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AVANT-PROPOS

Le Mali compte aujourd'hui une population de plus de huit millions d'habitants dont 78% de ruraux. Le pays a connu une crise économique, financière et politique dont l'aboutissement fut marqué par les troubles sociaux de mars 1991 et l'avènement d'un régime démocratiquement élu.

La crise n'a pas épargné le secteur de la communication qui, non seulement a vu ses moyens diminuer, mais a été remis en cause du fait de l'utilisation univectorielle que l'on en faisait: imposition de mots d'ordres et d'autres consignes par les moyens de communication: cette forme verticale interdisant tout échange, toute discussion, toute concertation, a conduit la population paysanne à se cacher derrière "le miroir du protocole" et à se désintéresser de toute action gouvernementale.

Le monde rural se sentait étranger au développement imposé et refusait sa collaboration lorsqu'elle lui était demandée; les opérations de vulgarisation, du fait des méthodes utilisées, perdaient toute crédibilité.

Tous ces aspects négatifs ont été soulignés lors des Etats généraux du monde rural organisés par le gouvernement de transition en 1991. Les représentants du monde rural ont été entendus et l'élaboration du schéma directeur du secteur développement rural a pris en compte les préoccupations et aspirations du monde rural.

Les autorités du Mali, conscientes du rôle et de la place que la communication pour le développement peut jouer dans la situation du pays, ont souhaité élaborer une politique de communication pour le développement qui se fonde sur les principes de la démocratie et les grandes options du développement socio-économique du pays.

En effet, la définition d'une politique de communication pour le développement s'est appuyée sur un consensus de valeurs essentielles sur lesquelles le peuple malien s'est exprimé et que l'on retrouve dans la constitution de la III* République adoptée au suffrage universel au mois de mai 1992.

En outre, la politique nationale de communication pour le développement se met au service des grandes orientations économiques, sociales, politiques et culturelles du Mali; en tait elle suscite, appuie et accompagne les axes d'action prioritaires de la politique de développement du pays.

Cette nouvelle politique a pour objectifs:

Pour ce faire, le gouvernement du Mali a organisé, avec l'appui de ses partenaires, la FAO et le PNUD, un atelier ayant pour thème: "définition d'une politique nationale de communication pour le développement".

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a pris en charge le recrutement de 12 consultants nationaux chargés de mener un travail préliminaire faisant le bilan de la situation actuelle; ce bilan a concerné l'ensemble des moyens de communication et leurs utilisations en milieu rural: la radiodiffusion, la presse écrite et les outils de communication imprimés, la télévision et la vidéo, les auxiliaires audiovisuels, les moyens traditionnels de communication.

L'accent a été également mis sur le cadre institutionnel et juridique ainsi que sur les aspects techniques et technologiques de l'information et de la communication.

Le programme des Nations Unies pour le développement a pris en charge l'organisation de l'atelier qui a permis de définir cette politique nationale de communication pour le développement. Cet atelier s'est tenu à Bamako, du 4 au 11 octobre 1993. Tous ses actes essentiels sont consignés dans le présent document.

INTRODUCTION

La communication pour le développement est un processus social destiné à établir un dialogue véritable et permanent entre les différents acteurs du développement, à susciter, appuyer et accompagner les initiatives prises par consensus afin de jeter les bases d'une gestion concertée indispensable à la réussite de l'Ïuvre entreprise.

Dans cette acception, les médias sont désormais considérés comme des outils servant à déclencher et à accompagner ce processus. Leur emploi ne représente qu'un moyen et c'est la communication entre les individus qui joue le rôle principal, de même que les relations partenariales entre les institutions.

L'objectif ultime de la communication pour le développement est de permettre aux populations rurales de mieux ma”triser leur environnement, y compris l'agriculture, la santé, l'habitat et les autres facteurs dont dépend la qualité de leur vie, en liaison avec l'action gouvernementale.

Les fonctions de la communication pour le développement peuvent se résumer ainsi :

Il est établi que si la "communication sociale" permet d'atteindre un consensus sur les actions de développement à entreprendre, la "communication éducative" doit fournir l'information et les savoirs techniques dont les populations ont besoin pour être en mesure d'agir dans le consensus.

Enfin la communication institutionnelle est essentielle pour une compréhension commune des objectifs et des besoins et elle constitue la base nécessaire pour engendrer un bon travail d'équipe.

LA POLITIQUE NATIONALE DE COMMUNICATION POUR LE DÉVELOPPEMENT

Les principes généraux

La PNCD sert de cadre de référence et d'orientation évolutif et flexible pour tous les partenaires nationaux et les intervenants extérieurs. Elle permet à tous de s'insérer dans un cadre cohérent, respectueux de la souveraineté de l'Etat malien.

Les objectifs de la PNCD

Objectifs généraux

Les objectifs généraux de la PNCD sont:

En outre la PNCD doit participer à la consolidation des acquis démocratiques, institutionnels et politiques, y compris la prise de conscience par les citoyens de leurs droits et devoirs et par l'Etat de ses responsabilités et de son autorité.

Objectifs spécifiques

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