C 2003/6


Conférence

Trente-deuxième session

Rome, 29 novembre – 10 décembre 2003

RAPPORT INTÉRIMAIRE SUR L’APPLICATION DU PLAN D’ACTION – PARITÉ HOMMES-FEMMES ET
DÉVELOPPEMENT 2002-2007

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. Le Plan d'action de la FAO – Parité hommes-femmes et développement a été approuvé par la Conférence à sa trente et unième session (C 2001/9). La Conférence a demandé qu'un rapport intérimaire soit préparé pour sa trente-deuxième session en 2003. Le présent rapport qui est le premier donnant suite à cette demande porte notamment sur les mesures et les arrangements institutionnels mis en place pour appuyer l'application du Plan, sur les liens quantitatifs existant entre les quatre objectifs du Plan et les grands programmes de la FAO et sur le type d’actions menées pendant l'exercice en cours; il contient également des observations et des recommandations finales.

II. PLAN D'ACTION – PARITÉ HOMMES-FEMMES ET DÉVELOPPEMENT

2. Le Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement constitue le principal instrument de politique générale dont dispose la FAO pour donner suite au Programme d’action de Beijing et à l’examen effectué à la Conférence Beijing +5, au Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 et à la Déclaration adoptée au Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après, en juin 2002. Dans ces documents de politique générale, les membres de la FAO se sont engagés à soutenir l’amélioration de la condition et l'autonomisation des femmes rurales et à promouvoir l'égalité entre hommes et femmes dans le développement agricole et rural. En outre, la majorité des membres de la FAO sont parties à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, seul instrument juridique international prévoyant des dispositions spécifiques en faveur des femmes rurales (article 14).

3. Le Plan d'action – Parité hommes-femmes et développement constitue pour la FAO un cadre lui permettant de développer ses compétences, capacités, mécanismes et arrangements pour aider plus efficacement les États Membres à élaborer et mettre en place des politiques, stratégies et programmes de développement agricole et rural, nationaux et régionaux, qui soient compatibles avec les engagements politiques et juridiques mentionnés précédemment ainsi qu'avec les Objectifs (du Millénaire pour le développement, en particulier l'objectif 3 visant à promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.

4. Le Plan est compatible avec les orientations à long terme et les stratégies de l'Organisation énoncées dans le Cadre stratégique 2000-2015. Il définit une série de priorités en vue de mesures concrètes et vise également à renforcer les responsabilités et la responsabilisation pour l’intégration de la parité dans toute l'Organisation.

III. LIENS ENTRE LE PLAN À MOYEN TERME DE LA FAO ET LE PLAN D'ACTION – PARITÉ HOMMES-FEMMES ET DÉVELOPPEMENT

5. Intégration de la parité hommes-femmes dans la programmation ordinaire. En 1999, le Comité du Programme de la FAO a pris note, entre autres, de la nécessité d'améliorer les mécanismes existants afin d’intégrer les considérations de parité dans les activités de la FAO, d'adopter des indicateurs vérifiables afin de démontrer les progrès rééls, d'ancrer fermement la question de la parité hommes-femmes dans la planification des programmes de toutes les unités de l'Organisation, d'assurer que cette question soit suffisamment prise en compte dans les rapports de l'Organisation tels que les rapports sur l'exécution du programme et les rapports d'évaluation du programme, de veiller à ce que les responsabilités en matière de suivi de la mise en œuvre soient partagées entre tous les responsables de programme, d'élaborer un système de codage et de suivi de l'intégration des questions de parité hommes-femmes et de faire une distinction entre l’intégration de la parité hommes-femmes dans les activités techniques de la FAO et la question de l’équilibre entre hommes et femmes dans le recrutement des fonctionnaires du cadre organique. Le Plan d'action – Parité hommes-femmes et développement a été élaboré pour donner suite à ces observations.

6. Un important effort a été fait pour établir un lien entre le Plan d'action - Parité hommes-femmes et le processus plus large du Plan à moyen terme, notamment: en considérant le Plan comme faisant partie des orientations stratégiques fournies à tous les responsables de programme de la FAO dans le cadre du Plan à moyen à terme et du Programme de travail et budget biennal, en veillant à ce que les engagements pris par la FAO d’intégrer les questions de parité soient réexaminés et mis à jour tous les deux ans, dans le Plan continu à moyen terme et en faisant en sorte que les rapports adressés régulièrement aux organes directeurs sur l'application et l'évaluation des programmes portent sur les engagements énoncés dans le Plan à moyen terme et le Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement.

7. Le Plan d'action - Parité hommes-femme et développement a été élaboré dans le cadre d'un processus consultatif associant les départements techniques de la FAO, le service chargé de la formation professionnelle du personnel (AFH), le service de l'information (GI) et le Bureau du programme, du budget et de l'évaluation (PBE). Les Divisions ont passé en revue les parties du Plan à moyen terme 2002-2007 les concernant, afin d'incorporer de façon plus explicite les considérations de parité et d'identifier des indicateurs vérifiables des questions de parité; dans certains principaux produits pour pouvoir suivre et évaluer les progrès effectués.

8. En 2002, le Bureau de l’Inspecteur général (AUD) a évalué le procédé utilisé par l'Organisation pour élaborer le Plan d'action – Parité hommes-femmes et développement. D'une manière générale, les procédures et les pratiques adoptées ont été jugées raisonnables et conformes aux exigences de l'Organisation et à celles du Comité du Programme.

9. Au total, 181 Principaux produits, soit le cinquième de tous ceux qui figurent dans le Plan à moyen terme 2002-2007, seront inclus dans le Plan d’action. On peut rechercher dans les bases de données pertinentes à l'adresse Internet http://www.fao.org/pbe une liste complète des produits par unité. La figure 1 montre la contribution relative de chaque grand programme au Plan d'action – parité hommes-femmes et développement en fonction du nombre des Principaux produits sélectionnés. Undisplayed Graphic
 

Figure 1                

10. La première mise à jour du Plan à moyen terme pour 2004-2009 a eu lieu en 2002. Tous les services de la FAO ont été invités à réexaminer les liens existant déjà entre leurs programmes et le Plan d'action, tout en envisageant d’introduire éventuellement des considérations de parité dans les nouveaux Principaux produits de la deuxième version du Plan à moyen terme. Le résultat a été une augmentation de 18 pour cent du nombre de liens (qui passe de 181 à 214) entre les produits du PMT et le Plan d'action, ce qui montre bien la sensibilisation accrue à l'importance et à la pertinence des questions de parité dans les activités de la FAO. Mais il s’agit seulement d’un indicateur quantitatif, sans incidence directe sur l'impact éventuel des questions de parité sur les activités proposées.

11. Intégration des questions de parité hommes-femmes dans les activités ordinaires de suivi et d'évaluation et les rapports. Le présent rapport intérimaire a été établi pendant la période intérimaire entre l'ancien et le nouveau système de présentation des rapports de l'Organisation, qui affecte en particulier le Rapport sur l'exécution du programme et le Rapport d'évaluation du programme. Toutefois, comme indiqué précédemment, les questions de parité font désormais l’objet d’une plus grande attention dans les programmes de la FAO, notamment dans le processus de formulation du Plan à moyen terme, comme le montre par exemple l'identification des principaux produits en rapport avec les questions de parité dans le Plan à moyen terme 2002-2007. Le Système d’appui à la planification et à l’évaluation du programme ainsi qu’à la présentation de rapports sur son exécution (PIRES), mis en place en 2002, devrait faciliter le suivi systématique de ces produits ainsi que des résultats formulés pendant le processus de planification. De même, le Bulletin du Directeur général (2001/33) sur le renforcement du système d'évaluation de la FAO précise les principaux critères d'évaluation des programmes: "efficacité et impact des mesures, notamment sur les principales priorités thématiques de l'Organisation, comme la promotion de l'égalité et de la parité entre hommes et femmes".

12. Compte tenu de ces améliorations globales de procédures de suivi des résultats et de leur impact, il faut maintenant faire en sorte que ces procédures soient respectées pendant la phase de mise en œuvre. À cet égard, le Bureau du Programme, du budget et de l'évaluation (PBE) et la Division de la parité hommes-femmes et de la population (SDW) ont organisé des consultations dans le but de définir une démarche économique consistant à identifier (en collaboration avec les divisions techniques compétentes) un ensemble d'indicateurs de base permettant d'évaluer l’intégration de la parité hommes-femmes. Les modalités pratiques n'ont pas encore été définies. La phase initiale concernera les projets et les activités orientés explicitement sur les questions de parité dans le cadre du Programme ordinaire et du Programme de terrain. La Division SDW collaborera avec les services concernés pour identifier ces projets/activités et définir les indicateurs et les systèmes de collecte de données tandis que le Bureau du programme, du budget et de l'évaluation contribuera aux travaux préparatoires et appuiera le travail d'analyse.

13. Pour mesurer et évaluer les incidences du point de vue des questions de parité hommes-femmes du Programme de terrain de la FAO, d'autres travaux sont nécessaires pour faire en sorte que tous les projets et les programmes analysent et identifient correctement l’impact éventuel dès la phase de conception. De même, les moyens de suivi existants, comme les rapports intérimaires périodiques au niveau des projets et le Système d'information sur la gestion du Programme de terrain (FPMIS) au niveau de l'Organisation, ne fournissent pas assez d'informations sur les questions de parité et il faudrait concevoir une démarche pratique permettant de suivre et d’analyser les résultats obtenus sous l’angle des questions de parité. Toutefois, dans le cadre des nouvelles directives pour la présentation des rapports annuels, les représentants de la FAO sont tenus de rendre compte "des questions relatives à la parité et à la population dans l'agriculture, le développement environnemental et rural, dans les recensements et études agricoles et dans les textes juridiques … en tenant compte du Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement".

14. En ce qui concerne les évaluations du Programme de terrain, les directives de la FAO concernant les évaluations ainsi que les mandats types et les modèles standard de rapports d'évaluation, traitent explicitement des questions de parité. Pour accroître la sensibilisation dans les évaluations de projet, SDW réexaminera les plans annuels d'évaluation des projets préparés par PBE et les services concernés, et pour les projets jugés pertinents du point de vue des questions de parité hommes-femmes, il contribuera aux débats sur les mandats d'évaluation des projets ainsi qu'à l’examen des projets de rapport. Cela devrait faciliter la collecte d'informations pertinentes sur les expériences de terrain ayant donné des résultats du point de vue des questions de parité hommes-femmes.

IV. APPLICATION DU PLAN D'ACTION – PARITÉ HOMMES-FEMMES ET DÉVELOPPEMENT PENDANT L'EXERCICE 2002-2003

15. Le Plan d'action - Parité hommes-femmes est le principal instrument d'application opérationnel du domaine prioritaire pour une action interdisciplinaire (DPAI) sur la parité hommes-femmes et le développement défini dans le Plan à moyen terme. Le Plan vise quatre objectifs qui encouragent l'égalité entre hommes et femmes en ce qui concerne: 1) l'accès à l'alimentation; 2) l'accès aux ressources productives, aux ressources naturelles, aux techniques agricoles et aux services d’appui; 3) la participation aux prises de décision à tous les niveaux; et, 4) les possibilités d'emploi agricole ou autre. Les activités relèvent des sept catégories suivantes: renforcement des capacités, méthodologies et directives, sensibilisation et mesures institutionnelles, recueil d'informations, mise au point et transfert de technologies, conseils de politique générale, amélioration des compétences des hommes et des femmes en zone rurale.

16. Les sections ci-après donnent des exemples de produits biennaux du Programme ordinaire 2002-2003 à l'appui de chaque objectif. Un appui extrabudgétaire a été fourni par la Belgique, la Finlande, l'Italie, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède.

Objectif 1: aider les membres à promouvoir l'égalité hommes-femmes en matière d'accès à une alimentation suffisante, saine et nutritive

La figure 2 montre la contribution relative des grands programmes à cet objectif, soit en tant qu'objectif primaire (P) sélectionné parmi les quatre objectifs du Plan d'action - Parité hommes-femmes, soit en tant qu'objectif secondaire (S). Il n'est pas surprenant de constater que le programme 2.2., qui englobe la nutrition, compte le plus grand nombre de produits contribuant à cet objectif mais que le programme 2.1, Agriculture, y contribue également de façon non négligeable.

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Exemples de mesures prises en 2002-2003:

17. Renforcement des capacités et amélioration des compétences:

    1. Formation des agricultrices au Cambodge, au Népal et en Zambie à l'utilisation des systèmes d'irrigation et d’adduction d’eau.
    2. Création de jardins collectifs à caractère commercial, destinés à des associations de femmes au Niger, dans des endroits disposant déjà de puits traditionnels ou de jardins en friche; les femmes dépourvues de terre en tirent profit et cela contribue à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire de foyers ciblés.
    3. Formation d’agricultrices au Cambodge, à El Salvador, au Guatemala, au Honduras, au Népal, au Nicaragua et en Zambie aux mécanismes décisionnels et aux activités de production en vue d'améliorer la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé des ménages.

18. Collecte, analyse et diffusion de l'information:

    1. On a rapproché des données ventilées par sexe sur la qualité des produits, la sécurité sanitaire et l’état nutritionnel des populations rurales afin d'incorporer les résultats des analyses dans des conseils stratégiques.
    2. Une étude sur les liens créés par les femmes dans les systèmes de production alimentaire dans les zones rurales et urbaines en Thaïlande a été entreprise.

19. Mise au point et transfert de technologies:

    1. En Afrique, la FAO a entrepris une étude, à laquelle plusieurs pays ont participé, portant sur la mécanisation agricole et les moyens de subsistance ruraux, et elle a procédé ensuite, en collaboration avec le FIDA, à une évaluation des techniques appropriées permettant d’économiser de la main-d'œuvre agricole en particulier dans les communautés touchées par le VIH/SIDA. Les deux études ont porté spécifiquement sur les liens existant entre les rôles dévolus aux femmes et aux hommes, les priorités et les contraintes spécifiques associées à la parité et les outils, équipements et machines agricoles appropriés.
    2. Des technologies bon marché durables comme des pompes à pédale (Inde/Bangladesh, Afrique) et des méthodes simples d'irrigation ont été fournies dans le cadre de la coopération sud-sud (Chine et autres parties d'Asie, et Kenya), dont les femmes sont les principales bénéficiaires.

Objectif 2: aider les membres à promouvoir l'égalité hommes-femmes en matière d'accès aux ressources naturelles et aux services de soutien agricole, ainsi qu'en matière de contrôle et de gestion de ces ressources et services

La figure 3 montre quels programmes de la FAO apportent une contribution au deuxième objectif du Plan d'action - Parité hommes-femmes. Le programme 2.1, Agriculture, et le programme 2.5, Développement durable, sont ceux qui apportent la contribution la plus importante, avec en particulier la fourniture d'outils, de connaissances et d'expérience pour mieux gérer les ressources naturelles.

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Exemples de mesures prises en 2002-2003:

20. Renforcement des capacités et amélioration des compétences:

    1. Dans le cadre du projet relatif aux systèmes locaux et indigènes d'information et de connaissance (LINKS), des ateliers de formation ont été organisés en Tanzanie, au Swaziland et au Mozambique sur l'analyse des questions de parité et les méthodes participatives pour l'utilisation durable et la conservation de la biodiversité agricole et de la sécurité alimentaire. Un manuel de formation et un petit guide pédagogique portant sur les façons de restaurer la diversité des cultures et de rétablir les systèmes d'approvisionnement en semences, dans le cadre d'approches participatives, sont en cours d’élaboration en collaboration avec l'Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI).
    2. Dans le cadre du Programme de soutien intégré au développement durable et à la sécurité alimentaire, on a conduit des études de terrain dans des zones rurales fortement touchées par le VIH/SIDA, en Ouganda, en Namibie et en Zambie en vue d'obtenir des données ventilées par sexe et par âge sur l'impact de la maladie sur la population active, la production agricole et les moyens de subsistance ruraux, qui serviront à prendre des mesures appropriées pour le secteur agricole.
    3. Un atelier régional réunissant des participants de neuf pays africains a été organisé en mars 2002 en Afrique du Sud à l'intention du personnel de projets du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA); cet atelier qui portait sur l'analyse des questions socioéconomiques et de parité dans le cadre de la gestion des eaux sur les exploitations a été suivi d’un atelier complémentaire en juillet 2003. Un atelier régional similaire a été organisé en septembre 2003 au Cambodge à l'intention de responsables de projets du PSSA, originaires de 12 pays d'Asie.

21. Collecte, analyse et diffusion de l'information:

    1. Le FIDA, la FAO et la Coalition internationale pour l’accès à la terre ont entrepris conjointement une étude des rapports nationaux établis par des membres de la FAO parties à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, en vue d’évaluer le degré d’application de l'article 14 sur les femmes rurales, notamment en ce qui concerne l'accès à la terre et à la propriété.
    2. Une étude intitulée “Gender and Law: women’s rights in Agriculture,” (Parité et législation: droits des femmes dans le secteur agricole) analyse le statut juridique des femmes dans dix pays et dans trois domaines clés: droit à la terre et aux ressources naturelles, droits des ouvriers agricoles et des travailleurs indépendants.
    3. Les résultats des études de cas menées au Burkina Faso, au Sénégal, en Ouzbékistan, à Cuba, dans la République dominicaine, au Nicaragua, au Honduras, et au Brésil sur l'intégration des questions de parité dans les programmes de gestion des terres sont résumés dans le document intitulé “Mainstreaming ‘Gender’ within Land Tenure Programmes” (Intégration des questions de parité dans les programmes fonciers). Les recherches en cours au Brésil, en Bolivie et au Mexique bénéficient d’un soutien.
    4. La FAO et le FIDA ont entrepris ensemble des évaluations participatives en Afrique orientale et australe (Zambie, Mozambique et Ouganda) en vue de produire et tester sur le terrain un guide, outil de référence pour les spécialistes, et d’élaborer des études de cas sur l'environnement commercial et un rapport de synthèse sur le ciblage des questions de la parité et de pauvreté dans les opérations commerciales.
    5. Les résultats de l'étude FAO/INFOPESCA sur le rôle des femmes dans les activités halieutiques dans le sud de l'Argentine, en Uruguay et dans le sud du Brésil sont résumés dans une publication à venir intitulée "Women in the fisheries sector in Southern America" (Les femmes dans le secteur des pêches en Amérique du Sud). Des recherches bénéficiant d'un soutien sont en cours à Cuba et dans la République dominicaine.
    6. Une étude de cas a été publiée sur les femmes comme agents de vulgarisation dans l’État du Azad Jammu et Cachemire, au Pakistan.

Objectif 3: aider les membres à promouvoir l'égalité hommes-femmes en matière d'élaboration des politiques et de prise de décisions à tous les niveaux dans le secteur agricole et rural

La figure 4 montre les contributions relatives des grands programmes à cet objectif. Environ la moitié des résultats du Plan d'action - Parité hommes-femmes, pour l’ensemble des départements, contribue à cet objectif.

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Exemples de mesures prises en 2002-2003:

22. Conseils en matière de politique générale:

    1. En collaboration avec les ONG, la FAO a soutenu des recherches dans des pays de la région amazonienne en vue d’intégrer des considérations de parité dans les politiques gouvernementales et plus spécifiquement dans le Traité de coopération de l’Amazone. Des directives pour l'intégration de considérations de parité dans les politiques de développement agricole et rural ont été publiées. Un appui a également été fourni à des recherches sur la dynamique des foyers et la sécurité alimentaire dans le but d'améliorer la formulation des politiques de développement agricole et rural dans les régions du Proche-Orient et de l'Asie.
    2. Un projet de coopération technique a aidé le gouvernement du Costa Rica à intégrer les questions de parité hommes-femmes dans la planification agricole. Des experts ont été formés à l'analyse de ces questions et une centaine d'agricultrices ont reçu une formation aux techniques de gestion et de négociation en vue de participer efficacement à l'élaboration de stratégies de développement.
    3. Dans le cadre de la coopération technique, une aide a été fournie pour intégrer la parité hommes-femmes dans les projets de développement socioéconomique nationaux en Tunisie, en Algérie, en Syrie et en Jordanie. Une consultation sous-régionale a été organisée en Égypte avec des experts venus de ces pays et d'autres pays de la région qui n’ont pas encore élaboré de projets nationaux similaires, dans le but de faire connaître les "bonnes pratiques", d'échanger des idées, d'élaborer une stratégie régionale en matière de parité et de renforcer les réseaux de spécialistes de cette question.
    4. Les ministères de l'agriculture au Ghana, au Togo et en Guinée ont reçu un soutien pour l’élaboration de documents relatifs à une stratégie en matière de parité et de développement agricole, afin de faciliter l'analyse des problèmes de parité hommes-femmes dans la fourniture des services agricoles et de créer un cadre stratégique permettant de surmonter les obstacles au développement agricole et rural durable.
    5. Un appui a été fourni pour l'intégration des questions de parité hommes-femmes dans les politiques nationales de communication au Burkina Faso, au Cap-Vert et dans la République centrafricaine.
    6. Des études de cas en Afrique, en Amérique latine et en Asie ont évalué l'incidence du point de vue de la parité hommes-femmes de la libéralisation accrue des marchés et de la commercialisation des produits agricoles, afin de renforcer la sensibilisation et d’élaborer des directives stratégiques pour aider les membres à concevoir et mettre en œuvre des programmes de terrain offrant des possibilités commerciales sur les exploitations agricoles ou ailleurs aussi bien aux femmes qu’aux hommes, et tenant davantage compte de la parité ainsi que des changements spécifiques dus à l'âge dans la gestion des ressources, les processus décisionnels et les stratégies concernant les moyens de subsistance.
    7. Les questions de parité hommes-femmes ont été intégrées dans les directives de la FAO sur l'analyse des politiques agricoles, et le Manuel sur l'analyse socioéconomique et la parité dans le secteur macroéconomique et agricole a été révisé.

23. Renforcement de la sensibilisation et mesures institutionnelles:

    1. Un appui a été fourni pour une étude sur les liens existant entre parité hommes-femmes, VIH/SIDA et sécurité alimentaire dans les zones rurales. Les résultats préliminaires provenant de la Namibie, de l'Ouganda et de la Zambie ont été présentés à une table ronde organisée par le Fonds des Nations Unies pour la femme en avril 2003, en vue de la préparation du débat de haut niveau de l'ECOSOC consacré à la promotion d’une approche intégrée au développement rural.
    2. Un documentaire spécial a été produit en collaboration avec la BBC et plusieurs services de la FAO pour illustrer l'impact dévastateur du VIH/SIDA sur l'agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique australe et l'aggravation des inégalités entre hommes et femmes causée par le virus. Ce documentaire a été projeté tous les jours pendant la session de mai 2003 du Comité de la sécurité alimentaire de la FAO.

24. Renforcement des capacités et amélioration des compétences:

    1. Plusieurs initiatives ont été lancées pour élaborer des stratégies visant à maîtriser les techniques d’information et de communication en vue de l'enseignement à distance et de la formation des femmes rurales, et pour faciliter les mises en réseau et l'échange d'expériences entre les femmes rurales et leurs associations. Le projet Dimitra, qui est opérationnel en Afrique et au Proche-Orient, permet de donner aux femmes rurales et à leurs associations les moyens de se faire entendre aux niveaux national et international, d’améliorer leur accès à l'information et leur capacité de créer des partenariats avec des organisations de la société civile.
    2. Une consultation d'experts sur les options stratégiques pour la formation agricole secondaire a recommandé des efforts spécifiques visant à intégrer les femmes dans les services de vulgarisation agricole, la formation et la recherche ainsi que dans les postes de haut niveau au sein des institutions agricoles publiques et professionnelles.
    3. Une série d'activités a eu lieu en 2002-03 dans le cadre du Programme d'analyse socioéconomique selon les questions de parité hommes-femmes (SEAGA), principal outil dont dispose la FAO pour développer des capacités d'intégration des questions de parité hommes-femmes dans les pays membres:

25. Collecte, analyse et diffusion de l'information:
Pour répondre à la demande croissante d'informations sur les questions de parité hommes-femmes, la
FAO collabore avec d'autres institutions des Nations Unies en vue d’améliorer la disponibilité de données statistiques qui illustrent mieux les inégalités existant actuellement entre hommes et femmes en matière de développement agricole et rural et de sécurité alimentaire. Cette activité prévoit, entre autres, d'introduire des données démographiques ventilées par sexe dans les bases de données FAOSTAT. Les autres activités de l'exercice en cours sont notamment les suivantes:

    1. Les questions de parité ont été particulièrement prises en compte dans le Programme de recensement de l'agriculture, 2000. Plusieurs projets de recensement dans le monde ont prévu des efforts particuliers pour obtenir des données ventilées par sexe: Algérie, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, République dominicaine, Gambie, Guatemala, Guinée, Lesotho, Libéria, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Niger, Panama, Sénégal et Trinité-et-Tobago. La FAO a fourni une assistance technique aux institutions nationales chargées de la collecte de données. Des activités similaires ont été entreprises dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale comme la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie. En Roumanie, un atelier régional sur la ventilation des données par sexe a été organisé et en Hongrie des activités ont porté sur la manière de présenter, en fonction des sexes, les tableaux de données provenant des recensements.
    2. Des outils pédagogiques SEAGA sur la ventilation des données par sexe ont été élaborés et une formation a été dispensée en Namibie, Roumanie, Ouganda et Zambie. La documentation a été traduite en français, en espagnol, en portugais et en russe et un atelier de formation organisé pendant l'été 2003 dans la République kirghize a attiré également des participants venus de Géorgie, du Kazakhstan, et du Tadjikistan.
    3. La FAO a apporté son soutien à une étude portant sur les hommes et les femmes dans l'agriculture: répartition du travail, processus décisionnel et accès aux ressources, conduite en Bulgarie en vue d'élaborer une méthode de collecte de données ventilées par sexe pour les pays en transition d'Europe centrale et orientale. Les autres pays associés à cette activité ont été la République tchèque, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, et la Slovénie.
    4. La FAO a apporté son soutien à un séminaire organisé en Chine sur les questions de parité hommes-femmes, la population et la propriété foncière, dans le cadre du suivi du premier recensement agricole national chinois.
    5. Un premier ensemble d'indicateurs socioéconomiques intégrant les questions de parité et des indicateurs provisoires sur la mise en valeur des ressources naturelles ont été élaborés et testés sur le terrain en Égypte, au Népal et aux Philippines.

Objectif 4: Aider les membres à promouvoir l'égalité hommes-femmes en matière d'emploi agricole et autres dans les zones rurales

26. Les contributions à cet objectif sont réparties en fonction des activités dont il est rendu compte au titre d'autres objectifs. Cela explique le nombre limité de produits qui sont signalés comme contribuant à cet objectif en tant qu'objectif primaire dans le cadre du Plan d'action - Parité hommes-femmes, malgré son importance évidente pour la lutte contre la pauvreté rurale et la faim. Toutefois, pour un grand nombre de produits, en particulier au titre du Grand Programme 2.5 (qui englobe le PSSA), cet objectif est secondaire. La figure 5 montre la contribution relative des grands programmes à l’objectif 4. Les programmes Développement durable (2.5) et Politiques (3.1), ont le plus grand nombre de produits, suivis par le programme Agriculture (2.1).

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Exemples de mesures prises en 2002-2003:

27. Conseils en matière de politique générale:

    1. Une étude, entreprise en collaboration avec la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) sur l'éducation et l'emploi des femmes rurales en Amérique centrale, a défini les domaines prioritaires à inclure dans les politiques agricoles et rurales.
    2. Des études ont été entreprises sur des questions touchant la diversification des revenus, compte tenu des différences entre hommes et femmes en Inde, au Mexique et au Mozambique. Ce projet est désormais étendu à l'échelon géographique pour permettre une analyse croisée entre pays et pour former du personnel de terrain de la FAO aux enquêtes auprès des ménages et aux méthodes d'évaluation communautaires tenant compte de la parité hommes-femmes.

28. Collecte, analyse et diffusion de l'information:

    1. Parce que l'accès aux services bancaires, en particulier aux prêts, est souvent réservé aux hommes, une publication récente de la FAO, intitulée "Améliorer les capacités de gestion financière des ménages ruraux" fait une large part aux mesures pratiques permettant de rétablir le déséquilibre actuel entre hommes et femmes.
    2. Des études ont été menées en Égypte et au Maroc sur les aspects environnementaux et socioculturels des plantes médicinales, étant donné qu'elles sont particulièrement importantes pour la santé et les revenus des femmes rurales.

29. Renforcement des capacités et amélioration des compétences:

    1. Les techniques permettant d’économiser de la main-d'œuvre allègent la charge de travail des femmes rurales, ce qui leur laisse du temps libre qu’elles peuvent consacrer à d'autres activités comme l'éducation et la formation, ou à des emplois non agricoles; la FAO prépare actuellement une note d'information sur l'évaluation des nouvelles technologies permettant d'accroître le rendement des femmes qui pratiquent des cultures en serres.
    2. La FAO réalise actuellement une étude sur la réduction de la charge de travail des femmes qui récoltent des produits forestiers et le renforcement de la sécurité du travail et de la santé des femmes qui participent aux travaux d’exploitation forestière.
    3. Au Myanmar, la FAO fournit actuellement, avec l'appui du PNUD, une aide aux organisations communautaires de femmes en vue d'améliorer leur accès au crédit, aux technologies et à la formation dans le but d'améliorer les moyens de subsistance ruraux et la sécurité alimentaire.
    4. Une étude de cas et une vidéo sur les femmes et la production de fleurs en Inde ont été préparées pour démontrer le potentiel de la culture florale en tant qu’activité génératrice de revenus pour les femmes.
    5. Dans le cadre du programme Fondation des Nations Unies/ FAO pour le développement d'entreprises communautaires s’occupant d’arbres et de produits forestiers (Chine et Ouganda), une stratégie tenant compte de la parité hommes-femmes garantit que les bénéfices soient répartis de façon équitable et que la possibilité de participer soit offerte à ceux qui ont le moins de chances d'avoir accès à l'éducation, à la formation et à l'information.

30. En résumé, la FAO a entrepris, pendant l'exercice en cours, une série d'activités visant à traduire les engagements qu’elle a pris en faveur de l'autonomisation des femmes et de la parité hommes-femmes en mesures concrètes bénéficiant à tous les membres de l’Organisation, dans toutes les régions. Toutefois, les renseignements disponibles à ce jour ne permettent pas de dire dans quelle mesure les activités de la FAO ont véritablement contribué à améliorer le statut des femmes rurales et à accroître l'égalité des droits, les chances de se faire entendre et les débouchés pour les hommes et les femmes dans l'agriculture. Les évaluations faites individuellement par les responsables de programme ainsi que les évaluations indépendantes entreprises dans le cadre du programme d'évaluation de l'Organisation constituent des moyens et des outils décisifs pour des évaluations qualitatives.

V. INTÉGRATION DE LA PARITÉ HOMMES-FEMMES DANS LE PROGRAMME DE TERRAIN

31. La publication en 2000 de nouveaux critères, y compris un critère concernant la parité hommes-femmes, pour l'approbation des propositions par le Comité chargé de l'examen de programmes et de projets a contribué à donner plus d’importance à la question de la parité dans la conception de nouveaux projets. L'élaboration du Plan d'action a également contribué à sensibiliser davantage le personnel de la FAO à l'importance d'aborder la question des inégalités entre hommes et femmes et des contraintes, dans les activités de la FAO. Plusieurs outils du Programme SEAGA ont été inclus dans le Système d'information sur la gestion du Programme de terrain pour aider le personnel décentralisé. Un exemple de cadre logique fondé sur la parité entre hommes et femmes est disponible de même que des orientations à l'intention de ceux qui réexaminent les projets et des membres du Comité chargé de l’examen de programmes et de projets concernant le critère de la parité hommes-femmes.

32. Les équipes des missions organisées par la Division du centre d'investissement (TCI) en vue de formuler des projets de développement et d'investissement comptent de plus en plus de spécialistes de l'analyse des questions de parité, comme cela a été le cas pendant l'actuel exercice au Liban, en Algérie et au Pérou. Il en résulte un meilleur ciblage des populations bénéficiaires et une participation accrue des femmes. Concernant le PSSA, la Division des opérations de terrain (TCO) note que des considérations de parité sont intégrées dans tous les modules. Le pourcentage de participation de femmes est important et varie selon les modules: en moyenne 30 pour cent pour la gestion de l'eau et pour les système d'intensification de la production agricole, 50 pour cent pour l'analyse des contraintes en matière de sécurité alimentaire et les solutions à apporter, 70 pour cent pour la diversification des systèmes de production. Les experts de l'analyse des questions de parité participent à toutes les étapes clés de la formulation des projets dans le cadre du PSSA, d'où une plus grande sensibilisation aux questions de parité hommes-femmes au sein de l'Organisation.

33. Sur les 1 029 projets TeleFood pour lesquels on dispose de résultats, 411 (40 pour cent du total pour un budget de 2,95 millions de dollars E.-U.) ont été avant tout formulés à l’intention des femmes. Ces projets fournissent aux femmes les moyens d'améliorer leur production vivrière, leurs revenus et la sécurité alimentaire de leur foyer (possibilité que les femmes vendent leur propre poisson au Burkina Faso, formation à des rudiments de comptabilité à Samoa, fourniture de pompes à pédale aux femmes s’occupant de potagers au Sénégal).

34. Dans ses opérations d'urgence, la FAO accorde une attention particulière aux femmes, qui sont en général les principales victimes des catastrophes, tant du point de vue des violences générées par les disparités entre sexes que de leur rôle de producteur et de pourvoyeur d'aliments pour leur famille. C'est pourquoi les femmes sont également des partenaires déterminants dans la réhabilitation du secteur agricole après les conflits. A titre d’exemple:

35. La FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont élaboré ensemble un manuel SEAGA et un Passeport pour intégrer les considérations de parité dans les programmes d'urgence” qui devraient aider les travailleurs humanitaires et les coordonnateurs à identifier les groupes vulnérables et plus spécifiquement ceux qui jouent un rôle déterminant dans la reconstruction de leur pays. En outre, ces outils visent à mieux intégrer les femmes et les hommes sur un pied d’égalité à chaque phase des opérations d'urgence et de relèvement. Ce passeport élaboré en 2002, a été depuis traduit en plusieurs langues, et il est largement diffusé.

VI. CRÉER UN ENVIRONNEMENT FAVORABLE À L’INTÉGRATION DE LA PARITÉ HOMMES-FEMMES À LA FAO

36. La Division de la parité hommes-femmes et de la population (SDW) sert de point de coordination pour les questions d’intégration de la parité hommes-femmes dans les activités techniques de la FAO et représente la FAO en cette qualité au sein du système des Nations Unies. En tant que division technique, elle a le double mandat de fournir des services aux États Membres et de répondre à leurs demandes de conseils en matière de politiques et de services techniques dans son domaine de compétence, et de collaborer avec d'autres divisions techniques à l’intégration de la parité hommes-femmes (et de plus en plus également à l'analyse du VIH/SIDA) dans leurs programmes. En ce qui concerne la fonction de surveillance interne de l’Organisation pour le suivi et la présentation de rapports sur la mise en œuvre des engagements pris d’intégrer les questions de parité dans le cadre du Plan d'action - Parité hommes-femmes/Plan à moyen terme, la Division de la parité hommes-femmes et de la population et le Bureau du programme, du budget et de l'évaluation collaborent pour mettre en place des mesures appropriées.

37. On a créé au sein des unités techniques un réseau de points de contact et de suppléants pour l’intégration de la parité hommes-femmes, qui ont été désignés par les chefs de service, les directeurs de division, les chefs de département. Composé aux deux tiers environ de femmes, le groupe, en association avec la Division de la parité hommes-femmes et de la population, sert de mécanisme interdivisions pour le domaine d'action prioritaire sur les questions de parité hommes-femmes. Le principe du roulement a été introduit de façon à augmenter progressivement le nombre de personnes familiarisées avec les outils d'analyse des questions de parité et leur application. En tant que responsable du DPAI pour les questions de parité, la Division de la parité hommes-femmes et de la population a lancé en octobre 2002, par voie électronique, un bulletin bimensuel interne sur ces questions qui permettra l’échange d’informations sur les mesures prises en rapport avec la parité hommes-femmes et les expériences faites par le personnel.

38. Le renforcement des compétences du personnel de la FAO aux questions d’intégration de la parité hommes-femmes est indispensable pour la mise en œuvre réussie du Plan. À cette fin, la Division de la parité hommes-femmes et de la population et la Division des ressources humaines ont collaboré à une activité en deux étapes: d'abord, le Cours d’évaluation des cycles de projet, conçu pour doter le personnel de la FAO de compétences affinées en matière d'identification, de conception et de gestion efficace des projets, a été revu et des éléments de SEAGA ont été inclus dans la version pilote du cours; ensuite, les deux divisions ont collaboré à l'élaboration d'un plan de travail budgétisé en vue d’organiser, sur la base des séminaires pilotes conduits en 2002, des séminaires adaptés à chaque division. Toutefois, en raison du manque de ressources, cette formation globale ne fait pas encore partie du programme de mise en valeur du personnel de base de la FAO. Pourtant, une telle formation dispensée dans le cadre du programme de mise en valeur des compétences organisé à l’échelle de l'Organisation pourrait être un moyen efficace d'institutionnaliser, entre autres, la formation à l’intégration des questions de parité hommes-femmes.

39. En juin 2002, un atelier de formation de deux jours sur l’intégration de la parité hommes-femmes a été organisé à l'intention des points de contacts chargés de cette question au sein des divisions, et 24 fonctionnaires de la FAO y ont participé. Ils ont eu la possibilité de tester certains outils SEAGA et de se familiariser avec les bonnes pratiques et les expériences déjà faites de façon à mieux comprendre la nécessité d'une intégration de la parité hommes-femmes ainsi que le rôle joué par les points de contact et le personnel de la Division de la parité hommes-femmes et de la population dans la mise en œuvre du Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement.

40. Des séances d’information et des présentations ciblées ont été également organisées à l'intention des membres du réseau points de contact/DPAI et conduites par des fonctionnaires de l'Organisation ou par des experts invités. Par exemple, une séance d'information a porté sur les questions de parité et l'information, dans le but de montrer où l'on pouvait trouver, électroniquement et par d’autres moyens, des informations et des ressources sur les questions de parité pour contribuer au travail des points de contact. Des présentations ont été organisées par le coordonnateur du programme concernant la parité et la diversité du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), par le Directeur chargé des questions de parité et de développement de la Banque mondiale et par des universitaires et experts invités, venus du Canada et d'Australie.

41. La Division de la parité hommes-femmes et de la population a également organisé des séminaires d'information sur le Plan d'action dans tous les bureaux régionaux, mené des débats approfondis avec les responsables et le personnel régionaux sur les possibilités qu’offrent leurs programmes de travail régionaux pour contribuer à l'application du Plan et évalué les besoins de formation aux questions de parité hommes-femmes du personnel régional. Aucun suivi n'a été possible à ce jour en raison du manque de ressources.

42. La Division de la parité hommes-femmes et de la population organise régulièrement, en collaboration avec d'autres services techniques, des séminaires à l'intention du personnel, par exemple à l'occasion de la Journée internationale de la femme qui a lieu chaque année, ou dans le cadre des sessions ordinaires des comités techniques et des organes directeurs de la FAO. Pour la Journée internationale de la femme 2002, un séminaire portant sur la parité hommes-femmes dans le domaine de la propriété foncière et de l'utilisation des terres a été organisé conjointement par la Division de la parité hommes-femmes et de la population, la Division du développement rural et la Division de la mise en valeur des terres et des eaux. Pour la Journée internationale de la femme 2003, un séminaire analogue sur la parité hommes-femmes et l'eau a été organisé par la Division de la parité hommes-femmes et de la population, la Division de l'alimentation et de la nutrition et la Division de la mise en valeur des terres et des eaux. À l’occasion de la deuxième Consultation sur la gestion de l'information agricole en septembre 2002, la Division de la parité hommes-femmes et de la population a organisé en collaboration avec la Division de la statistique et la Division de la recherche, de la vulgarisation et de la formation une réunion annexe sur la parité hommes-femmes et la gestion de l’information agricole. À l’occasion du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après en juin 2002, la Division de la parité hommes-femmes et de la population a organisé une réunion annexe sur le thème: Les femmes rurales: partenaires indispensables dans la lutte contre la faim et la pauvreté.

VII. PARTENARIATS ET OUVERTURE

43. Constituer un groupe de soutien à l’intégration de la parité hommes-femmes réunissant les membres de la FAO et d’autres partenaires est essentiel pour parvenir à la parité hommes-femmes dans l'agriculture et le développement rural. Les responsables régionaux s’occupant de cette question en poste hors siège cherchent à recueillir un large soutien géographique en faveur de l’intégration de la parité hommes-femmes et à faire connaître dans les régions les activités que la FAO met en oeuvre au profit des femmes rurales et de la parité. Un site Web facile à utiliser (www.rlc.fao.org/mujer) qui met en évidence les questions de parité dans le développement agricole et rural dans la région d'Amérique latine et des Caraïbes, contient des informations sur les modules de formation, des liens utiles et un annuaire des associations de femmes rurales. Un nouveau réseau sur les questions de parité pour la région du Proche-Orient a été créé lors d'un atelier régional organisé au Caire en mai 2003. Les réunions annuelles d'experts sur les questions de parité et de développement rural ainsi que les sessions biennales du Groupe de travail FAO/CEA sur la femme et la famille dans le développement rural visent un objectif similaire dans la région européenne.

44. Des contacts nombreux et une étroite collaboration sont entretenus avec les organisations non gouvernementales et les organisations de la société civile ainsi qu’avec les représentants des Organisations non gouvernementales internationales ayant leur siège à Rome, qui s'intéressent de près aux questions concernant les femmes et la parité. La FAO participe à leurs congrès mondiaux, et leurs représentants sont invités aux manifestations organisées par la FAO. La justice sous l'angle de la parité a été l'une des priorités du Comité international de planification des ONG/OSC pour le SMA: cinq ans après, le réseau d’organisations régionales et thématiques de la société civile et de mouvements sociaux qui ont coordonné le forum mondial ONG/OSC sur la souveraineté alimentaire en juin 2002. Le Comité international de planification collabore actuellement avec la FAO dans le cadre d'un programme de suivi axé sur quatre thèmes: promouvoir une démarche fondée sur les droits en matière de sécurité alimentaire, garantir l'accès des populations locales -des femmes en particulier- aux ressources productives, intégrer des démarches agroécologiques fondées sur la famille dans l'agriculture et défendre la souveraineté alimentaire des peuples et des pays. Dans tous ces domaines, une attention particulière est portée aux droits et préoccupations des femmes.

45. La FAO est également un membre actif du Réseau interinstitutions des Nations Unies sur les femmes et la parité (IANWGE). Pendant l'exercice 2002-2003, la FAO a participé aux groupes de travail ci-après organisé par le Réseau: Parité et eau, Parité et technologies de l'information, Parité et commerce, et Parité et Objectifs du Millénaire pour le développement.

VIII. OBSERVATIONS FINALES

46. Les chapitres qui précèdent montrent que l’on a progressé, dans la concrétisation des engagements pris par l'Organisation en vue d’intégrer les questions de parité hommes-femmes. Toutefois, il y a encore des problèmes à résoudre pour ancrer solidement cette démarche dans les activités de la FAO.

47. D'abord, il faut de la part des responsables de niveau intermédiaire et supérieur une attention soutenue et un appui dynamique à l’intégration de la parité hommes-femmes et il faut par ailleurs mieux définir les responsabilités et l’obligation redditionnelle en vue de promouvoir la parité hommes-femmes dans les activités de la FAO.

48. Deuxièmement, en ce qui concerne la fonction de contrôle interne, il faudrait envisager une répartition mieux définie des responsabilités entre la Division de la parité hommes-femmes et de la population en tant que division technique, et les services ayant des responsabilités au niveau de l'organisation en matière de planification des programmes, de budgétisation, d'évaluation et de présentation des rapports, comme le Bureau du programme, du budget et de l'évaluation et le Bureau de l'Inspecteur général, afin de renforcer la responsabilisation des cadres et le suivi des résultats. Cela nécessiterait, entre autres, des vérifications et des évaluations continues du point de vue de la parité hommes-femmes, la conception d'une démarche pratique pour aider les services de la FAO à suivre et analyser les résultats importants et l'amélioration continue des mécanismes de présentation des rapports.

49. Troisièmement, dans le cadre de FAOSTAT-2, il est nécessaire que les services techniques fassent un effort supplémentaire en matière de rapprochement et d'analyse des données statistiques provenant, par exemple, des recensements et des études agricoles nationaux, afin d'aider les membres de la FAO à fournir des données ventilées par sexe, à élaborer des études sur la nature des activités en fonction de la parité et à établir des analyses plus précises du point de vue de la parité de la documentation statistique et des informations sur les données et les méthodes de collecte.

50. Quatrièmement, pour le moment, l'évaluation de l’intégration de la parité hommes-femmes dans les documents de la FAO est presque exclusivement quantitative. Étant donné que l'impact de certains programmes ne peut pas être mesuré d’un point de vue quantitatif, il est nécessaire que tous les services techniques s’efforcent d’élaborer des indicateurs qualitatifs appropriés et cherchent à avoir plus largement recours à des méthodes d'évaluation qualitatives. En vérité, le grand défi du prochain exercice sera de démontrer à la fois au personnel de la FAO et aux membres de l'Organisation que les investissements en temps et en ressources consacrés à la planification, au suivi, à la présentation de rapports et à l'évaluation de l'impact, conduisent véritablement à améliorer les résultats du travail de la FAO du point de vue des quatre objectifs du Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement.

51. Cinquièmement, en raison du renouvellement du personnel de la FAO, il est nécessaire que la formation soit une activité continue. Les nouveaux arrivés ont en général peu de compétences, voire aucune, en matière d'analyse des questions de parité hommes-femmes tandis que bon nombre de fonctionnaires en poste n'ont pas toujours bien compris les principes et leur application. Il faut que la formation à l'analyse des questions de parité hommes-femmes soit une caractéristique constante du programme de perfectionnement et de formation du personnel de l'Organisation. Des ressources appropriées doivent être allouées à cette fin conformément aux objectifs d’excellence et de renforcement de l'interdisciplinarité de l'Organisation, qui mettent l'accent sur le développement des compétences et des aptitudes dans le cadre de démarches participatives et d’analyse des questions de parité hommes-femmes.

52. Sixièmement, il serait bon d'inclure une clause concernant l'analyse des questions de parité hommes-femmes et les démarches participatives dans les descriptions de postes pertinents de la FAO. De même, le mandat des points de contact pour les questions de parité hommes-femmes devrait figurer dans le plan de travail des différents services et dans celui des fonctionnaires de sorte que l’intégration de la parité hommes-femmes fasse partie du programme de travail ordinaire soumis à évaluation.

IX. RECOMMANDATIONS

53. En conclusion, il est recommandé que la Conférence adopte le premier rapport intérimaire sur l'application du Plan d'action - Parité hommes-femmes et développement (2002-2007), recommande une nouvelle évaluation des progrès réalisés en terme d’intégration de la parité pendant l'exercice 2004-2005, et invite le secrétariat à améliorer continuellement ses arrangements et procédures organisationnels pour faciliter l’intégration des questions de parité hommes-femmes à la fois dans le Programme ordinaire et dans le Programme de terrain.