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5. ANALYSE DES STATISTIQUES DE PECHE

5.1 Sardinella aurita

Les statistiques annuelles de captures pour les senneurs industriels sont disponibles de 1966 à 1986 (tableau 3). Deux causes d'imprécision sont à souligner, d'une part l'évaluation de la part respective des S. aurita et S. maderensis dans les mélanges d'espéces, d'autre part jusqu'en 1979–80 l'incertitude sur l'évaluation du poids moyen des caisses.

En ce qui concerne les données de la pêche artisanale, on dispose d'estimations des captures de 1979 à 1984 pour Vridi seul (annexe 3) et de 1983 à 1986 pour tout le littoral ivoirien (Vridi inclus).

Après la période d'effondrement en 1972 et la légère récupération entre 1976 et 1978 la capture diminue en 1979 pour ensuite augmenter notablement jusqu'à des niveaux jamais atteints en 1985 et 1986 (sauf en 1984 où l'on note une diminution importante). On peut également remarquer sur les années 1983 à 1986 où l'estimation de la capture artisanale porte sur tout le littoral ivoirien que la part de cette pêcherie est très importante voire supérieure à l'industrielle et que les tendances suivies sont les mêmes.

Les statistiques de captures sont disponibles de 1963 à 1986 aussi bien pour la pêche piroguière que semi-industrielle et industrielle (tableau 3). (Dans ce dernier, pêche industrielle signifie pêche semi-industrielle + pêche industrielle proprement dite.)

On notera l'apparition occasionnelle dans les statistiques de captures industrielles de mélanges composés des deux espèces de sardinelles (ces mélanges sont appelés “harengs” ou “sardinelles mélangées”). Cette non-séparation entre S. aurita et S. maderensis a été observée de 1974 à 1977 et 1980 à 1986 (excepté 1983) et le groupe de travail a estimé nécessaire d'opérer la séparation entre les deux espéces. Les proportions respectives de ces deux espèces dans les captures des filets Poli/Ali et dans celles de la pêche semi-industrielle ont été analysées année par année et, compte tenu du fait qu'elles étaient peu différentes entre ces deux pêcheries, une moyenne des deux proportions a été calculée pour chaque année (sauf en 1981–1982 où l'on a utilisé une pondération). Les captures de “sardinelles mélangées” ont ensuite été séparées par espèce en utilisant les proportions moyennes qui figurent au tableau A.

Tableau A
MOYENNES ANNUELLES DES PROPORTIONS (EN %) DE S. aurita ET S. maderensis DANS LES FILETS POLI/ALI ET LES SARDINIERS INDUSTRIELS AU GHANA
annéeS. auritaS. maderensisannéeS. auritaS. maderensis
729648072.927.1
7336648164.435.6
7419.880.28267.632.4
756.493.68387.812.2
7654.745.38477.822.2
7756.544.58578.521.5
7883.416.6867030
7957.442.6   

Les tendances observées dans les captures de S. aurita au Ghana depuis 1980 sont à peu près les mêmes que celles enregistrées en Côte d'Ivoire avec un maximum de capture en 1985 (54 072 t). La pêcherie ghanéenne se caractérisant par une pêche artisanale 2 à 10 fois supérieure à l'industrielle.

La série de statistiques disponibles s'étend de 1976 à 1986 (tableau 3). Les captures seraient plutôt sous-estimées avant 1983 car la pêche en dehors du port de Lomé est mal appréhendée (pêche de sennes de plage).

On note que la valeur des captures est particulièrement élevée en 1986 (3 300 t) par rapport aux autres chiffres de la série historique et que les variations ne concordent pas très bien avec celles de la Côte d'Ivoire et du Ghana (artisanales).

Seules deux années sont disponibles (tableau 3) ce qui limite l'analyse.

5.2 Sardinella maderensis

On possède des données de captures des senneurs ivoiriens de 1966 à 1986 (tableau 4) avec comme pour S. aurita des problèmes de mélange d'espèces. Pour la pêche artisanale la série disponible est également la même que pour S. aurita avec une sousestimation de la capture artisanale de 1979 à 1982.

La capture totale de S. maderensis en Côte d'Ivoire fluctue beaucoup moins que celle de S. aurita et se situe vraisemblablement dans une fourchette de 10 000 à 25 000 t tout au long de la série historique. Il est à noter que les captures artisanales sont surtout importantes depuis le début des années 1980 et sont comparables à celles des senneurs.

La série ghanéenne va de 1971 à 1986 pour les deux secteurs (artisanal et industriel) (tableau 4). La capture artisanale est nettement plus importante que l'industrielle et se situe à un niveau relativement stable depuis 1977 (sauf une chute en 1984, et un pie en 1985) entre 10 000 et 15 000 t. Excepté en 1975, la capture industrielle reste toujours inférieure à 2 500 tonnes.

Dix années de données sont disponibles (1976 à 1986) avec comme pour S. aurita des captures sous-estimées. En tout état de cause la prise de S. maderensis bien qu'assez importante dans la pêcherie togolaise reste inférieure à 1 500 t (tableau 4).

On notera seulement que cette espèce est importante dans la pêcherie béninoise mais que seules deux années sont disponibles (tableau 4).

5.3 Engraulis encrasicolus

Cette espèce est représentée dans les eaux ivoiriennes, mais de façon secondaire. Il s'agit uniquement de captures des pirogues (annexe 3).

Les statistiques de capture disponibles vont de 1972 à 1986 (tableau 5). La pêcherie est artisanale (avec une petite contribution industrielle à travers les thoniers qui pêchent entre 500 et 1 000 t par an d'anchois comme appât) et l'anchois est toujours dominant par rapport aux autres espèces capturées par les engins artisanaux sauf dans les périodes de fortes captures de S. aurita (figure 9).

Les captures varient de façon importante (entre 14 000 et 68 000 t) tout au long de la série historique avec un pic en 1981–1982.

Dix années de données sont disponibles (tableau 5) et montrent que cette espèce est prédominante dans la pêcherie togolaise. A noter que 1986 est la première année depuis 1976 où a capture d'Engraulis encrasicolus est dépassée par celle de S. aurita. D'une façon générale, la capture a considérablement augmenté à partir de 1983 jusqu'à la diminution marquée de 1986.

Sur les deux années disponibles (tableau 5), on peut également voir la forte diminution enregistrée dans toute la région entre 1985 et 1986.

5.4 Scomber japonicus

Les captures des senneurs ont été significatives de 1966 à 1974 suivies d'une longue période pendant laquelle le S. japonicus a complètement disparu des eaux ivoiriennes. Une récupération progressive semble s'opéer à partir de 1984 avec une accélération en 1986 (tableau 6),.

Des données de pêche industrielle (séparées en senneurs, petits et grands chalutiers) et de pêche artisanale sont disponibles de 1972 à 1986 (tableau 6). Pour les deux secteurs on constate une diminution nette des prises après 1973, celle-ci étant comparativement moins marquée en pêche artisanale. L'augmentation des captures en 1986 est nette surtout en pêche artisanale (de 45 t à 16 800 t).

Les données qui figurent au tableau 6 de 1975 à 1982 sont un mélange de S. japonicus et de Scomberomorus tritor. Les valeurs de 1983 à 1986 ne montrent pas de tendance nette.

Scomber japonicus n'est pas enregistré en quantité significative au Bénin, du moins ces dernières annnées.


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