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Annexe B
Quelques observations sur l'utilisation de farines protéiques pour l'alimentation de complément des ruminants nourris de fourrage

Les sources de protéines pour l'alimentation animale

Les résidus de récoltes et les sous-produits agro-industriels (par exemple, la farine de graines de coton) resteront la source principale de protéines pour le bétail, mais ils ne sont pas toujours disponibles sur les lieux de production animale et ils sont parfois rares et coûteux.

A l'avenir, il sera indispensable de produire des sources de protéines sur les lieux d'élevage des ruminants, ou à proximité, et d'assurer la protection, soit pendant la fabrication ou le traitement, soit en sélectionnant ou en créant des plantes qui contiennent des protéines associées aux composés végétaux secondaires qui protégent les protéines lors de la mastication et de l'ingestion. Si la source de protéines comporte aussi un élément antiprotozoaires, elle contribuera beaucoup plus à accroître le rapport P/E chez les ruminants quand elle est ajoutée à la ration de base.

II faudra rechercher des sources potentielles de protéines qui s'intégrent dans le système d'agriculture existant.

Les cibles probables sont les suivantes:

Les options sont nombreuses, mais dans les régions de savane les légumineuses fourragères et les feuilles et graines d'arbres sont des cibles probables, tandis que dans les régions arides chaudes à sol sablonneux acide, on pourrait envisager la culture du lupin. Dans les régions subtropicales, il devrait être possible de produire des plantes aquatiques et des algues dans les eaux usées de diverses provenances (voir Pheng Siew Moi, 1990).

Les arbres (par exemple Acacia, Prosopis, Leucaena, Erythrina, etc.) ont pour avantage que la biomasse utile produite avec seulement quelques arbres et sur quelques hectares est souvent la même que la biomasse susceptible d'être récoltée par les bovins sur les herbages (la proportion ainsi broutée n'atteint que rarement 30% de la biomasse et elle est souvent plus proche de 10%). L'inconvénient est qu'il est nécessaire de savoir exploiter les arbres dans diverses conditions et généralement la cueillette des feuilles est un travail pénible et coûteux. Cependant, on n'a que rarement procédé réellement à des essais portant sur la gestion des plantations et la mécanisation de la cueillette.

Les plantes aquatiques et les algues peuvent fournir jusqu' à 30 tonnes par hectare et par an de matière humide contenant de 20 à 50% de protéines brutes; elles sont surtout cultivées sur des eaux usées enrichies (par des boues ou d'autres effluents) (voir Pheng Siew Moi, 1990) et elles sont utilisées à des fins d'épuration; là encore, les aspects mécaniques de la récolte constituent un obstacle majeur. On ne connaît pas réellement le problème que pose la concentration des déchets toxiques dans ces végétaux, ni la mesure dans laquelle les protéines sont protégées ou les moyens de l'effectuer après la récolte.

Les diverses utilisations de Azolla ont été récapitulées dans une publication récente de la FAO (Van Hove, 1989). Si Azolla est choisie comme source de protéines, l'obstacle principal sera le coût de la récolte, du séchage et du traitement.

La biotechnologie de la production de ressources protéiques locales est un domaine de recherche qui mérite d'être approfondi. Les coûts de production pourraient être couverts par la fabrication de quelques substances chimiques de qualité (par exemple l'acide arachidonique) qui sont produites par les algues (voir Pheng Siew Moi, 1990).


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