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4. DESCRIPTION DES PECHERIES

4.1 URS S

Pendant les travaux du groupe de travail, aucune information n'était disponible sur les pêcheries soviétiques.

4.2 Sénégal

La description des pêches du Sénégal est donnée en annexe C et les données antérieures à 1984 sont détaillées dans deux documents du Centre de recherches océanographiques de Dakar - Thiaroye. En résumé, l'exploitation des ressources démersales profondes du Sénégal est effectuée par deux flottilles bien distinctes (voir annexe C).

Les chalutiers de pêche fraîche, tous de la CEE, battant pavillon espagnol, recherchent les merlus noirs et sénégalais entre 200 et 500 mètres de profondeur. Les prises et les efforts sont en diminution depuis 1979 (10 000 tonnes) et la pêche est complètement arrêtée en 1988 et 1989.

Les chalutiers congélateurs recherchent principalement la crevette gamba (P. longirostris) entre 100 et 300 mètres de profondeur. Ces navires sont espagnols (12 à 42 chalutiers selon les années entre 1975 et 1988) et sénégalais depuis 1982 (7 en 1982, 8 en 1983 et 9 depuis 1984).

4.3 Espagne

4.3.1 Pêcheries mixtes de merlus et de crevettes

Cette pêcherie fait l'objet d'une exploitation en partie par une flottille de chalutiers (pêche fraîche) dont la présence a diminué depuis un nombre moyen de 365 unités en 1983 jusqu'à 24 en 1987. Cette diminution est la conséquence d'une réduction progressive de l'effort de pêche prévu dans l'accord signé entre l'Espagne et le Maroc en 1983. Les débarquements s'effectuent principalement dans cinq ports: Huelva, Puerto de Santa María, Algeciras, Málaga et Almería, bien que la quasi totalité des captures débarquées à Almería provienne de la zone méditerranéenne du Maroc.

Dans le cadre des accords antérieurs, ces embarcations pouvaient exploiter des lieux de pêches situés aussi bien dans les zones marocaines de la Méditerranée ou de l'Atlantique au nord du Cap Noun; cependant, dans l'accord CEE/Maroc de 1988, de nouvelles limites géographiques ont été établies de telle manière que 21 bateaux possèdent une licence exclusive pour la Méditerranée, 176 pour l'Atlantique au nord du Cap Ghir et 36 pour les deux zones.

Les caractéristiques moyennes de la flottille qui pêche dans les zones de l'Atlantique sont les suivantes: 83 TJB, 305 CV et 19 mètres de longueur, exploitant une zone située entre le Cap Spartel et le Cap Ghir, bien qu'avant 1988 cette flottille pouvait exploiter des eaux jusqu'au Cap Noun. La durée moyenne des marées est de sept jours.

Les espèces cibles de cette pêcheries sont le merlu blanc (Merluccius merluccius Linnaeus, 1758) et la crevette Parapenaeus longirostris Lucas, 1816, les espèces accessoires varient d'un port à l'autre. A titre d'exemple, dans les ports d'Algeciras et Málaga, le merlan bleu (Micromesistius poutassou Risso, 1826) constitue la principale espèce accessoire, alors que dans le port de Huelva ce sont la crevette (“carabinero”) (Plesiopenaeus edwardsianus) Johnson, 1867) et la langoustine (Nephrops norvegicus Linnaeus, 1758) qui dominent. Depuis 1986 une partie de la flottille (la majorité des navires basés à Huelva) a réalisé des transformations de cales pour faire soit des navires congélateurs soit des navires semi-congélateurs/semi pêche fraîche. (Cervantes, comm. pers.).

4.3.2 Pêcherie de merlus

(a) “Trios”

On définit sous ce terme les groupes de trois bateaux de caractéristiques identiques dont deux travaillent en boeuf pendant que le troisième transporte les captures au port. Le chalut utilisé a un maillage de 60 mm. En 1982, il y avait trois “trios” (neuf chalutiers d'une jauge moyenne de 217 TJB). Maintenant il ne reste qu'un “trio” (204 TGB). Le port de débarquement est Cadiz.

La zone de pêche se situe entre les parallèles 28°N et 24°N. Les profondeurs exploitées vont de 100 à 500 mètres. L'espèce cible est le merlu blanc. Les captures accessoires sont constituées du “cachucho” (Dentex macrophtalmus Bloch, 1791), la “corvina” (Argysosomus regius Asso, 1801), le “pez de San Pedro” (Zeus faber Linnaeus, 1758), le “San Pedro plateado” (Zenopsis conchifer Lowe, 1852), la “breca” (Pagellus erithrynus Linnaeus, 1758) et le “salmonete” (Mullus barbatus Linnaeus 1758).

(b) “Bous”

Le merlu sénégalais (Merluccius senegalensis) constitute l'espèce cible des flottes de chalutiers de pêche fraîche appelés “bous”, opérant à partir des ports de Cadiz et exploitant habituellement des lieux de pêche situés plus au sud que les eaux sous juridiction marocaine. En outre, dans les captures de ceux qui pêchent dans les eaux mauritaniennes et sénégalaises apparaît également le merlu noir (Merluccius cadenati Doutre, 1960) pendant quelques mois de l'année.

L'importance économique de ces deux espèces vient davantage de la quantité que de la qualité. En effet, bien que le rendement soit le plus élevé des différentes flottilles espagnoles qui les pêchent en frais au chalut dans le cadre de l'accord CEE-Maroc, les prix restent inférieurs aux prix du merlu blanc.

Le nombre moyen de chalutiers de pêche fraîche a varié ces dernières années avec un maximum de 23. Les caractéristiques moyennes sont: maillage 60 mm, jauge 327 TJB, 1.090 CV et 36 mètres de longuer. Le rayon d'action de ces bateaux est assez grand: depuis 24° N jusqu'à 15°N, bien que la majorité d'entre eux reste entre 20°N et 17°N.

Le merlu sénégalais (Merluccius senegalensis) constitue un pourcentage élevé dans le poids total des captures et apparaît trié en trois catégories commerciales selon la taille: “carioca”, “cerrada” et “abierta”. Les autres espèces accessoires présentant une certaine valeur marchande sont le “cachucho” (Dentex marcrophthalmus) et la langouste (Palinurus mauritanicus Gruvel, 1911).

(c) Filets maillants (“Volanta”)

En 1982 il y avait 36 navires pêchant au filet maillant dans les eaux marocaines, et 14 d'entre eux ont été transformés en palangriers de surface. Certains ont été retirés et de nouvelles unités sont apparues. Le nombre actuel est de 27 unités avec les caractéristiques moyennes suivantes: 62.6 TJB, 273 CV et 18 m de longueur.

Les zones de pêche habituellement fréquentées sont situées entre les parallèles 32°N et 29°N. Certains descendent jusqu'à 25°N occasionnellement. Les fonds exploités varient de 200 à 400 mètres. La durée des marées est de 12 jours.

Le port de débarquement principal est Algeciras et les espèces cibles sont le merlu blanc et le merlu sénégalais; la première espèce est exploitée toute l'année en quantité importante tandis que la seconde apparaît surtout à partir de septembre jusqu'en décembre. Il semble que la présence saisonnière du merlu sénégalais est la conséquence de sa migration en latitude qui ne la rend accessible à cette flotte que pendant une partie de l'année (FAO, 1986).

Les espèces accessoires sont: la dorade (Pagellus sp.), la “gallineta” (Helycolenus dactylopterus Delaroche, 1809), le “rubio” (Trigla sp.) et la “brotola” (Phycis blennoides Brunich, 1768).

(d) Palangres

La flottille de palangriers est constituée de treize unités dont la majorité est basée dans les ports de Galice. De même que la flottille pêchant au filet maillant, ils effectuent leurs débarquements dans le port d'Algeciras.

Les lieux de pêche les plus fréquentés sont localisés entre 36°N et 34°N et s'étendent parfois à 31°N. Les varient de 350 à 450 mètres et la durée moyenne des marées est de neuf jours.

L'espèce cible de cette flotte reste le merlu européen pendant une grande partie de l'année et à certaines époques il est remplacé par la “palometa negra” (Brama brama Bonaterre, 1788).

4.4 Mauritanie

4.4.1 Pêcherie du merlu dans les eaux mauritaniennes

Il n'existe pas de pêcherie mauritanienne ayant pour espèce cible le merlu. Les trois espèces de merlu sont exploitées du maroc au Sénégal depuis plusieurs dizaines d'années par une flottille espagnole de chalutiers-glaciers qui débarquent dans les ports andalous. Cette flotte, relativement homogène, et constituée de bateaux en bois assez anciens, est décrite au paragraphe 4.3.2 b.

Il faut signaler aussi que ces espèces sont capturées par d'autres flottilles en tant que prises accessoires. D'une part par les chalutiers pélagiques soviétiques et roumains (sous licence et affrétés), principalement autorisés à trois pour cent de captures accessoires, qui ont déclaré 546 tonnes et 1 007 tonnes en 1987 et 1988, respectivement. D'autre part, les chalutiers de pêche fraîche et surtout les chalutiers congélateurs recherchant les céphalopodes sur le plateau continental, réalisent également les prises de merlu composées plus particulièrement de la fraction juvénile de ces stocks, présente dans ces eaux. Celles-ci sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1 Prises accessoires de Merluccius spp. réalisées en ZEE mauritanienne par les flottilles chalutières pélagiques et démersales non spécialisées (céphalopodiers)
AnnéeFLOTTE
DémersalePélagiqueTotal
1984502 1662 216
19852289031 131
19861483 2873 435
1987116546662
19881001 0071 107

4.4.2 Pêcheries de crevettes dans les eaux mauritaniennes

Depuis 1969, d'après les renseignements disponibles, les stocks de crevettes des eaux mauritaniennes font l'objet d'une exploitation. De 1969 à 1972 celle–ci était faite par des navires de nationalités sénégalaise, grecque et espagnole qui s'intéressaient surtout aux espèces Parapenaeus longirostris, Plesionika edwarsii (Brandt, 1851), Penaeus notialis (Pérez Farfante, 1967) et Penaeus keraturus (Forskal, 1775). De 1975 à 1985 ce sont les bateaux espagnols spécialisés (crevettiers) et mixtes (merlutiers–crevettiers) qui avaient l'exclusivité de l'exploitation.

En 1984 les espagnols pêchaient avec 17 navires développant en moyenne 235 TJB (tableau 2). Cette flottille est restée stable jusqu'en 1986, année qui a connu une augmentation notoire des crevettiers avec la mise en exploitation de neuf bateaux mauritaniens et de sept navires d'autres nationalités. Le nombre total de crevettiers atteint alors 33. En 1987, suite à l'accord de pêche CEE/Mauritanie, les unités espagnoles passent de 17 à 27, le nombre de TJB par bateau étant resté presque constant. En 1988 cinquante crevettiers opèrent dans les eaux mauritaniennes dont 44 espagnols sous accord de la CEE. Le nombre de TJB moyen a baissé de 236 à 227 TJB de 1987 à 1988. Sur la période de 1986 à 1988 l'effort de pêche a été multiplié par trois. En 1989 le nombre de bateaux atteint 58, dont 49 espagnols (accord CEE).

En 1985 on peut constanter la prédominance des chalutiers de pêche fraîche (glaciers), alors qu'en 1986 cette situation s'inverse, le nombre de chalutiers congélateurs passant du simple au double avec en même temps une diminution notable des glaciers (de l'ordre de 50 pour cent environ). Depuis 1988 seuls subsistent les congélateurs.

4.5 Maroc

La pêcherie marocaine “merlus-crevettes” s'est caractérisée au course des cinq dernières années par une évolution progressive du nombre et de la taille de la flottille nationale. L'essentiel de la flottille pêchant le merlu blanc (Merluccius merluccius) et les crevettes (principalement Parapenaeus longirostris) est constituée par des chalutiers côtiers. Quant aux chalutiers-sardiniers et les palangriers, leurs prises restent très marginales.

L'évolution en nombre et en tonnage de la flottille marocaine au cours de la période 1984–88 est donnée en annexe E.

Suite à l'accord de pêche conclu entre le maroc et la Communauté économique européenne (CEE), une flottille étrangère importante a commencé son activité dans la zone depuis mars 1988.

Trois zones principales de pêche sont à distinguer (voir figure 1 en annexe E).

A signaler toutefois que le rayon d'action de la flottille marocaine reste très limité (profondeurs inférieures à 200 mètres).

4.6 Portugal

La pêcherie portugaise dans le secteur nord du COPACE n'a pas évolué en cinq ans et reste telle que décrite dans le rapport du dernier Groupe de travail (FAO, 1986). La principale activité des unités de pêche a lieu dans la Division 34.1.1, c'est-à-dire dans les eaux du Maroc. Les principaux engins de pêche utilisés sont la ligne et surtout le filet maillant (voir annexes F et G).

Depuis les années soixante-dix les merlus ne sont plus exploités comme espèce cible par les bateaux de pêche portugais qui travaillent dans les eaux du COPACE (annexes F et G). Il y a d'autres espèces telles que les sparidés, le chinchard et différentes espèces des familles suivantes: Serranidae, Pomadasyidae, Sciaenidae, etc. Une espèce importante dans les captures portugaises est le diagramme (Plectorhinchus mediterraneus).

En ce qui concerne l'identification des captures par engins de pêche, ainsi que selon leur provenance (par Division statistique), la séparation n'est pas possible parce que les bateaux, dans une même marée, dont la durée varie de 15 à 25 jours (ou plus), travaillent au sud du Portugal, au nord du Maroc et, quelquefois, aussi sur les bancs de pêche situés au sud de la côte portugaise.

Il n'y a pas non plus d'information sur l'effort de pêche. Cependant, en 1988 il y a eu respectivement dans les eaux du Maroc, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Guinée-Bissau, 47, 13, 5 et 18 bateaux avec différents régimes de pêche (Accord de pêche CEE, sociétés mixtes, etc.).

4.7 Guinée

Il n'existe pas de pêche spécialisée dirigée vers le merlu et les crevettes de fond.

4.8 Gambie

Il n'existe pas de pêcherie en Gambie ayant pour espèce cible le merlu et la crevette profonde.

Cependant, en 1988 huit navires étrangers (de 1.9 à 404 TJB) avaient des licences pour pêcher des crevettes dans la zone. Malheureusement les données de captures de cette flottille n'étaient déclarées que pour seulement quartre d'entre eux (navires de 119.2 à 130.8 TJB) débarquant 31.410 kg de crevettes. Cette flottille était surtout sénégalaise.

4.9 Réglementation des maillages utilisés

Les tailles des mailles utilisées dans la région sont les suivantes:

Tableau 3 Tailles des mailles utilisées (en mm, maille étirée) par les flottes des pays pêchant dans la zone nord du COPACE
Stock cible pays pêcheurMerluCrevetteMixteObservations
Espagne    
34.1.160-50 
34.1.360-- 
34.3.16040- 
Portugal    
34.1.165--Depuis 1976
34.1.3/.34.3.165-- 
Maroc    
34.1.1--40 
Mauritanie et autres   Autres:Koweit, Lybie
34.1.3-40- 
Sénégal    
34.3.1-40- 

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