FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires  - 08/03 - LIBÉRIA* (19 août)

LIBÉRIA* (19 août)

La situation humanitaire reste alarmante. En raison des combats prolongés à Monrovia, des centaines de milliers de personnes ont cherché refuge dans des abris de fortune dans toute la ville, ce qui les a privées de tout accès aux disponibilités alimentaires et les a laissées dans un besoin urgent d’assistance. Selon les estimations, 300 000 PDI étaient réparties dans près de 100 abris provisoires à l’intérieur de la ville, notamment dans des églises, des écoles, des stades, etc., sans eau courante ni nourriture. Ces personnes nécessitaient une assistance urgente, mais tant que les combats se poursuivaient, il était impossible de leur faire parvenir des approvisionnements. Selon les estimations de l’OCHA, 50 000 PDI se trouvaient encore fin juillet dans les anciens camps de Brewerville (Blamese, Plumkor, et Seigbeh). Dans le comté de Bong, 56 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays se trouvaient à Totota et 35 000 à Salala. Dans le comté de Margibi, 6 800 PDI se trouvaient dans le camp de Kakata et dans le comté de Grand Bassa, 11 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays se trouvaient à Buchanan, selon les estimations. Outre les PDI, 14 000 réfugiés sierra-léoniens se trouvaient à Monrovia et dans des camps de réfugiés de la région de Brewerville. Les organismes humanitaires ne peuvent se rendre auprès des 20 000 réfugiés sierra-léoniens, selon les estimations, qui sont dispersés dans les comtés de Cape Mount et de Lofa. Environ 20 000 réfugiés ivoiriens et ressortissants de pays tiers se trouvent dans les comtés de Gedeh, Nimba et Maryland, et sont également pris dans les combats dans l’est du Libéria. On ne connaît pas leurs conditions de vie ni l’endroit exact où ils se trouvent. Des milliers d’entre eux sont entrés en Sierra Leone et dans la partie ouest de la Côte d’Ivoire. À Monrovia, des personnes déplacées à l’intérieur du pays vivent dans des abris surpeuplés dont l’approvisionnement en eau et les installations sanitaires sont médiocres, ce qui a entraîné des flambées de maladies telles que la diarrhée et le choléra.

L’assistance humanitaire est sérieusement entravée par l’insécurité. Le personnel international du PAM a été évacué, mais le personnel national est resté sur place et a distribué de la nourriture à plus de 100 000 PDI, jusqu’à ce que les opérations du PAM soient suspendues le 18 juillet, en raison de l’intensité des combats. Depuis fin juillet, le port franc de Monrovia, où sont situés les bureaux et les entrepôts du PAM, reste sous le contrôle des rebelles des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD). Après le retrait des rebelles à la mi-août et l’amélioration générale de la sécurité, la PAM projette d’envoyer 9 000 tonnes de nourriture par mois, destinées à 500 000 personnes, selon les estimations, dont la plupart se trouvent à Monrovia.