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2. LES STATIONS PISCICOLES

A. Station de la Landjia

1. Données économiques de la station

1.1 La gestion technique et administrative de la station

1.1.1 L'état de l'infrastructure

- Les étangs

La station de la Landjia est aménagée au confluent des rivières Landjia et Mbatama. L'étalement de la vallée à cet endroit a permis d'amener l'eau par un canal de dérivation aux étangs A,B,F et L, surélevés par rapport à la riviére. Par contre les étangs MBA sont érigés en barrages successifs dans la vallée marécageuse de la rivière Mbatama (voir Plan Station, Annexe 2).

Il est indiscutable que l'aspect des étangs de la station est celui d'une pisciculture aménagée il y a plusieurs années (± 25 ans), et qu'ils nécessitent un entretien général en profondeur. Cet entretien permettra d'arriver à la production déjà atteinte auparavant (voir Annexes 3 et 4), voire même la dépasser.

En général, cette opération concernera surtout:

  1. L'étanchéité des digues et parfois du fond de l'étang, des prises d'eau, des canaux, des déversoirs, des moines et de leur tuyau de décharge et des pêcheries. Le sol est d'origine sablo-argileuse à argileuse, mais il peut être graveleux ou marécageux à certains endroits. La plupart des fuites dans les digues peuvent être bouchées grâce à l'aménagement de noyaux d'argile (la matière est sur place). Aux endroits particulièrement exposés (proximité du moine, fuite importante, etc.), le noyau d'argile peut être doublé d'une feuille de polyéthylène. Une lutte appropriée (c'est-à-dire au carbolinéum si l'étang est à sec), est à mener contre les termites qui attaquent les digues à plusieurs endroits et mettent leur étanchéité en danger.

  2. Toutes les amenées d'eau et les moines qui sont à munir de grilles ou même de planchettes. Les poissons sauvages et voraces peuvent entrer actuellement sans la moindre difficulté dans tous les étangs. Les noyaux d'argile entre les deux rangées de planchettes des moines sont à refaire. Puisque la surveillance de la station contre les vols s'avère difficile, les grilles et planchettes des moines devraient être protégées en les bloquant au cadenas.

  3. L'élimination d'un nombre inquiétant d'oiseaux ichtyophages peut être considérée comme un élément important de remise en état de cette pisciculture. Ces oiseaux (cormorans, martin-pêcheurs, canards sauvages, pélicans), sont probablement une raison majeure de la chute des productions des dernières années.

  4. Le redressement de la surveillance nocturne et diurne de la station pour éliminer les vols de poissons. A cet effet, l'électrification prochaine de la station sera d'une grande utilité. Il faudra couper le sous-bois se trouvant à proximité de certains étangs, aménager des refuges en matériaux rustiques pour les gardiens et réorganiser leurs rondes de garde.

Toutefois, ces travaux d'entretien seuls ne suffiront pas pour que la station puisse à nouveau produire comme avant. Les tassements de sols, la décantation d'alluvions, etc., nécessitent un gros effort pour remettre le barrage sur la Landjia en état, pour rehausser la digue de l'étang GB contre les crues et pour renforcer les barrages des étangs MBA et leurs déversoirs.

- Les chemins et les bâtiments

Les chemins sont de nature rurale et ils ne nécessitent que très peu d'entretien. Les bâtiments de la station sont en bois érigés sur une plateforme de béton. Les bâtiments qui datent du début de la station (hangar, bureau-magasin), sont en état satisfaisant. Le laboratoire-salle de cours-bureau, de construction plus récente, doit être traité d'urgence contre les termites à certains endroits. Le mal peut encore être enrayé en intervenant sans tarder.

- Les autres bâtiments (internat, deux maisons d'habitation) ne sont pas pris en considération ici, parce qu'ils relèvent du projet CAF/76/007 pour la formation et la vulgarisation et ne concernent pas directement la station piscicole de la Landjia.

- L'équipement de la station est dans certains cas à compléter, ou à renouveler sans toutefois causer de grandes dépenses supplémentaires. Quant aux véhicules, un seul camion de 3 à 4 t, actuellement en service, peut être porté partiellement en compte à la station. On estime qu'il fait 12 000 km par an pour la station.

L'ensemble de toutes les interventions précitées, fait l'objet d'une description chiffrée dans l'Annexe 5. Elles représenteront une dépense supplémentaire évaluée à un montant global de: 5 615 000 CFA.F., dont l'amortissement peut être étalé sur une période de 25 ans pour les travaux de terrassement et 5 ans pour les autres travaux, équipement et matériaux.

1.1.2 La production

1.1.2.1 Les poissons

Les étangs qui entrent directement en ligne de compte pour la production sont: (voir plan en Annexe 2)

-Bl à 6=2,1759 ha
-GB=1,4000 ha
-MBA à 4=1,9726 ha
 Total=5,5485 ha

Les étangs A et F serviront d'étangs d'essais (0,4537 ha). Les étangs L feront place à l'écloserie. Les étangs B9 et B10 serviront à la vulgarisation. Les étangs A5 et B7 sont à considérer comme perdus pour la pisciculture vu leur fond perméable.

L'étang B8 sert d'étang de démonstration de pêche au filet. Une certaine quantité de Tilapia nilotica peut y être déversée pour que les coups de filet ne soient pas toujours des essais à blanc. On ne peut pas se servir de cet étang pour la production industrielle parce qu'il n'est pas vidangeable et incontrôlable quant à sa quantité de Clarias sp. et d'autres poissons voraces en général.

Dans l'évaluation du potentiel de production, on ne tient pas compte des étangs d'essais parce que le programme n'est pas connu et les résultats antérieurs sont fort divergents. Ces étangs n'entreront réellement en ligne de compte qu'au moment de l'entrée en fonctionnement de l'écloserie qui résoudra les problèmes actuels de la culture des Clarias (survie des larves) et des carpes. La production commercialisée de ces étangs s'ajoutera à la production industrielle des étangs B, GB et MBA: Par ailleurs, l'introduction de Clarias ou de carpes dans les étangs précités, pourra encore améliorer leur production telle qu'elle est évaluée ci-après en monoculture de Tilapia nilotica. Dans l'éventualité d'une augmentation importante de la production, une réévaluation de la rentabilité de la station pourra être faite pour redéfinir la date d'arrivée au seuil de rentabilité de la station.

En conclusion: La production industrielle est retenue sur 5,5485 ha d'étangs.

Quant au tonnage de poissons par hectare et par an à attendre actuellement des étangs de production, on est amené à retenir une production nette commercialisée par hectare de 4 t de Tilapia nilotica à la Landjia dès qu'elle sera remise en état, le stock d'alevins de réempoissonnement reconstitué et les pertes aux vidanges et à la vente remenées à 10 pour cent.

De l'examen des résultats d'essais à la Landjia et des productions déjà obtenus antérieurement (Annexes 3 et 4), et de l'avis des experts pisciculteurs sur place, on retient que la production en monoculture de T. nilotica avec une alimentation de drêche de brasserie est actuellement la seule suffisamment connue et sûre dans sa continuité d'approvisionnement. Les autres aliments (farines, graines de coton, tourteaux de coton), pourront être ajoutés à la drêche suivant les possibilités.

Ramener la perte actuelle très importante entre poissons produits et vendus (voir Annexe 4), à 10 pour cent est possible puisque la station de Bambari l'a fait suivant M. Miavis. Pour arriver à ce résultat, il faudra:

  1. Renforcer les mesures de surveillance au moment des vidanges

  2. Revenir à la caisse grillagée (1,5 m × 0,50 m × 0,50 m à mailles de 3 cm) utilisée auparavant en peuplement pur de T. nilotica. Elle permet le triage automatique des alevins du lot de poissons commercialisables

  3. Eviter les transports des poissons à sec (achat de récipients du type “lessiveuse” prévus dans ce but), et

  4. Faire les vidanges le matin très tôt pour profiter de la fraîcheur matinale. Faite avec un minimum de personnel (10 ouvriers), la vidange effectuée en respectant les règles précitées, permettra d'écouler progressivement le produit commercialisable. D'abord, les alevins seront séparés des gros poissons sans mal et les gros poissons vivants pourront être entreposés dans des bacs de stabulation (cadenassés), en attendant la vente le même jour ou plus tard. Actuellement, la vidange et la commercialisation doivent se faire en même temps parce que le poisson est manipulé à sec. De grandes pertes sont ainsi inévitables.

La mise en marche de la relance de la production de la Landjia suivra le rythme de sa réfection.

Il peut être estimé que si dès la première année les étangs B et GB (3,5759 ha), peuvent être remis en état, cette superficie d'étangs donnera 2 t nettes de poissons commercialisables par ha/an. Les alevins nécessaires aux empoissonnements existent.

Si les étangs MBA peuvent être mis en charge l'année suivante, la superficie totale (5,5485 ha), pourra donner 2 t nettes commercialisables par ha/an. La production montera à 3 t nettes commercialisables l'année d'après pour atteindre 4 t l'année ultérieure.

En conclusion:

An 1:2 t/ha/an sur 3,5759 ha=  7,151 t
An 2:2 t/ha/an sur 5,5485 ha=11,097 t
An 3:3 t/ha/an sur 5,5485 ha=16,645 t
An 4:4 t/ha/an sur 5,5485 ha=22,194 t
An 5:idem.  

1.1.2.2 Les productions secondaires

Les productions secondaires proviendront des spéculations entreprises pour stimuler la production piscicole, soit l'élevage de porcs et de canards. Il n'y a pas de problème d'écoulement de ces produits à proximité des centres.

Toutefois, il semble qu'on dévierait du rôle primordial d'une station piscicole en poussant à outrance les élevages accessoires, rien que dans le but d'assurer l'autofinancement de la station.

Compte tenu des aléas de l'approvisionnement des aliments pour les porcs, il est à conseiller que la station de la Landjia ne dépasse pas le nombre de 4 truies et 1 verrat et qu'elle se tienne à la race Large White commercialisable à 75 kg sur pied en moyenne.

Comptant sur une moyenne de 3 portées de 7 à 8 porcelets en deux ans, sur une perte probable de 30 pour cent avant le moment du sevrage, on peut estimer que cet élevage pourra donner 30 porcs commercialisables par an, soit un poids vif vendu de 30 × 75 = 2 250 kg (350 CFA.F./kg).

L'aliment de base actuel est un mélange de:

- Céréale (maïs, blé ou sorgho):53kg
- Drêche sèche:20kg
- Tourteaux d'arachide ou de sesame:20kg
- Sang séché:3kg
- Phosphore bicalcique:2,5kg
- Sel 1,0kg
  99,5kg

Ce mélange (3,3 kg) produit un kg de poids vif et un kg d'aliment revient à 30 CFA.F. Les médicaments utilisés pour les soins sanitaires, reviennent à 1 000 CFA.F par bête.

L'essai de la culture associée avec des canards de Barbari est estimé pouvoir donner lieu à une reproduction annuelle de 100 canards commercialisés à 1 500 CFA.F./canard adulte.

1.1.2.3 Le contrôle des productions

- Poissons

La gestion des étangs fait actuellement l'objet de la tenue de trois documents:

  1. Un registre comprenant les mises en charge, la date, l'alimentation distribuée et le résultat des vidanges;

  2. Une fiche des vidanges (voir modèle, Annexe 7), qui est faite après chaque vidange reprenant le résultat de cette opération;

  3. Un tableau de production globalisant tous les résultats des étangs de l'année: c'est-à-dire produit de mise en charge, alimentation, type de culture, empoissonnement, produit de vidange, croissance par jour, survie, rendement/ha, poids vendu et son revenu.

A condition qu'ils soient bien tenus, ces trois documents donnent un aperçu satisfaisant de l'ensemble de cette pisciculture. Toutefois, plusieurs données répertoriées font double emploi et le tableau 3 est peu pratique. Il gagnerait en clarté en rapprochant certaines colonnes, par exemple: les rubriques “traitement” (2 fois), “production” et “rendement”.

Aussi, on propose de compléter le registre (N° 1), de supprimer le tableau (N° 3), et de maintenir la fiche de vidange. La présentation de chaque page du registre fait l'objet de l'Annexe 8.

Un nouveau registre est à ouvrir reprenant tous les travaux d'entretien et autres, effectués par étang, ainsi que la main-d'oeuvre et les matériaux utilisés (voir Annexe 9). Ces documents donneront tous les éléments pour établir le revenu net de la station.

Toutefois, pour arriver à produire le maximum possible, il faut planifier la gestion de la mise en production des étangs. A cet effet, un tableau (Annexe 10) est à établir. Le tableau donne un exemple de gestion idéale telle qu'elle pourrait être effectuée à la Landjia pendant l'année 4 dont il est question ci-dessus.

Il appartient au responsable de la station d'établir la prévision des périodes de production des étangs suivant les conditions à prévoir (réparations urgentes d'un étang, demande particulière de poissons à un moment déterminé, demande particulière d'alevins, etc.).

- Porcs et canards

Ces deux spéculations secondaires devront faire l'objet de la tenue d'un registre pour chaque spéculation reprenant les rubriques mentionnées sur le modèle en Annexes 11 et 12. Ces données permettront d'avoir une vue exacte sur le revenu de ces deux élevages.

1.1.3 La gestion du personnel

L'organigramme (Annexe 17) de la station est relativement simple. Les postes de direction et de la partie administrative sont occupés par des agents sous statut du gouvernement et leur traitement n'est pas à charge de la station.

Le chef du personnel, sous les ordres du chef de la station, dirige les travaux.

Le personnel à charge de la station est fort nombreux: 39 manoeuvres, 10 gardiens et 12 ouvriers spécialisés (voir Annexe 6). L'effectif indispensable pour la station se résume à l'avis du Consultant à: 10 gardiens, 10 ouvriers, l mécanicien, 1 chauffeur, 1 magasinier, 1 préposé à la recherche et 1 porcher.

Seul ce personnel pourra être supporté par la station.

L'agent chargé de la documentation, le secrétaire et l'aide-secrétaire sont à prendre en charge par la vulgarisation et la formation.

Le reliquat de la main-d'oeuvre qui est rémunéré par le gouvernement pourra être utilisé partiellement aux travaux de réfection de la station ou être utilisé dans d'autres piscicultures (par exemple à N'dress), dans la région environnante (voir aussi la rubrique “Autofinancement”).

La main-d'oeuvre réduite à son nombre indispensable devra être bien contrôlée tant dans la délimitation qu'à la vérification de l'exécution des tâches. Le chef de personnel en collaboration avec le chef de station doit définir le travail pour le lendemain avant la fin de la journée de travail. Ceci simplifie largement la distribution des tâches au matin et évite des pertes de temps.

Chaque groupe d'ouvriers devra être dirigé sur place par un chef d'équipe, travaillant comme les ouvriers et responsable de l'exécution de la tâche à accomplir. Cet ouvrier, chef d'équipe, pourra bénéficier d'une prime.

Cette rationalisation de l'utilisation de la main-d'oeuvre connue par elle puisque d'application antérieure, est une condition sine qua non de la réussite de la relance de la station et de la réalisation de son autofinancement.

Ce sera d'autant plus nécessaire que le décret N° 79/105 dont copie est en Annexe 13, prévoit une augmentation substantielle des salaires. (Coût de la main-d'oeuvre de la station de la Landjia (voir Annexe 6)).

1.1.4 La gestion des bâtiments, des véhicules et des magasins

- Les bâtiments de la station comprennent:

1 Bureau-magasin: outils de chantier et de pêche;

1 Laboratoire: salle de cours, bureau;

1 Hangar: subdivisé en: une partie qui sert au stockage d'aliments et à la fabrication de granulés;

une partie qui sert au stockage du carburant, du lubrifiant et des pièces de rechange. Les dispositions devraient être prises pour stocker les carburants et les lubrifiants à un autre endroit, compte tenu du danger qu'ils représentent. Une petite citerne devrait être aménagée à cet effet.

Le laboratoire - salle de cours - bureau est de construction relativement récente et ne nécessite que d'une intervention contre une attaque de termites à quelques endroits. Les autres bâtiments sont érigés en matériaux locaux qui ont prouvé leur robustesse. Ils sont largement amortis, mais peuvent encore servir à la station pendant de nombreuses années.

Les bâtiments qui se trouvent sur le terrain de la station, mais qui ne relèvent pas d'elle, sont: deux maisons, un internat pour les stagiaires et un garage-magasin en construction pour bulldozer. Tous ces bâtiments appartiennent au projet CAF/76/007.

- Les véhicules

Plusieurs véhicules sont garés à la station. Ils appartiennent tous au projet CAF/76/007. La station n'a besoin que d'un camion de trois à quatre tonnes part-time. C'est le seul véhicule dont il sera tenu compte dans l'établissement des dépenses de la station (voir Annexe 15).

- Les magasins

La gestion se fait moyennant l'établissement de carnets d'inventaires mentionnant les entrées et les sorties des matériaux et des produits.

1.2 La gestion financière de la station

1.2.1 Comptabilité

Le chef de station tient la comptabilité de la station moyennant les livres et documents suivants:

  1. Le livre de caisse des recettes et dépenses en monnaie liquide. Ce livre est intitulé “Compte trésor N° 7” et toute sortie et entrée, pièces justificatives à l'appui, des fonds mis à la disposition de la station de la Landjia par le gouvernement, y sont enregistrées. Un petit coffre-fort, qui mérite d'être renforcé, sert occasionnellement de dépôt des fonds.

  2. Le même genre de livre intitulé “Gentre” sert à l'enregistrement des entrées et des sorties de fonds provenant des recettes et des dépenses de la production de la station. Il serait préférable d'intituler ce livre “Station” pour éviter des confusions.

  3. Un livre de banque suit l'évolution du compte en banque intitulé “FAO Special Fund Imprest Account. Fisheries Income BP. 1401 Bangui” numéro du compte: B 17512/5 de l'UBAC (Union bancaire de l'Afrique centrale). Ce compte est géré par MM. Petitjean et Ndjikara qui sont cosignataires.

    Il concerne toutefois l'ensemble du projet CAF/76/007 et non pas la station de la Landjia en particulier. Une distinction doit donc être faite dans les dépenses qui concernent les différentes stations dans la tenue du livre de banque.

  4. Un livre reprend tous les produits vendus et non payés au moment de la livraison. Ce livre fait ressortir clairement les débiteurs dubitatifs.

Les trois livres précités a, b et c, comprennent, par page, les rubriques suivantes: numéro, date, désignation de l'opération, recettes et dépenses. En plus, les souches des carnets de chèque du compte N° B 17512/5 mentionnent la raison de l'émission de chaque chèque.

Il faut ajouter que pour des raisons pratiques, il a été jugé utile de clôturer les écritures des livres précités et de les rouvrir à la date du 3/4/1978 (arrivée du nouveau codirecteur, M.Ndjikara au projet). Les recettes et les dépenses apparaissent clairement dans ces livres et il n'est pas compliqué de les globaliser, du moins pour ce qui concerne la période de gestion après le 3/4/1978.

Un point particulier des dépenses concerne la gestion du personnel de la station.

La présence du personnel est constatée sur une liste de présence intitulée “Feuille d'attachement” et une carte de contrôle qui est visée tous les jours par le chef du personnel.

A la fin de chaque mois, un état des salaires est établi suivant la feuille d'attachement. Le salaire de chaque membre du personnel est établi en plus sur un bulletin de paye dont l'intéressé reçoit une copie. Une autre copie reste dans le carnet. Ces documents sont présentés au Trésor du gouvernement en vue de retirer les fonds nécessaires pour payer le personnel.

Les dépenses autres que celles qui concernent les salaires apparaissent dans un des livres cités ci-dessus et les objets ou matériaux apparaissent dans les livres d'inventaires cités en 1.1.2.

Cette comptabilité très simple est à la portée du personnel de la station et permet de rassembler les données nécessaires pour que soit fait un bilan des entrées et des sorties de la station à la fin de chaque année.

1.2.2 La prévision des recettes et des dépenses

Tout comme pour la prévision du calendrier des périodes de production des étangs, la prévision des recettes et des dépenses fait totalement défaut à la station.

Il est évident que la station doit prévoir ses besoins et ses entrées pour l'année à venir en fonction de ce qu'elle croit pouvoir produire. Les dépenses seront mises en regard de toutes les entrées de la station, qu'elles soient les recettes de vente ou les subsides du gouvernement.

Ces prévisions budgétaires seront établies avant la fin de chaque année et détaillées par trimestre.

La partie dépenses comprendra les postes suivants:

La partie recettes comprendra les produits de:

Un modèle de formulaire de prévision se trouve en Annexe 14.

2. La gestion autofinancée

La comparaison des dépenses aux recettes évaluées par année (voir Annexes 15 et 16), fait ressortir un solde débiteur pendant trois ans, soit l'année de la remise en état de la station et les deux années suivantes. Pendant la quatrième année, la production atteint son optimum et le solde devient créditeur pour le rester pendant les années ultérieures.

Il ne peut toutefois pas être perdu de vue qu'il y a lieu de trouver un fonds de 2 240 000 CFA.F pour remettre la station en état, dès la première année. Dans les évaluations de l'Annexe 16, ce fonds est étalé sur plusieurs années suivant les propositions faites en Annexe 5.

Le solde débiteur est le plus important pendant la première année (3 503 000 CFA.F), année pendant laquelle la main-d'oeuvre reste à 25 unités vu l'importance des travaux à entreprendre et où la production des étangs n'atteint en moyenne que 2 t/ha/an de production nette commercialisée ne tenant pas compte des étangs Mbatama. Le subside gouvernemental annuel est maintenu à 3 503 000 CFA.F pour couvrir le solde débiteur.

La main-d'oeuvre dont la station n'a plus besoin et qui est supportée par le gouvernement depuis l'existence du projet, peut être mise à l'oeuvre dans d'autres piscicultures (N'Dress et autres).

Pendant la deuxième année, la main-d'oeuvre est encore réduite de cinq unités, soit à son nombre nécessaire et la production de 2 t/ha/an de production commercialisée nette est rendue possible sur toute l'étendue de la station. La dotation gouvernementale est réduite à 1 719 000 CFA.F pour couvrir le solde débiteur.

La réduction de la dotation gouvernementale aidera le gouvernement à mettre les cinq ouvriers renvoyés, au travail dans d'autres travaux piscicoles environnants, comme déjà cité ci-dessus.

Pendant la troisième année, la production piscicole est estimée à 3 t/ha/an nettes commercialisées sur toute l'étendue de la station. La dotation gouvernementale est réduite à 55 000 CFA.F pour couvrir le solde débiteur subsistant.

Pendant la quatrième année, le courant est définitivement renversé, la production atteint 4 t/ha/an nettes commercialisées et le solde devient créditeur de 1 610 000 CFA.F sans subside gouvernemental devenu superflu (voir graphique suite Annexe 16).

B. Station de la Paya à Bouar

1. Données économiques de la station

1.1 La gestion technique de la station

1.1.1 L'état de l'infrastructure

- Les étangs

La station compte 125,04 a d'étangs divisés en 25 pièces d'eau dont le détail est repris en Annexe 18, présentant un plan schématique de la station.

La valeur de départ de ces étangs est estimée à 3 100 000 CFA.F dont la moitié est à amortir sur 25 ans, à partir de 1975.

La station est aménagée au confluent de la Ngonkoro et la Paya, dont la vallée s'étale légèrement à cet endroit. Deux canaux de dérivation ont leur prise d'eau dans la Ngonkoro. L'un d'eux alimente la plupart des étangs, tandis que l'autre alimente les étangs A 4,5 et 6.

Les deux barrages sont en matériaux provisoires qui sont enlevés par les crues empêchant l'inondation des étangs. La réparation après la pluie s'avère fort simple et la nature de ces barrages a donné satisfaction jusqu'à maintenant. Le Consultant est toutefois d'avis que l'installation de deux petits barrages en maçonnerie mérite d'être envisagée. Il s'agirait de deux murs renforcés de blocs de granite. L'ancrage de ces murs sera facile, vu la nature rocheuse du sol aux deux endroits.

L'état des étangs, dont la moitié est de construction relativement récente (1974–76), est satisfaisant et des travaux normaux d'entretien suffiront pour les maintenir dans cet état.

Il ne reste qu'à prévoir une pêcherie à construire aux étangs A1, A2, A3, B, P2 et P3.

Reste à assurer la protection des étangs contre les poissons sauvages, par l'installation de grilles dans les canaux de dérivation. Ceci pourra se faire à l'occasion de la construction des deux barrages. Quelques moines sont aussi à compléter de grilles. Actuellement les travaux d'agrandissement de l'assiette de l'étang P3 sont entrepris; achevé, cet étang aura une superficie de 12 a.

La quantité d'eau disponible est suffisante pour alimenter les étangs pendant toute l'année. Elle aurait pu suffire pour une pisciculture plus importante, mais la place disponible fait défaut. La seule extension possible est l'emplacement en aval des étangs C où un étang de plus ou moins 20 a peut être construit. Certains travaux ont déjà été entrepris antérieurement à cet endroit. Ils pourront être repris et achevés. La superficie supplémentaire de 20 a facilitera l'autofinancement de la station.

- Les chemins et les bâtiments

La valeur de départ des chemins et des bâtiments est estimée à 1 300 000 CFA.F. Ils sont à amortir sur 25 ans.

L'accès de la station est amplement assuré par les chemins existants dont un entretien normal suffit.

Les bâtiments sont en matériaux rustiques, datant de 1974–75 et ne nécessitent que très peu d'entretien.

Un internat a été bâti récemment sur le terrain de la station. Bien que le bureau du chef de station y soit installé, ce bâtiment est destiné à loger des stagiaires et il est par conséquent à prendre en charge par la formation. Il en est de même pour la maison de l'expert étranger.

1.1.2 La production

1.1.2.1 Les poissons

La superficie totale des étangs en exploitation s'élève à 125,04 a dont 2 étangs (S1 = 0,48 a et S2 = 0,50 a), servant au stockage d'alevins.

La répartition de l'empoissonnement dans les différents étangs se détaille ainsi pour le moment:

Deux étangs (B1 et B3 ou 14,45 ha): polyculture de carpes (adultes) + T. nilotica;

Un étang (C3 : 0,80 ha): polyculture de Clarias + T. nilotica;

Trois étangs (B2, P1 et P2 : 59,47 a): monoculture de T. nilotica;

Six étangs (A2, B4, B6, A4, A5 et A6 : 21,99 a): alevinage de T. nilotica;

Trois étangs (A1, B5 et P3 : 11,20 a) : monoculture de T. nilotica;

Deux étangs (C1 et C2 : 1,60 a): monoculture Clarias lazera;

Un étang (A3 : 3,25 a) : monoculture T. nilotica.

La nourriture distribuée se limite aux graines de coton non délintées et concassées.

Cette nourriture donne un rendement relativement faible et le pouvoir de transformation se situerait entre 7 et 12 kg pour 1 kg de poissons suivant Kelleher. Des essais plus récents de la station donnent des montants plus importants dépassant parfois 20. Cette nourriture semble pauvre et elle doit être complétée par d'autres aliments; du tourteau de coton par exemple.

L'eau a une bonne qualité (pH : 6,5), mais sa température qui est de 24 à 26°C, en saison des pluies, peut descendre jusqu'à 14°C pendant la saison sèche. Cette température relativement basse freinerait la reproduction des Tilapia pendant quelques mois (décembre-février).

Bien que les informations à ce sujet soient contradictoires, cette chute de température gênerait également la culture des carpes-miroir qui seraient plutôt adaptées aux eaux plus chaudes.

Actuellement les étangs sont exploités, soit en étangs d'alevinage (A2, A3, A4, A5, A6, B5 et B6 : 28,54 a), soit en étangs de production (A1, B1, B2, B3, B4, P1 et P2, ou 78,82 a). P3 reste àachever et la série C est retenue pour les Clarias. S1 et S2 servent au stockage.

La culture de T. nilotica est celle qui prédomine dans cette station. C'est elle qui donne le plus de revenu, les carpes ne se reproduisant pas encore (âge de maturité pas atteint ?) et la culture de Clarias étant encore à mettre au point (voir Landjia).

En 1978, la station a produit 2 265 kg de T. nilotica, soit 2 109 kg/ha/an dont 386 kg de poissons de moins de 40 à 50 g destinés à l'empoissonnement des étanges des piscicultures et des étangs de la station et 187 kg de plus de 40 à 50 g destinés à la consommation. En 1977, la production a été de 1 300 kg/ha/an. La nourriture est distribuée régulièrement à raison de un kg/a/j de graines de coton concassées. Une rupture de stock se fait sentir momentanément, suite à la baisse de production de coton dans la région. Une relance de cette culture est toutefois prévue.

La production ha/an relativement basse de la station est expliquée sur place par la basse température de la saison sèche qui ralentit la reproduction ainsi que la croissance des T. nilotica. Certaines observations faites ne confirment toutefois pas entièrement cette explication et la croissance et la reproduction de quelques géniteurs (4 femelles pour 1 mâle), devraient faire l'objet d'essais pendant la période décembre-février. L'étang A1 pourrait servir à cet effet.

En 1977, des productions dépassant les 3 t/ha/an ont été enregistrées à plusieurs reprises moyennant la même alimentation (graines de coton concassées). Une production de 5 797 kg/ha/an est notée dans la même année moyennant une alimentation de maïs avarié (coefficient de transformation : 8). Ceci prouve que la station de la Paya a un bon potentiel de production à condition qu'une nourriture adéquate soit distribuée pour dominer les facteurs défavorables dont il est question ci-dessus. Voir aussi Annexe 20 avec quelques résultats.

Les basses productions actuelles sont dues également à l'exploitation exclusive d'une partie des étangs pour l'alevinage. Il faudrait augmenter la mise en charge (2/m2 et plus) d'une grande partie des étangs et prolonger la durée de la mise en exploitation (6 mois) pour améliorer la production de poisson de consommation.

Le calendrier des mises en charge devra évidemment être échelonné de façon à répartir les vidanges pendant toute l'année pour assurer l'approvisionnement d'alevins. La période de décembre-février devra être surveillée particulièrement. En attendant leur transport, les alevins pourront être entreposés et nourris dans les étangs de stockage S1, S2 et dans l'un ou l'autre des plus petits étangs des séries A et B.

De cette façon, plus d'un hectare d'étangs pourra servir en permanence à la production et en même temps satisfaire aux besoins d'alevins.

Les besoins actuels sont de l'ordre de plus de 50 000 alevins par an, soit 10 000 pour le remplacement des pertes et plus de 40 000 pour les nouveaux étangs. Estimons le nombre global nécessaire à 60 000 par an, besoin que la station couvrira aisément.

Pour arriver à une production de 4 t/ha/an de poissons commercialisés nets, un problème d'approvisionnement d'aliments se posera. Le résultat de 4 t pourra être obtenu moyennant une amélioration de la formule appliquée actuellement. Les tourteaux de coton (distance à parcourir : 500 km - Pende - d'où coût de 13,7 CFA.F./kg transportés par camion de 4 t), seront distribués à raison de 2,5 kg par kg de poisson à produire et le poids total d'aliment à distribuer sera porté à un kg/a/j, à l'aide de graines de coton concassées. Ce supplément d'aliment servira surtout pour le développement voulu du plancton. Les graines de coton ne coûtent que 0,0825 CFA.F./kg parce qu'elles sont fournies par l'usine de Bouar.

Les pertes aux vidanges à la Paya sont très basses et peuvent être estimées à moins de 10 pour cent.

En conclusion, on estime que la station de la Paya peut produire le tonnage net de poissons commercialisables suivant:

AN 1: 3 t/ha/an sur 1,25 ha ou 3,75 t
AN 2: 4 t/ha/an sur 1,45 ha ou 5,80 t
AN 3: 4 t/ha/an sur 1,45 ha ou 5,80 t
et suivant.

- Les productions secondaires

Un étang est équipé d'une porcherie en matériaux provisoires. Ce type de porcherie n'est pas adapté à l'élevage et sera abadonné. La seule truie qui y vit sera vendue. Le manque total d'aliment pour porcs à Bouar et environs rend cette spéculation impossible à faire à la Paya et elle devra être abandonnée.

- Le contrôle des productions

La gestion des étangs se fait à l'aide d'un registre comprenant les données nécessaires relatives aux mises en charge, traitement et vidanges et des fiches des vidanges classées suivant la date. Ces fiches reprennent les même données qu'à la Landjia. Il y a intérêt à uniformiser ces fiches (voir Annexe 7). Le registre des mises en charge devra être modifié tel qu'indiqué en Annexe 8.

Pour planifier la mise en charge des étangs, un calendrier d'exploitation des étangs devra être établi à la fin de chaque année (conforme à l'Annexe 10). Une copie de tous ces documents est transmise régulièrement à la Landjia.

1.1.3 La gestion du personnel

L'organigramme du personnel de la station (voir Annexe 21) est simple. Le chef de station et le chef du personnel sont des agents sous statut du gouvernement et ne sont, par conséquent, pas payés par la station. Les manoeuvres sont 9 et les ouvriers spécialisés 3 (1 gardien, 1 menuisier et 1 maçon). Le chauffeur qui figure à la liste de paye de la station, sert en réalité à la vulgarisation et il ne devrait pas être pris en charge par la station.

Pour justifier son activité à la station, la main-d'oeuvre permanente devra être réduite à 3 manoeuvres et un gardien. Le maçon et le menuisier seront engagés occasionnellement suivant les besoins. Il pourra en être de même pour les ouvriers dont la présence à plein temps n'est plus justifiée à la station.

Voir Annexe 22 sur la dépense annuelle actuelle du personnel et Annexe 13 au sujet de l'augmentation des salaires.

Le chef du personnel agit comme chef d'équipe et se trouve sur place avec les ouvriers pendant l'exécution des tâches. Il faudra toutefois revoir la dimension des tâches pour que le travail exécuté soit conforme au salaire payé.

1.1.4 La gestion des bâtiments et du magasin

Les bâtiments sont de construction récente (1974) et de nature très rustique. La gestion ne demande pas d'attention particulière.

Le matériel (5 brouettes, 10 pelles, 6 bêches, 3 houes, 10 machettes, 3 faucilles, 10 dames, 5 épuisettes, 10 pioches et objets divers), fait l'objet d'un inventaire qui note les entrées et les sorties. C'est également le cas pour les aliments.

Les seules engins mécaniques de la station sont le broyeur à moteur pour préparer les aliments et le vélomoteur du chef de station qui ne nécessitent que la constitution d'un petit stock de carburant, de lubrifiant et de quelques pièces de rechange.

1.2 La gestion financière

Le chef de station tient la comptabilité de la station. Cette comptabilité est très simple. Elle se résume à la tenue d'un livre de caisse où les recettes et les dépenses sont inscrites. Toutefois, ce n'est que récemment qu'une distinction est faite entre les recettes et les dépenses de la station et celles du reste du projet (c'est-à-dire Vulgarisation et formation). Le chef de station est bien capable de tenir cette comptabilité, mais il devrait tenir séparément trois livres du type utilisé à la Landjia. Le premier livre sera intitulé “Compte trésor N° 7”, comptabilisant toutes les entrées et les sorties des fonds mis à disposition par le gouvernement. Le deuxième livre sera intitulé “Station” et comptabilisera les mouvements de fonds provenant des recettes propres de la station. Un troisième livre concernera la comptabilité des fonds ayant trait aux activités du projet n'ayant pas de rapport avec la gestion de la station. Un quatrième livre reprendra tous les produits vendus et non payés au moment de la livraison. Ce livre mentionnera le nom des débiteurs dubitatifs.

L'argent liquide est gardé dans un coffret dont l'accès nécessite la présence du chef de station et l'expert expatrié, qui réside à la Paya.

Le paiement du personnel fait l'objet de l'établissement d'un état des salaires. L'établissement de cet état fait suite au constat du nombre de présences de chaque ouvrier sur sa carte de contrôle. La “Feuille d'attachement”, telle qu'elle est utilisée à la Landjia, n'est pas utilisée à la Paya parce que la main-d'oeuvre est moins nombreuse et le contrôle des présences, plus facile. Ce document facilite toutefois l'établissement de l'état des salaires et il devrait être établi. L'état des salaires est envoyé à la Landjia qui l'ajoute à son propre état de paye pour retirer les fonds du gouvernement. Quand la Paya reçoit des fonds, un bulletin de paye est établi, dont l'ouvrier reçoit une copie quand il touche son salaire.

Moyennant les modifications dans la tenue des livres de caisse, cette comptabilité est suffisante pour en tirer toutes les indications nécessaires en vue d'équilibrer les dépenses et les recettes de la station, pour autant que, bien sûr, elle soit bien tenue. Elle devra toutefois être complétée par l'établissement d'un état par trimestre des recettes et des dépenses (voir Annexe 30), pour suivre l'évolution des finances de la station d'une façon permanente.

- La prévision des dépenses et des recettes

Avant la fin de chaque année, le chef de station devra présenter ses prévisions des dépenses et des recettes de l'année suivante (voir Annexe 14).

Cet état suivra de près l'évolution du calendrier d'exploitation des étangs et il guidera le chef de station pendant toute l'année dans la gestion de la station.

2. La gestion autofinancée

La gestion autofinancée de la station de Bouar ne sera pas difficile à réaliser à condition que l'empoissonnement des étangs se fasse en vue d'obtenir la meilleure production que possible et que les aliments (graines de coton concassées et tourteaux de coton) nécessaires soient disponibles.

La première année de la relance de la station accusera encore un solde débiteur de 582 000 CFA.F., dû surtout aux dépenses exceptionnelles prévues pour la remise en état et l'agrandissement de la station (voir Annexes 23 et 24).

Dès la deuxième année, le solde sera créditeur de 48 000 CFA.F. Le même solde pourra être obtenu dans les années ultérieures. Il augmentera jusqu'à 117 000 CFA.F. après la cinquième année, suite à la diminution des dépenses exceptionnelles. Voir graphique (suite) Annexe 24. Ce résultat ne pourra toutefois être obtenu que moyennant une rationalisation de la main-d'oeuvre dont une partie ne pourra être utilisée qu'à des travaux à caractère exceptionnel à la station. Ce sera surtout le cas pendant la première année où une aide extérieure est demandée pour la remise en état et l'extension de la station. Le gouvernement pourra couvrir cette dépense en continuant le versement du subside attribué actuellement à la station. La station n'en aura plus besoin à partir de la deuxième année et le gouvernement pourra se servir du subside pour occuper la main-d'oeuvre libérée de la station à d'autres travaux dans le domaine piscicole: aménagement de canaux de dérivation, de barrages, etc.

C. Station de la Bengue à Bambari

1. Données économiques de la station

1.1 La gestion technique de la station

1.1.1 L'état de l'infrastructure

- Les étangs

La station de la Bengue a une superficie de 352,73 ha d'étangs divisés en 27 pièces d'eau dont le plan est repris en Annexe 25. La situation géographique est: latitude 05°46' et longitude 20°40'E. La pluviosité moyenne est de 1 559 mm et les températures extrêmes sont 15,9°C et 37,2°C (moyennes sur 29 ans).

Les étangs sont aménagés en dérivation sur la Bengue et leur état est généralement satisfaisant. Un seul handicap peut gêner cette pisciculture, c'est-à-dire la quantité d'eau disponible à la fin de la saison sèche. Cette saison a été particulièrement prononcée en 1978–79 et le débit d'eau du canal de dérivation est réduit à ± 10 litres par seconde. Ceci est nettement insuffisant pour tenir plus de 3 ha d'étangs sous eau. Les grands étangs de production en souffrent particulièrement (P2, P5, P6, P7, P8, P9 et P10). Heureusement que cette situation ne se présente qu'exceptionnellement et qu'elle n'a qu'une influence relativement réduite sur la production annuelle moyenne. Ce facteur est toutefois limitatif pour une extension éventuelle de la station. Les étangs P8, P9 et P10 n'auraient, par ailleurs, pas dû être construits pour cette raison.

Leur exploitation demande un plan judicieux des périodes de vidanges pour empêcher des mises à sec et des remplissages pendant la saison sêche.

Le barrage sur la Bengue ainsi que le canal de dérivation sont en très bon état et ne demandent qu'un entretien régulier. Pour empêcher l'entrée de poissons voraces, on préconise que le canal soit muni d'une grille horizontale à l'entrée de la station. Pour faciliter la manipulation des poissons aux vidanges des étangs P8, P9 et P10, il est indispensable de construire deux bacs de stabulation. Ces constructions n'auront qu'une influence faible sur les dépenses de la station et elles seront très utiles. L'achat d'une tondeuse à gazon du type rotarycutter simplifiera l'entretien du gazon des digues. Exception faite pour les étangs F, P8, P9 et P10, qui sont des constructions plus récentes, les étangs datent du début des années cinquante et peuvent être considérés comme amortis.

La lutte contre les oiseaux ichtyophages se fait systématiquement, mais elle pourrait être intensifiée.

- Les chemins et les bâtiments

Comme les étangs, les chemins et certains bâtiments de la station datent depuis son début. Ils répondent aux besoins de la station. Ils sont à considérer comme amortis. Un bâtiment de construction plus récente est érigé dans l'enceinte de la station et sert pour loger des élèves-encadreurs et pour donner des cours de formation. Cette activité ne relève pas de la gestion propre de la station et il n'en est pas tenu compte dans le calcul de rentabilité de la station. La maison du chef de station est de construction récente (1975) et nécessite de sérieux travaux de réfection. Les trois maisons pour gardes: une vient d'être reconstruite et deux le seront prochainement.

L'ensemble de toutes les interventions préconisées dans la rubrique 1.1.1 est détaillé et chiffré dans l'Annexe 26.

1.1.2 La production

- Les poissons

La superficie totale de la station est subdivisée en:

  1. étangs de production (P), soit 3 261 ha

  2. étangs de stockage d'alevins et de poissons marchands (S), soit 10,6 a

  3. étangs de recherche sur la multiplication des Claries et l'alimentation du T. nilotica et d'autres espèces (Heterotis) (F), soit 4,92 a

  4. les étangs d'alevinage (A), servant aussi occasionnellement à des essais d'alimentation à plus grande échelle qu'aux étangs F, soit 11,21 a.

Bien que la mise en charge de quelques étangs ne soit pas connue et qu'il faille attendre que les eaux de la Bengue aient suffisamment monté pour faire la vidange de ces étangs, on peut dire que les étangs dont la mise en charge est connue, permettront d'assurer la distribution d'alevins pour la vulgarisation (50 à 60 000 par an) et la mise en charge complète de tous les étangs de production pendant l'année en cours.

- Voici les mises en charge connues

S1:21/2/79:alevins (3,6 kg) + géniteurs (7,8 kg) de T. nilotica, 1,7/m2
S3:21/2/79:alevins (6,7 kg) de T. nilotica, 3/m2
P1:3/10/78:alevins (62 kg) de T. nilotica, 3/m2
P2:6/3/79:alevins (44 kg) de T. nilotica, 2/m2
P4:29/11/78.alevins (180,50 kg) de T. nilotica, 2/m2
P5:24/12/78:alevins (125 kg) de T. nilotica, 2/m2 ) 99,9 kg d'Heterotis, qui se reproduisent ) dans cet étang en partie herbeux )
P6:29/12/78: alevins (50,1 kg) de T. nilotica, 2,5/m2
P7:30/9/78:alevins (24 kg) de T. nilotica,
P8:24/1/78:alevins (43,5 kg) de T. nilotica, 2/m2
P10:9/9/78:géniteurs (44,9 kg) de T. nilotica.

La nourriture distribuée est composée de graines de coton concassées et un enrichissement des étangs à l'aide de compost de graines de coton, d'herbes et de déchets de fruits pourris est pratiqué.

Bien que le pH des eaux ne soit pas connu, toutes les indications (sol, herbes aquatiques, mollusques), font supposer que l'eau est de bonne qualité.

Les graines de coton concassées ne constituent qu'une alimentation pauvre, mais c'est la seule disponible dans cette région. Les distances à parcourir pour s'approvisionner éventuellement en tourteaux de coton par exemple, sont trop importantes (380 km jusqu'à Bangui), soit 760 km à parcourir sur des routes difficiles. Des tourteaux de sésame avariés seraient disponibles pour le moment à Alindao (120 km). Des essais permettront de vérifier la qualité de cet aliment.

Moyennant une alimentation avec des graines de coton concassées, les rendements suivants ont été obtenus en 1978:

Les productions moyennes de la station sont pendant:

Ces productions proviennent essentiellement des T. nilotica, mais également des T. zillii (très nombreux à la station) et certains étangs contenaient une faible quantité de Clarias lazera.

Un triage rigoureux peut faire diminuer le T. zillii et faire augmenter le rendement de T. nilotica. Les rendements obtenus avec T. nilotica et des Clarias sont supérieurs aux moyennes annuelles citées ci-dessus ( 2 629 kg/ha/an, 2 862 kg/ha/an).

La mise au point de la technique de reproduction et d'élevage des larves de C. lazera pourra encore faire augmenter la production telle qu'elle est estimée ci-dessous, et donc, favoriser la rentabilité.

Une meilleure technique des triages (après la disparition de la plupart des T. zillii), et un transport des poissons dans des récipients remplis d'eau, pourra ramener les pertes à la vidange à 10 pour cent tel que c'était le cas auparavant.

En 1978, la production totale a été de 4 448 kg dans sept mois, dont 3 691 kg ont été vendus ou distribués dans les villages pour l'empoissonnement des étangs.

Après la mise en état des étangs, cette production peut être obtenue dès la première année et même être améliorée jusqu'à sept tonnes de production nette commercialisable. La deuxième année, cette production pourra être augmentée jusqu'à huit tonnes de production nette commercialisable et être maintenue à ce niveau pendant les années suivantes.

- En conclusion

AN 1 : 7 t/an (2,00 t/ha/an)
AN 2 : 8 t/an (2,25 t/ha/an)

Cette production correspond à la possibilité d'absorption de Bambari (30 000 habitants) et aux besoins d'alevins de la région. Pour le moment, cette possibilité d'absorption ne dépasse pas 10 t/an. Il serait donc inutile d'essayer d'arriver au-delà de ce tonnage si le tourteau de sésame avarié donne un meilleur résultat que les graines de coton.

- Les productions secondaires

Seul l'élevage de porcs est pratiqué dans cette station. Quelques canards de Bambari vivent en quasi-liberté et ne font pas l'objet d'un élevage systématique. Pour ce qui est de l'élevage en association canards-poissons, à l'essai à la Landjia, on est d'avis qu'il est préférable de ne pas répéter cet essai à la station de la Bengue, jusqu'à plus ample information sur l'intérêt de cette spéculation. Il n'en sera donc pas tenu compte dans le calcul de rentabilité de cette station.

L'élevage de porcs se fait à partir de quatre truies et d'un verrat et fournit 30 porcs de 75 kg par an à la commercialisation. La nourriture des porcs est composée essentiellement de farine de blé avarié, de maïs ou de manioc (70 pour cent) et de tourteau de sésame ou d'arachide (30 pour cent). Cette nourriture coûte 30 CFA.F./kg à Bambari et le coefficient de transformation est plus ou moins cinq.

- Le contrôle des productions

La gestion des étangs se fait comme à la Landjia et à la Paya, à l'aide d'un registre des étangs. Ce registre devra être établi comme indiqué en Annexe 8 et doublé d'une fiche des vidanges.

Pour planifier la gestion des étangs, le calendrier d'exploitation des étangs (Annexe 10) est à établir annuellement.

Une copie de tous ces documents sera transmise à la station de la Landjia.

1.1.3 La gestion du personnel

L'organigramme de la station est conforme à celui de la Paya (voir Annexe 27).

Le chef de personnel assiste également le chef de station dans la Vulgarisation et la formation. Le chef de station et le chef de personnel sont sous statut du gouvernement et ne sont donc pas à la charge de la station.

La station a 15 ouvriers dont: 9 manoeuvres, 1 secrétaire, 1 maçon, 1 charpentier, 1 chauffeur, et 2 gardiens. La main-d'oeuvre, dont la station a réellement besoin en permanence, se résume à 6 manoeuvres et 2 gardiens. Le chauffeur et le secrétaire sont à prendre en charge par la Vulgarisation et la Formation. Le maçon et le charpentier sont à engager occasionnellement suivant les besoins. Il en est de même pour des manoeuvres dans l'éventualité de travaux d'urgence à effectuer.

Voir Annexe 28 sur la dépense annuelle actuelle du personnel et Annexe 13 au sujet de l'augmentation des salaires.

1.1.4 La gestion des bâtiments et des magasins et engins

Un bâtiment en matériaux durables date du début de la station. Il est bien entretenu. Le magasin et le hangar du motobroyeur sont entretenus de façon suffisante. La maison du chef de station nécessite une sérieuse réfection. Une maison pour gardes vient d'être reconstruite. Deux autres maisons le seront prochainement.

Le magasin fait l'objet d'un inventaire qui note les entrées et les sorties. Le magasin contient des brouettes, des filets, des outils et des objets divers; les uns, destinés à la station, et les autres à la Vulgarisation ou la formation.

Un inventaire devra être tenu séparément. Les outils et objets destinés à la station sont: 5 brouettes, 10 pelles, 10 machettes, 10 bêches, 10 pioches, 10 faucilles et 10 dames. Ce matériel ne nécessite qu'un remplacement normal.

Le seul engin mécanique de la station est le motobroyeur pour préparer les aliments. Il ne nécessite que la constitution d'un petit stock de carburant et de pièces de rechange.

Un vélomoteur devrait être mis à la disposition du chef de station.

Le transport des aliments pour les poissons et les porcs peut être assuré par le camion de la Landjia.

1.2 La gestion financière

Le chef de station tient la comptabilité de la station. Cette comptabilité se résume à la tenue de deux livres de caisse (cfr. Landjia), intitulés:

  1. Fonds propres de la station, reprenant toutes les entrées et sorties des fonds produits par la station, pièces justificatives à l'appui. Ce livre devrait toutefois être scindé en deux parties, l'une reprenant les dépenses faites à charge de la station et l'autre, celles faites à charge de la Vulgarisation et de la formation.

  2. Compte trésor N° 7 pour les dépenses faites à charge du gouvernement pour payer les salaires de la main-d'oeuvre. Une copie de cette comptabilité est envoyée mensuellement à la Direction du projet à Bangui.

Reste à ajouter un livre reprenant tous les produits vendus et non payés au moment de la livraison. Ce livre devra faire ressortir clairement le nom des débiteurs dubitatifs.

Le chef de station tient cette comptabilité d'une façon efficace.

La gestion du personnel se fait comme à la Paya avec cette différence qu'ici se tient également une “feuille d'attachement” comme à la Landjia.

La prévision des dépenses et des recettes devra être établie (voir Annexe 14), comme préconisée pour la Landjia et la Paya.

2. La gestion autofinancée

L'autofinancement de la station de la Bengue pourra être assurée dès la deuxième année de sa relance (voir Annexes 29 et 30).

La première année se terminera par un solde débiteur de 60 000 CFA.F. Ce solde sera essentiellement dû au temps qu'il faudra pour arriver à la production commercialisée nette de huit tonnes. Ceci ne pourra se réaliser qu'en deuxième année, après une mise en charge complète des étangs, de l'achèvement des bacs de stabulation, de l'aménagement des grilles et surtout de la mise au point de la technique de vidange et de la manutention du poisson pour limiter les pertes à 10 pour cent. A la fin de la deuxième année, le solde créditeur sera de 195 000 CFA.F. et il montera même à 325 000 CFA.F. après la cinquième année, suite à la diminution des dépenses exceptionnelles (voir graphique (suite) Annexe 30).

Il est entendu que ce résultat ne peut être obtenu que moyennant une rationalisation de la main-d'oeuvre qui devra être ramenée au nombre de 6 manoeuvres et 2 gardiens. Certains travaux pourront être confiés à une main-d'oeuvre occasionnelle. Le gouvernement qui n'aura plus à subsider la station, pourra se servir de ce fonds économisé pour occuper la main-d'oeuvre dont la station n'a plus besoin et à des travaux piscicoles dans la région (aménagement de canaux de dérivation ou de petits barrages dans le cadre de la vulgarisation de la pisciculture en milieu rural).

3. Méthodologie

La tenue régulière de toutes les fiches proposées dans ce rapport, donne en permanence l'évolution, d'une part des dépenses et, d'autre part, des recettes.

Pour être à même de vérifier régulièrement l'évolution de la situation réelle des finances de chaque station, par rapport aux prévisions faites, il faudra faire le point, tous les trimestres, en totalisant tous les tableaux tenus et remplir le formulaire en Annexe 30. Ce document est une balance permanente qui guidera le chef de la station.

Cette balance peut être complétée à la fin de l'année par un inventaire complet des biens de la station et faire l'objet de l'établissement d'un bilan-inventaire dont il est question en Annexe 31. On est toutefois d'avis qu'il n'est pas indispensable de pousser la perfection jusqu'à ce point, parce qu'il s'agirait d'une surcharge de travail du personnel qui lui demanderait aussi une connaissance avancée en matière de comptabilité.

La balance précitée est suffisante pour avoir une vue claire et permanente sur la situation financière de la station.

Voici en résumé tous les états à établir et à tenir régulièrement pour arriver à ces résultats:

1) Partie technique

Calendrier d'exploitation des étangs*
Registre des étangs
Fiche des vidanges
Registre des travaux des étangs*
Fiche d'élevage des porcs
Fiche d'élevage des canards
Inventaire permanent des biens immobiliers
Inventaire permanent des biens mobiliers

2) Partie financière

Livre de caisse
Livre de banque (cfr. Landjia)
Livre des produits vendus non payés
- Personnel:Feuille d'attachement)
 Carte de contrôle)
 Etat des salaires)
 Bulletin de paye)
Prévision des dépenses et des recettes*
Etat permanent des dépenses et des recettes (balance)*
Bilan-inventaire*

* Nouveaux documents à établir

Les résultats de la tenue correcte de tous ces documents ne manquera pas de faire arriver les responsables du projet à une connaissance détaillée annuelle de la situation financière des trois stations. Ils ne manqueront pas de faire le rapprochement nécessaire entre leurs résultats et les prévisions de ce rapport, d'en tirer les conclusions nécessaires et de les soumettre à une analyse économique.

Les résultats de cette analyse donneront les indications nécessaires sur d'éventuelles rectifications, toujours possibles, dans la conduite de l'exploitation des étangs, suite à des circonstances imprévisibles au moment de l'établissement de ce rapport. Ces rectifications éventuelles ne se feront que dans un sens d'amélioration du bilan annuel, parce que les productions de poissons prévues ont été faites dans un sens minimal. La moindre amélioration des conditions alimentaires par exemple, ne fera qu'augmenter les productions et favorisera le résultat de la balance annuelle. Cette balance annuelle soumise à une analyse d'un expert en comptabilité, permettra d'établir un bilan-inventaire annuel qui donnera toutes les indications nécessaires sur l'évolution de chaque station en question.

4. Divers

  1. Le 20 mars 1979, en compagnie de MM.Mievis, Marquet et le Chef du Centre de N'Dress M.Zabua, le Consultant a assisté à une vidange d'étang d'alevinage de 8,12 a. Alors que cet étang avait été mis en charge 136 jours plus tôt avec 15 kg de géniteurs de T. nilotica (37 mâles ou 4,1 kg et 128 femelles ou 10,9 kg, rapport 1/4), il a donné un rendement net de 385,50 kg. La nourriture était du tourteau de coton à raison de 1 kg/a/j. Calculé ha/an, le rendement est de 12 559 kg. Un exemple de ce genre prouve que la pisciculture du T. nilotica, nourri de tourteau de coton, peut produire davantage que s'il était nourri à l'aide de la drêche.

    Toutefois, il faut tenir compte du fait que l'approvisionnement régulier du tourteau de coton ne peut pas être assuré à Bangui. La preuve en est qu'actuellement tout le tourteau de coton vient d'être exporté, ce qui rend la répétition de l'essai de N'Dress impossible dans l'immédiat. Il y a aussi lieu de prouver qu'une alimentation très intensive de tourteau de coton ne crée pas de danger de toxicité par le gossypol pour le poisson ou pour le consommateur.

    Le petit centre d'alevinage de N'Dress, remplit très bien sont rôle mais il est indispensable d'y faire des travaux de réfection pour assurer son approvisionnement régulier en eau. Un déversoir devrait être aménagé dans la rivière et la prise d'eau ainsi que le début du canal de dérivation devraient être reconstruits.

  2. A Bouar, ainsi qu'à bambari et à Bangui, le Consultant a eu l'occasion de visiter des piscicultures villageoises qui sont le fruit des efforts faits par la Vulgarisation et la formation, sous la direction de M.Williams du projet CAF/76/007. Les résultats déjà obtenus montrent que le personnel engagé dans cette campagne touche les villageois avec efficacité et que de leur part, ces villageois montrent un intérêt certain pour la pisciculture. Le volume de poissons que certains tirent déjà de leurs étangs ne manquera pas de les faire persévérer et encourage les débutants. Que cela soit également un stimulant pour le personnel d'encadrement pour amener les pisciculteurs à alimenter les poissons régulièrement, à aménager une compostière, à approfondir leurs étangs, à aménager des canaux de dérivation ou à respecter davantage les emplacements indiqués au préalable par les encadreurs.

A cet effet le projet devrait envisager l'étude préalable des vallées où des villages prévoient l'aménagement d'étangs. Cette étude serait suivie du piquetage du barrage du canal de dérivation et de quelques étangs. Puisque le creusement correct du canal est important pour la bonne marche d'une pisciculture, ce travail pourrait être entrepris par des ouvriers contrôlés par le projet. Ces ouvriers pourraient être engagés temporairement par le projet et être rémunérés par exemple à charge d'un subside du gouvernement donné à titre de propagande piscicole, ou de fonds rassemblés par les pisciculteurs. Il n'est pas exclu non plus que les pisciculteurs intéressés se rassemblent et exécutent le travail bénévolement sous la conduite des encadreurs du projet.

5. Conclusions et recommandations

  1. La mise en état de fonctionnement normal des stations

    Pour être en état de fonctionnement normal, certaines installations (étangs, barrages, vannes, bâtiments), de la station de la Landjia surtout, mais aussi dans une certaine mesure des stations de la Paya et de la Bengue, doivent subir des réfections plus ou moins importantes.

  2. Les dépenses des stations

    Dans la rationalisation des dépenses des stations, c'est surtout la main-d'oeuvre qui doit être adaptée aux besoins réels des stations.

    Il est également indispensable de faire une distinction très nette dans la comptabilité des stations entre leurs dépenses réelles et les dépenses relatives à la Vulgarisation et la formation, dépenses qui ne peuvent pas incomber aux stations.

  3. Les recettes

    Les productions retenues qui doivent donner les recettes nécessaires pour assurer l'autofinancement des stations sont, soit celles déjà atteintes auparavant, soit celles faciles à obtenir moyennant une distribution régulière d'aliments. Une restriction des pertes aux vidanges est indispensable.

  4. L'autofinancement

    Le rapport entre les dépenses et les recettes des stations soumises au plan d'exploitation prévu, évoluera de telle façon que l'autofinancement sera assuré à la Landjia pendant la quatrième année, à la Paya pendant la deuxième année et à la Bengue pendant la deuxième.

    La première année commence, pour chaque station, au moment où toutes les conditions détaillées dans ce rapport sont remplies, pour qu'elle puisse fonctionner normalement.

    Une analyse pour l'ensemble des trois stations des profits et des coûts donne le résultat 1,05, ce qui prouve que l'opération de relance proposée est rentable (voir Annexe 32).

  5. La méthodologie

    Pour qu'elles puissent exercer un contrôle permanent sur leur évolution technique et financière, les stations doivent:

    1. continuer à tenir correctement tous les documents et registres qu'elles tiennent déjà, moyennant certaines modifications préconisées;

    2. ouvrir les documents et registres ci-après:

    un calendrier de production
    un registre des travaux des étangs
    une prévision des dépenses et des recettes
    un état permanent des dépenses et des recettes et
    un bilan-inventaire.

  6. La poursuite du projet

    La mise en pratique du plan de travail retenu dans ce rapport nécessitera la poursuite du projet en cours après sa date d'échéance, c'est-à-dire, le 31 décembre 1979.

    Cette poursuite du projet devra permettre aux experts d'arriver à l'autofinancement des stations piscicoles conformément aux échéanciers retenus et de former les homologues nécessaires pour assurer cet autofinancement à l'avenir. Les autorités locales compétentes (gouvernement et PNUD) consultées à ce sujet, abondent dans le même sens.


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