur d'à peu près 25 milliards de lires, c'est-à-dire, 14 millions de dollars E.-U.

En ce qui concerne ces produits, je parle des produits transformés, je voudrais préciser que l'envoi a été toujours précé'dé par des ententes avec les pays bénéficiaires afin d'établir toutes les questions nécessaires à l'emploi de produits, parmis lesquels essentiellement l'acceptation de ces produits par les populations locales.

Les chiffres indiqués doivent être intégrés avec les contributions volontaires extraordinaires que l'Italie a données en" 1985 à différents organismes internationaux pour des opérations d'urgence à effectuer à brève échéance. Dans ce sens là, il est important de citer les contri‐butions au PAM qui s'élèvent à 20 milliards de lires, c'est-à-dire, 11 millions de dollars E.-U., et la contribution pour des envois d'aliments au HCR pour une somme de 11 milliards de lires, c'est-à-dire, six millions de dollars E.-U.

Mais l'Italie ne s'est pas seulement limitée à l'envoi des aliments transformés et de céréales; en 1985, elle a également envoyé l'équivalent d'à peu près 150 milliards de lires, c'est-à-dire, 80 millions de dollars E.-U., destinés à l'achat de semences, des engrais, des pesticides et outils pour l'agriculture et la mise en place des moyens de transport pour la distribution des denrées. En outre, on a mis en oeuvre, en partant de l'Ethiopie, l'expérience concrète de construire des dépôts de stockage pour tout matériel de secours (ceux de Assab sont presque achevés).

On voudrait aussi citer le fait que soit en Ethiopie, soit au Mali, le problème d'une alimentation adéquate et correcte a été souvent lié à celui de la prévention sanitaire. Les équipes sanitaires italiennes dans les deux pays aux fins d'action d'urgence ont eu la possibilité d'être dotées de produits alimentaires de prompte intervention; de cette manière, l'adminis‐tration du médicament a été dans beaucoup de cas avantageusement remplacée par la fourniture d'un aliment. En 1985, afin de donner une aide, surtout aux populations de l'Afrique, une loi est entrée en vigueur en juin, qui a permis de mettre à la disposition des populations qui se trouvent dans un état grave de nécessité la somme de 1 900 milliards de lires pour une période de 18 mois, c'est-à-dire, 1 100 millions de dollars E.-U. A valoir sur cette somme, le Gouvernement italien a mis en Afrique, soit sur le plan bilatéral, soit sur le plan multi‐latéral ou multibilatéral, une série d'initiatives qui sont en pleine exécution.

L'Italie individualise les pays, choisit les projets, en fait une évaluation et utilise successi‐vement pour cela le service administratif d'un organisme international spécialisé.

Il n'est pas de ma tâche de souligner les tendances des nouvelles orientations et de dire comment il vaut mieux procéder dans la lutte au sous-développement; mais il est intéressant d'indiquer tfès schématiquement une analyse des actions faites dans trois pays qui sont pour nous prioritaires et qui appartiennent à la Corne de l'Afrique: Ethiopie, Somalie et Soudan. L'Ethiopie en 1985 a vu, entre autres, l'attribution d'aliments pour 10 milliards de lires, c'est-à-dire, six millions de dollars des Etats-Unis, et chose plus importante, l'envoi de 200 moyens de transport pour une valeur d'à peu près 30 milliards de lires, c'est-à-dire, sept millions de dollars des Etats-Unis. En outre, une série d'initiatives parmi lesquelles un projet pour le développement rural intégré sur le lac Tana avec un engagement approximatif de 300 milliards de lires, c'est-à-dire, plus de 150 millions de dollars des Etats-Unis.

Au Soudan les actions d'émergence ont été concentrées sur la distribution de secours au moyen d'avions et de camions. Notre engagement dans le secteur peut être approximativement estimé à 20 milliards de lires, c'est-à-dire,11 millions de dollars des Etats-Unis auxquels il faut ajouter la somme qu'on a destinée à d'autres aides d'urgence, au moins 40 milliards de lire, c'est-à-dire, 21-22 millions de dollars des Etats-Unis pour un total de 70 milliards de lires, c'est-à-dire, 36-37 millions de dollars des Etats-Unis.

En Somalie enfin, à part 35 milliards de lires pour l'aide alimentaire d'urgence, c'est-à-dire, à peu près 18 millions de dollars des Etats-Unis, on est en train de mettre au point un vaste programme d'initiatives de caractère multilatéral et bilatéral qui se trouve dans une phase avancée d'évaluation permettant les décisions nécessaires et se montant à près de 400 milliards de lires, c'est-à-dire,à peu près 220 millions de dollars des Etats-Unis.

Je voudrais à la fin de ce bref exposé rappeler la contribution de la CEE au Programme d'urgence en Afrique pour 2,3 millions de tonnes de produits, et je voudrais encore rappeler que le Conseil des ministres de la CEE a approuvé récemment une dernière contribution pour 1 800 000 tonnes de produits.

Joseph TCHICAYA (Congo\): Je voudrais tout d'abord vous exprimer, au nom de la délégation congolaise, toute notre satisfaction de vous voir présider cette séance qui est d'une importance exception‐nelle. Le Congo, pays ami de la Colombie, voudrait s'associer aux sentiments de sympathie exprimés par le Président de notre Commission et par le Directeur général à propos de la catas‐trophe que vient de connaître ce pays. Le chef de la délégation congolaise me charge de dire à la délégation colombienne combien nous partageons le deuil qui frappe ce peuple et nous l'assurons de nouveau de notre soutien. Nous appuyons également toutes les initiatives que le Directeur général et le Directeur exécutif du PAM seraient amenés à prendre pour venir en aide aux vaillantes populations sinistrées de ce pays.

En prenant acte de ce rapport sur la situation critique en Afrique, nous voudrions rendre hommage à la FAO et à son Directeur général pour l'intérêt constant qu'ils ont témoigné à l'Afrique et les remercier pour la vigoureuse campagne menée en vue de mobiliser l'aide internationale en faveur de notre région.

Certes, nous sommes les premiers à nous réjouir des nouvelles encourageantes qui nous arrivent de cette région du globe. Cependant, nous voudrions mettre en garde la communauté internationale contre tout excès d'optimisme démesuré qui n'aurait pour conséquence que de perpétuer la situation que nous venons de vivre. Encore, faut-il souligner que certains pays de la ligne de front continuent à souffrir non seulement des séquelles des conditions météorologiques défavorables mais aussi et surtout des troubles que continue à fomenter et entretenir la République sud-africaine et par conséquent tous les pays qui coopèrent et renforcent la puissance militaire et économique de ce régime d'apartheid. Nous espérons que cet aspect de la question ne sera pas négligé dans notre rapport.

Nous pensons que l'ampleur de la crise alimentaire que nous venons de connaître rapprochée de celle du début des années soixante-dix doit faire prendre conscience à tous de la nécessité d'extirper définitivement le spectre de la faim dans cette région en s'attaquant aux causes autant qu'à ses effets. Nous nous sommes toujours félicités de la réponse que la communauté internationale a réservée aux appels incessants et aux images poignantes que la FAO, l'ONU et les médias ont lancés et présentés à l'opinion publique mondiale. L'aide alimentaire massive et généreuse octroyée à l'Afrique a ému les peuples de cette région et nous sommes reconnaissants de cette solidarité agissante qui s'est manifestée partout. Cependant, avec l'amélioration des conditions météorologiques et les nouvelles encourageantes sur les bonnes récoltes attendues, nous craignons qu'on soit tenté de croire que l'Afrique est définitivement sauvée. Au contraire, nous pensons que nous devrions profiter de cette trêve que nous offre la nature pour non seulement maintenir et renforcer ce niveau d'aide, mais la diversité pour permettre à l'Afrique de s'attaquer aux problèmes de mise en place de structures viables de production alimentaire qui ferait moins dépendre sa production vivrière des aléas liés aux conditions atmosphériques.

En effet, ni les méthodes culturales arriérées, ni les infrastructures dérisoires actuelles ne pourront définitivement éloigner des masses africaines le spectre de la faim. L'Afrique, on le sait, est la région qui utilise le moins d'intrants agricoles, où les services de vulgarisation sont le moins efficaces, car les moins dotés, qui a été le moins concernée par le transfert de technologies appropriées et qui en plus dispose le moins d'infrastructures, de stockage, de conservation et d'approvisionnement.

L'éradication de la faim dans cette région commande que l'on s'.attaque simultanément à toutes ces faiblesses et nous pensons que non seulement la conjoncture économique internationale s'y prête, mais les nouvelles améliorations de la situation alimentaire dans cette région sont favorables à l'introduction de technologies appropriées et à la mise en place d'une infrastructure qui réponde à ces préoccupations.

L'Afrique, comme on le voit, malgré toute sa volonté politique maintes fois exprimée, ne peut rien seule et compte beaucoup sur l'appui extérieur, un appui qui ne devra pas être trop contraignant. Et c'est pourquoi elle est inquiète devant le piétinement que connaissent les négociations sur la deuxième reconstitution des ressources du FIDA sur laquelle nous aimerions avoir de. plus amples informations.

Le FIDA a été conçu et mis en place pour aider les petits exploitants pauvres pour qu'ils amélio‐rent leurs conditions de vie par le biais de prêts aux conditions de faveur du Fonds.

Les difficultés que connaît le Fonds nous préoccupent au plus haut point et je crois que la Conférence devra lancer un dernier appel aux pays qui bloquent la négociation afin que le prochain Conseil des gouverneurs en termine avec ce dossier.

Comme vous le voyez, sans être contre l'aide alimentaire dont nous reconnaissons les bienfaits, nous pensons qu'il faut aller de l'avant pour enrayer les causes des famines prolongées que connaît notre région. Voilà pourquoi les projets de relèvement de l'agriculture ont reçu tout notre appui comme les initiatives intermédiaires entre la situation d'hier et même celle d'aujourd'hui ainsi que celle de demain qui nécessite plus de ressources que ces. projets à moyen terme.

Le Congo, vous le savez, a été à l'origine de la Résolution 1/86 du Conseil de la FAO sur l'Afrique avec l'appui d'autres pays et notamment ceux d'Afrique et d'Amérique latine.

Nous nous félicitons de ce que cette résolution ait permis au Directeur général de prendre des initiatives hardies que toutes les instances de la FAO ont appréciées et que nous appuyons de toutes nos forces. Mais la situation africaine reste fragile et c'est pourquoi nous croyons nécessaire la prise, par la plus haute instance de notre Organisation, d'une résolution qui tiendrait compte de l'évolution sur le terrain et qui permettrait la mise en oeuvre d'actions plus hardies et soutenues pour venir à bout de la situation critique que vit l'Afrique.

C'est une résolution que le Groupe africain tout entier vient de faire sienne et que nous savons être appuyée par tout le Groupe des 77. C'est donc une résolution que le Groupe africain a mis au point et sur laquelle nous mettons, en ce moment même, la dernière main. Bien entendu elle suivra les voies habituelles et sera soumise aux discussions. Nous espérons que notre Commission pourra l'enrichir pour la rendre plus percutante. Dans tous les cas, nous disons que nous avons tenu compte de la situation décrite dans les documents actuellement soumis à notre attention.

Nous comptons beaucoup sur l'aide promise par le Directeur général à la treizième Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, étude qui devra proposer des mesures concrètes pour accroître la production vivrière et nous voudrions nous associer à l'appel lancé ici par le Directeur général ce matin pour une participation très massive, non seulement des décideurs de politiques agricoles africains, mais aussi des pays et organisations susceptibles de nous aider à atteindre les objectifs de cette étude.

Nous appuyons l'idée d'une conférence spéciale des Nations Unies sur l'Afrique et nous exprimons le voeu que la FAO qui réalise en ce moment l'étude sur la production vivrière africaine y jouera un grand rôle.

Bref, pour sortir l'Afrique de son marasme actuel il faut certes s'attaquer aux structures car la crise actuelle est avant tout structurelle. Cependant, il ne faut pas négliger le fait que tant qu'existera dans le Sud de notre continent un empire puissant de l'apartheid les pays de cette sous-région ne pourront durablement apporter une solution aux problèmes de la faim qui accablent la sous-région d'Afrique australe.

CHAIRMAN: I wish to thank the Congo for their intervention and also for introducing the proposed resolution which will come before this Commission through the normal channels, after going to the

Resolutions Committee. I am sure other delegates will agree with me that we look forward to this resolution.

Raphaël RABE (Madagascar); Notre délégation voudrait déplorer la catastrophe qui s'est abattue sur le peuple colombien. Le Gouvernement malgache apprécie la réaction immédiate de la FAO et de la Communauté économique européenne à cette situation. Elle assure le peuple colombien de sa sympathie et de son soutien et souhaite que ce peuple puisse surmonter cette rude épreuve.

Nous rendons hommage au Directeur général et à toute l'équipe du Secrétariat pour la qualité du document soumis à notre . examen et pour la présentation magistrale qui en a été faite par le Directeur général. La situation qui prévaut en Afrique est tellement bien décrite dans le document que nous n'allons plus y revenir. Nous voudrions seulement mettre l'accent sur les mesures de redressement qui, à notre sens, pourraient apporter une amélioration sensible et définitive de la situation. Nous voudrions pour ce faire reprendre certaines des déclarations faites par notre ministre à la séance plénière. Il faudrait accroître le volume et l'efficacité des flux d'aide d'origine multilatérale et bilatérale, donner aux institutions de financement, à des conditions de faveur comme le FIDA et l'IDA, la possibilité d'intensifier leur action en reconstituant au plus vite les ressources. En réduisant la course aux armements, on pourrait à notre sens affecter les fonds requis au développement et à l'amélioration des conditions de vie et de l'environnement des plus démunis. Pour permettre aux Etats africains de réaliser les principes fondamentaux énoncés dans la Déclaration de Harare et confirmés par le dernier sommet de l'OUA, il est indispensable que l'effort pour les investissements prioritaires soit accru très sérieusement. Il faudrait par conséquent lever tout obstacle à l'accroissement des recettes d'exportation et consentir un réajustement des dettes extérieures. Il devrait être exclu que les pays consacrent plus de 10 pour cent de leurs recettes d'exportation au remboursement de leurs dettes. Les Etats présents à Harare se sont engagés à donner la priorité absolue à la relance de la production alimentaire en assurant aux petits agriculteurs un environnement favorable.

Nous voudrions ici réitérer notre conviction que le désenclavement des zones rurales, la maîtrise de l'eau et la résolution des principaux problèmes logistiques doivent être pris en considération lors du prochain biennium. La délégation malgache souhaite voir se familiariser les dispositions utiles qui permettraient de résoudre ces problèmes aigus. Bien entendu, nous appuyons fermement toutes actions qui conduisent à l'amélioration du rendement et à la garantie d'une sécurité alimentaire durable. Tous ceux qui sont avec nous pour un redressement réel de la situation, qui prévaut dans les pays en voie de développement et tout particulièrement en Afrique, doivent s'accorder à reconnaître que les engagements internationaux pour marquer la volonté des pays d'aider l'Afrique et qui sont stipulés dans le Pacte mondial de la sécurité alimentaire et dans le Code international de conduite pour la distribution et l'utilisation des pesticides stipulent que ces pays doivent se joindre à l'ensemble de tous les pays pour approuver unanimement les dispositions de ces textes.

Nous sommes convaincus que ces engagements obtiendront, lors de notre séance, l'approbation unanime des Etats.

Enfin, nous tenons à rendre hommage aux efforts inlassables que le Directeur général a déployés pour appuyer les gouvernements et les aider dans leur lutte pour sensibiliser l'opinion inter‐nationale sur la situation de crise et surtout pour mobiliser toutes les bonnes volontés.

Per Harald GRUE (Norway): Let me first thank the FAO Secretariat for the documents prepared for this agenda item. My delegation will underline the importance of the indepth analysis on the critical food and agricultural situation in Africa. The Norwegian Government has proposed to the Parliament a budgetary allocation corresponding to 1.18 percent of our GNP for development coopération in 1986.

A major part of our budgetary allocation is used in Africa. Our aim is to increase the relative share of the allocations used in the agricultural sector in the coming years. The Norwegian Government has proposed to increase its development assistance to the Sudan or Sahelian Region with KR. 1 billion or approximately US$ 125 million, over the next four to five years, in addition to our present assistance to this area. This programme will concentrate on two main areas, mainly environmental rehabilitation and increased food production.

The important elements in such a strategy will be soil conservation, protection and rehabilitation of forests, water management and proper land use. Support for extension services is considered particularly important. At least half of these additional resources will be channelled through the multilateral system. As has been the case in the past, research within agriculture, forestry and fisheries will also in the future be of great importance for the long-term solution to the problems confronting us in Africa. It is, therefore, very important to expand the research capacity and facilities for development in Africa, based on existing research cooperation.

In our development assistance it is a major concern to coordinate our bilateral and our multi‐lateral assistance in an efficient way. It is also imperative to assert priorities in a world of scarce resources and it is necessary to improve efficiency both in bilateral and multilateral development assistance in the coming years.

Against this background I have some more critical remarks and comments. Firstly, the analysis on the critical situation in Africa should be the basis of the Programme of Work and Budget in FAO.

It is difficult to see how the document before us corresponds with the Programme of Work and Budget. Furthermore, as my delegation has said in Commission II, it is difficult to understand policy direction of this budget.

Secondly, the critical situation in Africa calls for cooperation. It calls for cooperation between FAO and other UN bodies. It calls for cooperation between FAO and the bilateral assistance organizations. This important question is, in my view, not really analyzed in the documents. It is not analyzed in such a way that it is possible to discuss how to develop an efficient division of labour between FAO, other UN bodies, and bilateral organizations.

My delegation will propose the questions I have mentioned to be included in the future work in FAO.

Vincent MOE (Trinidad and Tobago): I would like to take this opportunity on behalf of the Trinidad and Tobago delegation to express our condolences to the Colombian Delegation with respect to the catastrophe which took place in that country, and we would like to state how much we appreciate the rapid response which has been received through the Food and Agriculture Organization and World Food Programme.

Trinidad and Tobago is very concerned about the African food situation. We have examined the Document C 85/20 and have observed the serious economic problems which, in part, have led to some of the agricultural problems facing the African countries. This, together with drought, has been a serious problem and we appreciate the work which FAO has done in assisting these countries to rally towards self-sufficiency and increase agricultural production.

We think that the prospects for economic growth and agricultural development in Africa are on the increase or are improving. We feel that it is imperative for all developing countries in Africa and countries like ours, to introduce and promote policies and programmes directed towards self-sufficiency and the strengthening of our domestic food production. We think that a strong domestic market is sacrosanct to the development of self-sufficiency. It must be structured to provide an institutional framework for infrastructural services from production to the pinnacles of consumption. We think that with the injection of food aid this must be followed by the injection of projects, technology, and research that will lay the foundation for the improvement of agriculture in these countries.

We would like to take this opportunity to give our support to the recent initiative by the OAU and FAO to adopt special programmes for the rehabilitation of food in Africa.

Turning to the export agriculture, we think that we have seen the paralyzing effect of external economic forces on the economies of Africa which have led to serious dislocations in the economy and have resulted in decreases in their export agricultural trade. We think what is needed at this time is an agricultural pricing policy which would revise present world market prices and provide these countries with better market prices to assist them in promoting external agricultural trade.

We also think that there is a need to reduce protectionism by way of trade liberalization through the General Agreements on Tariffs and Trade. Further, we think that it is important for further capital to be injected into these economies to fuel economic recovery and to increase their agricultural production.

Peter M. AMUKOA (Kenya): May I also express our deep felt sympathy for the people of Colombia in the disaster which has caused the loss of thousands of lives and property. It is our hope that the rest of the international community will respond as fast as FAO and WFP has done.

The analysis of the African food and economic situation is very clear, and I shall not repeat it because of lack of time. Even for those countries that are said to be in a food surplus position today, there seems to be no assurance that they will continue to enjoy this status. It will be remembered that many external and domestic resources have been poured into the agricultural sector in Africa and into food production. The outcome of this has been a deterioration of the food situation even in those countries which have the environmental conditions for rapid agricultural development.

Something must be wrong somewhere. It looks as though we have not fully appreciated the causes, tenacity and dimensions of their problems because the solutions all of us have attempted so far should have borne some fruits, those of long-lasting food security. Africa needs a sound strategy with concrete and direct action. Because of appeals for short statements, I will mention only three elements of such a strategy that are required for African agricultural development, with emphasis only on the food security aspect.

It must earmark increased assistance for food production. There has to be increased purchasing power both at the country and individual levels to insure importation of shortfalls and to create consumer accessibility to supplies. Any sound strategy for Africa has to include the development of appropriate farming systems that work in harmony with the natural and human environment so that adequate food is produced, incomes are generated, and employment is created as more young and educated people become attracted to farm work and rural life.

For such systems to be developed, there needs to be multi-disciplinary problem-solving research based on local experience and local manpower development. This will lead to a process of developing local solutions to local problems. It will also lead to an increase in local project-implementation capacity that will equip farmers with the tools to understand their circumstances so that they can exploit them to the maximum. It is therefore fitting for me to congratulate those who help Africa in training programmes at high and low levels, in the development of systems, and in the building of institutions because this is helping to strengthen the framework in which investment in agriculture and production can be made and sustained.

In my country attention is being directed to appropriate technology, effective extension, broadening of productive base, prompt payment for farm produce deliveries, adequate storage and good prices for the producers, among others. My Government welcomes the Director-General's additional efforts in helping us purchase surplus produce from farmers so that we can pay them in time and maintain their motivation. The food strategy will also have to take trade into account. African nations should be given free access to international markets in order to earn foreign exchange to finance their own programmes. In Africa itself there is tremendous potential for marketing local agricultural and industrial products. These countries should exploit that potential that exists among themselves, including possibilities for better trade. African countries also substantially consume and import products from developed countries. They hold, therefore, the lives, well-being and prosperity of millions of workers in the developed countries in their hands. The materials that they produce are of strategic importance to the developed countries, so when African trade focuses on the developed world, fair prices should be paid for its commodities. Yet this is not usually the case.

This brings me to my last point, the commonly talked about population growth rates. Something must be done to manage the runaway population growth rates. It must be managed in Africa not because it is the most populous continent. Population growth rates must be managed now because if the demographic explotion gets out of control, we will be forced to use measure which will cause social discontent in our Nations. We should not be misled by the vast expanses of unexploited and unexplored land in Africa. We in Africa have to accept that with improved medical care and nutrition, many children and old people will survive. Population objectives must therefore be incorporated in rural development programmes in inculcating the importance of managing population growth rates. As the leading agency in food and agricultural production, FAO, with other organizations, should find ways of Incorporating population objectives in its rural development programmes. In Kenya we are trying our best to slow that growth rate, but it is not an easy task as the energies of our people are really abundant.

In conclusion, if we want to find solutions to the hunger problem the international community should more than double its action regarding the food problem. More political will and more sacrifices are therefore required, nationally and internationally, for those who will create the right atmosphere and climate for our good farmers to engage more seriously in the farm business, to produce food and eliminate hunger in their families and in our nation. We thank FAO for the contribution to our development, and also all others.

CHAIRMAN: I thank the delegate from Kenya. That brings us to the last speaker for the morning, but before we adjourn I would like just to review the list of speakers for the afternoon and give the Secretary a few minutes to make an announcement. The next speakers immediately after lunch will be Ethiopia, Cape Verde, Panama, Canada, Cameroon, Burkina Faso, Australia, Cuba, India, United Kingdom, Israel, France, Portugal, Argentina, Bangladesh, Japan, Thailand, Sudan, Colombia, Federal Republic of Germany, Benin, El Salvador, New Zealand, Kingdom of Saudi Arabia, China, Turkey, United States of America, Tunisia, Egypt, Zambia, Algeria, Côte dIvoire, Kuwait, Tanzania, Costa Rica, Sweden, the Observer from OECD, Austria, Ghana, Denmark and Angola. I think that is all for the time being. Before we adjourn, I would like to give the Secretary a chance to make an announcement.

K.S. MULHERIN (Secretary, Commission I): I have been asked to announce that RAI, the Italian Radio Television, has generously arranged a concert in honour of delegates attending this Twenty-third Session of the Conference. The concert will take place on Saturday, 16 November. That is tomorrow night at 20.45 hours in the RAI Auditorium at the Foro Italico, which is located near the Italian Ministry of Foreign Affairs on the Lungotevere near the Ponte Milvio Bridge. The programme will be one of symphonic music by well-known composers Respighi, Debussy and Beethoven, and directed by one of the world's top orchestral directors, Georges Prêtre. Invitations to the concert will be distributed in the course of the day to all delegations. Attendance by Ministers and whether they are to be accompanied by wives or family memebers is requested so that special seating may be arranged. Two invitations will be distributed to each delegation. If additional tickets are desired, they may be requested from Mrs Aliara who is in room A-145.' That is the first floor of this building, extension 4512. It is pointed out that each ticket allows entrance for one person. Those attending the concert will need to provide their own transportation.

CHAIRMAN: Before we adjourn, may I appeal to you to come back on time at 2.30. We have started late in the morning, and we have a long list of speakers, so please come back at 2.30 sharp.

The meeting rose at 12.55 hours
La séance est levée à 12 h 55
Se levanta la sesión a las 12.55 horas

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