ERC/04/INF/6


VINGT-QUATRIÈME CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA FAO POUR L'EUROPE

Montpellier (France), 5 - 7 mai 2004

PROGRAMME VISANT À COMBLER LE FOSSÉ NUMÉRIQUE EN MILIEU RURAL, DE FAÇON À RÉDUIRE L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA PAUVRETÉ

Table des matières



 

RÉSUMÉ

1. Il est généralement admis que l'information est l'une des clés du développement et qu'il existe des ressources considérables dans ce domaine qui pourraient être mises à la disposition des populations démunies pour les aider à s’attaquer plus efficacement aux causes profondes de leur dénuement. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC), de même que la priorité et les ressources accrues allouées à l'échange d'informations, pourraient améliorer l'accès des populations rurales démunies aux connaissances accumulées ainsi que l'usage qu'elles en font, tout en créant un environnement mieux informé. Il existe, toutefois, un « fossé numérique » entre les ressources mondiales en matière d'information et de connaissances et les plus démunis. C'est pourquoi le « Programme visant à combler le fossé numérique en milieu rural de façon à réduire la sécurité alimentaire et la pauvreté » plaide en faveur d'une nouvelle stratégie consistant pour la FAO à mettre en place un partenariat mondial pour combler le fossé numérique en milieu rural. Le programme renforcerait les capacités humaines et institutionnelles nécessaires pour mettre l'information et les connaissances au service du développement agricole et rural. La proposition répond à une lacune réelle que la communauté internationale n'a pas encore affrontée de manière cohérente. Le fossé numérique en milieu rural, loin de se résumer à un problème d'infrastructure ou de connectivité, découle d'un faisceau de facteurs: inefficacité des échanges de connaissances et de la gestion du contenu, manque de ressources humaines et de capacités institutionnelles, aggravés par une pénurie aiguë de ressources financières.

I. CONTEXTE

2. L'information est au coeur du développement mais les ressources considérables dont nous disposons en matière de connaissances et d'information ne sont pas encore suffisamment exploitées pour aider les populations démunies à éradiquer les causes profondes de leur dénuement. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) améliorent déjà l'accès de ceux qui en ont les moyens à ces connaissances accumulées et le profit qu'ils en tirent. Toutefois, un « fossé numérique » sépare les plus démunis, notamment la majorité des populations sans ressources et sous-alimentées qui vivent en milieu rural et les institutions qui sont à leur service, des ressources mondiales en matière d'information et de connaissances. Ces populations ne profitent pas du tout de la prospérité mondiale et le fossé ne cesse de s'élargir.

3. La FAO a pris l'initiative de préparer un nouveau programme stratégique pour « Combler le fossé numérique en milieu rural », ceci afin de remédier à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté qui lui permettrait de coordonner un partenariat international afin d’œuvrer à cette importante question de développement. Le programme renforcerait les capacités humaines et institutionnelles nécessaires pour mettre l'information et les connaissances au service du développement agricole et rural, comblant une lacune réelle que la communauté internationale n'a pas encore affrontée de manière cohérente. Le fossé numérique en milieu rural, loin de se résumer à des problèmes d'infrastructure ou de connectivité, découle d'un faisceau de facteurs: inefficacité des échanges de connaissances et de la gestion du contenu, manque de ressources humaines et de capacités institutionnelles, aggravés, de toute évidence, par une pénurie aiguë de ressources financières.

4. Il n'existe pas de définition univoque du « fossé numérique ». Selon la FAO1, cette expression doit être interprétée comme signifiant « l'accès inéquitable aux TIC, qu'il s'agisse du fossé entre pays riches et pays pauvres ou, au sein des pays, entre les groupes sociaux relativement privilégiés et les populations défavorisées ». S'agissant du programme proposé, l'expression « fossé numérique » est entendue dans un sens large qui englobe divers éléments du lien entre l'absence d'informations appropriées et le dénuement économique et ne se limite pas aux aspects technologiques.

5. Contrairement à d'autres moyens de communication, l'Internet est le premier qui permet à chaque utilisateur d'être à la fois expéditeur, destinataire, diffuseur et radiodiffuseur. L'Internet permet des communications réciproques, aussi bien verticales qu'horizontales et l'ouverture de nouvelles voies de communication non traditionnelles au profit des communautés rurales et des organisations de développement et il favorise la remontée d'informations sur les besoins et les perceptions des communautés locales en matière de développement2.

6. L'expansion de ces nouvelles technologies exacerbe déjà les différences énormes entre pays riches et pays pauvres (tableau 1), ainsi qu'entre les groupes de population privilégiés et défavorisés des pays les moins avancés. Le fossé numérique est plus alarmant dans le contexte des communautés rurales, exposées à un facteur de marginalisation supplémentaire par rapport aux communautés urbaines et périurbaines. Du point de vue technologique, le maillon faible du « premier kilomètre » de connectivité pour les communautés et ménages ruraux a été identifié comme un obstacle majeur à l'adoption et à l'assimilation des TIC. Qui plus est, si l'on ne fait pas très attention à la problématique hommes-femmes dans ce domaine, ces nouvelles technologies pourraient très bien renforcer les inégalités existantes. D'où la nécessité d'une approche spécifique, telle que celle proposée dans le présent document, pour combler le fossé numérique en milieu rural.

Tableau 1: Indicateurs TIC dans quelques pays – 2001

Utilisa-
teurs de l'Internet

Ordina-
teurs

Lignes télépho-
niques fixes

Télé-
phones portables

Utilisa-
teurs de l'Internet

Ordina-
teurs

Lignes télépho-
niques fixes

Télé-
phones portables

Pour 100 habitants

Pour 100 habitants

Amérique latine

Asie et Pacifique

Brésil

4,6

6,3

21,7

16,7

Chine

2,6

1,9

13,8

11,2

Guatemala

2,0

1,7

6,5

9,7

Rép. de Corée

51,1

25,1

47,6

60,8

Colombie

2,7

4,2

17,1

7,4

Indonésie

1,9

1,1

3,7

2,5

Mexique

3,5

6,9

13,5

20,1

Inde

0,1

0,6

3,4

0,6

Venezuela

5,3

5,3

11,2

26,4

Bangladesh

0,0

0,2

0,4

0,4

Costa Rica

9,3

17,0

23,0

7,6

Afrique subsaharienne

Nicaragua

1,0

1,0

3,1

3,0

Afrique du Sud

7,0

6,9

11,4

21,0

Pérou

11,5

4,8

7,8

5,9

Kenya

1,6

0,6

1,0

1,6

Bolivie

1,4

2,0

6,0

8,7

Nigéria

0,0

0,7

0,4

0,3

Caraïbes

Sénégal

0,1

1,9

2,5

4,0

Rép. dom.

2,1

N/A

10,8

12,4

Ghana

0,2

0,3

1,2

0,9

Jamaïque

3,8

5,0

19,7

26,9

Afrique du Nord et Proche-Orient

Europe de l'Est

Égypte

0,9

1,6

10,3

4,3

Arménie

1,3

0,9

14,0

0,7

Maroc

1,3

1,3

3,9

15,7

Ukraine

1,2

1,8

21,2

4,4

Jordanie

4,1

3,3

12,7

14,4

Rép. tchèque

13,6

12,1

37,4

65,9

Algérie

0,0

0,7

6,0

0,3

Échantillon OCDE

Royaume-Uni

40,0

36,6

57,8

78,3

Espagne

18,3

16,8

43,1

65,5

États-Unis

49,9

62,3

52,0

44,4

Italie

27,6

19,5

47,1

83,9

Australie

37,2

51,7

66,5

57,8

Allemagne

36,4

33,6

63,5

68,3

France

26,4

33,7

57,4

60,5

Finlande

43,0

42,4

54,8

77,8

Canada

43,5

39,0

65,6

32,0

Japon

45,5

34,9

59,7

57,2

Source: Indicateurs UIT, 2001. [http://www.itu.int/ITU-D/TIC/statistics]
 

II. ANALYSE ET APPROCHE

7. La communauté internationale reconnaît que le « fossé numérique en milieu rural » pose un véritable défi. Entre les pays et entre différents groupes de population au sein d'un même pays, il existe un véritable fossé entre ceux qui ont accès aux TIC et qui en tirent parti et les autres. De nombreux pays, notamment en Europe centrale/orientale, ont énormément de mal à connecter les zones rurales. Ils sont en outre confrontés à toutes sortes d'obstacles puisqu'ils doivent apprendre à utiliser efficacement les divers moyens de communication et à trouver ou à diffuser les informations pertinentes.

8. Ce programme résulte de la constatation que le fossé numérique en milieu rural n'est pas seulement une question d'infrastructure et de connectivité, mais découle d'un faisceau de facteurs: inefficacité de l'échange de connaissances et de la gestion du contenu, manque de ressources humaines et de capacités institutionnelles, sans compter l'impact de la problématique hommes-femmes. Même si la réduction de la fracture numérique en milieu rural transcende les technologies, les TIC constituent un moyen incontournable. Trop de solutions proposées ne sont pas fondées sur les conclusions d'études sur la façon dont les gens utilisent les technologies, mais émanent de fabricants et de fournisseurs de TIC totalement étrangers aux lieux et aux contextes dans lesquels leurs instruments seront utilisés. Pour combler le fossé numérique en milieu rural, il faut commencer par comprendre comment les gens apprennent, selon leur culture, à utiliser et à appliquer les TIC dont nul ne saurait se passer pour réduire ce fossé. L'acceptation sans condition des technologies oblige les utilisateurs à s'initier eux-mêmes à leur utilisation et à rechercher eux-mêmes les outils nécessaires. De ce fait, beaucoup sont marginalisés et considérés comme des « cas difficiles » du fait de leur langue, de leur sexe, de leur handicap ou de leur analphabétisme, ou parce qu'ils vivent dans des cultures orales. Il s'agit donc de faire en sorte que les technologies répondent aux besoins de ces personnes. La mobilisation et l'exploitation de connaissances et d'informations précédemment inaccessibles sous forme numérique, adaptées au contexte local ou qui en découlent, constitueraient un facteur de changement crucial. Le programme mettrait en œuvre dans plusieurs pays des approches participatives novatrices en matière d'échange de connaissances afin de faciliter l'accès aux contenus appropriés. Ces approches s'appuieraient sur l'expérience acquise, tout en innovant, et en utilisant différents moyens de communication fondés sur des technologies traditionnelles et nouvelles. Le programme témoigne de la volonté ferme de la FAO d'élargir l'accès aux connaissances et à l'information comme moyen d'assurer la sécurité alimentaire et d'accélérer l'éradication de la pauvreté.

Les parties prenantes

9. Dans chaque État membre, les parties prenantes du programme seraient réparties en trois groupes définis comme suit:

10. Le programme dépendrait également des ressources intellectuelles et physiques des membres régionaux et internationaux de la communauté du développement ainsi que des éléments du secteur privé travaillant dans le secteur de la sécurité alimentaire et de l'information. De nombreuses organisations publiques et privées ainsi que des particuliers, qu'il s'agisse d'institutions financières ou de fournisseurs de technologies, d'informations techniques ou de services, participeraient au programme. Celui-ci serait couronné de succès à condition qu'il réussisse, d'une part, à mobiliser sous forme numérique des biens publics mondiaux relatifs au développement rural et à la sécurité alimentaire et, d'autre part, à conclure des partenariats entre les secteurs public et privé afin d'ajouter de la valeur à cette information dans le contexte local.

III. LES DÉFIS À RELEVER

11. La FAO a identifié quelques questions critiques pour améliorer l'impact de l'information et de la communication, notamment auprès des populations démunies des zones rurales, comme suit:

IV. INTERVENTIONS POSSIBLES

12. Un large éventail de stratégies et d'activités seraient formulées et appliquées, allant des nouvelles politiques gouvernementales et du développement de l'infrastructure aux projets communautaires axés sur l'utilisateur. Les éléments novateurs de ce programme sont, outre les TCI et l'infrastructure, l'accent mis sur l'environnement rural et sur l'information elle-même et les moyens d'y accéder et de l'échanger. En ce qui concerne l'exécution, une approche au cas par cas serait adoptée pour la conception et l'élaboration d'interventions réalistes orientées sur les résultats et menées sur le plan national ou local, mais qui viseraient à accumuler une expérience dont d'autres pourront profiter. Toutefois, certaines normes communes fondamentales sont nécessaires pour que les données d'expérience puissent être échangées.

13. Les domaines d'intervention ci-après sont proposés:

A. MOBILISATION DU CONTENU

Il s'agit de permettre aux États Membres de mobiliser et d'utiliser les vastes ressources en matière d'information et de connaissances sur l'agriculture, les forêts, les pêches et des domaines apparentés qui sont disponibles dans les pays et au sein de la communauté internationale, notamment à la FAO:

B. RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES RESSOURCES HUMAINES ET INSTITUTIONNELLES

Il s'agit d'améliorer l'accès aux TIC et leur application au développement agricole et rural:

C. AMÉLIORER LE PROGRAMME OPÉRATIONNEL DE LA FAO SUR LE TERRAIN

Il s'agit d'intégrer les processus d'information et communication dans les programmes nationaux et régionaux de la FAO de lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté, tels que le Programme spécial pour la sécurité alimentaire, les groupes de formation des agriculteurs et d'autres interventions dont les principaux bénéficiaires sont les populations rurales démunies:

V. PROGRAMME PROPOSÉ

But du programme

14. Aider les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) ainsi que les autres pays en développement et pays en transition à combler le fossé numérique en milieu rural au profit de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté grâce à une utilisation efficace des connaissances et de l'information.

Produits escomptés

15. Le programme serait axé sur trois produits clés, compte tenu du rôle stratégique de l'information et de la communication dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Ces trois produits sont les suivants:

Activités du programme

16. Le programme se composerait d'une série d'interventions interdépendantes menées aux niveaux national, régional et international. Il comporterait plusieurs phases, dont la première devrait durer quatre ans et constituer un tremplin pour l'élargissement de l'approche au cours de la deuxième phase. Des activités seraient lancées de manière progressive au cours des deux premières années, de façon à tirer le meilleur parti des ressources limitées allouées à la gestion du programme. L'approche et les produits feraient l'objet d'un suivi attentif et seraient évalués pendant la première phase.

Composantes nationales

17. Cet élément du programme comporterait une série d'interventions aux niveaux national et sous-national. Les pays seraient sélectionnés en fonction de critères objectifs et en consultation avec les partenaires du programme. Les composantes nationales pourraient aussi inclure des contributions de partenaires internationaux visant à faciliter l'exécution du projet. Chaque fois que possible, les activités prévues au titre de cet élément du programme seraient conçues en étroite coordination avec des projets et initiatives de la FAO et d'autres organisations cherchant à promouvoir la sécurité alimentaire et le développement agricole. On s'appuierait sur les infrastructures opérationnelles existantes pour obtenir les produits escomptés avec les meilleures chances de succès, de sorte que les institutions et les processus bénéficieraient de composantes supplémentaires en matière d'information et de communication. La viabilité aux niveaux national et local des interventions du programme pourrait seule garantir la réalisation de l'objectif fixé. Aussi une attention particulière serait-elle prêtée à la création de revenus au niveau local afin d'attirer et de retenir les chefs d'entreprise et de façon à compléter les ressources gouvernementales.

18. Les interventions au titre de la composante nationale seraient formulées en fonction des domaines prioritaires identifiés dans le Programme de lutte contre la faim, en tenant compte de l'expérience acquise par la FAO dans le cadre de son programme de terrain. Quelques exemples d'interventions sont cités ci-après.

Composante régionale

19. Cette composante du programme viserait à renforcer, grâce aux TIC, l'échange d'informations et la communication entre les groupements et réseaux économiques régionaux pour une meilleure coopération en matière d'élaboration de politiques et de renforcement des capacités institutionnelles pour la gestion de l'information et la communication. Les domaines d'intervention seraient déterminés en consultation avec les partenaires du programme et les cinq thèmes prioritaires du Programme de lutte contre la faim constitueraient le cadre des interventions régionales, comme c'est le cas pour les composantes nationales. La FAO participe à un large éventail d'activités dans ce domaine, qui peuvent donner lieu à des études de cas et servir de projets pilotes. Chaque fois que possible, les interventions régionales seraient conçues de façon à s'inscrire dans le cadre des programmes de sécurité alimentaire régionaux en cours d'élaboration par la FAO et ses Membres, ainsi que des réseaux thématiques existants. Des interventions sont prévues en collaboration avec des partenaires du développement comme la Banque mondiale, l’Union européenne et le DFID, afin de renforcer l'efficacité de cette composante.

VI. ORGANISATION ET GESTION

20. La FAO est à même de prendre l'initiative d'un programme visant à combler le fossé numérique en milieu rural, vu l'accent mis dans le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation (SMA) sur le rôle critique de l'information pour parvenir à la sécurité alimentaire. Le Cadre stratégique de l'Organisation est axé sur la volonté « d'améliorer la prise de décisions grâce à la communication d'informations et d'évaluations et de promouvoir la gestion des connaissances en matière d'alimentation et d'agriculture » (élément E). La FAO prenant à sa charge les aspects agricoles et ruraux du fossé numérique, des partenariats avec d’autres partenaires du développement, comme l'UIT6, le PNUD7, l'UNESCO8, la Commission européenne et la Banque mondiale, seraient nécessaires. En outre, la FAO a pris l'initiative d'appeler l'attention sur ces questions capitales à l'occasion de la Consultation sur la gestion de l'information agricole (COAIM), qui favorise un dialogue intergouvernemental sur les grandes orientations en matière d'information et de communication dans le domaine agricole. Enfin, la FAO organise des consultations d'experts sur de nombreux aspects de l'information et de la communication afin d'élaborer des directives, normes et méthodologies techniques qui puissent être adoptées par ses Membres.

21. C'est au niveau national, où les ressources humaines et les institutions impliquées doivent collaborer pour renforcer leurs capacités et élaborer des politiques de suivi, qu'une approche intégrée est plus particulièrement nécessaire. Les institutions et les mécanismes internationaux appelés à coordonner et à appuyer l'initiative mobiliseraient des capacités techniques pour la conception et la mise en œuvre des composantes, le suivi et l'évaluation des résultats et la formulation de mesures de suivi, en fonction des leçons tirées de l'expérience et des besoins émergents.

Mobilisation de ressources

22. Si l'information et la communication sont des domaines d'activité relativement nouveaux pour de nombreux partenaires du développement, de nombreux organismes d'aide bilatérale de pays membres de l'OCDE9 ont pris d'importants engagements dans ce domaine, et des organismes multilatéraux10 appuient depuis quelque temps des projets d'investissement incluant des composantes information/communication. Le secteur privé investit également dans ce domaine, soit directement, soit par le biais de fonds de bienfaisance et de fondations. D'après les déclarations des institutions financières internationales et des organismes d'aide bilatérale, l'assistance au développement dont disposeront les pays en développement pour des activités liées aux TIC devrait augmenter à court terme.

23. La stratégie adoptée par la FAO pour mobiliser des ressources afin de contribuer à combler le fossé numérique en milieu rural comprendrait deux éléments conformes à l'approche générale de l'Organisation. Ainsi, l'Organisation (a) fournirait des ressources au titre de son programme ordinaire, qui incluraient l'allocation de financements par le biais du Programme de coopération technique, afin d'aider quelques pays à mettre en route des projets pilotes à petite échelle et (b) mobiliserait des fonds fiduciaires pour susciter, grâce à l'expérience acquise lors de projets pilotes, l'octroi de ressources supplémentaires, qui permettraient d'agir à plus grande échelle pour combler le fossé numérique en milieu rural.

___________________________

1 Département du développement durable.

2 Knowledge and Information for Food Security: The Role of Telecenters. L. V. Crowder. 1998. Séminaire sur les télécentres communautaires polyvalents, Budapest.

3 Réseaux de communication, radiodiffuseurs communautaires et télécentres communautaires en milieu rural.

4 Système mondial d'information et d'alerte rapide.

5 Ministère du développement international (Royaume-Uni).

6 Union internationale des télécommunications.

7 Programme des Nations Unies pour le développement.

8 Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.

9 Comme l'Agence des États-Unis pour le développement international, l'Agence canadienne de développement international, le Ministère du développement international (Royaume-Uni), la DGIS (Direction générale pour la coopération internationale) (Pays-Bas) et l’ASDI.

10 Comme la Banque mondiale, le Fonds international de développement agricole, la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque interaméricaine de développement et le Fonds de l’OPEP.