FAO/SMIAR: Rapport sur l'Afrique No.2 - juin 2004 p.4

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PREMIÈRE PARTIE : SITUATION PAR SOUS-RÉGION


CALENDRIER DES CULTURES CÉRÉALIÈRES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Calendrier des cultures céréalières

Sous-régionCultures céréalières
SemisRécolte
Afrique de l’Est 1/mars-juinaoût-décembre
Afrique australeoctobre-décembreavril-juin
Afrique de l’Ouest  
- Zones côtières (première campagne)
(seconde campagne)
mars-avril
août-septembre
juillet-septembre
novembre-décembre
- Zone du Sahel juin-juilletoctobre-novembre
Afrique centrale 1/avril-juinaoût-décembre
1/ Hormis le Burundi, le Rwanda et la République démocratique du Congo qui ont deux campagnes principales, et la République-Unie de Tanzanie, dont la campagne principale suit le calendrier des semis de l’Afrique australe. Au Soudan, les semis des céréales secondaires se font en juin-juillet et la récolte d’octobre à décembre

En Afrique de l’Est, les pluies saisonnières insuffisantes, associées aux effets cumulés des sécheresses passées et des troubles civils, ont accru la probabilité de graves pénuries alimentaires dans plusieurs pays.

En Érythrée, la campagne agricole principale de 2004 a commencé dans certaines zones des plateaux du centre. Malgré des pluies bénéfiques dans le centre, les précipitations de printemps (azmera) du mois de mars au mois de mai ont été en général insuffisantes. Ces petites pluies favorisent habituellement la préparation précoce des sols et la régénération des pâturages. On signale que les premières cultures mises en terre en mars et avril après quelques précipitations en certains endroits du pays sont en train de flétrir en raison du temps sec. On a constaté des migrations précoces et/ou inhabituelles de personnes et de bétail en certains endroits, tandis que dans d’autres, les sources d’eau habituelles se sont taries.

S’agissant des approvisionnements alimentaires, la situation reste précaire du fait de la mauvaise récolte de 2003 et des effets prolongés de la guerre avec l’Éthiopie voisine. La cherté des céréales continue de peser sur le pouvoir d’achat et la sécurité alimentaire de nombreuses personnes. Tant le gouvernement que les organismes humanitaires demeurent gravement préoccupés par le peu d’écho rencontré par les appels en vue d’une aide alimentaire d’urgence. Les distributions d’aide alimentaire et les rations ont été considérablement réduites faute d’approvisionnements adéquats. Au 10 juin, les annonces confirmées pour 2004 en faveur du projet du PAM visant à atténuer les effets de la sécheresse s’élevaient à près de 64 000 tonnes, soit 54 pour cent des besoins. La période de soudure vient juste de commencer, et de nouvelles annonces d’aide alimentaire et des livraisons plus rapides sont nécessaires pour remédier aux graves pénuries alimentaires.

En Éthiopie, les perspectives concernant les récoltes de la courte campagne "belg" de 2004 se sont dégradées malgré un début de campagne prometteur. Les pluies bénéfiques tombées à la fin mars et en avril avaient donné l’espoir d’une bonne campagne agricole, mais le reste de la campagne s’est caractérisé par des pluies insuffisantes et mal réparties. Normalement, les pluies de la campagne belg tombent de février à mai, et la récolte représente à peu près 10 pour cent de la production céréalière totale, mais dans certaines zones elle fournit l'essentiel des céréales produites chaque année. Les semis de la campagne principale meher de 2004 sont en cours. Les perspectives sont incertaines, une vague de sécheresse en mai ayant compromis les semis des cultures à cycle long.

Les zones pastorales des régions du centre-sud et de l’est du pays ont aussi enregistré des précipitations insuffisantes et des migrations inhabituelles de bétail sont signalées en certains endroits. Une évaluation complète de l’incidence de la pluviosité dans les zones de cultures belg et dans les zones pastorales est prévue pour fin juin ou début juillet.

Alors que la période de soudure commence, les secours alimentaires nécessaires s’approchent de leur plus haut niveau pour 2004. La population visée par les secours alimentaires est de 6,9 millions en juin et 5,4 millions en juillet; les vivres nécessaires s’élèvent respectivement à 136 000 tonnes et 102 000 tonnes. En outre, des rations alimentaires supplémentaires sont distribuées aux populations vulnérables dans les zones de réinstallation à l’ouest de l’Éthiopie. La mise en place anticipée de stocks de produits alimentaires se poursuit dans toutes les régions qui deviendront inaccessibles pendant la saison des pluies actuelle (de la mi-juin à la fin septembre).

Au Kenya, les perspectives de récolte de la campagne principale de 2004, dite des "longues pluies", à rentrer à partir d’octobre, sont en général défavorables en raison de la vague de sécheresse prolongée qui a touché les cultures dans de nombreuses régions. Les pluies qui ont démarré en mars comme à l’ordinaire sont devenues abondantes en avril en divers endroits. Toutefois, la faiblesse exceptionnelle des pluies en mai a suscité de graves préoccupations, notamment là où les pluies d’avril ont aussi été insuffisantes. Plusieurs régions des provinces de la Côte et de l’Est et les pâturages masai au nord ont été parmi les plus touchés. Les pluies insuffisantes, associées à la fin précoce de la saison, ont poussé à réviser à la baisse les prévisions concernant la récolte de maïs des longues pluies, qui passent de 2,3 millions de tonnes à environ 2 millions de tonnes.

Du fait de la contraction des disponibilités alimentaires, les prix du maïs ont grimpé tout au long du mois de mai et s’élevaient à près de 10 pour cent de plus qu’à la même époque l’an dernier, mais à 30 à 50 pour cent au-dessus de la moyenne sur cinq ans, de 1998 à 2002. Le gouvernement a récemment diffusé une alerte pour avertir que la situation des approvisionnements alimentaires est grave pour près de 600 000 personnes dans la province de la Côte. Le district de Taita Taveta est reconnu comme le plus touché. De graves pénuries alimentaires sont également signalées dans les districts arides de Turkana et Marsabit au nord du pays. Dans l’ensemble, la situation concernant la sécurité alimentaire est préoccupante pour environ 1,34 million de personnes dans les zones pastorales et les zones d’agriculture marginale.

Plusieurs cas d’intoxication alimentaire due à l’aflatoxine ont été signalés début mai dans deux districts exposés à la sécheresse (Makueni et Kitui), puis se sont étendus aux districts d’agriculture marginale de Mbeere et Thika. Le nombre de décès s’élève maintenant à 81 personnes sur 197 cas signalés au total. L’aflatoxine est une moisissure extrêmement toxique qui pousse sur les céréales et les légumineuses mal séchées ou stockées ou transportées dans de mauvaises conditions. Le gouvernement kényan a intensifié les distributions d’aide alimentaire dans les districts où les stocks contaminés ont été détruits.

En Ouganda, la récolte des céréales de la campagne principale de 2004 est imminente. La campagne a démarré avec deux à trois semaines de retard ce qui, associé aux vagues de sécheresse prolongées en mai et juin, devrait avoir une incidence négative sur les rendements.

Dans l’ensemble, la situtation des approvisionnements alimentaires reste stable, bien que les prix de gros du maïs soient relativement élevés depuis le début de 2004, par rapport à la même époque l’an dernier. Les exportations de maïs vers les pays voisins et les achats effectués par le PAM et d’autres institutions ont contribué à relever les prix. Dans la plus grande partie du pays, le bétail a un accès adéquat à l’eau potable et aux pâturages. Dans le Karamoja, on signale que les stocks vivriers des ménages sont suffisants, les termes de l’échange pour le bétail étant favorables.

Les régions de l’est et du nord du pays continuent de susciter des préoccupations du fait de l’insécurité. Dans le nord, les troubles dans les sous-régions d’Acholi et Lango continuent d’entraîner des déplacements de population. La situation de plus de 1,6 million de personnes hébergées dans 104 camps bondés, situés pour la plupart dans les quatre districts de Gulu, Kitgum, Pader et Lira, est très inquiétante. Au cours de la période allant du 29 mai au 4 juin, le PAM a distribué près de 2 370 tonnes de secours alimentaires à environ 208 380 personnes. Le PAM a indiqué qu’il prévoyait un déficit de 58 376 tonnes de produits alimentaires jusqu’à la fin 2004, pour lequel de nouvelles annonces sont nécessaires de toute urgence.

En République-Unie deTanzanie, la récolte des céréales a commencé dans les régions de pluies unimodales du centre et de l’ouest, tandis que dans les plateaux du sud, qui sont le grenier à céréales du pays, la récolte devrait commencer en août. On escompte une meilleure production que l’an dernier dans la plupart des régions. Dans les régions du nord à régime bimodal, toutefois, les pluies inférieures à la normale ont nui aux cultures de la deuxième campagne Masika, mises en terre en mars. Cette situation est préoccupante, car la plupart de ces régions ont enregistré de mauvaises récoltes pendant trois ou quatre années consécutives.

On signale que l’état des pâturages et du bétail est bon. Les termes de l’échange sont en outre favorables pour les éleveurs, car les prix du bétail montent tandis que ceux du maïs baissent. Toutefois, les indices de végétation fondés sur l’imagerie satellite montrent que les niveaux actuels de végétation sont considérablement inférieurs à la moyenne à long terme.

Les prix des produits alimentaires ont fortement chuté sur les principaux marchés avec l’arrivée de la nouvelle récolte. On signale des exportations de céréales à destination du Kenya voisin, alors que la situation était auparavant inversée. En dépit de l’amélioration globale des approvisionnements alimentaires dans le pays, on constate des pertes de récolte localisées et/ou des pénuries alimentaires dans plusieurs districts, notamment Kishapu et Meatu à Shinyanga et Igunga, Ngega et Uyui à Tabora.

En Somalie, la situation des disponibilités alimentaires est très alarmante, car les effets cumulés des sécheresses récurrentes et de la longue guerre civile ont entraîné une grave insécurité alimentaire dans le pays, notamment dans le nord, mais aussi dans certaines régions agricoles du sud. La campagne “gu” en cours n’a quasiment rien donné, du fait de la fin précoce des pluies – qui ont été insuffisantes – et des températures élevées. La recrudescence des combats entre factions enregistrée récemment dans le sud et le centre de la Somalie a accentué le problème.

La sécheresse est particulièrement préoccupante dans le nord-est de la Somalie. Quatre années de précipitations inférieures à la normale ont dévasté les cheptels à Sool, Sanaag, Togdheer, Nugaal, Mudug et Bari dans le nord du pays (Somaliland et Puntland) et en certains endroits de Galgaduud dans le centre. On signale que dans certaines régions, jusqu’à 80 pour cent du bétail ont été perdus ces quatre dernières années.

L’Unité d’évaluation de la sécurité alimentaire (UESA) a diffusé récemment une alerte concernant l’insécurité alimentaire qui pourrait être généralisée et grave tant dans les zones pastorales du nord que dans les régions agricoles du sud. Pour la campagne de commercialisation 2004/05 (août/juillet), l’UESA estime que le déficit céréalier, après les importations commerciales prévues et les livraisons d’aide alimentaire dans la filière, s’élève à 68 000 tonnes (dans l’hypothèse de mauvaises récoltes “gu”). Le rapport complet d’alerte rapide est disponible à l’adresse suivante: www.unsomalia.net , sur le site web de l’UESA.

Au Soudan, une crise humanitaire sévit dans le grand Darfour, où les combats ont contraint plus de 1,2 million de personnes à abandonner leur foyer et leur exploitation, bon nombre d’entre elles se réfugiant au Tchad voisin. Du fait du déplacement des agriculteurs, les perspectives concernant la campagne agricole principale de 2004, qui vient de commencer, sont très mauvaises. Les premières pluies, qui favorisent normalement la préparation des sols, sont tombées à la fin mai. Les rapports dressent un tableau pessimiste, les troubles s’étant étendus à la quasi-totalité du grand Darfour, ce qui entrave considérablement les activités agricoles.

Dans le sud du Soudan, les pluies du mois de mars au mois de mai ont été normales à supérieures à la normale, ce qui a marqué un bon démarrage de la campagne agricole de 2004. On signale également que l’état du bétail est stable. Toutefois, le nombre croissant de rapatriés à Bahr el Ghazal et les nouveaux déplacements de population à Shilluk dans la région du Haut-Nil en raison de l’intensification des combats entre factions compromettent la sécurité alimentaire des populations locales.

Une opération d’urgence révisée a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM le 3 juin 2004 en vue de fournir une aide alimentaire à 2 millions de personnes touchées par le conflit dans le grand Darfour, pour un montant de 195,3 millions de dollars E.-U. jusqu’à la fin 2004.

En Afrique australe, la récolte des cultures d’été de 2004, principalement maïs, sorgho, mil et légumineuses, est terminée. La mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s’est rendue cette année au Malawi, au Mozambique, au Zimbabwe,1/ au Lesotho, au Swaziland et en Angola en avril-mai. Les estimations préliminaires concernant la récolte céréalière totale de 2004 pour la sous-région s’établissent à environ 20 millions de tonnes, soit un recul d’environ 4 pour cent par rapport à l’an dernier. La production de maïs, qui est la principale culture de la région (environ 14 millions de tonnes) a été la plus durement touchée par la sécheresse qui a sévi dans l’est de la sous-région et recule d’environ 9 pour cent par rapport à l’an dernier. Selon les estimations de la FAO, la récolte de 2004 enregistrerait une baisse au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud, au Swaziland et au Zimbabwe.En revanche, on escompte une progression de la production en Angola, au Botswana, à Madagascar, au Mozambique, en Namibie et en Zambie. Du fait de la diminution globale de la récolte de maïs et d’autres cultures d’été, les besoins nets d’importations de céréales secondaires de la sous-région devraient atteindre environ 2 millions de tonnes pour la campagne de commercialisation 2004/05.

En Afrique du Sud, avec sa cinquième estimation, le Comité d’estimation des cultures (CEC) a relevé l’estimation précédente de la récolte totale de maïs de 2003/04, qui s'établirait à 8,14 millions de tonnes. Ce chiffre marque une baisse de près de 16 pour cent par rapport au résultat de la campagne précédente, sous l'effet de la pire sécheresse de ces dix dernières années qui a sévi dans sept des neuf provinces. Les semis de maïs ont reculé d'environ 18 pour cent par rapport à l'année précédente. Selon les estimations, la production de maïs blanc s'élèverait à 5 millions de tonnes, contre 6,6 millions de tonnes l'an dernier.

En revanche, la récolte de sorgho semble avoir donné des résultats nettement meilleurs, avec 108 750 tonnes au total, soit 14 pour cent de plus que l’an dernier. La récolte de blé d’hiver rentrée en décembre 2003 est estimée à 1,43 million de tonnes, soit près de 38 pour cent de moins que celle de la campagne précédente. Une enquête sur les intentions de semis des agriculteurs en 2004 indique que la superficie cultivée retrouvera un niveau moyen.

En Angola, selon une estimation préliminaire de la mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue récemment dans le pays, la production céréalière de 2004 s’établirait à 713 000 tonnes, soit une hausse de près de 9 pour cent par rapport à l’an dernier ou 27 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Ces résultats sont attribuables aux pluies abondantes et bien réparties qui sont tombées pendant la campagne, à l’accroissement des emblavures occasionné par le retour dans leurs régions d’origine de personnes déplacées et de réfugiés et à la distribution de quantités importantes d’intrants agricoles. Les récoltes devraient être meilleures dans le nord et le sud du pays, mais les perspectives sont mitigées pour les hautes terres du centre. D’autres cultures comme le manioc et, notamment, la patate douce et la pomme de terre ont vu également leur rendement augmenter par rapport aux niveaux de l’an dernier, tandis que les récoltes d’arachides ont considérablement baissé en raison de conditions climatiques défavorables. Les besoins d’importations céréalières pour 2004/05 sont estimés à 820 000 tonnes, dont 620 000 tonnes devraient être importées par des voies commerciales et 200 000 tonnes sous forme d’aide alimentaire d’urgence.

L’amélioration de la production alimentaire dans le pays pose certains défis, à savoir notamment l’accès à des avoirs productifs (traction animale et engrais, par exemple) et la fourniture de services de vulgarisation agricole.

Grâce à l’amélioration de la sécurité, un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) et de réfugiés sont rentrés dans leur région d’origine. Toutefois, les chiffres officiels indiquent que près de 500 000 réfugiés doivent encore être rapatriés en Angola de pays de la région (République démocratique du Congo, Zambie, Namibie, République du Congo, Afrique du Sud et Botswana). Selon l’analyse de la vulnérabilité, 334 000 personnes sont victimes de l’insécurité alimentaire et 717 000 personnes sont fortement susceptibles de se trouver dans une situation d’insécurité alimentaire. Les personnes nécessiteuses devraient se trouver essentiellement dans les provinces centrales et dans les provinces frontalières qui accueilleront un grand nombre de réfugiés de retour en Angola.

Au Botswana, la production céréalière représente habituellement 5 à 10 pour cent de la totalité des besoins du pays. Selon des estimations provisoires, la production céréalière de 2004, essentiellement de sorgho, se serait redressée par rapport à la récolte touchée par la sécheresse de l’an dernier et atteindrait environ 15 000 tonnes, volume proche de la normale. Grâce aux précipitations suffisantes tombées ces derniers mois, l’état des pâturages s’est amélioré.

Au Lesotho, une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en mai a estimé la production céréalière de 2004 à 49 400 tonnes, soit moins de la moitié du volume de l’an dernier. Cette chute de la production est attribuable aux précipitations tardives et mal réparties, à la réduction des emblavures et à l’utilisation de quantités nettement moinsimportantes d’engrais et de semences améliorées par suite de la suppression des subventions. Les besoins d’importations céréalières sont estimés à 352 000 tonnes (y compris le riz), et seront couverts pour l’essentiel par des importations commerciales. Des secours alimentaires, représentant environ 48 500 tonnes de céréales, seraient nécessaires à l’intention des personnes les plus vulnérablestouchées par les mauvaises récoltes et le VIH/SIDA. Des estimations plus précises sont attendues prochainement mais actuellement, le PAM fournit une aide alimentaire à 400 000 personnes dans le cadre de distributions généralisées et ciblées.

À Madagascar, malgré trois cyclones importants qui ont provoqué de graves dégâts aux cultures et aux biens, les estimations préliminaires établissent la production nationale de maïs à 170 000 tonnes, soit un volume égal à la moyenne des cinq dernières années. Ce chiffre représenterait une hausse d’environ 10 pour cent par rapport à la récolte réduite par la sécheresse de l’an dernier. Les effets du cyclone, l’augmentation du coût des importations pétrolières et le fléchissement des prix des principales exportations du pays, telles que la vanille et les crevettes, ont mis en difficulté les groupes vulnérables. Selon les rapports, plus de 75 pour cent des 16 millions d’habitants de Madagascar vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 1 dollar E.-U . par jour. Les rapports préliminaires issus du système d'alerte rapide financé par l'UE indiquent que près de 2 000 tonnes d'aide alimentaire seront nécessaires à l'intention de 74 000 personnes pendant la période de soudure allant de septembre 2004 à avril 2005. En juin, l’Union européenne a alloué 70 millions d’euros au plus grand projet qu’elle ait jamais mené en Afrique, visant à remettre en état le principal axe routier nord-sud.

Au Malawi, une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en avril 2004 a estimé la production céréalière de 2004 à 1,8 million de tonnes, soit une baisse d’environ 14 pour cent par rapport au résultat proche de la moyenne enregistré l’an dernier. En outre, selon les estimations de la mission, la production de racines et tubercules (manioc et pommes de terre) aurait augmenté de près de 14 pour cent par rapport à l’année précédente, passant à 4,2 millions de tonnes en poids frais, soit 1,2 million de tonnes en équivalent céréales. Les besoins d’importations céréalières sont estimés au total à 408 000 tonnes et devraient être couverts en grande partie par des importations commerciales.

En se fondant sur les calculs du Comité national d’évaluation de la vulnérabilité (VAC), la mission a aussi estimé qu’environ 1,26 million de personnes vulnérables, y compris celles vivant dans les régions où les cultures n’ont rien donné et celles gravement touchées par le VIH/SIDA, auraient besoin d’uneaide alimentaire d’urgence de l’ordre de 50 000 tonnes de céréales pendant la campagne de commercialisation 2004/05 (avril/mars).

À Maurice, la production intérieure de céréales s’élève à moins de 1 pour cent de la totalité des besoins de céréales; par conséquent, le pays importe par des voies commerciales la quasi-totalité des céréales nécessaires à sa consommation. La canne à sucre couvre environ 90 pour cent des terres cultivées et représente 25 pour cent des recettes d’exportation du pays.

Au Mozambique, une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en avril-mai a estimé la production céréalière de 2004 à 2 millions de tonnes, soit quelque 11 pour cent de plus que la bonne récolte de 2003. Les récoltes ont donné de meilleurs résultats notamment dans les provinces du sud et du centre, tandis que la production est restée inchangée par rapport à l’an dernier dans les provinces du nord.

Malgré une production globalement satisfaisante à l’échelle nationale, certaines régions, telles que les districts du sud de la province de Tete, les pointes nord et sud de la province de Manica et certaines localités des provinces du sud, ont enregistré des récoltes réduites. Près de 193 000 personnes auront besoin de 36 000 tonnes de secours alimentaires pendant la campagne commerciale 2004/05 suite aux inondations et aux sécheresses enregistrées les années précédentes et pour faire face au problème du VIH/SIDA. Une partie de l’aide alimentaire pourrait être achetée localement compte tenu des excédents de maïs dans les régions du nord et du centre, mais les coûts de transport intérieur à destination du sud étant élevés, une partie de cette aide devra être importée, tandis que des exportations informelles se feront à partir du nord du Mozambique en direction du Malawi. Du fait des différences marquées entre régions concernant la production et la consommation de maïs, ainsi que des coûts élevés de transport à partir du nord et du centre excédentaires vers le sud déficitaire, les prix du maïs dans le sud (par exemple à Maputo) atteignent près du double de ceux pratiqués dans le centre (par exemple dans la province de Manica).

En Namibie, malgré les pluies abondantes et les inondations enregistrées ces derniers mois dans les provinces nord-est de Caprivi et Kavago, l’Unité nationale d’alerte rapide et d’information sur l’alimentation (NEWFIU) estime la production céréalière totale de 2004 à 131 000 tonnes, soit 30 pour cent de plus que le volume supérieur à la moyenne rentré l’an denier. Vu le niveau actuel de la consommation, les importations de céréales s’élèveraient donc à près de 150 000 tonnes, volume couvert en grande partie par des importations commerciales.

Les agriculteurs dont les cultures et les infrastructures ont été endommagées par les inondations, ainsi que les orphelins et les enfants vulnérables (OVC) à cause du VIH/SIDA, sont reconnus comme les groupes les plus vulnérables nécessitant une aide d’urgence.

Au Swaziland, la récolte de maïs compromise par l’insuffisance des précipitations pour la quatrième année consécutive a été estimée à 64 000 tonnes par la mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays en avril-mai, soit 12 pour cent de moins quel’an dernier et environ 30 pour cent en dessous de la moyenne des cinq dernières années. Par conséquent, les besoins d’importations céréalières pour la campagne commerciale 2004/05 (mai/avril) devraient s’élever à 132 000 tonnes environ, dont près de 100 000 tonnes seront probablement importées par des voies commerciales.

La mission recommande une aide alimentaire de 32 000 tonnes, destinée aux 142 000 personnes les plus vulnérables, essentiellement pour atténuer les effets du VIH/SIDA et fournir un soutien direct aux ménages qui ne sont pas en mesure d’accéder aux denrées et aux intrants agricoles disponibles.

En Zambie, le Ministère de l’agriculture et des coopératives estime la production de maïs de 2004 à 1,4 million de tonnes, soit environ 21 pour cent de plus que le volume supérieur à la moyenne enregistré l’an dernier, à savoir 1,2 million de tonnes. Les précipitations ont été propices dans la plus grande partie du pays. Les précipitations cumulées ont été en général supérieures à la normale dans l’est et dans le nord, normales dans le centre et inférieures à la normale dans le sud (Office météorologique de la Zambie). En outre, le gouvernement a encouragé une augmentation des superficies ensemencées et l’utilisation accrue d'engrais par le biais de son programme élargi de subventions des intrants, afin de stimuler la production vivrière. Les fortes pluies tombées récemment en amont du fleuve Zambèze ont entraîné de graves inondations dans les provinces de l’ouest et du nord-ouest.

Une évaluation des dégâts causés par les inondations a été effectuée conjointement par l’ONU, des ONG et le gouvernement en mai 2004; selon les estimations, 39 277 ménages dans six districts touchés auront besoin d’une aide alimentaire pendant 2 à 4 mois à partir de juillet et août, ce qui représente 9 547 tonnes de céréales. Ces ménages nécessiteront aussi des semences pour la prochaine campagne de semis.

Au Zimbabwe, une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires était présente dans le pays en avril 2004 pendant une partie de la période prévue. Sur la base des visites effectuées par la mission dans les trois provinces principales, d'observations faites tout au long de l'itinéraire, d'entretiens avec des informateurs sur place et de l’imagerie par satellite, la mission a estimé la production céréalière totale de 2004 (orge non compris) à 950 000 tonnes, la marge d’erreur étant de 10 pour cent. À titre de comparaison, la production a atteint 1 million de tonnes l’an dernier. Le recul de la production s'explique par les précipitations tardives et irrégulières, les pénuries de semences de qualité, le coût élevé des engrais sur les marchés locaux, la pénurie de traction animale et de tracteurs, une nouvelle baisse du recours à des exploitations commerciales de grande envergure, et l'incidence de la pandémie de VIH/SIDA. Au début de la campagne agricole en octobre, très peu d'agriculteurs ont pu procéder aux semis de maïs du fait des averses insuffisantes et éparses. Le temps sec qui a suivi a ravagé bon nombre des premiers semis. De fait, les pluies ont démarré dans la plus grande partie du pays fin décembre-début janvier, ce qui a retardé les semis de maïs et de sorgho de début de campagne dans de nombreuses régions.

On ne connaît pas le niveau exact des stocks détenus par l’Office de commercialisation des céréales. À supposer que ces stocks soient relativement bas, le pays devra importer plus d’un million de tonnes de céréales. L’inflation galopante, associée au taux de chômage extrêmement élevé, limite sérieusement l’accès à la nourriture des catégories de population les plus vulnérables. Selon le Comité d’évaluation de la vulnérabilité (VAC), environ 2,3 millions de personnes vivant en zone rurale ne seront pas en mesure de satisfaire à leurs besoins alimentaires, et peut-être tout autant dans les villes.

En Afrique de l’Ouest, les criquets pèlerins continuent de menacer gravement la production agricole de plusieurs pays du Sahel cette année. La situation est déjà très grave en Mauritanie. Malgré des activités intensives de lutte en Afrique du Nord, où les infestations sont très étendues, on craint que les essaims ne se déplacent vers le sud, en direction des pays du Sahel, au début de la campagne agricole et que les cultures ne soient endommagées au Mali, au Niger, au Tchad et au Sénégal, en sus de la Mauritanie. Malgré l'aide apportée par la FAO et divers donateurs à plusieurs pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest qui sont touchés, les opérations de lutte restent entravées par le manque de ressources. La situation des disponibilités vivrières reste dans l’ensemble satisfaisante, du fait des bonnes récoltes de 2003, mais des difficultés d’approvisionnement alimentaire persistent dans plusieurs pays du fait des troubles civils passés ou actuels.

En Côte d’Ivoire, en raison de l'insécurité persistante, des déplacements de population entraînés par le conflit et du manque d'intrants agricoles, la production céréalière a baissé en 2003 pour la deuxième année consécutive. Toutefois, la situation globale des approvisionnements alimentaires a récemment donné des signes d'amélioration, notamment dans les zones auxquelles les ONG ont accès et où des programmes d’aide sont en place. En outre, un certain nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays ont regagné leur région d'origine. Le PAM a récemment prolongé jusqu'à décembre 2004 l'opération d'urgence prévue pour mai-décembre 2003. S'agissant de la sécurité, la situation reste précaire; dans les régions contrôlées par les rebelles, les interventions humanitaires sont gravement entravées, selon l’OCHA.

En Guinée, malgré des inondations localisées, la campagne agricole de 2003 a été généralement bonne, et la récolte céréalière de 2003, principalement de riz, est estimée à environ 1 million de tonnes, soit un petit peu plus que le volume de l'an dernier.

Le retour de la paix en Sierra Leone a entraîné une diminution du nombre de réfugiés originaires de ce pays, mais la Guinée accueille toujours de nombreux réfugiés. Il ressort des statistiques établies à la mi-avril par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) que 104 291 réfugiés sont hébergés dans les sept camps de réfugiés du pays. Environ 70 000 autres réfugiés vivent en dehors des camps, selon l'OCHA.

Pour tenter de rabaisser les prix des denrées alimentaires, le gouvernement a décidé récemment de vendre directement au public 20 000 tonnes de riz à prix contrôlé.

En Guinée-Bissau, les chiffres définitifs concernant la production de 2003 ont été publiés par le gouvernement et sont considérablement inférieurs aux estimations de la mission d'évaluation des récoltes effectuée par le CILSS en octobre 2003. La production céréalière totale est maintenant estimée à 121 455 tonnes, soit 20 pour cent de moins qu'en 2002. La production de noix de cajou, qui est la principale source de revenus des agriculteurs et la principale recette d’exportation du pays, a aussi reculé en 2003. Malgré la stabilité des prix des denrées de base, il est recommandé de suivre attentivement la situation des approvisionnements alimentaires pour les populations qui vivent dans les zones à déficit vivrier chronique le long de la frontière avec le Sénégal.

Au Libéria, les semis de paddy, qui est pratiquement la seule céréale cultivée dans le pays, ont commencé. Avec la fin de la guerre civile et le retour consécutif de nombreux agriculteurs déplacés, la production de riz devrait se redresser quelque peu en 2004 par rapport au très bas niveau de l'an dernier, bien que l’on signale que la pénurie de semences et d'outils gêne la plupart des agriculteurs.

Selon les estimations, depuis octobre 2003, plus de 50 000 réfugiés libériens au Sierra Leone et en Guinée sont rentrés spontanément dans leur pays. Étant donné que la plupart d'entre eux ont échoué dans des camps pour PDI du fait de l'insécurité, le HCR a invité instamment les 300 000 réfugiés libériens éparpillés dans toute l'Afrique de l'Ouest à ne pas regagner leur pays. Cette institution a l'intention de commencer à organiser des rapatriements en octobre, une fois passée la saison des pluies. En outre, plus de 500 000 Libériens sont déplacés dans le pays.

À la suite de l'amélioration de la sécurité, le PAM a élargi récemment son opération à d'autres endroits du pays, outre la capitale Monrovia.

En Mauritanie, les criquets pèlerins menacent très sérieusement la sécurité alimentaire du pays. On signale que les cultures sont considérablement endommagées dans les oasis et les pâturages, mais les opérations de lutte continuent d'être entravées par la pénurie de ressources. Selon les estimations officielles, 6 millions de dollars E.-U. sont nécessaires pour traiter environ 500 000 hectares.

Le CILSS a récemment révisé à la hausse les chiffres concernant la production céréalière totale de 2003, qui passe à environ 200 000 tonnes, soit près de 73 pour cent de plus qu'en 2002 et nettement au-dessus de la moyenne des cinq années précédentes. Cette bonne récolte fait suite à trois années consécutives de sécheresse, qui avaient entraîné des conditions proches de la famine dans plusieurs régions.

La Mauritanie est tributaire des importations de produits alimentaires et en période normale, la production intérieure ne couvre même pas la moitié des besoins d'utilisation céréalière. La sécurité alimentaire dépend dans une très large mesure du commerce et du taux de change de l'ouguiya, la monnaie locale. Étant donné la dépréciation constante de l'ouguiya par rapport à l'euro et au franc CFA depuis le début 2003, les cours des céréales ont grimpé considérablement malgré la bonne récolte et les importations importantes en provenance des pays voisins de la Communauté financière africaine. Cette situation compromet gravement la sécurité alimentaire de nombreux foyers des zones rurales et urbaines dans l'ensemble du pays.

En Sierra Leone, suite à l'augmentation des emblavures, attribuable au retour des réfugiés et des agriculteurs auparavant déplacés, ainsi qu'à l'amélioration des conditions de distribution des intrants agricoles, la production céréalière de 2003 est estimée à environ 450 000 tonnes, soit quelque 8 pour cent de plus qu'en 2002. Les importations de céréales de 2004, principalement de riz, devraient s'élever à quelque 287 000 tonnes, contre 296 000 tonnes l'année dernière.

La situation de la sécurité dans le pays reste calme. Les réfugiés sierra-léoniens rentrent progressivement de Guinée. À la mi-mars, le gouvernement estimait que 90 pour cent des Sierra-Léoniens qui avaient quitté le pays pendant la guerre civile (1991-2001) avaient regagné leur foyer. On estime qu'un million de personnes déplacées à l'intérieur du pays ont aussi été réinstallées.

Dans le reste de l’Afrique de l’Ouest, la situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante.

Au Tchad, la situation des disponibilités alimentaires est globalement satisfaisante, mais les combats qui sévissent au Soudan dans le Darfour ont entraîné l’afflux de près de 200 000 réfugiés, dont la majorité vit dans des abris de fortune ou à la belle étoile le long de la frontière entre le Soudan et le Tchad. Les réserves alimentaires des populations locales sont fortement grevées et les prix des céréales ont considérablement augmenté.

En Afrique centrale, les troubles civils et l’insécurité continuent de compromettre la sécurité alimentaire dans plusieurs pays.

Au Burundi, la récolte des cultures vivrières de la deuxième campagne (B) de 2004, principalement sorgho et haricots, est bien avancée. Selon les conclusions préliminaires d’une évaluation effectuée par le gouvernement, la FAO, le PAM et l’UNICEF, la production céréalière totale s’élèverait à 280 000 tonnes, soit une légère hausse (3 pour cent) par rapport à la campagne B de 2003. Toutefois, la production de légumineuses a reculé en raison du démarrage précoce de la saison sèche, de même que la production de racines et tubercules, par suite d’une épidémie de la mosaïque du manioc; les prix ont augmenté de 50 à 100 pour cent sur certains marchés.

Sur le plan de la sécurité, le lent processus de paix reste très fragile. Selon une estimation, quelque 188 000 réfugiés burundais sont rentrés au pays depuis 2002, mais la situation s’est compliquée en mai avec l’afflux dans le nord-ouest du Burundi de nouveaux réfugiés – dont le nombre atteindrait plus de 34 000 - en provenance de l’est de la République démocratique du Congo. En outre, du fait des violents affrontements qui se sont produits récemment dans les communes rurales de Kabezi et Mutambu, 50 000 civils auraient été déplacés, selon l’organisation Human Rights Watch.

En République centrafricaine, la production céréalière devrait reculer pour la troisième année consécutive. Malgré des conditions météorologiques généralement bonnes, la persistance de l’insécurité – notamment dans le nord du pays – l’insuffisance d’intrants agricoles et les déplacements massifs de population ont entraîné une diminution des superficies consacrées aux cultures vivrières. Bien que la plupart des 230 000 PDI aient regagné leur foyer, on estime que 41 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine vivent toujours au Tchad.

En République démocratique du Congo, la récolte des cultures vivrières de la deuxième campagne de 2004, principalement de maïs, a commencé dans le sud en mai et se poursuivra jusqu’en juillet dans le nord. Aucune évaluation n’a été effectuée, mais les données satellite indiquent que la production devrait être proche de la normale. L’amélioration relative de la sécurité dans le pays et l’aide fournie aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux rapatriés ont eu une certaine incidence positive. Toutefois, les violents affrontements qui ont eu lieu récemment dans l’est du pays, en particulier aux alentours de Bukavu, donnent matière à préoccupation. Ainsi, l’insécurité demeure un obstacle important pour la production vivrière et la sécurité alimentaire. Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un prêt d'un montant de 39 millions de dollars E.-U. au pays, dans le cadre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. L'état nutritionnel de la population est en général très mauvais dans l'ensemble du pays.

En République du Congo, malgré l’accord de paix conclu entre le gouvernement et les rebelles en mars 2003, le pays doit encore relever un défi majeur, à savoir établir une paix durable et réintégrer les anciens combattants dans la société civile. À cette fin, le gouvernement, avec l’aide de plusieurs organisations internationales, a mis en place un programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration à l’intention des anciennes milices. Les 3 250 personnes déplacées qui vivaient encore dans des camps près de Brazzaville sont rentrées chez elles à la mi-avril. Toutefois, la sécurité reste précaire et entrave l'aide humanitaire.

Au Rwanda, la récolte de la deuxième campagne de 2004 (haricots, maïs et sorgho) est en cours. Les précipitations ont été normales ou supérieures à la normale jusqu’à début mai. Le démarrage précoce de la saison sèche en mai devrait avoir une incidence négative sur la récolte de haricots. Les premières cultures mises en terre devraient avoir de bons rendements. FEWSNET fait état d’une augmentation des prix de plusieurs produits alimentaires importants en avril 2004 dans la province de Butare par rapport à la même époque en 2003 et 2002.

LE POINT SUR LES ANNONCES ET LES LIVRAISONS D’AIDE ALIMENTAIRE

Les besoins d’importations céréalières pour l’Afrique subsaharienne devraient demeurer élevés en 2004 mais être toutefois inférieurs à ceux de l’an dernier. Les dernières estimations du SMIAR concernant la production de 2003 et les besoins d’importations et d’aide alimentaire pour 2003/04 sont résumées aux tableaux 1 et 3. Les besoins d’aide alimentaire devraient s’élever au total à 2,9 millions de tonnes, contre 4,0 millions de tonnes reçues en 2002/03. Les annonces d’aide alimentaire en céréales pour 2003/04, y compris les reports de 2002/03, représentent 2,1 millions de tonnes, dont 1,7 million de tonnes ont été livrées à ce jour.


1.  La mission a été écourtée après 12 jours, sur les 19 prévus.


FAO/SMIAR - juin 2004

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