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ANNEXE 1

Brève étude de cas

ASIE

L'ELEVAGE DES CREVETTES A TAIWAN

Les causes d'un échec

de C. Kwei Lin

En 1987, Taiwan produisait 80.000 t de Penaeus monodon. L'année suivante, la production est tombée à 20.000 t à la suite d'attaques de maladies virulentes. II apparaît maintenant que ces maladies étaient le résultat direct d'une mauvaise gestion de l'écosystème due à des pratiques d'élevage médiocres et que ce désastre devrait servir de leçon à tons les acquaculteurs.

Taiwan était considérée comme 'La Mecque de l'élevage des crevettes tigrées noires". La production de P. monodon, était passée de quelques milliers de tonnes au début des années 80 à 80.000 t en 1987. Comme de nombreuses autres activités aquacoles, l'élevage de la crevette s'est développé rapidement puis s'est effondré soudain. En 1988, la production est tombée en dessous de 20.000 t, soit 25 pour cent du niveau de l'année précédente, sous l'éffet d'une maladie provoquée par Monodon baculovirus (MBV) qui a frappé 40 à 80 pour cent des élevages sur toute l'île.

Rétrospectivement, il apparaît que cet accroissement sans précédent de la production a été à l'origine de la ruine de la crevetticulture à Taiwan. Ce secteur en pleine expansion a mobilisé toutes les ressources disponibles sur l'île pour les consacrer à l'élevage de la crevette: sites côtiers adéquats, eau douce et salée, aliments préparés, géniteurs, production de postlarves et personnel spécialisé. Rapidement, l'expansion a dépassé les capacités des ressources existantes et I'environnement a commencé à se dégrader en raison de la pollution en provenance des élevages mais également des industries lourdes concentrées dans la région. Les causes profondes de la mortalité massive des crevettes d'élevage à Taiwan en 1988 sont exposées rapidement ici.

Causes

Les conditions d'élevage des larves

Dans des conditions normales, des larves en bonne santé sont produites par les premières pontes provenant de géniteurs qui ont suivi une maturation naturelle. Le développement larvaire jusqu'au stade de postlarve dure approximativement 24 jours à une température de l'eau de 28 °C. Toutefois, l'expansion rapide de l'élevage de la crevette dans le courant des années 80 a entraîné une demande croissants de crevettes en stades larvaires, ce qui a induit les éleveurs à multiplier les pontes et à élever la température d'élevage jusq'à 35 °C afin d'accélérer le développement larvaire et la croissance et de réduire la période d'élevage à 7 jours. En plus, toute une gamme d'antibiotiques et d'additifs nutritionnels ont été utilisés pour faire passer le taux de survie larvaire des 30 pour cent habituel à 70–90 pour cent. Les larves ainsi élevées dans un milieu pratiquement stérile ont peu de résistance face aux organismes pathogènes latents et succombent facilement aux maladies.

Vieillissement des bassins

La capacité des bassins d'élevage diminue avec le temps par suite de l'accumulation de matières organiques dans le fond des bassins. L'utilisation massive d'eau en provenance du sous- sol dans la plupart des bassins d'élevage, a peut-êtres augmenté l'entrée, de matières organiques dans les couches profondes du substrat, de sorte qu'il était difficile de les enlever par simple lessivage ou raclement du fond. La qualité de l'eau baisse rapidement lorsque le substrat est médiocre.

Surpeuplement La densité d'élevage intensif de la crevette normalement est de 20 à 30

Les médicaments étaient largement utilisés par les éleveurs

animaux par m2, mais au cours des deux dernières années, elle a été portée à 60, 80 et même 100 crevettes/m2. Une telle densité provoque le stress des animaux, accélère le vieillissement des bassins dû à un faible taux de conversion des aliments et augmente les probabilités de maladies.

Qualité des aliments

La production d'aliments pour crevettes est passée de 800 t en 1978 (trois producteurs) à 100.000 t en 1986 (56 producteurs). La qualité générale de l'aliment s'est améliorée, mais cet accroissement n'était pas uniforme et l'utilisation d'antibiotiques par les éleveurs était considérée comme peu ordonnée. De plus, de nombreux aliments et additifs mis sur le marché n'étaient pas autorisés.

Médicaments

L'utilisation de produits chimiques dans l'élevage de la crevette s'est diffusé très rapidement car aucune autorisation légale n'était nécessaire. De plus, la plupart des distributeurs de médicaments avaient reçu une formation de vétérinaires pour le bétail et étaient donc incapables de donner des conseils sur l'utilisation de ces produits pour les animaux aquatiques. Les personnes qui vendaient ces produits aux éleveurs avaient encore moins conscience des répercussions, et l'abus de ces produits a compromis la santé des crevettes et la qualité de l'eau et a aussi augmenté la résistance des organismes pathogènes aux antibiotiques.

Les organismes pathogènes se sont transmis rapidement le long des côtes d'un élevage à l'autre

Pollution de l'eau

Ces dernières années, les eaux côtières ont été gravement polluées par les déchets industriels, particulièrement, les produits chimiques organiques et les métaux lourds, qui sont très toxiques pour les crevettes. De plus, les effluents riches en matières organiques et en éléments nutritifs pour le phytoplancton ont été déchargés dans les eaux publiques qui servaient également à approvisionner en eau de mer les bassins d'élevage. Alors que les éleveurs choisissaient les sites des fermes avec prudence et assuraient eux-mêmes leur approvisionnement en eau, on ne se préoccupait guère des canaux publics qui recevaient les effluents des fermes. Ces effluents, qui transportaient également des crevettes malades, des poissons et des déchets, étaient distribués le long de la côte, près de l'entrée d'eau des fermes crevetticoles de sorte que les organismes pathogènes se sont transmis rapidement d'une ferme à l'autre.

Manque d'expérience

Aucune licence ni qualification particulière n'est exigée pour l'élevage des crevettes, et de nombreux éleveurs attirés par les profits potentiels ne possédaient donc pas les connaissances nécessaires. Des pratiques d'élevage inappropriées ainsi que de mauvais conseils ont abouti à la création d'un milieu d'élevage mal équilibré et à une faible croissance des crevettes. Dans ces conditions, les éleveurs étaient souvent prêts à essayer n'importe quel remède susceptible de les tirer de ce mauvais pas.

Maladies

Des infections dues à des virus, des bactéries et des protozoaires provoquent une forte mortalité dans tous les élevages taiwanais de crevettes. La maladie virale provoquée par Monodon baculovirus (MBV) est commune (80 pour cent) surtout chez les juvéniles et est responsable des pertes massives récentes.

De plus, des infections bactériennes de l'hépatopancreas sont causées par

des bactéries du genre Vibrio comme Vibrio vulnificus, V. flavialis, V. alginolyticus. Il existe également des infections externes dues à des bactéries et des protozoaires ainsi que des combinaisons de protozoaires et de bactéries externes dans l'hépatopancréas.

Recommandations

A l'issue de leurs recherches sur les causes de la mortalité des crevettes, les scientifiques taiwanais ont adressé les recommandations suivantes aux éleveurs et aux pouvoirs publics.

Eleveurs de crevettes:

•  Préparer les bassins avec le plus grand soin, notamment prévoir l'assèchement et l'enlèvement des fonds “âgés”;

•  sélectionner des postlarves en bonne santé et éviter celles qui sont élevées à plus de 32°C;

•  imposer un contrôle rigoureux de l'utilisation des médicaments en écloserie;

•  introduire les postlarves dans les bassins tôt le matin ou le soir et maintenir la densité en dessous de 30/m2;

•  maintenir une bonne qualité de l'eau et des fonds des bassins par un suivi attentif de la distribution des aliments;

•  contrôler le comportement alimentaire à l'aide de filets. Dans le cas où les crevettes présentent des signes anormaux ou une maladie, consulter des experts avant d'utiliser des médicaments;

•  éliminer les infections dues â MBV par l'amélioration de la qualité de l'eau et du fond et par l'accroissement de la teneur en protéines des aliments;

•  éviter la diffusion des infections MBV, si elles se présentent, par la récolte et la destruction par le feu des crevettes malades et la stérilisation de l'eau des bassins avant la décharge;

•  communiquer et discuter les cas de maladie avec les fonctionnaires locaux des pêches pour améliorer la connaissance de la situation;

•  diversifier l'élevage par l'introduction de poissons, mollusques ou d'autres espèces de crustacés.

Pouvoirs publics et public:

•  adopter des règlements plus stricts pour l'aquaculture de façon à prévenir les pratiques irresponsables;

•  exiger l'inscription et des permis de travail pour toutes les fermes commerciales, y compris des certificats établis à la ferme par les pouvoirs publics;

•  renforcer les qualifications et les capacités du personnel des instituts de recherche et des unités locales s'intéressant aux maladies des poissons;

•  adopter une politique pharmaceutique propre à l'aquaculture, avec sanctions officielles pour les contrevenants;

•  moderniser les infrastructures aquacoles afin de faciliter la gestion et la surveillance des élevages de crevettes;

•  essayer de limiter les dommages causés à l'aquaculture par les comptes rendus imprécis ou peu sérieux des moyens d'information;

•  améliorer la qualité des services de vulgarisation;

•  apporter assistance et encadrement aux fabricants d'aliments pour poissons afin qu'ils maintiennent la qualité de l'aliment et remplissent leurs responsabilités sur les marchés.

Conclusions

La mortalité massive, observée à Taiwan chez les crevettes tigrées noires à cause de maladies virulentes est un phénomène sans précédent dans l'élevage intensif de la crevette. L'étude des causes fondamentales de ces maladies a montré que la plupart des facteurs responsables sont d'origine humaine et qu'ils auraient pu être évités. Il est essentiel que les systèmes aquacoles de haut niveau technique soient considérés comme faisant partie intégrante de l'environ- nement naturel et que la qualité y soit assurée. L'expérience catastrophique de l'élevage des crevettes à Taiwan offre une leçon très utile aux éleveurs, aux industries et aux fontionnaires gouvernementaux, aussi bien à Taiwan que dans le reste du monde.

C. Kwei Lin travaille à la division de l'ingénierie agricole et alimentaire, Asian Institute of Technology, P.O. Box 2754, Bangkok, Thaïlande.

(Etude extraite de World Aquaculture Vol. 20(2), p 19, 20; juin 1989)

ANNEXE 2

Les utilisations multiples des ressources côtières: changements potentiels de l'environnement et impacts présentant une importance sociale (d'après Sorensen et McCreary, 1990).

Note: ce tableau ne donne qu'une liste indicative de chaînes d'impacts incomplètes, et ne vise pas à expliquer les relations de cause à effet.

UTILISATION OU ACTIVITE→CHANGEMENTS DE L'ENVIRONNEMENT → IMPACT D'IMPORTANCE SOCIALE
A. Impacts sur la qualité de l'eau des estuaires, ports et côtes  
évacuation des eaux usées, produits résiduels domestiques et industrielspollution des estuaires, particulièrement près des zones urbainesdiminution de la production de poissons, contamination des poissons, mollusques et crustacés des zones de contact avec les eaux
évacuation des eaux usées des centres touristiquespollution des estuairesdiminution de la production de poissons
évacuation des eaux usées domestiques et/ou des centres touristiquespollution des estuaires et des plagesrecul du tourisme et des activités de loisirs
maîtrise des crues et/ou développement agricole, endiguement ou dérivation des cours d'eau côtiersaugmentation de la salinité des estuaires, diminution de la circulation dans les estuairesdiminution de la production agricole
exploitation du pétrole sur les côtes, rejet chronique de pétrole et/ou rejets importants de pétrole dus à des accidentspollution des estuaires et des eaux côtières par le pétrolediminution de la production de poissons, contamination des poissons, mollusques et crustacés, diminution de la qualité des activités de loisir et du tourisme
développement des port, transport de pétrole, rejet chronique de pétrole et/ou rejets importants de pétrole dus à des accidentspollution des estuaires et des eaux côtières par le pétrolediminution de la production de poissons, diminution de la qualité des activités de loisirs et du tourisme
pesticides agricolespollution toxique des estuaires et des eaux côtièresdiminution de la production de poissons, mort de poissons
développement agricole et fertilisantsaugmentation des entrées d'éléments nutritifs dans les estuaires, eutrophisation, pollutiondiminution de la production de poissons, mort de poissons
cultures, pâturage, activités minières ou forestières dans les bassins versants côtiersérosion des bassins versants, sédimentation et augmentation de la tubidité des estuaires, dépôt dans les plaines d'innondationdiminution de la production de poissons, augmentation des risques d'inondations
cultures, pâturage, activités minières ou forestières dans les bassins versants côtiersérosion des bassins versants, augmentation de la sédimentation changement de dépôt des sédiments dans les baies, les deltas et les eaux côtièresplages couvertes de sédiments peu attirants, diminution des activités de loisirs et de tourisme
cultures, pâturage, activités forestières dans les bassins versants côtiers et les zones côtièresérosion des bassins versants, augmentation de la sédimentation des baies, deltas et zones portuairessédimentation dans les chenaux de navigation et les zones d'ancrage
exploitation minière côtièreaugmentation de la sédimentation et de la turbidité, changement de la composition des sédiments de fonddiminution de la production de poissons
B. Qualité et volume des eaux souterraines  
développement de l'agriculture, tourisme et développement des agglomérations humainesprélèvement d'eaux souterraines à un rythme supérieur à celui de la reconstitution naturelle, entrée d'eau de mer dans l'aquifèrecontamination des eaux souterraines utilisées à des fins domestiques et/ou agricoles
C. Comblement des zones humides (y compris les mangroves)  
développement de portscomblement des zones humidesdiminution de la production de poissons
développement de portscomblement des zones humidesdiminution des zones propres à la pêche et à la
mariculture
exploitation minière et évacuation des sols, développement du tourisme, développement des agglomérations humainescomblement des zones humidesdiminution de la production de poissons
D. Impacts sur les mangroves  
développement de l'agriculture, de la mariculture ou production de sel par évaporationdrainage ou endiguement des mangrovesdiminution de la production de poisson, réduction ou extinction d'espèces rares ou en péril
récolte du bois dans les mangroves (copeaux, bois de feu, matériaux de construction)surexploitation par rapport au rendement durable, diminution de la productivitédiminution de la production de poissons et de bois d'oeuvre des récoltes successives
récolte du bois dans les mangroves (copeaux, bois de feu, matériaux de construction)surexploitation par rapport au rendement durable, diminution de la productivité, perte d'habitatréduction ou extinction d'espèces rares ou en périls
exploitation minière (généralement étain)destruction locale des mangrovesdiminution de la production de poissons
E. Impacts sur les récifs coralliens et les atolls  
évacuation des effluents municipaux et/ou industrielspollution des récifs de coraildiminution de la production de poisson, diminution du tourisme et des activités de loisir
exploitation du coraildestruction des récifs de corail diminution de la production de poissons, diminution du tourisme et des activités de loisir, augmentation de l'érosion côtière
exploitation minière le long des côtes ou en mersédiments et turbidité, pollution des récifs de coraildiminution de la production de poisson, diminution du tourisme et des activités de loisir
transport international du pétrole en haute merpollution, par le pétrole, de l'eau de mer du largeralentissement de la croissance des récifs de corail; augmentation de l'érosion des plages, diminution du tourisme et des activités de loisir
dragage pour obtenir des matériaux de constructionsédiments et turbidité, pollution des récifs de coraildiminution de la production de poisson, diminution du tourisme et des activités de loisir
cultures, pâturage ou activités forestières dans les bassins versants côtiersérosion des bassins versants, sédiments et turbidité, pollution des récifs de coraildiminution de la production de poisson, diminution du tourisme et des activités de loisir
pêche à la dynamitedestruction des récifs de coraildiminution de la production de poisson, diminution du tourisme et des activités de loisirs
efforts de pêche intensifs et localiséssurexploitation par rapport au rendement durablediminution de la production de poisson associée aux récifs de corail
F. Impacts sur les plages, dunes et delta 
développement des activités de loisirs et/ou du tourismepiétinement de la végétation des plages et dunesdéclenchement ou augmentation de l'érosion côtière, augmentation des risques, diminution du tourisme et des activités de loisirs
pâturage de bétailpiétinement et/ou surpâturage de la végétation stabilisatrice des plages et des dunesdéclenchement ou augmentation de l'invasion par les dunes des zones ou infrastructures agricoles
exploitation du sable des plagessurexploitation par rapport à la reconstitution naturelledéclenchement ou augmentation de l'érosion des plages, érosion des côtes, augmentation des risques, perte de végétation indigène, de l'habitat de la faune sauvage et des beautés naturelles, diminution du tourisme
maîtrise des crues et/ou développement agricole et endiguement ou détournement des cours d'eau côtiersdiminution de l'apport au rivage de matériaux de plagesdébut ou augmentation de l'érosion côtière, augmentation des risques
G. Effort de pêche  
effort de pêche intensif ou extensifsurexploitation par rapport au rendement équilibrédiminution de la production de poisson
compétition entre les pêcheurs de la côte et du large pour exploiter les mêmes stockssurexploitation par rapport au rendement équilibrédiminution de la production de poisson, conflits entre groupes
H. Accès aux rivages et aux aires subtidales  
développement des agglomérations humaines et du tourisme sur les rivagesaccès public aux rivages bloqué ou gênémécontentement des habitants locaux, augmentation de la pression des activités de loisir sur les zones accessibles, dégradation des sites, diminution de la qualité des loisirs
I. Qualités visuelles  
développement des agglomérations humaines et du tourismediminution de la qualité visuelle du paysage rural ou natureldiminution de la qualité des activités de loisirs et du tourisme
J. Emploi et valeurs culturelles  
développement du tourismeaugmentation des salaries du secteur touristique par rapport aux autres secteurs, érosion des coutumes locales et des valeurs culturellesperte de main-d'oeuvre pour l'agriculture, diminution de la productivité agricole, mécontentement et problèmes sociaux chez les populations locales

ANNEXE 3

Description et analyse rapides de certaines stratégies de lutte contre la pollution marine

Normes de qualité de l'eau

En général, des normes réglementant la qualité de l'eau des effluents et des “plans d'eau” qui reçoivent ces effluents ont été adoptées afin de respecter des critères scientifiques de qualité de l'eau. Les standards et les critères sont déterminés en fonction des objectifs de qualité de l'eau, retenus. Cette approche fondée sur des objectifs de qualité permet d'établir les normes en fonction de l'utilisation particulière prévue des ressources en eau. Les normes sont principalement fondées sur des bio-analyses rapides des effets aigus ou léthaux sur les organismes testés qui résident dans la colonne d'eau. Il est admis implicitement que le principal compartiment aquatique dans lequel une substance donnée s'accumulera est la colonne d'eau.

Toutefois, lors de la conception ou de l'exécution du contrôle de la pollution basé sur les normes de qualité de l'eau, il est important de tenir compte des éléments suivants:

-  ces normes sont rarement à jour, vu que certaines ont été établies il y a des dizaines d'années;

-  elles ne prennent pas en considération le comportement biogéochimique de nombreuses substances qui s'accumulent principalement dans les sédiments aquatiques;

-  elles ne s'appliquent pas nécessairement aux espèces les plus sensibles à une substance donnée;

-  elles ne traduisent pas les risques/effets dus à l'accumulation d'une substance dans toute la chaîne alimentaire;

-  elles sont souvent appliquées à des écosystèmes totalement différents, en négligeant a) les différences biogéochimiques et écologiques, b) l'impact de sources multiples (charge totale), et c) l'impact des substances à temps de résidence moyen ou long;

-  elles exigent des analyses des substances potentiellement dangereuses dans la colonne d'eau qui peuvent être difficiles à réaliser d'une façon précise et exacte. L'amélioration requise des capacités d'analyse peut être extrêmement coûteuse.

Normes d'émisson uniforme (NEU)

Les NEU fixent les limites de concentration de substances particulières dans les effluents. Les mêmes limites sont applicables à toutes les décharges de la substance en question ou à tous les processus d'un type particulier. Elles sont généralement exprimées en concentrations autorisées dans l'effluent et, dans le cas d'un processus particulier, en quantité de substances produites. Dans le cas de la lutte contre la pollution marine, des listes “noires” et “grises” de substances dangereuses sont établies et/ou les obligations de traitement techniques des effluents sont spécifiées.

Listes noires et grises

Les substances sont divisées en deux groupes en fonction du degré de risques/effets en ce qui concerne la persistance, la toxicité et la bioaccumulation potentielle. Les substances

de la liste noire ne devraient pas pénétrer dans le milieu aquatique alors que les substances moins dangereuses de la liste grise peuvent y être rejetées sous réserve de certaines précautions, qui comportent dans la plupart des cas le traitement des effluents. A propos de cette approche, il ne faut pas oublier:

-  qu'il n'existe pas de limite précise entre les deux groupes;

-  que les conditions locales et le comportement biogéochimique ne sont pas pris en considération (le degré de persistance dépend surtout de l'état du milieu; l'importance de la toxicité et de la bioaccumulation varie en fonction des espèces en cause);

-  que cette approche ignore les circonstances particulières qui influent sur les risques que présentent les substances dans une situation réelle.

Meilleure technologie disponible (MTD)

C'est une stratégie qui vise à restreindre la dissémination des substances et à réduire l'impact sur l'environnement par la réduction de la source au moyen de la technologie la plus perfectionnée et la plus efficace qui existe. Dans de nombreux cas, cette approche est appliquée pour le traitement obligatoire des effluents qui inclue le retrait maximal d'une substance donnée quels que soient les coûts. Si les facteurs économiques sont pris en considération, le niveau de traitement exigé pourrait être moins élevée - on parle alors souvent d'utiliser le “meilleur moyen pratiquable disponible” (MMPD). Toutefois, il faut reconnaître que cette approche:

-  n'est pas conçue pour la protection de l'environnement site par site;

-  ne prend pas en compte les autres sources ni le niveau de protection de l'environnement réellement nécessaire;

-  ne permet pas de savoir si la protection est réellement assurée;

-  peut se montrer totalement insuffisante ou excessivement protectrice.

Principe de “prudence”

Selon ce principe, des mesures (par exemple, contrôle des rejets) doivent être prises à titre de précaution, même en l'absence de preuves scientifiques de relations de causes à effets, si l'on soupçonne une substance d'avoir des effets nuisibles sur l'environnement marin. Le principe “de prudence” est fréquement interprété comme la nécessité de tendre vers un rejet nul de tous les matériaux, excepté les substances naturelles non contaminées.

D'un point de vue scientifique, l'acceptation de ce principe pose des problèmes fondamentaux. Une des critiques les plus importantes est que ce principe amène à considérer le soupçon d'un effet - et non des preuves scientifiques - comme suffisant pour imposer des contrôles sur les rejets. Dans la formulation actuelle, il suffit de faire valoir qu'à une certaine date à venir, un produit chimique donné aura vraisemblablement un effet et que le rejet en mer devrait être interdit. Etant donné que I'introduction de la plupart des substances dans le milieu marin provoquera au moins des troubles au niveau local, et que les effets ne sont pas définis, cet argument peut être - et est - avancé pour la plupart des sources d'apports directs au milieu marin. En outre, il n'y a pas de définitions qualitatives ni quantitatives des termes persistant, toxique et bioaccumulation.

Toutefois, il faut prendre des précautions dans les cas où on connaît mal un produit chimique donné, son comportement biogéochimique ou les risques écologiques ainsi que dans les cas où les concentrations sont voisines des normes de qualité de l'environnement établies et/ou des charges critiques.

Remarques

Dans le contexte aquaculture-environnement, il apparaîtra de plus en plus clairement que les planificateurs du développement devront être capables de préconiser - voire de sélectionner - certaines mesures de politique de l'environnement de façon à répondre aux besoins spécifiques de pratiques aquacoles qui sont très diverses et des personnes intéressées. Cela n'est pas chose facile vu la variété des concepts et méthodologies existant pour la protection de l'environnement, qui présentent d'ailleurs tous des avantages et des limites d'application.

Les considérations économiques détermineront certainement le choix d'une stratégie de protection de l'environnement. Les stratégies traditionnellement utilisées présentent l'avantage d'être relativement faciles à organiser, gérer et suivre et, souvent, n'exigent pas une étude approfondie des variables de l'environnement, qui changent naturellement d'un site à l'autre. Toutefois, il faut reconnaître que l'application rigide des approches traditionnelles peut, à long terme, ne pas être rentable, parce qu'elles ne tiennent pas compte de la capacité réelle de l'environnement d'assimiler les déchets.

Enfin, une approche souple et adaptable, qui devrait regrouper les avantages de plusieurs stratégies est proposée à titre d'exemple. s'agissant de la pollution des eaux en Afrique, pour lesquelles les données d'écotoxicologie sont rares, Biney et al., présentent les potions de stratégies suivantes pour la gestion des effluents polluants:

1)  limitation des effluents au moyen de normes rigides comportant des limites de concentrations tant chimiques que toxicologiques obtenues par des tests simples de toxicité aiguë des effluents. Toutefois, les caractéristiques du plan d'eau recevant les effluents ne sont pas prises en considération.

2)  Limitation des effluents au moyen de normes souples. lci, les limites sont calculées de façon à maintenir les critères de qualité de l'eau dans un plan d'eau spécifique. Dans ce cas également, les limites peuvent être définies comme le seuil du produit chimique et/ou de ses effets toxiques.

3)  Pour certaines substances chimiques, il est scientifiquement injustifié et insuffisant pour la protection de l'environnement de définir des objectifs, des critères et des règlements pour l'eau seulement. L'exemple classique est le mercure (Moore et Ramamoorthy, 1984). ll est alors nécessaire d'indiquer des objectifs et critères pour un autre compartiment de l'environnement (par exemple, les sédiments ou les poissons).

4)  Dans certains cas où une espèce est particulièrement sensible à certaines substances (par exemple, les crustacés par rapport aux pesticides), il est préférable de choisir une approche basée sur les “espèces indicatrices” plutôt que sur la qualité de l'eau (Hellawell, 1986).

5)  La classification des substances chimiques, utilisées dans un pays, par listes “noire”, “grise” et “blanche” peut ê d'une certaine utilité (Hellawell, 1986), surtout dans (comparaison entre l'évaluation des risques pour le contrôle de la qualité de l'eau, (comparaison entre l'exposition prévue de l'environnement et les données toxicologiques à disposition). Cela signifie non pas que les substances de la liste noire doivent être complètement interdites mais qu'elles doivent être utilisées seulement dans certaines conditions et sous stricte surveillance.

ANNEXE 4

Paramètres et caractéristiques de suivi spécifiques à l'aquaculture pour lesquels des données peuvent être rassemblées

Conditions hydrographiques et topographiques des plans d'eau côtiers: direction et vitesse des courants, dynamique des marées, action des vagues, vents, temps de rétention des masses d'eau dans les baies, types de stratification, mélange des masses d'eau douce et d'eau de mer dans les estuaires, fluctuations du débit des cours d'eau, profondeur et pente des nappes phréatiques; seuils, profondeurs, types de fonds marins, modèles de sédimentation et d'érosion, etc.

Caractéristiques écologiques des communautés benthiques et pélagiques “intactes” ainsi que de la faune et de la flore littorale et/ou riveraine.

Types, ampleur et conséquences de la contamination aquatique et de la dégradation physique dues à des activités côtières autres que l'aquaculture.

Emplacement, durée de vie et disposition de la ferme aquacole: taille conception/construction des unités d'élevage, canaux d'amenée de l'eau, canalisations, unités de pré- ou de post-traitement, qualité de l'eau d'apport, besoins de renouvellement d'eau (eau de mer/eau douce), les propriétés des sols des étangs, etc.

Organismes en élevage: type et nombre d'espèces/souches, taille/âge, densité de stockage, croissance, (si possible biomasse), rendements par cycle productif, temps de stockage et de récolte; problèmes de maladies (type, attaque, durée), les pertes (prédation, fuite, mortalité), etc.

Apports: aliments, fertilisants, produits chimiques, en ce qui concerne le type, la quantité, la composition (si possible, contenu en eau, en carbone organique et inorganique, en azote, en phosphore), la consistance, la taille des particules d'aliment; les méthodes, programmes et fréquences d'alimentation, de fertilisation et d'utilisation des produits chimiques.

Changements dans l'espace et le temps de la colonne d'eau, dans la ferme et aux alentours, en ce qui concerne la circulation de l'eau/la vitesse du courant, la salinité, la turbidité, la couleur, la température, le pH, l'oxygène dissous, les éléments nutritifs inorganiques dissous, le carbone total, l'azote total, le phosphore total, les matières en suspension et sédimentables, la DBO, le seston (chlorophylle, phéopigments), etc.

Changements dans l'espace et le temps, dans et sur le fond de la mer (et le fond des bassins) en ce qui concerne la couleur des sédiments, l'épaisseur, la consistance, le pH, le potentiel rédox, le contenu en matière organique, la DBO, la DCO, le carbone total, l'azote total, le phosphore total, les éléments nutritifs inorganiques dissous, l'oxygène dissous, l'hydrogène sulfuré, le méthane, les produits chimiques résiduels, etc.

Changements dans l'espace et le temps des organismes benthiques et pélagiques (y compris certains organismes en élevage) en ce qui concerne les réponses des points de vue biochimique et cellulaire, des organismes individuels (anomalies morphologiques, diminution de la reproduction, de la croissance et de la survie, accumulation de produits chimiques dans les tissus), des populations et communautés (abondance d'espèces “indicatrices”, richesse en espèces, abondance, biomasse, diversité), flux d'énergie dans les réseaux alimentaires, etc.

ANNEXE 5

Paramètres socio-économiques à prendre en considération dans le développement de l'aquaculture côtière (d'après Schmidt, 1982)

A) Nécessité de déterminer la faisabilité sociale de l'aquaculture côtière

D'après Smith et Pestano-Smith (1985), il est nécessaire de déterminer la faisabilité sociale de l'aquaculture côtière pour diverses raisons (exposé légèrement modifié):

-  le développement technologique rapide dans certains systèmes aquacoles côtiers,

-  l'expansion des marchés d'exportation potentiels pour les produits de l'aquaculture côtière et la pression économique que ce potentiel exerce en faveur d'un accroissement de la production,

-  la nécessité d'augmenter l'apport de protéines d'origine aquatique disponibles dans le pays,

-  la nature parfois fragile des aires côtières et les effets potentiels de l'augmentation de la compétition pour utiliser les ressources côtières,

-  le manque de préparation des institutions pour faire face à une compétition aussi vive.

B) Trois questions de base

Il peut être opportun de poser les trois demandes de base suivantes lorsque l'on examine la situation socio-économique des zones de développement aquacole côtier présent et futur.

-  Quels sont les paramètres techniques et économiques qui déterminent la faisabilité de l'aquaculture côtière?

-  Quels sont les besoins effectifs des populations et/ou les conditions nécessaires à une amélioration structurelle des communautés?

-  Quel est l'impact potentiel de l'innovation que représente l'aquaculture côtière en ce qui concerne ces besoins et ces conditions?

C) Paramètres

i) Paramètres démographiques et économiques

1) Démographie

-  population, densité de population, taux de croissance;

-  répartition par groupes d'âge, rapport hommes-femmes;

-  nombre de personnes économiquement actives, rapport hommes-femmes;

-  effectif moyen des ménages, composition type;

-  tendances migratoires;

-  rapport population urbaine et population rurale;

-  composition ethnique.

2) Infrastructure

-  transports et communications dans la zone, transports et communications avec les autres zones, et centres de transports et de communications;

-  disponibilité en eau et énergie électrique;

-  marchés existants;

-  services comme écoles, dispensaires, hôpitaux, etc.

3) Analyse des secteurs de l'économie locale

L'analyse couvrira les différents secteurs de l'économie, à savoir habituellement: a) un secteur primaire (agriculture, pêches, forestrie, exploitation minière, etc.), b) un secteur secondaire (industrie et fabrication), et c) un secteur tertiaire (services, commerce, tourisme, etc). Pour chaque secteur, les points suivants seront analysés brièvement:

-  structure et volume de la production;

-  structure de la demande, de l'offre et des prix;

-  dynamique des intrants-extrants;

-  propriété des moyens de production;

-  structure de l'emploi et salaires;

-  tendances et potentiels des investissements;

-  étude de marchés;

-  contraintes à l'expansion et à la croissance.

4) Distribution des revenus

-  revenu par ménage et par habitant en espèces et en nature;

-  variations saisonnières des revenus;

-  rapport de membres rémunérés/personnes à charge dans les ménages;

-  pourcentage du revenu provenant de la production de subsistance, de la production commerciale et du travail salarié;

-  rapport des revenus avec le revenu moyen national et le PIB par habitant.

5) Dépenses familiales et types de consommation

-  pourcentage et articles obtenus par achat, troc ou production directe;

-  dépenses par articles;

-  variations saisonnières des dépenses.

ii) Dynamiques et variables sociales

-  structures juridiques et normatives;

-  institutions traditionnelles et modernes, leurs rôles et fonctions;

-  structure d'autorité: traditionnelle et religieuse, politique et économique, leur interdépendance;

-  organisations sociales subsidiaires, leurs statuts, interactions et transparence;

-  prise de décision au niveau de la communauté;

-  mécanismes, normes et valeurs de pouvoir social.

iii) Variables socio-culturelles

-  identité culturelle et religieuse des individus et des groupes de base;

-  auto-évaluation, espérances;

-  mobilité (professionnelle, géographique, verticale) et participation;

-  valeurs, mentalités;

-  rôle et statut des individus et des groupes de base;

-  socialisation et ses déterminants;

-  prise de décision au niveau famillial.

ANNEXE 6

Quelques exemples de séquences EIE

ODA (1988)

sélection initiale (SI)

-  enregistrer les signaux de danger

-  éviter les études non nécessaires là où les impacts seront probablement minimaux

appréciation de l'environnement (AE)

-  prédir les impacts majeurs

-  évaluer l'importance des effets

-  indiquer les actions clefs permettant d'atténuer les effets

-  présenter les implications aux responsables des décisions

évaluation de l'impact sur l'environnement (EIE)

-  prédire en détail les impacts attendus, y compris les coûts

-  identifier les mesures spécifiques nécessaires pour éviter, atténuer ou compenser les dégâts -  présenter les prédictions et options aux responsables des décisions

suivi et évaluation (mécanisme de rétroaction)

-  indiquer les autres mesures d'atténuation requises

-  améliorer SI, AE et EIE

-  accroître la connaissance des effets sur l'environnement

PNUE (1988)

première sélection
évaluation préliminaire
organisation de l'étude EIE
portée
étude EIE

identification
prévision
évaluation
atténuation
documentation

utilisation des résultats: responsables des décisions:

plan de réduction des conflits; attribution des responsabilités institutionnelles; contrôle à postériori

3. Ahmad et Sammy (1985):

-  activités préliminaires

-  identification de l'impact (portée)

-  étude de base

-  évaluation de l'impact (quantification)

-  mesures d'atténuation

-  évalution (comparaison des diverses possibilités)

-  documentation

-  prise de décisions

-  contrôle à postériori

4. Bisset (1983):

-  identification des impacts

-  prévision et mesure des impacts

-  interprétation ou évaluation des impacts

-  identification des besoins de suivi et mesures d'atténuation

-  communication des informations concernant les impacts aux utilisateurs (responsables des décisions; public)

5. Lohani et Halim (1983):

-  identification

-  description du système existant concernant l'environnement

-  détermination des composantes du projet

-  prévision

-  identification des modifications de l'environnement qui pourraient être significatives

-  prévision de la dimension des changements d'un point de vue quantitatif et/ou de l'espace touché dans l'environnement identifié

-  évaluation

-  détermination de l'incidence des coûts et avantages pour les groupes utilisateurs et les populations affectées par le projet

-  spécification et comparaison des coûts et des effets de différentes possibilités.

ANNEXE 7

Quelques considérations concernant la formulation des programmes de GIEC (ICAM) (d'après Clark, 1991)

1.  Reconnaître et traiter l'aire côtière comme un système dynamique, et les demandes sur cette aire côtière comme dynamiques.

2.  La planification devrait porter sur plus de cinq ans, période habituellement retenue, peut-être sur plusieurs décennies ou plus, par exemple, pour les problèmes d'érosion côtière et de hausse du niveau de la mer. Le développement économique et technologique devrait être étudié suivant plusieurs scénarios, pour une période de 10–20 ans.

3.  Les principales caractéristiques des écosystèmes devraient être maintenues.

4.  Utiliser une évaluation de l'environnement et des ressources comme base pour une planification globale de l'utilisation des terres. Décrire les fonctions à prévoir. Faire une évaluation de l'environnement et des ressources à l'avenir. Etablir une série de prévisions.

5.  Prévoir l'utilisation des terres et des eaux dans les endroits opportuns. Evaluer le développement existant et les besoins correspondants d'évacuation des déchets liquides et solides et les risques de pollution; identifier et étudier des moyens de gestion des sources de pollution ponctuelles ou non.

6.  Adapter les lignes directrices au niveau existant de développement.

7.  Etablir une définition pratiqué de “la qualité de l'environnement” allant au-delà de la diminution de la pollution.

8.  Insister sur l'éventualité des processus naturels. Reconnaître que le statut présent d'un système naturel quelconque n'est pas fixe; mais peut représenter un équilibre dynamique ou un système de transition.

9.  Encourager la mise en valeur et la restauration des écosystèmes; exploiter les processus naturels: encourager le bon choix des sites.

10.  Exemples de fonctions (produits) du GIEC (liste non exhaustive):

-  Fonction de production (poissons, algues, eau potable, sable et coquillages, éléments nutritifs, eau pour systèmes de refroidissement)

-  Fonction d'accueil (espace physique: zones d'installation, plages, loisirs, routes maritimes et ports)

-  Fonction de régulation (matières organiques, tempêtes, érosion)

-  Fonction d'information (études scientifiques, observation des oiseaux, fonctions génétiques)

-  Ethique et esthétique (existence)

11.  Généralement, les considérations économiques à court terme inspirent les priorités politiques.

12.  Les techniques analytiques de l'évaluation économique sont en voie d'amélioration. Même si elles n'apportent pas de réponses définitives, elles procurent des informations utiles pour les décisions concernant la gestion des ressources.

13. ll n'existe encore aucun modèle pratique de programme GIEC. Les informations et les concepts nécessaires pour définir les objectifs de GIEC sont encore en cours d'élaboration. La question est extrêmement complexe et le cadre de formation et d'éducation est encore à l'étude.

ANNEXE 8

Quelques types importants d'informations nécessaires pour la GIEC (d'après Clark, 1991)

1. Environnement physique

Données sur le terrain (y compris histoire), processus d'érosion, augmentation du niveau de la mer dû aux tempêtes, vents, marées, interactions air-mer, transport des sédiments, disposition géologique, effondrement, apport en sédiment, météorologie, climat.

2. Environnement biologique

Production primaire et secondaire, répartition et importance des ressources biologiques côtières, principaux habitats et écosystèmes, relations écologiques qui déterminent la productivité, présence d'espèces rares, menacées ou en danger; espèces “indicatrices”.

3. Informations sociologiques

Dépendance vis-à-vis des ressources, types d'utilisations historiques, y compris méthodes, facteurs déterminant d'utilisations historiques, types d'utilisations actuels, rechercher si les types d'utilisations actuels sont durables ou non, démographie, informations socio-culturelles, régime d'exploitation des terres et de la mer.

4. Considérations économiques

Attribuer une valeur économique aux ressources et type d'utilisations des ressources. Les valeurs qualitatives - ressources et type d'utilisations des ressources qui ne peuvent être évaluées d'un point de vue économique - doivent être prises en compte. Quelques activités économiques spécifiques doivent être incluses dans la collecte des données: pêches, aquaculture, foresterie, agriculture, établissements humains, tourisme, industries extractives et manufacturières, énergie, évacuation et traitement des déchets, transports, ports, pratiques traditionnelles.

5. Problèmes

ll est nécessaire d'identifier les groupes pour lesquels l'utilisation et la gestion des ressources côtières présentent de l'intérêt et les conflits potentiels entre ces groupes.

6. Mécanismes institutionnels

(National, régional, local) ministères, départements avec répartition des responsabilités, organisation et hiérarchie; conseils interorganismes, commissions consultatives, accords permanents avec le secteur privé; législation concernant le zonage, la pollution, les ressources, l'utilisation; processus d'autorisation et autres processus administratifs pour appliquer la loi.

ANNEXE 9

Prémisses et considérations pour une stratégie de GIEC (d'après Clark, 1991)

-  Tous les pays n'ont pas besoin d'une GIEC au sens formel.

-  Alors que la conservation des ressources renouvables peut être un des principaux objectifs de GIEC, le dévelopement économique en est le grand thème.

-  Des aires spécialement protégées peuvent faire partie intégrante d'un programme de GIEC.

-  ll n'existe pas de modèle général pratique de GIEC, à notre connaissance.

-  L'accès à l'information doit être assuré.

-  Une liaison avec les responsables de la politique doit être établie.

-  ll devrait exister des liaisons entre les services gouvernementaux et les organismes complémentaires.

-  ll faut tenter de réunir des groupes d'intérêts différents.

-  ll faut élaborer des instruments pour traduire les informations techniques en informations pratiques de gestion.

-  Les informations devraient être communiquées aux responsables des décisions, aux différentes parties intéressées et au grand public.

-  Un milieu favorable doit être créé pour soutenir les activités de GIEC.

ANNEXE 10

Proposition de code de pratique pour l'utilisation de composants inhibiteurs en aquaculture (GESAMP, 1991 c)

  1. L'utilisation de composants inhibiteurs importants d'un point de vue médical devrait être interdite en aquaculture. Toutefois, il peut être nécessaire d'utiliser certains composants importants d'un point de vue médical dans des circonstances exceptionnelles pour traiter certaines maladies déterminées.
  2. Ces composants inhibiteurs ne devraient être utilisés que par des personnes qualifiées, comme les vétérinaires.
  3. L'accès aux composants inhibiteurs devrait être refusé à tous les profanes et aux personnes inexpérimentées.
  4. Le stockage des composants inhibiteurs devrait se faire conformément aux recommandations des producteurs/fournisseurs.
  5. L'utilisation des composants inhibiteurs devrait suivre strictement les instructions écrites des producteurs/fournisseurs.
  6. Les produits pharmaceutiques devraient être utilisés en rotation. L'utilisation répétée d'un même produit devrait donc être évitée.
  7. ll est nécessaire de ménager des périodes d'abstinence appropriées après l'utilisation d'un produit pharmaceutique, avant que les animaux ne soient retirés des installations d'élevage aquacole.
  8. Le rejet délibéré ou accidentel de produits inhibiteurs dans le milieu aquatique devrait être évité.
  9. Les composés inhibiteurs non utilisés devraient être éliminés sans danger.
  10. Un programme de surveillance devrait être adopté afin de s'assurer que le code d'usage est respecté.

ANNEXE 11

Liste de contrôle pour les projets de développement de l'aquaculture côtière (d'après Burbridge et al., 1988)

Problèmes importantsQualité de l'information
 Disponibleà joursûre
1. Quelle est la principale méthode d'élevage proposée (bassins, cages flottantes ou radeaux, cultures sur le fond, enclos)? Spécifier les raisons du choix de la ou des méthodes sélectionnées.oui nonoui nonoui non
2. Production extensive ou intensive? Evaluer la disponibilité/le coût des ressources requises.   
3. Au cas où l'aquaculture proposée est extensive, l'amélioration de l'efficacité de l'aquaculture existante a-t-elle été envisagée comme moyen alternatif de permettre l'accroissement de la population côtière et l'augmentation de la production des pêches?   
4. Le choix des terres et des retenues entraîne-t-il la destruction de mangroves, de forêts submergées, de terres agricoles ou à d'autres fins? Décrire les autres possibilités de localisation du projet.   
5. L'impact sur ces aires et/ou utilisations a-t-il été examiné? Indiquer le public et les communautés intéressés ou affectés par le projet.   
6. La localisation proposée du projet est-elle propre à permettre l'aquaculture à long terme? Indiquer les limitations et contraintes.   
7. Le développement affectera-t-il des ressources qui servent de base à d'autres activités de pêche (par exemple: qualité de l'eau entrant dans les mangroves voisines, lits d'algues, récifs de corail)? Indiquer l'ampleur et l'intensité des effets potentiels.   
8. Le développement affectera-t-il des ressources qui servent de base à d'autres activités terrestres (par exemple: la création d'étangs d'eau saumâtre augmentera-t-elle la salinité des terres agricoles voisines)? Indiquer l'ampleur et l'intensité effets potentiels.   
9. Le projet est-il situé dans une zone sujette à des risques naturels tels que ras de marée (tsunami), ouragans, typhons ou élévation du niveau de la mer due à une tempête?   
10. Le site choisi est-il exposé à des risques potentiels d'origine humaine comme la pollution industrielle ou agricole? Indiquer les risques.   
11. Existe-t-il des risques pour la santé humaine liés au site proposé?   
12. Le projet augmentera-t-il la fréquence des maladies transmises par l'eau?   


Les figures et tableaux énumérés ci-dessous ainsi que l'annexe 1 ont été inclus dans ce document avec l'aimable autorisation des éditeurs et organismes suivants:

Figures 5 et 6. Gowen et Bradbury, 1987. Oceanogr. Mar. Biol. Annua. Rev., 25:563–575.

© Aberdeen University Press Ltd.

Figure 7. Chua et al., 1989. Mar. Pollut. Bull., 20(7):335–343.

© Maxwell Pergamon Macmillan plc.

Figure 9. Growen et al., 1990. In Aquaculture Europe'89

© Société européenne d'aquaculture.

Figure 11. Wallin et Hakanson, 1991. In Marine Aquaculture and Environment, édité par T. Makinen, Copenhague, Nordic Council of Ministers. Nord 1991(22): pp. 39–55.

© Nordic Council of Ministers.

Figure 12. Gowen et al., 1989. In Aquaculture-A biotechnology in progress. Proceedings of the International Conference Aquaculture Europe'87, réunie du 2 au 5 juin 1987 à Amsterdam, Pays-Bas, édité par N. De Pauw, E. Jaspers, H. Ackefords et N. Wilkins. Bredene, European Aquaculture Society. Vol. 2, pp. 1071–1080.

© Sociéte européenne d'aquaculture.

Figure 13. Weston, 1991. In Aquaculture and water quality, édité par D.E. Brune et J.R. Tomasso. Baton Rouge, World Aquaculture Society. Advances in World Aquaculture, (3), pp. 534–567.

© Société mondiale de mariculture.

Figure 14. Bailly, 1989. In Aquaculture: A review of recent experience. Paris, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pp. 314–327.

© Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Figures 15 et 16. Driver et Bisset, 1989. In Report of workshops on environmental impact assessment, réuni au Pakistan, 16 septembre - 2 octobre 1989. Environment and Urban Affairs Division of the Government of Pakistan and IUCN-The World Conservation Union, Karachi, JRC-IUCN Pakistan, pp. 5–11.

© JRC-IUCN Pakistan.

Tableau 9. Beveridge et al., 1991. In Aquaculture and water quality, édité par D. E. Brune et J. R. Tomasso. Baton Rouge, World Aquaculture Society. Advances in World Aquaculture, (3), pp. 506–533.

© Société mondiale de mariculture.

Tableaux 12 et 13. Huguenin et Colt, 1989. Design and operating guide for aquaculture seawater systems. Amsterdam, Elsevier Science Publishers. Developments in Aquaculture and Fisheries Science, (20), 264p.

© Elsevier Science Publishers B.V.

Tableau 14. Carpenter et Maragos, 1989. How to assess environmental impacts on tropical islands and coastal areas. A training manual prepared for the South Pacific Regional Environment Programme (SPREP). Honolulu, East-West Center, 345p.

© Environment and Policy Institute, East-West Center.

Annexe 1. Lin, 1989. World Aquacul., 20(2):19–20.

© Société mondiale de mariculture.



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