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Editorial - Utilisation des essences forestières peu connues

Depuis quelques années, on se préoccupe dans le monde entier des utilisations possibles des essences feuillues tropicales «secondaires» ou «peu connues». On en a beaucoup débattu dans presque toutes les réunions récentes sur les forêts et les bois tropicaux sans aboutir jusqu'à présent à une idée claire sur ce qu'il convient de faire pour élargir leur place sur les marchés.

Les producteurs de bois tropicaux soulignent qu'en améliorant l'utilisation et la commercialisation de ces essences on accroîtrait le rendement économique des forêts, ce qui permettrait de les aménager plus rationnellement. Les importateurs et utilisateurs de bois, de leur côté, affirment que les débouchés actuels pourraient être conservés, voire développés, si l'on mettait sur le marché, en même temps que les bois tropicaux classiques, des essences moins connues en vue d'usages tant traditionnels que nouveaux. La difficulté consiste à décider où et comment investir en main-d'œuvre et en argent pour y parvenir. De telles décisions sont malaisées à prendre parce qu'il n'existe pas de formule unique pour faire accepter ces nouvelles essences du jour au lendemain.

Les deux articles du présent numéro d'Unasylva traitant des essences peu connues envisagent le problème sous deux angles différents. Freezaillah B.C. Yeom, de Malaisie, fait appel à son expérience de gestionnaire forestier en Asie du Sud-Est pour évaluer les informations disponibles sur les essences secondaires et peser le pour et le contre de leur emploi plus large dans le cadre général de l'aménagement des ressources. James S. Bethel, des Etats-Unis, qui a une vaste expérience de la sylviculture tant dans son pays que sur le plan international, expose ses propres observations et conclusions, ainsi que celles d'autres experts de renom, relatives à la mise en valeur des ressources forestières. Ces deux articles - ne serait-ce qu'en raison des points de vue contradictoires qu'ils expriment - offrent des aperçus et des informations qui appellent à la réflexion tous ceux qui ont à formuler et réaliser des programmes d'action concernant les essences peu connues.

Les forêts tropicales du monde, a-t-on dit, nous fourniront les réponses à des questions que nous n'avons pas encore appris à poser. Cela est particulièrement vrai dans le cas des essences peu connues. Nous sommes entrés dans l'ère du génie génétique, et ces essences pourraient receler des secrets génétiques d'un intérêt incalculable pour l'avenir. Par ailleurs, les produits forestiers deviennent de plus en plus élaborés, mais la mise au point de nouveaux produits dépendra, pour une large part, de la création d'industries forestières appropriées pour transformer des bois à présent considérés comme invendables.

Les essences peu connues sont donc un élément important de la forêt de l'avenir. Elles méritent une attention particulière dans les décisions prises aujourd'hui en matière d'aménagement forestier.

BOIS FEUILLUS MÉLANGÉS EN INDONÉSIE la plupart des essences sont sous-utilisées


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