FAO/SMIAR: Rapport sur l'Afrique No.1 - avril 2004 p.4

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PREMIÈRE PARTIE: LA SITUATION DANS LES DIFFÉRENTES SOUS-RÉGIONS

CALENDRIER DES CULTURES CÉRÉALIÈRES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

La récolte des céréales de la campagne 2003/04 est sur le point de commencer en Afrique australe. En Afrique de l’est, les cultures de la campagne principale sont en phase de maturation en Tanzanie tandis qu’ailleurs dans la sous-région, les semis de la campagne principale sont engagés, sauf en Érythrée, en Éthiopie et au Soudan, où ils ne devraient commencer que dans deux mois environ. En Afrique centrale et dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, les travaux d’ensemencement ont démarré, mais ils ne débuteront pas avant juin dans les pays du Sahel. Le calendrier des cultures céréalières pour l’Afrique subsaharienne figure ci-dessous.

Calendrier des cultures céréalières

Sous-régionCultures céréalières
SemisRécolte
Afrique de l’Est 1/mars-juinaoût-décembre
Afrique australeoctobre-décembreavril-juin
Afrique de l’Ouest  
- Zones côtières (première campagne)mars-avriljuillet-septembre
- ----------------------(deuxième campagne)août-septembrenovembre-décembre
- Zone du Sahel juin-juilletoctobre-novembre
Afrique centrale 1/avril-juinaoût-décembre
1/  Hormis le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo qui ont deux campagnes principales, et la République-Unie de Tanzanie, dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l’Afrique australe. Au Soudan, les semis des céréales secondaires se font en juin-juillet et la récolte d’octobre à décembre

En Afrique australe, les perspectives des récoltes céréalières de 2004 se sont améliorées grâce aux précipitations favorables tombées en février et mars dans l’ensemble de la sous-région. Toutefois, des pluies trop abondantes en février-mars en certains endroits de la Zambie et de l’Angola ont provoqué la crue de nombreux fleuves, avec en conséquence de graves inondations en Zambie (provinces de Caprivi et de Kavago), au Bostwana (bassin de l’Okavango) et au Zimbabwe (Matabeland Nord), où les cultures ont été endommagées et une aide alimentaire d’urgence est nécessaire. Madagascar a été frappée par des cyclones à trois reprises, en janvier, février et mars, ce qui entraîné des dégâts de grande ampleur, touchant 774 000 personnes et plus de 300 000 hectares de terres agricoles, endommageant les cultures de vanille, de paddy et d’autres encore. On signale des inondations au Mozambique. En Afrique du Sud, au Lesotho, au Swaziland et en certains endroits du Mozambique, du Malawi, du Zimbabwe et de l’Angola, les perspectives de récolte sont mauvaises en raison du temps sec, en particulier pendant la première partie de la campagne. En revanche, la Zambie, le Botswana et la Namibie escomptent une production allant de normale à supérieure à la normale pour la campagne agricole en cours. L’incidence de la sécheresse et des inondations sur la production vivrière dans cette sous-région doit être étroitement surveillée. Des missions conjointes FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires sont prévues au Zimbabwe, au Lesotho, au Swaziland, au Malawi et au Mozambique en avril-mai 2004.

La sécurité alimentaire des ménages dans la sous-région est au plus bas pendant la période de soudure qui s’étend de février à avril, juste avant la récolte. La situation est particulièrement critique au Zimbabwe, exacerbée par l’inflation galopante, notamment des prix du maïs, qui est la denrée de base principale. Le nombre de personnes vulnérables ayant besoin d’une aide alimentaire a été révisé à la hausse au Zimbabwe, en Angola et au Malawi. À la mi-mars 2004, des dons d’aide alimentaire d’un volume de 576 000 tonnes seulement avaient été reçus ou confirmés, ce qui représente 77 pour cent du montant demandé pour venir en aide à 6,55 millions de personnes au Lesotho, au Malawi, au Mozambique, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe.

En Angola, des précipitations abondantes en février et mars ont provoqué l’inondation des berges, ce qui a compromis les cultures vivrières dans le sud-est et le centre du pays. Les inondations ont endommagé gravement les cultures de maïs et de haricots dans la province de Huambo, où près de 290 000 personnes qui ont enregistré de lourdes pertes pourraient avoir besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Vu les précipitations irrégulières généralement tombées dans le reste du pays, les perspectives concernant les récoltes de maïs et de mil sont incertaines pour l’instant. On signale que les perspectives de la récolte de manioc sont meilleures dans certaines zones du pays où les pluies ont été insuffisantes. Près de 2 millions d’agriculteurs ont reçu une aide d’urgence, sous forme d’intrants agricoles, au début de la campagne.

Suite à l’amélioration de la sécurité, un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) et de réfugiés ont regagné leur foyer. Malgré un résultat supérieur à la moyenne, la récolte de céréales de 2003 ne peut répondre qu’à la moitié seulement de la totalité des besoins du pays en céréales. L’analyse de la vulnérabilité effectuée récemment par le PAM indique que 1,2 million de personnes sont vulnérables, plus de 500 000 d’entre elles ayant besoin d’une aide alimentaire immédiate.

Au Bostwana, le temps sec au cours de la première partie de la campagne a compromis les récoltes de la campagne principale en cours. Cependant, au début mars, les pluies abondantes persistantes tombées en amont du bassin de l’Okavango ont entraîné de graves inondations en aval. Les perspectives de récoltes pour 2004 sont néanmoins considérées proches de la normale. Le secteur de l’exportation de viande de boeuf peine à se remettre des effets de la sécheresse et de l’épidémie de fièvre aphteuse qui s’est déclarée à deux reprises ces trois dernières années. La production céréalière de 2003 (principalement de sorgho) a été très réduite par rapport à l’année précédente à cause du temps sec. Toutefois, la production intérieure couvre habituellement moins de 10 pour cent des besoins totaux du pays en céréales, le reste étant assuré par des importations commerciales.

Au Lesotho, après que le gouvernement a déclaré l’état d’urgence le 11 février 2004 en raison de la sécheresse prévalente et de l’aggravation de la pandémie de HIV/SIDA, la FAO et le PAM ont effectué pendant la dernière quinzaine de février une évaluation rapide à mi-parcours de la campagne agricole en cours. Selon les résultats préliminaires de cette évaluation, la production de maïs, de blé et de sorgho de cette année devrait s’établir à 41 000 tonnes seulement, soit une baisse de plus de 50 pour cent par rapport à la récolte déjà réduite de 2003. Les semis ont été très réduits du fait du retrait cette année des subventions d’intrants habituellement accordées aux agriculteurs. Le gouvernement a demandé 57 000 tonnes supplémentaires au titre de l’aide alimentaire, afin de nourrir 600 000 agriculteurs jusqu’à la récolte de 2005, dans le cadre d’un ensemble de mesures d’urgence. Bien que des averses éparses en février et mars aient provisoirement atténué les effets de la sécheresse prolongée, dans l’ensemble l’état des cultures ne devrait pas changer de manière spectaculaire. La situation des disponibilités alimentaires, en particulier pendant cette période de soudure, reste très tendue du fait de la production inférieure à la moyenne de 2003 et de la perte totale des cultures d’hiver. Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires devrait démarrer à la fin avril 2004.

Au cours de la présente saison des cyclones, Madagascar a été frappée par le cyclone Gafilo au début mars et par le cyclone Elita en janvier puis de nouveau en février, ce qui a provoqué des dégâts de grande ampleur dans le nord-est de l’île. Selon les dernières estimations du gouvernement, 774 000 personnes ont été touchées et plus de 300 000 hectares de terres agricoles, comprenant des cultures de vanille, de paddy et autres, ont été ravagés. En d’autres endroits du pays, les précipitations abondantes de février devraient avoir un effet bénéfique sur les cultures de paddy. Un appel interinstitutions des Nations Unies a été préparé en vue de mobiliser 8,7 millions de dollars E.-U., y compris une composante secteur agricole assurée par la FAO d’un montant de 1,15 million de dollars E.-U. et une composante aide alimentaire assurée par le PAM d’un montant de 5,5 millions de dollars E.-U., destinés à aider les victimes des récentes inondations. Les parties méridionales de l’île, en revanche, ont souffert du temps sec persistant, en particulier au début de la campagne. De ce fait, les perspectives concernant les récoltes de la campagne principale sont incertaines à ce stade.

La production estimative de paddy, qui est la principale denrée de base du pays, s’est élevée à 2,8 millions de tonnes en 2003, soit environ 10 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. D’après les rapports actuels, il semblerait que le nombre d’enfants souffrant de malnutrition grave ait augmenté. Des contributions d’aide alimentaire sont nécessaires de toute urgence, afin d’éviter une nouvelle dégradation de la situation nutritionnelle pendant la période de soudure qui a commencé en septembre.

Au Malawi, la campagne agricole a démarré tardivement et les précipitations ont été irrégulières jusqu’à la mi-janvier environ. Le sud a été particulièrement touché et la production agricole pourrait y être considérablement réduite. Toutefois, si les pluies continuent à tomber en avril, le reste du pays enregistrera une récolte satisfaisante. Au 20 mars, les précipitations cumulées étaient normales dans la plupart des régions du nord et du centre, tandis que dans le sud, elles atteignaient de 50 à 74 pour cent du niveau normal. Pour tenter de stimuler la production agricole du pays, le gouvernement a mis en oeuvre le programme de distribution gratuite d’intrants agricoles. En avril 2003, une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a estimé la production céréalière totale de 2003 à 2,1 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Toutefois, on a estimé que 400 000 personnes, y compris celles dont les cultures n’ont rien donné et celles gravement touchées par le VIH/SIDA, auraient besoin d’une aide alimentaire d’environ 30 600 tonnes pendant la campagne de commercialisation 2003/04 (avril/mars). La distribution des stocks de maïs détenus par l'Office de développement et de commercialisation des produits agricoles - l'Agricultural Development and Marketing Corporation – se heurte à des problèmes de logistique et d’infrastructure dans l’ensemble du pays. Une évaluation de la vulnérabilité par le Comité national d’évaluation de la vulnérabilité (VAC) et une évaluation FAO/PAM des récoltes et des disponibilités alimentaires sont prévues en avril-mai 2004, afin de dresser le tableau de la production vivrière et des besoins alimentaires pour la prochaine campagne de commercialisation.

À Maurice, la production intérieure de céréales s’élève à moins de 1 pour cent des besoins totaux en céréales. Par conséquent, le pays importe la quasi-totalité de ses besoins de consommation de céréales par des voies commerciales.

Au Mozambique, la campagne agricole a démarré avec près d’un mois de retard et s’est caractérisée par des épisodes de sécheresse jusqu’à la mi-janvier. De ce fait, il a fallu réensemencer jusqu’à trois fois dans le sud du pays, tandis que les semis ont été retardés dans d’autres régions. Les cultures en sont donc à divers stades de développement. Au début de mars, la crue de plusieurs fleuves dans les provinces centrales après de fortes précipitations a gravement endommagé les récoltes. Par exemple, on signale qu’environ 600 hectares de terres cultivées ont été submergés dans les districts de Dondo et de Nhamatanda, dans la province de Sofala. Au début de la campagne, les précipitations cumulées ont été de 50 pour cent inférieures à la normale dans les régions méridionales, entraînant des conditions proches de la sécheresse qui ont nui à la croissance des cultures et à l’état du bétail. Par conséquent, les perspectives de récolte des cultures d’été de la campagne principale – maïs, sorgho et manioc - sont très incertaines à ce stade.

La production céréalière de 2003, estimée à 1,8 million de tonnes (quelque 2 pour cent de plus que la bonne récolte de l’année précédente) montre que la reprise de la production agricole constatée ces dernières années se poursuit. Toutefois, l’ensemble du pays - en particulier le sud et certains endroits du centre - enregistre un déficit d’environ 673 000 tonnes de céréales. Selon la dernière estimation du Comité d’évaluation de la vulnérabilité, 659 000 personnes ont besoin d’une aide alimentaire. Le PAM a pu jusque-là apporter des secours alimentaires à une partie seulement des groupes nécessiteux. Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires devrait être effectuée à la fin avril 2004.

En Namibie, la campagne agricole 2003/04 a commencé tardivement et les pluies ont été généralement insuffisantes dans la plupart du pays. Du fait des précipitations tardives et inférieures à la normale, le gouvernement a lancé un appel en vue de l’obtention d’une aide agricole d’urgence. Dernièrement, de fortes pluies persistantes en amont ont entraîné une montée dangereuse des eaux de l’Okavango, et les cultures ont été gravement endommagées par des inondations dans les provinces de Caprivi et de Kavago. La production céréalière de 2003 a été estimée à 101 000  tonnes, soit 36 pour cent de plus que le niveau réduit de 2002. Le gouvernement sera en mesure d’importer des vivres par voie commerciale pour combler le déficit. Des distributions de denrées alimentaires sont déjà en cours au titre du programme mis en oeuvre par le gouvernement lors de la précédente sécheresse. Selon le PAM et l’UNICEF, 640 000 personnes, soit un tiers de la population du pays, aura besoin de secours alimentaires dans les prochains mois du fait des effets cumulés des conditions météorologiques défavorables et du VIH/SIDA. Les Nations Unies ont lancé un appel en vue de mobiliser 5,8 millions de dollars E.-U. destinés à aider plus de 600 000 personnes vulnérables.

En Afrique du Sud, les pluies généralisées qui sont tombées dans le nord-est en février ont quelque peu atténué les effets de la sécheresse, mais le pays enregistre actuellement la pire sécheresse de ces dix dernières années dans sept des neuf provinces, où 15 millions de personnes sont touchées. Selon le Comité d’estimation des récoltes (CEC) du pays, les semis de maïs de la présente campagne sont en baisse d’environ 18 pour cent par rapport à l’année antérieure et selon les premières estimations, la récolte s’établirait à environ 7,7 millions de tonnes, soit un recul d’environ 21 pour cent. La production de maïs blanc devrait atteindre 4,7 millions de tonnes, contre 6,6 millions de tonnes l’an dernier. Ainsi, en 2004/05, un excédent exportable de maïs blanc d’environ 1,5 million de tonnes serait disponible pour les pays de la sous-région, tandis que les stocks de l’Afrique du Sud se maintiendraient au niveau recommandé d’environ 545 000  tonnes. Il importe également de noter qu’au 1er mars 2004, les cours SAFEX du maïs blanc ont gagné 38 pour cent par rapport à leur niveau au début de mars 2003. Selon certains rapports de début février, les cours du maïs en termes réels ont grimpé de moitié environ depuis le 1er décembre et ont plus que doublé depuis leur bas niveau d’après la récolte en avril 2003. Toutefois, les cours du maïs ont reculé au début mars à la suite de l’amélioration des précipitations.

La récolte de blé d’hiver engrangée en décembre 2003 est estimée à 1,43 million de tonnes, soit près de 38 pour cent de moins que l’année précédente.

Au Swaziland, selon les conclusions préliminaires de la mission d’évaluation rapide FAO/PAM/Gouvernement menée du 12 au 20 février, le régime pluviométrique est resté inchangé par rapport aux trois années précédentes, avec des précipitations bien inférieures à la moyenne dans le Lowveld et dans la région sèche du Middleveld. De ce fait, les disponibilités de fourrage pour le bétail ont été insuffisantes, ce qui a entraîné des pertes de bétail, accentuant la pauvreté des collectivités dans les parties du pays les plus exposées à la sécheresse. Bien que les pluies tombées au début février aient provisoirement atténué les effets de la sécheresse prolongée, leur incidence sur les récoltes est incertaine. Selon les estimations de la mission, la production de maïs de 2004 se chiffrerait entre 64 et 86 000 tonnes, soit de 13 à 35 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. La pandémie de HIV/SIDA dans le pays entraîne un taux de mortalité élevé parmi les chefs de famille, d’où l’impossibilité d’effectuer les tâches agricoles ordinaires nécessaires à la sécurité alimentaire. Avec un taux d’autosuffisance pour les céréales de 36 pour cent seulement en 2003, la sécurité alimentaire dépend largement du pouvoir d’achat de la population. La mission FAO/PAM effectuée en avril/mai 2003 a estimé que 217 000 personnes connaîtraient des pénuries alimentaires et auraient besoin d’une aide alimentaire de l’ordre de 24 000 tonnes de céréales, car deux tiers de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Ce nombre a été revu en mars 2004 par le Comité d’évaluation de la vulnérabilité, passant à 350 000. Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires devrait être entreprise à la fin avril 2004.

En Zambie, la bonne pluviosité dans l’ensemble du pays a été propice aux cultures de la campagne principale mises en terre ces derniers mois. Selon l’office météorologique national, les précipitations cumulées ont été en général supérieures à la normale dans l’est et dans le nord, normales dans le centre et inférieures à la normale dans le sud. Les fortes pluies tombées récemment en amont du fleuve Zambèze ont entraîné de graves inondations dans les provinces de l’ouest et du nord-ouest. Le gouvernement a encouragé une augmentation des superficies ensemencées et l’utilisation accrue d'engrais par le biais de son programme élargi de subventions des intrants, afin de stimuler la production vivrière. Les perspectives de récolte de la campagne principale sont favorables. Les cours du maïs sur la plupart des marchés marquent des augmentations saisonnières.

La production céréalière de 2003 est estimée à 1,36 million de tonnes, soit 83 pour cent de plus que la récolte réduite de l’année précédente et 35 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Les besoins d’importations céréalières se limitent à de faibles quantités de blé et de riz, pour lesquels le pays enregistre un déficit structurel, mais sont couverts par des importations commerciales.

Afin de stabiliser les prix du maïs à l’échelle nationale, le gouvernement a levé l’interdiction concernant les exportations de maïs et a l’intention de reconstituer les réserves stratégiques du pays en achetant 206 000 tonnes de maïs sur le marché intérieur. Toutefois, dans certaines zones limitées au sud et à l’ouest du pays, où la récolte a été médiocre, une aide alimentaire ciblée est nécessaire. Les besoins pourront être couverts essentiellement par des achats locaux.

Au Zimbabwe, au début de la campagne agricole de 2003/04 en octobre, très peu d’exploitants ont pu effectuer les semis de maïs en raison des averses insuffisantes et éparses. Une longue période de sécheresse a ensuite été enregistrée. Les pluies n’ont vraiment commencé à tomber dans l’ensemble du pays qu’à la fin décembre-début janvier, ce qui retardé la plupart des semis de maïs et de sorgho. De récentes précipitations dans la plupart du pays devraient être bénéfiques pour les cultures sur pied. Les zones du centre et du sud-est du pays ont enregistré les précipitations cumulées les plus élevées depuis que la campagne agricole a commencé en octobre. À l’est et au nord, les cultures sont compromises par des précipitations inférieures à la normale. Selon les estimations du Département de recherche et de vulgarisation agricoles (AREX) du pays, la superficie mise sous maïs cette année est estimée à 1,3 million d’hectares, soit un peu plus que le niveau de l’an dernier mais bien moins que la moyenne. L’agriculture est très handicapée par l’insuffisance de la capacité de labourage due au très faible nombre de tracteurs et aux pénuries de carburant et de pièces détachées. Les engrais étaient généralement disponibles, mais à des prix exorbitants. L’Unité de secours et de redressement (RRU) a calculé que le coût de production allait de 300 000 dollars zambiens (non compris le coût des produits chimiques, des labours et de la main-d’oeuvre) à 1,2 million de dollars zambiens par hectare produisant moins d’une tonne achetée par le GMB en vertu de son monopole à 330 000 dollars zambiens la tonne. Les perspectives concernant les récoltes de la campagne principale restent mauvaises par rapport à la moyenne à long terme.

Depuis quelques années, la production céréalière couvre moins de la moitié des besoins en céréales du pays. L’inflation galopante, qui est actuellement de l’ordre de 600 pour cent par an, érode encore davantage le pouvoir d’achat des bas revenus, ce qui limite sérieusement l’accès à la nourriture des plus vulnérables, estimés à 5,5 millions. Il ressort des données du PAM sur les distributions mensuelles de produits alimentaires au titre de l’opération d’urgence en cours qu’au total, 208 682 tonnes de vivres ont été distribués entre juillet 2003 et février 2004, tandis que 151 086 tonnes devraient être distribuées pendant la période mars-juin 2004, le nombre de bénéficiaires passant de 950 000 en juillet 2003 à 5 millions en mars 2004. Selon certains rapports, le gouvernement procède à des distributions progressives de maïs en puisant sur les réserves de 240 000 tonnes constituées par le biais d’achats locaux. Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires devrait être effectuée à la fin avril 2004.

En Afrique de l’Est, la production vivrière totale de 2003/04 s’est considérablement améliorée par rapport aux niveaux réduits de l’année précédente. Toutefois, dans certaines parties de la Somalie, de l’Érythrée, de la Tanzanie et dans les régions pastorales du Kenya, la situation des approvisionnements alimentaires est particulièrement préoccupante.

En Somalie, de graves inquiétudes sur le plan humanitaire continuent d’être signalées en plusieurs endroits des régions septentrionales et centrales, sous les effets cumulés des sécheresses successives. L’Unité d’évaluation de la sécurité alimentaire (UESA) a signalé récemment que la sécurité alimentaire s’est encore dégradée dans les régions du Mudug Nord, de Nugal et du Sud Bari, et que les zones couvertes par l’aide humanitaire d’urgence ont été étendues à la plus grande partie de Garowe et du nord-ouest du district d’Eyl. Selon les estimations actuelles,123 000 personnes sont exposées à une crise alimentaire, parmi lesquelles 95 000 connaissent une situation d’urgence critique.

Selon les estimations, la récolte céréalière de la campagne secondaire deyr qui vient d’être rentrée s’établirait à environ 101 000 tonnes, volume bien inférieur à la production de l’année précédente.

En Érythrée, un temps sec de saison a prévalu sur la plus grande partie du pays en janvier et en février. La production céréalière de la campagne principale de 2003 est désormais estimée à 105 000 tonnes, soit près de 55 pour cent de moins que la moyenne. Par conséquent, les besoins d’importations céréalières pour 2004 devraient s’élever à 415 000 tonnes, dont 90 000 tonnes d’importations commerciales. Le déficit céréalier non couvert – appelant une aide internationale d’urgence – s’élève à 325 000 tonnes. Du fait d’une faiblesse globale de l’offre en céréales, les prix sont en général élevés sur la plupart des marchés urbains.

Dans l’ensemble, on estime à 1,9 million environ le nombre de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire. Selon les rapports, l’insuffisance des annonces de contributions et les niveaux peu élevés des stocks d’aide alimentaire sont gravement préoccupants et ont poussé à réduire les rations et le nombre de bénéficiaires visés.

En Éthiopie, la récolte meher de la campagne principale engrangée est supérieure à la moyenne, reflétant les bonnes conditions météorologiques qui ont prévalu dans les principales régions productrices de céréales. La mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires de novembre/décembre 2003 prévoit une récolte meher de 13 millions de tonnes de céréales et légumineuses, soit une augmentation de près de 46% par rapport à l’estimation post-récolte de 2002.

Toutefois, malgré la récolte exceptionnelle, plus de 7 millions de personnes auront besoin d’une aide alimentaire, tandis que 2,2 millions d’autres personnes devront faire l’objet d’une surveillance étroite. Le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire varie selon les mois et atteint des niveaux record au milieu de l’année. Des évaluations récentes des zones d’élevage ont permis de réviser à la baisse, de quelque 100 000 tonnes, l’estimation des besoins en secours alimentaires pour 2004, lesquels avaient été estimés antérieurement à 980 000 tonnes environ, en raison essentiellement de conditions météorologiques plus favorables que prévues. D’après l’étude des disponibilités céréalières récemment diffusée, entre 300 000 et 350 000 tonnes de maïs, de blé et de sorgho devraient être disponibles pour les achats locaux aux fins d’opérations humanitaires en 2004.

Au Kenya, la campagne agricole principale des “longues pluies” de 2004 a commencé et les perspectives sont favorables en raison des précipitations qui devraient être quasi-normales dans les grandes zones de production. La récolte des céréales de la campagne secondaire des “petites pluies” de 2003/04, qui représente près de 15 pour cent de la production annuelle, est terminée et une récolte de maïs de 360 000 tonnes légèrement au-dessous de la moyenne est prévue. Cette récolte est la principale source de nourriture dans certaines zones des provinces du centre et de l’est.

Les prix du maïs ont continué d’augmenter, de 20 à 30 pour cent entre décembre 2003 et février 2004 sur la plupart des marchés. Ces prix élevés devraient mettre encore à l’épreuve les mécanismes d’adaptation des ménages plus démunis. Le Groupe d’orientation sur la sécurité alimentaire au Kenya vient d’achever des évaluations rapides de la sécurité alimentaire et de la situation nutritionnelle dans certains districts et a fait état de déficits alimentaires croissants. On estime désormais à près d’un million le nombre de personnes qui auront besoin d’une aide pendant le reste de l’année 2004. Les districts de Turkana et de Marsabit sont particulièrement préoccupants, les taux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans ayant augmenté au cours de l’an dernier.

Au Soudan, l’escalade des troubles civils dans l’ouest a entraîné des déplacements massifs de plus d’un million de personnes, et l’accès aux aliments a été significativement réduit. La population a perdu l’essentiel de sa dernière récolte. La poursuite des troubles pourrait compromettre la prochaine campagne de semis.

Nonobstant ce qui précède, le Soudan a engrangé une récolte céréalière record en 2003/04. Selon une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays à la fin de l’an dernier, la récolte céréalière atteindrait 6,3 millions de tonnes environ, dont 5 millions de tonnes de sorgho, 784 000 tonnes de mil, 356 000 tonnes de blé (à engranger en avril/mai 2004), 107 000 tonnes de maïs et 35 000 tonnes de riz. D’après ces chiffres, la production céréalière a augmenté de 63 pour cent par rapport à l’an dernier et d’environ 46 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. L’état du bétail est également généralement bon dans l’ensemble du pays; grâce à l’excédent céréalier prévu et à la baisse des prix, les termes de l’échange sont nettement plus favorables pour les éleveurs.

En République-Unie de Tanzanie, les pluies récentes ont amélioré les perspectives des céréales secondaires de la campagne principale de 2004 dans les régions de pluies unimodales du centre, du sud et du sud-ouest. Selon les rapports, l’état des cultures est bon dans plusieurs régions, notamment Mbeya, Iringa, Dodoma, Singida, Shinyanga et Mtwara. Toutefois, un temps plus sec que la normale aurait également endommagé les cultures dans certaines parties de ces régions. Dans l’est du pays, des conditions plus humides que la normale ont été propices aux cultures et à la régénération des pâturages.

La production céréalière de 2003/04 devrait s’établir au total à 4 millions de tonnes environ, soit près de 9 pour cent de moins que la campagne de commercialisation précédente et 2 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. Du fait de la faiblesse de l’offre, les prix du maïs ont continué d’augmenter sur plusieurs marchés, ce qui a accentué l’insécurité alimentaire d’un très grand nombre de personnes.

De graves pénuries alimentaires ont été signalées dans plusieurs régions, notamment Dodoma, Shinyanga, Singida, Manyara, Lindi, Coast et Morogoro. Il existe aussi des îlots d’insécurité alimentaire dans les régions de Tanga, Kilimandjaro, Arusha, Mwanza, Mara et Tabora, où les cultures n’ont rien donné à cause de la sécheresse

En Ouganda, la récolte des cultures vivrières de la deuxième campagne de 2003/04 est terminée. La production devrait être supérieure à la moyenne, du fait de la bonne répartition des précipitations, en particulier pendant la dernière partie de la campagne. Des pluies hors saison en janvier ont reconstitué les pâturages et les réserves d’eau en plusieurs endroits. D’après les prévisions à moyen terme pour la période allant de mars à mai 2004, les précipitations devraient être supérieures à la normale sur la majeure partie du pays, avec toutefois des pluies quasi-normales ou inférieures à la normale sur les parties septentrionales.

L’insécurité dans le nord et l’est de l’Ouganda continue de faire des victimes parmi les civils. Le PAM devrait distribuer des aliments à plus de 1,4 million de personnes déplacées, 160 000 réfugiés et autres personnes vulnérables. Ailleurs dans le pays, on signale que la situation des approvisionnements alimentaires est stable dans l’ensemble.

En Afrique de l’Ouest, un temps sec de saison règne dans la région du Sahel où des récoltes exceptionnelles ont été engrangées l’an dernier. La production céréalière de 2003 des neuf pays du Sahel a été estimée par une série de missions conjointes FAO/CILSS d’évaluation des récoltes à un niveau record de 14,3 millions au total, soit 25 pour cent de plus que la récolte supérieure à la moyenne de 2002, qui s’établissait à 11,4 millions de tonnes. Des récoltes record ont été engrangées dans tous les pays, sauf au Cap-Vert et en Guinée-Bissau. Du fait de ces bonnes récoltes, les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales ont considérablement baissé. Dans les pays côtiers, de la Guinée au Nigéria, les pluies ont commencé début mars, ce qui a permis de démarrer les semis de la première campagne de maïs de 2004, en particulier dans les zones méridionales. Des récoltes céréalières record ont été engrangées en 2003 au Bénin, au Togo et au Nigéria, tandis que la production a été inférieure à la moyenne en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Libéria. Dans les huit pays riverains du Golfe de Guinée, la production céréalière de 2003 est estimée à environ 30,6 millions de tonnes au total, soit un volume pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente et supérieur à la moyenne.

Les besoins d’importations céréalières de l’Afrique de l’Ouest pour la campagne de commercialisation de 2003/04 sont estimés à 9,3 millions de tonnes. Avec des importations commerciales prévues à 8,7 millions de tonnes, les besoins d’aide alimentaire, principalement blé et riz, devraient s’élever à 0,6 million de tonnes. Les annonces d’aide alimentaire notifiées au SMIAR à la fin mars se chiffraient à quelque 308 900 tonnes, dont 110 000 tonnes ont été livrées à ce jour. Des achats locaux sont vivement recommandés afin de couvrir les programmes d’aide alimentaire en cours ou prévus ou de reconstituer les stocks nationaux de sécurité.

La menace posée par les criquets pèlerins est particulièrement préoccupante, ceux-ci se trouvant déjà à un stade avancé de leur développement dans les parties septentrionales de plusieurs pays du Sahel ainsi qu’en Algérie et au Maroc.

Au Sénégal, grâce à la récolte céréalière exceptionnelle de 2003, la situation générale des disponibilités alimentaires est satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix baissent depuis le début de la récolte. La production ayant été multipliée par sept, quelque 200 000 tonnes de maïs sont disponibles pour l’exportation.

En Mauritanie, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante mais les prix de nombreuses denrées alimentaires produites par le pays restent élevés. Les prix des denrées importées, en particulier du blé, viennent d’augmenter sensiblement. L’éclosion généralisée et la formation de bandes de criquets pèlerins se poursuivent dans le nord et le nord-ouest et sont particulièrement préoccupants pour la campagne agricole à venir.

Le 23 février, la FAO a lancé un appel international en vue de l’obtention de fonds pour lutter contre la recrudescence des criquets pèlerins.

En Gambie, la situation en ce qui concerne la sécurité alimentaire devrait s’améliorer pendant l’année en cours, reflétant la récolte céréalière exceptionnelle engrangée en 2003. Toutefois, dans certains districts touchés par une infestation de sauteriaux et des inondations, un certain nombre de ménages pourraient rencontrer des difficultés alimentaires cette année.

En Guinée-Bissau, une production céréalière importante en 2003 a permis de stabiliser les prix des denrées de base. Toutefois, une mission CILSS d’évaluation des récoltes qui s’est rendue dans le pays en octobre dernier a recommandé de surveiller de près la situation des approvisionnements alimentaires des personnes vivant dans les régions à déficit alimentaire chronique le long de la frontière avec le Sénégal. Le PAM vient d’approuver une opération d’urgence destinée à venir en aide aux ménages ruraux touchés par les inondations au cours de la saison des pluies de 2003.

Au Burkina Faso, les cultures de contre-saison sont en train d’être moissonnées. Du fait d’une récolte céréalière record en 2003 pour la deuxième année consécutive, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et les agriculteurs seront en mesure d’accroître leurs stocks de céréales. La reconstitution de la réserve alimentaire nationale ainsi que les achats locaux et des opérations triangulaires de la part des donateurs sont vivement recommandés pour soutenir les prix céréaliers intérieurs.

Au Mali, la situation des approvisionnements alimentaires devrait être satisfaisante pendant l’année en cours, reflétant une récolte céréalière exceptionnelle de 3,4 millions de tonnes. La situation alimentaire devrait également être meilleure pour les personnes vivant dans les régions du nord à déficit alimentaire structurel, où des groupes isolés de criquets pèlerins perdurent toutefois.

Au Niger, grâce à une succession de bonnes récoltes céréalières au cours des trois dernières années, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, reflétant également l’importance des stocks et les prix relativement bas des denrées de base. Pour soutenir les prix des céréales sur les marchés locaux, une mission conjointe FAO/CILSS d’évaluation des récoltes qui s’est rendue dans le pays en octobre de l’an dernier a vivement recommandé aux donateurs de recourir aux achats locaux et aux opérations triangulaires pour leurs programmes d’aide.

Au Tchad, la situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante du fait des bonnes récoltes céréalières de 2003. Toutefois, des rapports sur l’insécurité le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan indiquent qu’un nombre croissant de personnes déplacées dans la région de Darfour au nord-ouest du Soudan traversent la frontière pour se réfugier au Tchad. Des taux de malnutrition alarmants sont déjà signalés dans la région septentrionale de Biltine. Les donateurs sont instamment priés de verser leurs contributions de toute urgence, avant que de nombreuses routes ne deviennent impraticables lorsque les pluies débuteront en mai.

Au Cap-Vert, selon les estimations, la production de maïs de 2003, la seule culture céréalière du pays, devrait avoir nettement progressé, de 79 pour cent par rapport à la récolte de l’année précédente réduite par la sécheresse, tout en restant inférieure à la moyenne. Toutefois, même au cours d’une année normale, la production céréalière intérieure ne couvre qu’une petite fraction des besoins d’utilisation céréalière du pays, le solde devant être importé.

En Côte d’Ivoire, les semis de maïs de la campagne principale de 2004 sont en cours dans le sud et le centre, les pluies ayant débuté en mars. La production céréalière de 2003, estimée au total à 1,4 million de tonnes, a baissé pour la deuxième année consécutive, du fait des mauvaises conditions météorologiques, du déplacement des populations en raison des conflits et de la disponibilité insuffisante d’intrants agricoles.

Malgré certaines améliorations, en particulier dans les régions auxquelles le PAM et les ONG ont accès et où des programmes supplémentaires sont en place, la sécurité alimentaire de nombreux ménages continue d’être gênée par la perturbation des moyens de subsistance. En particulier, les petits producteurs de cultures commerciales enregistrent une perte significative de revenus du fait de possibilités de commercialisation restreintes.

Au Ghana, les semis de maïs de la campagne principale de 2004, devant être engrangé à partir de juillet, ont débuté en mars. La production céréalière totale de 2003 a diminué de quelque 17 pour cent pour passer à 1,78 million de tonnes, en raison de conditions météorologiques défavorables.

En Guinée, la production céréalière de 2003, essentiellement de riz, est estimée à 1 million de tonnes, niveau moyen pratiquement analogue à celui de l’année précédente. Le retour à la paix en Sierra Leone a entraîné une réduction du nombre de réfugiés; des rapports récents indiquent cependant que près de 108 000 réfugiés vivent toujours dans sept camps en Guinée.

Pour freiner l’augmentation des prix des produits alimentaires, le Gouvernement a décidé de vendre directement au public 20 000 tonnes de riz à des prix contrôlés.

Au Libéria, les semis de paddy de 2004, à récolter à partir du mois de septembre, sont en cours. De nombreux agriculteurs déplacés ayant regagné leur foyer, la production de riz de l’année en cours devrait enregistrer une reprise par rapport au volume considérablement réduit de l’an dernier. Avec la fin des troubles civils, un nombre croissant de réfugiés libériens en Sierra Leone regagnent volontairement le Libéria. Les rapports indiquent un accroissement de l’insécurité alimentaire dans le comté de River Gee situé dans le sud-est du pays.

Une conférence internationale des donateurs de deux jours tenue en février à New York s'est engagée à verser 520 millions de dollars E.-U. en faveur d’un programme de reconstruction soutenu par la Banque mondiale destiné à remettre sur pied les infrastructures principales du Libéria au cours des deux prochaines années.

En Sierra Leone, les cultures céréalières de 2004, essentiellement de riz, sont actuellement mises en terre. La production céréalière de 2003 a été compromise par le mauvais temps qui a sévi pendant la période de végétation et la production est estimée à quelque 408 000 tonnes, soit environ 2 pour cent de moins que la récolte de l’année précédente qui avait donné de bons résultats. La situation en ce qui concerne la sécurité dans le pays reste calme et la situation des approvisionnements alimentaires est généralement satisfaisante. Le PAM vient en aide, dans l’ensemble du pays, à environ 97 000 personnes au total par l’intermédiaire de programmes d’alimentation destinés aux groupes vulnérables.

Ailleurs en Afrique de l’Ouest, la situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante.

En Afrique centrale, les semis du maïs de la campagne principale, qui doit être récolté à partir du mois de juillet, ont débuté en mars au Cameroun et en République centrafricaine. La production céréalière de 2003 dans la sous-région est estimée à environ 3 millions de tonnes, soit un volume pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente. Un léger accroissement de la production au Cameroun a été annulé par des récoltes moins satisfaisantes en République centrafricaine et en République démocratique du Congo.

En République centrafricaine, l’insécurité croissante empêche de nombreux agriculteurs d’accéder à leurs champs pour les cultures et les récoltes. Par conséquent, les denrées alimentaires sont rares sur les marchés et la situation alimentaire reste précaire. Du fait d’une baisse de la production en 2003 pour la deuxième année consécutive, les besoins d’importations céréalières pour 2004 devraient s’établir à 46 000 tonnes environ, soit 18 pour cent de plus que le volume estimatif de l’an dernier.

En République du Congo, la production céréalière intérieure couvre près de 2 pour cent des besoins intérieurs totaux; le solde est importé, essentiellement par voie commerciale. Pour 2004, les besoins d’importations céréalières, principalement de blé, sont estimés à 185 000 tonnes environ, soit un volume pratiquement analogue à celui de l’an dernier.

Pour établir une paix durable après la fin des troubles civils et permettre la réintégration des anciens combattants dans la société civile, le gouvernement et plusieurs organisations internationales ont mis en place un programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) à l’intention des anciens miliciens.

Dans la Région des Grands Lacs, la production vivrière de la campagne A au Rwanda devrait, selon les estimations, être analogue à celle de l’année précédente. La récolte totale de céréales, légumineuses, racines/tubercules et bananes/plantains au Burundi est estimée à 1,1 million de tonnes, soit près de 2 pour cent de plus que l’année précédente mais un volume encore inférieur à la moyenne de 1988-1993 d’avant la crise. La situation générale en ce qui concerne la sécurité dans la région est meilleure, sauf dans certaines zones localisées, mais une aide alimentaire continue d’être nécessaire dans les trois pays pour les personnes vulnérables et les PDI, la situation nutritionnelle étant toujours critique.

Au Burundi, la campagne agricole principale de 2003/04 a été favorable dans la majeure partie du pays, les cultures de la campagne principale ayant été mises en terre en septembre-octobre 2003. Des dégâts dus à la grêle dans les régions vallonnées de la province de Ruyigi et des flambées de maladies animales dans la province de Mwaro ont été signalés au début de la campagne. Début mars, des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dans la province de Bubanza située dans le nord-ouest du Burundi, entraînant le déplacement de quelque 10 000 personnes et la destruction de champs de haricots et autres légumineuses dans cette partie du pays.

D’après les résultats d’une évaluation des récoltes organisée par le Gouvernement et FAO/PAM/UNICEF en janvier 2004, la production vivrière (céréales, légumineuses secs, racines/tubercules et bananes/plantains) de la première campagne de 2004 devrait atteindre 1,1 million de tonnes, soit près de 2 pour cent de plus que l’an dernier. Il conviendrait toutefois de noter que la production vivrière par habitant a baissé au fil des ans. La mission a estimé les besoins d’importations céréalières à 30 000 tonnes au total, dont 277 000 tonnes sous forme d’aide alimentaire. Le déclin très net de la production de légumineuses a entraîné l’amenuisement d’une source importante de protéines alimentaires, rendant préoccupante la situation nutritionnelle de la population.

Malgré une reprise des combats au cours des quelques dernières semaines dans certaines parties du Burundi, la situation générale en ce qui concerne la sécurité est meilleure. D’après l’évaluation susmentionnée, une aide alimentaire d’environ 90 600 tonnes sera nécessaire.

En République démocratique du Congo (RDC), bien qu’il existe toujours des risques graves pour la sécurité, notamment des conflits armés en certains endroits du pays, la situation générale en ce qui concerne la sécurité s’améliore, ce qui permet de mieux prêter assistance aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux réfugiés de retour dans le pays. Le pays a obtenu un prêt de 39 millions de dollars E.-U. du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du mécanisme de croissance et de lutte contre la pauvreté visant à favoriser la croissance et à réduire la pauvreté dans le pays.

Ces derniers temps, il a été fait état d’une instabilité croissante au Katanga, dans la partie sud-est de la RDC. La situation nutritionnelle de la population est de façon générale très mauvaise. Les organismes humanitaires ont été en mesure d’atteindre les villes de Songolo et d’Iga-Barrière, situées autour de la capitale de district Bunia dans le nord-est, pour venir en aide aux populations touchées. Le PAM fournit une aide alimentaire à environ 10 000 personnes vulnérables, notamment les personnes infectées par le VIH/SIDA.

Au Rwanda,la campagne principale de 2003/04 a débuté en septembre-octobre, accompagnée de pluies normales à irrégulières. Toutefois, les précipitations ayant été favorables par la suite, les récoltes de maïs, de sorgho et de haricots de la campagne principale devraient atteindre des niveaux proches de la moyenne. Selon les estimations d’une évaluation conjointe FAO/PAM/Gouvernement effectuée en décembre, la production nationale des cultures de la campagne A devrait s’établir à 3,5 millions de tonnes (867 000 tonnes en équivalent céréales), soit un volume à peu près analogue à celui de l’année précédente. Les semis des cultures de la deuxième campagne, de maïs, de sorgho et de haricots sont en cours depuis février et se déroulent dans des conditions météorologiques proches de la normale. La campagne devrait faire l’objet d’une surveillance continue étroite au cours de ces mois critiques (avril-mai), avant que les cultures ne soient prêtes à être récoltées en juin-juillet.

La production céréalière de 2003, estimée au total à 279 000 tonnes, se situait bien au-dessous de la production de 2002 mais a été supérieure à la moyenne des cinq dernières années. Le déficit vivrier demeure important et nécessite l’apport d’une aide alimentaire céréalière qui devrait s’élever à près de 30 000 tonnes.

LE POINT SUR LES ANNONCES ET LES LIVRAISONS D’AIDE ALIMENTAIRE

Les besoins d’importations céréalières pour l’Afrique subsaharienne devraient demeurer élevés en 2004 mais être toutefois inférieurs à ceux de l’an dernier. Les dernières estimations du SMIAR concernant la production de 2003 et les besoins d’importations et d’aide alimentaire pour 2003/04 sont résumés aux tableaux 1 et 2. Les besoins d’aide alimentaire devraient s’élever au total à 2,9 millions de tonnes, contre 4 millions de tonnes reçues en 2002/03. Les annonces d’aide alimentaire en céréales pour 2003/04, y compris les reports de 2002/03, représentent 2,1 millions de tonnes, dont 1,4 million de tonnes ont été livrées à ce jour.


FAO/SMIAR - avril 2004

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