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III. PROGRAMME DE TRAVAIL ET BUDGET DE LA FAO

Sommaire du Programme de travail et budget de 1974–75 1

128. Le Conseil a examiné le sommaire du Programme de travail et budget de 1974–75, à la lumière de la déclaration liminaire du Directeur général, des rapports des Présidents du Comité du programme et du Comité financier et des éclaircissements fournis par le Secrétariat à propos des besoins budgétaires supplémentaires évoqués par le Directeur général dans son discours d'ouverture. Le Conseil note que certaines questions importantes liées au programme de travail et budget et qui peuvent avoir des répercussions sur lui seront traitées sous d'autres points de l'ordre du jour. Pour l'instant, le débat s'est donc limité aux orientations générales tracées dans le document, et il faudra tenir compte à un stade ultérieur des décisions qui auront été prises sur les divers points de l'ordre du jour.

129. Le Conseil prend note de la déclaration du Directeur général selon laquelle, depuis qu'il a demandé, dans le programme de travail et budget sommaire, un budget de 98 891 000 dollars, des faits nouveaux sont intervenus qui entraînent un surcroît de dépenses pour 1974–75, les principaux étant les suivants:

  1. Addition des ressources nécessaires en 1974–75 pour la traduction et l'interprétation chinoises (première phase), qui exigeront un montant supplémentaire estimé à 1 440 000 dollars;

  2. Supplément de loyer pour le bâtiment F, estimé à 215 000 dollars, puisque le bâtiment D ne sera pas disponible au cours de 1974–75;

  3. Le coût du nettoyage des locaux de la FAO entraînera des dépenses supplémentaires équivalant à 250 000 dollars;

  4. A la suite des décisions récentes de l'Assemblée générale des Nations Unies, les indemnités pour frais d'études entraîneront une nouvelle augmentation de 400 000 dollars;

  5. L'intensification des consultations intergouvernementales au titre de la résolution 83 (III) de la CNUCED exigera un montant supplémentaire de 169 400 dollars.

130. Le Conseil a également été informé que l'Organisation risquait d'avoir à assumer des dépenses supplémentaires, en raison de la recommandation récente du Comité d'experts de l'ONU sur les ajustements de poste tendant à incorporer 4 classes d'ajustements de poste au barème du traitement de base du cadre organique à compter du 1er janvier 1974, ce qui augmenterait les frais de l'Organisation au titre de la Caisse des pensions et d'autres postes. L'Assemblée générale des Nations Unies examinera la question plus tard dans l'année et aucun crédit n'est encore prévu pour parer à cette éventualité ni dans le budget sommaire ni dans les projections ultérieures du niveau budgétaire.

131. Par ailleurs, le budget sommaire a été calculé pour 1974–75 au taux de change de 582 lires au dollar E.-U., afin de permettre la comparaison entre l'exercice biennal actuel et le suivant et en raison aussi de l'incertitude concernant les fluctuations des taux de change entre juin et novembre 1973. Cela introduit une nouvelle inconnue en ce qui concerne le niveau budgétaire final pour 1974–75. Le Conseil note que le Directeur général soumettra un chiffre définitif calculé sur des données à jour, afin que le Conseil et la Conférence puissent l'examiner en novembre.

1 CL 60/2, CL 60/2-Annexe, CL 60/2-Annexe-Corr.1 (espagnol seulement) et CL 60/2-Add.1; CL 60/PV/2, CL 60/PV/3, CL 60/PV/4 et CL 60/PV/18.

132. Mis à part les inconnues évoquées aux paragraphes 130 et 131 ci-dessus, les dépenses supplémentaires proposées par le Directeur général, plus quelques autres postes mineurs, impliqueraient une augmentation de programme de 1 632 000 dollars, soit, y compris les augmentations de coût, un total de 2 587 000 dollars. Le niveau budgétaire total pour 1974–75 s'élèverait ainsi à environ 101,5 millions de dollars, représentant une augmentation de 1 pour cent du niveau du programme et de 24 pour cent du total par rapport à 1972–73.

133. En examinant le sommaire du Programme de travail et budget, tel qu'il a été modifié, le Conseil a été conscient de la gravité de la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture ainsi que de certains aspects décourageants du mandat et des moyens confiés aux organisations multilatérales pour faire face à cette situation. Bien sûr, il faut tenir dûment compte des effets de l'inflation et des fluctuations monétaires ainsi que de la nécessité d'économiser; bien sûr, le relèvement des contributions imposera une lourde charge à certains Etats Membres et notamment aux pays en développement, mais le Conseil estime nécessaire de donner à la FAO les moyens de répondre plus efficacement, d'une façon ou d'une autre, aux exigences de la situation dans le cadre d'un programme de travail strictement adapté aux priorités retenues et grâce à une politique de rigoureuse économie.

134. Tenant compte de ces points, le Conseil a examiné les diverses sections du sommaire du Programme de travail et budget.

135. Le Conseil approuve les propositions du Directeur général concernant les divers ajustements et restructurations qui sont exposés dans le sommaire et qui ont été approuvés par le Comité du programme et le Comité financier dans le rapport de leur session conjointe 1. Le sentiment a toutefois été que les réorganisations étaient un facteur d'instabilité et devaient se limiter au minimum.

136. Le Conseil convient que la procédure consistant à présenter un budget sommaire offre bien les avantages mentionnés au paragraphe 2 du document CL 60/2 et il estime qu'il faut la conserver. Il a été suggéré qu'à l'avenir, on présente de plus amples renseignements sur le choix et la substance des allocations prioritaires, mais aussi que le contenu des sous-programmes dans leur ensemble compte davantage que les adjonctions ou suppressions qui y ont été apportées. Le Conseil confirme par ailleurs la nécessité d'ajouter au budget-programme une annexe montrant le budget par structure administrative, qui permette aux gouvernements de suivre la structure interne de l'Organisation.

137. Le Conseil se félicite de l'application du principe du programme unique, consistant à combiner les ressources que le siège et les bureaux régionaux consacrent aux sous-programmes, aux domaines préférentiels et aux problèmes régionaux. Il note que des renseignements plus complets et plus précis seront fournis dans la version finale du Programme de travail et budget - dans le sommaire des plans de travail relatifs à chaque sous-programme au chapitre 2 et (aux fins d'information) par problème régional au chapitre 3.

138. Compte tenu de ces considérations, le Conseil a examiné l'équilibre des priorités au tableau 6, ainsi que les allocations par domaine préférentiel et sous-programme aux tableaux 7 et 8. Au sujet des tableaux 6 et 7, certains membres du Conseil ont estimé que l'on semblait avoir donné un poids beaucoup plus considérable aux divers aspects de la politique et de la planification agricoles (domaine préférentiel 2.5) qu'à la mobilisation des ressources humaines (domaine 2.1) et à la production et productivité (domaine 2.2), et à ce propos des préoccupations se sont exprimées en particulier au sujet des réductions frappant les allocations pour le domaine préférentiel 2.1. On a toutefois noté que le renforcement des fonctions en matière de politiques et de planification concernait les principaux départements/divisions ainsi que les bureaux régionaux et visait à l'intégration indispensable des programmes techniques, économiques et sociaux de la FAO afin de mieux répondre aux besoins des Etats Membres.

1 CL 60/3, par. 1 et 4.

139. Certains membres ont constaté avec inquiétude que l'accroissement du sous-programme relatif à la réforme agraire était insuffisant. D'autres ont exprimé leur préoccupation à propos des réductions frappant les ressources prévues pour certains sous-programmes, ainsi qu'il est indiqué au tableau 8 du sommaire de programme de travail et budget, en particulier pour l'éducation et la formation, les cultures vivrières de base, les engrais, la bibliothèque, les bourses, les pêches, les forêts et la formation de jeunes cadres, étant donné l'importance de ces activités pour les pays en développement. Des réserves et des objections ont également été émises par certains membres au sujet de l'allocation de ressources à certains sous-programmes, notamment l'Ecole de cadres des Nations Unies.

140. A cet égard, le Conseil note que:

  1. Les chiffres relatifs aux sous-programmes figurant au chapitre 2 du sommaire ne comprennent pas les ressources fournies par les bureaux régionaux aux domaines préférentiels et aux sous-programmes, mais que ces ressources seront incluses dans la version définitive du programme de travail et budget, qui donnera ainsi une vue plus claire du contenu global des sous-programmes et des ressources qui leur sont allouées.

  2. L'allocation des ressources budgétaires du Programme ordinaire repose sur certains critères. Ceux-ci font intervenir non seulement l'utilité, l'urgence et les possibilités de réalisation, mais aussi, comme il est dit au paragraphe 18 du document CL 60/2, la conscience du fait que les priorités nationales s'exprimeraient dans des programmes par pays financés par des sources extra-budgétaires et qui ne se reflètent pas nécessairement de manière directe dans le programme ordinaire; en revanche, on a noté avec inquiétude que les ressources mises par le PNUD à la disposition des Etats Membres pour le développement agricole avaient diminué en termes réels en raison de l'inflation et des changements survenus dans les taux de parité.

  3. De manière générale, il n'est pas possible d'aboutir à des conclusions définitives tant que l'on ne disposera pas de propositions de programme complètes dans les textes descriptifs des sous-programmes qui apparaîtront dans la version finale du programme de travail et budget.

141. Le Conseil insiste sur la nécessité d'une action plus décisive dans le domaine des engrais, qui sont le facteur clé de l'accroissement de la production agricole. Le coût des engrais a augmenté ces derniers mois dans une proportion atteignant parfois 50 pour cent et il est très difficile de s'en approvisionner. Il a été suggéré que le Directeur général mette l'Organisation mieux en mesure de s'occuper de ce problème 1.

142. Le Conseil exprime son inquiétude devant le projet de reclasser certains postes supérieurs tout en diminuant le nombre de postes subalternes et devant les conséquences à long terme d'une telle mesure tant sur la structure hiérarchique de l'Organisation que sur les coûts. Le Conseil reconnaît qu'il faut offrir des possibilités de carrière au personnel, mais, de l'avis de certains membres, la réduction de l'effectif des cadres subalternes (jusqu'à P.4) ne favorise pas l'action au niveau du terrain et il n'est ni souhaitable, ni économique d'accentuer l'inversion de la “pyramide hiérarchique”. Le Directeur général a répondu que la structure pyramidale n'a jamais été parfaite à la FAO; les gouvernements des Etats Membres sont toujours plus exigeants sous le rapport de la qualité; le besoin de cadres très compétents est devenu plus évident encore depuis qu'une place plus large a été accordée aux activités hautement prioritaires et que les effectifs ont été réduits; enfin, il faut pouvoir reconnaître le mérite et l'ancienneté. Il estime que les décisions de reclassement lui incombent en sa qualité de gestionnaire, mais s'engage à agir avec prudence et discrétion et à éviter d'inverser la structure hiérarchique.

143. Le Conseil approuve en général la proposition du Directeur général tendant à accroître substantiellement les crédits budgétaires pour emploi de consultants en 1974–75, compte tenu en partículier de la forte proportion de ce personnel affecté dans les régions. Il reconnaît que cette proposition est motivée non par des difficultés financières, mais par la nécessité de pouvoir employer à court terme des experts de haut niveau et de maintenir la souplesse plutôt que d'ajouter des postes à l'effectif permanent.

1 Voir par. 42 et 43 ci-dessus.

144. Le Conseil se préoccupe des problèmes que pose l'accroissement considérable des coûts. Il félicite le Comité financier de l'étude qu'il en a faite et dont il est rendu compte dans le document CL 60/3, et il prend note des observations figurant au paragraphe 127 dudit document. Le Conseil souligne la nécessité de poursuivre l'effort d'économie et note que telle est l'intention du Directeur général, lequel estime toutefois qu'il n'en résultera pas une incidence sensible sur ses propositions.

145. Le Conseil approuve en général l'application du principe de la budgétisation intégrale, mais certains membres ont exprimé des réserves à cet égard.

146. Le Conseil note qu'il n'est pas prévu en 1974 de modification aux accords sur le partage des coûts entre la FAO et le PNUD au sujet des postes de Conseillars agricoles principaux/ représentants de la FAO dans les pays et qu'un consultant spécial étudie en ce moment le problème de la restitution des tirages effectués par anticipation sur les crédits pour frais généraux de l'agent d'exécution du PNUD avant l'entrée en viguer du nouveau système de remboursement, le 1er janvier 1972. Cependant, le Directeur général a fait savoir que le volume du programme de terrain du PNUD dont l'exécution sera confiée à la FAO diminuera sans doute et que, si l'on n'agit pas d'urgence, un déficit représentant 1 million de dollars en 1973, et un montant encore plus élevé en 1974, risque d'apparaître au titre des crédits pour frais généraux de l'agent d'exécution. Le Conseil note que, pour redresser la situation, le Directeur général a décidé de réduire de 6 pour cent les allocations imputées sur les crédits en question à dater du 1er juillet 1973 (3 pour cent sur une base annuelle) et qu'il envisage une réduction ultérieure de 10 pour cent en 1974. Ces réductions sont liées au projet de restructuration des activités opérationnelles de la FAO que le Directeur général a actuellement dans l'esprit et au sujet duquel il présentera des propositions au Comité du programme, au Comité financier, au Conseil et à la Conférence lors de leurs sessions de l'automne 1973. Elles se répercuteront également sur le nombre des réductions de postes dans les tableaux d'effectifs estimés dans le sommaire du programme de travail et budget, après addition de certains postes supplémentaires (principalement d'interprètes et de traducteurs pour la langue chinoise).

147. Le Conseil n'a pas discuté au fond la question de la structure opérationnelle, mais certains de ses membres se sont déclarés préoccupés à divers points de vue de la forme que pourraient prendre ces propositions. Le Conseil a également noté qu'elles porteraient aussi sur le rôle du Département du développement et qu'elles pourraient, par exemple, influer sur l'affectation actuelle du personnel chargé des bourses et du travail d'évaluation. A propos de cette dernière fonction, le Conseil en souligne l'importance, ainsi que son utilisation pour l'établissement de priorités qui répondent aux besoins des Etats Membres.

148. Etant donné l'incertitude qui règne pour diverses raisons sur le niveau du budget qui sera finalement présenté à la Conférence dans la version définitive du Programme de travail et budget de 1974–75, la plupart des membres ne se sont pas estimés en mesure de prendre position pour l'instant. Cependant, les propositions du Directeur général ont éveillé dans l'ensemble des échos très favorables. Plusieurs membres se sont déclarés satisfaits du niveau prévu pour le programme, correspondant approximativement au niveau initialement autorisé pour l'exercice 1972–73. D'autres membres se sont inquiétés de constater que le renforcement du Programme de travail ne sera pas assez important pour répondre aux problèmes agricoles qui demandent d'urgence une solution à l'échelon mondial.


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