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1. INTRODUCTION

La présente mission a pour objectif principal d'étudier la possibilité d'insérer un volet aquaculture dans les activités du Projet MAG/85/005 “Développement agricole intégré de la région du lac Itasy” qui prépare actuellement sa phase opérationnelle en collaboration avec le Ministére de la production agricole et de la réforme agraire (MPARA). Madagascar a déjà connu un développement important dans le domaine de la rizipisciculture et de la pisciculture en étang, et ces activités auront naturellement leur place dans la politique du projet qui peut s'appuyer sur des structures nationales du Ministère de la production animale et des eaux et forêts (MPAEF) présentes dans la zone. L'élevage de poissons en cage ou en enclos dans le lac Itasy, pourrait également être envisagé. Compte tenu de la nature innovatrice de cette technique à Madagascar, le Ministère de la recherche scientifique et technique pour le développement (MRSTD) aurait demandé à la FAO d'effectuer des recherches sur l'élevage en cages et en enclos. Des propositions en ce sens ont été formulées par la présente mission en vue de la mise en oeuvre de ces recherches par le projet.

L'intérêt pour l'élevage en cage ou en enclos au lac Itasy, ou dans les autres lacs importants du pays (Alaotra, etc.), se manifeste depuis quelques années (Woynarovitch, 1980; Matthes, 1985; Rabelahatra, 1986). Dans le cas du lac Itasy, cela découle surtout de la baisse constante de la production de la pêcherie (de 1 400 t/an en 1963, 830 t en 1969 (Vincke), 275 t en 1975 (Moreau), à quelque 600 t en 1985 (Matthes), et peut - être seulement 250–350 t (Razanamaharo, comm. pers.); l'aquaculture serait un moyen de rehausser la production du lac qui semble souffrir aussi bien d'un déséquilibre au niveau biologique que de l'effort de pêche, devenu excessif (Matthes, 1985).

1.1 MAG/86/005 - DEVELOPPEMENT AGRICOLE INTEGRE DE LA REGION DU LAC ITASY

Ce projet se trouve dans une phase préparatoire précédant une phase opérationnelle qui débutera en 1989, pour une durée de quatre ans.

“Le projet à formuler vise la prise en charge par les paysans de la production et de la commercialisation de leurs produits. Pour atteindre cet objectif il faudrait mettre en place un encadrement performant et une structuration horizontale des paysans, pour renforcer la cohésion entre les producteurs — et accroître leur pouvoir de négociation vis-à-vis des organismes publics - et les intermédiaires du secteur privé intervenant dans la zone.”

Dans ce contexte, toute activité rémunératrice adaptée aux possibilités des paysans de la région (pêche, rizipisciculture et éventuellement pisciculture en cages ou enclos), a un intérêt potentiel pour le Projet de développement agricole intégré de la région du lac Itasy.

Les paysans de la région connaissent déjà la rizipisciculture, et dans un moindre degré la pisciculture en étang; il existe des structures de vulgarisation spécialisées (y compris une station d'alevinage à Miarinarivo) avec lesquelles le projet collaborera, et qui pourraient être rendues plus opérationnelles avec l'appui du projet. Ces activités, qui correspondent à l'approche du projet au niveau de l'intégration des spéculations des paysans, pourraient avoir un effet immédiat dans le milieu. Le projet amorce déjà des initiatives, notamment pour rendre les paysans plus indépendants pour ce qui est de l'approvisionnement en alevins, et quelques recommandations sont présentées ci-dessous.

Une partie importante de la communauté de la région est composée de pêcheurs du lac Itasy. Compte tenu des problèmes existant au niveau de la production de la pêcherie, le projet pourrait intervenir avec des actions en faveur des pêcheurs; des recommandations en ce sens sont également présentées ci-dessous.

Le présent rapport examine tout particulièrement la faisabilité de l'introduction, dans ce milieu, de l'aquaculture en cages ou enclos. L'approche rationnelle dans ce cas exigerait une collaboration avec le Ministère de la recherche scientifique et technique pour le développement d'une phase initiale de recherche d'adaptation; la vulgarisation interviendrait par la suite (peut-être douze mois après avec techniques testées auprès des paysans sensibilisés).


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