FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires  - 08/03 - CÔTE D'IVOIRE (2 août)

CÔTE D'IVOIRE (2 août)

Après le début des pluies fin février, d’abondantes précipitations sont tombées sur l’ensemble du pays en avril. Toutefois, les pluies ont diminué et sont restées dans l’ensemble inférieures à la moyenne à partir de mai, ce qui a pu avoir des conséquences sur le développement végétatif du maïs dans le sud ainsi que sur les cultures de mil et de sorgho dans le nord. La production agricole ne devrait pas atteindre cette année le niveau d’avant la crise, en raison de déplacements de population de masse et de pénuries probables de semences, suite à la guerre civile.

Bien que la sécurité ait commencé à s’améliorer, la situation alimentaire dans le pays reste critique, surtout dans l’ouest et dans le nord contrôlé par les rebelles. La situation humanitaire est très préoccupante dans l’ouest, où des centaines de personnes ont quitté la brousse depuis l’envoi des troupes de maintien de la paix françaises et sud-africaines dans la région, fin mai. La plupart des enfants et des femmes présentaient des signes de malnutrition. Le PAM fait face à un manque de dons pour financer les approvisionnements dans la région et le système de soins de santé ne fonctionne pas. L’assistance humanitaire ne couvre pas les besoins actuels et l’on craint une montée en flèche des taux de malnutrition, de morbidité et de mortalité. La situation humanitaire s’est aggravée en raison de la situation catastrophique au Libéria qui a provoqué un nouvel afflux de plus de 30 000 réfugiés. Dans le nord contrôlé par les rebelles, l’accès aux produits vivriers est très difficile pour les exploitants de coton qui se sont retrouvés dans l’impossibilité de vendre leur récolte à cause du conflit.

Le conflit a provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes. Au moins 800 000 personnes ont fui vers le sud depuis le nord et le centre et environ 300 000 ont été déplacées à l’ouest autour de la ville de Man. Deux cent mille autres, pour la plupart des travailleurs migrants des pays voisins, à savoir le Burkina Faso, la Guinée, le Libéria et le Mali, ont quitté le pays. Le PAM a lancé une opération d’urgence régionale pour venir en aide à 588 600 personnes en Côte d’Ivoire et 275 000 personnes en transit/rapatriés vers les pays voisins (Ghana, Burkina Faso et Mali) pour une période de huit mois (mai-décembre 2003).